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Accueil du site > Tribune Libre > Élue Présidente du Chili avec 23,79% de l’électorat

Élue Présidente du Chili avec 23,79% de l’électorat

Cette information n’a pas fait la UNE de nos journaux ni des bulletins de nouvelles de nos réseaux nationaux et internationaux d’information. Ces derniers nous ont plutôt parlé d’une victoire éclatante de Michelle Bachelet, saluée avec enthousiasme par les principaux chefs d’État d’Amérique et d’Europe.

La version officielle d’AFP a été reprise par l’ensemble de nos médias :

« La socialiste Michelle Bachelet a largement remporté dimanche l'élection présidentielle au Chili devant la conservatrice Evelyn Matthei.  »

Il est frappant qu’ils insistent pour la présenter comme « socialiste » et préciser qu’elle est « largement victorieuse ». On vante ses vertus et son charisme et surtout l’amour indéfectible du peuple chilien à son endroit.

« Grande favorite, Michelle Bachelet, 62 ans, médecin de formation et première femme élue à la tête d'un pays sud-américain en 2006, ont confirmé les pronostics qui lui promettaient une victoire très confortable. »

Il est intéressant de noter que son socialisme ne la rend pas suspecte ni dangereuse pour l’avenir du régime en place. Elle n’est ni un Chavez, ni un Correa, ni un Evo Morales. Tout au contraire, son socialisme est comme quelque chose de rassurant et, à n’en pas douter, ce qui en fait une présidente si aimée par son peuple, Washington et ses alliés.

Que faut-il donc penser de ce socialisme dont s’étiquette Michelle Bachelet ? Est-il de même nature que celui dont se drape François Hollande, président de France ? Nous savons que le socialisme de ce dernier fait la joie de Washington et d’Israël. Par contre, les Français, si on se fit aux derniers sondages, ne semblent pas trop s’en accommoder avec 74 % d’insatisfaits.

Je pense que le socialisme de Michelle Bachelet s’inspire plutôt de celui de Ricardo Lagos, président socialiste du Chili, de 2000 à 2006. C’est ce dernier qui l‘initia aux fonctions ministérielles et qui en fut, pour ainsi dire, son mentor.

Je tire cette conclusion de deux faits qui illustrent le type de socialisme dont s’enveloppe Ricardo Lagos. Le premier se réfère à ses six années de présidence durant lesquelles il a maintenu, pour l’essentiel, les mêmes politiques néolibérales du dictateur Pinochet. Il n’y a eu aucune initiative de nature à modifier le régime hérité de Pinochet. Le deuxième fait vient des sympathies de Ricardo Lagos pour le Forum 2000, créé à la fin des années 1990 pour lutter contre le communisme et promouvoir la démocratie telle qu’incarnée en Amérique et en Europe par les gouvernements néolibéraux. Une initiative prise en l’honneur de Václav Havel, farouche adversaire du communisme de l’époque et promoteur de la démocratie néolibérale. Lors du Forum 2000, tenu à Prague en octobre 2007Ricardo Lagos figure sur la liste des membres participants. D’ailleurs, les participants qui figurent sur cette liste donnent une idée des orientations de ce Forum. 

Je vous invite à consulter cette liste ici. Vous y noterez, entre autres, la présence de Madeleine Albright, Secrétaire d’État des É.-U. et de Paul Wolfowitz, président de la Banque des États-Unis.

Comme anecdote, je me permets de rappeler qu’à cette occasion, il y eut une rencontre secrète d’un comité restreint, formé, entre autres, par les deux personnages plus haut cités ainsi que par Michaël Jean, alors Gouverneure générale du Canada et de deux représentants de l’opposition vénézuélienne. Le but recherché de cette rencontre n’était rien de moins que la coordination du sabotage planifié du référendum qu’Hugo Chavez avait convoqué pour le 2 décembre 2007. Il s’agissait, entre autres, d’éliminer la clause limitant à deux mandats l’élection d’un même candidat à la présidentielle. Pour des promoteurs de la démocratie, ce n’était pas ce qu’il y avait de mieux à faire.

Pour revenir au point central de notre réflexion, je pense que cette influence de Ricardo Lagos sur Michelle Bachelet peut se mesurer à la lumière de son premier mandat à la présidence du Chili. Tout comme Lagos, elle s'en est tenue à des politiques néolibérales et elle a pris bien garde d’innover dans le sens d’un authentique socialisme comme le firent ChavezMoralesCorrea.

Il faut bien se rappeler que dans son premier mandat, elle n’a jamais été une alliée convaincue d’Hugo Chavez. Je me souviens, qu'à cette époque, la presse nationale chilienne était ouvertement anti-Chavez et le canal telesurtv.net du Venezuela n’était pas accessible depuis le Chili. Il y avait un mur du silence et une désinformation qui n’avaient pas leurs contreparties. Pourtant le Chili vivait sous le régime d'une Présidente qui se disait socialiste.

À ceci s’ajoute cet autre fait. En tant que présidente pro temporelle d’UNASUR, elle avait reçu, en mars 2009, le vice-président des États-Unis en compagnie de quelques membres d'UNASUR, sans y inviter certains autres qui auraient souhaité y participer. Ainsi, Hugo Chavez, Evo Morales et Rafael Correa, fer de lance du socialisme du XXIe siècle et membres importants d’UNASUR, n'eurent pas cette opportunité de participer à cette rencontre.

Que dire maintenant du comportement qu'elle eut, en tant que présidente du XVIIe Sommet ibéro-américain, réalisé au Chili en novembre 2007, lorsque le roi Juan Carlos d'Espagne interrompit Chavez en lui disant de se la fermer. Michelle Bachelet, en tant que présidente de cette rencontre qui réunissait 22 représentants de pays de l'Amérique latine, se garda bien de le rappeler à l’ordre l en lui rappelant que les les pays de l'Amérique latine ne sont plus des colonies d'Espagne et qu'ils doivent être respectés ainsi que leurs présidents. Il n'en fut rien. Il faut lire le commentaire qu'en a fait Salim Lamrani sur le Réseau Voltaire.

Cette amitié qu'elle déclare pour Hugo Chavez s'est faite bien discrète lors de son décès. À ce que je sache, elle maintint un mutisme complet. Pourtant, n'avaient-ils pas collaborer pendant quatre ans à l'intégration de l'Amérique du sud et là la promotion d'une société plus juste et plus indépendante ? Mes recherches sur google n'ont donné aucun signe de sa part au moment du décès d'Hugo Chavez.

C’est cette même Michelle Bachelet, avec en plus quelques années passées dans les milieux politiques de New York et de Washington, qui est revenue au Chili pour y être élue présidente. Sa candidature avait été annoncée longtemps à l’avance par les médias internationaux. Elle était devenue la candidate incontournable, aimée de son peuple et bien soutenue par Washington et ses nombreux conseillers.

D’ailleurs, elle put compter sur la présence de personnalités hautement qualifiées pour la conseiller dans l’élaboration de son programme électorale. Dans un article ( en espagnol) fort intéressant que m'avait refilé mon ami Serge Charbonneau, Ernesto Camona, nous présentent les personnes qui formèrent son commando de campagne électorale. Ils ont tous en commun une adhésion ferme au dogme de l’idéologie néo-libérale.

Pas surprenant, qu’à peine connus les résultats de son élection, qu’elle donne une conférence de presse pour parler, cette fois, de ses priorités internationales. Ce thème n'avait été qu'effleuré lors de la campagne électorale. Elle le remet tout d'un coup à la première place de ses préoccupations. Elle aura attendu les résultats confirmant sa victoire pour s’ouvrir sur le sujet, dont celui auquel elle va accorder une importance de premier plan, à savoir l'Alliance du Pacifique. Nous savons que cette Alliance du Pacifique est soutenue et encouragée par Washington pour contrer l’ALBA, cette autre alliance, créée comme alternative au Traité de libre-échange des Amériques, qui fut rejeté par les pays de l’Amérique latine, en 2005, lors du Sommet des Amériques à Mar de Plata, Argentine.

Il n’y a pas de doute dans mon esprit que Michelle Bachelet, la nouvelle présidente du Chili avec 23,79 % de l’électorat chilien saura représenter les intérêts du néo-libéralisme et qu’elle aura ses entrées assurées à la Maison Blanche. Elle les avait déjà avec Bush et Obama lors de son premier mandat. Une alliée inconditionnelle de Washington pour contrer les politiques des pays émergents de l’Amérique latine et contrer la montée des pays de l'ALBA.

Si le club des pays qui font du néolibéralisme le fondement de leurs politiques se réjouit autant de l’arrivée au pouvoir de la « socialiste » Michelle Bachelet, c’est qu’il y a anguille sous roche. La variété des partis politiques intégrant la Nouvelle concertation lui sera d’un secours précieux pour justifier qu’elle ne peut donner suite à telle ou telle promesse, les dissensions au sein de la Concertation ne lui permettant pas d’aller plus loin. Il suffit de voir l’éventail idéologique de cette nouvelle majorité de centre-gauche, composée du Parti Démocrate Chrétien (PDC), du Parti Pour la Démocratie (PPD), du Parti Socialiste (PS), du Parti Radical Social Démocrate (PRSD), du Parti Communiste du Chili (PCCh), du Mouvement vers le Socialisme (MAS) et de la Gauche Citoyenne (IC).

Avec ces 23,79 % de l’électorat chilien qui ont voté pour elle, ce système démocratique, tel que l’aime Washington, lui permettra de diriger le pays avec toute l’autorité de la charge. Les 76,21 % qui n’ont pas voté pour elle devront accepter qu’elle dispose de l’autorité voulue pour parler et agir en leur nom. N’a-t-elle pas été élue avec une forte majorité ? Un peu plus, c’eut été, selon certains commentateurs, un véritable plébiscite.

Deux dossiers importants donneront l’heure juste de ses véritables orientations politiques : la mise en place d’une constituante pour une véritable constitution du peuple pour le peuple et le financement universel de l’éducation pour tous et pour toutes. Deux promesses incontournables de sa campagne électorale. Encore là, les diverses composantes de la Nouvelle concertation n'arriveront pas à s'entendre et le tout se ramènera à quelques modification cosmétiques. Il en sera de même pour l'Éducation où les conditions économiques ne permettront d'y donner suite , si ce n'est que par étape...

Je souhaiterais me tromper sur toute la ligne, mais....

Oscar Fortin

Québec, le 26 décembre 2013

 

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42 réactions à cet article    


  • jako jako 26 décembre 2013 12:16

    bonjour Mr Fortin, effectivement c’est très curieux. Par contre pour les 24% de l’electorat, c’est le cas aussi pour NS et FH


    • oscar fortin oscar fortin 26 décembre 2013 14:47

      @Jako : C’est également le cas de notre premier ministre du Canada qui gouverne le pays en maître absolu avec moins de 25% de l’électorat canadien. 


      Ce n’est pas toutefois pas le cas des pays émergents qui sont portés par la démocratie participative, cette démocratie du peuple pour le peuple et que Washington et les oligarchies n’aiment vraiment pas du tout. Je vous réfère à mon article sur la démocratie des grands et des puissants où je mets en relief ce qui se passe dans les démocraties participatives.


      Bonne journée et Bonne et Heureuse Année 2014 

    • jako jako 26 décembre 2013 14:59

      Je vous remercie pour vos voeux et vous souhaite également une bonne et heureuse nouvelle année.


    • Luc le Raz Luc le Raz 26 décembre 2013 16:23

      « Par contre pour les 24% de l’electorat, c’est le cas aussi pour NS et FH » Que dire alors de Frédéric Lefebvre, élu député, avec un peu plus de 50% de 17% de l’électorat ? smiley
      Je souhaite que 2014 vous soit 100% bonne !


    • oscar fortin oscar fortin 26 décembre 2013 18:09

      Rien de spécial a rajouter. Le diviser pour régner est de toujours un moyen pour se tailler une place de domination. La démocratie, demeure pour les oligarchie et l’empire un slogan utile pour mieux tromper et régner. 


      Bonne année à vous et à tous les vôtres... L’information alternative doit poursuivre sa voie et provoquer les consciences encore endormies.



    • La mouche du coche La mouche du coche 27 décembre 2013 09:29

      Pas de démocratie sans tirage au sort.  smiley


    • izarn izarn 29 décembre 2013 16:22

      Si on considère qu’en plus Hollande a participé à des primaires, sa légitimité est encore plus faible que ses 28%...Ca devrait faire du 16%...Comme certains sondages...
      Bien entendu il en est de meme pour Barak Obama contre Hillary Clinton....
      C’est un coup classique dans nos démocratie que de faire une sélèction genre Coupe du Monde pour faire parvenir celui quia été désigné à l’avance.

      C’est pas nouveau, c’était la méthode en URSS....De la base au sommet.
      Alors Bachelet : Rien de nouveau sous le soleil.


    • izarn izarn 29 décembre 2013 16:31

      Je suis sur que vous n’avez pas compris mon message, alors que c’est mathématique et simple.
      -Premier tour : 55%
      -Second tour : 55%
      -Troisième tour : 55%

      Calculez le nombre de citoyens qui ont voté pour l’individu :
      0.55x0.55x0.55=0.166 Soit 16,6%

      Avec Hollande vous obtenez en 3 tours : 8% !!!!!!!

      CQFD.


    • asterix asterix 1er janvier 2014 12:54

      Chavez a divisé son pays en deux, a tout fait pour changer la Constitution pour avoir un 3ème, un 4ème mandat. Un vrai socialiste de tendance dictatoriale.
      Morales a rendu sa dignité aux peuples indigènes, bravo à lui.
      Corréa a fait ses études en Belgique. Déjà à l’époque, lorsqu’on lui demandait : quel métier voulez vous faire plus tard ? il répondait : être Président de la république équatorienne. Un vrai fils du peuple - étudier en Belgique est réservé aux pauvres, n’est-ce pas ? Aux gens sans ambitions personnelles, n’est-ce pas aussi !
      C’est tellement mieux, plus simple, plus juste de voter à Cuba. Là, il n’y a que 3 candidats par circonscription, tous les 3 du PC. Les assesseurs DE LA CUADRA vous convoquent et vont même vous chercher de force chez vous pour voter. Voter sur un bulletin transparent au crayon gras. Gare à ceux qui ne remplissent pas les 3 cases.
      Qu’en dites-vous, Mr Fortin ? 
      Après tout, les Chiliens n’avaient qu’à aller voter s’ils voulaient autre chose.
      Votre article est frelaté, Mr Fortin !


    • oscar fortin oscar fortin 1er janvier 2014 14:16

      @asterix : Vous parlez de Chavez comme d’un dictateur, alors qu’il a n’a jamais rien fait sans l’accord de son peuple. Lui ne craignait pas de soumettre au peuple ses projets. La constitution a été entériné par référendum en 1999. Ses élections ils les a toutes gagnées sans devoir frauder et tricher comme c’est souvent le cas dans d’autres pays peu scrupuleux de la démocratie. En 2007, il a perdu par moins de 1% le référendum portant sur des modifications constitutionnelles et il accepta la décision du peuple. En 2009, il revint avec un autre référendum pour qu’un candidat puisse se présenter autant de fois qu’il le voudrait à la présidence, laissant au peuple de décider s’il en voulait encore ou non, et le oui du référendum l’a emporté. Plus démocratique que ça, ce n’est pas possible. 


      Vous dites que Chavez a divisé le peuple en deux. Chavez n’a divisé aucun peuple. C’est le peuple qui a pris une direction que certains autres n’ont pas voulu suivre. C’est la loi de la démocratie que celle d’un seul gagnant. Va-t-on accuser Mme Bachelet d’avoir divisé le peuple en 9 parce qu’elle est la seule gagnante et que les 8 autres candidats et candidate ont perdu ?

      Je vous souhaite, mon cher Asterix, pour l’année 2014 d’approfondir ce que signifie la démocratie, pouvoir du peuple pour le peuple. Au Venezuela, en Équateur, en Bolivie, c’est la majorité du peuple qui dirige. S’il faut parler de dictature que ce soit celle du peuple pour le peuple.

      Avec tout mon respect et bonne et heureuse année

    • oscar fortin oscar fortin 26 décembre 2013 14:56

      @Nico644 : Il y aura certainement un cardinal ou un Monseigneur pour le dire, comme ce fut le cas cas au Honduras suite à l’élection fantoche de Lobo suite au coup d’État militaire de 2009. Le cardinal Oscar Andrés Rodrigues Maradiaga avait déclaré ces nouveaux élus comme des élus de Dieu pour gouverner le Honduras. Il faut croire que les voies de Dieu sont bien mystérieuses, surtout lorsque nous choisissons à sa place et en son nom.


      Je vous souhaite une bonne journée ainsi qu’une bonne et heureuse Année.

    • Arnaud69 Arnaud69 26 décembre 2013 16:27

      « Que dire alors de Frédéric Lefebvre, élu député, avec un peu plus de 50% de 17% de l’électorat ? »

      Quoi de plus vrai que cette démonstration par les faits ....   smiley


      • HELIOS HELIOS 26 décembre 2013 21:52

        Bonjour Oscar...

        Si vous suivez bien ce qu’il se passe au Chili, vous devez savoir que M Bachelet n’a pas été elue pour elle même, mais Evelyn Matthei a perdu suite a de multiples erreurs de la droite, un peu comme Sarkozy, chez nous en 2012. De plus, cette election etait la seconde (mais la premiere pour un president) où le vote n’etait pas obligatoire.

        Comme François Hollande et ses promesses, M Bachelet propose de modifier la constitution pour permettre d’acceder a une meilleure education pour les eleves (jusqu’a la PCU... equivalent du bac).

        C’est une reforme quasi impossible, mais a coup de lois cosmetiques elle reussira peut etre a appauvrir le systeme educatif, inegal certe, mais qui marche... releguant les enfants qui n’ont pas les moyens dans des ecoles municipales miteuses alors que, comme d’habitude, les classes aisées (le Chili est classiste) garderont leurs colleges strictement privés a l’enseignement de qualité.

        N’oublions pas que l’acces aux universités (privées bien sur) se fait sur la base des notes, comme un concours... comment peut on lutter contre l’enseignement lui aussi privé ... d’avec des ecoles publiques dont les professeurs sont payés 400 000 pesos (571 euros) dans un pays ou le litre de lait coute 1 euro ? et le loyer d’un 2 pieces dans une banlieue limite coute 200 000 pesos (285 euros) la moitié du salaire... et je ne vous parle pas du cout de la santé, privée elle aussi (pas de secu) !

        Le Chili est un pays où ses habitants sont fiers et patriotes. On verra bien dans quelques mois (apres Mars, sa prise de fonction) comment va se derouler son mandat.... mais les Chiliens ne sont pas dupes, ils savent bien, que comme nous en France, « un coup je te vois, un coup je ne te vois pas », la droite ou « la gauche » (la gauche chilienne n’a rien a voir avec la gauche française)... rien ne va changer pour eux, seulement ceux qui se partagent le pouvoir se livrent une bataille feroce de façade pour mieux se partager le gateau une fois les lumieres eteintes.

        Bonne soirée


        • oscar fortin oscar fortin 27 décembre 2013 00:31

          @HELIOS : Vos remarques sont toutes pertinentes et les informations que vous nous transmettez sont éclairantes. Il faut également ajouter un facteur important pour expliquer en partie ce faible taux de participation, celui du transport en commun qui n’était pas gratuit ce jour d’élection pour les électeurs et électrices les plus éloignées. Dans les pays émergents, le jour de l’élection, le transport en commun est gratuit.


          Merci pour votre intervention et Bonne année 2014

        • JP94 26 décembre 2013 22:14

          Bravo et merci pour cet article critique nécessaire et très instructif , qui tranche avec le consensus médiatique ambiant qui nous décervelle .


          Deux petites choses pour corroborer ce qui est dit ici .

          - Lorsque que Salvador Allende fonda en 1933 le Parti Socialiste Chilien , il refusa et refusa toujours ensuite qu’il intègrerl’Internationale Socialiste qu’il jugeait beaucoup trop accommodante - déjà !- avec le Capital .
          Malgré toutes les pressions il ne céda pas ! 
          Eût-il cédé que la CIA ne lui aurait pas envoyé un Pinochet pour éliminer le gouvernement d’Unité Populaire , peut-être ? 
          Aucun vrai parti socialiste d’Amérique latine n’a été affilié à l’IS , et pour cause . par contre , Carlos Andrès Perez , oui et il la dirigea : c’est lui l’ex-président du Vénézuela qui réprima très brutalement les manifestations contre l’Austérité - 3000 morts dont on a certainement moins entendu que de la Place Tien An Mien . 
          Sachant cela l’aversion des Socialistes à la sauce Internationale Socialiste pour Chavez qui résista au fameux CAP , s’explique mieux .

          - Sous Michelle Bachelet I , le Chili était le 2ème pays le plus inégalitaire du Monde ! 
          Si elle refait ce qu’elle a fait lors de sa 1ère présidence , ça ira mal pour les Chiliens mais on continuera de nous louer les mille vertus sociales de M. Bachelet , sa popularité , le bon peuple chilien qui l’adore . A part ça on bannit le populisme .


          - Il est facile de voir à quelles fins on idéalise Michelle Bachelet : Ségolène Royal se voyait en Michelle Bachelet française , déjà sur le trône .On veut nous faire croire que les Socialistes sont bons car populaires quelque part dans le Monde .

          Mais le pays où , suite à une croissance économique en 2013 de 6,5% donc supérieure au seuil fixé de 4,5% , le gouvernement d’Evo Morales a octroyé un 14ème mois ( doublement du dernier salaire !!) ce n’est pas la France - en dépit de son président très soucieux qu niveau de vie des citoyens - ce n’est pas les USA - malgré tous les efforts d’Obama pour redistribuer le revenu à tous , et ce n’est pas l’Allemagne , Non c’est la Bolivie ! mais là ils ont un gouvernement qui ne lèche pas les bottes des USA ni de l’UE .

          • oscar fortin oscar fortin 27 décembre 2013 00:36

            @JP94 : C’est à mon tour de vous remercier pour votre commentaire qui apporte de l’eau au moulin. Ce que vous dites est plus que vrai pour la Bolivie avec sa croissance de 6,5% et pour le Chili, un des pays les plus inégalitaires au monde.


            Bonne Année 2014 et au plaisir de vous relire

          • Mortargent 27 décembre 2013 02:14

            Euuh, elle a été élue non ? C’est à dire que son adversaire à donc fait moins qu’elle non ? Et donc que le peuple chilien en voulait encore moins... Alors que vous trouviez cela injuste, anormal, magouillé, tranfiqué peu importe. Le fait que vous l’estimiez mauvaise pour le Chili, irrespectueuse de son étiquette ou autre, les chiliens en ont décidé autrement.

            A moins que vous estimiez le vote complètement truqué, acheté, faussé par un intervenant extérieur, que vous puissiez le prouver, et obliger la venue de nouvelles élections, vous ne pouvez que légitimer le choix du peuple chilien. Ou alros vous le considérez comme un énorme tas de truffes décérébrés et incapables de la moindre réflexion ou du moindre choix.

            Alors on peut les plaindre en disant qu’ils sont aveugles et foncent droit dans un mur, sans doute oui. Mais c’est leur choix. Leur volonté. Si ceux qui n’ont pas voté du tout ou pas voté pour elle avaient mieux convaincu, le résultat en aurait été autrement. Le vote est un droit. Si nous décidons de ne pas nous en servir, il nous faut absolument accepter le résultat quel qu’il soit parce que nous avons décidé qu’il nous conviendrait en n’allant pas voter.

            Je vous invite à manger au resto, je commande mais vos décidez de ne pas manger pour des raisons qui vous sont propres. En sortant ne venez pas vous plaindre d’avoir faim ou de trouver injuste que moi j’ai mangé.

            Si demain les chiliens décident de se réveiller et de lui demander de partir, peut-être pourront ils manger. Mais pour le moment ils préfèrent avoir faim.


            • oscar fortin oscar fortin 27 décembre 2013 03:00

              @Mortargent : Mon cher ami, dans ce que vous dites il n’y a qu’une erreur, une erreur toutefois de grande importance. Lorsque vous dites que le peuple chilien a décidé ou que les Chiliens en ont décidé autrement, vous confondez les 62 % de Chiliens qui n’ont voté ni pour l’une ni pour l’autre. 


              Ce sont 38 % de Chiliens qui ont décidé du sort de cette élection. Votre propos serait consistant si vous disiez que les 38 % de Chiliens qui sont allés aux urnes ont décidé des résultats de la présente élection. 

              Parler des Chiliens alors que la référence ne peut être que des 38 % des Chiliens est prendre une partie pour une totalité. En cela, votre raisonnement sonne faux. Si, encore, il s’agissait de 50 % et plus de l’électorat chilien vous pourriez alors parler de la majorité du peuple chilien qui en a décidé ainsi. 

              Dans le cas présent, la grande majorité n’y est tout simplement pas. Vous pouvez toujours dire qu’ils en sont les premiers responsables. D’accord, mais le fait est là.Ils n’ont pas participé à cette élection pour une raison ou l’autre. Il ne s’agit pas d’un 20-30-40 ou 50 % des électeurs, mais de plus de 60 %. Vous conviendrez avec moi qu’il y a un sérieux déficit démocratique pour autant que la démocratie signifie toujours le pouvoir du peuple pour le peuple.

              Il ne faudrait surtout pas en faire un exemple de grande démocratie.

              Avec tout mon respect



              • HELIOS HELIOS 27 décembre 2013 05:09

                ... le systeme chilien, pour ce qui est du choix du president, qui gouverne avec ses ministres, ressemble au notre pour ce qui en est de l’election :

                Un certain nombre de candidats, autorisés a se presenter par le nombre de signatures de soutien qu’ils ont reçu, font partie de la liste des candidats.

                Helas, et comme chez nous, le premier tour elimine tout ce « bruit democratique » et il ne reste que les deux grandes tendences.... en gros, la gauche et la droite... On est donc sur d’avoir l’un ou l’autre.

                Je discutais, avant le second tour, avec des chiliens de divers niveaux, et ils m’ont tous dit ce que l’on entend ici en France.... « pourquoi me deplacerai-je, alors qu’aucun des 2 candidats ne me convient ? » .(rappelons au passage que Evelyn Matthei et Michelle Bachelet sont toutes les deux filles de militaire de haut rang et malgres la tendance (gauche ou droite) sont tres semblables, la premiere citée ci-dessus etant un peu plus XVIeme arrondissement, si j’ose l’amalgame)

                Ce petit peuple de 18 millions d’habitants est tres mature et absolument pas abusé par les discours de la classe politique locale.
                L’election est passée, ceux qui peuvent profitent des fetes de fin d’année, Santiago va se vider dés ce week-end, les plages vont se remplir... c’est parti pour deux mois d’été.

                La realité va reprendre vie début mars, avec la rentrée des classes. La vitalité et la croissance sont tres vives... je rêve personnellement d’avoir la même chose chez nous... chaque fois que je rentre en France j’ai l’impression de sortir de Paris pour arriver dans le Larzac... une province endormie.


              • PrNIC PrNIC 28 décembre 2013 11:15

                citation d’hélios « pourquoi me deplacerai-je, alors qu’aucun des 2 candidats ne me convient ?

                Ils n’ont pas comme chez nous la possibilité de voter « blanc » ?


              • Mortargent 30 décembre 2013 03:31

                @ Mr Fortin : et alors ? Parce que 60% de la population n’a pas estimé devoir voter, le vote est illégitime ??? Désolé mais cela ne fonctionne pas comme cela. Dès lors que vous avez le droit de vote, vous devez voter. Si vous décidez volontairement de ne pas voter, c’est que vous acceptez de fait les résultats de l’élection.

                Et ce quelles que soient les raison de votre « non-vote ». Une personne qui se présente à une élection, fait campagne, informe de son programme, fait de la pub, bref joue au politique est en droit d’être élu. Et ce quand bien même si plus de la majorité des gens ne se déplacent pas pour voter.

                Ou alors vous instituez une nouvelle règle qui précise que dès que 50-60 ou 80% des électeurs n« ont pas voté, aucun vote n’est accepté ni légitimé. Mais il ne me semble pas que cette loi existe au Chili. Dès lors, même si un seul et unique votant a pris la peine de s’inscrire et de voter, alors son vote doit être considéré comme valable et le résultat de l’élection aussi.

                Alors forcément je caricature quand je dis 1 seul, mais l’idée est là. Ne pas faire usage de son droit de vote c’est obligatoirement de soumettre au résultat de l’élection concernée. Et vous dites quoi aux 40% qui ont fait l’effort de voter et de choisir ? Vous leur dites » Bah alors mes couillons ? On a fait sa sortie du dmanche ? On a promené bobonne à la salle des fetes pour faire mumuse avec un papier dans une urne ? C’est con hein ? Comme vous étiez els seuls débiles à le faire ben on s’en fout. On recommencera une autre fois. Ca refera une promenade pour bobonne...

                navré de vous contredire, mais cracher sur la décision de 40% des gens sous prétexte que 60% n’en ont rien à foutre et s’en moquent royalement c’est encore moins rendre justice à la démocratie. Personne, à ma connaissance, n’a pris en otage les familles des 60% non votants pour leur interdire l’accès à un bureau de vote. Personne n’a kidnappé 60% de la population chilienne ce jour là pour les empècher de voter. Ces 60% ont décidé de leur propre chef de ne pas voter. Ils en subissent les conséquences.

                Et si ca les fout dans une merde noire, j’en serai encore plus heureux. Peut-être que la prochaine fois ils se sortiront les doigts du popotin ou du nez pour réellement peser sur un choix qui les concerne et qui les impact directement. A défaut d’autre chose cette élection leur donnera peut-être un peu de sens et de devoir civique.


              • oscar fortin oscar fortin 30 décembre 2013 10:33

                @MOntargeant : Avec tout mon respect, vous avez une manière de me faire dire ce que je ne dis pas. Je n’ai jamais parlé d’élection illégitime. Je parle de déficit démocratique, mais pas d’illégitimé. De plus, vous supposez de façon tout à fait gratuite que le non-vote est un vote pour la gagnante de l’élection. C’est là un présupposé qui va au-delà de la rationalité.


                Plutôt que de me faire dire ce que je ne dis pas pour mieux justifier votre commentaire, mieux vaudrait prendre exactement ce que je dis et là apporter vos commentaires.

                Parlez-moi de démocratie et de la conscience démocratique des peuples. Parlez-moi du sens à donner aux processus électoraux et de l’importance qu’ils devraient avoir pour que le plus grand nombre de personnes aillent voter. Pourquoi, dites-moi, qu’au Venezuela, en Équateur et en Bolivie les taux de participation sont très élevés ? 

                Si vous avez à critiquer ce que je dis, que ce soit sur la base de ce que je dis et non de quelques supposés que vous me prêtés.

                Encore une fois avec tout mon respect et mes meilleurs souhaits pour 2014.

              • oscar fortin oscar fortin 27 décembre 2013 08:30

                @HELIOS : avec les deux candidates en listes, Michelle Bachelet et Evelyne Matthei, nous nous retrouvons un peu comme entre le parti démocrate et le parti républicain aux États-Unis. Dans les deux cas nous sommes avec une droite plus à droite et une droite tout court. Obama et Bush sont du pareil au même à l’international à l’international et ont quelques variantes au plan national.


                Le socialiste Allende et tous ceux qui l’ont suivi ne sauraient se reconnaître dans la candidate Michelle Bachelet. Ils sont sans doute au nombre de ceux qui n’ont pas été voter. 

                • HELIOS HELIOS 27 décembre 2013 13:43

                  Re-bonjour Oscar,
                  Vous avez parfaitement raison (dans votre premier paragraphe) selon mon point de vue... M Bachelet est aussi a droite que Chirac - pour prendre une reference non sensible -

                  Quand a votre propos sur Allende, c’est toujours difficile de faire parler les morts.
                  j’insiste cependant, connaissant tres bien le Chili, que le peuple chilien est absolument « liberal » dans sa perception de l’economie et du systeme social dans lequel il vit.

                  C’est vrai que certains demandent des « ameliorations » qui se limitent « a la marge » sur des revendications plutot de nature technique ou complementaire concernant surtout la santé, plutôt que sur des changements structurels plus... sociaux !

                  Il ne cherchent pas a remettre en cause le montant general des salaires (pourtant qui ne veut pas gagner plus), ni le systeme fiscal que le SII gere bien, pas plus que les regles economiques, entreprenariales etc....

                  De ma perception, il souhaite un peu plus de douceur dans un systeme qui s’ameliore doucement et dont on peut etre quasi sur que M Bachelet va apporter quelques ameliorations.

                  S Pinera a lui même bien modifié certains points de grippage, comme le systeme de declaration de dettes (DICOM) et l’inscription ou la consultation libre qui permettait aux entreprises de rejeter une embauche... entre autres... au final, la societe chilienne se porte bien et evolue positivement avec les gouvernements de « gauche » ou de droite.... les societés minieres restant des etats dans l’etat au plus grand benefice de l’etat lui-même.

                  Bonne fin de semaine


                • oscar fortin oscar fortin 27 décembre 2013 14:50

                  @HELLIOS : Je ne suis pas tout à fait convaincu comme vous l’êtes que le peuple chilien, dans sa majorité ait renoncé aux grands idéaux d’une société libérer de la domination des multinationales et de leur dépendance des politiques de Washington. Il est tout à fait vrai qu’il y a une classe moyenne importante qui s’est taillé une place dans l’économie de consommation. Je ne pense toutefois pas qu’elle constitue la majorité de la population chilienne. Elle occupe évidemment la place de la visibilité qui fait voir un peuple jouissant de nombreux avantages qu’offre le bien vivre de la consommation. Il ne faut pas oublier que derrière cette image, il y en a encore plus qui tirent la corde par les deux bouts. La pauvreté qui se cache dans les populations de banlieue est bien réelle et plus importante qu’on ne le montre. 


                  Pour avoir séjourné au Chili à plusieurs reprises, j’ai pu constater l’endettement endémique des familles qui s’accumule sur des cartes de crédit vendues par les commerçants à une clientèle qui en deviendra dépendante et dans l’impossibilité d’en assurer les paiements complets chaque mois. C’est une clientèle qui donne toutes les allures d’une société développée alors que le tout repose sur un endettement individuel et familial duquel ils sont prisonniers. C’est du moins ce que j’ai pu observer à plusieurs reprises.

                  S’il y a un 30% qui constitue la classe moyenne, il ne faudrait pas oublier les 70% qui n’y ont pas accès. Ce pourcentage est évidement approximatif.

                  Le peuple chilien est en quelque sorte endormi par ce mirage. Ceux et celles qui vont voter s’y reconnaissent, mais les 62% des autres qui ne vont pas voter, il faudrait le leur demander.

                  Merci pour vos interventions qui permettent d’échanger sur des questions importantes.


                • eau-du-robinet eau-du-robinet 27 décembre 2013 08:46

                  Bonjour oscar fortin,

                  Très bon article ! Merci smiley

                  Il y de signés (précurseur) qui devront déclencher une alerte chez tout lecteur éveillé, critique et libre d’esprit.

                  Quand un régime politique à la ’’ l’approbation des États-Unis ’’ cela rime en fait avec un système penchent vers un système oligarchique ....

                  Dans le passé il avait beaucoup de dictatures militaires dans des nombreux pays des Amérique de sud voire Amérique central ... et les américains (du nord) ont contribué à empêcher la mise en place des états socialistes voire démocratique (la vrai démocratie et pas la pseudo-démocratie nord américaine qui est en réalité un système oligarchique).

                  Quand un pays se dresse contre le monde de la finance voire contre les intérêts américains il risque de être considéré comme terroriste....

                  En 2008, le premier ministre britannique, Gordon Brown, a placé l’Islande sur la liste des pays terroristes afin de pouvoir saisir les avoirs des filiales britanniques de la Landsbanki, avant sa nationalisation ... On sait bien que les britanniques sont fortement imbrique dans la politique des États-Unis.

                  Les Islandais avait osé à se dresser contre le monde de la finance en refusent (via un référendum) de faire payer le peuple islandais pour la fraude des banques.

                  L’Europe à fait le choix contraire, elle à aide les banques privées fraudeurs et fait payer ses citoyens en lui imposent l’austérité.

                  Voici une des nombreuses mesures que propose l’UPR pour sortir la France de la crise et pour retrouver la souveraineté qui à été confisque par le monde de la finance.

                  http://www.dailymotion.com/video/xxk59v_programme-upr-proposition-n-6-articles-123-63-du-tfue_news

                  Programme de Libération Nationale - UPR


                  • oscar fortin oscar fortin 27 décembre 2013 09:09

                    eau-du-robinet : merci pour votre commentaire et les références que vous nous proposez. Le tout est très intéressant.


                    Bonne journée et j’en profite pour vous souhaiter une bonne et heureuse année 2014.

                    • eau-du-robinet eau-du-robinet 27 décembre 2013 16:35

                      Merci, Merci, je vous souhaite également une bonne et heureuse année 2014 ainsi la santé.


                    • Mmarvinbear Mmarvinbear 27 décembre 2013 14:33

                      Ou se situe le problème en fait ?


                      L’abstention ? Ces élections ont été les premières après l’abrogation du vote obligatoire. Difficile de comparer les situations dans ce cas.

                      Le système électoral ?

                      Il est le seul à garantir l’expression des Droits de la population. 9 candidats se présentaient au scrutin, allant de l’extrême-gauche à l’extrême-droite. Faute de majorité absolue des votants au premier tour, on en organise un second avec les deux candidats les mieux placés pour réunir les suffrages suffisants.

                      Pure logique que tout cela : on ne va pas qualifier les deux moins bons scores alors qu’ils ont montré qu’ils étaient incapables de réunir plus de 0,6 % des voix chacun.

                      Malgré les critiques, ce système est le meilleur possible : on choisit au premier tour le candidat qui correspond le mieux et on fait pareil au second, même si son favori a échoué.

                      Je pense que le rejet du système électoral par les partis extrémistes, de gauche comme de droite, vient du fait que ce foutu premier tour leur rappelle sans cesse le rejet massif dont ils sont l’objet de la part du Peuple alors qu’ils passent leur vies à se bercer d’illusion sur un soi-disant amour caché du Peuple pour eux, injustement brimé par les médias capitalo-imperialo-sionistes ( rayez les mentions inutiles...) à la solde de l’ Etranger.

                      Combien de fois ais-je entendu ces politiques, De Villiers, Mélenchon et autres, parader dans les médias, affirmant de vive voix que les sondages étaient truqués de tout évidence, que la Vérité allait éclater dans les urnes à la face du monde, que les Chazal, Delahousse et autres Okrent allaient rendre gorge, blablabla...

                      Et au final devinez quoi, ils se ramassent avec le score qui leur était prédit, à quelques dixièmes près.

                      Il n’y a pas que les voies de Dieu qui soient impénétrables. Le cerveau des abrutis aussi.

                      • oscar fortin oscar fortin 27 décembre 2013 16:32

                        Mmarvinbear : Mon cher ami, un État n’est pas là pour assurer tous les 4 ans une élection et se déclarer du fait même démocratique. L’État et ceux qui en assument les responsabilités ont à travailler conjointement avec les organisations sociales, politiques et économiques, pour assurer une éducation accessible à tous les niveaux de la société et favoriser toutes les activités qui génèrent toujours plus de solidarité et de conscience collective. Entretenir dans l’ignorance un peuple par des moyens qui ont davantage pour effet de le chloroformer que de le réveiller, c’est oeuvrer à sa désintégration. C’est tout le contraire de la démocratie telle que définie dans nos dictionnaires : le pouvoir du peuple pour le peuple.


                        Je suis bien curieux de vous lire sur ce que c"est pour vous un peuple et une démocratie. Votre façon de les comprendre nous donnera sans doute la clef pour vous comprendre.

                        Avec tout mon respect

                        • Mmarvinbear Mmarvinbear 27 décembre 2013 20:09

                           L’État et ceux qui en assument les responsabilités ont à travailler conjointement avec les organisations sociales, politiques et économiques, pour assurer une éducation accessible à tous les niveaux de la société et favoriser toutes les activités qui génèrent toujours plus de solidarité et de conscience collective.


                          Parce que ce n’est pas le cas peut-être en ce moment ?

                          Il existe une ribambelle d’associations, de mouvements, de comités, d’assemblées consultatives temporaires ou permanente, générales ou particulières, qui travaillent plus ou moins régulièrement avec le gouvernement de façon automatique ou à la demande de ce dernier.

                          Certaines sont utiles et d’autres non. Certaines sont bénévoles et d’autres pas. Certaines procèdent d’une élection interne et d’autre de personnalités désignées.

                          Toutes ont cependant un point commun : elles oeuvrent ( ou en tout cas sont censées oeuvrer ) avec pour objectif le bon fonctionnement de l’ Etat et par là même pour le service du public et des électeurs.

                          Le régime, en France, est démocratique, mais il n’est pas dit qu’il doive forcément vous servir la soupe. Quand on lit de façon plus attentive les critiques de ceux qui estiment que le pays est sous la coupe de telle ou telle forme de dictature, en creux on comprend qu’ ils ne critiquent pas le système, mais le fait qu’ils n’aient pas accès aux fromages qu’ils estiment mériter.

                        • oscar fortin oscar fortin 27 décembre 2013 20:56

                          Lorsqu’il y a plus 60 % des personnes ayant le droit de vote qui ne vont pas voter pour choisir ceux qui auront à diriger l’État et tous les pouvoirs qui s’y rattachent, c’est qu’il y a un problème de conscience de responsabilité sociale et de solidarité. Est-ce que cela vient du système lui-même ou d’une conscience sociale qui n’y trouve plus son compte  ?


                          Encore une fois, j’aimerais bien vous entendre sur l’idée que vous vous faites de la démocratie et d’un peuple solidaire d’un destin commun.

                          Au Venezuela, en Équateur et en Bolivie ce sont les oligarchies qui se lamentent de ne plus avoir tous les droits sur les institutions politiques et des milliards de dollars soutirés des richesses naturelles et d’une main-d’oeuvre bon marché. Ce sont elles qui préparent des coups d’État, des guerres de déstabilisation économique, etc. Les peuples sont devenus majoritairement plus forts qu’elles et le peuple, encadré par un système électoral des plus fiables au monde, va voter. La majorité démocratique l’emporte sur la majorité oligarchique.

                          • Mmarvinbear Mmarvinbear 29 décembre 2013 02:12

                            Est-ce que cela vient du système lui-même ou d’une conscience sociale qui n’y trouve plus son compte  ?


                            C’est facile de faire porter aux autres la responsabilité de l’abstention. Certains veulent y remédier avec le vote obligatoire mais je ne sais pas si cela serait une bonne idée.

                            En fin de compte, il est impossible de dire quel est le niveau « normal » de l’abstention. Est-ce que dans une démocratie le Peuple doit être forcément incité à aller aux urnes ?

                            En France, le niveau de l’abstention varie entre 20 et 70 % selon les élections, et selon le caractère partiel ou non du scrutin.

                            Aux présidentielles, il est rare d’avoir plus de 20 % de flemmards alors que pour une cantonale partielle, bien souvent les bureaux sont vides et les assesseurs prennent la précaution d’apporter des grilles de sudoku pour passer le temps.

                            Dans le même temps, le rôle du Président apparait comme important au Peuple, et ses pouvoirs bien délimités. Mais qui peut en dire autant pour le conseiller cantonal ?

                            On peut en déduire que plus un poste est défini et est perçu comme important, plus les électeurs se sentent le devoir d’aller choisir son titulaire. Avec un seuil incompressible de 20 % de réfractaires anti-système, anti-tout, ou ne se sentant pas représentés par le système.

                          • Arnaud69 Arnaud69 27 décembre 2013 21:12

                            Les citoyens savent tout simplement que nos gouvernements ne travaillent ni pour nous, ni pour notre pays mais pour un projet oligarchique mondial.

                            Même le moins renseigné le perçoit même s’il n’a pas les éléments pour étayer cette perception.
                            Aller voter dans ces conditions c’est comme voter pour son bourreau, il y a plus motivant.
                            Les dès sont pipés tout le monde le sait, la pièce de théâtre ne fait plus illusion.

                            Une petite vidéo instructive sur la FED, Banque mondiale, FMI etc..

                            Les 147 super-entités qui contrôlent le monde

                            Le rapport de la Swiss Federal Institute of Technology

                            Le rapport sur le Zenith Account

                            Quelques données connues et vérifiables :

                            En 2002, George W. Bush a décidé une hausse des dépenses militaires de 40 milliards de dollars.
                            Cette seule augmentation du budget militaire américain représente exactement la somme qui serait nécessaire pour résoudre définitivement le problème de la faim dans le monde.

                             (selon les estimations de l’ONU)

                            Selon le même organe des Nations-Unies, il suffirait de moins de 4% de la richesse cumulée de ces 225 plus grosses fortunes mondiales (évaluées à plus de 1000 milliards de dollars) pour donner à toute la population du globe l’accès aux besoins de base et aux services élémentaires : santé, éducation, alimentation.

                            Rapport ONU - PNUD 1998 - disponible chez Economica, 49, rue Héricart, 75015 Paris

                            122 entreprises sont à l’origine de 80% de toutes les émissions de dioxyde de carbone.

                            Voilà des éléments de réponse à votre question : « Est-ce que cela vient du système lui-même ou d’une conscience sociale qui n’y trouve plus son compte  ? »


                            • oscar fortin oscar fortin 27 décembre 2013 22:16

                              @Arnaud69 : Merci pour ces informations qui nous font mieux comprendre où sont les priorités de ceux qui dominent présentement notre monde.


                              Bonne Année

                              • Arnaud69 Arnaud69 27 décembre 2013 22:45

                                @ oscar fortin

                                Leurs petites sectes et cercles de cooptation sont surveillées de près de puis plus de 10 ans.
                                L’historique de leurs folies a été remontée à des dates que la décence m’interdit de révéler publiquement.

                                Les seules priorités de ceux qui dominent le monde et ont déjà tout c’est de se faire passer pour l’égal des dieux.
                                C’est le seul rêve qui reste à ceux qui possèdent tout, institutions internationales et états y compris.


                              • JC-NB 28 décembre 2013 01:00

                                L’article est très intéressant mais il gagnerait en valeur, sans équivoque, si son auteur se montrait plus respectueux des faits. Car,, plusieurs évènements sur lesquels cette analyse repose sont soit incomplets, soit complètement déformés.

                                Loin de nous l’intention de défendre une position social-démocrate qui a régné sur le Chili pendant plus de vingt ans, mais si nous ne nous montrons pas capables de décortiquer la réalité de manière rigoureuse et fine, nous risquons de ne jamais pouvoir influer sur les évènements et de rester des témoins impuissants de l’action des autres.

                                Il y aurait beaucoup à dire ; mais nous ne reprendrons que brièvement les points les plus grossièrement déformés.

                                La première partie de l’exposé résume assez bien ce que fut la politique de la Concertation, l’alliance de partis politiques qui, après négociation, a succédé à Pinochet au gouvernement. Cependant il faut rappeler que Michelle Bachelet vient d’être élue à la tête d’une coalition qui n’est pas tout à fait la même que la Concertation. L’axe politique a été déplacé à gauche avec l’inclusion de trois nouvelles formations, mais surtout, ce que le commentateur semble ignorer, cette alliance répond à une nouvelle situation politique et sociale dans le pays.

                                Dans la seconde partie, Oscar Fortin qui critique, à travers la Concertation, la Nouvelle Majorité (NM), et assure qu’elle ne tiendra pas ses promesses, se garde bien de révéler aux lecteurs que les deux candidats franchement alternatifs au système n’ont réussi à obtenir que 4% des voix. Leur discours, bien qu’ayant été relayé par les médias, comme le reconnaît un observateur étranger partisan de la rupture (1), ce qui amène, par ailleurs, à se poser des questions sur l’intention de ceux-ci, n’a pas convaincu les masses. Vous pouvez trouver quelques informations sur cette question dans cet article (2).

                                Au sujet de Bachelet, O. Fortin affirme que « dans son premier mandat, elle n’a jamais été une alliée convaincue d’Hugo Chavez. Je me souviens, qu’à cette époque, la presse nationale chilienne était ouvertement anti-Chavez ». Ce n’est un secret pour personne que la presse écrite chilienne est, dans sa totalité, aux mains de la droite extrême. D’ailleurs, une des politiques les plus incongrues et inexplicables de la Concertation a été celle de laminer la diversité des moyens d’informations, ce qui a eu comme effet le renforcement du duopole de la presse (El Mercurio et Copesa) qui écarte toute autre opinion. Ni la Démocratie Chrétienne (DC), ni la social-démocratie, ni même le gouvernement n’ont de quotidien écrit. De ce fait, dire que la presse nationale chilienne est anti-Chavez ne relève que de la litote. En plus, vouloir rendre responsable la présidente Bachelet du contenu de ces journaux montre que l’auteur ne connaît pas l’état de la presse au Chili, ou qu’il veut raconter des balivernes aux lecteurs pas très au courant de la réalité chilienne. En effet, quel que soit le gouvernement en place au Chili, tous les médias sont unanimes pour se déclarer non seulement contre le Venezuela actuel mais aussi contre la plupart des gouvernements progressistes de l’Amérique Latine (AL).

                                La NM, comme l’auteur le reconnaît lui-même, est une alliance très large de formations politiques qui se sont accordées, malgré des visions économiques différentes, pour réaliser des tâches essentielles-voir le programme (3)-, pour le pays, à savoir, de profondes transformations structurelles des institutions pour en finir avec l’héritage de Pinochet. Si on ne comprend pas cette hiérarchisation des problèmes, on ne pourra pas non plus comprendre les évolutions prochaines que la société chilienne s’apprête à vivre.

                                Alors, affirmer que dans le commando de campagne de Bachelet les membres ont « tous en commun une adhésion ferme au dogme de l’idéologie néo-libérale », semble pour le moins un peu hâtif, voire totalement gratuit. En effet, le commando de campagne auquel participent tous les partis y compris des tendances anti néolibérales, a entre autres choses élaboré le programme de la NM, qui n’a rien de néo-libéral (4) et prévoit même le changement de constitution. Les lecteurs peuvent d’ailleurs, s’ils souhaitent une analyse plus longue et détaillée de la force de chacune des tendances à l’intérieur de la coalition, suivre le débat autour des dernières déclarations de la DC. Il en résulte que toutes les formations s’accordent à déclarer que l’essentiel est l’accomplissement du programme malgré leurs différends (5).

                                En reconnaissant sans l’avouer la pertinence de ce programme, l’auteur parie sur les éventuelles difficultés générées par la diversité des formations et s’autorise les spéculations suivantes.

                                Ainsi O. Fortin affirme que « la variété des partis politiques intégrant la Nouvelle concertation lui [Bachelet] sera d’un secours précieux pour justifier qu’elle ne peut donner suite à telle ou telle promesse, les dissensions au sein de la Concertation ne lui permettant pas d’aller plus loin. », tout en espérant qu’aucune des réformes ne voie le jour.

                                Plus loin, il soutient que « les diverses composantes de la Nouvelle concertation n’arriveront pas à s’entendre et le tout se ramènera à quelques modification cosmétiques. Il en sera de même pour l’Éducation où les conditions économiques ne permettront d’y donner suite , si ce n’est que par étape... », en souhaitant apparemment que les projets les plus emblématiques n’aboutissent pas.

                                Quant aux priorités internationales du futur gouvernement de Bachelet, nous avouons ne pas comprendre les affirmations de l’auteur. Les déclarations de Michelle Bachelet ont pourtant été très claires et la priorité qu’elle donnera à l’intégration latino-américaine n’a échappé à aucun commentateur. En effet, elle a signalé qu’elle s’apprêtait à renforcer les liens avec l’AL en particulier avec les nations de l’Atlantique, au détriment justement de l’Alliance du Pacifique (6). Par ailleurs, plusieurs chefs d’Etat de la région ont salué ses propos et manifesté leur soutien (7).

                                Plus tard, l’analyse de l’auteur rejoint sans peine l’argumentation de la droite qui dans une éditorial de El Mercurio met en cause, pour essayer de sauver le système en péril, la légitimité de l’élection de Bachelet. L’auteur, allégrement et sans la moindre preuve, attribue l’énorme taux d’abstention à l’électorat en rupture avec le système capitaliste, ce qui n’est qu’un piètre souhait, la réalité étant bien plus complexe. Les explications de l’article cité plus haut pourront vous aider (2).

                                Pour être ne serait-ce qu’un peu audible, voire crédible, il faut pouvoir être capable de développer des analyses complètes, dévoilant autant les qualités que les faiblesses des sujets dont on parle, mais en aucun cas en déformant la réalité.

                                J.C. Cartagena et N. Briatte

                                NOTES

                                (1) Marcel Claude, économiste présenté par le Parti Humaniste, et soutenu par un mouvement large regroupant notamment plusieurs petits collectifs issus de l’extrême-gauche, ne rassemble que 180.000 voix (2,8%), malgré une percée médiatique réussie.

                                http://blogs.mediapart.fr/blog/patricio-paris/211113/chili-le-retour-de-michele-bachelet-et-la-continuite-neoliberale

                                (2) Échec des candidats alternatifs et explications du taux d’abstention

                                http://www.legrandsoir.info/chili-michelle-bachelet-la-nouvelle-majorite-son-programme-et-le-parti-communiste-23443.html

                                (3) Programme Nouvelle Majorité

                                http://michellebachelet.cl/programa/

                                (4) Liste complète du commando M. Bachelet

                                http://www.latercera.com/noticia/politica/2013/07/674-532538-9-todos-los-nombres-del-renovado-comando-con-el-que-michelle-bachelet-encarara-las.shtml

                                (5) Besoin de se serrer les coudes pour la réalisation du programme malgré les différences

                                http://www.theclinic.cl/2013/12/27/la-repartija-del-poder-en-la-nueva-mayoria-tras-el-rompimiento-del-eje-ps-dc/

                                http://www.elmostrador.cl/pais/2013/12/18/zaldivar-desdramatiza-dichos-de-gutenberg-martinez-y-dice-que-lo-esencial-del-pc-y-la-dc-es-ser-leal-con-el-proximo-gobierno/

                                (6) Au plan international la nouvelle élue a affirmé qu’elle va privilégier les liens avec l’Amérique Latine, en améliorant les relations avec les nations de l’Atlantique.

                                http://www.americaeconomia.com/node/107258

                                (7) Soutiens des présidents d’AL à Michelle Bachelet

                                http://noticias.latino.msn.com/chilena-bachelet-fortalecer%C3%ADa-integraci%C3%B3n-regional-y-enfriar%C3%ADa-alianzas-comerciales-5

                                http://noticias.latino.msn.com/negocios/lula-en-su-visita-a-bachelet-hace-llamado-a-reforzar-integraci%C3%B3n-en-alatina-3


                                • oscar fortin oscar fortin 28 décembre 2013 06:47

                                  @JC-MB :J’ai lu avec attention votre commentaire avec l’approche de quelqu’un qui veut y reconnaître la rigueur. 

                                  On me reproche de ne pas être suffisamment respectueux des faits en disant « si son auteur se montrait plus respectueux des faits. Car, plusieurs évènements sur lesquels cette analyse repose sont soit incomplets, soit complètement déformés. » 

                                  Sur ce point, vous oubliez que l’analyse que je fais se base sur un certain nombre de faits que je n’ai jamais présentés comme exhaustifs et que les conclusions que j’en tire releve d’une opinion personnelle pouvant être discutée comme le démontrent les nombreuses interventions. 

                                  Je n’ai pas bien compris le lien que vous faites avec une soi-disant « position sociale-démocrate qui a régné sur le Chili pendant plus de vingt ans ». En quoi cette position sociale-démocrate est-elle si différente de ce qui existe aujourd’hui ? Vous qui aimez « décortiquer la réalité de manière rigoureuse et fine » vous devriez être en mesure d’en marquer la différence. 

                                  Lorsque j’ai lu que vous alliez « reprendre brièvement les points les plus grossièrement déformés », je me suis intéressé à chacun des points qui seraient relevés. 

                                  Vous commencez par dire que « l’exposé résume assez bien ce que fut la politique de la Concertation ». Ce n’est tout de même pas si mal. 

                                  Vous nous apprenez que l’axe politique a été déplacé à gauche avec l’inclusion de trois nouvelles formations, mais surtout, ce que le commentateur semble ignorer, cette alliance répond à une nouvelle situation politique et sociale dans le pays, sans toutefois en faire le développement. 

                                  C’est évident que nous sommes en 2013 et non en 2006. Il y a eu Lagos, Bachelet et Pinera. Dites-moi en quoi le système politique économique et social a véritablement changé. Que les partis politiques aient connu des mutations, que les forces de la coalition des gouvernements antérieurs aient intégré de nouveaux membres, de nouveaux partis, est une évidence et la nouvelle majorité en est une bonne illustration. Vous savez mieux que moi, vous qui aimez les analyses pointues et fines que le calcul politique des plus forts n’est pas à négliger dans ces recompositions des forces. Il faudra voir la place qu’occuperont les nouveaux venus, dont le Parti communiste chilien dans le nouveau gouvernement de Michelle Bachelet. Ce sera un premier indicateur de ce changement dont vous parlez. 

                                  Vous poursuivez votre analyse pointue et fine en disant « qu’Oscar Fortin qui critique, à travers la Concertation, la Nouvelle Majorité (NM), et assure qu’elle ne tiendra pas ses promesses, se garde bien de révéler aux lecteurs que les deux candidats franchement alternatifs au système n’ont réussi à obtenir que 4 % des voix. » 

                                  Je ne vois vraiment pas le lien entre l’affirmation que je fais à l’effet que les discordances inévitables à l’intérieur de la NM (il s’agit ici d’une opinion) donneront les prétextes à la nouvelle Alliance pour justifier qu’elle ne peut pas donner suite à toutes ses promesses et ce rappel de ces deux candidats franchement alternatifs au système n’ont réussi à obtenir que 4 % des voix. 

                                  Sur ce dernier point, les auteurs doivent savoir qu’une campagne électorale ne se fait pas avec quelques annonces et commentaires dans les journaux. J’ignore les millions de dollars investis par les donateurs de Michelle Bachelet et ceux de Evelyne Matthei dans leur campagne. Aux États-Unis, ils ont dépassé le milliard de dollars pour mener une campagne électorale à la Présidence. À l’élection présidentielle récente en Équateur, les adversaires de Rafael Correa, dont Washington, avaient dégagé des dizaines de millions de dollars pour contrer son élection. Il faut croire que le niveau de conscience du peuple équatorien a vaincu l’influence de ces millions de dollars. Il ne semble pas que ce soit le cas au Chili. Parler de campagne électorale sans parler des budgets dont disposent les candidats, c’est oublier « le nerf de la guerre ».  

                                  Pour que votre analyse tienne la route, mettez les mêmes sommes d’argent el les mêmes médias à la disposition de chacun de ces candidats et alors nous verrons avec plus de justesse le fondement de votre affirmation. 

                                  Passons maintenant aux moyens de communication. Ce que je reproche à Michelle Bachelet, lors de sa première présidence, c’est de ne pas avoir doté le pays d’une source d’information indépendante et alternative comme l’a fait le Venezuela avec, entre autres telesurtv. D’ailleurs, rien n’empêchait Michelle Bachelet d’ouvrir ses espaces à telesurtv. Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait ? Sur ce point, vous renforcez mon point de vue en écrivant vous-mêmes : 

                                  « D’ailleurs, une des politiques les plus incongrues et inexplicables de la Concertation a été celle de laminer la diversité des moyens d’informations, ce qui a eu comme effet le renforcement du duopole de la presse (El Mercurio et Copesa) qui écarte toute autre opinion. Ni la Démocratie chrétienne (DC), ni la social-démocratie, ni même le gouvernement n’ont de quotidien écrit. » 

                                  Quant au commando encadrant la campagne électorale de Michelle Bachelet, vous oubliez de mentionner ma principale référence pour soutenir ce que j’y avance. Je donne ma source et je donne la référence à l’article en question. La phrase que vous citez vient justement de l’auteur de cet article dont le sérieux ne fait pas de doute. Je l’ai reprise à mon compte. Il ne suffit pas de se coller à une étiquette de socialiste ou de communiste pour dire que le socialisme ou le communisme vont suivre. Que vous trouviez qu’une telle affirmation soit un peu hâtive ou complètement gratuite relève de votre opinion et non de faits. Tout comme moi qui affirme avec l’auteur de ma référence que « tous ont en commun une adhésion ferme au dogme de l’idéologie néo-libérale. » 

                                  Vous poursuivez en affirmant que « toutes les formations s’accordent à déclarer que l’essentiel est l’accomplissement du programme malgré leurs différends (5). » 

                                  Nous verrons bien. Michelle Bachelet a 4 ans pour réaliser son programme. Souhaitons-lui qu’elle y arrive... 

                                  Comme opinion, je dis que les diverses composantes de la Nouvelle Majorité n’arriveront pas à s’entendre et le tout se ramènera à quelques modifications cosmétiques. Il en sera de même pour l’Éducation où les conditions économiques ne permettront d’y donner suite, si ce n’est que par étape... ». C’est tout à fait dans l’ordre que j’exprime mon opinion sur ce sujet. Si le passé est garant de l’avenir, il y a de bonnes chances que ça se passe comme je dis. Je termine toutefois mon article en disant que je souhaiterais bien me tromper sur toute la ligne... 

                                  Quant à la politique internationale, j’ai surtout relevé que sa première intervention après avoir été élue présidente a été marquée par son engagement à renforcer l’Alliance du Pacifique. C’est là un fait que vous pouvez relever à la lecture des journaux de ce jour. Ceci n’exclut pas sa participation aux autres instances comme l’intégration régionale et les relations avec les pays de l’Atlantique. Par contre je n’ai vu nulle part, comme vous le dites, que cet engagement avec les pays de l’Atlantique et l’intégration régionale se ferait au « détriment justement de l’Alliance du Pacifique (6) ». J’aimerais bien que vous me donniez cette référence dans laquelle elle affirme qu’elle le ferait au détriment de l’Alliance du Pacifique. Une référence importante dans l’analyse des faits. 

                                  Je terminerai ce commentaire en rappelant aux auteurs que l’usage de subtils et moins subtils qualificatifs visant à discréditer le sérieux de mon intervention ne répond pas aux critères que vous exigez des autres quant aux analyses qui doivent être approfondies, précises et fines.

                                  J’aurais aimé vous entendre sur le socialisme de Michelle Bachelet, sur ses divers comportements que relève l’article à l’endroit d’Hugo Chavez, sur le budget de sa campagne électorale qui devrait normalement vous intéresser. J’aurais aimé disposer de cette information, mais ce ne fut pas possible.

                                  Je n’ai évidemment pas le dernier mot sur ce sujet, mais des faits sont là qui me permettent d’avancer une analyse et d’émettre une opinion que seuls l’avenir pourra confirmer ou mettre à la poubelle. Pour débattre sur ces sujets et d’autres, je n’ai pas besoin de m’en prendre à la crédibilité de mes interlocuteurs, mais à relever des points de vue différents et à questionner des affirmations qui laissent à désirer. Dans le cas présent, il y a plus de 32 commentaires qui apportent tous quelque chose qui permet de préciser des points sans pour autant s’en prendre à la crédibilité des intervenants ou encore à les qualifier d’une manière à détourner l’attention de ce qui est l’essentiel du débat.

                                  Avec tout mon respect et en vous souhaitant une Bonne et Heureuse Année 2014

                                   


                                  • Serge Charbonneau Serge Charbonneau 28 décembre 2013 08:46

                                    Monsieur Fortin nous offre un véritable cours de lecture « intelligente » de l’information.

                                     

                                    Un article édifiant qui met bout à bout des observations plus que pertinentes et qui nous entraîne à cette chute où il dit :

                                    « Je souhaiterais me tromper sur toute la ligne, mais.... »

                                     

                                    Le « mais... », c’est tout son texte !

                                     

                                    Je vous dis un énorme « merci », M. Fortin.

                                    Ce texte m’éclaire et ajuste mes pendules à l’heure.

                                     

                                    Trop occupé par les atrocités d’Afrique et du Proche-Orient, j’ai délaissé un peu l’Amérique latine et j’avoue que je n’ai malheureusement pas suivi d’assez près le Chili. Mon jugement concernant Michelle Bachelet repose sur du superficiel. Je n’ai pas suffisamment observé avec précision ses actions politiques. Son image offerte par le bataillon médiatique au service du néo-libéralisme m’a insidieusement influencé. Vos observations pointues, M. Fortin, éclairent suffisamment le costume étincelant de Mme Bachelet pour nous laisser voir son vrai visage sous son habit « socialiste ».

                                     

                                    M. Fortin, à travers votre excellente démonstration, vous nous entrainez vers ces questions plus que pertinentes :

                                    « Que faut-il donc penser de ce socialisme dont s’étiquette Michelle Bachelet ?

                                    Est-il de même nature que celui dont se drape François Hollande ?

                                    Nous savons que le socialisme de ce dernier fait la joie de Washington et d’Israël. »

                                     

                                    Vous pointez deux éléments baromètre qui nous permettront d’évaluer avec assez de précision le degré de « socialisme » de Mme Bachelet :

                                    1 - Sa volonté d’offrir une véritable constitution du peuple pour le peuple

                                    et 2 - Sa volonté de rendre l’éducation accessible à tous comme le réclame avec de plus en plus d’insistance les étudiants chiliens, et ce, depuis des années.

                                     

                                    Constitution pour le peuple et financement de l’éducation à travers l’impôt des biens-nantis, deux éléments importants.

                                     

                                    Encore une fois, merci, M. Fortin pour cette excellente mise au point qui nous ramène les deux pieds sur terre.

                                     

                                     

                                    Serge Charbonneau

                                    Québec


                                    • oscar fortin oscar fortin 28 décembre 2013 12:46

                                      @Serge Charbonneau : merci M. Charbonneau pour votre commentaire qui complète bien ces échanges et commentaires auxquels mon texte a donné lieu. Les avis exprimés sont parfois divergents, mais plusieurs y trouvent leur compte et en rajoutent par des références et des informations fort pertinentes. 


                                      Merci et Bonne et Heureuse Année 2014

                                      • JC-NB 29 décembre 2013 22:01

                                        Monsieur Fortin, nous avons pris bonne note de vos commentaires et questionnements.

                                        Certains des arguments de notre premier message ont effectivement, comme nous l’avions annoncé, été sacrifiés sur l’autel de la brièveté.

                                        La phrase au sujet de la position sociale-démocrate qui a régné sur le Chili pendant plus de vingt ans voulait signaler que la Concertation a effectivement, tout le temps qu’elle a été au pouvoir, conduit une politique néo-libérale, politique encore accentuée par Piñera. Par conséquent, dans le Chili d’aujourd’hui, la politique néo-libérale est encore plus virulente, avec une répression accrue en prime.

                                        En revanche ce qui a complètement changé c’est le climat social, ceci grâce aux mouvements sociaux développés depuis avril 2011. En effet, les mouvements sociaux, et celui des étudiants en particulier, ont introduit dans la vie quotidienne des Chiliens des sujets désormais couramment traités alors qu’ils étaient jusque là absolument tabous. Un grand nombre de ces sujets a été repris dans le programme de la Nouvelle Majorité (Nouvelle concertation dans votre écrit), où l’on trouve non seulement le changement de la constitution et la gratuité de l’éducation, les deux seuls mentionnés dans votre papier, mais aussi beaucoup d’autres : la réforme de la fiscalité, qui permettra de se doter de moyens pour appliquer les réformes, l’octroi de plus de droits aux travailleurs, la création d’une sécurité sociale d’Etat, la sauvegarde des richesses naturelles, l’abolition du système électoral binominal, etc.

                                        La prise de conscience enclenchée à la chaleur des combats a favorisé la conclusion, tout d’abord, de pactes électoraux entre le PCCh et la Concertation, révélant leur force unitaire et la bonne stratégie à suivre pour vaincre la droite, et plus tard la formation de la Nouvelle Majorité (NM), outil nécessaire pour convertir ce changement culturel ou de mentalité en changement politique institutionnel.

                                        Ce petit rappel peut répondre à votre deuxième interrogation, à savoir en quoi la NM « répond à une nouvelle situation politique et sociale dans le pays ».

                                        Cette coalition s’est donné pour tâche, et il n’est jamais inutile de le répéter, d’en finir avec les reliquats institutionnels de la dictature de Pinochet. Les profonds changements de la législation pinochetiste amélioreront la position des forces progressistes pour mener, dans le futur, d’autres combats et obtenir d’autres victoires. Nous ne doutons pas que la légalisation de la grève, l’établissement de la négociation collective, l’abolition de la multiplication d’employeurs dans une même entreprise (multirut) ou encore la fin de l’interdiction aux dirigeants associatifs, syndicaux, etc d’être candidats aux élections politiques, vont donner un coup de fouet à la lutte revendicative des travailleurs chiliens. Tous ces points figurent d’ailleurs dans le programme de gouvernement de la NM.

                                        Bien entendu, la condition préalable à tout changement au Chili était la défaite de la droite pinochetiste aux élections présidentielles mais surtout législatives afin d’obtenir un parlement largement majoritaire et favorable aux transformations. Si toute l’opposition à la droite s’était jointe à la NM, tous les quorums requis pour l’adoption des lois prévus par l’actuelle constitution auraient été atteints, ce qui n’est malheureusement pas le cas actuellement. En effet, certaines forces politiques de gauche hors NM ont estimé plus important de rester pures idéologiquement, car, d’après elles, il n’y aurait aucune différence entre la droite pinochetiste et la NM. Par conséquent, la droite pinochetiste est encore une fois sur-représentée au parlement.

                                        Quant à vos doutes sur la réalisation du programme de la NM, le rappel du faible taux obtenu par les deux candidatures franchement anti-néolibérales permet de mettre en évidence l’importance des forces politiques en jeu. Les alliances politiques sont nécessaires lorsque nos propres forces ne sont pas suffisantes pour parvenir à nos fins. C’est le cas avec les forces anti néolibérales au Chili. Or, la gauche hors NM a toujours imaginé qu’elle pouvait (peut) produire les changements à elle toute seule. Et au vu de son résultat (4%), on est sûr qu’avec sa stratégie, elle ne risque pas d’avoir à réaliser un quelconque programme.

                                        En fait, il n’existait qu’une stratégie efficace pour chasser la droite du gouvernement et pouvoir réaliser les changements que la société chilienne attend : la création d’une large coalition et le maintien et le développement d’un mouvement populaire dans la rue. Cette stratégie, et pas une autre, permettra d’en finir avec l’éternelle transition vers la démocratie. Il serait nécessaire de ne pas oublier que la société chilienne a été jusqu’à maintenant profondément conservatrice et que toute transformation représente une avancée considérable. Ce n’est pas le cas de l’Europe où on doit défendre des acquis sociaux remis en cause en permanence.

                                        Nous profitons de ce moment de l’exposé pour montrer, comme le commentateur le demande, le sérieux avantage qu’apporte une telle coalition. Les deux piliers toujours absolument intacts et sur lesquels repose le capitalisme chilien sont, selon Eduardo Contreras de passage à Paris, le pouvoir idéologique (la presse) et le pouvoir physique (l’armée). Toujours d’après E. Contreras, le programme de la NM contient quelques éléments de démocratisation de la presse. Mais en ce qui concerne l’armée, rien n’est possible pour l’instant. Donc le risque d’une intervention militaire n’est pas écarté. Par conséquent, il semble évident que plus large sera la coalition qui entamera les changements des structures imposées par Pinochet - piloté par Washington-, plus il sera difficile aux âmes nostalgiques des temps dictatoriaux, de tenter des aventures putchistes. Ce n’est pas les Paraguayens ni les Honduriens qui diront le contraire.

                                        D’autres questions sur la rapidité des changements, sur leur profondeur ainsi que sur la pérennité d’une alliance (notamment entre la gauche et la DC) que déjà Allende s’était posées au temps de l’Unité Populaire, restent d’actualité.

                                        En parlant des moyens de communication vous dites que notre phrase sur la Concertation et le duopole renforce votre point de vue, qui est aussi le nôtre. En effet, dans le deuxième paragraphe de notre commentaire initial « Loin de nous l’intention de défendre une position social-démocrate qui a régné sur le Chili pendant plus de vingt ans », nous ne défendons pas l’oeuvre de la Concertation. Mais nous n’occultons pas non plus ce que peut avoir de positif la NM.

                                        L’article d’Ernesto Carmona dans lequel il qualifie de néo-libéraux tous les membres du commando Bachelet, a été écrit le 23 juillet 2013, bien avant la publication du programme de la NM. L’auteur, qui ne s’attendait sans doute pas à ce que ses pronostics soient faux, a du admettre la présence communiste dans le commando, ce qui annule immédiatement son affirmation précédente, à savoir, que les membres du commando « ont tous en commun une adhésion ferme au dogme de l’idéologie néo-libérale ». Il affirme de façon surprenante que les communistes n’ont obtenu que des « charges nominales […], qui n’influent pas sur les lignes centrales du programme » (1), en dépit de la présence d’un communiste, sur cinq personnes, dans la commission chargée justement du programme. Plus tard, la lecture des déclarations du G. Teillier, président du PCCh, qui qualifie le programme de la NM d’assez satisfaisant, car les propositions du PCCh ont bien été prises en compte (2), révèle que les « analyses » de E . Carmona n’étaient que des souhaits. Cet exemple illustre la phrase par laquelle nous finissions notre commentaire précédent : « Pour être ne serait-ce qu’un peu audible, voire crédible, il faut pouvoir être capable de développer des analyses complètes, dévoilant autant les qualités que les faiblesses des sujets dont on parle, mais en aucun cas en déformant la réalité. ». Habitude que l’on a souvent trouvée chez des analystes qui ont des intérêts politiques à défendre.

                                        Plus loin, au sujet de la diversité de la NM et des éventuelles difficultés qui l’empêcheraient d’accomplir son programme, vous affirmez que « Si le passé est garant de l’avenir, il y a de bonnes chances que ça se passe comme je dis. » Il serait souhaitable de bien connaître le passé, car sa méconnaissance risque parfois de créer de sacrées surprises. Nous aimerions, si vous le permettez, vous demander une explication sur un événement politique important de l’histoire du Chili. Vous qui êtes pratiquement sur que M. Bachelet mènera la même politique que lors de son premier mandat, comment pouvez-vous expliquer que certains des plus proches collaborateurs d’Allende avaient, en 1952, soutenu, certains en tant que ministres, l’élection du général Carlos Ibañez del Campo, ex-dictateur des années 27-31 ? (3).

                                        Pour notre part, nous pensons que de nouvelles conditions politiques peuvent favoriser des changements de position.

                                        En ce qui concerne la politique extérieure, M. Bachelet a clairement déclaré que le Chili « pourrait continuer avec l’alliance [du Pacifique], mais sans exclusion idéologique »(4). Connaissant les alliés tels que la Colombie, le Mexique ou le Pérou, on peut comprendre son commentaire. En revanche, les propositions du groupe de réflexion sur la politique extérieure de la candidate préconisaient déjà un rapprochement avec le Brésil et l’Argentine ainsi que les voisins du nord (5). Voir les vidéos avec les propres déclarations de MB (6).

                                        Pour finir nous reprendrons juste la réflexion de ce qui est essentiel au débat. Pour nous, militants, ce qui est essentiel c’est de faire comprendre une conjoncture, en l’occurrence la chilienne, qui est en pleine évolution depuis quelques années. L’ennemi auquel nous avons à faire est terriblement puissant et nous devons gagner la première et la plus importante de toutes les batailles : la bataille idéologique selon José Marti.

                                        J.C Cartagena et N. Briatte

                                        NOTES

                                        (1) E. Carmona : les communistes ont eu des charges nominales « qui n’influent pas sur les lignes centrales du programme »

                                        L’équipe programme de Bachelet est formée par le DC A. Micco, le PPD Ricardo Lagos Weber, le radical G. Guzmán, le communiste A. Palma et A. Arenas »

                                        http://www.eurolatinnews.com/reportajes1/alberto.htm

                                        (2) G. Teillier : à la différence des propositions de la DC les nôtres ont été assez prises en compte dans le programme.

                                        http://www.theclinic.cl/2013/10/26/teillier-y-programa-de-bachelet-a-diferencia-de-los-diputados-dc-los-parlamentarios-comunistas-fueron-bastante-considerados/

                                        (3) Parti Socialiste Populaire (Chili) : Parmi les principaux collaborateurs de Ibañez on trouve Oscar Schnake et Clodomiro Almeyda, entre autres, qui eurent des responsabilités ministérielles.

                                        (4) Bachelet pour les alliances qui ne discriminent pas idéologiquement :"on pourra continuer avec l’alliance [du Pacifique] mais sans exclusion idéologique"

                                        http://www.youtube.com/watch?v=XvuHIXzC4rk

                                        (5) Proposition du groupe de réflexion sur la politique extérieure :

                                        http://diario.latercera.com/2013/08/17/01/contenido/reportajes/25-144112-9-la-propuesta-del-comando-de-bachelet-para-rree.shtml

                                        http://papeldigital.info/ltrep/2013/08/17/01/paginas/003.pdf

                                        (6) Bachelet politique extérieure :

                                        http://www.youtube.com/watch?v=q7LhY_Rk3NI

                                        http://www.youtube.com/watch?v=zrPlvkzo6L0


                                        • oscar fortin oscar fortin 29 décembre 2013 23:33

                                          @JC-NB:Merci pour votre analyse qui apporte un éclairage plus circonstancié sur les enjeux de cette élection.  Merci également de corriger votre affirmation première au sujet de l’engagement de Michelle Bachelet de développer des alliances avec les pays de la zone Atlantique, même au détriment de l’Alliance du Pacifique. 

                                          « En effet, elle a signalé qu’elle s’apprêtait à renforcer les liens avec l’AL en particulier avec les nations de l’Atlantique, au détriment justement de l’Alliance du Pacifique (6). 

                                          Dans votre nouvelle version, vous corrigez le tir en formulant différemment votre affirmation : 

                                          « M. Bachelet a clairement déclaré que le Chili « pourrait continuer avec l’alliance [du Pacifique], mais sans exclusion idéologique ». 

                                          Formulée de cette dernière façon, cette affirmation ne pose aucun problème et confirme sa détermination à poursuivre activement dans cette Alliance. 

                                          Il ne me reste plus qu’à souhaiter que tous les éléments du programme de la Nouvelle Majorité se réalisent au plus grand bénéfice des Chiliens et des Chiliennes. 

                                          Votre analyse vous conforte dans la réalisation de ce programme. Mon analyse demeure sceptique. Au-delà de la diversité des composantes de la NM, il y a Michelle Bachelet qui n’ira pas contre les intérêts des États-Unis, ni au Chili, ni dans les diverses instances régionales. C’est, évidemment, une opinion comme une autre. Il y a quelque part une zone de confiance ou de méfiance à l’égard des personnes qui disposent des leviers du pouvoir. Je suis plutôt de ceux qui doutent de Michelle Bachelet. 

                                          C’est donc avec grand intérêt que je vais suivre l’évolution des évènements à la lumière de ce que vous projetez dans votre dernier commentaire. On se donnera rendez-vous dans quatre ans pour en tirer les dernières conclusions. 

                                          Bonne Année 2014 avec de la santé et détermination d’aller de l’avant dans cette longue marche de la libération des peuples à travers la libération des exclus de la société.

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