En attendant les Barbares. Insurrection, émeutes, pillages ? Vous n’avez encore rien vu de la suite à venir...
« L’état major écrit : J’invite les officiers, sous officiers, gradés et hommes de troupe à n’accorder aucun crédit à des bruits dénués de tout fondement concernant des menaces présumées d’agression contre nos frontières…. Que surtout il ne soit pas fait recours à l’usage d’instruments d’optique d’un modèle non réglementaire qui prêtent facilement à l’erreur et aux fausses interprétations. »
Dino Buzzati, Le Désert des Tartares (1940)
"Qu'attendons-nous, rassemblés sur l'Agora ?
On dit que les Barbares seront là aujourd'hui.
Pourquoi cette léthargie, au Sénat ?
Pourquoi les sénateurs restent-ils sans légiférer ?
Parce que les Barbares seront là aujourd'hui.
À quoi bon faire des lois à présent ?
Ce sont les Barbares qui bientôt les feront."
Constantin Cavafy (1863-1933), En attendant les Barbares ( Poèmes - 1904)
« Aux époques de rassemblement on ne doit pas choisir arbitrairement son chemin. Des forces secrètes sont à l’œuvre qui mènent ensemble ceux qui possèdent entre eux des affinités. On doit s’abandonner à une telle attraction ; alors on ne commet pas de faute. »
Yi Jing, Livre des Mutations.
Les émeutes n'ont « pas d'impact sur l'attractivité française », tente de rassurer Bruno Le Maire
Rassurer touristes et investisseurs : le ministre de l'Économie français, Bruno Le Maire, s'est adressé mardi soir aux téléspectateurs internationaux, sur CNN. Au deuxième jour d'une relative accalmie après plusieurs nuits d'émeutes déclenchées par la mort du jeune Nahel, qualifiée par Bruno Le Maire de « tragédie » à la fois « inacceptable » et « impardonnable », le ministre a tenté de rassurer sur la situation. « Cela n'aura pas d'impact sur la croissance française, sur l'attractivité française ou sur le tourisme français », a-t-il affirmé sur CNN, s'adressant en anglais à une audience internationale qui a les yeux braqués sur la France et ses images d'émeutes nocturnes violentes.
https://youtu.be/6EbBbezVtUQ?t=156
« L'économie française est solide, la vie quotidienne des citoyens français n'est pas menacée par ce qui s'est passé », a ajouté Bruno Le Maire. « Nous revenons à une situation plus calme », a-t-il dit. « La France est l'une des destinations touristiques les plus populaires au monde et nous ferons tout pour qu'elle le reste, en garantissant naturellement la sécurité de tous les touristes sur le sol français », a aussi déclaré le ministre dans un entretien au quotidien britannique The Telegraph.
Chacun est donc invité à porter d'autres lunettes avec des optiques différentes (de couleur rose, de préférence) pour voir la réalité telle qu'elle est et chasser rapidement cette vilaine idée qui voudrait que la France soit une "no go-zone" transformée en une immense favela incendiée par les Bandar Log.
Ces émeutes qui bousculent la réalité alternative
L'auteur du papier ci-après proposé est un fin observateur de la réalité ambiante, celle qu'il décrit dans son blog qui porte en sous-titre la mention : "Petites chroniques désabusées d'un pays en décomposition rapide…"
Ce pays, c'est la France.
Quant à la "réalité alternative", la voici, avec un cliché montrant de sympathiques têtes blondes autour de leur feu de camp, petits Bachelard en puissance, aux yeux émerveillés, le regard brillant, perdus dans les rêveries du Feu, tels des scouts qui ont mis la flamme aux bois résineux et qui écoutent chanter l'âme qui palpite en eux.
https://www.youtube.com/watch?v=Bjoi8FDbP5U
Comme il l'écrit par ailleurs, "Tombé tout petit dans le libéralisme et les mocassins à glands, j'ai décidé d'enquiquiner le reste du monde en faisant des articles." H16 - car c'est son pseudonyme -, tient a son anonymat, il gère le blog Hashtable et est auteur de pamphlets libéraux.
Son analyse à laquelle il est difficile de ne pas prêter attention mérite d'être lue. La voici :
"Ces derniers jours, l’univers s’est fracturé et la réalité des uns et des autres a connu une violente rupture. Pour certains, la surprise est totale. Pour d’autres, en revanche, la seule surprise est de voir que les premiers écarquillent les yeux devant ce qui était une évidence depuis des lustres…
Ainsi, la réalité médiatique s’est brutalement retournée entre jeudi et dimanche.
Les dernières soirées de juin furent apparemment et selon la presse, le début d’une véritable guerre civile en France. Surmédiatisant absolument tout ce qui se passait dans quelques endroits spécifiques du pays, la presse a largement alimenté un sentiment de panique qu’on pouvait lire un peu partout, à tel point que la presse étrangère en déduit à présent que la France, toute la France, d’un bout à l’autre de son territoire, est complètement livrée aux hordes barbaresques.
La presse nationale, fidèle à ses habitudes, a goulûment relayé les saillies politiques des épaves socialistes et communistes les plus en vue des partis d’extrême-gauche et autres écolopathes politisés frétillants d’idiotie qui s’enthousiasmaient sur les réseaux sociaux de ces pillages et de ces violences absurdes en leur trouvant autant d’excuses que d’explications. L’inévitable noria de sociologues de médias et autres experts des cités émotives s’est mise en place sur les plateaux télé et radio pour nous débiter les âneries habituelles afin de faire passer des curées d’animaux sans dressage ni culture pour des révoltes politiquement motivées.
Rapidement cependant, la réalité des racailleries et autres pillages apparut pour ce que c’était vraiment, et à mesure que les folliculaires dépêchés sur place se faisaient niaisement prendre à partie, la presse s’est retrouvée entre le marteau de la réalité et l’enclume du pouvoir, pas du tout décidé à laisser transparaître l’image pourtant évidente qu’il était totalement sinon dépassé, au moins impuissant à faire régner l’ordre dans ces quartiers.
Et là, à la troisième nuit, alors que le gouvernement commence à mettre la pression sur les réseaux sociaux, le “miracle” se produit, au moins dans la presse : tout rentre dans l’ordre rapidement, ou presque.
L’Obs invente rapidement le nouveau concept d’émeutes calmes (après tout, CNN avait bien proposé l’idée d’incendies criminels essentiellement pacifiques) et décrète qu’il n’y a plus rien à signaler.
Pour d’autres propagandistes, la nuit, bien que pleine de violences, est aussi plus calme ce qui permet déjà d’entrevoir la fin des événements et le retour à la normal (mais si). En somme, ça se passe mieux, ça rentre dans l’ordre, circulez, il n’y a rien à voir et surtout rien à distribuer sur les réseaux sociaux.
N’oubliez pas : “Si ce n’est pas dans les médias, ça n’existe probablement pas” comme le disait ce clown de Julien Pain, fact-checker dans l’une de ces officines de bras cassés payées par le contribuable pour lui faire comprendre que ce qu’il voit n’est pas ce qu’il voit, ce qu’il entend est une hallucination et ce qu’il comprend est en réalité une théorie du complot raciste d’extrême-droite.
Pendant que la presse se débat donc avec une réalité un peu trop mobile et souple pour ses vieux réflexes gauchistes, c’est la réalité des bobos de centre ville qui est aussi bousculée avec vigueur : ce ne sont plus seulement de lointaines banlieues qui crament, mais aussi les petites boutiques de quinoa inclusif en bas de chez eux. L’horreur est d’autant plus grande qu’elle est subitement proche et que l’État est littéralement aux abonnés absents malgré la pléthore de numéros verts agressivement niais qu’il a mis en place.
Les bobos NUPES / macronistes sont effarés de voir des émeutes, des pillages, des racailles, des feux sous leurs fenêtres.
Ils découvrent aussi que la police ne pourra pas les aider :
"-Ils pètent tout.
- Appelle les flics.
- Mais, je les ai appelé 15 fois, ils ne vont pas venir… pic.twitter.com/3RceGrKvI2— vl_plus (@vl_plus) July 2, 2023
Même la réalité de la cocosphère a été bousculée : appelant à une inévitable et caricaturale convergence des luttes au début des événements, les habituels petits agitateurs de la France Insoumichon se sont rapidement retrouvés confrontés à un espace-temps différent de celui qu’ils espéraient arpenter avec gourmandise.
N’appelant surtout pas au calme dans les derniers jours de juin, estimant même parfaitement normale les violences, pillages et émeutes désorganisés que les banlieues subissaient alors, les voilà tout piteux deux jours plus tard lorsque ces mêmes pillages, émeutes et autres débordements citoyens, festifs et intersectionnels parviennent jusqu’à leurs petits quartiers tranquilles, lorsque les pillards n’hésitent pas à prendre à partie des élus et lorsque certains comptes commencent à se régler sans octogone et sans règle.
Sans pitié, la réalité rattrape aussi cette insupportable passionaria écoco-consciente, qui, la gueule grande ouverte pour adorer les émeutes lorsqu’elles touchaient ces lambdas qu’elle méprise, se retrouve soudainement solidaire des victimes lorsqu’elles sont, comme elle, adoubées du suffrage électoral.
Que la réalité est dure pour ces bataillons d’imbéciles.
En revanche, les observateurs pragmatiques n’ont absolument pas été surpris.
Comme ils l’avaient prévu, ceux qui avaient cru choisir entre Macron et le chaos ont eu à la fois Macron et le chaos. Finalement, ce n’est que justice : l’imbécilité finit toujours par avoir des conséquences coûteuses. Si on peut nier la réalité, on ne peut nier longtemps les conséquences de sa négation.
Comme ils l’avaient prévu, des décennies de laxisme judiciaire et politique, créant des zones de non-droit hermétiques, ont permis à ce qui était un problème de société de devenir un cancer métastasé. La réalité d’une partition du pays n’est plus un fantasme que pour ceux qui n’ont pas encore eu l’arrière-train cramé par des feux d’artifices (de plus en plus de feux, de moins en moins d’artifices) et ceux-là sont moins nombreux chaque jour.
Comme ils l’avaient prévu, la crise actuelle est l’occasion de mettre en place de nouvelles restrictions de liberté. Macron et sa troupe tapent, de façon aussi débile que scriptée, sur les réseaux sociaux et sur les jeux vidéos (le rock’n’roll a été injustement oublié) mais personne n’est dupe et tous les individus disposant d’un QI à 3 chiffres comprennent qu’il s’agit une fois encore de profiter d’une bonne crise pour contraindre, limiter, asservir et cogner ceux qui ont un réel pouvoir d’organisation et de réponse concrète, efficace, contre l’État et ses expédients.
Comme ils l’avaient prévu, les autorités vont s’aplatir et trouver de l’argent gratuit pour calmer le jeu : les populations calmes et corvéables à merci paieront. Bien sûr, cela n’a absolument jamais marché, ni en rêve, ni sur un malentendu, mais les autorités étant essentiellement composées d’imbéciles et d’incultes, il ne faut pas s’étonner de les voir répéter des recettes du passé, comme un “Cargo cult” de l’échec politique coûteux.
Comme ils l’avaient prévu, les choses devront bien rentrer dans leur ordre naturel, rapidement : le petit business des cités émotives, sa chaîne logistique en flux tendu, ses consommateurs prêts à payer et ses patrons exigeants, ne peuvent pas se permettre trop de jours de fête et d’arrêts intempestifs. Ces émeutes ont été l’occasion pour le gouvernement de mettre un frein “temporaire” aux opérations des douanes et des brigades de stup’ partout en France, ce qui a permis à toute la bonne schnouffe de la période estivale d’arriver en grande quantité sur le territoire sans être gênée. La vague diversion a remarquablement bien fonctionné et l’Élysée pourra donc continuer à multiplier les lignes (de discours oiseux, bien entendu).
Bref, tout se déroule comme prévu, c’est-à-dire de plus en plus mal. Les Jeux Olympiques viennent, à cette occasion, de disposer d’une publicité hors norme, d’une communication mondiale sur l’étendue des services de sécurité et la solidité de l’appareil d’État. Pour le Comité olympique, pour Hidalgo, pour la France, c’est véritablement une vitrine (cassée à coup de crosse d’AK47) et une mission déjà réussie.
Ah, décidément, il est loin le bon temps où nos forces de l’ordre savaient faire régner le calme et la tranquillité dans tout le pays !"
Sources
Source du texte et des images :https://h16free.com/2023/07/03/74798-ces-emeutes-qui-bousculent-la-realite-alternative
Sources du poème de Constantin Cavafy : En attendant les Barbares
M. Yourcenar mais aussi J. Lavauzelle, http://artgitato.com/constantin-cavafy-en-attendant-les-barbares/
"Qu'attendons-nous, rassemblés sur l'agora ?
On dit que les Barbares seront là aujourd'hui.
Pourquoi cette léthargie, au Sénat ?
Pourquoi les sénateurs restent-ils sans légiférer ?
Parce que les Barbares seront là aujourd'hui.
À quoi bon faire des lois à présent ?
Ce sont les Barbares qui bientôt les feront.
Pourquoi notre empereur s'est-il levé si tôt ?
Pourquoi se tient-il devant la plus grande porte de la ville,
solennel, assis sur son trône, coiffé de sa couronne ?
Parce que les Barbares seront là aujourd'hui
et que notre empereur attend d'accueillir
leur chef. Il a même préparé un parchemin
à lui remettre, où sont conférés
nombreux titres et nombreuses dignités.
Pourquoi nos deux consuls et nos préteurs sont-ils
sortis aujourd'hui, vêtus de leurs toges rouges et brodées ?
Pourquoi ces bracelets sertis d'améthystes,
ces bagues où étincellent des émeraudes polies ?
Pourquoi aujourd'hui ces cannes précieuses
finement ciselées d'or et d'argent ?
Parce que les Barbares seront là aujourd'hui
et que pareilles choses éblouissent les Barbares.
Pourquoi nos habiles rhéteurs ne viennent-ils pas à l'ordinaire prononcer leurs discours et dire leurs mots ?
Parce que les Barbares seront là aujourd'hui
et que l'éloquence et les harangues les ennuient.
Pourquoi ce trouble, cette subite
inquiétude ? - Comme les visages sont graves !
Pourquoi places et rues si vite désertées ?
Pourquoi chacun repart-il chez lui le visage soucieux ?
Parce que la nuit est tombée et que les Barbares ne sont pas venus
et certains qui arrivent des frontières
disent qu'il n'y a plus de Barbares.
Mais alors, qu'allons-nous devenir sans les Barbares ?
Ces gens étaient en somme une solution."
Traduction du grec : Marguerite Yourcenar et Constantin Dimaras
Voir aussi :
-Τι περιμένουμε στην αγορά συναθροισμένοι ;
- Ensemble, qu’attendons-nous sur l’agora ?
Είναι οι βάρβαροι να φθάσουν σήμερα.
Aujourd’hui, il paraît qu’une bande de barbares bientôt déferlera.
*
-Γιατί μέσα στην Σύγκλητο μιά τέτοια απραξία ;
- Pourquoi rien ne vient du Sénat ?
Τι κάθοντ’ οι Συγκλητικοί και δεν νομοθετούνε ;
Pourquoi nos sénateurs ne légifèrent donc pas ?
*
-Γιατί οι βάρβαροι θα φθάσουν σήμερα.
– Car les barbares aujourd’hui arriveront.
Τι νόμους πια θα κάμουν οι Συγκλητικοί ;
Quelles lois peut-on faire maintenant ?
Οι βάρβαροι σαν έλθουν θα νομοθετήσουν.
Les barbares à leur tour légiféreront.
*
-Γιατί ο αυτοκράτωρ μας τόσο πρωί σηκώθη,
- Pourquoi notre empereur s’est-il ce matin levé,
και κάθεται στης πόλεως την πιο μεγάλη πύλη
et est parti à la plus grande porte et s’est assis tout devant,
στον θρόνο επάνω, επίσημος, φορώντας την κορώνα ;
sur le trône, avec sa tête couronnée ?
*
-Γιατί οι βάρβαροι θα φθάσουν σήμερα.
– Car les barbares arriveront aujourd’hui.
Κι ο αυτοκράτωρ περιμένει να δεχθεί
Et l’empereur attend de recevoir ici
τον αρχηγό τους. Μάλιστα ετοίμασε
avec les honneurs leur chef. Il a rédigé pour l’occasion
για να τον δώσει μια περγαμηνή. Εκεί
un parchemin à lui remettre. Là s’y trouvent les fonctions
τον έγραψε τίτλους πολλούς κι ονόματα.
et les titres des dignitaires.
*
-Γιατί οι δυό μας ύπατοι κ’ οι πραίτορες εβγήκαν
- Nos deux consuls et nos préteurs se sont présentés
σήμερα με τες κόκκινες, τες κεντημένες τόγες·
aujourd’hui accoutrés de leurs toges rouges brodées ;
γιατί βραχιόλια φόρεσαν με τόσους αμεθύστους,
les bracelets avec grande ostentation étaient par eux portés ,
και δαχτυλίδια με λαμπρά γυαλιστερά σμαράγδια·
et des anneaux avec des émeraudes brillantes par eux affichés ;
γιατί να πιάσουν σήμερα πολύτιμα μπαστούνια
des bâtons de valeur aujourd’hui sont présentés
μ’ ασήμια και μαλάματα έκτακτα σκαλισμένα ;
d’argent et d’or extraordinairement sculptés ?
*
Γιατί οι βάρβαροι θα φθάσουν σήμερα·
Car ils arriveront aujourd’hui les barbares
και τέτοια πράγματα θαμπόνουν τους βαρβάρους.
et de telles choses impressionneront nos barbares.
*
-Γιατί κ’ οι άξιοι ρήτορες δεν έρχονται σαν πάντα
- Pourquoi ne viennent-ils pas comme toujours, nos orateurs de renom
να βγάλουνε τους λόγους τους, να πούνε τα δικά τους ;
faire leurs propres sermons ?
*
Γιατί οι βάρβαροι θα φθάσουν σήμερα·
Car les barbares arriveront aujourd’hui
κι αυτοί βαριούντ’ ευφράδειες και δημηγορίες.
et leur éloquence et de leur sermon les ennuient.
*
-Γιατί ν’ αρχίσει μονομιάς αυτή η ανησυχία
- Pourquoi cette inquiétude d’emblée
κ’ η σύγχυσις. (Τα πρόσωπα τι σοβαρά που έγιναν).
et cette confusion. Que de personnes tracassées !
Γιατί αδειάζουν γρήγορα οι δρόμοι κ’ οι πλατέες,
Pourquoi les rues et les places se vident-elles si précipitamment,
κι όλοι γυρνούν στα σπίτια τους πολύ συλλογισμένοι ;
et pourquoi tous rentrent-ils dans leurs maisons comme absents ?
*
Γιατί ενύχτωσε κ’ οι βάρβαροι δεν ήλθαν.
Cette nuit, en fait, les barbares ne sont pas venus.
Και μερικοί έφθασαν απ’ τα σύνορα,
Et certains, qui venaient de la frontière,
και είπανε πως βάρβαροι πια δεν υπάρχουν.
ont dit que les barbares n’existaient plus.
*
Και τώρα τι θα γένουμε χωρίς βαρβάρους.
Et maintenant, qu’arrivera-t-il sans les barbares ?
Οι άνθρωποι αυτοί ήσαν μιά κάποια λύσις.
Eux qui étaient une solution !
**********************
Traduction Jacky Lavauzelle
ARTGITATO
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