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Accueil du site > Tribune Libre > Du passé faisons table rase !

Du passé faisons table rase !

Soyons modernes, mesdames messieurs, il n’y a que ça de vrai, la modernité. Alors allons faire un tour du côté des États-Unis, le fleuron mondial de notre modernité contemporaine. Là-bas, les 125 habitants du village de Clark ont décidé de changer le nom de leur commune. Non pas pour lui donner un plus joli nom, ni pour honorer une personnalité ou un fait historique qui se serait produit là... Non, rien de tout ça. Les 125 habitants de Clark ont tout simplement troqué le nom de leur village contre celui d’une marque ! La marque de bouquet numérique appelé Dish, comme il y a Canal satellite ou TPS en France. Une fois abonné à un bouquet numérique, et après avoir installé une antenne ad hoc (ou le câble), vous captez 20, 30 ou 140 chaînes que vous n’avez pas le temps de regarder ! Ou si vous l’avez, le temps, vous risquez vite une overdose de crétinisme télévisuel ; quant aux escarres, elles suivront, à force de ne plus bouger !

Le village de Clark s’appelle désormais du joli nom de Dish. En contrepartie, les habitants ont reçu chacun une parabole, un lecteur DVD, un abonnement de dix ans à ce bouquet numérique... Et la célébrité ! Car ce coup de pub a fait parler de lui, Outre-Atlantique. Le maire de la commune, cité dans Courrier international (01/12/2005), se félicite : “Personne ne savait où se trouvait Clark, tout le monde sait où se trouve Dish”. Mais il est des notoriétés que l’on n’envie pas. Troquer son nom contre une marque, y a-t-il de quoi être fier ? Et les habitants de Dish n’ont-ils rien d’autre à faire que de passer leur temps à regarder la téloche ?

Canal-satellitiens, Canal-satellitiennes !
Transposons-nous en France. Prenons une commune un peu perdue dans la campagne, où il n’y aurait pas grand chose d’autre à faire d’autre que regarder la télé : Pontivy, par exemple, sous-préfecture du Morbihan (Pondi, en breton), troquerait son nom pour devenir “Canal satellite” ! Voilà un nom moderne, ça sonne presque science-fiction. On pourrait le prononcer à l’américaine, ce qui est le fin du fin de la modernité actuelle : “Chanel satellite”... Et puis, finis les Pontyviens et les Pontyviennes, vivent les Canal satellitiens et les Canals satellitiennes : on est carrément dans la science-fiction, la guerre des étoiles, Star Wars et tout et tout !

Ce n’est pas avec des noms comme ça qu’on conquiert de nouveaux marchés ! Modernisons : virons donc ces noms en français et en breton, tout ça s’est dépassé. Finie la sauce armoricaine, vive la sauce américaine. Vendons nos noms, nos identités, et du passé faisons table rase, comme il est dit dans une chanson célèbre... L’Internationale ! Le problème, c’est ce qui reste sur la table après : une bouteille de caca-cola et des hamburgers à regarder devant des feuilletons étasuniens... Que dis-je, des SOAP... Nag ur vuhez bourrapl, me lâr deoc’h ! Quelle belle vie, j’vous dis !

Et le mandarin ?
Mais, qui sait, d’ici vingt ans, l’anglais lui-même sera peut-être dépassé par le mandarin... Qu’est-ce que c’est cet oiseau-là, vous demandez-vous peut-être ? Eh bien, c’est la langue officielle en Chine, et la langue la plus parlée dans le monde. Et là, Pontivy est à la pointe de la modernité, puisqu’on y étudie le chinois dans un lycée, juste après y avoir laissé tomber le breton. Loin de moi l’idée de critiquer l’enseignement du chinois, c’est une ouverture linguistique et culturelle ; ce qui me pose problème, c’est qu’on abandonne le breton, preuve au contraire d’une fermeture culturelle cette fois, voire d’une fermeture sur soi-même et sur son environnement immédiat, phénomène qui mériterait d’être analysé. Mais je ne suis pas psychanalyste...

Allez, dalc’homp berr, tudoù ! Tenons bon, mesdames messieurs, de la belle ville de Pontivy, de Bretagne ou d’ailleurs. Et surtout, ne vendons pas nos noms à des trafiquants d’illusions.


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12 réactions à cet article    


  • jer (---.---.104.34) 30 décembre 2005 09:23

    « ...on abandonne le breton, preuve au contraire d’une fermeture culturelle cette fois, voire d’une fermeture sur soi-même et sur son environnement immédiat... »

    Je n’ai absolument pas l’impression qu’on abandonne le breton. Moi qui habite en Bretagne, je constate régulièrement que les bretonnistes font le forcing pour imposer le breton à tout le monde, rejouant à l’envers le rôle de Jules Ferry, pourtant présenté comme le diable. Quelques exemples :
    - ils imposent la présence de panneaux routiers français-breton même dans les communes où le breton n’est plus parlé depuis des siècles ;
    - ils essaient de rendre obligatoire le breton dans les gares, avant de cibler un autre service public ;
    - ils réclament à cor et à cri la création d’un deuxième service public d’enseignement concurrent de celui qui existe.

    Pour cela les bretonnistes n’hésitent pas à peindre l’Histoire à leurs couleurs : le blanc et le noir. Ainsi, ils déclarent que le breton est LA langue de Bretagne, en oubliant le français mais aussi le gallo, et cela depuis bien plus longtemps que le début du XXème siècle. Il suffit d’étudier le tracé de la frontière linguistique. Ils honnissent l’Education Nationale responsable selon eux de la disparition du breton et dont la phrase suivante résume, selon eux, la politique « Il est défendu de parler breton et de cracher par terre. » Mais il faut comparer ce qui est comparable : les méthodes pédagogiques du début de l’EN étaient basées quasiment partout sur la moquerie et la violence et cela dans toutes les matières, calcul, leçons etc...(Phrase souvent entendue : « Moi, quand je venais me plaindre à mon père que l’instit m’avait donné une claque, j’en recevais une autre », et il suffirait d’écouter les anciens pour savoir que la claque n’était pas la seule violence utilisée). Mais sur le fond, imposer l’utilisation du français à l’école n’était-ce pas déjà la méthode par immersion tant vantée par le réseau Diwan ?

    Ce sont aussi les champions de l’hypocrisie, de la sournoiserie. Ils proclament que leur but c’est l’autonomisme et « ça marche » en montrant en exemple l’Espagne et le Royaume-Uni. Sauf que dans ces pays, ça ne marche pas ! Le Pays basque, la Catalogne réclament en fait l’indépendance, de même que l’Ecosse ; que les enseignants du Pays basque se seraient vu imposer un examen de basque pour pouvoir continuer à exercer leur métier (Mme Le Gars, la conseillère régionale voulait que l’on prenne la politique de cette région comme exemple) ; qu’en Belgique, les Flamands ont adopté une loi refusant des logements à ceux qui ne parlent pas leur langue.

    Je ne peux terminer avant d’avoir donné mon sentiment vis-à-vis de l’une de leur revendication : le rattachement de la Loire-Atlantique. A examiner leurs arguments, je ne peux m’empêcher de penser que ceux utilisés par les nazis pour réclamer le rattachement des territoires où vivaient des populations véritablement allemandes étaient bien plus justes ! A ce sujet, les bretonnistes ne ratent pas de faire remonter la « division » à Pétain, mais oublient (?) qu’elle a été confirmée par de Gaulle !

    N.B. : voir des républicains, des laïques, courir derrière le « blanc-et-noir » me laisse une impression très mitigée : ce drapeau n’est-il pas l’emblème parfait de l’alliance du féodalisme et de l’Eglise, du sabre et du goupillon ?


    • (---.---.112.206) 30 décembre 2005 15:55

      Vous « n’avez pas l’impression » que l’on abandonne le breton : les chiffres sont pourtant là, et la langue n’est plus parlée que par 250.000 personnes, alors qu’elle l’était par plus d’un million il y a un siècle. L’Unesco la classe parmi les langues en danger. Les établissements scolaires qui proposent du breton restent rares. Quant aux panneaux bilingues, ils n’ont été « imposés » par personne, si ce n’est par des conseils généraux élus démocratiquement. Cela dit, je suis bien d’accord avec vous en ce qui concerne le gallo qui ne fait pas l’objet d’une même politique concernant les panneaux alors que ce devrait être le cas, comme j’ai eu l’occasion de le rappeler sur mon blog (rezore.blogspirit.com). Je voudrais quand même rappeler que la politique officielle de l’Etat français a été, jusque dans les années 70, l’élimination des langues régionales à travers une série de mesures d’exclusion de ces langues de l’école et des institutions (notamment religieuses), où elles étaient parlées. Cela en violation de l’esprit et de la lettre des droits de l’Homme. Instaurer un bilinguisme aurait pu maintenir la langue régionale tout en généralisant le français. Au contraire, c’est le choix de procéder à la destruction de langues et de cultures qui a été fait. Je ne peux accepter ce genre de choix, notamment parce que mes quatre grands parents avaient le breton comme langue maternelle mais qu’on (l’école, l’administration, l’armée etc), leur a mis dans la tête de ne pas transmettre ce patrimoine linguistique, culturel et personnel aux générations suivantes. Au voleur ! La République nous a volé notre langue d’origine, tout un pan de notre histoire, de notre culture, de notre passé et il y a des gens pour trouver cela normal. Pas moi. Qui manipule qui, en l’occurence. Quant au parallèle avec les nazis, il est, excusez-moi, grotesque, voire insultant, je vous le laisse volontiers. Il est vrai que le château des ducs de Bretagne est en plein centre... de Nantes, histoire de nous rappeler aux réalités historiques. La Loire-Atlantique, pas en Bretagne ? Ceux qui prétendent celà réécrivent l’histoire et même la géographie. Dernière choses : les dictionnaires français disent « bretonnants », voire « brittophones », pour les gens qui parlent la langue bretonne. Christian Le Meut


    • (---.---.150.17) 30 décembre 2005 16:51

      Petit complément d’information : à lire, sur le sujet, « L’histoire de la Bretagne et des Bretons », par Joël Cornet, Editions du Seuil, qui vient de paraître. 48 €, c ’est cher mais dense !


      • Pour moi c’est (encore) non (---.---.114.180) 30 décembre 2005 21:25

        —> « Allez, dalc’homp berr, tudoù ! Tenons bon, mesdames messieurs, de la belle ville de Pontivy, de Bretagne ou d’ailleurs. Et surtout, ne vendons pas nos noms à des trafiquants d’illusions. »

        <— Ah si chaque citoyen pouvait s’approprier ce débat pour bien mesurer ce qui est en jeu : l’avenir de la liberté individuelle d’exister en dehors de l’emprise du monde des affaires qui nous prépare un monde uniforme hyper contrôlé.

        Nous sommes menacés de périr par où nous pêchons : l’abandon à la facilité de laisser les autres décider pour nous... soit qu’ils nous séduisent, soit qu’ils nous culpabilisent. En nous expliquant que les résistances au changement constituent un phénomène classique régulièrement observé.

        Ou l’art de déplacer le débat sur les processus d’adoption du changement davantage que sur le bienfondé de tel ou tel changement. C’est ce qui s’appelle vider la démocratie de sa substance pour y substituer une substance vaguement démocratique. Ce détournement de démocratie aboutit à un ersatz de démocratie. Le débat ne porte plus sur uel futur nous voulons mais sur les difficultés à accepter le changement.


        • jer (---.---.104.34) 31 décembre 2005 18:13

          « ..Quant au parallèle avec les nazis, il est, excusez-moi, grotesque, voire insultant... » Pourquoi serait-il insultant de rappeler les revendications des Allemands d’avant 1939 et justifié de rappeler Pétain ? Les Sudètes, Dantzig étaient peuplés d’Allemands parlant allemand, avaient fait partie de l’Empire allemand jusqu’en 1919. Leur rattachement à l’Allemagne était plus légitime que le rattachement du 44 à la région Bretagne.

          « ...Il est vrai que le château des ducs de Bretagne est en plein centre... de Nantes, histoire de nous rappeler aux réalités historiques. La Loire-Atlantique, pas en Bretagne ? Ceux qui prétendent celà réécrivent l’histoire et même la géographie... » Le rappel continu au duché comme justification de toutes les revendications m’exaspère ! 1532 serait la fin de l’Histoire ? Pour moi la Bretagne devient historique quand elle quitte la Préhistoire pour rentrer dans l’Histoire grâce aux Romains, c-à-d qu’elle est située dans les Iles BRITTANiques ! A la fin du XIXème siècle, si on examine calmement la situation, il n’y avait pas de bilinguisme mais au contraire un monolinguisme régional. Vos arrière-grands-parents connaissaient-ils le français ? C’est l’Etat Français comme vous dites, moi je dis la IIIème République, qui a instauré le bilinguisme, puisque grâce à sa politique d’éducation a permis que chaque Français de connaitre deux langues. Alors qui réécrit l’Histoire ?

          « ... le gallo qui ne fait pas l’objet d’une même politique concernant les panneaux alors que ce devrait être le cas,... » Faudrait-il des panneaux trilingues puisque l’UDB a manifesté à Réminiac pour maintenir sur les panneaux l’emploi du breton dans une région où il n’est plus parlé ?

          Dernière chose : c’est pourquoi je fais la différence entre les bretonnants et les bretonnistes mot qui rime avec activiste ou terroriste « intellectuel » je le concède.


          • (---.---.193.231) 1er janvier 2006 17:10

            Petite précision : la politique d’éducation de la République française n’a jamais cherché, en Bretagne, à instaurer un bilinguisme durable, mais à éliminer les langues régionales (breton et gallo) au profit de la langue « unique » de la République (c’est écrit dans la Constitution). Dans la phase de transition, il y a eu une ou deux générations bilingues, mais c’est tout. Pour les suivantes, dont la mienne, la langue bretonne est perdue, quasi totalement. C’est un fait. Le but de la République a été d’éradiquer les langues régionales, cela a été dit publiquement et assumé, même si cela me semble en contradiction avec les valeurs républicaine. Enfin je ne fais pas de 1532 la « fin » de l’histoire, c’est vous qui utilisez ce terme. Toutefois cet épisode est important dans l’histoire des relations entre la France et la Bretagne. Mais les frontières administratives d’avant 1940 incluaient la Loire Atlantique (« inférieure » à l’époque) en Bretagne. Christian Le Meut


          • supéraleur (---.---.143.180) 1er janvier 2006 12:49

            Mes grand-parents étaient bretonnants mais maitrisaient peu le français. Petits paysans aux conditions de vie des plus sommaires même après avoir travaillé des années durant en Beauce en tant qu’ouvriers agricoles, ils ne possédaint pour tout bien qu’une petite ferme (quelque arpents de terre et un cheval pour labourer la terre(pas de voiture, pas de confort matériel ...jusqu’en 1970, 1971, quand ils ont vendu le cheval l’heure de la retraite venue,pour acheter une télé. Mes parents connaissaient le breton mais à la maison, seul le français était parlé. Ils ne se sont jamais posés la question de la tansmission du breton à leurs enfants. De ce fait je ne parle que français. Est-ce que je me porterais mieux si je parlais breton ? ou chinois ou anglais ? Oui car je serais plus riche culturellement parlant. Mais soyons pragmatiques. Ne vaut-il pas mieux pour nos enfants, maitriser les langues parlées par les puissances économiques du moment et de demain ? A savoir l’anglais, le chinois, l’espagnol ou l’allemand plûtot que le breton ? Qu’est-ce qui est plus porteur d’avenir ? A moins d’avoir pour ambition de nouer des relations avec la diaspora bretonnante influente, aux intérêts bien compris, tels Le Lay et consor, l’intérêt d’apprendre le breton aujourd’hui, du point de vue de l’intégration sociale, est quasi nul. La disparition progressive du breton constitue(rait ?) effectivement la perte de notre mémoire et de nos racines : c’est pourqoi je respecte votre combat mais pas au point d’y adhérer car je ne me sens pas faire partie d’une quelconque communauté. Au contraire de Monsieur LE LAY par exemple, je m’identifie plus par rapport à ma classe sociale et aux valeurs républicaines plutôt qu’à mon origine communautaire. Tel mon grand-père, qui en tant qu’ ancien prisonnier de guerre en Allemagne, tenait en haute estime à la fois le général De Gaulle et le parti communiste.


            • (---.---.193.231) 1er janvier 2006 17:26

              Le fait de contraindre, par la pression sociale, économique, culturelle, officielle, une population à abandonner sa langue maternelle est contraire à l’esprit des droits de l’Homme, d’une part, et source de traumatismes qui durent plus qu’une génération. Quant au bilinguisme précoce, il est conseillé par biens des pédagogues parce qu’il favoriserait l’apprentissage d’autres langues par la suite, et apporterait une ouverture culturelle que le monolinguisme n’apporte pas. Enfin, je tiens à dire que je me sens aussi tout à fait républicain, et le fait de revendiquer des racines, une langue différente, n’est pas en soi du communautarisme. La tarte à la crème communautariste sert beaucoup en ce moment, mais n’est ce pas par paresse d’esprit, pour éviter d’aller plus loin. Pour éviter de voir les dysfonctionnements de notre République ? Et il y a des façons de se revendiquer républicain et Français qui fleurent bon le communautarisme également. De mon côté, je crois que la poltique qui a consisté à vouloir éradiquer les langues régionales n’est pas sans lien avec notre difficulté actuelle à affronter les différences. La France a des racines multiculturelles non assumées, refoulées au nom d’un moule uniformisant soit-disant républicain, mais au nom duquel bien des erreurs ont été commises. La diversité culturelle ne date pas d’aujourd’hui en France, mais on refuse aux minorités le simple droit d’exister, de pouvoir faire vivre leur langue dans un cadre officiel, par exemple. La France est l’un des rares Etats européens à n’avoir toujours pas ratifié la charte européenne des langues minoritaires... Le breton, le basque, le corse, et les autres langues régionales demeurent ainsi dans un statut flou, sans reconnaissance officielle et assumée de la part de la République (ce qui peut alimenter l’argumentaires des communautarismes régionaux, justement). Mais la République française est-elle à la hauteur de ces principes en se bornant à ce refus obstiné (signée par Jospin, cette charte a été refusée par le conseil d’Etat puis... plus rien) ? Je constate qu’au Royaume-Uni, en Espagne, En Belgique, en Hollande et dans biens d’autres Etats, les langues régionales ont désormais une reconnaissance et un cadre légal... Enfin, concernant les « débouchés » que peut apporter l’apprentissage d’une langue il y en a ici, un peu, en Bretagne, pour les personnes parlant breton. Christian Le Meut


            • (---.---.98.37) 2 janvier 2006 08:58

              Moi mes arrière-grands-parents, cultivateurs vivant au XIXème siècle ne parlaient pas breton bien qu’habitant en Côtes du Nord. Vous vous référez très souvent aux « Droits de l’Homme » mais je constate que les bretonnistes nient cette réalité et utilisent les mêmes méthodes que leur ennemi : « l’Etat français » et que quelquefois ils laissent échapper leur volonté d’éradiquer le gallo.

              Je suis entièrement d’accord pour que l’école se donne vraiment les moyens de faire apprendre une deuxième langue aux élèves. Il me semble que le choix d’une langue étrangère devrait s’imposer dès le Cours Préparatoire, peut-être même l’Ecole maternelle et que pour que ce soit vraiment efficace la pratique des écoles bilingues soit généralisée. Si l’acquisition précoce d’une deuxième langue facilite l’apprentissage d’une troisième, les élèves pourraient choisir au Collège une langue culturelle, régionale ou autre...


              • (---.---.230.1) 2 janvier 2006 12:44

                Quant je stigmatise la politique de l’Etat français (le pouvoir politique et son administration), c’est pour identifier ce dont je parle, non pas pour le stigmatiser en tant que tel. L’exemple de la charte européenne des langues minoritaires montre bien que les blocages ne viennent pas uniquement que du personnel politique (puisque Jospin l’avait signée en tant que premier ministre), mais aussi d’une ensemble de lois et d’institutions qui bloquent toute évolution dans le domaines des langues régionales. Concernant le gallo, j’estime que sa sauvegarde a la même légitimité que la sauvegarde de la langue bretonne. Il s’agit de deux langues populaires méprisées par certaines élites intellectuelles (ce mépris perdure, d’ailleurs) et cibles d’une politique officielle d’éradication... Aujourd’hui l’avenir de la langue bretonne (et de beaucoup d’autres langues minoritaires dans le monde entier, en Amérique du Nord pour certaines langues indiennes par exemple) est dans les écoles bilingues, puisque la transmission familiale et parentale a été coupée.


              • Chine (---.---.162.249) 14 août 2006 14:48

                Le chinois pourrait-il supplanter l’anglais un jour ? Alors que les chinois eux-même, comme le reste du monde, mettent le plein-pot sur l’apprentissage de l’anglais.

                Le Français jouit toujours d’un prestige et est de plus en plus enseigné en Chine, en particulier auprès d’étudiants s’apprêtant à aller étudier en France.


                • armoricain (---.---.238.69) 1er mars 2007 16:58

                  Non seulement Nantes est en Bretagne, mais elle a été la première capitale de ce pays, avant Rennes. Par ailleurs, ce ne sont pas « les autonomistes » bretons qui réclament le rattachement à la Bretagne, mais les habitants de Loire-Atlantique eux-mêmes, tous les sondages l’ont amplement prouvé. A celà plusieurs raisons, l’une étant évidemment la sensation d’être coupé de ses attaches pour être inclus dans une soi-disant région, qui n’existe que dans l’esprit de quelques technocrates, les « Pays de Loire ». Une autre étant que la Bretagne, tout le monde connaît, même aux USA ou en Chine, alors que les « Pays de Loire »... essayez de mettre çà sur un produit « régional », vous verrez combien vous en vendrez ! Le désir des habitants de Loire-Atlantique de retrouver leur place dans la Bretagne intégrale (et non pas la Bretagne-croupion de Pétain, puis de De Gaulle...) n’a strictement RIEN à voir avec un désir d’indépendance par rapport à la France. C’est juste de redonner à la Bretagne son intégrité et sa cohérence. La Bretagne est un vieux pays, bien plus vieux que la France, et ses frontières, même virtuelles, n’ont pas à être déplacées selon le bon vouloir des hommes politiques qui eux, ne sont qu’éphèmères.

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