COP 21 de Paris, la grande mascarade ...
La session des négociations de l'ONU à Bonn illustrait une fois de plus l'urgent besoin d'un ouragan pour bouleverser la négociation de Paris, afin d’éviter le chaos climatique que préparent, en toute connaissance de cause, les Etats, en particulier ceux du Nord. La conférence climat de Paris (COP 21) qui va réunir 195 chefs d’Etat, dont les déplacements, essentiellement par avion, avec leur suite, leur logistique, sans compter celle déployée à PARIS va avoir un coût Financier, énergétique et Gaz à effet de Serre (GES) particulièrement élevé pour un résultat qui risque fort d’être nul.
Si on se réfère à la réunion de l’ONU à Bonn, nul doute que pour le climat, à la Conférence de Paris (COP21) il y aurait l’urgent besoin d'un ouragan pour bouleverser la table des négociations !
On notera que la réunion de Bonn s'était ouverte sur un énorme « coup de gueule » des pays du G77 qui regroupe près de 135 pays du Sud : il n'était pas question pour eux d'accepter le très mauvais texte de négociations, rapidement renommé « US text » (texte américain) tant il était déséquilibré au profit des intérêts défendus par les Etats-Unis et les pays du Nord. Vécu comme une offense, ce texte a permis au G77 de réaffirmer son unité que certains, pour le plus grand plaisir des Etats du Nord, voyaient voler en éclat à l'approche de Paris. C'est donc à Bonn que s’est exprimée une très forte opposition entre pays du Sud et pays du Nord, opposition qui avait eu cependant tendance à se réduire les années précédentes. La représentante sud-africaine du G77 a même affirmé que « la non inclusion des propositions des pays du Sud dans le texte initial ressemblait fortement à ce qu'il se passait dans le régime d'apartheid en Afrique du Sud quand les Noirs devaient justifier pourquoi ils avaient le droit de voter ». Malgré les réticences, les pays du G77 ont tout de même obtenu gain de cause. Mais qu’en sera-t-il à Paris ?
Des ONG et associations exclues des négociations de l’ONU à Bonn par le Japon et des Etats du Nord, bonjour la transparence et la démocratie, et mépris pour les pays du Sud !
La semaine de négociation de l’ONU à Bonn sur le climat restera marquée par le refus du Japon et d'autres Etats du Nord d'accepter la présence d'observateurs (ONG, associations, syndicats, etc.). Malgré les demandes réitérées des délégués des pays du Sud, et notamment de la Malaisie, les pays du Nord ont importé dans les négociations sur le réchauffement climatique des méthodes utilisées dans les négociations commerciales de type TAFTA où il est bon ton de cultiver le secret et de négocier derrière des portes closes. Le processus de négociation n'est alors plus transparent, inclusif et démocratique et il ne permet pas à certains pays du Sud, disposant d'un petit nombre de négociateurs aguerris, de s'appuyer sur l'expertise de spécialistes de la société civile. Qui plus est lorsque plusieurs réunions de travail se déroulent en même temps, au nom de l'urgence de la négociation !!… A noter le mépris affiché à l’égard du G 77 ( les 135 Etats du Sud) quand les co-présidents de la négociation n'ont rien trouvé de mieux que de débuter une séance plénière alors que le G77 n'avait pas fini la sienne. Aucun des chefs de délégation des pays du Sud n'était donc présent en séance. Après avoir proposé un texte déséquilibré, refusé d'ouvrir les sessions de négociation aux observateurs, les co-présidents ont fait comme s'ils pouvaient débuter une séance plénière sans la présence de 135 Etats membres de l'ONU. On croit rêver !! De quoi irriter plusieurs délégués de pays du Sud qui n'hésitent plus à demander publiquement si les erreurs déplorables commises pendant les négociations de Copenhague allaient être répétées à Paris…Belles perspectives !!...
Un décalage abyssal entre l’urgence climatique et la réalité des Etats qui ont exclu la problématique Démographique.
La réunion de Bonn a d’ailleurs permis de mettre en lumière le décalage abyssal existant entre l'urgence climatique et la réalité des engagements des Etats. Une nouvelle étude, réalisée par les ONG, associations et syndicats, analyse le contenu des contributions volontaires que les Etats ont rendu publiques dans la perspective de la COP21. Les résultats sont sans équivoque : les contributions volontaires des Etats sont inacceptables, car elles préparent un réchauffement climatique de plus de 3% C et elles ne sont absolument pas équitables. A l’évidence, un verdict très éloigné des commentateurs qui laissent entendre que les Etats seraient sur la bonne voie en matière de lutte contre les dérèglements climatiques.
On peut être surpris et inquiets, quand on sait que la question Démographique est considérée comme un sujet mineur sans intérêt voire tabou et exclu de tout ordre du jour, alors qu’il s’agit de l’un des problèmes les plus graves et des plus complexes à traiter par rapport à l’impact sur le climat.
Un nombre croissant de données montre de façon irréfutable que les changements climatiques récents résultent essentiellement de l'activité humaine, donc du nombre, dont le mode d'influence est certes complexe. Qu’il s'agisse de ce qui est consommé, des types d'énergie qui sont produits et de leur utilisation, du lieu où vivent les populations, du pays, ville, périphérie ou zone rurale, riche ou pauvre, de l’âge, jeunes ou vieux, de la nourriture et même de la mesure dans laquelle femmes et hommes jouissent de l'égalité des droits et des chances, nous sommes entrés dans l’ère post-croissance et vivons désormais sur une Terre à l’agonie de par le seul effet du nombre. A quoi servirait-il, par exemple, de vouloir imposer plus de sobriété énergétique aux populations des pays riches, ce qui est souhaitable et absolument indispensable, si le nombre de producteurs -consommateurs, aux appétits en nombre d’esclaves mécaniques particulièrement gourmands en énergie ne cesse d’augmenter…
La bombe démographique avec ses effets collatéraux que semblaient ignorer les négociateurs de Bonn, comme en Décembre ceux de Paris l’ignoreront
Aujourd’hui, l’explosion de la bombe (D) Démographique ne cesse d’avoir des effets collatéraux de plus en plus néfastes, dus, notamment, à l’occupation de l’espace et à la dilapidation des terres arables à raison d’environ 100 000 km2 par an (en 40 ans, presque la surface des 28 pays de l’Union Européenne) qui s’accompagne de l’épuisement des ressources et des énergies fossiles, ainsi que des rejets de gaz à effet de serre. Surpopulation et gaz à effet de serre (GES) qui aggravent et accélèrent les dérèglements climatiques, or la question de la problématique concernant la population Humaine reste cependant un sujet tabou, y compris pour de nombreuses associations, partis ou organisations écologistes.
Bien qu’il y ait des exceptions, mais leurs prises de position, même si elles donnent lieu à un article ou un livre restent individuelles. Si elle ne cesse de progresser, l’association « Démographie Responsable », malgré la qualité des personnes qui l’animent et leurs actions a une influence limitée. Par ailleurs, c’est probablement du à des convictions religieuses que des « Décroissants » se disant « écologistes » n’hésitent pas à mêler leur voix aux lanceurs d’anathèmes contre les dé- natalistes Malthusiens, les accusant de tous les mots jusqu’au fascisme.
Les mesures spécifiques permettant, au moins de ralentir, faute de pouvoir stopper l’expansion de la population Humaine ou à défaut de l’inverser, sont absentes de tous les scénarios que concoctent les « experts » en climatologie lors de réunion, telle que celle de l’ONU à Bonn, qui ne retiennent pour les pays du Nord, comme la France, seulement des solutions aussi diverses avec les énergies dites renouvelables ou les formules tarte à la crème du développement durable ou tout aussi stupides que celles de la « croissance verte », grâce par exemple aux véhicules électriques qui loin d’être une solution sont un problème, tant d’un point de vue énergétique qu’environnemental. Si la décroissance de la population ne peut résoudre à elle seule les crises résultant de l’épuisement irréversible des énergies fossiles, dès lors que le niveau global de consommation ne baisserait pas et que son mode n’en serait pas modifié, elle reste cependant la condition essentielle pour envisager de limiter les dégâts, faute d’une éventuelle réussite de transition écologique.
Il est incontestable que la poursuite de la croissance Démographique avec l’accumulation individuelle d’esclaves mécaniques conduit à l’effondrement de toute vie hautement organisée sur terre.
Je rappelle une fois de plus cette évidence : Depuis 1970 la population Mondiale a quasiment doublé (3,7 Milliards à plus de 7 Milliards aujourd’hui) et augmente de 1,5 Millions d’habitants par semaine, alors qu’à l’échelle du globe la perte des terres arables sont estimées à environ 100 000 Km.2 par an (Estimation de B.SUNDQUIST de l’université du Minésota qui correspond à celle des études de nombreux autres experts). Autrement dit entre 1970 et 2010 (40 ans) c’est plus de 4 Millions de Km. Soit presque la superficie des 28 pays de l’union Européenne…
Si rien n’est fait pour enrayer la progression Démographique qui va épuiser en quelques décennies la totalité des énergies fossiles, c’est une situation d’une extrême gravité dont on ne peut faire abstraction, à fortiori lors de réunions ou conférences sur le climat.
Une croissance démographique à laquelle il faut ajouter des esclaves mécaniques à fort impact écologique
La « Croissance » est essentiellement due à l’utilisation des ressources énergétiques fossiles qui a permis le développement industriel des pays riches, très souvent au détriment des pays pauvres, grâce à la multiplication des esclaves mécaniques de plus en plus nombreux et énergivores (l’équivalent moyen de 100 esclaves mécaniques par habitant des pays industriels). Il faut avoir à l’esprit, que par rapport à l’impact écologique, si le nombre d’habitants est déterminant, c’est aussi par rapport au nombre d’esclaves mécaniques, dont chacun en dispose.
En terme d’impact écologique, la population réelle de chaque pays doit être évaluée en ajoutant à ses habitants le nombre d’esclaves mécaniques, dont ils disposent. Sachant que ces esclaves mécaniques ont besoin de place et d’énergie, mais aussi de matières premières pour leur fabrication. Selon des estimations, en équivalence énergie de 3600 Kg. Cal. Jour, cela veut dire que nous sommes environ 50 milliards.
Toujours selon ces estimations, actuellement ce sont les USA qui arrivent en premier avec 17 Milliards. La France quant à elle est à 800 millions. Ces chiffres datent de 1976, page 46 d’un ouvrage de René DUMONT : https://books.google.fr/books?id=rfe5MekjMKMC&pg=PA446&lpg=PA446&dq=nombre+moyens+d%27esclaves+m%C3%A9caniques+par+habitants+et+par+pays&source=bl&ots=G39OU4Ri11&sig=lbsXajlIwlilxm55w4g3WQL- fw&hl=fr&sa=X&ved=0CCwQ6AEwAmoVChMI1PaY2MfnyAIVTOEmCh3yOAwT#v=onepage&q=nombre%20moyens%20d'esclaves%20m%C3%A9caniques%20par%20habitants%20et%20par%20pays&f=false
Des estimations de 2008 font état de 100 esclaves mécaniques en moyenne par Français. En 1976 il y avait en France 50 millions d’habitants, or vu le nombre moyen d’esclaves mécaniques en moyenne par Français cela correspondait à une population de 800 millions d’habitants. Aujourd’hui avec 65 millions d’habitants si on ajoute le chiffre de 100 esclaves mécaniques en moyenne par Français cela donnerait une population équivalente à 6 milliards 500 millions… Naturellement, tout cela mérite d’être nuancé et en réévaluer objectivement l’impact écologique, car les dépenses énergétiques, pour certains esclaves mécaniques, sont inférieures à ceux de 1976. Mais cela signifie qu’il est urgent d’engager un processus de décroissance de ce nombre. A la fois par une baisse de la population qui s’accompagnera forcément d’une diminution globale des esclaves mécaniques.
L’organisation du processus politique doit trouver une réponse à ce défi.
Face à une situation géologique radicalement nouvelle dans l’histoire de l’humanité, aucune ligne politique classique (de droite comme de gauche) n’est capable de proposer un modèle d’adaptation à la gravité de la situation écologique et à la Décroissance Démographique qu’elle entraînera nécessairement dans la violence, faute d’avoir pris des mesures préventives le plus équitable possible.
Les scientifiques ont mesuré le forçage radiatif induit par les Gaz à Effet de Serre (GES) d’origine anthropique par rapport à 1750, et surtout 1950, début de la consommation de masse : + 1.6 Watt / m² soit 16 kwh / ha, en permanence jour et nuit puisqu’il s’agit de rayonnement infrarouge non réémis vers l’espace. Un Millénaire qui risque fort de durer moins d’un siècle…
Sombres perspectives
Tel le principe d’une avalanche, les pays pauvres du Sud voulant légitimement leur part du gâteau vont de plus en plus exercer une pression qui sera telle que les pays riche vont avoir à souffrir des pénuries d’énergie, de matières premières, mais aussi de l’accès aux terres arables, à l’eau et plus largement, du au chaos climatique, à la disparition des pollinisateurs, des poissons dans les océans, etc. Sachant que pour les pays riches, à l’instar des USA, dont BUSH le Président d’alors déclarait « le mode de vie d’un Américain n’est pas négociable », pas plus que celui d’un Français : allez donc demander aux syndicats, au NPA, au Front de Gauche, à ATTAC ce qu’ils en pensent. Pas plus négociable d’ailleurs que celui d’un Brésilien, d’un Suisse, d’un Indien, d’un Russe, d’un Chinois ou d’un Sud-Africain qui ne cessent de s’enrichir, du moins une partie la population et encore sans évoquer les « petits » comme par exemple la Malaisie, Indonésie, Thaïlande, Equateur, Chili, Pérou et maintenant même Cuba s’y met.
La réaction pour éviter l’effondrement des pays riches conduira à des affrontements et les pays les plus « développés » voudront maintenir le plus longtemps leur mode de vie par la force des armes et la puissance de leurs armées (comme ils le font depuis la fin du 15° siècle) en pillant et spoliant la terre entière, en détruisant les cultures indigènes, en exterminant ceux qui refusent de se soumettre et surtout ceux qui voudraient sur vivre tout simplement. Ainsi peut-on craindre, voire être quasi-certain que se renouvelle, mais cette fois pour des raisons d’accès à l’énergie, aux minerais, aux terres arables, aux ressources alimentaires de toute sorte, etc. ce qui s’est produit en Europe il y a 75 ans pour s’étendre au monde entier au nom de la « conquête de l’espace vital ». Des affrontements jusqu’au chaos final, où plus rien ne pouvant alors s’effondrer, la vie « évoluée » sur terre en restera là.
Pour en revenir à la COP 21
Il est évident qu'il ne faut pas attendre de la COP21 ce qu'elle ne peut décider. Très bien, mais penchons nous sur sujet. La question Démographique n’étant pas à l’ordre du jour, aucune certitude n'existe aujourd'hui sur le simple fait que les Etats aient l'obligation de revoir régulièrement à la hausse leurs objectifs de réduction d'émission. Ce qui devrait pourtant être une base de l'accord de Paris. Les discussions de la réunion de l’ONU pour le climat de Bonn sont également fort utiles pour comprendre ce que veulent obtenir les pays riches, Etats-Unis et Union européenne en tête. On se rend alors compte qu'ils sont totalement rétifs à l'idée de mettre de nouveaux financements publics additionnels sur la table, tout comme ils refusent de s'engager sur des objectifs de long terme à ce sujet. Plus grave encore, certains d'entre eux voudraient que le dispositif « Loss and damages », qui permettrait aux pays victimes des conséquences des désastres climatiques de faire appel à un dispositif adapté, prévu à cet effet, ne voit pas le jour.
En résumé, comme le fait observer Maxime COMBES dans son blog à Médiapart : « on peut dire que les pays du Nord répètent inlassablement que le monde a changé pour indiquer que l'émergence de la Chine, l'Inde, le Brésil, l'Afrique du Sud comme des puissances économiques change la situation par rapport à 1992, mais que leur manque d'ambition reste lui, globalement inchangé. Faudra-t-il un ouragan citoyen à Paris pour changer la donne et renverser la table des négociations ? »
Les lampions de la COP 21 étteints, rien ne changera
Les lampions de la COP 21 éteints, En France, le Gouvernement VALLS continuera de brader les forêts françaises aux multinationales où les services de l’Etat, chargés de conserver et développer les ressources de nos forêts, succomberont aux sirènes du lobby industriel à l’exemple du Lot, où soixante-dix hectares de vergers à graines forestiers vont être vendus pour destruction à une multinationale. C’est l’avenir des forêts françaises et européennes qui se joue dans cette tractation opaque et malsaine.
Dans le silence le plus total, comme depuis des décennies, on continuera de payer la Guinée-Bissau pour être une poubelle de nos déchets nucléaires…
Le premier Ministre VALLS n’a même pas attendu la fin de la COP 21 pour déclarer que le projet de création aéroportuaire de Notre Dame des Landes serait mené à son terme… Qu’importe l’opposition et la réaction des citoyens, les » Banksters » sont les maîtres…
Ségolène ROYAL poursuivra sa croisade en faveur de la voiture électrique. Or, la voiture électrique n'est pas plus vertueuse pour le climat que la voiture thermique (essence ou diesel). Il suffit de se reporter à une étude publiée par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), un organisme pourtant public, mais dont les conclusions sont délibérément ignorées par Mme ROYAL. (http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/90511_acv-comparative-ve-vt-rapport.pdf)
Avec le Ministre MACRON, il y aura encore davantage des fermetures de lignes SNCF et de plus en plus de cars sur les routes, avec toujours plus de pollutions…Et des victimes d’accidents de la route…
Pour conclure
Même si quelques bonnes décisions politiques en faveur du climat étaient prises et si les lobbies de l’agro - industrie chimico- pétrolière jugent qu’au fond, ces décisions politiques prises pour réduire les pollutions et les gaz à effet de serre, engager des campagnes d’économie d’énergie, développer des énergies dites « renouvelables » etc. sont un nouveau champs de business, ils s’y engouffreront, mais ne cesseront pas pour autant leurs activités lucratives que procure leurs marchés traditionnels qui vont à l’encontre de ces décisions …
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