Debout pour le journalisme : une loi pour garantir l’indépendance des rédactions
Lundi 5 novembre, c’est la journée « Debout pour le journalisme » (Stand Up for journalism) : journée de protestation au sein des médias européens. Amateurs de médias indépendants, on ne peut que soutenir et s’associer à cette initiative.
Voir.
"Les
journalistes sont frustrés et en colère car ils ne peuvent pas faire
leur travail correctement en raison d’ingérences politiques, de
conditions de travail précaires et d’une commercialisation rampante qui
mettent en pièces le cœur même du journalisme de qualité" [...]
Les
syndicats et les associations de journalistes dans près de 40 pays
européens prendront part à cette journée de protestation qui inclura
des manifestations nationales et des actions à l’échelon européen
portant sur l’effondrement de la confiance du public dans le travail
des médias traditionnels.
Voir : http://www.acrimed.org/article2744.html
De fait, partout sur le vieux continent, les atteintes à la liberté de la presse, et donc au droit qu’ont les citoyens de bénéficier d’une information indépendante et pluraliste, se multiplient : pressions économiques et politiques, marchandisation de l’information, autocensure, précarité, non-respect du principe de protection des sources, etc.
Et la qualité de l’information en pâtit. [...]En France comme ailleurs, selon la FEJ, "nous voyons se rejoindre les démons de l’ingérence politique, de l’autocensure, de la concentration des médias et de la précarité dans la profession pour aboutir à un journalisme véritablement malade". [...]
Les
syndicats et les associations de journalistes dans près de 40 pays
européens prendront part à cette journée de protestation qui inclura
des manifestations nationales et des actions à l’échelon européen
portant sur l’effondrement de la confiance du public dans le travail des médias traditionnels.
Et surtout, voir : http://www.intersj.info/
Les syndicats de journalistes, réunis pour la première fois depuis quinze ans, s’adressent à tous les Français pour proposer une loi garantissant l’indépendance des rédactions, à l’heure où les dérives déontologiques, les rachats de médias et les pressions sur le contenu de l’information se multiplient, remettant en cause le droit de chacun à une information honnête, indépendante et fiable.
Les syndicats avancent les propositions de modification législatives suivantes :
*
CHAQUE TITRE (écrit, audiovisuel, multimédia) devra disposer d’une
équipe rédactionnelle permanente et autonome composée de journalistes
professionnels au sens de l’article L 761-2 du Code du travail,
collaborant régulièrement au titre, qu’ils soient mensualisés ou
rémunérés à la pige. L’intégration/mensualisation devra être proposée
aux journalistes pigistes qui en expriment le souhait. Le recours à des
journalistes en CDD ne sera autorisé que dans les cas prévus par la
législation en vigueur.
* LA LOI FERA OBLIGATION à l’éditeur de remettre chaque année aux institutions représentatives du personnel, en même temps que ses comptes annuels, la composition de cette équipe rédactionnelle en y faisant apparaître le nombre de journalistes précaires et de correspondants locaux de presse. En cas de non-respect de tout ou partie de ces dispositions, les diverses aides publiques dont bénéficie l’entreprise de presse fautive seront suspendues.
* QUELLE QUE SOIT la forme juridique du titre, quelle que soit la forme juridique de l’équipe rédactionnelle, cette dernière sera obligatoirement consultée par la direction sur tout changement de politique éditoriale ou rédactionnelle.
* CETTE ÉQUIPE RÉDACTIONNELLE sera également obligatoirement consultée par l’employeur avant et lors de la nomination du responsable de la rédaction, quel que soit l’intitulé de sa fonction (directeur de l’information, directeur de la rédaction, rédacteur en chef...). Celui-ci devra présenter son projet éditorial à l’équipe rédactionnelle, qui pourra s’opposer à sa nomination ou à son projet.
* PAR LA SUITE, si la gravité de la
situation l’exige, l’équipe rédactionnelle pourra prendre l’initiative
d’un scrutin de défiance. La rédaction aura la faculté de saisir le
comité d’entreprise. Celui-ci pourra agir dans le cadre d’un droit
d’alerte aménagé et spécifique. Là encore, en cas de non-respect de
tout ou partie de ces dispositions, les diverses aides publiques dont
bénéficie l’entreprise de presse fautive seront suspendues jusqu’à ce
que cesse ce manquement. Cette sanction sera publiée et diffusée par
l’entreprise de presse.
En outre, sans prétendre apporter
aujourd’hui de réponse au débat relatif au statut des entreprises de
presse, nous rappelons qu’à tout le moins ces entreprises ont, du fait
de leur activité, une responsabilité sociale particulière.
Il découle de celle-ci que ces entreprises doivent être soumises à des obligations accrues de transparence :
* ELLES DEVRONT PUBLIER et diffuser chaque année toutes les informations relatives à la composition de leur capital et de leurs organes dirigeants, l’identité et la part d’actions de chacun des actionnaires, personnes physiques ou morales. Elles devront porter ces informations à la connaissance du public.
* CETTE OBLIGATION DE PUBLICATION et de diffusion devra également s’appliquer dès qu’un changement est intervenu dans le statut, l’organigramme ou la composition du capital de la société éditrice et/ou propriétaire.
* LES NOMS DES
PRINCIPAUX DIRIGEANTS et des principaux actionnaires (plus de 15 % du
capital) devront également être mentionnés dans chaque numéro de la
publication concernée.
Une pétition sera remise aux députés lundi 5 novembre avec la proposition de loi ci-dessus.
Pour
nous, amateurs de médias indépendants, souvent bien conscients des
problèmes de censure, d’autocensure, de connivences et de
complaisances qui gangrènent les médias dominants, nous montrer
solidaires avec les journalistes qui refusent de se laisser broyer est
bien la moindre des choses.
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