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Accueil du site > Tribune Libre > Debout pour le journalisme : une loi pour garantir l’indépendance des (...)

Debout pour le journalisme : une loi pour garantir l’indépendance des rédactions

Lundi 5 novembre, c’est la journée « Debout pour le journalisme » (Stand Up for journalism) : journée de protestation au sein des médias européens. Amateurs de médias indépendants, on ne peut que soutenir et s’associer à cette initiative.

Voir.

Des dizaines de milliers de journalistes préparent une journée de protestation dans les capitales européennes pour mettre l’accent sur la terrible crise des médias : pressions politiques, déclin qualitatif et mauvaises conditions de travail sont des phénomènes présents partout en Europe. [...]

"Les journalistes sont frustrés et en colère car ils ne peuvent pas faire leur travail correctement en raison d’ingérences politiques, de conditions de travail précaires et d’une commercialisation rampante qui mettent en pièces le cœur même du journalisme de qualité" [...]

Les syndicats et les associations de journalistes dans près de 40 pays européens prendront part à cette journée de protestation qui inclura des manifestations nationales et des actions à l’échelon européen portant sur l’effondrement de la confiance du public dans le travail des médias traditionnels.


Voir : http://www.acrimed.org/article2744.html
Après avoir présenté, le 4 octobre dernier, ses propositions pour renforcer l’indépendance de la presse française, l’intersyndicale des journalistes (SNJ, USJ-CFDT, SNJ-CGT, SJ-CFTC, SJ-FO) appelle la profession et les citoyens à se mobiliser pour la journée européenne de la liberté de la presse, « Debout pour le journalisme », le lundi 5 novembre. Organisée dans une trentaine de pays par la Fédération européenne des journalistes (FEJ), cette journée, en droite ligne avec le mouvement des syndicats de journalistes français, a pour objectif de faire prendre conscience aux citoyens européens que le journalisme et l’information sont en danger. [...]

De fait, partout sur le vieux continent, les atteintes à la liberté de la presse, et donc au droit qu’ont les citoyens de bénéficier d’une information indépendante et pluraliste, se multiplient : pressions économiques et politiques, marchandisation de l’information, autocensure, précarité, non-respect du principe de protection des sources, etc. Et la qualité de l’information en pâtit. [...]

En France comme ailleurs, selon la FEJ, "nous voyons se rejoindre les démons de l’ingérence politique, de l’autocensure, de la concentration des médias et de la précarité dans la profession pour aboutir à un journalisme véritablement malade". [...]

Les syndicats et les associations de journalistes dans près de 40 pays européens prendront part à cette journée de protestation qui inclura des manifestations nationales et des actions à l’échelon européen portant sur l’effondrement de la confiance du public dans le travail des médias traditionnels.


Et surtout, voir : http://www.intersj.info/

Il n’y a pas de démocratie sans liberté de la presse

Les syndicats de journalistes, réunis pour la première fois depuis quinze ans, s’adressent à tous les Français pour proposer une loi garantissant l’indépendance des rédactions, à l’heure où les dérives déontologiques, les rachats de médias et les pressions sur le contenu de l’information se multiplient, remettant en cause le droit de chacun à une information honnête, indépendante et fiable.

Les syndicats avancent les propositions de modification législatives suivantes :

* CHAQUE TITRE (écrit, audiovisuel, multimédia) devra disposer d’une équipe rédactionnelle permanente et autonome composée de journalistes professionnels au sens de l’article L 761-2 du Code du travail, collaborant régulièrement au titre, qu’ils soient mensualisés ou rémunérés à la pige. L’intégration/mensualisation devra être proposée aux journalistes pigistes qui en expriment le souhait. Le recours à des journalistes en CDD ne sera autorisé que dans les cas prévus par la législation en vigueur.

* LA LOI FERA OBLIGATION à l’éditeur de remettre chaque année aux institutions représentatives du personnel, en même temps que ses comptes annuels, la composition de cette équipe rédactionnelle en y faisant apparaître le nombre de journalistes précaires et de correspondants locaux de presse. En cas de non-respect de tout ou partie de ces dispositions, les diverses aides publiques dont bénéficie l’entreprise de presse fautive seront suspendues.

* QUELLE QUE SOIT la forme juridique du titre, quelle que soit la forme juridique de l’équipe rédactionnelle, cette dernière sera obligatoirement consultée par la direction sur tout changement de politique éditoriale ou rédactionnelle.

* CETTE ÉQUIPE RÉDACTIONNELLE sera également obligatoirement consultée par l’employeur avant et lors de la nomination du responsable de la rédaction, quel que soit l’intitulé de sa fonction (directeur de l’information, directeur de la rédaction, rédacteur en chef...). Celui-ci devra présenter son projet éditorial à l’équipe rédactionnelle, qui pourra s’opposer à sa nomination ou à son projet.

* PAR LA SUITE, si la gravité de la situation l’exige, l’équipe rédactionnelle pourra prendre l’initiative d’un scrutin de défiance. La rédaction aura la faculté de saisir le comité d’entreprise. Celui-ci pourra agir dans le cadre d’un droit d’alerte aménagé et spécifique. Là encore, en cas de non-respect de tout ou partie de ces dispositions, les diverses aides publiques dont bénéficie l’entreprise de presse fautive seront suspendues jusqu’à ce que cesse ce manquement. Cette sanction sera publiée et diffusée par l’entreprise de presse.
En outre, sans prétendre apporter aujourd’hui de réponse au débat relatif au statut des entreprises de presse, nous rappelons qu’à tout le moins ces entreprises ont, du fait de leur activité, une responsabilité sociale particulière.

Il découle de celle-ci que ces entreprises doivent être soumises à des obligations accrues de transparence :

* ELLES DEVRONT PUBLIER et diffuser chaque année toutes les informations relatives à la composition de leur capital et de leurs organes dirigeants, l’identité et la part d’actions de chacun des actionnaires, personnes physiques ou morales. Elles devront porter ces informations à la connaissance du public.

* CETTE OBLIGATION DE PUBLICATION et de diffusion devra également s’appliquer dès qu’un changement est intervenu dans le statut, l’organigramme ou la composition du capital de la société éditrice et/ou propriétaire.

* LES NOMS DES PRINCIPAUX DIRIGEANTS et des principaux actionnaires (plus de 15 % du capital) devront également être mentionnés dans chaque numéro de la publication concernée.

Une pétition sera remise aux députés lundi 5 novembre avec la proposition de loi ci-dessus.

Pour nous, amateurs de médias indépendants, souvent bien conscients des problèmes de censure, d’autocensure, de connivences et de complaisances qui gangrènent les médias dominants, nous montrer solidaires avec les journalistes qui refusent de se laisser broyer est bien la moindre des choses.


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9 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 31 octobre 2007 10:21

    Vous écrivez

    « Des dizaines de milliers de journalistes préparent une journée de protestation dans les capitales européennes pour mettre l’accent sur la terrible crise des médias : pressions politiques, déclin qualitatif et mauvaises conditions de travail sont des phénomènes présents partout en Europe. [...] »

    Franchement,je ne connais pas de « journalistes » à l’exception du « canard enchainé » qui fassent de l’information et de l’investigation.

    Le reste,c’est une interprétation de dépeches d’agences ou de présentatrices « journalistes » « pacsée » avec des hommes politiques,ou d’ex troskistes reconvertis dans le bizness des publi-reportages.

    Une véritable manipulation de démagogies qui visent à se faire mousser.

    En fait,rien que des cireurs de chaussures et des porteurs d’eau


    • Fares 31 octobre 2007 20:08

      Salut Lerma.

      Avez-vous lu « Les nouveaux censeurs » (82 pages) dans « Les dossiers du Canard Enchainé » ? http://groupenadatoulon.lautre.net/spip.php?article231

      Je cite :

      ===

      La première des pressions sur les médias n’est pas politique, elle est économique. C’est celle des annonceurs qui, sous prétexte qu’ils font vivre les journaux, n’ont évidemment nulle envie de s’y voir maltraités.

      “Le Canard”, fort de son indépendance d’abord financière, est plus à l’aise que nombre de ses confrères pour se pencher sur le sujet et ne s’en est pas privé dans “Les nouveaux censeurs”, le “Dossier du Canard” qui paraît aujourd’hui [10 octobre 2007]. Et qui, des censures d’hier (un cahier historique de 20 pages) aux autocensurés d’aujourd’hui, se penche sans complaisance et sans la moindre censure évidemment sur tous ceux qui pratiquent l’art de cisailler l’information. Un numéro à ne pas manquer.

      ===

      Cette proposition de loi vise à garantir plus d’indépendance des rédactions en instaurant un contre-pouvoir. C’est une initiative qu’il faut soutenir à mon avis.


    • seespan 31 octobre 2007 14:24

      @ auteur

      Commentaire sans rapport avec l’article

      Pour les IA voici un lien qui devrait vous interresser.

      http://www.canal-u.fr/canalu/index.php?q=animats&x=0&y=0

      La video ne semble plus etre disponible mais vous avez toutes les informations pour retrouver l’information.


      • Emile Mourey Emile Mourey 31 octobre 2007 18:40

        @ l’auteur

        Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage. Vous affirmez sans étayer aucune de vos affirmations. Non, Monsieur, ce qui bloque l’information et empêche le débat d’idées, c’est une catégorie de journalistes imbus de certitudes, aveuglés par la passion politique et la haine de l’autre.

        Et si je prends l’exemple de mes articles refusés par Agoravox - refus de plus en plus fréquents - ce n’est pas à cause d’une « ingérence politique venue de l’extérieur » mais bien parce qu’ils indisposent certains autres auteurs, agitateurs politiques souvent violents genre Imhotep, qui voudraient faire d’Agoravox leur domaine réservé.


        • Fares 31 octobre 2007 21:39

          Bonjour,

          Ce ne sont pas « mes » affirmations. Vous pouvez suivre les liens que j’indique au fil de l’article : je me contente de citer la Fédération Européenne des Journalistes, Acrimed (l’observatoire des médias), et enfin l’intersyndicale des journalistes. Seule la conclusion de l’article est de moi : j’estime que cette initiative (journée de mobilisation, proposition de loi et pétition qui l’accompagne) mérite d’être soutenue.

          Pour ce qui en est d’étayer les affirmations que je cite dans cet article, je vous propose une liste non exhaustive de liens à regarder de plus près :

          - Acrimed : www.acrimed.org (indispensable)
          - Si vous disposez de 5.35€, courez chez votre marchand de journaux et procurez vous « les nouveaux censeurs » : http://www.lecanardenchaine.fr/
          - Quelques livres intéressants : « Les nouveaux chiens de garde », « la fabrication du consentement », « black list », ...
          - Quelques journaux satiriques au ton acerbe, comme Le Plan B ( http://www.leplanb.org )
          - Faire un saut sur mon blog ( http://souk.zeblog.com ) et chiner un peu. A voir en particulier : les quelques billets qui contiennent des extraits du documentaire « Manufacturing Consent » sur Noam Chomsky.
          - ...

          .

          Pour ce qui en est de vos articles refusés sur AgoraVox, n’ayant pas connaissance ni du contenu de vos articles ni des motifs de refus, je n’ai aucun avis à donner. En ce qui me concerne je n’ai jamais eu de problème avec l’équipe de modération, qu’il s’agisse d’articles ou de commentaires.


        • Emile Mourey Emile Mourey 2 novembre 2007 08:59

          @ Farès, copie à @ AB .

          Quand dans votre réponse à Lerma, vous dites que la première des pressions sur les médias n’est pas politique, elle est économique,je vous suis. Prétendre qu’en France le pouvoir politique bride actuellement l’information ou l’empêche, c’est accuser l’autre d’une paille et ne pas voir la poutre qui existe dans son oeil.

          Car si notre pays s’honore de posséder probablement les meilleurs journalistes de notre génération, il n’existe pas moins une grande faillite dans le journalisme d’investigation non politique. Je n’en veux pour preuve qu’une conversation téléphonique que j’ai eue avec Anne-Marie Roméro, journaliste au Figaro, conversation dans laquelle nous étions bien d’accord sur le nécessité d’ouvrir un débat sur la localisation plus que douteuse de nos anciennes capitales gauloises. Conclusion : un livre de complaisance en faveur du mont Beuvray. Auteur : Anne-Marie Roméro.

          Dans ce cas d’école, on ne peut pas accuser le pouvoir politique de faire pression d’un côté ou de l’autre, puisque justement il n’intervient pas et c’est ce que je lui reproche. Mais la conséquence, c’est qu’on laisse la voie libre à tous les errements. Actuellement, la presse écrit moins pour faire avancer la connaissance que pour caresser son public dans le sens du poil tout en abondant dans la diatribe démagogique.


          • JL ML Jean-Luc Martin-Lagardette 2 novembre 2007 10:34

            Les journalistes ont gagné une liberté certaine vis-à-vis du pouvoir politique, mais ils sont plus de plus en plus dépendants du pouvoir économique. Et en premier du pouvoir que possèdent leurs propres employeurs. Face à ces derniers, souvent des industriels puissants aux multiples filiales, les journalistes ont peu de marge de manœuvre. Et la loi ne les aide guère en la matière.

            De ce fait, à l’heure où les médias sont entre les mains de propriétaires souvent plus soucieux de revenus que de vérité et d’équité, l’initiative européenne prise par mes confrères pour une plus grande indépendance des journalistes va dans le bon sens.

            Cependant, elle restera de loin insuffisante. Car la question est en fait bien plus large, c’est celle de la responsabilité mal assumée de la presse : comment est garantie l’éthique de l’information de journalistique ? Aucune instance n’existe en France (hors la justice) pour réguler ce domaine qui conditionne pourtant la qualité du lien social. Certes, tout un chacun peut être journaliste. Le régime de la presse s’appuie en France sur nos textes fondateurs. Notre Déclaration de 1789 dit, par exemple, que « la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ». C’est pourquoi ce droit est reconnu à tout citoyen.

            Mais informer, communiquer des faits d’actualité au public, c’est autre chose que d’exprimer simplement une pensée ou une opinion. Informer exige un savoir-faire, une formation et engendre une responsabilité. On n’informe pas quand on relate seulement son ressenti ou ses constats. Un certain nombre de règles déontologiques et épistémiques doivent être respectées si l’on veut être exact, juste et pertinent.

            Si l’on me permet cette auto-référence, dans mon livre paru en 2006 « L’Information responsable, un défi démocratique » (éd. ECLM), j’ai lancé le débat et proposé des analyses et des méthodes pour définir - et promouvoir - la spécificité de l’information journalistique.

            J’y montre notamment, exemples à l’appui, que le secteur professionnel et institutionnel de la presse ne permet pas, tel qu’il fonctionne aujourd’hui, de garantir une qualité suffisante de l’information.

            Je plaide aussi, avec quelques confrères regroupés au sein d’une Association pur la création d’un Conseil de presse en France (APCP, http://apcp.unblog.fr), pour la création d’une instance de régulation qui serait aux mains, non des pouvoirs publics, mais des journalistes, des éditeurs... et du public.


            • Emile Mourey Emile Mourey 2 novembre 2007 13:43

              @ Jean-Luc Martin-Lagardette

              Vous dites : On n’informe pas quand on relate seulement son ressenti ou ses constats. Un certain nombre de règles déontologiques et épistémiques doivent être respectées si l’on veut être exact, juste et pertinent.

              Vous avez tout à fait raison. Mais, pour que l’information ne devienne pas le domaine réservé des journalistes, il faut qu’ils écoutent les citoyens qui ont quelque chose à dire dans les domaines où ces citoyens sont plus compétents qu’eux. Et quand les questions soulevées sont sujettes à débat, il faut qu’ils fassent en sorte que le débat puisse avoir lieu.

              Force est de constater qu’en dépit de quelques louables efforts (Jean-Philippe Mestre, journaliste au Progrès de Lyon) le débat concernant la localisation de nos anciennes capitales gauloises n’a pas eu lieu, ni dans la presse écrite, ni à la télévision où le médiateur m’a refusé un droit de réponse.

              Merci à Agoravox de m’avoir permis d’amorcer ce débat. Mais pourquoi me refuser certains articles pour motif de « faits faux » alors que c’est justement la raison d’être des commentaires d’en juger.

              Ce sont les commentaires qui ont montré la fausse interprétation d’Imhotep - auteur du moment !!! - dans son article sur Sarkozy. Le comité de rédaction ne devrait-il pas accorder davantage sa confiance à des auteurs dont les précédents articles ont été jugés pertinents ?


            • farniente 6 novembre 2007 15:49

              Eh bien voilà, en serait-on enfin à la conception du journalisme indépendant ?

              Mais comment prendre au sérieux une pétition où apparaît un « chargé de soumission » ?

              En tout cas, une belle initiative attendue par tous les citoyens .

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