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Crise ivoirienne : deux diplomates occidentaux jugent durement la France

Est-ce une des conséquences du départ de Jacques Chirac de l’Elysée ? En l’espace de quelques semaines, deux diplomates occidentaux qui ont suivi de près la crise armée en Côte-d’Ivoire (2002-2007 ?), l’un d’Abidjan l’autre depuis New York, sortent du bois pour critiquer vertement la politique qui a été celle de la France - et d’une certaine façon de l’ONU - durant la crise ivoirienne.

Le premier s’appelle Johannes Kunz. Il a été ambassadeur de Suisse en Côte-d’Ivoire de 2001 à 2005. Il a vécu, à Abidjan, le début et les développements d’une crise dont les tentatives de règlement se sont très rapidement internationalisées avec l’endossement des Accords de Linas-Marcoussis par le Conseil de sécurité de l’ONU, et l’implication de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Après la signature des accords de Ouagadougou, qui scellent la réconciliation entre le pouvoir du président Laurent Gbagbo et la rébellion dirigée (du moins ouvertement) par Guillaume Soro, il s’est exprimé dans le quotidien La Liberté, édité à Fribourg. Il a vertement critiqué l’inefficacité de l’ONU, cornaquée par une France officielle ayant des motifs de politique intérieure - soutenir les figures du parti unique contre les forces du changement. Lisons-le.

« L’ONU semble mal inspirée dans ses interventions sur le continent noir. Certains pensent qu’elle est un obstacle à la paix. Ainsi les deux principaux protagonistes de la grave crise qui secoue la Côte-d’Ivoire depuis le 19 septembre 2002, le président Laurent Gbagbo et le chef rebelle Guillaume Soro, assistés par Blaise Compaoré, chef de l’Etat burkinabé et président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ont signé, le 4 mars 2007 à Ouagadougou, un accord sur la résolution du conflit en excluant du règlement l’organisation qui, pendant quatre années, y a engagé de gros moyens politiques et militaires. (...) Tout comme le chaos somalien et la désolation du Darfour, l’espoir de paix en Côte-d’Ivoire est fondé sur le refus de normes et interventions internationales qui ne manquent souvent pas d’ambiguïté. Ainsi l’opération de l’ONU en Côte-d’Ivoire était dominée par l’ancienne puissance coloniale. Le contingent français des troupes de paix internationales ne répondait pas aux ordres de New York mais de Paris, où chaque résolution du Conseil de sécurité était rédigée, souvent dans le but de protéger les vieilles élites et de marginaliser les forces du changement. Si la paix en Côte-d’Ivoire, qu’on doit souhaiter imminente, porte, de par le court-circuitage du système onusien, les stigmates du "politiquement incorrect", l’organisation elle-même pourrait bien ne pas sortir indemne de l’aventure ivoirienne. Même s’il est évident que le soutien de l’ONU reste indispensable pour le retour à la normale en Côte-d’Ivoire, l’organisation mondiale peut paraître en Afrique tout aussi inefficace dans le règlement pacifique de différends qu’elle l’est dans la prévention de conflits. Pour les Africains, par contre, l’épisode ivoirien peut marquer la naissance d’une confiance renforcée en leurs propres capacités de négociation et de règlements de conflits. La communauté internationale entière y gagnerait. » On croirait entendre ce que les médias parisiens appellent, avec un certain sens de la dramatisation, un « farouche partisan de Laurent Gbagbo »...

John Bolton aussi...

L’icône des élites néoconservatrices américaines, John Bolton, qui était ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU durant une partie de la crise dans l’ancienne colonie française, s’est également exprimé sur l’action de la diplomatie hexagonale en Côte-d’Ivoire. Il a accepté de répondre aux questions de Calixte Tayoro, collaborateur du quotidien ivoirien Le Courrier d’Abidjan. «  Par bien des aspects, je pense que la France et les Européens en général se comportaient comme si la Côte-d’Ivoire était encore une colonie. Ils administraient ses affaires, décidaient de qui devaient diriger le pays ; en fait, ils décidaient des moindres aspects de la situation politique interne en Côte-d’Ivoire. Et, une fois de plus, je ne pense pas que cela contribue, sur le long terme, à la solution que les parties en présence sur le terrain devaient elles-mêmes trouver. Alors, plutôt que d’essayer de favoriser l’intérêt d’un camp ou de l’autre, je pense que le rôle du Conseil de sécurité devrait être de résoudre la dispute ; et, dans ce cas précis, le désaccord avec la France portait sur une décision prise par l’Union africaine au sujet de l’extension de la durée du mandat du président et de l’autorité à accorder au Premier ministre. La France, le Ghana et la République démocratique du Congo étaient favorables à une résolution qui était clairement différente de celle adoptée par l’Union africaine. Or, d’habitude, lorsque l’UA trouve un accord, elle vient au Conseil de sécurité et lui demande simplement de l’adopter tel quel. La position française marquait donc une différence flagrante avec la manière dont nous avons procédé auparavant. Cela peut ne pas être une mauvaise chose, et je ne pense pas que l’Union africaine ait toujours raison. Mais soyons clairs : ceci était une déviation par rapport à la pratique habituelle. Et je pense que la Tanzanie a été d’accord avec nous ; l’Afrique du Sud - qui n’était pas encore membre du Conseil, mais qui devait le devenir en janvier - a été d’accord également, ainsi que d’autres membres », a-t-il affirmé au sujet de la bataille diplomatique autour du vote de la résolution 1 721 des Nations unies sur la Côte-d’Ivoire. Paris entendait en ce moment engager le Conseil de sécurité à mettre son ancienne colonie sous tutelle de l’ONU et à transformer le président Laurent Gbagbo en reine d’Angleterre au profit de l’ancien Premier ministre Charles Konan Banny.

Interrogé sur l’accord d’Ouagadougou, signé entre le président Laurent Gbagbo et le leader de l’ex-rébellion Guillaume Soro (devenu Premier ministre), et dont la particularité est qu’il est une initiative africaine, conçue par le numéro un ivoirien, John Bolton dit : « Dans la mesure où les accords précédents ont échoué, nous ignorons évidemment si celui-ci sera respecté. Mais j’étais très surpris lorsque j’ai appris par la presse la signature de l’accord d’Ouagadougou. Il est apparemment intervenu suite à des négociations directes entre le président et la direction des Forces nouvelles. Et pour moi, cela montre que l’ONU n’était pas en train de jouer son rôle et, comme dans la résolution de la plupart des conflits, lorsque les parties ne sont pas décidées à passer un véritable accord, elles ne signent pas. Et j’espère de tout coeur que cet arrangement réussira pour le bien de tout le peuple ivoirien, et que cela mettra fin à la division du pays et qu’il continuera son développement économique. Mais si cet accord réussit, il montrera certainement que l’ONU a échoué puisqu’elle n’a pas joué un rôle actif dans la signature de cet accord ».

John Bolton, qui égratigne au passage Kofi Annan - qui « a très clairement pris fait et cause pour la position de la France » - plaide dans cette interview pour une réforme du Conseil de sécurité qui renforcerait les Etats membres et diminuerait le rôle du secrétariat général. Amertume liée à l’activisme de Kofi Annan contre la guerre en Irak ? Peut-être.

Il n’en demeure pas moins vrai que, quelques mois après le départ du pouvoir de Jacques Chirac, des voix autorisées s’élèvent pour critiquer très sèchement son activisme en Côte-d’Ivoire, placée sous le sceau de ce qu’on pourrait appeler un « multilatéralisme opportuniste », consistant à enrôler l’ONU et les grandes puissances dans des batailles qui ne visent pas à préserver la paix et la sécurité internationales, mais les intérêts et le rang de la France.

Pour en savoir plus :

http://kouamouo.afrikblog.com/archives/2007/07/17/5645305.html

http://coupercoller.wordpress.com/


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23 réactions à cet article    


  • Bulgroz 25 juillet 2007 13:03

    Curieux de faire appel à Jean Bolton, le personnage bushiste le plus horrible qui soit :

    John Bolton : La remarque que je veux vous laisser de cette très brève présentation se trouve là où j’ai commencé. C’est qu’il n’y a pas de nations unies. Il y a une communauté internationale qui peut, de temps en temps, être conduite par les Etats-Unis, lorsque cela sert nos intérêts et quand nous pouvons obtenir que les autres se joignent à nous.

    * * *

    John Bolton : L’immeuble de l’ONU à New York comporte 38 étages. Si vous perdiez dix étages aujourd’hui, cela ne ferait aucune différence.

    * * *

    John Bolton : Cette sorte de création débile que sont les Nations-Unies est quelque chose de différent que ce qui est dans l’intérêt des Etats-Unis de faire. On ne nous le fera pas avaler, ni ici, ni ailleurs.

    * * *

    John Bolton : Les Etats-Unis s’arrangent pour que l’ONU marche quand ils veulent qu’elle marche. Et c’est exactement comme ça que cela doit être, car la seule question, LA SEULE QUESTION, aux Etats-Unis est de savoir ce qui est dans notre intérêt. Et si vous n’aimez pas cela, je suis désolé, c’est comme ça !


    • Bernard Conte Bernard Conte 25 juillet 2007 13:52

      Quelques précisions sur le quotidien Le courrier d’Abidjan :

      « Quotidien créé depuis la rébellion et 100 % pro-Gbagbo, 100% anti-Ouattara, 100% anti-France »

      source : http://www.afrique-express.com/archive/OUEST/cotedivoire/cotedivoireliens/cotedivoirelien s.htm

      « Les médias pro-Gbagbo dits « journaux bleus » : « Le Courrier d’Abidjan », « Les échos du Matin », « Le Temps » et « Notre Voie », répercutent les positions du palais présidentiel et les points de vue du parti au pouvoir, le Front populaire ivoirien (FPI).

      Source : action des chrétiens pour l’abolition de la torture http://www.acat.asso.fr/aplurg/docs/Cote_ivoire.pdf

      « « Provocations inutiles de Paris et du GTI : premier carton jaune de Gbagbo à la France », pouvait-on lire en Une du journal pro-Gbagbo Le courrier d’Abidjan. »

      source : le nouvelobs http://archquo.nouvelobs.com/cgi/articles?ad=medias/20061201.OBS1106.html&host=http://permanent.nouvelobs.com/


      • Forest Ent Forest Ent 25 juillet 2007 15:32

        Le rôle de la France à Abidjan et Brazzaville est plus que contestable. Mais les critiques US ne sont pas désintéressées. Un retrait français ne signifiera malheureusement pas enfin l’indépendance, mais un passage à des protectorats US et chinois.


        • nos 28 juillet 2007 01:32

          l’Inde a plus sa place que la France au conseil de sécurité ?

          étrange idée que voilà ... la plus étrange de ce pamphlet « bien-pensant »


        • Théophile Kouamouo Théophile Kouamouo 25 juillet 2007 18:42

          Personne ne parle de l’ambassadeur suisse...


          • Bulgroz 25 juillet 2007 21:55

            On ne parle pas de l’ambassadeur Suisse car Johannes Kunz, s’est exprimé à titre personnel ce que vous avez omis de mentionner. Il s’est exprimé en Mars 2007 alors qu’il a cessé d’être ambassadeur en 2005.

            Par ailleurs, la Suisse a intégré l’ONU en 2002 et refuse de participer aux engagements extérieurs, ce qui ne fait pas d’un ex ambassadeur Suisse le meilleur spécialiste de l’ONU.


          • William ASSANVO 26 juillet 2007 14:44

            La clairvoyance d’un personnage, qui a sans doute une certaine expérience de la vie internationale, n’a forcément rien à voir avec l’engagement, fut-il millénaire du pays qu’il représente ou à représenter. De plus, le fait qu’il ne parlerait pas au nom de son pays, mais en sa propre qualité, ne doit pas nécessairement enlever à sa crédibilité ou à la pertinence de ses idées. Il ne sait pas agit ici de lui accorder un quelconque crédit, ni de le lui refuser...


          • olkam 16 décembre 2019 16:55

            @William ASSANVO
            Bonjour , jai lu avec un véritable interêt vos articles. Cependant , je suis souhaite échanger avec vous. Je suis étudiant Burkinabè vivant à Ouagadougou 


          • ZeusIrae 25 juillet 2007 19:53

            « Le contingent français des troupes de paix internationales ne répondait pas aux ordres de New York mais de Paris »

            Permettez moi de relever cette absurdité,la france n’est pas intervenue au nome de l’ONU.Il est tout à fait normal dans ces conditions que les forces françaises engagé reste au ordre Paris.

            D’ailluers je me demande toujours qu’est ce qui font là bas.Depuis qu’on est arrivé,on ne recolte que des problèmes et des critiques.Autant plier les bagages et les laisser avec leur guerre civile.


            • Bulgroz 25 juillet 2007 22:06

              La France est intervenu (extournement des étrangers présents en Cote D’Ivoire)et a eu ensuite mandat de l’ONU de mener les opérations par la résolution 1479 du 13 mai 2003 du Conseil de sécurité de l’ONU.


            • William ASSANVO 26 juillet 2007 14:34

              Il est important, lorsqu’on se prononce sur certaines questions d’ordre technique d’en maîtriser certaines aspects. Cela étant dit, la France et notamment la « Force Licorne » est en CI sous mandat de l’ONU pour apprter son soutien de l’ONUCI, cela est rappelé dans la plupart des résolutions du CS de l’ONU. A ne pas confondre avec le 43e Bataillon d’Infanterie de Marine (BIMA) qui lui est stationné en CI bien avant l’éclatement de la crise. Actuellement, la différence n’est plus évidente entre les deux. La France est impliqué en CI par la « Froce Licorne » qui y est sous mandat de l’ONU...


            • Théophile Kouamouo Théophile Kouamouo 26 juillet 2007 21:03

              Rue 89 revient sur les accords de défense entre la France et l’Afrique : http://www.rue89.com/2007/07/26/Les-accords-secrets-avec-l-afrique-encore-depoque Par ailleurs, la Licorne est sous mandat de l’ONU mais sous commandement français. C’est ainsi que, sans avoir consulté New York, Jacques Chirac a ordonné au général Poncet de détruire toute la flotte aérienne ivoirienne. Motif officiel : la CI aurait bombardé un camp français. Bon à savoir : l’enquête française n’avance pas, et les autorités invoquent le secret défense pour ne pas remettre les prétendues preuves condamnant Gbagbo à la justice. Bon à savoir aussi : l’armée française a tué de sang-froid 64 jeunes Ivoiriens durant ces jours, dans l’indifférence totale de l’opinion publique française. Sarko va-t-il moderniser les relations franco-africaines ? Il le prétend dans des interviews dans la presse sénégalaise. http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/afrique/20070725.OB S8121/premiere_visite_de_sarkozy_en_afrique_noire.htmlnouvelobs.com,


              • nos 28 juillet 2007 01:41

                « Motif officiel : la CI aurait bombardé un camp français. »

                ça c’est un fait avéré, non ? les 9 morts ne sont pas mort peut être ?


              • michel 67 26 juillet 2007 23:13

                je me demande toujours ce que l’armée francaise fou dans ce merdier, car depuis que nous sommes chez ces individus nous perdons une véritable fortune tous les jours, qui serait mieux employer chez nous, et en plus nous ne recoltons que des critiques, alors autant les envoyer promener et plier bagage et les laisser à leur merde qu’ils se débrouilles tout seul, cela évitera à notre armée à se faire massacrer pour un dictateur qui d’ailleurs se moque bien de la françe, d’ailleurs tout ce qu’ils savent bien faire c’est faire la queue devant le consulat pour demander des papiers pour soi disant venir étudier chez nous, question ces individus n’ont ils pas d’universités ?


                • William ASSANVO 27 juillet 2007 11:28

                  Si l’armée française se trouve en CI, ce n’est pas forcément et nécessairement [que] pour les beaux yeux des ivoiriens, mais aussi parce sa présence s’inscrit dans une certaine vision de ses intérêts. Quels sont-ils ? Quel intérêt le gouvernement et l’Etat français trouvent-il, au délà de sa contribution à la paix (tout n’est pas noir ou blanc), à entretenir cette force qui coûte effectivement beaucoup au contribuable français ? Chercher à appréhender les choses sous cet angle serait plus sensé... L’intervention d’acteurs extérieurs, dans tous les contextes du monde, a toujours généré de la répulsion, de l’adhésion, etc.... La France est également présente en Afghanistan... Or la situation y est nettement plus complexe et fragile... Vous voulez savoir ce que la France continue à faire en CI ? Interrogez vos autorités sur cette situation. En prenez-vous à elles si vous pensez qu’elles sont aveugles et qu’elles ne savent pas si elles doivent y rester ou non... Il y a certainement aussi une fierté dont pourrait se prévaloir la France d’être fidèle à certains de ses idéaux (missionnaire d’une certaine vision du monde, de la paix, de la démocratie, etc.)... Elargissez-vos esprits...


                • CAMBRONNE CAMBRONNE 27 juillet 2007 12:59

                  CONNERIES ET MAUVAISE FOI

                  Cela résume parfaitement ce que pense de cet article .

                  J’aime le conditionnel sur le bombardement effectué sur les soldats français . 9 MORTS . Il s’agit probablement d’un suicide collectif ou d’un complot monté par la DGSE pour nuire à monsieur Gbagbo , genre 911 .

                  La France n’a eu qu’un tort se méler d’affaires africaines ; il faut que cela cesse ;

                  Si on bouge on est des salauds et si on ne bouge pas on est aussi des salauds .

                  L’Afrique est un vaste merdier entretenu par les africains eux même et ce n’est surement pas aux américains et aux helvètes de nous faire la morale .

                  Fuyons l’afrique .


                  • Bernard Conte Bernard Conte 27 juillet 2007 14:54

                    Selon Monsieur Théophile Kouamouo, la crise en Côte d’Ivoire n’a pas d’origine interne. Le pays est très bien dirigé par le Président Laurent Gbagbo, les problèmes viennent de la France, des pays voisins et même de Ben Laden.

                    Voici quelques extraits d’articles publiés par Monsieur Kouamouo dans le quotidien ivoirien Le courrier d’Abidjan, dont il a été un temps rédacteur en Chef :

                    « Comment le réseau de Ben Laden menace la Côte d’Ivoire Révélations - Rebelles ivoiriens, barbouzes français et autorités burkinabè s’activent actuellement à Ouagadougou dans des trafics d’armes et de troupes pour attaquer une fois de plus, le régime Gbagbo. Mais les marchands d’armes adoubés par Blaise sont des dangereux pyromanes. Ils sont liés au plus dangereux réseau terroriste au monde, Al-Qaeda. (Article paru dans le courrier d’Abidjan du Mercredi 29 Septembre 2004)

                    « L’offensive des médias français avec en premières lignes RFI et la presse nationale, à laquelle s’ajoute en renfort Jeune Afrique « l’intelligent », relayée ici par les organes de presses vendus aux traîtres par quelques lâches besogneux, vénaux et sans talent, nous laisse présager de la violence de la énième tentative d’asservissement du pays que nous allons devoir affronter et déjouer » (édition du Vendredi 26 Aout 2005).

                    « Voici le schéma de la guerre que la France prépare Stratégie - En Côte d’Ivoire, Paris veut mener une guerre de haute intensité, en utilisant « l’armée de l’ombre » (rebelles et « services spéciaux ») et « la part de lumière » (ONUCI et Licorne) » (édition du Lundi 1 Aout 2005).

                    « Le général Poncet annonce ses nouveaux complots Stratégie - Le commandant de l’opération Licorne, dans sa hargne anti-Gbagbo, dévoile l’orientation de ses futurs combats. » (édition du 15 décembre 2004).

                    « Le coup d’Etat le plus grossier de l’Histoire Analyse - La France de Jacques Chirac prétend qu’elle n’a jamais voulu faire renverser le régime démocratiquement élu de Côte d’Ivoire. Elle ment grossièrement. Voici les preuves [...] Mais des sources très introduites assurent que, dans la nuit de samedi à dimanche, durant laquelle la terreur française a choisi de persécuter le président de la République et ses proches, des émissaires de Jacques Chirac ont proposé à Laurent Gbagbo la capitulation et l’exil, qu’il a refusée. « Ils peuvent tirer des missiles dans mon jardin s’ils veulent... », a même dit, durant cette nuit de larmes, le président Gbagbo, dont le courage physique n’est plus à démontrer. Après l’échec de cette « bataille psychologique », et surtout la mobilisation exceptionnelle des résistants ivoiriens, Paris se débat pour réussir son coup tout en assurant qu’elle ne souhaite pas le faire, afin de faire diminuer la pression » (Edition du Mardi 9 Novembre 2004.

                    A titre d’information pour le lecteur « la mobilisation exceptionnelle des résistants ivoiriens » s’est traduite par des violences anti-françaises à Abidjan, scènes de violence et de pillage... à l’encontre de la communauté française.

                    Je ne prends pas la défense de la France, mais arrêtons de rejeter la faute sur l’extérieur : c’est la faute à la France, c’est la faute à l’Europe... Que chacun balaie devant porte !


                    • William ASSANVO 28 juillet 2007 10:41

                      La plupart des problèmes dont souffrent les pays africains sont d’abord de leur responsabilité, de même que les solutions pour les règler. Bien sûr il y a des facteurs externes, mais il faut effectivement en finir avec cette manie de toujours « chercher des poux dans la têtes des autres ». On n’est jamais plus fort face aux facteurs externes qu’une fois qu’on s’est attaqué et résolue nos contradictions et dynamiques négatives à l’interne... Il est plus que temps pour les Africains de le comprendre... Qu’ils sachent où ils veulent aller, s’ils veulent s’en sortir et fassent le nécessaire pour... Ils sont principalement bloqués dans leurs évolutions par des facteurs (divers) internes, politiques, sociaux, économiques, etc.


                    • CAMBRONNE CAMBRONNE 28 juillet 2007 11:53

                      WILLIAM

                      Vous avez parfaitement raison .


                    • Théophile Kouamouo Théophile Kouamouo 29 juillet 2007 22:47

                      M. Conte, votre démarche est manifestement de mauvaise foi. Si vous trouvez mes articles tellement ridicules, envoyez des liens vers l’entièreté de ces articles et laissez les lecteurs d’Agoravox juger. En plus, faites attention, parce qu’il y a des articles qui ne sont pas de moi. Je n’en suis pas à mon dernier papier sur Agoravox, et les différents lecteurs se rendront compte que je ne suis pas le fou furieux que vous décrivez. En parlant d’Al-Qaeda... Les liens entre Victor Bout, fournisseur des armes à Taylor et à Compaoré pour mettre le feu en Côte d’Ivoire et Al-Qaeda ont été démontrés par plusieurs livres dont je reparlerai. L’arme des Français ayant comme vous quelques intérêts (y compris purement intellectuels) en Afrique est de diaboliser ceux qui décryptent la Françafrique en jouant du « couper coller » et en brandissant des phrases qui à première vue choquent. Je n’ai jamais dit qu’il n’y a pas de problème interne en Côte d’Ivoire. Mais ce ne sont pas les paysans dioula irrités par « l’ivoirité » qui ont acheté des armes en Ukraine pour organiser une rébellion. Ce ne sont pas eux qui ont convoqué la table-ronde de Linas-Marcoussis pour faire un coup d’Etat constitutionnel là où le putsch militaire avait échoué. Ce ne sont pas eux qui ont fait rédiger des résolutions onusiennes allant dans le sens de la mise sous tutelle d’un pays membre de l’ONU. Mon point de vue est clair : l’Afrique a ses propres contradictions, certaines héritées de la période pré-coloniale, d’autres de la période coloniale, d’autres encore de la période post-coloniale. Il n’est ni normal ni juste que des apprentis-sorciers à Paris ou ailleurs instrumentalisent ces problèmes pour les rendre encore plus complexes et se rendre eux-mêmes indispensables. Je suis tout à fait d’accord avec ceux qui estiment que les puissances étrangères, dont la France, doivent se retirer militairement de l’Afrique et la laisser écrire sa propre Histoire. Comme les Européens, les Africains s’entretueront, constateront que c’est vain, s’uniront... et un autre jour encore s’entretueront et se réuniront. Sans l’aide de personne.


                    • Bernard Conte Bernard Conte 30 juillet 2007 16:39

                      Cher Monsieur,

                      Je n’ai jamais écrit ni sous-entendu que vos articles étaient « ridicules ». Je pense simplement qu’ils sont « légèrement » orientés :

                      1) ils mettent systématiquement l’accent sur le rôle pervers de la France :

                      Voici les futurs plans de déstabilisation de Jacques Chirac Vendredi 12 Novembre 2004

                      « Le président français Jacques Chirac, qui mène depuis près d’une semaine un coup d’Etat en Côte d’Ivoire, n’est pas prêt à abandonner ses offensives belliqueuses ».

                      Jacques Chirac prépare un cataclysme Samedi 20 Novembre 2004

                      « La France veut recoloniser la Côte d’Ivoire, mais elle doit savoir que cette recolonisation a un prix, et qu’elle devra marcher sur les corps de dizaines de milliers de personnes avant de réussir. La Force Licorne a été obligée et est obligée de mentir pour justifier tous les crimes qu’elle a déjà commis. Elle mentira encore plus avant de partir, la queue entre les jambes et délégitimée par sa propre opinion, quand elle aura assouvi ses passions sadiques. Elle doit partir, elle partira ».

                      La dernière expédition coloniale de la France Mardi 16 Novembre 2004

                      « Que dit l’Histoire, que nos photos, nos images, que Dieu nous a donné la grâce de filmer, même au péril de nos vies, racontent déjà ? Elle dit que pour empêcher les « massacres » entre Noirs bons à rien, la France, bonne âme autoproclamée, massacre des Noirs de toute façon bons à rien, en plus potentiellement fascistes, selon les propos apaisants de son président qui n’attise pas, lui, la haine anti-ivoirienne. L’Histoire nous dit que, lasse de perpétrer un subtil coup d’Etat depuis le 19 septembre 2002, la France des réseaux - qui a soutenu les sanglantes rébellions biafraises, angolaises, libériennes, sierra léonaises, et de nombreux coups d’Etat en Afrique - a jeté le masque. Le voile est déchiré. A visage découvert, la France tue des Africains pour voler leurs richesses, comme il y a deux siècles ».

                      Le coup d’Etat le plus grossier de l’Histoire Mardi 9 Novembre 2004

                      « La France de Jacques Chirac prétend qu’elle n’a jamais voulu faire renverser le régime démocratiquement élu de Côte d’Ivoire. Elle ment grossièrement. Voici les preuves. »

                      Pourquoi Jacques Chirac est pressé d’en finir avec Gbagbo Lundi 8 Novembre 2004

                      « En tout cas, plus les jours passeront, plus le chef de l’Etat français et son camp devront argumenter clairement pour justifier diplomatiquement le coup d’Etat sauvage qu’ils sont en train de perpétrer en Côte d’Ivoire, en utilisant avec perfidie le blanc manteau de la communauté internationale ».

                      Ils ne déposeront pas les armes ! Lundi 17 Janvier 2005

                      « Ceux qui pensaient encore que « la guerre de six jours de la France contre la Côte d’Ivoire » était une sorte d’apothéose, de dernier combat à la suite duquel l’establishment chiraquien considérerait rationnellement les risques encourus et se retirerait sur la pointe des pieds en laissant le soin à l’Union africaine et à l’ONU de gérer le dossier ivoirien directement, devront remiser cette grille d’analyse dans le placard des illusions ».

                      Il était une fois 2004 Lundi 3 Janvier 2005

                      « 2004, c’est l’année où le conflit ivoirien s’est clarifié, où la France est sortie elle-même à la lumière pour déclarer la guerre à son ancienne colonie. C’est l’année où Jacques Chirac a fait mitrailler la résidence de Laurent Gbagbo par un hélicoptère Gazelle, et a tenté un coup d’Etat (qu’il a raté) en Côte d’Ivoire. C’est l’année où le monde s’est rendu compte que la rébellion n’existait pas, et ne pouvait rien face à la puissance de feu de l’armée ivoirienne. C’est l’année du dernier massacre colonial de la France, qui a eu lieu à l’Hôtel Ivoire, symbole de la croissance sous Houphouët-Boigny, lui-même symbole d’une Françafrique qui est morte début novembre 2004 avec plus de 67 Ivoiriens tués par la Force Licorne. C’est l’année où l’opération « Dignité » a transfiguré l’armée ivoirienne en vraie armée, et où la France a qualifié, à l’occasion du procès Julia, la Côte d’Ivoire de « puissance étrangère », donc de « puissance » tout court. »

                      2) ils discréditent les médias étrangers

                      L’honneur perdu des défenseurs des droits de l’homme Lundi 29 Novembre 2004

                      A propos des violences anti-françaises de novembre 2004 : « Mais d’où viennent donc ces images insoutenables que les télés françaises commencent à diffuser et qui montrent tout autre chose que ces savantes manipulations intellectuelles au fond profondément raciste ? »

                      3) Ils sont complaisants, voire dithyrambiques à l’égard du pouvoir en place en Côte d’Ivoire

                      Il était une fois 2004 Lundi 3 Janvier 2005

                      « 2004, c’est l’année durant laquelle, sous les corps chauds des patriotes aux mains nues tombés sous les balles assassines de la Licorne, la bataille pour la deuxième indépendance de l’Afrique a commencé. C’est l’année où Laurent Gbagbo est devenu un héros africain, et le symbole d’un combat qui ne s’arrêtera pas de sitôt ».

                      Alassane Ouattara, « le fléau » ! Lundi 19 Fevrier 2007

                      « Dans son livre ″Paroles d’honneur″, Simone Ehivet Gbagbo [L’épouse de Laurent Gbagbo] pose les valeurs qui lui ont servi de référentiels durant toute sa vie de femme et de femme politique... Pendant trois jours, nous avons longuement parlé de « Paroles d’Honneur ». Nous vous avons offert quelques extraits de ce livre passionnant. Mais deux semaines d’articles quotidiens ne suffiraient pas à donner un aperçu exhaustif de son contenu ».

                      A lire sur le même thème : L’étonnant destin de Simone Gbagbo ou comment devient-on une femme leader et Voici le livre-événement de Simone Gbagbo

                      De vous à moi - Trafigura, et cetera... Lundi 19 Fevrier 2007

                      A lire dans cet article la légitimation de l’accord de l’État ivoirien avec la société Trafigura. Accord (dénoncé par Green Peace) à propos de l’affaire des déchets toxiques.

                      Sur l’affaire des déchets toxiques, lire un point de vue différent : L’affaire du Probo Koala : Abidjan, sacrifié sur l’autel du profit

                      Je dois avouer que j’ai cité, dans mon précédent post, l’article : « le miroir aux alouettes » de Monsieur Emmanuel Grié, paru dans l’édition du Vendredi 26 Août 2005. Vous ne pouvez effectivement en endosser la responsabilité car, je présume qu’à cette date, vous n’étiez plus le rédacteur en Chef du Courrier d’Abidjan.

                      nb : j’ai mis en italiques certaines parties des textes.


                      • Théophile Kouamouo Théophile Kouamouo 5 août 2007 00:08

                        Je ne sais pas pourquoi vous ne faites pas un lien sur l’article concernant les liens entre Victor Bout (fournisseur d’armes à Charles Taylor et à ses amis, dont les rebelles ivoiriens) et Al-Qaeda. Je ne prétends pas ne pas avoir d’opinion forte - sinon, à quoi bon écrire des articles d’opinion ? Aujourd’hui, même Le Figaro admet que Chirac a tenté de dessouder Gbagbo. Nous avions donc raison trop tôt. Par ailleurs, j’attends que Sarkozy se saisisse du « bombardement » de novembre 2004. Le lièvre qui sera levé sera plus gros que tout ce qu’on peut imaginer autour de l’affaire Borrel. Vive la déclassification des archives militaires françaises.


                        • Théophile Kouamouo Théophile Kouamouo 5 août 2007 00:17

                          J’espère que les Avoxiens liront l’article de prétendue légitimation de l’accord Etat-Trafigura, qui en réalité salue le militantisme de Greenpeace, relaie l’analyse du think-tank de Gbagbo et critique un ancien Premier ministre qui avait tenté de faire libérer les dirigeants de Trafigura sans la moindre contrepartie quand ils avaient été arrêtés. Par ailleurs, je prie M. Conte de nous donner un exemple dans l’Afrique contemporaine où des pollueurs occidentaux ont été condamnés à payer près de 200 millions d’euros après six mois de prison. J’attends.

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