Education et illétrisme : après les heures de cours obligatoires
J’ai envie de vous livrer aujourd’hui une interrogation que je me pose tous les jours depuis le début de la scolarisation de mes deux enfants, actuellement en primaire et au collège.
La solution pour contrer le taux d’’illétrisme galopant ne serait-elle pas que ces fameuses heures de cours obligatoires, qui occupent déjà la majorité de la journée de nos enfants et adolescents, soient justement suffisantes qualitativement pour que l’on n’ait pas à travailler de nouveau le soir à la maison ?
Je ne connais pas le pourcentage de parents ne pouvant pas s’investir dans des devoirs, les travailleurs, ceux qui n’en ont pas les capacités ou le temps. En tout cas, il avait été question à un moment de supprimer les devoirs à la maison. Après tout, nous, travailleurs, nous demande-t-on de réviser ce que nous avons fait dans la journée ?
Après la journée d’école et de travail commence une seconde demi-journée : celle des devoirs. Lourde pour les parents et les enfants.
Il est vrai qu’il est important que les parents s’intéressent à ce que font les enfants à l’école, mais n’a-t-on rien trouvé de mieux pour cela que les fameux "devoirs et leçons" ? Un simple dialogue entre l’enfant et les parents lors du repas du soir suffirait, et la petite question anodine, mais importante "alors qu’as-tu fait d’intéressant aujourd’hui, raconte ta journée", me semble bien plus importante que d’effectuer des exercices fastidieux et rébarbatifs. ?
D’autre part, les enfants ont également envie le soir de se livrer à d’autres activités : sport, musique, repos, socialisation, etc. Certes, ce n’est pas bon qu’ils traînent dans la rue, mais de toute façon, ce n’est pas le travail donné à faire à la maison qui retient ceux qui ne peuvent ou ne veulent y rester le soir ?
De toute façon, je ne m’explique toujours pas comment une journée d’école de 8 h 30 à 16 h 30 n’est pas suffisante pour faire assimiler un programme qui ne semble pas terrifiant ?
Les réponses sont, en vrac, mais vous pourrez sûrement m’en donner bien d’autres : classes surchargées, moyens insuffisants, démotivation des enseignants, voire absentéisme, formation insuffisante, inspections et notations des profs quasi inexistante. D’autre part, difficulté à gérer le temps et les cas difficiles sans l’aide de ces fameux psychologues toujours absents de l’école, etc. ; et ce qui en résulte : démotivation des élèves, difficultés à se concentrer, à ne pas perturber le déroulement de la classe ?
L’enseignant exerce un métier qui n’est plus reconnu par la société, il est seul face à sa classe, tout-puissant et démuni. Il n’est ni managé, ni coaché, ni encouragé, ni valorisé comme le serait tout employé d’une entreprise dont on souhaiterait qu’il atteigne une certaine performance dans son travail.
L’investissement dans l’éducation est pourtant pour toute société le meilleur moyen de gérer la violence, les problèmes d’exclusion, de marginalisation, etc. ce que l’on retire d’un côté, on le paye de l’autre ?
Les orthophonistes, CMPP et autres psychologies payés par la Sécu récupèrent de gros problèmes d’élèves en difficulté, ne pouvant s’adapter au système actuel.
Certes l’Education nationale ne peut se substituer aux parents. Mais n’a-t-elle pas une obligation de résultat minimum en termes d’alphabétisation et d’éducation ? Le terme "éducation" nationale serait-il usurpé ?
Que penser de ce taux d’illétrisme alarmant ? Un enfant qui passe la plupart de son temps d’enfance à l’école primaire et qui en sort sans savoir lire et écrire, ou très mal, a-t-il donc perdu la totalité de son temps ? (Je ne totaliserais pas le nombre d’heures de cours passés durant ces années de primaire, ce serait déprimant) ? Au collège, les profs sont d’accord pour affirmer qu’en une heure de cours, un quart d’heure est effectivement consacré à l’apprentissage de la matière enseignée ?
Alors, tout comme lorsque j’étais étudiante, je me révolte. Allons-nous à l’école, au collège, puis au lycée pour perdre les trois quarts de notre temps ? Ce temps ne pourrait-il être mieux employé ? Ce principe est-il immuable ? Comment intéresser des élèves, parfois déjà eux-mêmes dans des situations difficiles, dans un tel contexte ? Le système actuel est-il fait pour les intéresser à ce qu’ils apprennent, ou pour les en dégoûter ?
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