Crise de confiance : quelles solutions ?
La crise de confiance est partout mais les élites dirigeantes avouent leur impuissance à y apporter des réponses. Il est vrai qu'avant de prétendre trouver des solutions, il faudrait que les gouvernants disposent déjà d'une méthode qui permette de bien définir ce qu'est la confiance, de poser un diagnostic précis de crise, pour enfin, poser en face de chaque problème, une réponse adéquate. Cette entreprise est réalisable à condition de prendre consicence de la confiance dans toute sa dimension et dans ses différentes formes.
Encore faut-il qu'il y ait une véritable volonté d'agir sur la confiance. Or, on constate que les politiciens n'apportent aucune réponse aux inquiétudes et aux déceptions des attentes des citoyens. Leur principal - sinon unique - souci est de capter la confiance à leur avantage à des fins électorales. Quant aux médias ils fabriquent l'information ; leur vocation n'est pas davantage de répondre à la crise de confiance. Prenons donc les choses en main et voyons dans un premier temps comment on peut définir la confiance. Nous énoncerons dans un second temps quelques solutions possibles.
I - QU'EST-CE QUE LA CONFIANCE ?
On peut débattre à n'en plus finir de la crise de confiance, mais le faire sans avoir défini préalablement le concept de confiance dans ses diverses formes, ce serait comme enseigner le droit du divorce sans avoir évoqué d'abord le droit du mariage.
La confiance est une fonction à vertu structurante de chacune des trois dimensions humaines primaires. Chaque mot ici a son importance, comme nous le verrons.
La Confiance n’est pas une dimension banale.
Il s’agit d’une dimension qui se distingue de toutes les autres ; elle est, en effet, la dimension humaine par excellence parce que la confiance est l’être et que l’être est de toutes nos dimensions et de toutes les temporalités : le présent, le passé, le futur, l’imaginaire. La Confiance est indissociable de l’être ; on pourrait presque dire qu’elle est l’être lui-même.
La confiance n'est jamais une faiblesse, c'est une force.
Elle n’est donc pas cette confiance naïve et commune qui habite certaines personnes crédules qui se laissent abuser parce qu’elles ont des a priori trop favorables envers des congénères patibulaires. Elle est au contraire une force, une puissance vitale. La confiance qui serait faiblesse n’a pas de sens. La Confiance – avec majuscule – est le fondement de tout. Elle est innée, sortie du bain amniotique du ventre maternel.
La confiance nous transmet de sa force, ce qui est beaucoup moins le cas du désir. Quand Nietzsche écrit « ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort », ce ne sont pas les épreuves qui l’accablent qui le renforcent mais bien la confiance qu’il sait voir sortir renforcée des épreuves.
La confiance peut mobiliser au-delà de nos ressources, c’est ce que l’on appelle alors la synergie, de plus en plus rare par les tmeps qui courent. La confiance qui cimente le groupe ca créer un phénomène cumulé d'énergies qui va jouer un rôle multiplicateur d’effet positifs.
Elle est dimension intérieure
On rencontre la confiance toujours à l’intérieur, pas dans la réalité physique extérieure. A l’intérieur de notre Soi, à l’intérieur de notre chez-soi, à l’intérieur du cercle des proches de soi. En résumé, la confiance est intérieure et intime, très rapprochée du centre de l’être. Cette intimité, cette proximité, assurent confort et réconfort.
C’est pourquoi, lorsque l’on veut établir la confiance chez un petit groupe de personnes, on les dispose souvent en cercle et de façon assez rapprochée (mais pas trop, pour tenir compte des distances vitales définies par la théorie de la proxémie).
II - LA DIMENSION DE LA CONFIANCE
Nous sommes trois choses : une forme vivante en croissance, un contenant de ressources, une chose reliée.
A chacune de ces trois composantes correspond une dimension. Il existe ainsi trois grandes dimensions humaines primaires : la dimension projetante (besoin de croissance), la dimension ascendante (besoin de juger : valeurs), la dimension reliante (besoin de lien). L'enfant, dans les premières années de sa vie, n'évolue que dans deux dimensions, celle du lien (l'attachement) et celle de la croissance (désir projeté ves l'extérieur de lui) animé par un vif sentiment de curiosité. Vien ensuite, avec l'école, la dimension structurante, des valeurs et des principes qu'on lui inculque. En devenant adulte, il jugera de plus en plus ses choix et ses actes à l'aune des sytèmes de valeurs, en particulier au regard de l'oppostion du bon et du mauavais, du bien et du mal. Moins enthousiaste, moins spontanée, il juge et évalue avant d'entrer dans une dimension projetante.
La Confiance est la dimension guidante.
La Confiance est la fonction guidante qui anime ces trois dimensions. Elle est transversale aux trois dimensions primaires, ce qui est logique puisqu’elle elle est intimement soudée au noyau de l’être. C’est elle qui mobilise ces dimensions ainsi que les énergies qui sont en nous (désir, pulsions, volonté) pour nous amener à poursuivre nos trois buts essentiels : le bonheur, la liberté, la vérité.
C'est la confiance qui, en animant les trois dimensions humaines, structure l'ensemble de notre être et de notre projet.
Enfin, la confiance qui joue pleinement sa fonction repose sur une coopération pleine et entière, c'est-à-dire, sur des collaborations permanentes entre individus, des organisations au sein desquelles chacun se voit attribuer une tâche bien définie et dont il aura à répondre. Or, le grand défaut français, c'est la responsabilité très diluée, du fait notamment des liens hiérarchiques et des décideurs pléthoriques. L'absence de rôles identifiés et responsables, le cloisonnement, minent la coopération et donc la confiance. Chaucun ignore même ce que fait l'autre.
La confiance est coopération et elle doit s'adapter spécifiquement à chaque dimension, car la confiance se décline en sous-fonctions.
III - DES PROPOSITIONS DE BON SENS
Retenons avant tout la définition donnée en début de propos : la confiance est une fonction à vertu structurante de chacune des trois dimensions humaines primaires.
1°) La dimension projetante
La confiance agit ici sur la mobilisation du désir et de la volonté comme énergies au service de la poursuite d'un but déterminé, d'un projet déterminé. Cette projection se dirgie de soi vers l'extérieur de soi. Le désir conduit à deux sous-dimensions : la dimension possessive (désir de la chose), la dimension amoureuse (désir de l’être).
La crise de la confiance se traduit, dans cette dimension, par une démobilisation autour du projet. Différentes causes sont possibles : par exemple, le projet est contesté dans sa finailité, les moyens mis en oeuvre ou par référence à des valeurs qu'il vient heurter. Mais l'homme lui-même est projet pour lui-même. Il y aura démobilisation autour de l'homme comme projet s'il est déconsidéré et vu comme un simple consommateur, voire une marchandise, si on veut le modifier génétiquement ou techonologiquement, si on développe des modes de procréation douteux, si on en fait un destructeur de la nature, etc.
La crise de confiance comme fonction structurante de la dimension projetante est la démobilisation.
2° La dimension ascendante
Ici, la fonction de la confiance consiste à élaborer et entretenir tout un réseau de principes et de valeurs auxquels l'individu peut se référer dans ses choix quotidiens. Ces valeurs sûres et ces principes supérieurs sont le plus souvent incarnés, ce qui offre à la société des modèles : des héros, des prêtres, des enseignants, des pompiers, des philanthropes, des artistes engagés, des philosophes, etc. La liste serait longue. Ils sont aussi mis en scène régulièrement par des rites de communion festive ou solennelle (la fête nationale, par exemple).
La crise de confiance se traduit, dans cette dimension, par une forte défiance vis-à-vis des institutions qui ont trop déçu les attentes des individus. Mais aussi par le dégoût devant le spectacle que donnent des individus sans scrupules qui passent toujours au travers des mailles des filets de la justice. La crise peut aussi résulter d'une inchoérence entre ce qui est proclamé et la réalité qui est vécue par les gens.
La crise de confiance comme fonction structurante de la dimension ascendante est l'effritement des systèmes de valeurs ou un désaccord sociétal profond sur les valeurs communes.
3°) La dimension reliante
La confiance reliante agit à trois niveaux : le niveau vertical (transcendance religieuse, relation maître à élève, parent à enfant, etc.), le niveau horizontal (le climat de confiance entre les gens), le niveau circulaire (une bonne entente au sein des cercles intimes : famille, cercle d'amis, collègues, etc.).
La crise de confiance surgira dans la dimension reliante par une rupture de lien, un "divorce". C'est le lien qui est mis en cassé, les valeurs et le projet pouvant n'être pas contestés. Les dégâts causés peuvent aller jusqu'au délitement, jusqu'à l'atomisation, le soupçon, la crainte de l'autre...
En conclusion, pour rétablir de la confiance, il faut agir dans les trois dimensions humaines primaires et même décliner les propositions de solutions en fonction des sous-dimensions. Il convient surtout ne pas oublier que la confiance est une fonction à vertu structurante de chacune des trois dimensions humaines primaires. La voie d'une coopération franche aux rôles bien clais et définis est à favoriser entre toutes.
36 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON