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Développement et Durable sont sur un bateau. Développement tombe à l’eau

Quasi inconnu à la fin des années 90, pas une semaine, parfois même une journée ne se déroule sans qu’il ne soit fait appel au mariage de ces 2 mots qui, s’ils avaient pu être déposés à l’INPI, rapporterait une fortune à leur propriétaire.

A quand remonte le mariage de ces deux mots : Développement et Durable ? Y a-t-il un anniversaire de mariage de prévu ? Si c’est le cas il risque d’y avoir du monde, car le couple est connu et célèbre. Pas une semaine ne se passe sans que les deux tourtereaux ne fassent parler d’eux. Ils sont dans toutes les bouches. Mais comment vivaient-ils avant de se connaître et qu’est-ce qui les a réunis ? Avant leur mariage, l’un et l’autre avaient une certaine grâce. Développement étant souvent synonyme de croissance, projet, extension, expansion... l’autre : Durable évoquant une certaine forme d’immortalité, de pérennité, de durée dans le temps. Qu’est-ce qui les a donc amenés à s’unir et qu’en est-il de leur couple aujourd’hui.

Les parents de ces deux mots se seraient rencontrés selon le ministère de l’écologie, du développement et de l’aménagement durable en 1971 sur les bancs de l’école du club de Rome pendant un cours qui avait pour titre « Halte à la croissance ». Pour info, je rappelle que le club de Rome né en 1968 est une association internationale, non politique, qui réunit des scientifiques, des humanistes, des économistes, des professeurs, des fonctionnaires et des industriels, tous préoccupés par les problèmes liés au développement de la planète.

« Halte à la croissance » est le nom d’un des rapports de ce club. Publié en 1971, il évoquait de possibles troubles planétaires, si la croissance, forme de développement, économique et démographique, continuait au même rythme. Ce rapport fut d’ailleurs l’objet de nombreuses contestations qui lui reprochaient sa vision catastrophiste de l’avenir. Quoi qu’il en soit, ce fut à l’occasion de ce rapport que les parents de Développement et Durable, Ecologie (un vieux prénom) et Ecodéveloppement se rencontrèrent dans la tourmente de cette époque, qui était également, rappelons-le une grande période de liberté sexuelle.

Heureusement, tout ce qui était prévu dans ce rapport ne s’est bien entendu pas réalisé. Ouf ! Nous n’avons pas été victime de la croissance démographique. Le monde n’est passé que de 3,6 milliards d’habitants à 6,6 milliards d’habitants. Pas de quoi fouetter un chat. 85 % de croissance démographique en moins de 40 ans, au même rythme, nous ne serons que 12 milliards vers 2048 et seulement un peu moins de 22 milliards à la naissance du prochain siècle. Il n’y a également eu aucun trouble lié à la croissance économique depuis cette époque, cela se saurait. Les prix de l’immobilier, de l’énergie et de l’alimentation n’ont d’ailleurs quasiment pas varié. Le litre de super est toujours aux alentours de 20 centimes d’euros (1,30 F à l’époque) et, pour le prix d’un immeuble à paris de l’époque, on peut aujourd’hui s’offrir un F3 en banlieue. Pas de quoi non plus fouetter un chat. Si on suit le même rythme, encore quelques années pour voir apparaître des crédits immobiliers reportables ad vitam sur les générations suivantes. Il paraît que cela se fait aux Etats-Unis. Et surtout, plus important, nous n’avons pas non plus continué bêtement à vivre sur nos ressources en étant de plus en plus nombreux. Nous sommes économes de nos ressources. Non ?

On comprend maintenant mieux pourquoi Développement et Durable forment un joli couple. Si Développement est lié à la croissance démographique et économique, nul ne doute que ceux qui vivent autour de ce sympathique couple ont de grandes chances de croître également. En effet, nos deux tourtereaux ont commencé à se faire connaître, quand leurs parents, Ecologie et Ecodéveloppement, sont morts vers la fin des années 90. Il faut savoir qu’Ecologie et Ecodéveloppement, couple moderne en 1968, sentait un peu trop la gauche de la fin des années 90. L’affaire familiale, il faut le reconnaître périclitait. Ecologie et Ecodéveloppement n’avait pas senti venir le vent de la mondialisation, ni l’intérêt économique que les prénoms de leurs enfants pouvaient représenter. Car depuis, Développement et Durable ont opéré une stratégie de mix marketing. Ils ouvrent des filiales dans tous les domaines économiques. Vous souhaitez lifter votre marque, porteuse d’une connotation polluante, un zeste de Développement et de Durable et, hop, vous êtes éco convenable. Vous souhaitez réduire la toxicité de certains aliments, une pointe de Développement et de Durable, pschitt, c’est bon et tellement sain ! Mais vous pouvez également faire appel à Développement et Durable pour toutes questions relatives à : la médecine, l’informatique, l’agroalimentaire, le management, la politique, les transports, la réglementation routière, la banque, l’assurance, les télécoms et tout ce qui touche bien sûr à l’environnement, de manière directe et indirecte. Pour approfondir le sujet, je vous invite à être attentif aux pubs qui ne manquent pas, régulièrement, de vanter les mérites de Développement et de Durable. Cette description, ironique j’en conviens, de ces 2 mots m’amène à conclure en rappelant les propos de Kenneth Boulding : “Celui qui croit qu’une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est un fou ou... un économiste.” Et a l’instar d’Olivier Rimmel qui parle de Décroissance et de Soutenable, j’espère que Décroissance et Conviviale sauront rapidement offrir une alternative à cette folle croissance exponentielle, car, ajoute-t-il, « La décroissance ne propose pas de vivre moins bien, mais mieux avec moins de biens et plus de liens ».


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29 réactions à cet article    


  • Forest Ent Forest Ent 10 mars 2008 10:47

    Amusant. Personnellement, j’évite les réunions de travail où l’expression "développement durable" figure dans l’ordre du jour, car il s’agit d’une quasi-garantie de langue de bois.

    Sur le fond, la décroissance a déjà commencé au plan démographique, ce qui est le fonctionnement normal de l’espèce. Seulement d’ici que cela produise ses effets il y aura 20 ou 30 ans de papy boom.

    Pour passer cette période, il aurait été utile d’avoir beaucoup de cocotiers, mais on les a tous coupés. Il reste la guerre, la famine, les épidémies, ...


    • Grasyop 10 mars 2008 23:37

      « la décroissance a déjà commencé au plan démographique »

      Ah non, loin s’en faut malheureusement. La population mondiale continue de croître, à un rythme de plus de 1% par an.

      Vous voulez sans doute parler d’une décélération de cette croissance, ce qui est très différent. Ou alors vous voulez parler d’un pays en particulier, comme la Russie par exemple.


    • Grasyop 11 mars 2008 01:01

      Kenneth Boulding : “Celui qui croit qu’une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est un fou ou... un économiste.”

      C’est vrai, mais pour être complet, il faut ajouter que la phrase suivante est également vraie :

      « Celui qui croit qu’une croissance nulle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est un fou ou... un économiste. »

      En effet, même sans croissance, c’est-à-dire avec une production constante, les ressources d’un monde fini finiront par être épuisées. Ça mettra juste un peu plus de temps.

      Tout est perdu alors ? Pas sûr, car en fait, ce n’est pas le monde qui est fini, mais la Terre. Ce que nous dit le constat précédent, c’est que si l’humanité survit assez longtemps, elle sera un jour obligée d’aller chercher ses ressources ailleurs que sur Terre. Pour ce faire, elle aura besoin de technologies nouvelles, qui seront les fruits du... développement !!! Une certaine forme de développement est donc utile et même vital à long terme !

      En attendant, il s’agit de savoir économiser les ressources terrestres, de cesser de les gâcher dans des consommations futiles, et de les employer autant que possible, à des fins utiles, directement ou indirectement, au maintien de l’habitabilité de la Terre et/ou à l’exploration de ressources extraterrestres (sur lesquelles on ne pourra pas compter avant très longtemps).

      Un coup de frein brutal à l’économie ne serait pas forcément la chose la plus écologique à faire car il retarderait d’autant le développement de nouvelles technologies, potentiellement plus écologiques que les technologies actuelles, pendant que les ressources terrestres continueraient à s’épuiser à petit feu.


    • Grasyop 11 mars 2008 01:04

      Oups... c’est à l’auteur de l’article que répond mon dernier commentaire.


    • breizhnana 10 mars 2008 12:30

       J’adore la phrase de chute ! Le couple de Développement Durable, je l’avais aussi stigmatisé dans un post récent. Votre article allie gravité et légèreté (ou à la mode Ségo Gravitude et légèrtation !) de façon fort agréable sur un sujet qui l’est bien moins. Je pense que c’est effectivement un créneau de communication qui a plus de chances de faire passer un message que les discours alarmistes qui alourdissent un peu partout un sujet que chacun se plaît à contourner en le remettant constamment à demain. Ca fait 40 ans qu’on le remet à demain qui comme chacun sait est un autre jour. A l’époque il y avait une association qui s’appellait Les Amis de la Terre, mais hélas la terre est maintenant bien seule, avec comme seuls aimis une poignée de rebelles. La société de consommation a accouché d’un Nicolas Hulot gentil mais plutôt planant, qui se déclare finalement content d’un Grenelle qui n’est qu’une tartine de blabla pour attirer des électeurs avant tout consommateurs. Cela fait aussi 40 ans que le papier recyclé existe, mais il suffit de regarder dans les rayons de tout supermarché, papiers à lettres, sopalin ou autres kleenex, pour voir que le durable n’est en effet pas du côté de l’écologie. 

      On en est réduits à mettre sous-vide des graines de plantes qui disparaissent... Comme si demain avait des chances de devenir un monde meilleur. Pauvre terre...


      • fleursage 10 mars 2008 13:15

        Développement et durable ont trois enfants : progrès économique, justice sociale et préservation de l’environnement. Il semblerait que les parents aient noyé les deux derniers !!!


        • fleursage 10 mars 2008 13:26

          Développement et durable ont trois enfants : progrés économique, justice sociale et préservation de l’environnement. Il semblerait que les parents aient oublié les deux derniers !?

           


          • Marc Viot idoine 10 mars 2008 13:39

            J’sais pas ! - le bâteau ? -  ;)

            Sinon, ce n’est pas parce que le développement durable subit la mécanique de l’effet de mode, qu’il faut jeter le bébé avec l’eau du bain.

            Donc, oui, nombreux sont ceux qui utilisent les termes "développement durable" pour faire du greenwashing, mais pouvons nous rester constructifs :

            - le consommaCteur est plus intelligent que son homologue sans "c". Il se rend assez vite compte des supercheries et les sanctionne assez durement.

            - le concept de "développement durable" a été définit parce que dans l’esprit de beaucoup l’écologie se limite à la protection de l’environnement.

            Donc à mon sens, ce n’est pas contre des mots qu’il faut combattre, mais plutôt contre des comportements.


            • Méric de Saint-Cyr Méric de Saint-Cyr 10 mars 2008 16:38

              @ Idoine :

              Je ne suis pas d’accord : les mots ne sont jamais innocents ! Et ils induisent toujours des comportements et des réactions de la pensée.

              Il est indispensable de les combattre (les mots) si l’on veut combattre implicitement les comportements qui en découlent.

              Or, le développement durable est un concept vide dont tous les politiques usent et abusent, même ceux qui n’en ont rien à foutre de l’environnement (et en fait, surtout ceux-là), parceque ça leur offre l’occasion de se donner une coloration verte sans autre effort que langagier.

              Ni le développement, ni la croissance, dans leur dimension économique, qui est celle entendue communément, ne peuvent être durables, car ils sont LA cause du caractère insoutenable de notre civilisation. « On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui les ont engendrés » disait Einstein, et nous ne pourrons pas aller vers un monde plus écolo en proposant comme remède ce qui fait notre maladie. Notre société n’accepte que les discours politiques passant d’abord par l’économie ? Alors proposons lui la décroissance soutenable. Elle seule peut permettre à chacun de trouver sa place sur cette planète. Cela nous conduira logiquement à conclure à l’impérieuse nécessité de « sortir de l’économisme », et d’affirmer clairement le primat de nos dimensions politique, philosophique, spirituelle, poétique, sur le moyen économique.

              Le sénateur Marcel Deneux concluait en 2007 son rapport sur l’évaluation de l’ampleur des changements climatiques : « De prime abord, le concept de “développement durable” peut rallier à peu près tous les suffrages, à condition souvent de ne pas recevoir de contenu trop explicite ; certains retenant surtout de cette expression le premier mot “développement”, entendant par là que le développement tel que mené jusqu’alors doit se poursuivre et s’amplifier ; et, de plus, durablement ; d’autres percevant dans l’adjectif “durable” la remise en cause des excès du développement actuel, à savoir, l’épuisement des ressources naturelles, la pollution, les émissions incontrôlées de gaz à effet de serre… L’équivoque de l’expression “développement durable” garantit son succès, y compris, voire surtout, dans les négociations internationales d’autant que, puisque le développement est proclamé durable, donc implicitement sans effets négatifs, il est consacré comme le modèle absolu à généraliser sur l’ensemble de la planète. »

              Dans ces conditions, il est logique que tous les plus grands pollueurs de la planète et carriéristes de la politique se soient rués sur le concept de développement durable, de la Dow Chemical Company à Chirac ou Sarkozy en passant par Noël Mamère, puisque c’est un beau gadget électoral. Ce qui l’est moins c’est que le prince Albert II de Monaco, avec sa fameuse fondation, soit lui aussi tombé dans ce piège. Et avec lui, tant de pseudo-écologistes et pseudo-associations qui se sont parés avec ce concept passe-partout trompeur et mensonger.


            • Marc Viot idoine 10 mars 2008 17:32

              >Alors proposons lui la décroissance soutenable

              Je ne partage pas du tout votre point de vue pour la raison suivante :

              D’abord, parce que FONDAMENTALLEMENT,

              le fonctionnement des systèmes en général et de la vie est un exemple de développement chaotique régulé et que donc, le concept de "décroissance soutenable" n’est pas un concept "naturel".

              Ensuite, parce que le problème de l’économie actuelle, c’est à mons sens, de s’inscrire dans une logique non-cyclique : "je ponctionne" - "je rejette" sans se soucier du fait que ce que "je rejette" ne s’inscrit dans aucun cycle naturel et que ce que "je ponctionne" introduit des déséquilibres dans le système environnement naturel.

              Le concept de "développement durable" permet de remplacer la logique procédurale, par une logique cyclique.

              Donc, intégrons nos productions dans la logique du développement durable et ... les équilibres pourront être maintenus : c’est une logique de système.

              A CONTRARIO, votre logique de "décroissance soutenable" me semble artificielle et SURTOUT inapplicable concrêtement :

              D’abord, parce que même dans un système naturel, le fait pour une composante de s’autoréduire est particulièrement exceptionnel et donc aléatoire.

              Ensuite, parce que votre logique ne tient pas compte de la réalité : Si la décroissance soutenable est à peine concevable dans les pays à croissance modérée. Elle est quasi utopique dans les pays à forte croissance.

              EN CONCLUSION

              Le concept de développement durable est la solution qui me parait la plus appropriée à condition que la logique de production soit réorientée d’une logique procédurale (ponction=>déchet) vers une logique cyclique où la notion même de déchet devient inexistante.


            • Marc Viot idoine 10 mars 2008 17:47

              Vous serait-il possible d’éviter les formules du type" Y est la seule solution" qui ont tendance à couper court à toute discussion.

              Je veux bien entendre qu’à aujourd’hui vous ne voyez pas d’autres solutions possibles, mais de là à en faire une vérité universelle et incontournable, il y a une marge.

              Merci


            • Marc Viot idoine 10 mars 2008 18:04

              J’oubliais - Vous dites : "les mots ne sont jamais innoncents"

              Là encore, je ne vous rejoins pas : les mots sont des outils et en tant qu’outils sont innocents.

              Par contre, les discours ne le sont pas et le votre est un parfait exemple de discours orienté et militant.

              Alors, je vous pose la question : Etes vous un militant de la décroissance soutenable ou allez vous essayer de m’entendre sans parti pris ?


            • Eloi Eloi 10 mars 2008 20:44

              Idoine, l’"égalité", par exemple, n’est pas un concept naturel...

              Et pourtant...

              Vous n’avez pas tort, dans votre post, mais le problème actuellement est peut-être que nous avons largement débordé des capacités de notre planète. La nature, en tant que grande pratiquante des lois physiques, va réguler tout cela et provoquer une décroissance. Le nombre de morts dépendra du gain de la boucle d’asservissement...

              La décroissance soutenable est une solution pour ramener la population humaine sur la planète à des niveaux où les énergies renouvelables sont suffisantes pour subvenir à ses besoins. La nature le fera toute seule de toute façon. Mieux vaut que ces morts soient des morts de vieillesse que des morts de famines, guerres du pétrole et des ressources, maladies, inondations...

              Une autre solution serait de passer le seuil de potentiel qui nous bloque sur la planète : ca risque de demander beaucoup d’effort, et l’espace ne fait plus rêver grand’monde (quand on pense qu’avec le budget annuel de publicité on pourrait construire 12 ascenseurs spatiaux...)

              Bien à vous


            • Eloi Eloi 10 mars 2008 20:57

              Toujous à Idoine,

              La viabilité et la quantité d’"énergie" extérieure qu’il faut apporter à un circuit cyclique dépend de son rendement. Le mouvement perpétuel n’existe pas. D’autant plus que si vous prônez le "développement" cela induit que le cycle grossit.

              Je prône aussi le développement : n’imposons pas de limites à ce que l’Homme peut réaliser. Mais je reste sceptique quand à ce que notre planète seule peut encore nous fournir.

              Donc, pour résumer, il y a deux solutions acceptables :

              • décroître jusqu’à un seuil où la planète suffit à nous fournir l’énergie extérieure à faire tourner le cycle économique (rien n’empêche alors d’optimiser son rendement pour obtenir un cycle le plus gros possible avec l’énergie disponible)
              • agrandir notre système, diminuer la pollution en réduisant la densité de l’impact de l’homme sur l’environnement : coloniser l’espace (et cette fois nous n’avons plus d’Amérique pour le faire : le prochain voyage sera plus long et difficile  )

              Ces deux solutions ne sont en rien exclusives l’une de l’autre.


            • Grasyop 11 mars 2008 02:01

              « coloniser l’espace (et cette fois nous n’avons plus d’Amérique pour le faire : le prochain voyage sera plus long et difficile »

              Oui, et en plus, il ne sera probablement que d’un faible secours ! Rêvons un instant que demain matin, Mars soit habitable (je me demande bien d’où viendrait l’eau, ceci dit). Avec une superficie d’à peine un quart de la superficie terrestre, elle arriverait rapidement à saturation et ne nous permettrait qu’un tout petit répit. Pour réellement coloniser l’espace, il faudrait aller beaucoup plus loin, hors du système solaire, et là, le voyage sera vraiment très très long ! C’est pas demain la veille qu’on pourra faire ça... Je pense malgré tout que c’est la seule solution à long terme.

              Peut-être est-il envisageable, dans un avenir moins lointain, de rester sur Terre et de tirer partie des ressources énergétiques ou chimiques des planètes géantes de notre système.


            • Rosemarie Fanfan1204 10 mars 2008 13:48

              Jean-louis, j’apprécie énormément votre article. Sur la frme d’abord, plein d’h umour, cela se lit d’un trait.

              Sur le fond surtout. On va droit dans le mur. Entre la pollution et le tarissement des ressources naturelles,

              on va laisser à nos enfants une Terre en bien triste état. C’est un sujet qui me touche, peut-être parce que

              j’ai des enfants. Et voir que les politiques depuis des années n’en n’ont rien à cirer, cela me révolte.

              Le Grenelle de l’Environnement me fait doucement rire. 


              • tvargentine.com lerma 10 mars 2008 13:49

                Le développement durable c’est avant tout une question locale qui doit prendre
                en compte un certain nombre de critères :

                La maîtrise de l’énergie et la promotion des énergies renouvelables
                La qualité de l’air,le bruit,les déplacements
                La gestion des eaux et rejets
                La gestion des déchets

                2 sites d’information

                http://www.ademe.fr

                http://www.renovation.urbaine.fr

                Le problème serait de voir des politiciens instrumentaliser un discours sur le développement
                durable pour cacher des dépenses et des investissements douteux ou récuperer les aspirations des citoyens pour en faire un instrument politique sectaire
                 


                • breizhnana 10 mars 2008 17:36

                   Mon cher Lerma, il faudra réviser un peu vous bases écologiques. Même si vous vous êtes fait plusser, ah la voilà qui est original !!  Votre réponse est un lieu commun tout creux à se demander si vous avez lu ce papier (qui a le mérite d’être court mais bien rempli), j’appelle ça parler pour ne rien dire. Celui qui ne sait pas ce que vous dites, la définition B-A BA de ce pseudo de ce "développement durable", celui-là doit venir de Mars. Vos liens ce sont deux trucs de gouvernement, l’ADEME c’est essentiellement des subventions (ce qui n’empêche pas en France de privilégier le nucléaire depuis 40 ans) c’est du basique à pleurer et votre rénovation urbaine qui marche pas n’en parlons pas... donc on en revient à la même fumisterie dénoncée par l’article. 

                  Quand vous dites "le problème serait..."... et bien justement, il est là le problème, ce n’est pas un conditionnel, le problème c’est que C’EST comme ça, que tout le monde instrumentalise... et patati et patata...

                  Et l’Elysée, l’eau chaude est solaire et le chauffage c’est de la géothermie ?? Les petits fours sont bios ? Notre président va se décider à moins polluer en avion ? (le top c’est l’idée des conseils de ministres en Corse ou à l’autre bout du monde...)

                  Bon je ne sais pourquoi je perds mon temps, là.... Oui c’est peut-être vos + qui m’ont troublée... 

                  Dites nous plutôt, vous, vous faites quoi pour la planète ???


                • Aux_Larmes_Citoyen 10 mars 2008 16:15

                  @ Jean-Louis

                  merci pour cette saine et sage lecture, cette dénonciation légère mais hélas tristement d’actualité de ce terrifiant oxymore "Développement durable"

                  Desproges l’a dit : nous croyons "pouvoir résoudre tous les problèmes de l’humanité en appelant un chat... Un chien" !

                  Quelle folie !

                  Amitiés



                  • Bug Cafard Bug Cafard 10 mars 2008 16:30

                    Très bon article. Humour cynique certes mais tout à fait pertinent.

                    Le problème c’est que la décroissance a déjà commencé pour beaucoup d’entre nous.


                    • JJB 10 mars 2008 17:53

                      Sourire triste amer à cette lecture qui me fait penser à l’une des illustrations de Marc Jolivet à travers son spectacle "comic symphonic"...terre ma petite mère qu’ont ils fait de toi. Pressons nous donc d’en rire, comme le chantait Figaro, de peur d’avoir à en pleurer bientôt. Mais par delà le pleur ou le rire que pouvons nous réellement faire...

                       

                       

                       


                      • moebius 10 mars 2008 21:53

                        dans mon monoprix parisien , tandis que nous poussons nos caddies une voix suave entre deux spots musicaux nous convie au développement durable, aux héroiques luttes écologiques pour une autre mondialisation, et nous donnent de judicieux conseils pour résister d’une manière efficace au fléau de l’obésité qui nous guette insidieusement


                        • moebius 10 mars 2008 21:56

                          ...le leader price en face est beaucoup moins chére mais il est nettement moins conviviale, moins durable et moins bio


                        • Marc Viot idoine 11 mars 2008 07:06

                          En fait, pour l’instant EN VILLE, le bio est réservé à une clientèle prête à payer plus cher. A la campagne, le problème ne se pose presque pas parce que les producteurs bio vendent directement à la clientèle locale à des prix très voisins des produits non-bio.

                          En fait, le vrai problème l’agriculture en général, ce sont les marges des distributeurs. Ainsi, dans le bio, les marges sont moins importantes MAIS le producteur va refuser de les réduire au profit du distributeur alors qu’il arrive à vendre toute sa production localement et à des prix normaux.

                          Donc, la solution pour avoir du bio à des prix convenables en ville est de ne pas utiliser le circuit de distribution classique mais d’utiliser les circuits alternatifs. Ex : amap.


                        • foufouille foufouille 11 mars 2008 15:38

                          j’habite a la campagne

                          j’ai pas vu les ventes bio pas cher. le DHS est obligatoire par la loi. quand le culto me vendait du lait a 50C d’€, c’etait au black.

                          l’AMAP la plus proche est a 75KM

                           


                          • foufouille foufouille 11 mars 2008 15:47

                            meme si developpement et durable, c’etait possible. il faudrait quand meme aller dans l’espace et avec des fusees qui datent de von braun.....


                            • foufouille foufouille 11 mars 2008 18:29

                              le "developement durable" c" est ca aussi

                              http://bellaciao.org/fr/spip.php?article62919


                              • Blé 13 mars 2008 03:20

                                La décroissance pour beaucoup de familles n’est pas forcément soutenable mais elle s’impose d’elle même. Pas d’emploi, baisse des salaires quand on en a un, augmentation de l’alimentation, des carburants, loyers, etc...taxe de 0,50cts si vous êtes malade, bref plus les citoyens sont en bas de l’échelle sociale et plus ils payent. Ce n’est donc pas demain que les élites modifieront cette politique, pour eux , le développement est durable, les paradis fiscaux peuvent être pollués, ils ne touchent pas les comptes bancaires.

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