De Victor Jara à Guantanamo : la même CIA (11)
L’armée américaine s’adapte donc enfin aux nouvelles scènes de combat, après avoir refait des opérations Rolling Thunder
bis pendant des années. En achat d’avions, l’US Air Force est en train
de se « vietnamiser », façon fin de conflit, à grande vitesse : on
abandonne le lourd pour faire place aux nettement plus légers. Place
aux opérations plus discrètes de la CIA ! Le Talon II AC-130H,
le roi des opérations spéciales (et des coups tordus) est désormais
trop vieux et consomme trop, on songe donc à lui trouver des
remplaçants. Et comme pour le Viet-Nam, on songe aussi à trouver un
remplaçant à son grand frère armé, le Spectre, cet Hercules muni d’un énorme canon et
de mitrailleuses à barillet, sous la forme du petit AC-27 J emprunté
aux Italiens... 32 millions ont déjà été consacrés par l’AFSOC pour
effectuer les transformations. Durant les premières heures de la
première Guerre du Golfe, c’est le Spectre qui a décimé les troupes de
Saddam en fuite...Le SOS (Special Operations Squadron) qui
l’emploie était né en Thaïlande en 1968 (*1) .
La CIA avait déjà été pincée voici quelques années (en 2003 et 2004 !) en flagrant délit de magouillage aéronautique dans un blog, clichés à l’appui, en plein désert du Nevada, à Base Camp le bien nommé, ancien terrain d’essai de bombes atomiques (*2).
Dans une première photo saisissante on y voyait l’arsenal traditionnel des opérations douteuses aéroportées : de petits avions aux couleurs d’avions de tourisme ou de compagnies de voyage se chargeant en essence à l’abri des regards. Un Pilatus banc V20A/PC-6, un CASA militaire, CN-235 immatriculé 66049 et deux Cessna Caravan 208 et 108Ba private Cessna Caravan 208. Les Cessna ressemblant comme deux gouttes d’eau à ceux travaillant en Colombie pour soi-disant traquer la drogue. Les trois contractants de DynCorps devenus otages des Farcs l’avaient été une fois leur Cessna 208 descendu. Le Pilatus avait été trahi par son numéro 56039, qui le faisait appartenir au 427th Special Ops Squadron. Les deux Cessna étaient enregistrés chez une adresse qui donnait cinq noms de propriétaires : Southern Transport Inc, Lh Investment & Leasing Inc, FLOAT DANCER INC, PIG FARM CO, JSZ AVIATION LLC.. L’avant dernier étant le plus connu comme nom d’emprunt de la CIA. En février 2003, un avion semblable s’était écrasé en Colombie.
Or c’était bien l’avion des trois otages ayant accompagné Bétancourt. Selon CNN (*4). La mission n’était pas sans péril, mais l’appât du gain les avait rendus dociles. Leur appareil en fait photographiait toute la région en effectuant des passes bien calibrées à des endroits précis indiqués par GPS (*5).
A Camp Base, les matricules des Cessna N208NN et N403VP renvoyaient eux à la base de Pope Air Force Base, celle du 427th Special Ops Squadron. Le Casa avait été vu lui à en Caroline du Nord le 15 janvier 2003, peint de blanc et enregistré à Pope Air Base et à...Bagram, en Irak le 23 décembre 2003 (*6) A Bagram en gris, un avion militaire, en plein Nevada ou en Caroline en blanc, déguisé en civil... mais avec le même numéro de registre ! On a bien la preuve de l’organisation d’opérations dites de "cover-up". En plus, difficile de se tromper : dans l’inventaire de l’Air Force, c’est le seul avion de ce modèle ! Des avions qui faisaient étrangement le lien entre Irak, USA et Colombie : on songe obligatoirement à de la circulation de drogue : coca, cocaïne, opium.
A côté, un autre étrange visiteur : un Hercules C-130, en livrée civile, modèle enregistré N923SJ, numéro 41901 et appartenant à Southern Air Transport, sous-nommée Air Foyle. Retrouvé en 2005 sous le numéro N3755P sous le nom de Prescott Support Compagny...puis en Angleterre, à Newcastle, sous le numéro 382-4673, travaillant conjointement avec des Ilyushin IL-76 pour la firme de pétrole Oil Spill Response Ltd, OSRL (Un division de la Safair, d’Afrique du Sud ) avant d’utiliser des énormes Antonov124. La firme est intéressante à plus d’un titre, notamment par les amitiés de son propriétaire avec...Victor Bout (*7). Avions repeints, proximité d’avions ayant eu quelque chose à voir avec le plus grand trafiquant d’armes, le désert du Nevada finalement recèle bien des mystères...enfin, dernier appareil surpris par nos spotteurs : un autre Casa, civil, le N196D de chez DEVON HOLDING & LEASING INC, en fait un autre nom d’Aero Contractors Ltd de Johnston County Airport (Caroline du Nord). "Fondée en 1979 par Jim Rhyne, ancien pilote d’Air America (société utilisée par la CIA pendant la guerre du Vietnam). Aero Contractors fournit principalement des pilotes et tire l’essentiel de ses revenus de la CIA."
Or Aero Contractors est une des firmes qui a servi aussi a transporter les prisonniers de Guantanamo : "Au plan logistique, le principe est presque toujours identique : un avion, propriété d’une société-écran ayant en général comme seul employé un avocat, est opéré par une société d’exploitation (Aero Contractors, Tepper Aviation et Pegasus) qui fournit des pilotes, le ravitaillement et l’assistance technique. Le jeu de piste se brouille dès lors que les avions passent de société-écran en société-écran. Ainsi le Boeing 737-7ET, ayant servi en janvier 2004 aux restitutions extraordinaires de l’Allemand Khaled el-Masri et de l’Ethiopien Binyam Mohammed, a été successivement la propriété de Stevens Express, Premier Executive (aujourd’hui disparue) et Keeler & Tate Management qui a réimmatriculé l’avion. De plus, les sociétés-écrans se rachètent mutuellement : Stevens Express a été repris par Devon Holding".... on le voit, tous les moyens sont bons pour cacher la CIA derrière ces vols honteux ! D’autres sociétés ont fait de même : Stevens Express Leasing, donc, Premier Executive, Aviation Specialities, Crowell Aviation Technologies, Prescott Support Compagny, Centurion Aviation Services...
Un des anciens de Air America, George Arntzen Doole avait été le premier en 1971 à créer sa société privée (*8) . Car évidemment, Dole conitinuait à bosser pour la CIA malgré ses dénégations au bon moment. En Amérique du Sud, et intensivement (*9) . Déjà, il y a plus de 26 ans, des livraisons d’armes ! Puis au Salvador et au Nicaragua (*10). Evidemment, avec parfois des ratés comme lors de la mort suspecte d"un de ses pilotes, en 1989, Dean Clinton Moss.
La guerre en Irak a depuis boosté ces résultats (*11). Près de la moitié de ses revenus de 2002 proviennent de transports pour l’armée US en Irak ! Sachant que la société s’était faite une spécialité de transport d’armes... facile de retrouver les 747 d’Evergreen sur le chemin habituel de ces trafics. Evergreen était dans le coup des envois massifs de bombes à Israël lors de la guerre du Liban : des bombes GBU28 de 285kg chacune dans deux 747 Cargos, affrétés par Kalitta Air, les deux avions ayant atterri les 22 et 23 juillet, en provenance de San Antonio, Texas avaient été découverts à Gattwick en Angleterre. "A côté d’eux, des C-130 du 166th Airlift Wing (ANG) du New Castle County Airport Air Guard Station (AGS) au Delaware, et un autre 747 du Polar Air Cargo (N920FT), ainsi qu’un 737 de l’USAF (N123AQ) récemment racheté à Ryan Air ainsi qu’ un 747 d’Evergreen, une autre société liée directement à la CIA ... Polar Air émanant directement de Southern Air Transport, fondée en 1947... par et pour la CIA. Une firme d’aviation bien connue maintenant de nos assidus lecteurs." Evergreen (Global Air Cargo) , Kalitta Air, Southern Air Transport, Polar Air Cargo, toutes équipées de 747, les firmes privées devenues passeuses d’armes dans leur avions cargo : la privatisation de la guerre souhaitée par Rumsfeld est bien devenue une réalité ! Des firmes liées à la fois aux militaires et à la CIA, employant donc toutes des mercenaires, liés à la CIA.
On ressort aussi encore en 2009 les fameux avions d’Air America, toujours des Pilatus, mais devenus cette fois avions à aile basse U-28A par la magie des sigles américains. Des Pilatus, capables de se poser et de redécoller de n’importe où, pour déposer ou reprendre des petites équipes (*12). Ce modèle, ou, plus étonnant encore, le petit bimoteur polonais datant de l’ère soviétique, sous licence Sikorsky, le PZL M28 rebaptisé "Skytruck" par les américains... apprécié pour son format et ses capacités STOL : "idéal pour déposer une équipe des forces spéciales d’une douzaine d’hommes", note le magazine Air Forces. Evidemment, au passage, on s’est largement resucré sur le dos des contribuables US : en cas de problème, c’est deux milles dollars le pneu !!!...(*13).
Tous ces nouveaux appareils sont en leasing, ils appartiennent en fait à une entreprise privée contractante de l’armée, Sierra Nevada Corp. Les spotteurs ont retrouvé la trace des avions privés d’origine. Comme le fameux M-310MV bimoteur, au départ immatriculé AJE 00310, ou l’ex 15ABR09... parti de Gérone en Espagne le 15 avril dernier pour rejoindre les USA. Sierra Nevada Corp est une firme bien mystérieuse, puisqu’en même temps elle vend à l’armée des matériels électroniques super-sophistiqués comme cet équipement pour faire atterrir par tous les temps un lourd Hornet automatiquement sur un porte-avions... oui, ça existe, ce qui veut dire que du lourd on peut lui faire viser ce qu’on veut grâce à ce petit radar... "l’UCARS-V2 Shipboard Autoland System". Il provient du guidage des UAVs de la Navy, ces avions sans pilotes qui décollent et se posent des porte-avions US et dont la mise en service est imminente. L’appareil sert aussi aux hélicos ! SNC est installé à Sparks, encore dans le Nevada. C’est juste à côté de Reno, où ont lieu chaque année les courses de racers. SNC s’est aussi illustré en réalisant le premier ravitaillement automatique d’un F-18 en septembre 2007 pour la DARPA. La firme travaille donc activement aux projets secrets de l’Air Force. Les "black projects" d’un côté, les avions des "black ops" de l’autre : avec Sierra Nevada Corp on tient le pompon. Une SNC très, très liée à DynCorp. Ils travaillent ensemble sur la détection des IEDs par avion, ces bombes de bord de route meutrières en Irak ou en Afghanistan. Un contrat leur a été octroyé le 11 juin dernier : 248,3 millions de dollars pour 2300 appareils de détection d’IED. La firme est dévorée d’ambition, à vouloir avec sa division Space Dev produire une mini-navette spatiale en recopiant un vieux projet non abouti, celui du HL-20.
DynCorp, enfin, chargé de la mise en place en Afghanistan de l’avion miracle de la surveillance des Farcs en Colombie : le fameux RC-7B “Crazy Hawk” qu’on ne présente plus ici. l’appareil avait été présenté comme étant un détecteur de champs de pavots... comme en Colombie, ou, au prétexte de la coca, on cherchait les Farcs. Tout d’abord un contrat dans les Indes Néerlandaises, puis en Afghanistan même. Rejoignant ainsi les autres avions spécialisés que sont les RC-12N Guardrail dont DynCorp assure la maintenance. Rumsfeld voulait privatiser l’armée : c’est plus que fait. Evidemment le leasing des appareils et non leur achat coûte une fortune au contribuable US...
Des petits avions de L’ASFOC-SOS discrets ou même de l’Osprey, quand il n’est pas capricieux, descendent des tireurs d’élite.... et leurs fusils infernaux. Avec un nouveau contrat à la clé de 50 millions de dollars pour des fusils de snipers. Ou les véhicules légers et rapides héritiers des Quad du commerce, ou des karts-buggys électriques à 100 000 dollars pièce ! Pour compléter la panoplie, l’AFSOC louait en avril 2009 quatre hélicos russes... histoire de passer inaperçue au milieu des pays qui en possèdent déjà... (*14). Des hélicos russes, il y en a d’autres encore, dont nous parleront un peu plus loin si vous le voulez bien. Et ce n’est pas tout : l’article 9 du contrat contient cette close spéciale : les hélicos doivent être munis de capacités de vols de nuit (*15) .Ça, et un crochet sous élingue standard (*16). Sans oublier.... les "PKM"... (*17). On préparerait quelque part un coup tordu avec des tireurs munis d’armes de l’ex-URSS que ça ne m’étonnerait pas... quel intérêt à bord de se servir d’armes de ce type ? Sinon pour prouver que ce sont pas des américains qui on fait le coup ? Pas vus, pas pris ? Pour ceux que ça intéresse, ces hélicos sont logés dans des hangars en toile de Dacron de couleur beige... mais l’histoire ne dit pas s’il y a un atelier de peinture dedans.... Quads ou 6 roues John Deere, hélicos Mi-17, hangars beiges.. tout cela géré par un contractant extérieur qui pourrait s’appeler... DynCorp... oui, vous avez reconnu j’espère...
Comme l’Air Force a raté le stade COIN dans les années 80, comme nous avons pu le relater ici, on parle même de remettre en route les chaînes du meilleur appareil pour ça : l’OV-10A Bronco... qui date comme par hasard de l’ère Viet-Nam !!! Ironie de l’histoire, les américains avaient cédé leurs derniers exemplaires à la Colombie et à d’autres pays d’Amérique du sud, dont l’Equateur, et ce sont les pompiers US qui avaient souhaité les récupérer pour faire des merveilles lors des derniers terribles incendies de Californie. 23 ans après, Boeing songe à reconstruire l’appareil ou a mettre aux normes actuelles ceux gardés sous cocon à Davis Monthan... L’incompétence des généraux US, à ce stade, devient flagrante ! Se battre pour construire plus de 400 F-22 alors qu’ils avaient besoin de simples Pilatus PC-9 ou de Broncos ! Depuis la guerre du Viet-Nam, déjà dite asymétrique, ils savaient pourtant que des chasseurs lourds ne présentaient plus aucun intérêt !!! Même la guerre du Tchad aurait dû leur servir d’exemple !
Des avions "COIN" et des drones, voila ce qui est nécessaire aujourd’hui, des drones qui viennent de franchir fort discrètement un nouveau cap avec les révélations sur la nouvelle génération de Reapers, après celles sur la base secrète en plein Pakistan. Le modèle C des drones Predator, appelé Avenger, est à lui seul une révolution : c’est désormais un drone à réaction capable de voler à 740 km/h, jusqu’à 60 000 pieds, tout en utilisant le tout nouveau radar de recherches au sol promis au F-35 Lightning II (pas encore en service) : autrement dit le nec plus ultra du drone d’aujourd’hui. Son réacteur Pratt et Whitney PW545B (qui équipe le Cessna Citation XLS) est annoncé bien pus fiable que les moteurs de Skidoo équipant la première génération de Predator remplacé par une turbine Honeywell TPE-331-10T sur le modèle B (*18). Mais nous l’avons vu précédemment, le drone seul n’explique pas tout : les pointeurs infra-rouges ou GSM miniaturisés sont de précieux alliés.
Et pour couronner le tout une armée américaine qui vient de choisir de changer de chef, pour nommer à la tête des troupes en Afghanistan et en Irak un individu, le Lt. Gen. Stanley McChrystal , qui provient des sections spéciales de Fort Bragg et a fait toute sa carrière dedans !!! L’homme qui posait devant une diapositive "Iraqi Freedom" résumant son travail sur place ! Trouver les WMDs et Saddam !! Finalement, il ne trouvera que le second !!! Le responsable des terribles Joint Special Operations Command, celles qui ont effectivement capturé Saddam et attrapé à moitié mort Abu Mussab al-Zarqawi juste après qu’il ait été bombardé... Les " the snake-eating, slit-their-throats "black ops" guys" comme disent les américains : les égorgeurs, mengeurs de serpents... Le côté sombre de la force, en quelque sorte : le pire des armées en tout cas, tous les généraux s’accordent à le dire (*19) Visiblement, tout le monde n’a pas oublié le lourd passé de McChrystal tel James Petras le qualifiant de "notorious psychopath". Les prisonniers de Camp Nama en particulier se souviennent de ses méthodes (*20). Musclées, les méthodes !
Personne n’a véritablement noté cette nomination express d’Obama, via l’intermédiaire de Robert Gates qui l’a annoncée en mai dernier. C’est étrange, car elle propose une orientation pire encore que ce qui a été fait jusqu’ici en Afghanistan ou en Irak. Des bloggeurs s’interrogent en effet sur ce qu’ils appellent la nomination d’un "tueur" et d’un "chasseur de scalps" (*21). Obama ne souhaite pas affronter l’ennemi de front, ce serait trop visible, alors il a choisi celui qui va l’en débarrasser d’une autre manière moins avouable encore. Le spectre de la fin de la guerre du Viet-Nam resurgit tout à coup. La guerre n’était jusqu’ici pas très propre... elle va finir sale, très sale. Black-Ops, ils appellent ça... L’assassinat d’Allende était une "Black Op’ " !!! Les tortures "outsourcées" à l’étranger également... attendons nous dans les mois à venir à en trouver, des morts subites inexpliquées... car aux toutes dernières nouvelles, l’homme vient de se voir décerner une totale carte blanche !!!
(1) "The 16th SOS became operational in October of 1968 at Ubon Royal Thai Air Force Base in Thailand. They moved to Hurlburt Field in December 1975, where they have been ever since"
(2). "Basecamp was once controlled by the Atomic Energy Commission as the base camp for the Project Faultless underground nuclear test to the north. It was later taken over by the Air Force, which built a modern 7300 foot runway. The runway, equipped with modern navigation aids, is shown as "closed" on air charts and is marked with an "X" painted on either end. Adjacent to the southwest end of the runway is a compound of housing a support buildings. The base employs no more than a dozen people, and facilities for aircraft are minimal."
(3) "A Cessna similar to the ones below and owned by One Leasing, crashed in Columbia (South America) on February, 13, 2003. ABC news checked into One Leasing and found the following. The crashed plane’s registration number is N1116G, according to the Colombian civil air agency. Records show the plane with that registration number was leased by One Leasing Inc".
(4) "The Cessna was contracted by the U.S. Defense Department, officials of the U.S. Southern Command."Quelques jours après on apprenait que la firme de contractants venait de Californie ; The captured Americans were working for California Microwave Systems, a Pentagon contractor. Embassy officials would not say what company employed the three men killed in Tuesday’s crash" ;
(*5) "The mission of the three men that day, last Feb. 13, was to fly their single-engine Cessna, its underbelly loaded with sophisticated photographic equipment, over vast jungle tracts to search for illegal drug activities and, sometimes, guerrilla movements. The intelligence was then shared with the Colombian armed forces in Washington’s two-pronged fight against drug trafficking and a 40-year Marxist insurgency. Their operation was dubbed the Southcom Reconnaissance System, and Northrop Grumman held the $8.6 million contract for the work. The pilots knew that if their planes went down, for whatever reason, they were likely to be lost in the nearly impenetrable wilderness. But they said they did not complain, for fear of jeopardizing jobs that paid as much as $150,000 a year.
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