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Accueil du site > Tribune Libre > Ecoles de commerce et fuite des consciences

Ecoles de commerce et fuite des consciences

C’est lorsque j’ai constaté qu’il était difficile de parler de conscience et de principes dans une grande école de commerce sans perdre au moins en partie sa crédibilité et passer pour une personne qui se trouve en dehors des réalités économiques que je me suis mis à m’intéresser aux raisons profondes de ce rejet quasi unanime d’une réflexion éthique associée à l’action dans la sphère économique. En effet, derrière une position « politiquement correcte », qui consisterait au non-rejet catégorique des principes mais à leur exil dans la sphère privée ( dans la vie associative par exemple ), se dessine une opposition qui n’est pas fondée entre une conception pragmatique et efficace de la vie en société et une conception éthique ou spirituelle jugée « stérile » sur le plan de l’action et purement spéculative.

Considérons un argumentaire néolibéral récurrent dans les écoles de commerce qui est directement inspiré de la théorie économique libérale d’Adam Smith et dont l’usage devrait donc se cantonner au secteur économique. Il consiste à soutenir l’idée que si chacun s’abandonne à l’amélioration de son train de vie dans un environnement concurrentiel, cela aboutira sans aucun doute à l’amélioration des conditions de vie de la population dans sa globalité et ira ainsi dans le sens de l’intérêt général.

 

Si cette théorie peut avoir des fondements dans le domaine économique et sous des hypothèses à préciser, rien n’est moins sûr au niveau social où les mécanismes de redistribution sont loin d’être égalitaires et pleinement efficients. Trop de personnes se réfugient aujourd’hui derrière cet argument pour justifier leur choix de vie et ne parviennent pas à l’assumer dans ses fondements matérialistes.

 

Finalement, il semble bien qu’au-delà du niveau d’instruction ou de la position sociale une distinction majeure scinde toute société en deux. Nous avons d’un côté ceux qui veulent réduire leur conscience qu’ils considèrent comme un poids à sa plus petite expression en jugeant que, si elle est inutile en termes d’action, elle peut même limiter la puissance de celui qui s’en encombre et d’un autre côté ceux qui la considèrent comme une force qui va permettre de transcender leurs actions en leur donnant du sens.

 

A la lumière de cette réflexion, penchons-nous sur le monde de l’entreprise. Il semble bien que la question du sens ne soit pas à l’ordre du jour et que la seule finalité dont nous disposions soit la recherche du profit maximal. L’agent économique est ainsi exclusivement jugé sur sa capacité à utiliser les moyens dont il dispose pour atteindre des taux de croissance jugés satisfaisants en pourcentage du chiffre d’affaires (supérieurs à 15 % pour les principaux fonds de pension américains). Si l’on écarte le non-sens économique qui consiste en l’exigence de résultats immédiats évalués essentiellement en terme de croissance de la part de "profanes", et qui se substitue à une évaluation par des professionnels de l’économie des effets sur le long terme qui touchent au développement socioéconomique, montrons que cet état de fait aboutit inévitablement à des résultats qui peuvent être contradictoires dans le sens où ils peuvent aller à l’encontre de l’intérêt général.

 

Intéressons-nous au problème du chômage et des licenciements "sauvages" (qui interviennent lorsque l’entreprise fait des bénéfices) pour mettre en évidence les effets néfastes liés à la marginalisation de la question du sens dans le monde de l’entreprise. Alors que le travail représente une source de revenus, mais surtout une base essentielle à la construction d’un projet de vie pour l’employé, celui-ci ne représente qu’un facteur de production qui se doit d’être rentable pour l’employeur : une simple variable d’ajustement. On pointe ici du doigt le gouffre qui sépare employé et employeur en ce qui concerne la signification et le poids qu’ils accordent à l’emploi. Un fossé qui ne fait que se creuser au vu des évolutions du monde économique qui mettent au premier plan des actionnaires " tout-puissants " totalement coupés des réalités économiques et sociales et qui n’ont qu’une seule exigence : un taux de croissance du chiffre d’affaires d’au moins 15 %.

 

Cet écart est largement dû à la réduction de la question du sens à la recherche du profit maximal et est facteur d’instabilité et de tensions sociales. C’est à la lumière de ce qui vient d’être dit que l’on peut déceler, malgré des efforts récents de sensibilisation à la dimension sociale de toute action économique (qui s’apparentent trop souvent à des phénomènes de modes), des failles dans une formation qui se veut pragmatique et efficace en école de commerce, mais qui néglige le rôle premier des employeurs ou des futurs patrons : proposer au citoyen une activité qui aboutisse à la création d’une valeur ajoutée pour l’ensemble de la société en termes de services ou de produits proposés. Des failles qui contribuent à long terme à la création et au renforcement des fractures sociales qui se fondent sur une incompréhension coupable entre des employeurs qui n’ont jamais ou presque jamais été sensibilisés à la responsabilité sociale et citoyenne qui découle de leurs fonctions et des employés qui ne font que réaliser le peu d’importance qu’on leur accorde et la déshumanisation croissante du travail.

 

Une alternative se présente alors à l’étudiant : soit il se construit par lui-même et réalise par un cheminement personnel les dimensions sociales et citoyennes de son futur métier, soit il demeure dans l’ignorance de l’importance de vivre dans une société moins "fracturée" et donc plus solidaire. Ainsi, il pourra parfaitement se comporter en agent économique et autocentré, mais le citoyen et l’individu en tant qu’il fait partie d’une société se trouvera sans repères et réagira par un renfermement encore plus important dans la sphère privée.

 

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32 réactions à cet article    


  • ZEN ZEN 4 juillet 2007 12:11

    @ L’auteur

    Vous décrivez bien la schizophrénie qui peut atteindre nos « élites », clivés entre deux exigences. Mais la loi du profit à court terme semble malheureusement vite simposer. Jusqu’à quand ?...


    • Surcouf 4 juillet 2007 13:01

      jusqu’au moment où il n’y aura plus assez de ressources naturelles (matières premières) pour satisfaire la gloutenerie de l’économie libérale.:p)


    • ju ju 5 juillet 2007 01:23

      (...) Le moteur de la civilisation industrielle moderne est le gain matériel individuel, reconnu comme légitime et même méritoire, en raison du fait que les vices de l’un font la prospérité de tous comme le dit l’expression. On sait très bien depuis longtemps qu’une société basée sur ce principe finira par se détruire avec le temps. Cette société durera, avec ses souffrances et ses injustices, tant que l’on prétendra que les forces destructices crées par l’homme sont limitées, que la Terre a des ressources inépuisables et que c’est une poubelle sans fond. A ce stade de l’histoire, de deux choses l’une : soit la population prend sa destinée en main et se préoccupe de l’intérêt général, guidée par des valeurs de solidarité, de sympathie et d’altruisme soit s’en sera fini de sa destinée tout court. Tant qu’un groupe sera en position d’autorité dans la société, il mettra en place des politiques qui servent ses intérêts. Mais les conditions de survie, sans parler de justice, exigent une planification rationelle dans l’intérêt de la communauté dans son ensemble, et aujourd’hui cela signifie la communauté mondiale. (...)

      de Noam Chomsky


    • bulu 4 juillet 2007 13:30

      De toute facon, les grandes ecoles (et moins grandes) bac+5 sont faites pour former de bons petits soldats, non ? Des petits soldats tres eduques, bons en maths (critere de selection) et a priori performants dans ce qu’ils font. Ce sont eux qui font tourner le systeme francais, ils assurent la competitivite des grosses entreprises du pays et financent lourdement le systeme social a travers leur travail. Le sacrifice de leurs consciences sur l’hotel du neoliberalisme est utile smiley


      • Ekmek 4 juillet 2007 14:04

        La question est justement de se demander si la recherche de compétitivité et d’efficacité économique impose par définition le « sacrifice » des consciences ou si elle peut être au contraire stimulée par une finalité extra-marchande qui dépasse l’utilitaire pour lui donner du sens à un autre niveau.


      • Anto 4 juillet 2007 15:21

        Bon article merci.

        Mes connaissances en sciences economiques et sociales se limitent au debroussaillage que j’ai recu en guise d’enseignement pendant mon cursus d’inge. Cependant j’en ai surtout retenu la volonte des intervenants de desacraliser cet enseignement. Aussi un des premiers cours fut de montrer a quel point la theorie d’adam Smith ne resistait pas a la confrontation avec la pratique. (Mais cela vient sans doute du fait que je suis specialise dans l’aeronautique)

        J’ai fini mon ecole l’annee derniere et je suis aujourdhui doctorant ayant garde des contacts avec mon ancienne ecole puisque j’y ai fait quelques vacations. Aussi j’ai pu degager un profil basique psychologique des eleves qui a votre instar se sont lances dans un des masteres specialises proposes par l’essec, hec ou l’escp : La plupart voyait cela comme un moyen d’avoir une plue value non negligeable sur leur CV correspondant a une augmentation substantielle de leur salaire a l’embauche. Finalement je pense que l’ambition personnelle prevalait toujours sur un hypothetique bien commun. (notez que je ne les juge pas ni vous non plus, je ne pretend pas en faisant de la recherche travailler pour le bien commun, loin de la)


        • luklamainfroide 4 juillet 2007 16:22

          Pour ma part je pense que tant que l’on restera prisonier d’une logique de profit ,il n’y aura pas de concience qui tiene ! L’économie de marché a je pense atteint ces limites depuis un moment déja elle est devenut destructrice et doit etre remplacé par autre chose une économie de besoin des humains peut etre et une économie du respect de la vie !


          • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 4 juillet 2007 17:06

            Que les entreprises capitalistes, sur fond de despotisme financier anonyme, soient faites pour faire du profit, le plus souvent aux dépens de l’intérêt dit général, et ne sont pas des oeuvres philanthropiques, est une lapalissade. Mais il est bon de la rappeler au moment où on nous rabat le oreilles sur la croissance pour la croissance et le « travailler plus pour gagner plus »

            Que celui qui joue un rôle de responsable dans une telle entreprise doive renoncer à tout ou partie à ses motivations sociétales et politiques, voire simplement humaines en est la conséquence incontestable. Mais le conséquence de cette conséquence est paradoxal : un tel abandon a un prix et ce prix est la démotivation, voire le dégoût de jouer un rôle aussi peu motivant, voire aussi inhumain, sauf à confondre le désir avec celui de s’enrichir toujours plus pour ne rien gagner de ce qui fait sens dans les relations de reconnaissance mutuelle : la coopération et de la solidarité ; ce que certains chantres de l’entreprise appelle, à l’exemple des sports collectifs, l’esprit d’équipe, qu’ils posent comme indispensable à la réussite de l’entreprise, y compris dans sa finalité de création de richesses.

            C’est pourquoi les entreprises les plus prédatrices tentent de surmonter ce paradoxe en se donnant un image citoyenne et en se présentant comme soucieuse des équilibres écologiques, au point que nous assistons à un véritable mode verte que la pub amplifie à l’extrême (BP et sa fleur verte, Shell !) et que des entrepreneurs les plus malins versent dans l’humanitaire pour relégitimer les sur-profits qu’ils ont su accumuler...

            Mais, à mon sens cette image est un hommage que le vice rend à la vertu et cela vaut mieux que rien car cet hommage compte dans le stratégie de l’entreprise : elle introduit dans la logique du profit des considérations humanistes ou écologiques qui ne sont pas seulement des effets de masquages mais aussi des contraintes et donc fait intervenir des logiques d’intérêt général dans la logique du profit elle-même ; et cela d’autant plus que les consommateurs s’organisent et font pression en ce sens (Commerce équitable, normes de santé et écologiques).

            Cette pression ne peut atteindre son but que si, dans la vie politique, sont clairement distinguées les finalités de la politique et celles de l’économie, si donc l’économie est fortement régulée par des impératifs politiques ou sociétaux, au sens grec du terme (ce qui concerne la cité toute entière) et cela, aujourd’hui, sur le plan mondial (les désastres écologiques ne connaissent pas les frontières et l’économie est mondialisée).

            Cette contradiction que vous analysez est aussi celle qui procède d’une confusion entre la politique, la société et l’économie prétendument libérale (mais réellement despotique). Confusion entretenue par un pseudo-libéralisme qui oublie, ce que ne faisait justement pas A. Smith, que l’économie libérale ne peut fonctionner que si les individus s’estiment les uns les autres dans le durée et sont capables de sympathie, c’est à dire non pas de bienveillance, mais de compréhension et de reconnaissance de leurs droits et intérêts légitimes dans un cadre concurrentiel qui les renforce en les rendant nécessaires. (Pour A. Smith l’économie implique nécessairement une morale de l’engagement mutuel à ne pas escroquer l’autre et à prendre en compte ses intérêt pour pouvoir tirer profit soi-même de la transaction).

            Ce que l’on découvre donc dans cette contradiction entre l’intérêt privé et l’intérêt général ou mutuel c’est tout simplement la vraie philosophie économique d’A. Smith, déformée ou tronquée par ses épigones incultes.

            Toute relation humaine est indissociablement morale et politique et ce qui peut être en effet reproché à un pseudo-libéralisme c’est d’oublier qu’il n’y a pas de liberté sans loi, ni considération d’intérêt général et donc sans une puissance publique autonome de la puissance économique pour les faire respecter, voire les imposer, pas plus qu’il n’ y a de sécurité sans justice et police non corrompues. Cela vaut non seulement dans l’intérêt de la politique, mais aussi de l’économie elle-même, car elle vit cette contradiction en elle-même ;

            Ce qui veut dire qu’en refusant la politique, l’économie s’auto-détruit dans la prévarication et la violence sauvage.


            • Claude 4 juillet 2007 17:26

              Bonjour

              money is evil ?

              possible ,c’est le probleme metaphysique que se posent ceux qui n’ont pas besoin de manger ,et peut etre parce qu’ils mangent ont ils deja plus ou moins accepte l’idee qu’apres tout money is not necessary evil . un de nos anciens penseurs n’a t’il pas dit:science sans conscience n’est que ruine de l’ame ,un soupcon de voltaire pour vous convaincre :que peut faire l’esprit lorsque les boyaux crient. On a besoin d’esprit sur ma route Americaine venez me voir

              www.florideconseil.com


              • Inconditionnal 4 juillet 2007 20:34

                @Claude, vous allez malgré vous dans le sens des commentaires. Voltaire était partisan d’un despotisme éclairé ce qui l’a conduit au poste de grand chambellan sous Frédéric II de Prusse.


              • stephanemot stephanemot 4 juillet 2007 18:02

                L’ESSEC a-t-il tant changé depuis mes vertes années ? Vous ne devez pas vous ballader dans les bons couloirs... Dans cette Ecole, la vie associative est au coeur de la formation, ne passez pas à côté... mais visez bien : ceux qui essayent de changer le monde viennent rarement des JE.


                • Ekmek 4 juillet 2007 22:35

                  Je ne cherchais pas à stigmatiser l’ESSEC (qui est plutôt une bonne école avec des cursus originaux : associations mais aussi chaire de management public ou entrepreneur social) mais plutôt à rendre compte d’un schéma de pensée quoi qu’on en dise plutôt dominant dans ce cursus type « Ecole de commerce » et qui renvoie fondamentalement à une peur d’être décroché en termes de performance et de compétitivité dans le monde des affaires : l’efficacité économique exigerait pragmatisme et donc nécessairement un affranchissement vis à vis de la question du sens.


                • stephanemot stephanemot 6 juillet 2007 10:45

                  Le profil Ecole de Commerce demeure effectivement majoritairement plat. C’est aussi lie au parcours des etudiants, plus souvent branches « chiffres » que « lettres ». Plus sensiblement encore au niveau MBA, Admis Sur Titres et Internationaux, l’ecole represente un investissement sur lequel on attend un retour. Par ailleurs, la formation attire logiquement les profils les plus sensibles a l’emulation et la competition.

                  Pour ma part, j’etais plus interesse par l’economie que le commerce a proprement parler. Et a ce titre, le meilleur fonds theorique se trouvait a l’epoque en prepa economique - je conserve de cette periode le souvenir d’un formidable forum de discussions et je ne regrette pas d’avoir refuse la filiere scientifique pour cette voie plus tortueuse mais tellement plus stimulante.


                • benjam 4 juillet 2007 19:48

                  les gens d`ecoles de commerce sont les petits soldats bons en maths, sans conscience, d`un monde tourne vers l`argent, le sAcrifice de leur conscience est peut etre utile... une seule chose a dire : MERCI merci pour tous ceux qui ont pour vocation le management des ONG, organisations a but non lucratifs, associations humanitaires, ceux qui sont passionnes par les ressources humaines car ils aiment vraiment ca, ceux qui veulent utiliser leurs connaissances en « business » pour faire tourner des theatres, des festivals, des collectivites locales, et autres manifestations culturelles. Merci de generaliser de la sorte, de prendre les etudiants d`ecole de commerce comme boucs emissaires, apres la rehabilitation des technocrates d`apres guerre... Entre ces petits soldats du business, les inges boutonneux plus accroches a leurs pcs qu`a la vie reelle, les philosophes gauchos, les universitaires anarcho-crypto-staliniens et j`en passe, la France generalisee fait peine a voir... je suis le premier a deplorer le liberalisme outrancier qu`on peut trouver en ecole de commerce, mais les 53% de Nicolas Sarkozy aux elections ne sont pas le seul fait des etudiants et diplomes d`ecoles de commerce. Ce manque d`education sociale, citoyenne,solidaire, humaniste et empathique est le meme pour tout le monde. mais il est toujours plus aise de montrer du doigt les petits bourgeois, fils de pdg, dans leurs belles ecoles (connaissez vous la proportion d`eleves d`ecoles de commerce qui sortent de DUT, de BTS ou de la fac ? savez vous quelle proportion a fait un emprunt en son nom pour payer ces etudes onereuses ?) que de faire le menage devant sa propre porte. je ne suis pas la pour defendre corps et ame les ecoles de commerce, mais il faut quand meme etre un peu moins manicheens dans ses propos. si tout etait tout noir ou tout blanc, on en serait pas la aujourdhui.


                  • Viv 4 juillet 2007 19:56

                    Bonjour à tous,

                    Je suis étudiant dans une jeune école lilloise qui consiste en un « partenariat » entre une ESC et une école Centrale. Je peux donc cotoyer les deux types de personnes, et je peux vous donner un comparatif : vous allez voir que ça n’est pas totalement hors sujet !

                    Tout d’abord un point commun : ces deux établissements sont très difficilement accessibles... mais pour des des raisons différentes.

                    Le problème est le prix pour l’ESC quand il s’agit de la sélectivité pour l’Ecole Centrale. Nous avons donc deux barrières à l’entrée différentes, qui rend l’une des deux école élitiste sur les compétences, l’autre sur les finances... comment voulez-vous que des élèves provenant quasiment tous d’un milieu relativement bien lotine deviennent pas tous les même au final, en « servant le système » ?

                    Et quand on voit ça, on s’étonne que l’ascenceur social soit considéré comme bloqué !

                    Bureaux des Elèves : (l’association qui organise la vie associative, en gros) ESC= pour les campagnes du BDE ? le budget est de près de 12000€... par liste. Centrale= pour ces même campagnes, un petit 5000€ est un carton ! Pourquoi ? les contacts dans les entreprises : les ESC ont la logique de réseau, pas les futurs ingénieurs. Donc on demande l’appuie d’un ancien pote qui bosse, qui connait quelqu’un qui a un haut poste dans une entreprise, et bling, 3000€ de débloqué pour l’ESC ! On sait que ça donne une bonne image, et on aide les amis de manière relativement intéressée, car on sait qu’ils nous aideront plus tard ! l’ingénieur a du mal sur ce point, et même s’il a la logique de réseau, son entourage ne l’a pas... donc il galère de toute manière, et gagne son pactole à coups d’ensachage et de ptits arrangements !

                    Voila au niveau des moyens. Je ne parlerais pas des mentalités, même si je soutiens l’auteur dans la majorité de ce qu’il dit.

                    ++


                    • jako jako 4 juillet 2007 20:44

                      Merci de ce témoignage live , je sais que dans notre entreprise nous avons les deux profiles (grande ecole et normale ecole) surtout en commerce et la gagnant n’est pas du tout celui que l’on croit l’ecole d’origine c’est une sorte de bizutage le resultat c’est sur le terrain et pour un commercial en particulier le contact humain en symbiose avec celui du « client »


                    • benjam 4 juillet 2007 22:18

                      hum, je ne suis pas trop d`accord encore une fois... le systeme des classes preparatoires est le meme entre les ecoles d`ingenieurs et celles de commerce. la selection est donc la meme. apres il y a la question du prix de la scolarite. bien sur, l`ecole de commerce est tres chere, mais lorsque vous avez passe le cap de la prepa,que l`ecole est integree, les banques vous ouvrent les bras pour vous faire un bon taux d`emprunt. je parle en connaissance de cause.(et finalement, est ce que la prepa est gratuite ?non. quelle qu`elle soit, elle coute chere) mais au fait, pourquoi les ecoles d`ingenieurs sont gratuites alors que les ecoles de commerce sont payantes ? pour le savoir il faut, me semble-t-il, remonter au XIXeme siecle (ahhh souvenirs de prepa...):a cette epoque il n`y avait pas d`ecole de commerce mais avec la seconde revolution industrielle, les Francais se sont rendus compte de leur retard sur leurs voisins Allemands. En Allemagne, il y avait des ecoles specialisees en ingenierie, en partenariats avec les gros Konzern du pays. La France a copie le modele et a cree les ecoles d`ingenieurs, gratuites, car subventionnees par l`Etat. Les ecoles de commerce sont arrivees, pour les premieres, au debut du XXeme siecle en France. Tres vite, il y a eu les premieres crises eco, et les subventions d`Etat ont ete arretees. Pour subsister, ces ecoles sont devenues privees, donc payantes. A terme, vu l`ambiance actuelle, il ne serait pas etonnant de voir les ecoles d`inges acquerir le meme statut que les ecoles de commerce.

                      Et puis on ne va quand meme pas reprocher aux gens d`ecoles de commerce d`avoir une logique de reseau dans la vie associative ou professionnelle...est ce qu`on reproche aux ingenieurs d`avoir une logique scientifique ?

                      ecole d`inge ou de commerce, pour moi la logique est la meme, seul le domaine d`etude change. apres, pour certains la scolarite est gratuite, pour d`autres non. mais la vraie question, celle de l`ascenseur social, se pose bien avant d`integrer une ecole a bac+2, car meme si la prepa est ’gratuite’, quel est le pourcentage d`etudiants venant de classes defavorisees ? pourquoi sont ils si peu nombreux alors que la scolarite est gratuite, elle aussi, jusque la ? alors arretons de nous prendre le chou sur les differences de cursus, et reflechissons a ce qu`il faut faire pour qu`il n`y ait pas que des enfants d`ingenieurs en ecoles d`ingenieurs et que des enfants de businessmen en ecole de commerce.


                    • Viv 4 juillet 2007 23:01

                      tu as malheureusement raison concernant le cout des études : on tend vers un système tout privé, et c’est encore les classes les moins favorisées qui vont galérer !

                      concernant le prêt, je suis en école publique, et j’ai un prêt de 10000€ à rembourser, car mes parents n’avaient pas les moyens de me financer. C’est déjà une grosse charge pour commencer la vie, alors que je suis dans une école publique !

                      Je n’aurais pu me permettre de choisir une école de commerce, à déjà au moins 5000€ de frais de scolarité par ans, en plus de ces frais de vie... et nombreux sont les jeunes dont les parents ne sont ni cadres ni de professions libérales qui auraient pu se l’offrir ! (je n’ai rien contre ces professions, j’en serais certainement d’ici quelques années...)

                      Même avec un prêt avantageux, ça ferait toujours ça à rembourser dès le début.

                      Le système des classes préparatoires semble plus dûr au niveau de l’école d’ingé. Je dis ça en ayant pratiqué les matières à la fois de l’ingénierie et du commerce. Maintenant les quantités de travail peuvent être les mêmes... et je n’ai pas la science infuse non plus, je peux très bien me tromper ! mais ce que je ressens c’est que l’école de commerce demande plus d’argent que de capacités, quand pour l’école d’ingénieur les capacités suffisent.

                      Concernant le réseau, je ne le reproche pas, c’est une bonne idée ! enfin, disons plutôt que c’est une méthode comme une autre pour se payer des crêpes, imprimer des papiers et les scotcher partout, financer un open bar à 15€ l’entrée, un voyage a Barcelone et des jeux gonflables pour que les nenfants de 20 ans puissent faire mumuse... (là c’est purement personnel, je préfère les centraliens qui lèvent des fonds plus utilement !)

                      bref, pour arriver en école de commerce, pour faire partie de « l’élite », mieux vaut avoir été « aidé » dans la vie, très aidé !

                      ++


                    • benjam 5 juillet 2007 00:12

                      je suis bien d`accord avec ta conclusion. les etudes superieures, gratuites ou pas, ne sont pas accessibles a tous. apres ne t`y trompe pas, que ce soit en ecole d`inge ou de commerce, certains levent de l`argent pour faire mumuse et se mettre des bitures, d`autres pour de vraies raisons, humanitaires, artistiques ou autres...


                    • jako jako 4 juillet 2007 20:28

                      exemple concret : mon entreprise hollandaise a des actionnaires qui exigent cette année un profit de 3% nous sommes à 2% donc seule solution tailler dans les charges car le marché ne bouge pas lui donc supression de tas d’avantages de l’age d’or (mutuelle rtt primes d’ancienneté etc.......) on arrivera bientot au niveau de l’angleterre.... mais le probléme est : la dedant ou est la consommation ? les gens adaptent leur budget et donc restraignent les non urgences (tourisme restos kilometres etc) donc ?


                      • ZeusIrae 4 juillet 2007 22:46

                        L’article est à coté de la plaque.Dans l’ideologie libéral,il n’y a pas besoin de conscience.C’est toute la beauté du système qui fait du vice(la cupidité)une vertu et abouti tout de même à une situation acceptable voir bonne.

                        Pensez à l’interdiction de l’usure par l’Eglise et ses resultats sur l’activité economique.Vouloir moraliser l’economie c’est la condamner à péricliter.


                        • Ekmek 4 juillet 2007 23:49

                          Ce n’est pas parcequ’il est hors de propos de chercher à imposer une finalité morale à l’activité économique (je suis d’accord pour l’exemple de l’Eglise) que toute décision économique doit s’affranchir de la prise en compte de ses conséquences éthiques, sociales ou environnementales. Il vaut mieux éviter l’angélisme néolibéral qui consiste à fermer les yeux sur les effets pervers dévastateurs de l’ultralibéralisme (qui transformerait le vice en vertu...).


                        • benjam 4 juillet 2007 23:51

                          ce commentaire pique les yeux....on devrait donc accepter de vivre ds un monde sans morale sous pretexte que ds la theorie on devrait arriver a qq chose d`acceptable ? ahhh....si seulement A. Smith pouvait avoir raison...on en seraient tous ravis je pense... mais si ca marche pas, c`est peut etre que la seule dimension economique n`est pas sufffisante pr tenter de comprendre comment tout cela fonctionne. je n`ai pas de reponse q donner, mais je ne peux pas me resoudre a accepter ce commentaire smiley


                        • ddacoudre ddacoudre 5 juillet 2007 00:29

                          Zeusirae Bonjour. Ce qui fait la différence supposé entre l’animalité des autres espèces et l’homo sapiens sapiens en voie d’hominisation est justement la conscience. Les autres cas supposés manquer de conscience sont les serials killers. La théorie de Jean marie Albertini ne va pas jusqu’à dire qu’il ne faut pas de conscience dans l’économie, ce serai plutôt l’inverse dans son éloge de la rareté. Cordialement.


                        • Atlantis Atlantis 5 juillet 2007 10:52

                          « le secteur de l’économie sociale et solidaire. » Tout est dit. Merci.

                          (ce genre de formule devrait interloquer tout le monde mais non, décidément, les gens ne réfléchissent pas)


                        • ZeusIrae 5 juillet 2007 02:02

                          « toute décision économique doit s’affranchir de la prise en compte de ses conséquences éthiques, sociales ou environnementales »

                          Tout à fait,mais ces conséquences peuvent être appreciées d’un point de vue économique.On peut calculer leur coût financier .Et les actionnaires d’une entreprise peuvent comprendre que c’est dans leur intérêt bien compris de limiter les conséquences négatives de leurs activités.

                          Mais à titre personnel(car je ne suis qu’un béotien),je reste très hostile à la moralisation.L’enfer est pavé de bonnes intentions. Par exemple, « les licenciements sauvages »,peut être s’inscrivent ils dans dans une stratégie de l’entreprise pour réagir à des changements anticipés sur le marché.Alors ne serait-il pas nocifs à terme en l’empêcher de procéder à des ajustement nécessaires pendant qu’il est encore le temps ?Je pense par exemple au cas de Pfizer.

                          L’objectif d’une entreprise est de faire des profits pour ses propriétaires.Elle agit dans un cadre économique,social et légal qui est largement indépendant d’elle(encore qu’il existe certainement des retroactions). On ne peut pas les juger sur des critères moraux, cela n’a pas de sens.Soit elles violent la loi et sont sanctionnées ou elles la respectent et sont libres d’agir à leur guise dans les limites du cadre. Mais il faut toujours garder à l’esprit que plus le cadre est restreint plus le risque d’étouffement est élevé.Il faut donc trouver un équilibre en gardant à l’esprit que l’entreprise à ses propres objectifs:Elle ne licencie pas pour le plaisir,les contraintes légales en matières de protection de l’environnement augmente ses coûts,etc.

                          Or l’entreprise est le noyau de notre économie,de la boulangerie en allant jusqu’à la multinational.Si la familles et la cellule de base de la société, alors je crois qu’on peut dire que l’entreprise est la cellule de base de l’économie.Sans elle,pas d’emploi(à moins que vous soyez pour la collectivisation mais on connait les splendides résultats soviétiques en matière d’environnement)donc prudence.

                          Cela signifie pas que l’on doit renoncer à toute contraintes et exigences légales(j’insiste sur l’adjectif), juste que ,comme dans tout domaine,l’enfer est pavé de bonnes intentions et qu’une mesure aura toujours des effets difficiles à prévoir.

                          J’ajouterais qu’une entreprise est forcement amoral, ce sont les individus qui composent l’organisme qui ont un sens moral.Une entreprise ne trahis pas,elle ne tue pas,ce sont les individus.Si un PDG licenciait 1000 personnes pour en retirer un avantage personnel,ce serait immoral mais si ce dernier le fait dans l’intérêt de l’entreprise comment cela pourrait-il être immoral ?Après tout,notre PDG ne le fait pas dans son intérêt propre mais dans celui d’une entité abstraite,il peut même dire pour sa défense qu’en licenciant 1000 personnes il protègent des emplois à venir.

                          On peut discuter de la validité du raisonnement(et de ses merveilleuses implications juridiques)mais la réponse n’est en tout cas pas évidente.


                          • ZEN ZEN 5 juillet 2007 08:39

                            Zeus Irae, bonjour

                            « J’ajouterais qu’une entreprise est forcement amoral, ce sont les individus qui composent l’organisme qui ont un sens moral.Une entreprise ne trahis pas,elle ne tue pas,ce sont les individus... »

                            En partie d’accord avec vous.Le fonctionnement de l’entreprise a sa logique propre, dans le cadre d’un système (une certaine forme de capitalisme,de contraintes en tous genres:concurrence,etc..- elle doit se développer ou mourir- et un certaine cadre légal à un moment donné, dans un pays donné..). Cela c’est sa nécessité interne.

                            Mais si la morale(et surtout le moralisme) est inadaptée et de toutes façons inefficace, on peut tomber d’accord sur le fait que des critéres politiques sont tout à fait pertinents et nécesssaires pour juger le système lui-même.

                            Des repères déjà anciens comme celle du « bien commun » (Aristote), de « l’intérêt général »(Rousseau) (incluant des valeurs de solidarité , de justice distributive)..restent des socles solides et indispensables pour apprécier un mode de production, une répartition des richesses ,des failles législatives poussant des entreprises au pires pirateries (affaire Enron, paradis fiscaux...). Et l’indignation est un bon levier pour faire prendre conscience de disfonctionnements parfois autodestructeurs et socialement ruineux du capitalisme hautement financier et court-termiste dans lequel nous évoluons , et entrainer une modification de la législation et des contrôles, un changement de la donne.

                            Si on s’en tient aux lois seules, il faut reconnaître leurs limites et parfois leur injustice, consacrant des rapports de force..

                            Et qu’est-ce qui fait évoluer le droit dans le bon sens sinon certaines valeurs morales de base.L’abolition du travail des enfants,l’interdiction des comptes truqués, de la constitution de cartels, la décence des salaires, la nécessité d’un temps de repos, etc...découlent in fine de prises de concience morales (éthiques, si vous voulez)à un moment donné, dans une période donnée..Les nouvelles règles environnementales à l’usage de certaines branches d’industrie ne sont-elles pas là pour préserver notre avenir commun,la vie tout simplement ? Quelle notion morale de base est plus fondamentale ?

                            Cordialement


                            • stephanemot stephanemot 6 juillet 2007 10:58

                              Bonjour Zen,

                              J’emets egalement des reserves sur le caractere necessairement amoral d’une entreprise.

                              Entreprendre est deja une demarche positive. Une distinction doit ensuite etre faite au niveau du but de l’entreprise : lucratif ou non. Enfin, le caractere « citoyen » d’une entreprise devient de plus en plus central dans la communication mais surtout dans les actes.

                              La necessite de moraliser la vie economique a deja ete integree par la plupart des societes. Mais au-dela du management, c’est au niveau de l’actionnariat que l’essentiel se dessine. Dis moi qui te detiens, je te dirai qui tu es.


                            • ZeusIrae 5 juillet 2007 11:09

                              Tout à fait d’accord mais il ne faut pas se leurrer.Cela a des conséquences négatives à court terme(voir à long terme,vous connaissez le discours ambiant sur la protection social en France).

                              Par exemple,le développement économique de la Chine n’est possible qu’au prix d’immense sacrifice sociaux et écologique.Mais il semble impossible trouver une solution alternative.Imposer nos normes environnementales et sociales aux mines de charbon chinoise serait sans doute les condamner à la fermeture.C’est, en fin de compte, une question de priorité.

                              Enfin,vous parlez de « bien commun » et « d’intérêt général ».C’est l’État qui en définissant le cadre légal, est le gardiens de ce « bien commun ».Or dans l’article,l’auteur semble vouloir une moralisation des acteurs de la vie économiques(puisqu’il parle des étudiants en école de commerce).C’est à mon avis une mauvaise idée.Ainsi,la mode des activités caritatives des entreprises parait assez peu compatible avec l’impératif de performance économique.Cela pourrait amener à terme une confusion nocive entre ce qui est du domaine de l’intérêt et celui de la charité[chrétienne](remarquez que les deux ont certainement des liens,se serait illusoire de vouloir les séparer complètement).


                              • ZEN ZEN 5 juillet 2007 11:38

                                @ Z Irae

                                « Ainsi,la mode des activités caritatives des entreprises parait assez peu compatible avec l’impératif de performance économique. »

                                Je ne crois pas. Les fondations, dons,oeuvres, etc..sont pour les grandes entreprises la plupart du temps des sortes de tremplin publicitaires...un façon habile et souvent cynique de forger une image attracive, rassurante, édifiante..on fait aussi dans l’écologie,les produits dits bio...Du marketing.Pour un business plus efficace.

                                Deux petits ouvrages là-dessus : Keith Dixon : « Les évangélistes du marché »

                                Frédric Lordon :« Et la vertu sauvera le monde »


                              • caramico 5 juillet 2007 11:28

                                A quand des écoles d’acheteurs, et non pas de vendeurs. Ces derniers dépendent des premiers.


                                • yann 29 décembre 2007 23:33

                                  Je souhaiterais ajouter une pierre à l’edifice de cette discussion qui ne me semble malheureusement plus veritablement d’actualité... « Finalement, il semble bien qu’au-delà du niveau d’instruction ou de la position sociale une distinction majeure scinde toute société en deux. Nous avons d’un côté ceux qui veulent réduire leur conscience qu’ils considèrent comme un poids à sa plus petite expression en jugeant que, si elle est inutile en termes d’action, elle peut même limiter la puissance de celui qui s’en encombre et d’un autre côté ceux qui la considèrent comme une force qui va permettre de transcender leurs actions en leur donnant du sens. » Pour commencer, je souhaite m’attarder sur cet élement de l’argumentaire en y incorporant un peu de sociologie : Ici est employé le terme quelque peu galvaudé de position sociale. Si on se réfère à l’acception bourdieusienne (ou bourdivine pour certains de ces contradicteurs)de ce terme, il convient avant toute chose de rappeler que le niveau d’instruction fait partie des critères d’évaluation « topographique » de ladite position. Pour autant, ce que Bourdieu enseigne est avant tout une mise en évidence des intérêts infraconscients que tel individu aura à defendre ou à combattre une situation sociale suivant sa propre position sociale. Il me semble un peu reducteur de presenter d’un côté ceux qui VEULENT reduire leur conscience et de l’autre, ceux qui la CONSIDERENT comme une force... Il me semblerait plus judicieux de présenter cette « fracture » comme distinguant ceux qui ont intérêt à ne pas se poser ce type de question et de l’autre ceux qui ont intérêt au contraire à se le poser. S’il me semble capital de condamner l’angélisme néolibéral (rapprocher ces deux termes me brûle les doigts)il me semble aussi important de questionner les intérêts inhérents à la critique des modèles établis. Si les arguments évoqués me touchent et me convainquent, c’est que ce qu’a été ma vie jusqu’alors m’a conduit à une position sociale où il est de bon ton de penser que les fractures sont à combler et qu’une approche ethique est le meilleur moyen d’y parvenir (étant actuellement dans une grande école, je ne peux qu’être sensible à ce que les psy nomment une « dissonance cognitive »). Pour justifier mon point de vue (inévitablement influencé par ma position sociale, cela va de soi) sur l’obsolescence de cette problématique, je n’évoquerai que deux auteurs qui ont particulièrement chamboulé ma perception de l’ampleur des problèmes contemporains : Gunther Anders et Jean Pierre Dupuy qui, à 40 ans d’intervalles et sans avoir connu de parcours similaires en sont parvenus à la même conclusion : Il n’est plus lieu de lutter contre la finitude de l’homme mais bien contre celle de l’espece humaine dans son ensemble. Afin de ne pas passer pour un mystique ou pîre un écolo rigolo, je vous renvoie aux CVs respectifs de ces deux auteurs qui, du fait de leurs positions sociales respectives disposeront d’une légitimité plus grande pour présenter leurs arguments et de ce fait pour (je l’espere) vous faire douter. Bien à vous, Yann

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Ekmek


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