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Cour d’école, le syndrome Zidane

Le 9 juillet 2006, Zinedine Zidane est expulsé en finale de Coupe du monde pour un coup de tête en réponse aux insultes de Marco Materazzi - qui termine la rencontre. A l’école aussi, on choisit plus souvent de sanctionner la violence physique (le passage à l’acte) que la provocation, aussi blessante soit-elle...

Zidane Materazzi, le coup de bouleA l’heure de la récréation, quand je me retrouve dans l’ambiance survoltée de la cour de l’école élémentaire où j’enseigne, je pense à Zinedine Zidane. A chaque fois. Je repense à la fameuse finale de la Coupe du monde 2006 au cours de laquelle il a mis un terme à sa carrière, je me dis parfois qu’avec un peu plus de self-control, le capitaine français aurait laissé filer les provocations, terminé la rencontre... et peut-être gagné la Coupe du monde. Mais je me dis surtout souvent que ce soir-là, Zidane a aussi montré un drôle d’exemple à des millions de mômes. Et je me demande s’il a bien été précisé que ce ne n’était pas un exemple à suivre.

Dans la cour de mon école (au coeur d’une cité de Marseille, assez semblable sans doute à celle où Zidane a grandi), il y a plein de petits Materazzi provocateurs : des gentils coquins, des taquins, des enquiquineurs et des vrais emmerdeurs. Ils sont à l’oeuvre dès le coup d’envoi (de la récré). Il y a aussi plein de petits Zidane violents : des mômes sensibles, passionnés et excités par le jeu, des fiers, des orgueilleux et certains vrais écorchés vifs (ceux-là, ils n’ont pas de pot : on leur fait mal dès qu’on les touche - rien qu’en les attrapant par le bras !). Et au cours d’une récréation d’une vingtaine de minutes, les jeux de bagarre se multiplient ("Mais maître, on joue !"), la violence ordinaire (devenue mode de communication) s’exprime en quasi-permanence, et les occasions de rencontre entre les Zidane et les Materazzi ne manquent pas !

Il faut donc rester vigilant sur les dérives vers la violence, préparer le sifflet... et les cartons. Quand survient l’insulte ou le "coup de boule", il faut éteindre l’incendie. Tout de suite.

Il y a alors deux choses essentielles qui permettent de construire le rapport à la loi dans une école : le rappel à la règle et la cohérence du système de sanction.

Pour apprendre le respect des autres, le message doit permettre d’englober les violences physiques (les coups) et les violences plus psychologiques (les insultes, les moqueries...). Il est aussi préférable de supprimer la forme affirmative, pour indiquer aux enfants leurs devoirs plutôt que leurs non-devoirs ! La pierre angulaire des règles de vie peut donc s’exprimer ainsi : "je respecte les autres dans tous les cas". Dans absolument tous les cas !

En d’autres termes, cela signifie qu’il n’existe aucune situation dans laquelle un quelconque acte de violence puisse être toléré ou légitimé. Je dois respecter les autres et ce, même si je n’ai pas été respecté moi-même (même si j’ai été frappé, insulté...).

Le problème évident qui en découle, c’est quand cette règle entre en conflit avec un autre système de valeurs, très en vigueur dans la plupart des cours d’école et tout particulièrement dans ce quartier-là : la loi du Talion. Œil pour œil, dent pour dent ! "Mon père il m’a dit de me défendre : si on te frappe, tu frappes..."

Dans les faits, je n’ai jamais vu de parents avoir le courage de confirmer de tels propos devant les enseignants. Mais lorsque ce discours est délivré à la maison, comment s’étonner qu’un enfant ne sache contenir sa colère (légitime) et son désir de vengeance ?

J’essaie alors de faire entendre ce principe aux enfants : on punira systématiquement celui qui se fait justice tout seul (en répondant par la violence aux insultes ou aux coups), mais pas nécessairement le provocateur. En estimant que l’autre, celui qui a provoqué, a déjà été puni (par l’acte de vengeance) et qu’une sanction supplémentaire pourrait s’apparenter à une double peine [1]. Surtout que la violence enfantine est souvent beaucoup plus sévère que la sanction adulte, qui tente de se réclamer "à vertu éducative".

Ce principe laisse à l’enfant deux solutions autres que la vengeance personnelle (synonyme de punition) en cas d’agression ou de provocation :

(1) - en référer à l’adulte, garant du système de justice à l’école. C’est la voie la plus légaliste (formulée ainsi dans les programmes officiels, en éducation civique : "être capable, en situation de conflit, d’engager une discussion, faire appel à l’adulte si on n’arrive pas à résoudre le conflit"). C’est celle qui met en œuvre le rappel à la règle et doit permettre l’application d’une sanction adaptée.

(2) - être suffisamment "sage" pour laisser courir la provocation (bon, ce qui ne veut pas dire non plus "tendre l’autre joue" !). C’est mettre en application les principes des trois singes, symboles de sagesse, qui se cache l’un la bouche, le second les oreilles, le troisième les yeux. Je le traduis de cette manière : "Quand je suis la cible d’une attaque ou d’une provocation, je ne dis rien de mal, je n’entends rien de mal, je ne vois rien de mal..."

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Les trois singes de la sagesse

Cette seconde solution, plus "intérieure", est évidemment beaucoup plus difficile d’accès (pour les enfants comme pour bon nombre d’adultes - notamment masculins...). Elle permettrait pourtant de désamorcer tant de situations conflictuelles ! Quant on me fait un "doigt d’honneur" (très en vogue dans la cour - à mon époque c’était le bras !) ou qu’on insulte un membre de ma famille ("il a insulté tous mes morts !" est devenu un grand classique), c’est moi et moi seul qui choisit de voir ou d’entendre la provocation. C’est moi également qui décide si cette provocation est blessante... ou insignifiante. C’est enfin moi et moi seul qui décide de répondre... ou d’ignorer !

Cette prise de recul, cette mise à distance face à une attaque personnelle n’est pas innée : l’instinct de survie pousse naturellement à l’autodéfense en cas d’agression. A l’heure où l’on commémore le 60e anniversaire de la mort de Gandhi, il y a pourtant urgence à promouvoir le respect de l’autre... et l’éducation à la non-violence. Qu’en pensez-vous, M. Zidane ?

[1] J’aimerais beaucoup avoir le regard d’un homme de loi sur l’interprétation très libre que je fais de ce principe !


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27 réactions à cet article    


  • farzteo 13 février 2008 11:27

    Les parents ne sont pas assez "montré du doigt", leur responsabilité n’est jamais mise en cause en cas de violence d’un élève et pourtant, c’est souvent à eux que revient la faute au départ. J’éduque mes enfants avec un peu ce pricipe des "trois singes" et tout ce passe bien, le + grand (13 ans) me dit parfois qu’il a envie de "taper" mais jusque-là il ne passe pas à l’acte, il crains aussi les conséquences punitives (restriction) une fois à la maison.

    Je pense personnellement qu’on ne cherche pas assez la cause première de la violence dans les débats. Outre le fait que la majorité des parents qui le pourrait ne "pense pas", completement endoctrinée par le systeme, qu’une grosse partie n’a pas le pouvoir d’analyse necessaire pour le faire, que les 2 conjoints au travail est certainement la cause principale de "l’abandon" des élèves à l’institution... je pense que le principal responsable est la compétition. Il faut forcement chercher à évoluer vers le bien, la paix, la non-violence... hors le reflexe primaire de "se mesurer les uns aux autres" est toujours là, de plus en plus même alors qu’il faudrait enseigner l’inverse pour peu à peu l’abolir.

    Mes enfants pratiquent un sport (2 d’entre eux) mais ne participent à aucune compétition. J’ai expliqué mes raisons, et et ils ont bien compris tout le mal que provoque le fait de "compter les points" par apport au "besoin primaire" de satisfaction d’avoir gagné.

    Il y a aussi les sports violent, comme le rugby, que j’ai réussi à faire enlevé du programme de sport de la prof d’EPS du college de mes enfants.

    reste à informer les parents, mieux ; à les montrer du doigt plus souvent, car il suffit de matter un stade pour voir que le nombre de "singes" potentiel à l’application du principe des trois singes est énorme.

    je suis un homme, et je constate aussi chaque jour, que nombre de femme parents d’élèves n’ont rien à envier aux primates masculins concernant les consignes données à leur enfants pour répondre aux coups par des coups.

    La violence est un acte primaire, de primates, j’en suis sorti par l’abolition de toute forme d’interet pour la competition. On vit très bien sans, mieux même, je vous l’assure.


    • thirqual 13 février 2008 13:10

      ". je pense que le principal responsable est la compétition. Il faut forcement chercher à évoluer vers le bien, la paix, la non-violence... hors le reflexe primaire de "se mesurer les uns aux autres" est toujours là, de plus en plus même alors qu’il faudrait enseigner l’inverse pour peu à peu l’abolir.

      Mes enfants pratiquent un sport (2 d’entre eux) mais ne participent à aucune compétition. J’ai expliqué mes raisons, et et ils ont bien compris tout le mal que provoque le fait de "compter les points" par apport au "besoin primaire" de satisfaction d’avoir gagné.

      Il y a aussi les sports violent, comme le rugby, que j’ai réussi à faire enlevé du programme de sport de la prof d’EPS du college de mes enfants."

      En effet, la compétition et les sports violents sont mauvais. Ils n’ont rien à voir...

      avec le besoin et le plaisir de se donner à fond, d’utiliser toutes les ressources de son corps en tout en respectant les règles, de surfer sur l’adrénaline et les endorphines tout en intellectuallisant ses réactions aux autres membres de l’équipe, ou au partenaire/adversaire. Tout cela ne sert à rien, surtour pas à se contrôler, à penser clairement dans les moments où la violence pourrait poindre, à réagir autrement, à prendre conscience de nos capacités tant physiques que mentales, à canaliser ses pulsions.

      rien à voir non plus avec l’apprentissage de la victoire et surtout de la défaite, l’envie de se mesurer, la volonté de s’améliorer et la connaissance du fait que l’on peut toujours le faire, avec le sourire après la défaite comme avec l’humilité de savoir que la victoire n’est que temporaire. Cela ne sert à rien, surtout pas à apprendre à avoir confiance en soi grace à nos seuls accomplissements, à réagir à un revers par l’action et non par l’abandon, à arrêter d’idolâtrer le plus fort/rapide/agile, à garder les pieds sur terre après un succès.

      rien à voir avec l’émulation, avec le lièvre, la masse, l’uke, le reste du pack, avec ceux qui viennent aider et offrent leur temps avant, rien à voir avec la création lumineuse au milieu de l’action, avec cette pointe de motivation en plus, avec la troisième mi-temps, avec les blagues pendant la pesée, avec ceux qui viennent féliciter ou consoler lorsque c’est fini. La camaraderie, les proches pendant l’épreuve, ceux qui vont nous aider à s’y préparer comme on ne se préparera jamais pour un simple entraînement, ceux qui viennent vous dire "beau match" ou "putain de bonne droite" après.

      Oui, les sports violents et la compétition, bouuuuu, c’est pas bien et c’est la source de tous les maux. La violence c’est pas bien, baaah.


    • Ciucilon Ciucilon 13 février 2008 17:42

      "Mes enfants pratiquent un sport (2 d’entre eux) mais ne participent à aucune compétition. J’ai expliqué mes raisons, et et ils ont bien compris tout le mal que provoque le fait de "compter les points" par apport au "besoin primaire" de satisfaction d’avoir gagné.

      Il y a aussi les sports violent, comme le rugby, que j’ai réussi à faire enlevé du programme de sport de la prof d’EPS du college de mes enfants."

       

      Je ne suis pas d’accord, il y a ici une confusion à mon sens entre la confrontation physique comme dans le cas du rugby et l’aggression. De même pour la competition, il est dans notre nature d’être violent et aggressif, comme le montre la plupart des cours de récréation. Refuser comme vous le faite la competition, la violence est à mon sens se voiler la face. Je ne dis pas qu’il faut laisser les gens se taper mais cannaliser ces énergies destructrices. Ce qui est le but du sport qu’il soit de contact ou non, la compétition est également un moyen d’affirmation de soi, le tout étant justement d’inculquer le respect des rêgles, le fair play dans des situations tendues, de facto. C’est alors plus facile à transposer dans la cours de récréation, ou dans la vie de tout les jours.

      Refuser la competition, la confrontation est bien souvent une marque de faiblesse, c’est se que je ressent (mais c’est peut être mon vécu de petit de la classe intello tête de turc), il faut savoir se défendre quand on est attaqué et empécher une récidive. Il ne faut pas attaquer par méchanceté.

      Ces images sportives abérantes où les joueurs s’agressent devrait être retirée et les joueurs discrédités... Le sport est un exutoire, une guerre pour le plaisir et l’endroit où les rêgles doivent être respéctées, que les joueur, icônes des enfants ne le fasse pas est bien triste.


    • Yves POEY 14 février 2008 07:14

      Directeur d’Ecole en ZEP, je peux te signifier que dans l’immense majorité des cas, les parents font ce qu’ils peuvent !

      Il n’y a pas de formation pour devenir parent, c’est un des métiers les plus difficiles au monde, surtout dans un environnement où l’économie parallèle fait loi, comme c’est le cas dans mon quartier...

       

       


    • farzteo 15 février 2008 09:47

      "l’envie de se mesurer est une envie primaire", je confirme que je ne l’ai plus depuis longtemps, j’ai donc évolué. Personnellement je ne "canalise" plus mes pulsions, puisque pulsions il n’y a plus, justement du fait qu’il n’y a plus "besoin" de se mesurer, de répondre à la provocation.

      j’enseigne à mes enfants que le meilleur façon de "gagner", d’être tranquille façe au primate, c’est de se fiche de perdre. A partir de là, le primate n’a plus d’interêt, et ca marche. Votre aprrentissage de la victoire est pour moi une belle c**nerie, qui n’apporte que désir de domination, convoitise, guerre... De mon côté je ne souhaite pas un monde de "faibles", mais bien au contraire un monde évolué, car il faut beaucoup plus de force, de sagesse, d’intelligence et de courage pour ne pas passer à l’acte violent primaire, pour éviter le conflit.

      Se mesurer aux autres, c’est bon pour les singes. Nous sommes en 2008 et il est grand temps de penser à faire évoluer la race humaine dans le bon sens.


    • sery 18 février 2008 08:12

      rgrette de ne pouvoir plusser qu’une fois

      La competition sportive n’est le plus souvent qu’une ecole de tricherrie, brutalite, intolerance et injustice

      Ne desesperons pas de ceux qui la pratiquent des l’enfance, avec un peu d’effort on peut en faire des militaires

      Cela dit la culture physique s’impose


    • Emile Mourey Emile Mourey 13 février 2008 12:41

      @ l’auteur

      Je ne suis ni Zidane ni un homme de loi mais venant d’un professeur des écoles qui raisonne au contact de la réalité, je trouve votre article particulièrement vrai et intéressant.


      • faxtronic faxtronic 13 février 2008 13:12

        C’est vrai, encore faut il que l’adulte soit juste et omniscient. Moi gamin, on me tabassait car j’etais le petit faiblard et l’intello. J ’avais trop peur des represailles pour denoncer, j’en parlais a ma mere qui en parlait aux instit. Resultat jamais mes bourreaux furent inquiété. Et je suis le seul a avoir eu des sequelles psy (complexe d’inferiorité severe de ce temps. Constat, dans un systeme parfait, la justice est bonne. Dans un systeme reel, donc mauvais, il vaut mieux etre bourreau que victime, on evite ainsi les coups.


        • thirqual 13 février 2008 13:30

          Moi j’ai fait du judo quand on m’a tabassé. Pas pour rendre, pour prendre confiance, et pour avoir la "caisse" permettant de faire un 400mètre avec obstacle (selon pas mal d’experts c’est un type d’effort similaire) et pour avoir une idée des endroits à protéger. Et, ô miracle, je suis un "tueur" en compet (je gagne la moitié de mes combats sur clef de bras ou strangulation) mais j’ai jamais blessé personne quand on me cognait (et les fois où j’ai rendu, ie celles où je pouvais pas fuir, se comptent sur les doigts d’une main).


        • faxtronic faxtronic 13 février 2008 18:02

          moi aussi j’ai fait du judo, mais j’etais un pur intello, donc mauvais en judo. Je suis chercheur maintenant. Et aucune compassion pour ces petits cons que je continue a detester a travers le temps


        • SegFault 13 février 2008 16:24

          Haha, j’ai un souvenir assez net du fonctionnement des camarades à l’école et l’article, votre réaction d’enseignant consitue déjà ce qui se faisait quand j’y étais....

          Si les élèves fonctionne dans votre école comme dans la mienne, je vais essayer de vous montrer une autre réalité :

          Si l’élève se comporte de manière indiférente aux provocations, comme dans la parabole des 3 singes, les provocations vont donc en s’amplifiant jusqu’aux coups, puisque l’élève ne défend pas son honneur/dignité, c’est qu’il n’en a pas, tout est permis sur lui. Vous avez ici la sélection du bouc émissaire de la classe. Pour ne pas faire partit de cette catégorie peu enviable, à la limite -même en primaire- du harcellement moral, il y a obligation pour l’élève de répliquer.

          Si l’élève réplique comme il se doit, en allant voir son professeur pour une situation "qu’il n’arrive pas a résoudre sans adulte". Généralement, l’autre élève est convoqué, il nie ; l’institeur tranche. Quelque soit le jugement, l’élève ayant suivi la procédure est merveilleusement rangé dans la catégorie "fayot". C’est a dire, a ne pas emmerder (de manière visible), mais a ne surtout pas intégrer. Etre amis d’un fayot étant mal vu du reste, celui ci sera petit petit isolé.

          Si l’élève réplique, par une provocation, par la violence, ou en rusant pour humilier l’autre. Il gagne alors le respect des camarades. Si son instit lui met une punition, exercice ou ligne a faire, peu importe, sa vie quotidienne dans la classe, la cours de récré -et même de manière extra scolaire- en sera grandement amélioré.

           

          Personnellement, je me suis retrouvé isolé car enfant bien sage, je faisait bien tout comme m’avais dit mon instituteur. J’ai analysé comment j’en étais arrivé la..... Par la suite, mes parents déménageant, j’ai changé d’école. J’ai tiré fruit de mes analyses et répliquait, sans faire intervenir d’adulte. Je vous assure que les provocations cessèrent, et ne provoquant pas moi même, la suite a été on ne peut plus simple et finallement calme.... Il est vrai que du coup, je me suis battu quelquefois et mes 10ène de lignes a copier me paraissait bien un moindre mal façe au stress quotidient de se sentir dans un environnement "hostile".

           

          A l’auteur : vous recommandez le respect des consignes ; comment gérer vous alors la réaction de la classe ? Les discours sur "non c’est pas un fayot, il avait raison, c’était la chose a faire" sont sans effet une fois que la cloche retentit, quand l’effet n’est pas contraire a ce que souhaitait l’enseignant... Tous les adultes n’ont pas la sagesse décrite dans votre article, et vous souhaitez créer dans la cours de récrée une société d’enfant plus civilisé et sage que leur ainés ? Pourtant, je vous assure, les adultes ont plus de retenus que les bambins, l’adulte sait qu’il peut y avoir de lourde conséquence. L’enfant sait qu’il n’y aurat rien que quelques punitions vite passées.

           

          Personnellement, étant légèrement geek/nerd ; j’avais toujours du mal a m’intégrer, ce qui était fait d’instinct par mes camarades, je le faisais par analyse de leur comportement et de leur réaction. Je n’ai pas d’enfant, mais si un jour j’en ai, je ferais surement partit de ces mauvais parents en conseillant au gamin de ne pas se laisser marcher sur les pied et de répliquer. Ne jamais provoquer, ne jamais chercher le conflit, mais s’il est déclenché, alors il qu’il y mette un terme.


          • Cy-real Cy-real 13 février 2008 17:24

            Votre commentaire est pertinent, ce n’est pas une autre réalité que vous décrivez, c’est bien la même et elle est complexe... C’est vrai, dans mon école, certains gamins disent qu’ils préfèrent être vus comme des voyous que comme des "payots" (fayots). Mais ce ne sont pas vraiment les esprits les plus lumineux... je me demande quels adultes ils deviendront avec ce mode de raisonnement, et à vrai dire je suis moins inquiet pour les "payots". La question que je me pose est : pourquoi les enfants croient-ils encore qu’il vaut mieux être un voyou qu’un payot ?

             

            Je crois qu’il faut d’abord apprendre à se détacher de la réaction du groupe et de la classe.

             

            Sauver la face et venger son honneur ou sa dignité ? La belle affaire ! Ce n’est qu’une question d’orgueil...

             

            En fait, j’essaie d’enseigner aux enfants deux choses :

             

            1 - ignorer les provocations mineures telles que les moqueries ou les insultes, qui sont plus nocives à l’auteur qu’à la cible ("celui qui abaisse, c’est qu’il est bas" disait Montherlant) ;

             

            2 - réagir en conséquence, lorsqu’ils sont menacés, pour protéger leur intégrité, parce qu’ils sont mis en danger... en restant dans le cadre d’une loi qui bannit la violence physique.

             

            Vous dites : "Ne jamais provoquer, ne jamais chercher le conflit, mais s’il est déclenché, alors il qu’il y mette un terme."

             

            Nous sommes d’accord sur la finalité : il faut mettre un terme au conflit déclenché par la provocation. Mais si on règle le conflit par la violence, ne risque-t-on pas l’escalade ? Pour moi, on ne peut pas légitimer l’idée de violence à l’école, en aucun cas. Sinon, on va vers la loi du plus fort... on donne la possibilité au plus fort de provoquer éternellement sans représailles. Et l’idée même de loi (ou de règle, à l’école), dans une justice "éclairée", a justement été établie pour protéger les plus faibles et sortir de la loi de la jungle...


          • Ciucilon Ciucilon 13 février 2008 17:53

            @l’auteur

            On se demande quand même dans quelle situations vous avez été à l’école, être la risée de ses camarades et être seul, sans amis années après années n’a pas du être vote lot.

            J’ai également beaucoups déménagé et j’ai appliqué ces principes (en en parlant à mon père, plutôt qu’a l’instit) tout simplement car je ne pouvais pas me défendre. Finalement, c’est la peur, l’angoisse d’aller à l’école affronter ses petits camarades, qui font touts bloc. Rester seul à la récrée, et attendre l’heure de rentrer à la maison avant d’aller à la piscine, où à défaut d’être le meilleur j’étais respecté pour mes performances.

             

            L’école s’est finalement un peu la mentalité carcérale (d’après ce que je peut en percevoir de l’extérieur), et les gamins peuvent être très cruel. Surtout quand le prof s’en fiche, ou que les punitions n’ont pas d’effets comparé au prestige gagné en enmerdant le plus petit.

            Faites donc plus attention à vos élèves, et ne vous faites pas trop d’illusion sur l’effet de vos discours moralisateur.

             


          • faxtronic faxtronic 13 février 2008 18:13

            Evidemment moi aussi j’etais isolé. Cela c’est arrangé ensuite, au college. Mais je soutiens l’analyse de mon petit camarade. La vision du prof est celle de l’adulte, c’est a dire loin des petites preoccupation de l’enfant et de sa mesquinerie. Le monde est mauvais par essence meme. Ta vision angelsite est touchante, mais regarde bien ta classe, il y a surement de temps en temps un petit timide qui ne dis rien, et qui recoit des beignes. J’etais ainsi, mon petit neveu l’est aussi. Et je tá ssure que le prof s’interroge sur le caractere de l’enfant souffre douleur (ets-il bete, il se defend pas, un peu de nerf bon sang) que de savoir qui l’embete. Car c’est toute la classe, a des degrés divers, qui le persecute.

            Une classe qu’est ce que c’est : un groupe d’enfant dans un systeme ou le prof a le role de surveillant, mais c’est avant tout un groupe qui suit un leader ou plusieurs leader (clans). Ce qu’il faut c’est etre leader. Gamin on peut frapper et intimider. 

            Moi au college et au lycée, je suis devenu leader, en faisant en etant tres bon a l’ecole, et surtout et partageant cette position (par exemple aider les leaders charismatiques, mais aussi les eleves moyens). Mais c’est une autre histoire, on ne peut pas comparer des gamins de 7-10 ans avec des ados de 14-17 ans.

             


          • Cy-real Cy-real 13 février 2008 18:16

            @ Ciucilon

            N’ayez crainte, je connais la violence de l’institution scolaire et j’ai déjà rencontré des élèves victimes de "phobie scolaire". Le problème, c’est que les provocateurs et les cruels sont souvent suffisamment assez intelligents pour faire ça en douce... Et non, dans une cour d’école, même avec la plus grande vigilance générale et la plus grande bienveillance pour chacun, on ne voit pas tout... on n’a pas encore inventé le détecteur de souffrance des enfants.

            Vous en avez parlé à votre père ? En parler avec l’enseignant (directement ou par la voix de votre père) aurait été aussi utile. Cela aurait pu aider l’équipe enseignante à prendre en compte votre situation, à sanctionner les responsables, à rencontrer des professionnels et peut-être à atténuer votre angoisse.

            C’est facile de dire "le prof s’en fiche"... c’est très difficile pour l’école d’aider ceux qui ne vous font pas confiance. Mais je moralise, je moralise...


          • faxtronic faxtronic 13 février 2008 18:43

            A oui, ma mere en a parlé au prof, qui en retour c’est demander si j’etais normal. Ben voyons, t’imagine un parent d’eleve dire a un enseignant (ma mere est prof, pauvre de moi) qu’il y a un probleme dans sa classe, alors que l’enseignant ne l’aurais pas remarqué.... C’est mal connaitre la nature humaine, le prof nie evidemment le probleme, car le constater serait se remettre en question, ce qui est tres difficile.

            L’ecole est un ecole de la vie : Il ne faut pas se battre ouvertement, mais etre impitoyable hors de porté de la justice. Il faut se taire et subir, et trouver sa voie. Et il faut apprendre a se mefier de l’autorité.


          • faxtronic faxtronic 13 février 2008 18:48

            A l’auteur

            Mais par contre je vous trouve tres courageux et plein d’allant. Mais s’il vous plait, ne soyez pas si angelique et naif avce les enfants, soyez simplement juste et ferme, et soyez au courant que les enfants ne sont pas anges ou de la pate a modeler, sinon vous aurez dans votre belle classe des enfants traumatisé qui vous maudiront :

            - Respect

            - Justice

            - Lucidité

            Ps : mon prof si cool et si finalement negligent a depuis 1 an la maladie de Charcot. J’ai repris deux fois du gateau le jour ou j’ai appris cette nouvelle.


          • Cy-real Cy-real 13 février 2008 18:56

            Des anges ?! Venez passer rien qu’une dizaine de minutes dans mon école, à l’heure de la récré... Si mes élèves étaient des anges, je n’écrirai pas des articles exutoires dans lesquels je cherche à comprendre la raison de leur violence, et quelles réponses je dois apporter !!


          • SegFault 14 février 2008 09:48

            La question que je me pose est : pourquoi les enfants croient-ils encore qu’il vaut mieux être un voyou qu’un payot ? Je crois qu’il faut d’abord apprendre à se détacher de la réaction du groupe et de la classe.

            Tout n’est pas tout noir ou tout blanc, il reste de la marge entre les 2... Je veux dire, 2 bagarres dans une années scolaire ne font pas de l’élève un voyou. Celui lui permet juste d’obtenir la paix de la part de ses camarades. Cela est une question de qualité du quotidient. Les insultes et les provocations, mes parents m’avais bien appris et bien dit d’en faire fis, que ce n’était que de la bêtise, et ma fois, j’avais finit par être bien en accord. Le but n’était pas de défendre mon honneur/dignité vis a vis de moi même ; de ce coté, tout était intact ; c’était de la communication publique : A l’attention de mes camarades, au début je dit rien, si vous dépasser les bornes je réplique.... Foutez moi la paix et tout ira bien. Voila un peu l’idée.

             

            Ignorer les provocations mineures, certe, toujours.... au bout d’un moment, un petit caïd deviendra un provocateur chronique et ce sur le même petit groupe d’élève. C’est a se moment la ou ça devient critique, si les élèves ne font rien, alors démarre l’escalade de violence.

            Réagir en conséquence tout en banissant la violence physique, dans notre monde d’adulte, personne ne remet en cause une personne portant plainte pour coup et blessure, les adultes on bien conscience que c’est lui la victime. Dans le monde d’enfant, c’est différent.... Porter plainte, c’est dangereux ; si on ne veux pas se retrouver seul : il faut éviter tout prix.

             

            Nous sommes d’accord sur la finalité : il faut mettre un terme au conflit déclenché par la provocation. Mais si on règle le conflit par la violence, ne risque-t-on pas l’escalade ?

            Idem, en tant qu’adulte, je suis on ne peux plus d’accord. Toute violence est le point de départ pour une escalade, d’ou l’idée d’une justice qui n’applique pas la loi du talion et qui essais au mieux d’éviter la récidive, pout améliorer le lot commun, plutot que de punir le délinquant, ce qui n’apporte rien a personne.

            Toutefois, tout n’est pas si civilisé dans la cours de récré. De mon expérience, il n’y a jamais eu escalade. A vrai dire, même quand il y a bagarre, on se fiche du "gagnant", il n’y a pas de réprésaille, tout ce qui compte est d’avoir montrer qu’on était prêt a se défendre (effectivement, avec les mains plutot qu’un enseignant). A partir de la, les provocateurs range la personne qui a répliqué dans la catégorie "a ne pas emmerder" ; pas fou, il préfère les cibles facile pour se défouler gratuitement. Et par cette réponse, le reste de la classe ne vous a pas classer "fayot" et ne vous exclut pas.

             

            PS : Accessoirement, on peut "dire" au prof qu’il y a un problème indirectement par ce biais. J’ai toujours soigneusement éviter les bagarre "hors école", et toujours essayer que la bagarre soit vu et stopper au plus vite par un enseignant.... Et oui, je suis pas un bagarreur chronique et ne sais en aucun cas me battre ; d’autant que j’ai toujours trouver qu’en venir au mains était con (mais efficace, et a ma conaissance, c’est encore la manière la plus éfficace). Faisant ainsi, la bagarre était courte et n’allait pas loin, j’étais punis avec mon emmerdeur (donc pas classé comme fayot) et j’avais répliqué, donc j’étais pas dans le lot "de ceux qu’on peut emmerder facilement" : c’est tout ce qu’il fallait.


          • 5A3N5D 16 février 2008 13:52

            @ l’auteur,

            "Pour moi, on ne peut pas légitimer l’idée de violence à l’école, en aucun cas. Sinon, on va vers la loi du plus fort... on donne la possibilité au plus fort de provoquer éternellement sans représailles."

            C’est exactement le mode de "justice" que vous semblez vouloir appliquer dans votre école : pas de double peine pour le provocateur, mais une double peine pour l’injurié qui aura décidé de se défendre. Eh, oui ! Vous en êtes là ! Imaginez dans quelle situation d’insécurité et d’angoisse peuvent se trouver les "dominés" face aux dominants auxquels vous accordez une immunité totale.

            Je ne suis donc pas surpris de l’ "ambiance" qui règne dans votre cour de récréation. J’avais rédigé un très long message en guise de "conseils à un collègue" mais il y avait trop de choses à dire. Aussi, je me limiterai à un seul sujet : dans votre règlement, inscrivez bien lisiblement que tout propos de nature injurieuse (raciste, moquerie sur le physique ou l’habillement, sur le style de coiffure, sur les affaires de l’enfant...) feront l’objet de sanctions plus graves que les violences physiques.

            Bien à vous.


          • Fares 17 février 2008 16:48

            @ l’auteur

             

            """Sauver la face et venger son honneur ou sa dignité ? La belle affaire ! Ce n’est qu’une question d’orgueil..."""

             

            Oui, mais c’est une chose très importante, que vous avez tort de négliger.

            Un exemple tout bête : s’ils avaient plus d’honneur, de fierté, et d’amour propre, beaucoup de gens arrêteraient de regarder une télé débile qui les méprise et les prend pour des abrutis à longueur de temps. C’est tout simple, mais décider de mettre un violent coup de pied dans cette connerie de télé, c’est une idée qui a le potentiel de modifier la société de façon considérable.

            Or il n’y a que l’amour propre qui peut faire dire à quelqu’un : "ça suffit, j’en ai marre d’être pris pour un con, il faut que ça cesse".

             

            Evidemment, vous devez sanctionner tous les comportement violents, expliquer, moraliser. Mais vous ne pouvez pas tout. Vous ne pouvez pas faire en sorte que des enfants aquièrent une sagesse que beaucoup d’adultes n’atteindront pas. Mais vous devez continuer à le faire, avec détermination, même si vous avez l’impression de pisser dans un violon : vous êtes une référence, un point de repère. Les enseignements que vous leurs donnez resteront, même si vous n’en voyez pas la traduction concrête immédiatement.

             

            Mais si vous demandez aux enfants plus que ce qu’ils peuvent vous donner étant donné le degré de maturité qui est le leur, vous êtes condamnés à être déçu.

             

             

             

            Maintenant question qui fâche :

            Que pensez-vous de faire l’appologie de la dénonciation auprès des enfants, dans une société qui tend à criminaliser le fait de porter assistance à ses éléments les plus faibles (les sans-papiers) ?


          • Fergus fergus 13 février 2008 17:56

            D’accord avec la tonalité de l’article.

            Vous écrivez : "ce soir-là, Zidane a aussi montré un drôle d’exemple à des millions de mômes". C’est vrai, mais ce mauvais exemple a également été donné par les journalistes qui n’ont pas clairement condamné cet acte, d’autant plus répréhensible que son auteur n’en était pas à son coup d’essai, si je puis dire. Il a également été donné par les Fédérations Française et Internationale qui, elles non plus, n’ont pas sévèrement condamné la faute, la preuve étant que Zidane a réussi à décrocher dans la foulée le titre de "meilleur joueur" de cette Coupe du Monde, titre dont il aurait dû être écarté sitôt son explusion.

            Ce soir-là, ce sont des milliers d’éducateurs dans notre pays qui ont été cocus parce que leur travail (un travail souvent de longue haleine) a été sapé par ceux qui auraient au contraire dû le promouvoir et le donner en exemple. On a choisi d’honorer la violence et la bêtise, et c’est un échec pour nous tous.

            Signé : un ancien footballeur (32 ans de pratique) et éducateur de jeunes (durant 10 ans).


            • Radix Radix 13 février 2008 18:51

              Bonjour

              Il est assez amusant de votre part de prendre le football comme étant précepteur d’exemple pour les gamins.

              J’ai 56 ans et le temps où j’étais un gamin dans la cour de mon école primaire est plutôt lointain, mais à cette époque le football ne véhiculait pas la violence actuelle et pourtant... J’ai été dégouté de ce sport à vie dans la cour de récré où il n’était qu’un prétexte pour s’affirmer par la violence face aux autres, j’ai arrêter d’y jouer le jour ou je me suis rendu compte que je prenais plus de coups dans les chevilles que je n’en donnais dans le ballon et que ce n’était pas toujours de la maladresse !

              Je considère le football comme infiniment plus violent que le rugby, bien que celui-ci soit sur une mauvaise pente depuis la professionnalisation.

              Plus que le geste de Zidane (qui n’est qu’une pirouette pour quitter le terrain et ne pas assumer une défaite, c’était le tour de l’Italie de gagner !) ce qui est grave c’est cette image d’argent facile, de star et de... dopage qui est bien plus grave pour les enfants car personne ne leur a dit que c’est comme le catch à quatre des années soixante : du spectacle mis en scène !

              Radix


              • tchoo 14 février 2008 09:34

                Le rugby est un sport violent mais pas un sport de violent

                Et c’est une école de la vie, bien dans le ton de l’auteur de cet article

                Vous pouvez prendre des coups, entendre des provocations, mais vous n’avez pas le droit de vous faire justice. Celle-ci est symbolisée par l’arbitre, qui est le seul apte à punir et rétablir l’ordre.

                Et la confrontation physique pendant de longues minutes canalise on ne peut mieux la violence qui existe en chaque homme ou femme.

                Et je préfère qu’elle s’exprime sur un terrain de sport dans un cadre bien règlementé, plutôt que dans la vie courante.


                • Cy-real Cy-real 14 février 2008 09:54

                  Pas mieux


                • pallas 14 février 2008 12:32

                  La meilleure situation, c’est d’etre n’y dominant n’y dominer, dans mes classes il y avait toujours un pauvre gars qui se faisait defoncé la tete, un autre raquetté. Moi perso, j’etais dans un groupe ou personne ne venai nous emmerdé et ont emmerdai personne. c’est simple, si ont te cherche tu replique, d’un autre coté, chacun son territoire et son espace, la vie se passe tranquillement. La plupart des eleves connaissent sa. faut etre con pour se faire cassé et emmerder, une bonne bagarre et c’est reglé.

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