Empoisonnement d’Alexandre Navalny : Les preuves fantômes de « The Lancet »
Le mois dernier, les cliniciens de l’hôpital de « La Charité » à Berlin publiaient un article sur l’empoisonnement de Navalny. Ce dernier se félicita de cette « preuve » scientifique, mais qu’en est-il vraiment ? Cet article conforte-t-il la théorie de la tentative d’empoisonnement au terrible Novitchok, ou celle du Carbofos ?
Dans un article datant du 16 septembre, j’avais émis l’hypothèse qu’Alexandre Navalny avait pu être empoissonné au Carbofos, un anti-cafard très répandu en Russie. Son utilisation a connu un rebond mondial du fait de son efficacité contre les punaises de lit. Je m’étais même permis d’être aussi "odieux" que Vladimir Vladimirovitch Poutine en envisageant un auto-empoisement à but promotionnel. N’étant pas journaliste professionnel, je peux me permettre « un droit de suite », c’est à dire confronter mes écrits au temps, aux nouvelles données apportées dans le cas présent par la science. C’est de cette manière et uniquement ainsi que l’on peut converger vers la vérité.
Le 22 décembre 2020, « The Lancet » un journal scientifique s’étant récemment rendu célèbre par ses faux articles concernant la crise du Covid-19 a publié en ligne un « preprint » concernant l’affaire Navalny : « Novichok nerve agent poisoning » (version papier parue, le 16 janvier 2021, The lancet, vol. 397, pp. 249-252). On ne peut que déplorer le titre « putaclic » dudit article car, en réalité rien dans celui-ci ne fait référence au Novitchok. Dès sa publication, le premier des opposants fantasmé1 de Vladimir Poutine, s’est félicité de cette preuve scientifique. Mais, en réalité cet article, ne serait-il pas la preuve d’un empoisonnement au Carbofos, comme j’en avais émis l’hypothèse ?*
La première chose à faire, est donc de comparer les symptômes d’Alexandre Navalny et ceux de personnes ayant été empoisonnées ou s’étant suicidées au Carbofos ou Malathion.
L’article décrit pour le « patient de 44 ans » les symptômes suivants : confusion, transpiration, vomissements puis perte de connaissance. Il a été ensuite transporté à l’Hôpital d’Omsk, où a été diagnostiqué : « un état comateux avec hypersalivation et diaphorèse accrue (transpiration importante). Les médecins sur place ont aussi constaté une insuffisance respiratoire, un statut myoclonique (secousses musculaires involontaires), un métabolisme glucidique perturbé, des troubles électrolytiques et une encéphalopathie métabolique ». Ses pupilles étaient dilatées et non réactives « wide pupils non-reactive to light » (il est à noter que cette observation est contredite dans la conclusion de l’article...). Le Notvitchok provoquant une contraction des pupilles (Myosis), toute annonce d’empoissonnement de Navalny au Novitchok à partir du 21 août relève donc de la fakenews. Il a été aussi constaté une bradycardie (ralentissement du cœur) de 51 battements par minute (bpm) à 33 bpm.
Les symptômes d’un empoisonnement au Carbofos (ou Malathion) sont : état confus, douleurs abdominales, vomissements, hypersudation, hypersalivation, incontinences. Les symptômes évoluent vers un coma et une insuffisance respiratoire qui est la cause principale des décès. L’intoxication entraîne aussi une bradycardie. Il est à noter que la myosis n’est pas systématique dans ce type d’empoisonnement.
Les données publiées par les médecins allemands sont concordantes avec un empoisonnement au Carbofos et non au Novitchok.
Traitements :
Le premier médecin allemand arrive 31 heures après l’apparition des symptômes, le patient ne reçoit alors que du propofol (anesthésique à courte durée d’action, utilisé pour les patients sous respiration artificielle, ce qui est le cas de Navalny). Durant les 24 heures suivantes il ne reçoit pas d’autre traitement que le médicament précité.
A la suite des examens, les médecins allemands le placent sous atropine et obidoxime. « Les signes cholinergiques sont revenus à la normale dans l'heure suivant le début de ce traitement antidote ».
Ce premier résultat des cliniciens allemands réfute, une nouvelle fois, les allégations d’empoisonnement au Novitchok dont les effets sont irréversibles.
L’atropine a été administrée pendant 10 jours et l’obidoxime inefficace a été arrêtée au bout de 24 heures. Selon les travaux de J.Jokanovic (1995), l’obidoxime est l’oxime la moins efficace contre la famille des « phosphorothiolates » à laquelle appartient le Carbofos. Pour ce dernier le phénomène de vieillissement rend l’utilisation des oximes inefficace (Worek 2020).
L’abandon du traitement à l’obidoxime est un argument de plus pour la piste du Carbofos.
Les médecins allemands ont observé les séquelles suivantes : ralentissement du débit verbal pendant 3 semaines, récupération presque complète au bout de 55 jours et totale à ce jour. L’absence des séquelles à long terme est discordante avec l’utilisation du Novitchok, mais renforce une fois de plus l’hypothèse de l’utilisation d’un organophosphoré (OP) domestique, que ce soit du Carbofos ou tout autre pesticide.
En conclusion, l’article de « The Lancet », salué comme une preuve par A. Navalny, Alexandre Grozev de « Belling Cat » et les médias occidentaux n’apporte rien de nouveau à la quête de la vérité. Aucune preuve d’un empoisonnement par un agent innervant (NA) de type militaire et encore moins par du Novitchok n’a été apportée. La recherche des produits de dégradation de l’OP qui aurait pu permettre d’identifier l’agent innervant utilisé n’a pas été effectuée. Les accusations contre la Russie ne reposent donc que sur les seules allégations (le mot allégation se justifie par l’absence de preuve fournie) de l’OIAC et de l’Allemagne.
Tout dans cette affaire étant grotesque, je me permets donc de conclure de façon grotesque.
L’intoxication de Navalny peut être accidentelle et être liée au traitement de son lit d’hôtel au Carbofos pour en éliminer les punaises de lit qui sont un des fléaux mondial de l’hôtellerie. Cela pourrait expliquer la présence de « Novitchok d’opérette » sur son slip. Si A. Navalny dort nu, l’explication pourrait-être alors une tentative maladroite de sa part de se débarrasser de poux pubiens (morpions) en enduisant son slip de Carbofos. Dans tous les cas, les zones de contact au Carbofos présentent des aspects de brûlures chimiques, symptôme non observé par les médecins de « La Charité ».
Le Carbofos, malgré son usage domestique courant en Russie et dans le monde est un poison hautement mortel, 30.000 personnes décèdent chaque année des suites d’un empoisonnement à cette substance.
1Le premier parti d’opposition russe est le Parti Communiste (KPRF), le premier opposant à Vladimir Poutine est donc Guennadi Ziouganov, n’en déplaise aux médias occidentaux.
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