Contre la police de la pensée : La déconstruction du message de Charlie par Emmanuel Todd
« Il faut accorder la parole aux musulmans les plus ouverts et ne pas s'enfermer dans une définition unique. Un extrémiste chrétien ne vaut pas mieux qu'un islamiste ».
Albert Jacquart, Conférence à Laval, 4 novembre 2008
Le 7 mai dernier apparaissait en France un ouvrage courageux du géographe Emmanuel Todd dans lequel il dénonçait l'imposture de la marche du 11 janvier 2015 faite en hommage aux caricaturistes de Charlie Hebdo assassinés. Dans cet ouvrage : « Qui est Charlie ? », l'historien libre et rationnel nous déroule un scénario aux antipodes du discours politico-médiatique ambiant qui fait de Philippe Tesson vieux cheval de retour paléo journaliste qui trouve encore le moyen et la force de baver et d'éructer sur une religion qui représente qu'on le veuille ou non l'espérance d'un milliard et demi de personnes. Dans la même charrette je n'oublie pas de citer les Zemmour les Finkielkraut - émigrés de la deuxième génération - plus royalistes que le roi et qui dictent à la France et aux Français la norme qui consiste à jeter à la mer les Français musulmans, les beurs dans le cadre du grand changement. Je n'oublie pas aussi de citer les Houellebecq et consorts de piètres intellectuels dénués de tout sentiment de noblesse, incitateurs de haine et fomenteurs de troubles, voire de guerre civile. Les noms de ces derniers resteront gravés à jamais dans le marbre de l'ignominie.
Les "illusions" de la France du 11 janvier
Qu'a dit Emmanuel Todd, qui lui attire la foudre des biens-pensants paradoxalement de la gauche, censée être plus empathique avec les Arabes et les mélanodermes ? Pour Emmanuel Todd, le 11 janvier a été une cruelle imposture et une infâme supercherie pour laquelle la meute a été rameutée au besoin en invitant des personnalités étrangères pour donner plus de voix à la parole de la France. Nous avons vu côte à côte un Premier ministre israélien qui a traité les Ghazaouis comme des sous-hommes, un Mahmoud Abbas plus évanescent que jamais mais qui ne rate pas une kermesse. Les Américains et les Britanniques l'ont bien compris en ne s'associant pas à cette mascarade.
Emmanuel Todd radiographiant les populations et les couches sociales qui ont répondu à cette injonction de défilé. Un spectre hante la France. Celui du « catholicisme zombie ». Une survivance de l'empreinte catholique dans les mentalités qui, selon l'historien et anthropologue Emmanuel Todd, explique en grande partie « l'accès d'hystérie » de la mobilisation historique du 11 janvier. (...) Emmanuel Todd veut démonter « l'imposture » de la communion nationale du 11 janvier. Comme l'avaient déjà rappelé de nombreux observateurs, « une partie de la France n'était pas là » lors de cette mémorable journée. En un mot, relève aujourd'hui Emmanuel Todd, c'est la France des classes moyennes supérieures qui a manifesté, pendant que celle du monde populaire, des jeunes des banlieues et des ouvriers de province boudait l'événement. (1)
« L'ouvrage est une invitation à comprendre les mécanismes du pouvoir idéologique et politique de notre société à partir du moment « Charlie », une analyse savante et virulente de la « crise religieuse » d'une nation qui « se ment à elle-même » dans la communion laïque. Bien sûr, accorde-t-il, les manifestants ont, en toute conscience, défilé pour la tolérance. Mais ce n'est pas la réalité des « valeurs latentes » qui les agissaient. Ce jour-là, écrit-il, « il s'agissait avant tout d'affirmer un pouvoir social, une domination ». Celle de la « France blanche » des catégories supérieures qui s'est précipitée dans les rues pour « définir comme besoin prioritaire le droit de cracher sur la religion des faibles ». De l'islamophobie des beaux quartiers à l'antisémitisme des banlieues reléguées, la responsabilité des notables de cette « néo-République » inégalitaire est, selon Todd, immense. Que faire alors ? Combattre « la nouvelle hystérie laïciste », écrit-il, qui n'est autre qu'une « religion » qui fait de l'islam son bouc émissaire en proclamant « le devoir de caricaturer Mahomet ». (2)
Sociologie d'une crise religieuse doublée d'une imposture de la gauche
Pour sa part, Alban Dignat Emmanuel Todd est bien placé pour avoir étudié depuis quatre décennies les structures familiales. Emmanuel Todd ajoute aux facteurs de crise que sont le choix du multiculturalisme et du néolibéralisme le trouble induit par un athéisme vide de sens. Faut-il s'étonner qu'une partie de cette jeunesse en quête de sens se tourne vers l'islam ? « L'islam est disponible dans nos banlieues désorganisées par la crise du capitalisme avancé, et dans ses pays d'origine, bouleversés par leurs crise de transition vers la modernité... » L'historien s'alarme de l'impasse à laquelle conduit le multiculturalisme assorti d'une stigmatisation de l'islam en général. On ne peut demander aux musulmans, très divers dans leurs origines et leurs aspirations, d'accomplir en une génération le chemin que les catholiques et les juifs ont accompli en plus d'un siècle : « Une accentuation de la lutte contre l'islam aliénera écrit-il les musulmans complètement assimilés. Et « en l'absence d'un avenir compréhensible, la multiplication des adhésions au radicalisme islamique est à peu près certaine » (...) Pour Emmanuel Todd, une alternative existe, fragile. Elle passe par le rapprochement « au nom d'une doctrine égalitaire, des jeunes éduqués en voie d'appauvrissement, des milieux populaires relégués dans les périphéries urbaines et des Français d'origine maghrébine. » (3)
Emmanuel Todd fait l'analogie entre les juifs des années 30 et les musulmans actuels
Emanuel Todd voit dans la marche du 11 janvier « des millions de somnambules se précipiter derrière un Président escorté par tous les représentants de l'oligarchie mondiale, pour la défense du droit inconditionnel à piétiner Mahomet, « personnage central d'un groupe faible et discriminé ». Ce qu'il voit c'est un mensonge d'unanimisme aussi, car ce jour-là, les milieux populaires n'étaient pas Charlie, les jeunes de banlieue, qu'ils fussent musulmans ou non, n'étaient pas Charlie, les ouvriers de province n'étaient pas Charlie ». Il ajoute : « Ce qui m'inquiète n'est pas tant la poignée de déséquilibrés mentaux qui se réclament de l'islam pour commettre des crimes que les raisons pour lesquelles une société est devenue totalement hystérique jusqu'à aller convoquer des gamins de huit ans dans des commissariats de police » A juste titre et courageusement Todd « ose » la comparaison avec le sort des juifs européens dans les années 30. : « Je plaide pour qu'on les laisse tranquille, les musulmans de France. Qu'on ne leur fasse pas le coup qu'on a fait aux juifs dans les années 30 en les mettant tous dans le même sac, quel que soit leur degré d'assimilation » en les mettant tous dans le même sac, quel que soit leur degré d'assimilation, quel que soit ce qu'ils étaient vraiment en tant qu'êtres humains. Qu'on arrête de forcer les musulmans à se penser musulmans. » (4)
Même analyse de Alain Gresh du journal Monde qui écrit : « Nous vivons en Europe la montée de forces nationalistes, de partis, dont l'axe de bataille n'est plus, comme dans les années 1930, l'antisémitisme, mais bien l'islamophobie. » Cela rejoint aussi, une contribution que j’avais intitulé : « Le sort des musulmans en Europe : Des « Nuits de cristal » au XXIe siècle ». J’écrivais notamment : « Si rien n’est fait pour mettre un terme à ces dérives en Europe, il arrivera aux Musulmans ce qui est arrivé aux Juifs du XXe siècle, des Nuits de cristal de plus en plus récurrentes. Pour la première fois, il y a une internationale dans le mal qui décide de déclarer la guerre à l’Islam. Partout dans le monde occidental notamment, l’Islam est combattu au nom de la doxa occidentale qui veut que l’Islam n’est pas soluble dans les « valeurs » des Lumière .. La majorité des conflits actuels mettent aux prises des musulmans avec un ordre occidental venu lui imposer sa vision du monde. Que l’on ne s’y trompe pas ! les ennemis des Européens d’en bas ne sont pas les étrangers, les mélanodermes et les musulmans qui, les premiers, servent de variables d’ajustement en temps de crise, c’est justement la crise générée par un libéralisme sauvage , une mondialisation-laminoir qui ne fait pas de place aux plus faibles, et qui se faisant sont sensibles au discours de la haine, de « l’étranger qui vient manger le pain des français et qui suprême provocation vient « occuper » nos rues pour nous imposer une hallalisation rampante de l’Europe » ».(5)
« Il arrivera un jour prochain où le racisme antimusulman servira d’exutoire à une mal-vie dont les racines sont ailleurs. Les Musulmans d’Europe même de la dixième génération doivent accepter, comme les autres citoyens, les lois de la République, éviter l’ostentation et le m’as-tu-vu, la religion devant rester pour tous du strict ressort de la sphère privée en espérant que la République se tienne d’une façon équidistante des religions et applique dans les faits, la laïcité, rien que la laïcité, toute la laïcité. Les Européens de confession musulmane se doivent d’être exemplaires et montrer que ce sont des citoyens à part entière qui respectent les lois d’une République qui doit montrer sa forte volonté d’intégration en combattant l’intolérance et les discriminations et le discours rôdé qui veut que l’antisémitisme est consubstantielle de l’Islam »(5)
Qu'en est-il de l'antisémitisme, l'arme fatale contre les jeunes des banlieues ?
Justement le bréviaire actuel, imposé par des organisations telles que le CRIF diabolise les musulmans en les accusant d'être antisémites eux-mêmes pourtant sémites, mais chut.. !! C'est une marque déposée comme le mot génocide, ce vocabulaire ne peut être utilisé. De fait, en répétant sans arrêt qu'il y a une montée de l'antisémitisme en France et en racontant que la lutte contre l'antisémitisme est une priorité absolue. Les médias se font le relais de cette propagande instillée savamment aux décideurs acquis en créant de l'antisémitisme là où il n'y en a pas.
De plus, pour faire taire tous ceux qui sont vraiment de confession juive (pratiquants ou pas) qui osent dénoncer cette politique malsaine, ceux qui titrent les ficelles emploient une expression « juif honteux ». Le témoignage d'un juif qui ne rentre pas dans la « norme » est à ce titre édifiant : « J'ai 38 ans, je n'ai jamais ressenti d'antisémitisme durant ma petite vie. » En effet, à travers le témoignage de ce citoyen de 38 ans, se définissant lui-même comme un juif non pratiquant, un « juif du quotidien », nous découvrirons une autre vision de l'antisémitisme que celle qui nous est distribuée à longueur d'antenne par les organisateurs de la bonne conscience. « Il est beaucoup plus difficile en France d'être black ou de s'appeler Mohammed que d'être juif, ça se voit pas si vous voulez. » (...) Tout le monde se souvient des propos de notre Premier ministre, qui qualifiait alors les juifs de France « d'avant-garde de la République ». « J'ai pas envie de faire partie de cette avant-garde surprotégée, avec une justice à deux vitesses selon la couleur de notre peau. » (6)
Les réactions indignées
Caleb Irri répond au Premier ministre qui avait réagi à la publication de l'ouvrage : En fait lit-on, je n'écris pas pour le défendre, mais plutôt pour vous attaquer. Allons donc au fait, et prenons votre tribune par le début : « Un gigantesque élan de fraternité » : Que moins d'un citoyen sur dix s'est déplacé : (...) Ensuite, au niveau du « mouvement spontané », « populaire », « venu des citoyens eux-mêmes », les déplacements de toutes les personnalités présentes n'ont sans doute pas été improvisés, et encore moins été « spontanés ». Et pour ce qui est de la volonté des citoyens, les médias ont suffisamment insisté pour que nous soyons tous « Charlie » que cela est devenu comme une sorte « d'injonction inconsciente ». (7)
« La manifestation du 11 janvier était une manifestation contre le terrorisme. Pas contre la religion ni pour la tolérance. Et encore moins pour la laïcité. C'est vous qui faites des amalgames en estimant que cette manifestation était aussi « un cri lancé contre le djihadisme qui, au nom de la foi d'un islam dévoyé, s'en prend à l'Etat de droit, aux valeurs démocratiques, tue des juifs, des musulmans, des chrétiens », car vous soulignez ainsi le caractère religieux de l'attaque. Mais cela est faux : des terroristes ne peuvent pas avoir de religion, quand bien même ils s'en revendiqueraient. « Islam dévoyé »... Non, pas islam dévoyé. Pas islam du tout ! Je ne connais pas le Coran mais j'imagine mal comment il pourrait indiquer à ses adeptes de tuer des innocents, et de tuer tout court. » (7)
Charlie Hebdo n'est pas satirique, il est sadique
Norman Finkelstein professeur de sciences politiques auteur de nombreux ouvrages dont
« L'industrie de l'Holocauste. » fait des rappels historiques et éthiques fondamentaux, mais impensables dans une scène médiatique française encrassée d'aveuglement, d'ignorance et de lâcheté. Il écrit :« Ce que les caricatures du Prophète Muhammad [Mahomet] par Charlie Hebdo ont réalisé « n'est pas de la satire », et ce qu'ils ont soulevé n'était pas des « idées », a soutenu Finkelstein. « Mais lorsque des gens sont misérables et abattus, désespérés, sans ressources et que vous vous moquez d'eux, lorsque vous vous moquez d'une personne sans-abri, ce n'est pas de la satire », a affirmé Finkelstein. « Ce n'est rien d'autre que du sadisme. Il y a une très grande différence entre la satire et le sadisme. Charlie Hebdo, c'est du sadisme. Ce n'est pas de la satire. » La « communauté désespérée et méprisée » d'aujourd'hui, ce sont les musulmans »
« Finkelstein a comparé les caricatures controversées de Charlie Hebdo à la doctrine des « propos incendiaires », une catégorie de propos passibles de poursuites dans la jurisprudence américaine. (...) C'est une catégorie de propos qui n'est pas protégée par le Premier Amendement. « Eh bien, est-ce que les caricatures de Charlie Hebdo sont l'équivalent des propos incendiaires ? Ils appellent cela de la satire. (...) Si vous trouvez ça drôle, alors représenter des juifs avec des grosses lèvres et un nez crochu est également drôle. » L'adhésion occidentale aux caricatures de Charlie Hebdo est due au fait que les dessins visaient et ridiculisaient les musulmans ». (8)
« Finkelstein, a déclaré que les prétentions occidentales sur le code vestimentaire musulman révèlent une contradiction remarquable lorsqu'on les compare à l'attitude de l'Occident envers les indigènes sur les terres qu'ils occupaient durant la période coloniale. « Lorsque les Européens sont arrivés en Amérique du Nord, ce qu'ils ont déclaré à propos des Amérindiens, c'est qu'ils étaient vraiment barbares, parce qu'ils marchaient tout nus. Les femmes européennes portaient alors trois couches de vêtements. Et maintenant, nous marchons tout nus et nous proclamons que les musulmans sont arriérés parce qu'ils portent tant de vêtements », « Pouvez-vous imaginer quelque chose de plus barbare que cela ? Exclure les femmes qui portent le voile ? » (8)
Dans le même ordre, une polémique s'est faite jour, il y a quelques semaines. Une lycéenne s'est vue interdire l'entrée de son lycée du fait que sa jupe était longue. François Dubet professeur honoraire à l'université Bordeaux-II, s'inquiète d'« une crispation sur la religion musulmane ». Une jupe peut-elle être un signe religieux ? La loi de 2004 prohibe « le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse ». Ce qui était alors en cause, c'était le foulard. Si l'on étend l'interdiction à la jupe, on va avoir des problèmes. Une jupe plissée bleu marine n'est-elle pas toujours un signe d'appartenance à la religion catholique ?
Toujours en relation avec cette intolérance au plus haut sommet de l’Etat, une contribution d'Alain Badiou au Monde et présenté par Jean Pierre Anselme constate : « La confusion a été à son comble quand on a vu que l’État appelait, de façon parfaitement autoritaire, à venir manifester. Ici, au pays de la “liberté d’expression”, une manifestation sur ordre de l’État ! » Sur la trame générale de « l’Occident » contre « l’Islamisme », apparaissent, d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individus surarmés, de l’autre, au nom des droits de l’homme et de la démocratie, des expéditions militaires internationales sauvages, détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, Irak, Libye, Afghanistan, Soudan, Congo, Mali, Centrafrique…) et faisant des millions de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec les bandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits, des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrent les grandes compagnies »(9).
« On prétend , poursuit Alain Badiou, de ci de là que ce n’est pas le fait d’être musulman en soi, comme indice négatif, que visent les caricatures de Charlie-Hebdo, mais l’activisme terroriste des intégristes. C’est objectivement faux(…) Le Prophète des croyants, cible permanente de ces stupidités, serait-il un terroriste contemporain ? Non, cela n’a rien à voir avec quelque politique que ce soit. Rien à voir avec le drapeau solennel de la « liberté d’expression ». C’est une ridicule et provocatrice obscénité visant l’Islam comme tel, c’est tout. Et ce n’est rien d’autre qu’un racisme culturel de bas étage, une « blague » pour faire péter de rire le lepéniste aviné du coin. Une complaisante provocation « occidentale », pleine de la satisfaction du nanti, envers, non seulement d’immenses masses populaires africaines, moyen-orientales ou asiatiques qui vivent dans des conditions dramatiques, mais envers une très large fraction du peuple laborieux ici même, celui qui vide nos poubelles, nettoie la vaisselle, s’éreinte au marteau piqueur, fait à cadence accélérée les chambres des hôtels de luxe ou nettoie à quatre heures du matin les vitres des grandes banques. Bref, cette part du peuple qui, par son travail seul, mais aussi par sa vie complexe, ses voyages risqués, sa connaissance de plusieurs langues, sa sagesse existentielle et sa capacité à reconnaître ce que c’est qu’une vraie politique d’émancipation, mérite au moins qu’on la considère, et même, oui, qu’on l’admire, toute question religieuse mise de côté » (9).
« Dès le début ajoute le philospohe, l’Etat s’est engagé dans une utilisation démesurée et extrêmement dangereuse. Au crime à motivations identitaires, il a opposé dans les faits une motivation identitaire symétrique. Au « musulman fanatique » on a opposé sans vergogne le bon Français démocrate. Le scandaleux thème de « l’union nationale », voire de « l’union sacrée », qui n’a servi en France qu’à envoyer les jeunes gens se faire massacrer pour rien dans les tranchées, est ressorti de ses placards naphtalinés. Il a même été possible que le criminel de guerre coloniale Netanyahou figure au premier rang des manifestants, supposés venir là célébrer la liberté d’opinion et la paix civile. » (9)
Le maccarthysme démocratique
Jean-François Chazerans professeur de philosophie, a été sanctionné car il a osé parler de « crapules » au sujet des journalistes de Charlie Hebdo, « J'ai prononcé le mot crapules en pensant au Charlie de ma jeunesse. Je n'aimais pas ce qu'ils étaient devenus ; pour moi, ils avaient un peu viré racistes. Alors oui, je me suis permis une petite provocation à la Charlie... », A juste titre devant la police de la pensée, l'écrivain Régis Debray pointe lui aussi l'atmosphère de « maccarthysme démocratique » qui s'empara du 11 janvier.
Dans le même ordre, Rony Brauman, ancien président de Médecin sans frontières, contestait « la rhétorique de l'intimidation morale » en expliquant ce qui l'avait empêché de rejoindre le cortège (Le Monde daté du 16 janvier), tandis que le philosophe Alain Badiou raillait cette injonction à manifester : « C'est tout juste si Manuel Valls n'envisageait pas d'emprisonner les absents », écrivait-il . Beaucoup d'intellectuels ont pris la défense des musulmans. L'historien Emmanuel Todd a bien raison d'écrire : « Il faut prendre la religion au sérieux. » Mais Emmanuel pour lui l'islam est « fondamentalement égalitaire ». et Charlie Hebdo, « tape » selon lui sur les musulmans à travers des caricatures « insultantes ».
Dans son ouvrage (Pour les musulmans, 2014). Le journaliste Edwy Plenel pense que « la haine de la religion qu'exprime envers l'islam et ses pratiquants un laïcisme intolérant, infidèle à la laïcité originelle, est l'expression d'un déni social : d'un rejet des dominés » l'ouvrage de Todd est sans concession il met à nu toute la rouerie de la gauche qui est à bien des égards machiavélique avec les musulmans.
1.Emmanuel Todd : Qui est Charlie ? Sociologie d'une crise religieuse mai 2015
2.Nicolas Truong http://www.lemonde.fr/ societe/article/2015/05/07/emmanuel-todd-contre-les-illusions-de-la-france-du-11 janvier_4629131_3224.html #Rr2rUUGIDjTIzict.99
3.Alban Dignat http://www.herodote.net/Sociologie_d_une_crise_religieuse-article-1508.php
4.Aude Lancelin http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20150428.OBS8114/emmanuel-todd-le-11-janvier-a-ete-une-imposture.html29-04-2015
6. http://www.cercledesvolontaires.fr/2015/04/30/je-n-ai-jamais-ressenti-d-antisemitisme/
7.Caleb Irri http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/monsieur-valls-c-est-vous-l-167136
8. http://sayed7asan.blogspot.fr/2015/01/norman-finkelstein-charlie-hebdo-nest.html
9. Alain Badiou cité par Jean-Pierre Anselme http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-pierre-anselme/290115/le-rouge-et-le-tricolore
Article de référence : http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_ chitour/216033-todd-denonce-l-imposture-de-charlie.html
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique enp-edu.dz
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