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Accueil du site > Tribune Libre > Et si la Sécurité faisait fausse route … (partie 2)

Et si la Sécurité faisait fausse route … (partie 2)

Dans la première partie de cet article (publiée le 09/01), j'ai présenté mon constat sur la prise en charge actuelle, par les Pouvoirs Publics, du problème posé par la Sécurité routière. J'en viens à présent à mes propositions ou suggestions sur la question.

Quelques idées ?

Personne ne peut se targuer d'avoir des solutions absolues en ce domaine.

On peut néanmoins avoir des idées sur la question. Voici, modestement, les miennes :

<> généraliser, sur l'ensemble du réseau routier, les lignes axiales continues, en particulier sur les routes sinueuses ou les virages, en apposant des bandes sonores (comme sur les bords d'autoroute) ou rugueuses, de façon à ce que les automobilistes qui chevauchent la ligne axiale s'en rendent bien compte,

<> généraliser les lignes axiales continues, avec bande sonore ou rugueuse, sur les autoroutes et voies rapides urbaines au niveau de chaque entrée et sortie (et sur une distance suffisante avant la sortie ou après l'entrée) de façon à interdire les manœuvres périlleuses consistant à se rabattre directement de la voie de gauche à la bretelle de sortie ou à sauter directement de la bretelle d'entrée à la voie de gauche,

<> modifier le marquage au sol au niveau de ces entrées sur autoroutes urbaines ou voies rapides (comme cela existe déjà en haut de nombreuses côtes sur autoroutes), la voie des véhicules entrants devenant sans interruption la voie de droite, la voie de droite devenant celle de gauche et la voie de gauche disparaissant progressivement (obligeant les automobilistes qui l'utilisaient à se rabattre à droite sans priorité et donc avec précaution) ceci avec une signalisation préalable adaptée et, là aussi, des lignes axiale et latérales continues sur une distance suffisante, de façon à inciter les automobilistes à rouler préférentiellement sur la voie de droite, sans risque de se faire coincer (comme dans un entonnoir) à chaque bretelle d'entrée. La vitesse générale moyenne en serait, certes, diminuée, mais n'est-ce pas déjà ce qui est recherché avec d'autres moyens beaucoup plus coûteux ?

<> inverser la priorité au dépassement :

Actuellement, lorsque deux véhicules en rattrapent un troisième, c'est le véhicule qui est derrière (le dernier des trois) qui a la priorité au dépassement, obligeant celui qui est devant lui à ralentir, à l'approche du premier, plus lent. Cette disposition, c'est une prime à la vitesse.

La priorité au dépassement devrait être donnée au véhicule de devant (celui qui rattrape en premier le véhicule moins rapide). Il est en effet plus facile d'anticiper en regardant devant (pour celui qui est derrière) que dans son rétroviseur (pour celui qui est devant). Regarder dans son rétroviseur, c'est bien, c'est même recommandé. Regarder devant, c'est mieux et plus sécurisant (d'ailleurs, en cas de choc avant contre arrière, n'est-ce pas le véhicule qui est derrière qui est responsable ?). Cela ne dispenserait toutefois pas celui qui s'apprête à déboîter pour doubler de vérifier dans ledit rétroviseur que n'arrive pas à sa hauteur un autre véhicule.

A noter que sur les pistes de ski, la priorité est au skieur aval. Qu'on ne me dise pas que cela n'a rien à voir ! C'est aussi pour la même raison évidente de sécurité.

Et si cela génère, sur les routes, une diminution de la vitesse générale, ne serait-ce pas, là encore, bénéfique pour la sécurité ?

Enfin, cela serait tellement plus courtois ! (la courtoisie au volant ne serait-elle pas, au fond, l'un des meilleurs remèdes contre l'insécurité routière ?).

<> supprimer ou remplacer les balises (triangle inversé "cédez le passage") qui ne sont pratiquement jamais respectées.

== Dans les carrefours classiques, et si vraiment nécessaire, les remplacer par des STOP (mais avec parcimonie, uniquement quand cela s'impose et jamais en pleine ligne droite, comme cela tend à se faire couramment, et qui est un parfait exemple de provocation à l'infraction). Sinon, réhabiliter la Priorité à Droite, (bien mise à mal par les giratoires et qui était pourtant une bien saine, simple et logique disposition).

== A l'entrée des giratoires (puisqu'il est difficilement concevable, à présent, de les supprimer, pitié pour nos Finances Publiques !), sachant que la plupart d'entre eux sont marqués par un "flux dominant" qui ne s'essouffle que lorsque se tarit l'affluence (fin de journée…), instaurer un nouveau mode d'accès, en remplaçant les balises par un nouveau panneau (à inventer) qui incite les automobilistes à pénétrer à vitesse réduite et à raison d'un sur deux (accès alterné), ce panneau définissant un nouveau type de priorité : ni priorité à gauche, ni priorité à droite, mais "priorité à la courtoisie".

On m'objectera sans doute qu'il sera alors impossible de déterminer quel est le véhicule responsable, en cas de collision. Ma réponse : responsabilité partagée systématiquement (50/50).Cela aurait l'avantage de modérer les ardeurs des conducteurs qui s'imposent par l'intérieur(et en profitent pour dépasser) sûrs de leur bon droit et de leur impunité en cas d'accrochage.

Concernant ces giratoires, cesser d'en créer de nouveaux. A qui voudra-t-on faire croire qu'il y en a encore besoin, sinon dans l'intérêt des services maîtres d'œuvre.

<> Peut-être, aussi, pourrait-on instaurer, s'il est vraiment exclu de revenir en arrière concernant la vitesse (et aussi, peut-être, pour amortir les radars !), des limites de vitesse différenciées (il y a bien, déjà, une vitesse maximum différente pour les jeunes conducteurs) en fonction des types de véhicule. Un des critères pourrait être, par exemple, les performances du véhicule en matière de freinage (mesurées à sa sortie par un organisme indépendant). Cette limite pourrait figurer sur les plaques d'immatriculation, de façon à permettre aux radars de l'enregistrer.

Là encore on va sans doute me rétorquer que c'est anti-social, parce que ça favorise les possesseurs de voitures coûteuses. Peu m'importe, le sujet est ici la Sécurité sur la route, et rien d'autre.

<> Ces limites de vitesse différenciées pourraient également être utilisées comme sanction à vie envers des conducteurs dont la responsabilité personnelle, dans un accident grave, est avérée (mais en aucun cas pour une infraction), exemple : 80 au lieu de 90 pour le premier accident, 70 pour le second, etc.

<> enfin, mettre fin à cette tolérance bienveillante, tant de la part de la maréchaussée que des automobilistes, envers les motocyclistes qui doublent impunément (et en faisant fi des lignes continues) même quand il y a d'autres véhicules en face, ou remontent souvent assez rapidement entre deux files de voitures.

Ce n'est pas leur rendre service. Les droits et les devoirs sont les mêmes, sur route, pour les automobilistes et pour les motocyclistes. N'est-ce pas la sécurité de tous, motocyclistes compris, qui est en jeu ?

J'ai une fille, habitant dans une lointaine banlieue, qui utilise le plus souvent sa moto pour se rendre à son travail à Paris.

Je tremble en pensant à elle chaque fois que je vois un motocycliste se faufiler entre les voitures.

 

Toutes ces propositions seraient relativement faciles à mettre en œuvre matériellement et coûteraient infiniment moins cher que les radars ou les giratoires. Beaucoup d'entre elles auraient pour effet de réduire naturellement la vitesse, mais le but principal recherché est de forcer chaque conducteur à être, en toutes circonstances, PLUS ATTENTIF.

 

 

Reste, bien sûr, à dissuader les conducteurs de prendre le volant s'ils sont sous l'emprise d'une substance (alcool ou autre) qui altère leurs facultés.

Pour ma part, je n'ai pas de recette miracle. Ce n'est évidemment pas facile, d'autant que sanctionner les conducteurs en s'appuyant sur le seul taux d'alcoolémie représente une véritable discrimination et donc une totale injustice.

L'ivresse commence-t-elle, uniformément, dès 0.5g d'alcool dans le sang ?

 

Peut-être une solution est-elle à rechercher dans l'incitation à une autoévaluation personnelle avant de prendre le volant :

- qu'ai-je bu, qu'ai-je absorbé, n'ai-je pas trop mangé, suis-je bien reposé … ?

- ma santé, mon âge, ma vue… me permettent-ils de conduire sans multiplier les risques que je prends, même avec une conduite déjà précautionneuse ?

N'y a-t-il vraiment personne qui soit capable de s'interroger ainsi, et d'en tirer les conséquences, et même avec 0.5g d'alcool dans le sang ? A partir de ce seuil, tout le monde, sans exception, perd-il absolument tout discernement ?

N'y a-t-il pas d'autre moyen, pour responsabiliser les conducteurs, que de s'acharner sur eux ?

Je sais qu'avec de telles réflexions, je ne peux qu'être catalogué d"illuminé" par tous les prétendus "experts" qui ont fait de la Sécurité Routière leur Fonds de commerce.

Et pourtant…..

 

Quelques habitudes à prendre au volant, que n'enseignent pas (ou mal) les auto-écoles :

<> regarder ou concentrer son attention, en toutes circonstances, et y compris en virages serrés, sur le bord droit de la route ou sur sa ligne (lorsqu'elle est matérialisée), et non sur la ligne centrale ou sur le véhicule qui arrive en face (il ne s'agit pas d'ignorer ce véhicule ; on a une vision "périphérique" - qui permet de voir ce véhicule - mais on centre forcément notre champ de vision sur un point, et ce point doit être le bord droit).

On est, naturellement, attiré par ce qu'on fixe. Si c'est le véhicule qui vient en face, on se déportera involontairement sur lui, si c'est le bord droit, on roulera bien mieux à droite. Chacun peut faire le test en regardant alternativement la ligne médiane puis la ligne de droite.

Un joueur de tennis qui ne regarde pas la balle la rate forcément ! Celui qui ne regarde pas le bord droit de la route ne roulera jamais bien à droite.

<> apprendre soi-même à ne pas se rabattre trop rapidement et brutalement (les fameuses "queues de poisson" que beaucoup font involontairement, sans s'en rendre compte.) devant un autre véhicule.

Il y a un truc très simple pour cela : attendre, pour se rabattre, de voir dans son rétroviseur central (intérieur) la calandre du véhicule que l'on vient de doubler (ne pas se retourner, dangereux surtout en cas de circulation dense, les obstacles sont toujours devant, jamais derrière) ; il y a, alors, suffisamment de distance pour le faire sans risque.

<> ne pas attendre, lorsqu'on rattrape un autre véhicule et qu'on s'apprête à le doubler, d'être trop prés pour déboîter. Plus on est prés, plus ce véhicule nous masque la vue et donc, nous empêche d'anticiper au cas où un obstacle se présente. Cela est d'autant plus vrai lorsqu'il s'agit d'un camion (et surtout sur autoroute) qui forme un véritable écran grand format juste dans l'axe de la route.

Et tant pis pour les excités de la file de gauche qui ne supportent aucune gène devant eux !

 

Une anecdote pour finir :

Voici deux ou trois ans, nous remontions l'autoroute A40 puis l' A39, en direction de Besançon.

Quelque part en Bresse, alors que je roulais moi-même à 130 km/h (régulateur oblige !) et que la circulation était extrêmement fluide voire très clairsemée, nous fumes dépassés par une Citroën C4 gris métallisé qui devait rouler approximativement à 150 km/h.

Je me suis dit, alors, qu'elle était en net dépassement de la vitesse autorisée, mais, en même temps, que cela ne me paraissait pas réellement dangereux, compte tenu des conditions de circulation.

Quelques minutes plus tard, voila que nous double un bolide bleu foncé (Renault Mégane), sans gyrophare je précise, dont j'ai estimé la vitesse à un bon 180 km/h.

Quelques minutes plus tard encore, les deux véhicules étaient immobilisés au bord de l'autoroute. C'était, bien entendu, la Renault de la Gendarmerie qui avait contraint la Citroën à stopper pour en verbaliser le conducteur. 

Quelle conclusions tirer de cette anecdote parfaitement authentique ?

1/ Que tout conducteur lambda qui roule à 150 km/h, quelles que soient les conditions, est forcément dangereux.

2/ Que, parce qu'il représente la puissance publique et qu'il est "formé", un "képi" qui roule à 180 km/h n'est, forcément, jamais dangereux (? ??).

 

 

Et une réflexion :

Dans son roman "La vingt-cinquième heure", l'écrivain roumain Virgil Gheorghiu relate qu'à la fin de la guerre 39-45, les américains ont emprisonné dans de véritables "camps de concentration" "par arrestations préventives et par catégories" (chapitre 141) tous les ressortissants de pays "alliés" (pays plus ou moins consentants) de l'Allemagne nazie, quel qu'ait été leur rôle pendant la guerre et sans avoir de preuve quant à une éventuelle culpabilité, mais simplement comme potentiellement coupables et "pour les avoir sous la main au cas où".

N'est-ce pas du même type de démarche ou de logique que relève le fait de sanctionner préventivement, au nom de la Sécurité Routière, tout conducteur qui paraît potentiellement dangereux, sans même qu'il soit responsable du moindre accident ?


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19 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 13 janvier 2018 09:33

    ’’sauter directement de la bretelle d’entrée à la voie de gauche’’
     
    Ces cas sont relativement rares.
     
    Mais plus problématiques sont ces gens qui , en entrant, passent tout de suite sur la voie roulante de droite, abandonnant la bretelle bien avant d’avoir acquis une vitesse suffisante, la longueur des bretelles étant pourtant dimensionnée pour ça ! Combien d’accidents à cause de ça !
     
    C’est une pratique quasi-générale et désastreuse : trop de gens croient avoir la priorité au point d’obliger ceux qui roulent sur la voie de droite à se déporter sur la voie de gauche et à se venger si on ne leur a pas cédé le passage.
     
    Le plus irritant dans cette affaire, c’est de voir les personnes devant vous qui se déportent à gauche beaucoup trop tôt et inutilement pour aider ceux qui entrent, et se voient contraints de revenir à droite, penauds derrière l’entrant qui les a ainsi dépassés par la gauche et sans aucun scrupule, sûr qu’il est de son bon droit !
     
     
    ’’La priorité au dépassement devrait être donnée au véhicule de devant (celui qui rattrape en premier le véhicule moins rapide). Cette disposition, c’est une prime à la vitesse.’’
     
    Et aussi parce que celui qui est derrière a une meilleure visibilité du contexte de circulation que celui qui est devant : nos yeux ne sont pas derrière la tête. La règle devrait être comme au ski, Je le dis depuis longtemps et je note que vous l’avez dit ici.


    • Francis, agnotologue JL 13 janvier 2018 09:34

      @JL
       
      tiens, je note que choucas m’a dépassé ici par la droite !
       
       smiley


    • Francis, agnotologue JL 13 janvier 2018 09:39

      Je pense que le Code de la route ferait bien de s’inspirer des règles de barre, les règles de la circulation maritime ?
       
      En effet, l’esprit y est complètement différent : au lieu de dire les cas où l’on a la priorité, les règles disent les cas où l’on doit céder le passage. Et ça change bien des choses.


    • Jean Keim Jean Keim 13 janvier 2018 10:16

      @JL
      Voilà une idée intéressante, qui en rejoint une autre : accomplissons d’abord nos devoirs avant de revendiquer nos droits.


    • capobianco 13 janvier 2018 09:38

      « Toutes ces propositions seraient relativement faciles à mettre en œuvre matériellement et coûteraient infiniment moins cher que les radars ou les giratoires. »

      Je pense que vous n’avez pas pris en compte le fait que la « sécurité routière » est pour l’état et les entreprises privées une façon de faire « du fric ». Les constructeurs de radars , les futures entreprises privées de radars embarqués (les mêmes ?) se frottent les mains des mesures prises en leur faveur.

      Les giratoires, si tous ne sont pas « inutiles », ont des coûts tels qui laissent à penser que la sécurité n’est la seule motivation des responsables (élus entre autres).


      • Le421... Refuznik !! Le421 13 janvier 2018 17:28

        @capobianco
        En fait, quand on a compris et assimilé que les pouvoirs publics se contrebranlent de la sécurité routière et que tout, je dis bien tout n’est que système « pompe à fric », on arrête de se fatiguer et on se réveille.
        Limitation à 80 ? Faisons des opérations anti-accident à vitesse 0.


      • JP94 13 janvier 2018 19:53

        @Le421

        Devinette : ( à la fin) 
        Nous rentrons de voyage ma femme et moi et sommes à quelques dizaines de km du Luxembourg et de la Belgique en route vers Parisn sur un tronçon d’autoroute gratuit.
        Je conduis, la visibilité est très mauvaise car il pleut des cordes.
        Je roule prudemment, sur la file de droite, la plupart des véhicules me dépassent, d’autres roulent à peu près à notre vitesse, 10km/h de moins que la limite.
        Je suis extrèmement concentré, contrôle ma vitesse, surveille la présence de véhicules devant ou derrière et ne change pas de file.
        Je perçois un véhicule à ma gauche mais je ne peux détacher mon regard du pare-brise tellement la visibilité est mauvaise.
        Finalement le véhicule qui est à ma gauche trouve le moyen de s’intercaler entre le celui qui me précède et le mien, réduisant à 3 mètres la distance dans ces conditions, à environ 100 km/h.

        Puis il allume un message exigeant un arrêt immédiat : vu que je n’ai commis aucune infraction , je pense que ce message s’adresse à d’autres... 

        Bref, ce véhicule est un véhicule de police banalisé et freine en m’obligeant à sortir de l’autoroute puis à m’arrêter en plein virage, en sortie d’autoroute.

        Deux policiers en sortent et vont directement à la portière de la passagère, sans regarder le reste de la voiture ni me demander mes papiers.

        Question : quelle est la couleur de la peau de ma femme ? quelle est la couleur de ma peau ? 

        Je pense que tout le monde, ici aura deviné. Et oui vous avez trouvé. 
        Donc effectivement, à part faire du chiffre pour l’argent, il y aussi faire du chiffre pour des raisons peu républicaines ...
        Je précise que ma femme est parfaitement en règle et qu’après un périple de 6000 km en Europe, c’est la seule fois où on nous a demandé nos papiers. Nous avons été tellement choqués que jusqu’à Paris, on n’était plus en mesure de dire un mot.
        Il n’y a eu aucun mot d’excuses de la part de ces policiers à qui j’ai reproché verbalement la mise en danger de nos personnes et demandé - en vain, le motif de notre arrêt.

      • capobianco 13 janvier 2018 10:19

        La prévention, la formation, la répression ne pourront jamais totalement éradiquer les accidents routiers. Il y a tant de facteurs parfaitement imprévisibles qui participent aux accidents qui ont atteints un niveau réellement bas et c’est heureux.

        Mais il est d’autres domaines qui mériteraient plus de volonté pour sauver des vies. La médecine avec ses délais scandaleux pour obtenir des rdv, les hôpitaux pour lesquels on nous parle que d’économies, les déserts médicaux qui justement mettent les malades sur la route pour se faire soigner à des kms ... Dans bien des secteurs les raisons de l’insécurité sont le fait de choix des politiques au service du privé. Donner 20 milliards aux entreprises (combien a touché « lactalis ») et priver l’état de moderniser les hôpitaux et de recruter le personnel indispensable n’est-il pas scandaleux ? Alors pour trouver de l’argent vite la répression routière, les impôts sur les retraités et autres moyens indignes dans des secteurs où se défendre est compliqué voilà les actions des gvt depuis longtemps.

        Votre dernière réflexion est particulièrement pertinente et éclairante du rôle et des buts de la répression sur la route. 


        • Jean Keim Jean Keim 13 janvier 2018 11:15

          J’ai la conviction que la première chose à faire est de rappeler (de marteler) que le Code de la Route n’est pas constitué de simples recommandations mais qu’il est un ensemble de règles qui doivent être impérativement respectées, nous n’avons pas à estimer si personnellement un stop, une signalisation lumineuse ou une limite de vitesse ou toute autre prescription peuvent être exceptionnellement contournés parce que nous jugeons que nous en sommes capable de par notre talent de pilote, les performances de notre véhicule et l’appréciation d’une circonstance présente, un tel comportement risque de devenir une habitude... jusqu’à la survenue de l’accident.

          De plus si je provoque un accident par un comportement indéniablement inadapté, et s’il y a récidives, je ne dois plus être autorisé à conduire, cela peut paraître excessif, alors pensons aux personnes dont la vie est détruite parce que certains s’autorisent des libertés avec la sécurité.

          Faisons un petit calcul, soit un trajet de 500 km avec un parcours à 75% autoroutier et une circulation fluide :
          Si je le parcours avec une vitesse moyenne de 95 km/h, le voyage durera environs 5h 16, à 105 km/h la durée sera de 4h 46, soit un gain de 30 min, le jeu en vaut-il la chandelle ?

          • Le421... Refuznik !! Le421 13 janvier 2018 17:37

            @Jean Keim
            Le fameux calcul du gain de temps sur un trajet.
            C’est toujours bien explicite, même les idiots comprennent.
            Par contre.
            Sur 500 trajets annuels faits par un conducteur pour aller au boulot, de Sarlat à Périgueux, sans possibilité de dépasser les camping-cars et autres touristes innombrables, parce que limité de partout, on ne compte plus en minutes perdues mais en pétage de câble !!
            Vous suivez des conducteurs pépères qui suivent 10 km à 52 Km/H, qui commencent à zigzaguer et finissent par dépasser dans une courbe sans visibilité parce que épuisés nerveusement.
            Vous savez ce que je fait ? JE DEPASSE TOUJOURS LE PLUS VITE POSSIBLE, SANS ATTENDRE, AVEC UNE CONCENTRATION ET UNE PREPARATION MAXIMUM...

            Tant que l’on considèrera le conducteur comme un robot aux ordres et non pas comme un humain avec des défauts, tout le monde fera fausse route.

            Tiens. Du même tonneau. Si on roule à 10 Km/H, statistiquement, on n’arrivera même pas à 0 accident. En stationnement, il peut même vous arriver de prendre une grue de levage sur le toit et finir à la morgue !! J’oublie bien sûr la crise cardiaque...


          • Jean Keim Jean Keim 14 janvier 2018 09:53

            @Le421
             smiley

            Il est évident que nous n’arriverons jamais à un consensus, dans notre pays tout est fait pour la voiture, le français est très individualiste et chacun croit possible de s’autoriser ce qu’il n’accorde pas aux autres.

            Le conducteur robot n’est pas forcément celui qui respecte à la lettre le C de la R, mais également celui qui se comporte suivant ses propres programmes sans tenir compte du contexte, le dépassement sur une route fréquentée est une sorte de roulette russe, avec le risque accru qu’en face, un autre conducteur la pratique également.

            Chacun pense aliéner sa liberté en se « soumettant à un code ou une norme quelconque », alors que beaucoup de ces prescriptions ne font que promulguer « un vivre ensemble ». 


          • jymb 14 janvier 2018 11:55

            @Jean Keim
            Toute minute gagnée (perdue) peut-être l’ultime qui amène l’endormissement
            Un trajet allongé de ci de là de 3, 5 15 minutes c’est au final des durées sans fin, une exaspération qui pousse à la (pseudo) faute, ou le sommeil inévitable


          • jymb 14 janvier 2018 11:58

            @Jean Keim

            Pas d’accord, j’ai deux exemples proches ou pour des raisons purement clientélistes ont été décidé un 30 kmH sur une ex route nationale en traversée d’agglo et un stop en, rase campagne uniquement pour faire plaisir à quelques riverains-électeurs au détriment de l’intérêt général
            Ce type de décision ne devrait strictement pas être du ressort de personnes sous pressions et influences
            Un code pour être respecté doit être respectable. Ce n’est absolument pas le cas..pourtant je suis « légaliste » mais pas naif


          • Jean Keim Jean Keim 14 janvier 2018 13:51

            @jymb
            Nous avons tous un exemple de ce genre de décision dans notre environnement de vie, dans mon quartier un stop a été mis sur une rue principale pour favoriser le passage de véhicules venant d’une impasse, néanmoins le C de la R est globalement respectable, ce qui n’empêche pas l’existence de cas particuliers plus que discutables.


          • Graal 14 janvier 2018 10:50

            @Jean Keim, bonjour

            Je partage tout à fait votre point de vue concernant un respect strict du CR, même s’il m’en coûte par exemple de m’arrêter à un Stop stupidement positionné en pleine ligne droite.

            Vous noterez, en outre, que je ne cautionne en aucune façon les discours démagogiques du type « SR=pompe à fric » ou "SR=atteinte aux libertés".

            Cependant je considère qu’un Code, comme tout code, peut et doit évoluer.

            Chaque conducteur est donc en droit de le critiquer, lui et les différentes installations qui sont censées le traduire. C’est ce que j’ai essayé de faire, en proposant des modifications, dans ces deux articles.


            • Jean Keim Jean Keim 14 janvier 2018 13:41

              @Graal
              Bien sur que le C de la R doit évoluer, notamment la technologie a un rôle à jouer, et les usagers devraient être régulièrement consultés.


            • jymb 14 janvier 2018 11:42

              Bonjour,

              Toutes ces discussions entres gens sensés n’ont aucun impact sur les décisions prises en haut, où quelques groupes de pressions ultra-minoritaires et radicalisés réclament et obtiennent n’importe quoi, jamais satisfait et déjà ( sans aucun doute) dans la rédaction des prochaines exigences.

              Imaginez que l’on demande à un écolo radicalisé de la cause animale de décider des dates d’ouverture et fermeture de la chasse...c’est exactement le cas en matière de mobilité où les pseudo experts et autres associations sollicitées sont des anti mobilités féroces qui d’ailleurs dissimulent de moins en moins leur fiel. La première traduction pratique est que le concept de « sécurité routière » a été tellement perverti qu’il ne représente plus que le synonyme d’oppression stupide voire abjecte pour l’immense majorité de ceux qui se déplacent.

              Pourquoi les conducteurs-usagers-utilisateurs du réseau ne sont jamais consultés alors que certains ont derrière eux des décennies de conduite et des centaines de milliers de km ?

              Nous sommes tombés si bas, et dans une situation d’une telle non crédibilité absolue de la « politique » routière " ( la moindre discussion de coin de table montre le divorce absolu entre les délires qui nous sont imposé et l’opinion de tous) que la seule voie serait la mise à plat compète en repartant d’une feuille blanche. El les propositions de l’auteur prendrait toutes leur valeur, avec beaucoup d’autres qui émergeraient de nous tous, et du bon sens. Et en ayant le courage de mettre à la porte tous ceux qui ont perverti ( je me répète volontairement) à l’extrême la situation


              • jymb 14 janvier 2018 11:51

                Une question, où peut-on trouver et diffuser la liste de toutes les entreprises qui collaborent à ces pratiques odieuses pour envisager un boycott ?

                Je ne parle pas de la ville de Rennes qui héberge la pompe aspirante financière, je n’y mettrais jamais les pieds tant qu’ils n’auront pas le courage de chasser cette structure nauséabonde ou tout du moins d’affirmer qu’on leur impose contre leur volonté.

                Courage néanmoins, le mur de Berlin même sans cesse rehaussé a fini par s’effondrer, l ’apartheid par s’écrouler quel que soit la modernisation de l’armement des policiers Sud Africains !


                • Ruut Ruut 15 janvier 2018 22:13

                  Limiteurs de vitesse automatiques et fini les abus et dépassement.
                  Par contre fini aussi le jackpot pour l’état ou les copinas du privé et le racket routier.

                  Même a fond si c’est limité a 30, ta voiture ne pourra pas accéléré au delà de 30.
                  Le bon coté c’est que cela fluidifia le trafic.
                  Le mauvais c’est que même les ministres se prendrons leurs limitations dans la tête.

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