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Accueil du site > Tribune Libre > D’une réforme de l’université vouée à l’échec

D’une réforme de l’université vouée à l’échec

Accords tacites, rapports de force formels, petits arrangements entre amis. La gangraine qui tue notre démocratie est portée par ceux qui la représentent. Voilà pourquoi, même si le mouvemenent et le changement ne peuvent qu’être positifs pour nos institutions, il ne faut, malgré tout, rien attendre de cette réforme de l’université.

Accord tacite et protestation formelle

On crie au loup. On s’offusque violemment. On appelle à un "automne chaud". Les veuves effarouchées syndicales maîtrisent l’art et la manière d’expliquer pourquoi la réforme du gouvernement est mauvaise. Forts de leur pouvoir issu de leur représentativité et de leur compétence, ils ont su faire reculer le gouvernement. Quel combat ! Merci les syndicats ! On se croirait revenu au Front populaire.

Mais de victoire syndicale, il n’y en a pas. De reculade gouvernementale non plus. Les points que la ministre Pécresse a bien voulu modifier sont des points négligeables qui ne remettent pas en cause la réforme. Alors pourquoi les syndicats sont-ils relativement conciliants ? Parce qu’ils ont compris que le pouvoir auquel il s’attache à corps et à cris au nom de la démocratie ne leur échapperait pas : l’autonomie telle qu’elle est décrite dans la loi cadre ne remet pas en cause fondamentalement la manière dont fonctionne une université, ni ses dogmes. Tout au plus réduit-elle le nombre d’oligarque à l’université. Mais, le pouvoir sera toujours bien au chaud dans la main des syndicats. Ceux-là même qui s’opposent à tout et ne proposent rien. Ceux-là même dont la représentativité est nulle. Les véritables garants de la démocratie universitaire...

Des méthodes universitaires

Le fonctionnement de l’université est pervers. Sous couvert de démocratie interne exemplaire, revendiquée haut et fort par tous ses membres, l’université n’est de fait qu’une oligarchie médiocre. Directeur de département, d’école doctorale, d’UFR ou président de jury, les responsables gouvernent selon la tradition orale universitaire et contournent habilement les obstacles.

Cette tradition orale est celle qui dicte les comportements du groupe. Elle s’impose à vous lorsque vous essayez d’obtenir les textes qui régissent, par exemple, le fonctionnement des jurys, des examens ou tout simplement la présence des étudiants en cours. Rares sont les administratifs de l’Éducation nationale capables de fournir un texte de loi national ou propre à une université. Par ailleurs, quand ils en sont capables (si si, ça arrive !), ils gardent précieusement ce trésor de réponse légale pour s’affirmer en réunion comme l’unique détenteur de la loi.

L’obscurantisme des règles universitaires sert aussi à protéger un pouvoir très enclin à les contourner. Alors on s’appuie sur des "on-dit", des "d’habitude on fait". S’il y a contestation, l’argument massue est : "tu n’as qu’à chercher dans la loi, tu verras que l’on a raison". Cet argument est souvent l’aveu d’un passage en force arbitraire, au nom de l’impératif démocratique !

La démocratie, à l’université, c’est choisir habilement avec qui gouverner pour faire ce que l’on veut. Le contournement d’une personne qui émettrait des doutes ou s’opposerait peut se faire de manière systématique, via des prises de décision en groupe où l’influence des uns et l’incompétence des autres biaisent le jugement, ou via l’éviction de la personne du circuit décisionnel.

Les jurys, les commisions, les conseils de l’université sont un exemple de cooptation. La consanguinité est d’ailleurs le principal responsable de l’impuissance universitaire : la médiocrité engendre la médiocrité. Les syndicats entretiennent d’ailleurs ce climat : la progression de carrière est intimement liée à l’appartenance syndicale. La compétence ne suffit pas à expliquer tous les avancements.

Non-sélection

Parmi les dogmes fondateurs de l’université actuelle, celui de la non-sélection est le plus fort. Au nom d’une intention bonne et louable, qui est de penser que tout le monde peut faire des études, ce dogme pourrit le fonctionnement de l’université et aboutit à la dévalorisation des diplômes. D’ailleurs, les étudiants rejettent eux-mêmes ce dogme, puisqu’ils s’inscrivent massivement en classe préparatoire intégrée ou non, en IUT ou en BTS, c’est-à-dire dans les filières sélectives. L’université recrute donc majoritairement des étudiants par défaut, qui, la plupart du temps, tentent de contourner le premier cycle universitaire.

Alors il faut le dire clairement et fortement : tout le monde est certainement capable de faire des études, mais pas nécessairement à 20 ans. La formation doit avoir lieu tout au long de la vie, lorsque la personne est prête : la motivation est la seule clé pour réussir des études. La société actuelle, sans projet clairement défini si ce n’est un consumérisme intense et un individualisme forcené, ne propose pas un chemin porteur d’espoir pour les jeunes. Comment s’étonner qu’ils aient des difficultés à s’orienter et étudier ? Le monde professionnel doit accepter de travailler avec eux, de faciliter le recrutement des jeunes et surtout, leur faire confiance en leur donnant des responsabilités. Il n’est pas nécessaire de posséder un Bac+5 pour travailler en tant que cadre. Par contre, il est nécessaire d’avoir un travail et pour pouvoir évoluer, pour s’épanouir et pour se construire un avenir.

L’insertion professionnelle, "nouvelle mission" de l’université, est donc probablement une erreur : l’université se doit de former. L’insertion relève du monde du travail. Mais c’est tellement plus simple de rejeter la responsabilité sur les formateurs.

Des véritables raisons de s’opposer à une réforme volontairement floue

Parmi les raisons qui existent pour s’opposer à cette réforme, la plus forte est certainement le flou qui l’entoure. Les buts de la réforme ne sont pas clairement affichés, ce qui est, à la réflexion, inquiétant. L’autonomie pour l’autonomie n’est pas un but en soi. Réformer l’université, dans quel but ? Améliorer les formations ou les conditions de vie des étudiants ? Redonner un sens aux diplômes ? Créer des universités pilotes ? Remotiver des enseignants sous-payés ? En finir avec la misère sociale et l’échec engendrés par le travail des étudiants ? Accélérer la privatisation des universités en les dotant de fondations ? Détruire le CNRS ? Quels sont les objectifs ? Comment ne pas fantasmer sur des réformes dont on ne connaît pas les intentions ? À moins que les réformateurs eux-mêmes ne connaissent pas les objectifs ? Pour réformer, il faut identifier l’objectif et mettre les moyens pour y arriver. Mais pour identifier l’objectif, encore faut-il se poser les bonnes questions.

Tout comme notre société n’a pas de projet, cette réforme apparaît le fruit d’apprentis sorciers, qui espèrent faire changer les choses en se jouant d’un système qu’ils connaissent, mais dont ils ne souhaitent pas changer les règles qui ne leur sont que trop favorables à long terme. Or, l’impératif serait de modifier les mentalités et les méthodes de ceux qui gouvernent.

Les méthodes et les habitudes sont là. Une réforme institutionnelle universitaire ne peut changer les connivences d’un système archaïque et féodal. Il faudra donc faire avec. Pour le meilleur et, surtout, pour le pire.


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25 réactions à cet article    


  • Bernard Dugué Bernard Dugué 6 juillet 2007 13:03

    Excellent papier qui met un coup de canif dans l’image d’Epinal qu’on se fait de ce monde universitaire qui doit son marasme au manque de moyens. Moyens financiers, c’est sûr mais aussi des moyens humains, de la matière grise qu’on voudrait éthique mais qui se comporte selon les règles non dites du corporatisme, copinage, népotisme, combinardisme


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 6 juillet 2007 14:08

      Pour info, une vieille affaire, comment se débarrasser d’un chercheur qui innove

      http://www.u-blog.net/Fulcanelli0/note/11


    • Bernard Dugué Bernard Dugué 6 juillet 2007 13:10

      Voici un exemple de contournement des règles par un Président qui refuse d’appliquer une décision de conseil d’Etat

      http://perso.numericable.fr/benoit-be/

      http://perso.numericable.fr/benoit-be/site-affaire-crone/affaire%20crone.htm

      A la suite de la décision du Conseil d’Etat d’annuler la décision d’exclusion du LAP prise à mon encontre par son directeur, Alain Oustaloup, j’ai écrit au Président de l’Université Bordeaux 1 pour lui demander d’appliquer cette décision et de me permettre l’accès du laboratoire [1].

      Dans sa réponse du 5 décembre 2006 [2] le Président m’informe de son intention de ne pas appliquer cette décision.

      Après quelques échanges concernant la copie de mon « dossier administratif » ([3], [4]), je rappelle au Président que le terme de « déplacement d’office » définit une sanction disciplinaire qui ne peut être prise que par la commission disciplinaire de l’Université. En conséquence je demande à être convoqué devant cette commission [5].

      Dans sa réponse du 12 février [6], le Président affirme que « l’Université n’intente pas de procédure disciplinaire » contre moi. Il utilise donc le terme de mutation.

      Par mon courrier du 17 février [7], j’indique que la mutation d’un enseignant-chercheur ne peut se faire qu’à sa demande, selon le statut fixé par le décret de 1984.


      • ripouette ripouette 6 juillet 2007 13:38

        L’une des constantes ce cette réforme est une dotation de 10 Milliards d’Euros, ce qui ne peut être que positif vu l’état d’abandon de nombre de facs.

        Personnellement une réforme qui me fait rêver ce serait la disparition de l’Ecole Normale Supérieure, ce doublon Napoléonien arrogant et élitiste de la principale filière de débouché des facs : l’enseignement. On cesserait ainsi de former des générations de profs absurdement mieux payés que leurs collègues qui en pratique refusent d’enseigner dans le secondaire (ce pour quoi ils sont formés) parce qu’ils ont réussi un concours tellement prestigieux.

        L’agrégation cesserait d’être l’alpha et l’oméga de l’enseignement universitaire et cela permettrait de revaloriser les filières de la fac. Et on économiserait plein de sous...

        Voilà c’était ma contribution trollesque au débat smiley


        • sithi 6 juillet 2007 13:58

          Très bonne analyse qui vaut pour l’enseignement et pour la recherche.

          Maintenant que fait-on pour améliorer la situation ?

          L’idée de fondation ne doit pas avoir comme objectif la privatisation mais plutôt de sauver ce qui reste de dynamisme et de qualité.

          L’autonomie pourrait avoir comme effet de renfocer le rôle des régions qui pourront demander des comptes en contre-partie de leurs apports financiers.

          Dommage que les seuls « défenseurs » visibles de nos métiers soient « sauvons la recherche » qui n’en sont pour moi que les fossoyeurs.

          J’essaie à mon niveau de structurer quelques initiatives.

          Est-il possible de structurer des propositions ?


          • Roger Robert 6 juillet 2007 14:30

            La non selection, quelle connerie. Résultat on retrouve en fac un ramassis de parasites qui n’ont rien à faire la. Les élèves nuls, qui ne sont acceptés nul part, qui ne veulent rien faire vont en fac. Pour encore une fois ne rien faire et décrocher après une ou deux année. Quel gachis ! Merci les syndicats. Les syndicats représentatif d’une infime partie de la population, et qui n’arretent pas de nous emmerder, avec leur vision archaique du monde, leur refus d’évoluer et leur défense borné de privilèges injustes.


            • Fred 6 juillet 2007 14:47

              En quoi est-ce une non selection ? Au meme titre que les prepas ne prennent pas les gens qui ont redouble plusieurs fois, les entreprises pourraient voir quels etudiants de fac ont fini leur cursus avec le bon nombre d’annee. Franchement ca me fait rigoler d’etre moins paye qu’un ingenieur (j’ai un doctorat donc 3 ans d’etudes de plus) pour faire le meme travail (de recherche de plus). Il n’y a vraiment que la France qui continue cette culture elitiste debile.


            • oarsman 6 juillet 2007 14:55

              En vrac, veuillez m’en excuser :

              Vous écrivez : « L’insertion professionnelle, »nouvelle mission« de l’université, est donc probablement une erreur : l’université se doit de former. L’insertion relève du monde du travail. »

              Entièrement d’accord, mais combien de nos collègues partagent cet avis ? Et peut-être faut-il tenir compte de la distinction existante entre « filière professionalisante » et « non professionalisante » ?

              Les enseignants-chercheurs me donnent l’impression de gober et adopter docilement tous les mots d’ordre des politiques. Tenez, cette idée de l’ « échec à combattre » comme pierre de touche des réformes, comme si la vocation de l’université était d’accueillir des étudiants dans le but de les en faire sortir au plus vite (ce qu’on appelle la réussite). Commençons par définir la réussite suivant des critères raisonnés, adaptés aux matières et à leur logique propre.

              Une impression, mais j’ai peut-être tort : pour que les débats travaillant la communauté universitaire soient entendus par la société, il faudrait que les batailles concernant les missions de l’université (recherche et enseignement) fûssent plus nettement distinguées des revendications salariales. C’est peut-être là que votre philippique contre l’action des syndicats fait sens.

              Sur la réforme : les pouvoirs renforcés accordés au Conseil d’Administration et au Chef d’établissement vous paraissent-ils une bonne chose ?


              • hey ! dson 6 juillet 2007 15:47

                Assez d’accord avec vous, et j’ajoute que l’insertion professionnelle, l’université la pratique déjà mais tout dépend des filières. Les filières dites scientifiques et techniques comme les IUT (celles que je connais), préparent très bien à l’insertion professionnelle (suffit de voir le dernier rapport sur le système IUT), les licences professionnelles fonctionnent également très bien pour la plupart y compris celles portées par les facultés des sciences. De plus nous savons, avec ces formations nous adapter aux contraintes des débouchés professionnels grâce aux contacts étroits que nous avons avec le monde professionnel. Dans ces filières, près de 30 à 40% des interventions sont données par des professionnels.

                Entre bac +5 et bac +8, la problématique est plutôt culturelle et franco française. J’avais plus d’opportunités de trouver un emploi bien payé dans l’industrie à l’étranger quand France où je me trouvais en concurrence avec des ingés fraichement sortis de l’école et qui savaient à peine mener un projet. Par chance, j’ai trouvé un poste, ce qui m’a permis de rester en France.

                La société stigmatise les formations bouchées que l’on connait tous, car elle sont ouvertes, sans sélection (ou numerus closus) et finalement la situation de ces quelques filières déteint sur le reste.

                Le poids des syndicats et notamment de l’unef est un frein à une gestion cohérente de l’université.

                Dans les formations dans lesquelles j’interviens et que je cogère, c’est le royaume de la débrouillardise pour trouver des financements, pour acheter du matos renover les locaux et tous les tracas quotidiens...

                Il y aurait tellement de choses à dire smiley


                • shadopok shadopok 6 juillet 2007 16:22

                  Il est clair que la professionnalisation est une bonne chose, naturelle en quelque sorte, un signe de qualité de l’enseignement : 9 étudiants sur 10 travaille en entreprise privée à la sortie de mon UFR. Je suis personnellement très fier des succès qu’enregistre l’Université aujourd’hui dans ce domaine. Mais professionnalisation ne signifie pas insertion professionnelle.

                  Par rapport au BAC+5 et BAC+8, il s’agit là de deux diplômes distincts. Ils faut noter que les ingénieurs français ont en moyenne entre 500 et 600H de cours par semestre, contre 288 H / semestre en master universitaire. Comment ces deux formations pourraient-elles être équivalentes ?

                  Autre dogme universitaire : l’autonomie des étudiants. Si, effectivment, l’étudiant (en fin de master universitaire) est plus autonome qu’un ingénieur (ce qui reste à prouver..., n’est-pas très lié à la personne plus qu’à la formation ?), alors ce n’est pas dû à une pédagogie universitaire adaptée. C’est juste la conséquence d’un manque d’encadrement de l’étudiant à l’Université qui le pousse à se débrouiller seul...


                  • hey ! dson 7 juillet 2007 08:56

                    Pour les bac+5 et bac+8, j’abordais la mise en concurrence directe de ces 2 niveaux de formation, ingénieur d’une part et docteur d’autre part. Un master recherche (bac+5 universitaire) est assez difficilement « insérable » dans le marché de l’emploi, c’est mieux pour le master pro.

                    Pour fréquenter très étroitement toutes ces formations, dans 8 cas sur 10, un bac +8 universitaire sait mené un projet alors qu’un bac +5 ingé n’est pas encore autonome. Un master universitaire (recherche ou pro) n’est pas de même niveau qu’un bac +5 ingé simplement parce que les formations universitaires à bac+5 ne couvrent pas le même spectre de compétences théorique et pratique : le différentiel du nombre d’heure d’enseignement est trop important.


                  • NPM 6 juillet 2007 16:25

                    Il faut nommer des PDG issue du privé, et des hommes de marketing à la tête des universités, avec tous les pouvoir.


                    • mat 6 juillet 2007 21:13

                      Des hommes de marketing...Des pdg du privé. Toujours aussi ridicule monsieur machin. On n’a pas besoin des pdg du credit lyonnais on dEnron à l’université. Laissons l’incompétence loin de tout ça... Enfin, le marketing, invention de la société, ne pèse rien en compétence et en apport aux Hommes face aux sciences. Il faut voir à remettre les vraies choses à leur vraie place.


                    • NPM 7 juillet 2007 08:58

                      « Des pdg du privé. Toujours aussi ridicule monsieur machin. On n’a pas besoin des pdg du credit lyonnais »

                       ??? C’était un fonctionnaire, je vous rappel..

                      « on dEnron »

                      Un truand.

                      Bon, les enseignants, qui sont tous des pédophiles, on en a pas besoin à l’Université.

                      « Laissons l’incompétence loin de tout ça... »

                      Tu as vu les dernier classement mondial des université ? Tu me rappel la place des université Française ??

                      « Enfin, le marketing, invention de la société, ne pèse rien en compétence et en apport aux Hommes face aux sciences. Il faut voir à remettre les vraies choses à leur vraie place. »

                      T’as raison mec ! Surtout pas de marketing ! Restons discret ! Faudrait pas que les étudiants aient un diplome internationalement reconu, comme pour Harvard ! Ca serait vachement grâve ! Et surtout pas de financement du privé, dés foi qu’ils veuille en plus embaucher ceux qu’ils ont payé pour formés ! Refusons donc le marché et la mondialisation : l’albanie est notre espoir et modéle ! Vive Lénine !


                    • mat 7 juillet 2007 22:35

                      La place des universités françaises ? Ce classement est un pur exemple de désinformation, où les publis associées CNRS ont été enlevées aux universités associées. Les étrangers ne comprennent rien à la recherche en France (la mixité etablissements publics de recherche et universités y est pour quelquechose). J’ajouterais qu’en ratio publis/moyens, même avec ce classement foireux les français sont très bons. Hé oui, les français ne sont pas plus cons que le reste du monde, ca t’étonnes hein ?

                      Après si le privé français ne veut pas faire (n’a pas ENCORE compris l’interet ?) de recherche comme ses homologues américains, tant pis pour nous...

                      N’importequoi le reste de ta réponse. Que le privé finance la recherche française, Je suis 100% pour. Il ya simplement qu’en France les entreprises sont trop frileuses, aucun rapport avec une non volonté de l’université (qui en outre, perçoit déjà des financements privés via la taxe pro, notamment dans les IUT).

                      Ensuite il ne faut pas oublier qu’en science, ce sont les compétences qui sont reconnus (à l’inverse du commercial, où l’esbrouffe est de mise). Alors tes arguments markétoïdes juste bons pour vendre des Yahourts, tu peux les remballer. Les scientifiques sont 10 000 mètres au dessus de ça (les docteurs français sont TRES prisés aux usa).

                      Le jour ou toi ou un membre de ta famille aura un cancer, tu feras appel à tes marketeux (il aura surement un baratin convaincant, t’expliquant que ca va aller bien). Perso (et comme je suis gentil) je te conseillerais plutot des chimistes, physiciens et médecins. Mais tu fais ce que tu veux...Chacun son truc...

                      Quant à tes comparaisons foireuses avec l’albanie et Lénine pour essayer de digresser, elles n’engagent que toi mon pauvre vieux... si tu crois que ces vieux plans a base d’associations d’idées marchent encore, t’es vraiment dépassé (comme le confirment tes autres postes)...

                      Désolé pour le ton du message, mais je reprends juste le tien... Plus ça va, plus je me dis que t’as juste envie d’en découdre sur ces forum...


                    • Voltaire Voltaire 6 juillet 2007 17:11

                      Je ne reviendrai pas ici sur le problème de la sélection à l’entrée de l’université, qui a déjà été discuté dans d’autres fils, et qui ne me semble pas la réponse adaptée au problème de l’échec en premier cycle.

                      Votre témoignage sur le fonctionnement actuel de l’université reflête une vérité hélas trop répandue, même si tous les présidents d’université et responsables ne sont pas médiocre ou de mauvaise fois.

                      Je ne suis en revanche pas aussi négatif sur la réforme en cours. Certes, il existe un consensus pour consifdérer que le projet actuel ne règle pas tous les problèmes loin de là. Mais c’est un pas dans la bonne direction.

                      Politiquement parlant, il me semble bien plus habile de faire cette réforme de l’université par étape, plutôt que de crisper inutilement les syndicats par un projet global.

                      Ce gouvernement, que les agoravoxiens ne pourront m’accuser de soutenir de façon systématique, a néanmoins procédé de la bonne façon, en retirant du projet ce qui posait problème (et auquel je m’opposais d’ailleurs), pour ne conserver qu’une série de modifications des règles de gouvernance qui font consensus (sauf exceptions très politisées).

                      Il reste bien sûr beaucoup à faire, et les réformes suivantes nécessiterons des moyens importants (qui sont difficiles à trouver actuellement), mais l’autonomie accrue que vont acquérir les universités avec les réformes proposées devraient leur permettre de fonctionner plus efficacement.

                      Vous posez à raison la question d’un possible agenda câché, lié au CNRS etc... En cela, on a vue les réactions qui à mon avis assurent que le gouvernement procèdera avec prudence. Sur ce sujet politiquement sensible, aucun gouvernement ne peut avancer sans l’accord d’au moins certaines des parties impliquées. La bonne nouvelle est qu’enfin les choses avancent, même prudemment.


                      • oarsman 6 juillet 2007 22:03

                        « une série de modifications des règles de gouvernance qui font consensus (sauf exceptions très politisées). »

                        Ce n’est pas exact pour ce qui concerne la question du recrutement, pour ne prendre que ce point que je connais bien pour siéger dans toutes les instances locales et nationales concernées : la création de « comités de sélection » nommés par le Conseil d’Administration (qui ne peut évidemment pas comporter des représentants de toutes les disciplines et agir en connaissance de cause), appelés à remplacer les commissions de spécialistes élues par les pairs ; le droit de véto du Président sur l’ensemble des recrutements, aussi... tout cela paraît bien saugrenu. Qu’on fasse donc plutôt plancher les universitaires eux-mêmes, ils ne manquent pas d’idées pour pallier les dysfonctionnements qu’ils connaissent. A eux de proposer à la société ce qui leur semble juste, puis que le gouvernement tranche. Ces incessants coups de boutoir d’en haut, venant de ministres et de cabinets ministériels si mal informés, sont intolérables, et mal vécus par les acteurs de l’université.


                      • armand armand 6 juillet 2007 22:47

                        C’es la face immergée de l’iceberg que la question du recrutement. Le grand public n’est pas au courant des arcanes du recrutement universitaire. Mais le projet tel qu’il se présente est, à ce titre, scandaleux. A la place de commissions spécialisées (les ’commissions de spécialistes’) élues par les enseignants-chercheurs, et où siègent de plein droit les Profeseurs, on va créer de facto un petit groupe de recruteurs professionnels, nommé par un CA réduit, et soumis au véto d’un super-président lui-même élu exclusivement par le CA.

                        Et pour parvenir à ce résultat on consulte surtout et avant tout... les principaux bénéficiaires, lesdits présidents, devenus pour le coup juges et partis.

                        En somme, les recrutements n’auront plus aucune des légitimités qui leur viennent de plusieurs filtres : le CNU qui qualifie, les Commissions qui classent sur les postes. Et tout ça pour faire vite.

                        Les commentaires de la môme Pécresse pour fustiger, s’agissant de l’élection de présidents d’université, l’ancien système à plusieurs scrutins, qui ne permettaient pas de choisir un vrai leader ’porteur d’un projet’ en disent long.

                        Mais les facs n’ont pas besoin de l’application obsessionnelle du führerprinzip, qui se répand dans toutes les institutions depuis que notre Président plébiscitaire, fort de ses 55% qui, semble-t-il, l’autorisent à tout restructurer à sa guise, a imprimé son style.


                      • bozz bozz 7 juillet 2007 00:42

                        Mon cher Armand, comment voulez vous avoir une ministre compétente en la matière alors qu’elle n’a jamais mis les pieds à l’Université ? d’un autre côté, il est difficile de demander à des gens qui profitent du système de le réformer... cruel dilemme !

                        Vous savez bien que le recrutement est très aléatoire d’une université à l’autre... il y a quand même un certain népotisme, passe-droit, reproduction endogame etc...

                        Le fait de rendre responsable un Président d’université permettra peut-être de le juger sur les enseignements dispensés... on peut rêver, non ? Il est vrai aussi que cette réforme risque de voir se développer un pouvoir autocratique ou au mieux oligarchique avec le CA.


                      • NPM 7 juillet 2007 09:02

                        « A la place de commissions spécialisées (les ’commissions de spécialistes’) élues par les enseignants-chercheurs, et où siègent de plein droit les Profeseurs, »

                        Arf ! Boujours la confusion des interets ! Bonjours l’arnaque et la main basse sur l’argent des contribuable !

                        Non, les salariés sont la pour obéir ou démissioner, seul un chef non professeur sait ce qui est bon pour l’université (les prof étant évidement moisie par leur vie et status de fonctionnaire, ils ne peuvent comprendre le monde actuel).


                      • armand armand 7 juillet 2007 13:58

                        Renseignez-vous avant de proférer des âneries : par Prof je voulais dire les plus gradés - en somme les colonels ou les généraux dans l’armée, alors que les maîtres de conférence sont des capitaines ou des lieutenants.


                      • armand armand 7 juillet 2007 14:01

                        Mon cher Bozz,

                        Et comment voulez-vous qu’il y ait un regard ciritque sur ce projet si on consulte en priorité ceux qui ont tout à gagner - les présidents d’université, déjà investis, à mon sens , d’un pouvoir exorbitant.


                      • TrégoDan 6 juillet 2007 23:55

                        Ne crois tu pas qu’il serait souhaitable de réfléchir 30 secondes aux objectifs inavoués de l’autonomîsation des universités avant de déballer tous ce que nous connaissons et vivons au quotidien en tant qu’enseignants chercheurs ? Si tu penses que l’université régie par Bouygues et C° balaiera ce que tu dénonces à juste titre discute donc un peu avec les camarades de France-Télécom qui tenaient des discours semblables au tien avant sa privatisation. Non, vois-tu malgré bon nombre de désillusions je crois que l’université vaut mieux que d’être démantelée comme on nous l’offre aujourd’hui.

                        Tregodan


                        • armand armand 7 juillet 2007 14:05

                          C’est pas faux - et c’est pourquoi que j’estime que l’autonomie (qui n’est pas dans les moeurs ici, Sarko ne va pas nous transformer en américains en trois tours de passe-passe) est un faux-problème. Le vrai, c’est le financement déplorable des facs, la concurrence déloyale des grandes écoles. Quant aux débouchés professionnels, puisqu’on veut constamment loucher chez les voisins, l’exigence d’une spécialité pointue, utilisable tout de suite, est une bizarrerie bien française. Comme le refus de recruter avant ou après un certain âge.


                        • Gilles Gilles 7 juillet 2007 14:31

                          L’auteur

                          « Ceux-là même dont la représentativité est nulle. (les syndicats) »

                          « la progression de carrière est intimement liée à l’appartenance syndicale. »

                          Si je comprends bien, les syndicats ne représentent plus personne mais par contre pour progresser il faut être syndiqué......

                          Les personnels universitaires sont des masos....

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