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Accueil du site > Tribune Libre > Décret et grève à l’ANPE... quel service public de l’emploi (...)

Décret et grève à l’ANPE... quel service public de l’emploi ?

Tous les syndicats de l’ANPE appellent à une grève le jeudi 29 mars prochain. L’objet du litige est un projet de décret qui conduira progressivement au démantèlement du service public de l’emploi et cela d’abord au détriment des chercheurs d’emplois. Après les déclarations de Jacques Chirac sur la nécessaire fusion ANPE / Unédic et alors que Nicolas Sarkozy ne cesse de s’exprimer sur les réductions d’effectifs au sein de la sphère publique, la mise en œuvre du précédent décret apparaîtrait malheureusement comme précurseur de ce qui attend nombre d’activités d’intérêt général dans la France de Sarkozy : moins de services (aux) publics pour encore plus d’inégalités !

Ce projet de décret visant à modifier l’organisation et le fonctionnement de l’ANPE est actuellement à l’étude au Conseil d’Etat. Ce décret donne la possibilité à l’ANPE de créer des filiales commerciales, introduit les collectivités territoriales dans le Conseil d’administration de l’ANPE et enfin déconcentre en renforçant les pouvoirs donnés aux directeurs régionaux de l’ANPE (au détriment de sa direction générale).

Ce décret est le résultat d’une longue réflexion sur l’organisation des structures, publiques et privées, amenée à agir auprès des privés d’emploi. En janvier 2005, le ministre François Fillon, aujourd’hui très proche de Nicolas Sarkozy, reçoit un rapport afin de préparer la future loi dite de mobilisation sur l’emploi. Le rapport rédigé par Jean Marimbert, ancien directeur de l’ANPE, passe en revue le fonctionnement du service public de l’emploi (ANPE, Assedic, Afpa) et invite le gouvernement à revoir son organisation dans le but d’en améliorer son efficacité. L’auteur du rapport constate que « la France a le dispositif d’intervention sur le marché du travail le plus éclaté d’Europe ». Tout en rejetant alors l’idée d’une fusion ANPE-Unedic, il suggère que ces deux organismes mettent au point, ensemble, une méthodologie de recours aux prestataires privés pour placer les chômeurs.

La précédente idée de libéralisation du marché de l’emploi est en œuvre, au niveau européen, depuis le début des années 1990. La plupart des pays européens ont désormais mis en application l’ouverture à la concurrence des fonctions de placement. La France a ratifié la convention numéro 181 de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) sur la fin du monopole public de placement. Ce texte reconnaît « le rôle que les agences d’emploi privées peuvent jouer dans le bon fonctionnement du marché du travail ». La France n’a ratifié cette convention datant de 1997 qu’à travers la loi de cohésion sociale du 18 janvier 2005. Les évolutions liées à cette libéralisation conduisent partout aux mêmes constats. Le renforcement du lien entre gestion de l’indemnisation et fonction de placement, le désengagement de l’Etat et la diversification des sources de financements du service public de l’emploi, l’accroissement du rôle des opérateurs privés à but lucratif, l’introduction de la logique commerciale dans les services publics de l’emploi à travers la filialisation d’une partie de leurs activités ; telles sont les évolutions qui, à terme, risquent de réduire le service public de l’emploi à un opérateur parmi d’autres.

Développer un marché mixte public - privé dans le domaine de l’emploi ne se réalise malheureusement pas au profit des premiers intéressés que sont les chercheurs d’emplois. Fixer des objectifs de placement à des opérateurs privés rémunérés aux résultats, c’est instituer un espace contractuel privé inégalitaire face à la loi publique caractérisée par la gratuité d’accès et l’égalité de traitement. Le service public est ainsi fragilisé. La logique concurrentielle fait et fera le reste, c’est à dire réguler le plus possible le marché de l’emploi en fonction des seules possibilités de profits réalisables sur le dos des chômeurs. La réduction du nombre de chômeurs ne sera jamais la priorité d’un système vicié par l’argent qui ne se nourrirait financièrement que de l’existence même de ce chômage. L’argent destiné à lutter contre le chômage ne doit pas être le cœur et le moteur d’un juteux marché.

Quelles sont les positions des principaux présidentiables sur cette question ? En la matière, les propositions du candidat de la droite libérale sont connues. « La fusion de l’ANPE et de l’UNEDIC est une nécessité. Ne laissons pas les techniciens nous en dissuader pour des raisons statutaires » affirme Nicolas Sarkozy, en septembre 2005, lors d’une convention UMP. Moins de deux mois plus tard, le 30 novembre 2005 lors de la convention UMP sur les injustices, Nicolas Sarkozy est encore plus précis : « Ceux qui pensent que l’Etat est déterminant pour garantir la justice sociale doivent être jugés sur leur courage à proposer et réussir des réformes. Commençons par exemple par réformer le service public de l’emploi, fusionner l’ANPE et les Assedic, concevoir des politiques ciblées en fonction des différentes catégories de chômeurs, instaurer la culture du résultat, comme l’ont fait tous nos partenaires européens ». Sur son site internet, l’UMP formulait la proposition de réforme suivante : « Réformer le service public de l’emploi en unifiant les structures, en ayant recours à des organismes privés de placement et en évaluant les résultats ». Le candidat de l’UMP souhaite aussi réduire les moyens du service public de l’emploi. Ces derniers jours, sur RTL mercredi 21 février et dans « Le Parisien » ce même jour, le ministre candidat cite la fusion ANPE - Unédic comme exemple de réforme qui dégagera des économies.

Ségolène Royal à un tout autre positionnement sur cette question. La mise en œuvre de la sécurité sociale professionnelle serait confiée au service public de l’emploi. La candidate ne s’est pas exprimée sur la question de la fusion ANPE - Unédic mais des socialistes défendent aujourd’hui cette fusion. Plus généralement, la candidate de la gauche défend régulièrement les services publics : « Qu’est-ce que ça veut dire qu’une République qui recule sur son service public ? C’est un système qui s’écroule et c’est un système qui crée de la violence. Moi je ne veux pas une France violente, je veux une France apaisée où les gens vivent ensemble et l’État tient debout et assume ses responsabilités » affirme la candidate dans l’émission « J’ai une question à vous poser » sur TF1 le 19 février 2007.


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27 réactions à cet article    


  • mcm (---.---.121.69) 2 mars 2007 10:45

    L’ANPE ne peut créer des emplois, c’est donc une maffia de bureaucrate inutile et dispendieuse !


    • (---.---.170.220) 2 mars 2007 11:06

      l’anpe ne crée pas d’emploi, elle en propose.

      non ce n’est pas une cohorte de maffieux bureaucrate, si parceque’il ne servent a rien, ah oui peut etre alors c’est une troupe utile de bureaucrates dispendieux.....

      on est bien en période éléctorale. quelle tristesse. dis mcm tu fais comme comme boulot ? chhuut... tu sers a rien.


      • mcm (---.---.121.69) 2 mars 2007 11:32

        Ah oui et bien expliquez comment les agences interims arrivent à faire du profit avec les chomeurs, tandis que l’ANPE subventionné ne fait rien.

        Moi l’ANPE ne m’a jamais proposé de boulot, mais bien au contraire m’a fait chier avec des réunions toutes aussi inutiles que coûteuses !


      • mcm (---.---.121.69) 2 mars 2007 11:33

        Moi je fais des logiciels dont tout le monde se sert, mais que fait l’ANPE sinon glander aux frais du contribuable ?


      • mcm (---.---.121.69) 2 mars 2007 11:37

        L’ANPE c’est comme le MRAP et toutes les bureaucaties gauchistes, ça ne fait rien d’autre qu’enrichir une clique de parasites inutiles sur le dos des miséreux !


      • JP (---.---.15.58) 2 mars 2007 17:00

        @mcm : pourquoi les boites d’intérim font du profit ? Méthode Mac do : elles embauchent des emplois précaires qu’elles rémunérent au smic. En leur faisant espérer qu’un jour ils pourront devenir manager.


      • titus (---.---.150.137) 16 mars 2007 22:01

        Employeur dans le secteur de la pharmacie, j’ai qques fois sollicité les services de l’anpe. Ayant un minimum de bagage en matière de gestion des organisations et de la chaîne logistique, j’ai été effaré par la désorganisation organisée de cet établissement. Les agents jonglent sans arrêt entre deux voire trois tâches, n’en déplaise aux esprits chagrins dont le seul but est de décrier sans proposer. Oui, l’anpe est un formidable outil bien mal dirigé, oui, les agents sont, dans leur majorité, démotivés mais méritants. Et n’oubliez pas, l’anpe est notamment là pour être l’intérmediaire entre l’employeur et son futur salarié (encore faut-il que l’emploi existe) et non pas pour créer des emplois. Ne rejeter pas constamment la faute sur une organisation certes perfectible mais dont la disparition promet des lendemains qui déchantent. En effet, nombreux sont les exemples, dans mon secteur, de salariés, souvent de très haut niveau, qui, licenciés, ne trouvent pas plus sûrement le salut auprès des agences d’intérim, qui soit dit en passant, profitent largement du travail des bien méritants conseillers à l’emploi. Et pourquoi tout attendre de l’anpe ? Ne pouvez-vous pas créer une relation de confiance avec votre conseiller pour qu’il puisse sereinement vous outiller dans votre recherche ? Sur ce dernier point, à la vue des candidatures reçues par notre groupe, force est de constater que les candidats qui ont bénéficié d’un appui de la part de leur agence présentent souvent de bien meilleurs dossiers. A bon entendeur... Un patron en colère après la bêtise.


      • (---.---.38.189) 2 mars 2007 11:13

        1400 milliards d’euros de dette accumulée en 20 ans de socialo communisme de gauche ou de (prétendue) droite, malgré l’imposition écrasante, directe et indirecte qui nous est infligée, celà ne suffit donc encore pas ?

        Après les radars et les taxes sur les cigarettes pour augmenter le pécule, faudra t il créer un impôt sur l’air que l’on respire pour continuer les gabegies ?


        • Stephane Klein (---.---.19.227) 2 mars 2007 14:27

          « quel service public de l’emploi ? »

          La reponse est simple : aucun, confier le placement des chomeurs a des entreprises privees remunerees au plcement le plus proche de souhait du chomeur, point barre.

          Et privatiser l’assurance chomage en lla rendant facultative tout en maintenant un minimum chomage existant mais suffisemment bas pour dissuader les eventuels profiteurs, voila de quoi supprimer toute bureaucratie inutile.


          • titi (---.---.143.12) 28 mars 2007 14:03

            Pour info, l’assurance chomage est deje privée. Anpe = administration public // Assedic association de droit privé


          • gem gem 2 mars 2007 16:33

            Donc, si je comprend bien, à l’ANPE certains se préparent à faire une grève politique quelques jours avant l’élection.

            Et ça pourquoi ? pour éviter de voir « réduire le service public de l’emploi à un opérateur parmi d’autres ». Autrement dit : pour conserver une place supérieure, une sorte de droit n’aisnesse, un privilège...

            Feraient-ils pas mieux de se battre pour mériter, par leur action, la place qu’ils revendiquent, ces gens ???

            l’ANPE, création chiracienne basé sur la bonne vieille réthorique « face au problème, j’annonce un nouveau machin », ne survit pas à son créateur. RIP, sans tambours ni trompettes, sans fleurs ni couronnes.


            • surfeur (---.---.76.179) 2 mars 2007 21:03

              Genre c’est l’anpe qui décide de son action...

              L’anpe n’est qu’une administration ; elle applique les décisions prises par d’autres.

              L’Etat reconnait que sa politique de lutte contre le chômage manque d’efficience, et il attribue directement cela à l’Anpe.

              C’est quand même vachement étonnant que la solution trouvée soit de réduire la part de l’anpe sur le marché de l’empoi. Il était également possible de changer les méthodes de l’anpe. smiley


              • xian (---.---.3.201) 2 mars 2007 22:15

                Il n’est pas difficile d’imaginer ce que la « privatisation » de l’ANPE va entrainer pour le chomeur lambda : l’obligation d’accepter n’importe quel emploi proposé, l’ANPE devant recaser le plus rapidement le chomeur afin de préserver ses marges de rentabilité !!


                • (---.---.140.77) 3 mars 2007 01:18

                  « n’est pas difficile d’imaginer ce que la »privatisation« de l’ANPE va entrainer pour le chomeur lambda : l’obligation d’accepter n’importe quel emploi proposé, l’ANPE devant recaser le plus rapidement le chomeur afin de préserver ses marges de rentabilité !! »

                  Je ne vois pas bien en quoi une ANPE peut être rentable ????

                  Par contre j’ai eu affaire par 2 fois à l’ANPE dans ma carrière et l’ANPE ne m’a été d’aucun recours.

                  A quoi sert cet organisme si il ne peut répondre au plus grand nombres de chômeurs ?


                • pragma (---.---.219.7) 3 mars 2007 06:50

                  Discours-type de défense de son propre fromage...

                  Les services de l’emploi ne devraient être jugés que par ceux qui ont été contraints d’y passer, et non pas par ceux qui vivent sur la bête, qu’ils soient employés ou fonctionnaires en général.

                  Il y aurait des livres à écrire sur la mauvaise organisation de l’ANPE, sur la démotivation qui y règne majoritairement, et sur la déconnection grandissante de cette administration avec le monde réel de l’emploi. On y est beaucoup plus satisfait d’avoir trouvé un stage de formation (en général coûteux, et souvent creux), qu’un véritable job, utile celui-là.

                  Pourquoi crée t’on des tas d’autres services de l’emploi, municipaux, départementaux, régionaux, pourquoi va t’on solliciter des opérateurs privés, si ce n’est que l’ANPE manque d’efficacité, et ne reste encore là que parce qu’elle est un point de passage obligatoire ?

                  Le rôle de l’Etat est de créer des conditions économiques favorisant la création d’entreprises et d’emplois privés, la seule qui apporte des richesses au pays. Pas de maintenir, à n’importe quel prix des administrations inefficaces et qui réclament toujours plus de personnel.


                  • aviso (---.---.223.121) 4 mars 2007 17:19

                    Pourquoi ne pas faire comme au Danemark :

                    Les syndicats représentatifs avec les syndicats patronaux géreront de façon paritaire les ANPE/ASSEDIC à 2/3 1/3 . A+


                    • cdg (---.---.242.197) 4 mars 2007 19:54

                      ayant personnellement par 2 fois eut a tester les services de l anpe dans 2 regions differentes, je peux dire qu ils ne servent vraiment a rien !

                      Ils ne m ont jamais rien propose. Une fois un des resposable de l anpe a qui on m avait dit de rendre visite a ete meme gene de m avoir fait faire 120 km (60 aller/60 retour) pour rien

                      Je dois quand meme dire a leur decharge que meme s il ne servent a rien, ils etaient au moins pas mechants, contrairement a mon interlocutrice de l assedic qui avait une facheuse tendance a me traiter comme une merde (je suppose qu elle pensait que j etais la par plaisir ou pour faire durer les alloc au max)

                      conclusion :

                      - fusionner l assedic et l anpe me semble une mesure de pur bon sens qui permettrait de faire des economies. lesquelles pourraient etre reinvesties soit dans l aide au chomeur (directe ou via des baisses de cotisations qui devrait creer + d emploi en baissant le seuil de rentabilite d un employe)
                      - l anpe/assedic : si tu n as besoin de rien, tu les appelles
                      - j ai bien sur pas retrouve du travail grace a eux et vu la situation en France, j ai fait ce qu il y a de mieux pour tout ceux qui son dans ce cas, je me suis parti a l etranger (allemagne dans mon cas)


                      • Internaute (---.---.129.48) 5 mars 2007 17:39

                        Ce n’est pas l’ANPE qui crée des emplois, on est bien d’accord. Ceci dit, elle a un rôle important à jouer. L’ANPE ne marche pas et rien n’empêche de l’améliorer si ce n’est la bande de socialo-communaux qui parasitent la bête. Ceci suppose un Etat fort et on va malheureusement à l’inverse. Il faut arrêter de transférer les charges et les pouvoirs aux collectivités locales. Celles-ci ne sont que des féodalités modernes qui empêchent tout développment de notre société. Les impôts ont augmenté de 35% avec la régionalisation.

                        Les présidents des conseils généraux se prennent pour des barons d’ancien régime. Ils n’ont pas les compétences pour gérer honnêtement et encore moins efficacement les milliards d’euros qu’ils nous volent. Alors que la France est endettées jusqu’au cou et qu’on ne parle que de réduction du budget de l’Etat, on traîne des inepties comme la régionalisation qui ne fait que rajouter une couche de parasites dans le système étatique.


                        • chmoll chmoll 6 mars 2007 08:57

                          la principale activitée (si j’ose dire)de L’ANPE,c’est la radiation elle peut se reconvertir dans le nucléaire


                          • Franck (---.---.143.12) 6 mars 2007 09:42

                            Quelques infos : l’ANPE est noyautée par les syndicats, qui bien que ne représentant en fin de compte que peu de monde, font la loi.

                            Ex : les mutations se font lors de commission paritaires, faut être copain avec les syndicats si on veut avoir sa mut’.

                            Ex : pour la direction, si on veut être bien vu du ministère ou de la direction nationale, faut pas qu’il y ait trop de vague en interne, donc on accepte bcp de chose des syndicats, peu importe l’efficacité du système.

                            Un point à noter unedic et les assedics (une asso loi 1901 par département) sont des structures privées gérées par les syndicats (ceux des patrons et ceux des employés), la fusion possible bloque surtout de ce coté, pensez un tel fromage, 2 % sur toute les fiches de paye des employés de France, et pas de compte à rendre sur la gestion de tout ça ! On est en famille...

                            Etre syndicaliste à l’ANPE, c’est 10 jours, voire 20, voire plus d’absence autorisé, en plus des 8 semaines de congés/rtt annuelles, plutôt cool le syndicalisme. Frais payés par la maison bien sûr.

                            Sur un autre registre, le PB de l’ANPE, c’est qu’elle doit gérer une masse énorme de personnes, sensées chercher un emploi, or, suivant l’avis même des gens qui y bosse, de 20 à 40 % des personnes inscrites à l’ANPE NE recherche PAS un emploi. Et plus une personne est passive dans ça recherche d’emploi, voire ne recherche pas, plus l’ANPE lui consacre du temps et de l’argent.

                            Ex : on convoque une personne (= lettre donc papier + timbres, une agence dépense des milliers dizaines de milliers d’euros chaque années en lettre et affranchissement), on lui bloque 1/2 heures, la personne ne vient pas, (= du temps de perdu)), on lui envoie un courrier de demande d’explication (re papier et affranchissement), soit la personne ne répond pas et on doit lui refaire un courrier pour lui signifier sa radiation, soit elle prend contact et il faut reprévoir un rdv, rdv qui ne sera peut être pas honoré, etc.

                            L’ANPE passe une bonne partie de sont temps, et argent à courir après les personnes inscrites !

                            Pourquoi cela ?

                            Et bien les personnes inscrites à l’agence n’ont en fin de compte que très très peu d’obligation, l’Etat demande surtout à l’ANPE de géré ma misère sociale, et ne pas trop faire de vague...

                            Qui é déjà vu une étude sur les démarches de recherche d’emploi entreprises par les personnes inscrites à l’ANPE ?

                            Il y a des études sur tout, mais sur ça ?

                            Rien... Car tous les gouvernements savent ce qui va sortir de ce type d’étude, que le temps moyen consacré à la recherche d’emploi par les personnes inscrites à l’ANPE est de, allez, 2 ou 3 ou 4 heures par semaine ? Je ne parle même pas du qualitatif de ces démarches, écrire à un maire pour demander un emploi en faisant partie par exemple...

                            Que par manque de volonté politique, ou d’organisation l’ANPE doit gérer les nourrisses agréées, qui s’inscrivent juste entre deux enfants confiés (des dizaine de milliers de personnes dans ce cas, pas à la recherche d’un emploi). Beaucoup de choses dans ce genre...

                            Que dire encore, que beaucoup de personnes inscrites à l’ANPE travaillent, il n’y a aucun lien entre le démarrage d’un contrat de travail chez un employeur (D.U.E par ex) et le système informatique. Résultat, lorsque l’ANPE souhaite contacter des personnes inscrites pour pourvoir une offre, 1 personnes sur 3, parfois plus, travaillent, une immense perte de temps. Globalement, tout l’informatique est complètement obsolète.

                            Ah oui, les contrôles étant quasiment inexistants, dans certains métiers, beaucoup de monde est inscrits pour toucher assedic, ass, rmi tout en travaillant au noir (BTP, restoration,...) ou à l’étranger.

                            Voilà, vite fait...


                            • Bigeard (---.---.238.36) 6 mars 2007 12:21

                              L’ article est intéressant, mais il devrait se replacer dans un cadre plus global. Celui de la précarisation que l’ Etat, et plus généralement le patronat européen (UNICE) veulent encadrer juridiquement pour favoriser la mobilité ( europénne et locale), mais aussi pour contrer l’ explosion du travail au noir. Le CDI de la « sécurité sociale professionnelle » est un CDI annualisé, càd un CDD sans les règles du CDD. fin


                              • sophie (---.---.143.12) 8 mars 2007 16:26

                                J’ai connu l’ANPE des 2 côtés du miroir (je suis aujourd’hui conseillère ANPE après avoir connu le chômage) et sachez que je n’était pas au bout de mes surprises en intégrant cet établissement. Que de clichés se sont effondrés. J’ai trouvé : des agents impliqués dans leur travail pour la plupart, mais démotivés par des politiques de l’emploi mouvantes et incohérentes, une bonne connaissance du monde de l’entreprise, l’empathie avec les demandeurs d’emploi et surtout : surcharge de travail, pressions diverses et stress. Vous ne connaissez que la face émergée de l’iceberg. Au fait, les agents de l’ANPE ne sont pas fonctionnaires. Mon avis sur le service public de l’emploi : seul un service non lucratif pourra garantir une égalité de traitement à tous les demandeurs d’emploi (voyez les agences d’interim et les cabinets privés : ils n’inscrivent que les candidats qui les intéressent...)


                                • lalie (---.---.143.12) 9 mars 2007 13:42

                                  Merci à sophie pour son témoignage : je suis également conseiller anpe et pour ceux qui sont du même côté du miroir que moi, il est vrai qu’être sans arrêt traité de parasite quand on voit la somme de travail fourni et les heures sup en veux-tu en voilà, pèse rapidement sur le moral. Oui, l’anpe fonctionne mal. Non, les conseillers anpe ne sont pas des feignants et des incompétents (pas plus qu’ailleurs, en tout cas). l’anpe est comme le cerveau humain : elle n’est utilisée qu’à 10% de ses capacités ! Quelqu’un soulignait le mauvaise gestion managériale de cette institution. Et pour cause : l’anpe est un système descendant, jamais la base - qui est pourtant la seule à être sur le terrain - n’est invitée à faire remonter ses constatations, ses idées, ses suggestions (ni ses plaintes, d’ailleurs). Les ordres, les consignes et les informations sont toujours descendantes... et comme la politique RH de l’anpe est de placer les gens les plus incompétents au sommet de la pyramide (on appelle ça un « placard » doré), vous voyez où ça coince... Sans parler, en effet, d’une politique de l’emploi incohérente, grâce à laquelle les entreprises et les demandeurs d’emploi nous prennent (et on ne peut pas le leur reprocher) pour des guignols. Deux exemples vécus ce matin même : il y a deux semaines, un employeur s’est vu obligé de refaire entièrement une convention de demande d’aide à l’embauche (et donc de différer l’embauche) car le métier sur lequel il voulait embaucher le demandeur d’emploi ne figurait pas sur la liste des métiers ouvrant droit à cette aide... Il a refait la convention... et ce matin, voilà que son dossier est à refaire à nouveau car cette aide est à présent réservée à tous les métiers qui ne figurent pas sur cette fameuse liste !!!! Idem pour les demandeurs d’emploi : que penser d’une personne lourdement handicapée qui demande à être aidée dans sa recherche d’emploi et a besoin d’une aide spécifiquement adaptée à sa condition physique... et que tous les organismes d’aide aux personnes reconnues travailleur handicapé affichent complet pour toute l’année 2007 ? Il est très frustrant de se sentir à ce point impuissant devant ce genre de situation. Certes, nous avons un métier et ne nous en plaignons pas : beaucoup aimerait pouvoir en dire autant. Mais il n’est guère étonnant - et je pense que peu de gens le savent - que le taux de suicide et de maladies nerveuses chez les agents de l’anpe soit parmi les plus élevés en France.


                                  • cambacérès cambacérès 15 mars 2007 10:39

                                    Les syndicats de l’ANPE appellent à la grève générale pour une simple suspensioon du décret, et non l’abrigation, qui justifierait la portée du mouvement annoncé.

                                    curieux, non ?

                                    et savez vous pourquoi ?

                                    Tout simplement parce qu’un article de ce projet permet la création d’une mutuelle d’établissement, où les syndicats seraient partie prenante...

                                    Bref, par l’odeur du fromage alléchés, les syndicats font passer les préoccupations institutionnelles derrière leurs petits intérets.

                                    LAMENTABLE, n’est-il pas ?


                                    • (---.---.182.173) 21 mars 2007 17:07

                                      La suspension du décret entraîne son absence d’application, mutuelle comprise. Quitte à faire de la sémantique....le conseil d’Etat n’a pas encore rendu son avis : on ne peut abroger ce qui n’existe pas Maintenant que des syndicats se battent pour l’amélioration des conditions de travail des salariés quoi de plus normal ? Un tel commentaire n’est pas même polémique, il est juste idiot.


                                    • dm (---.---.178.246) 19 mars 2007 17:35

                                      Je trouve assez dommage le manque d’ouverture du rédacteur de cet article qui prend peur à l’idée du moindre changement d’organisation des services de l’emploi craignant finallement qu’une amélioration de ces services entraine un sacrifice des fonctionnaires. Comment peux t on encore aujourd’hui résonner en nombre d’emploi plutot qu’en efficacité sachant que ces service sont payés par la société francaise. Deux éléments pour l’eclairer : toute logique de moyens sans prendre en compte les ressources entraine l’inefficatié et le gaspillage. Le gaspillage entraine les déficits et la dette. Pour votre information, la France se finance auprès de banques privées comme la deutche Bank mais aussi des banques américaines. Les 40 milliards d’euro d’intérêt que les francais vont payer cette année iront donc directement enrichir des acteurs privé...

                                      Deuxième élément à propos de votre remarque affirmant que l’appel au secteur privé pour aider les chercheur d’emploi allait être préjudiciable aux utilisateurs : j’ai récemment profité des services de l’ANPE qui m’a convoqué pour une réunion d’orientation. Il se trouve que cette réunion étéait animée par une consultante privée qui s’est illustré par ses compétences. Je compare cette intervention au labyrinthe dans le quel je suis tombé suite à cette présentation lors des rendez vous auprès des agents ANPE. Pour résumer : la privatisation que vous craignez est déja en oeuvre et je n’ai pas encore vu d’usager faire grève pour s’en plaindre...


                                      • tata (---.---.4.204) 28 mars 2007 19:27

                                        Je savais que l’ANPE avait une mauvaise image mais voir autant de commentaire déchaînés...Sachez messieurs, dames que les fâmeuses agences d’intérim dont vous parlez et en faites l’éloge, passent par l’ANPE afin de satisfaire leurs entreprises clientes (diffusion des offres, recherches de candidats). Sachez aussi qu’avec la privatisation du service public de l’emploi, quand on parle d’égalité de traitement, ce n’est pas une vaine expression. Il y aujourd’hui des agences d’intérim, je ne parle même pas des cabinets de recrutement,qui refusent des candidatures, parce que pas assez intéressantes et « implaçables ». Demain, avec la privatisation on catégorisera les chômeurs : les + proches de l’emploi vont avoir pléthore de services à leurs dispositions tandis que « les autres » on trouvera un sytème pour encore + les exclure et pourquoi pas ne pas les comptabiliser... Paroles d’une « glandeuse » investie dans sa tâche...

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