Désolée, Annie, je n’ai pas lu cette étude américaine, et je n’ai d’ailleurs pas bcp lu sur cette question, seulement les livres de Hatzfeld (notamment, de mémoire, La stratégie des antilopes).
Cet ensemble de témoignages des survivants et des bourreaux est proprement hallucinant. Je vous en conseille la lecture, c’est à la hauteur d’un Primo Levi.
Vous dites qu’on peut comprendre… oui, factuellement, on met bout à bout des pièces du puzzle, on donne une sorte d’explication, mais LE génocide, c’est autre chose. D’ailleurs, les survivants expriment bien cet "inracontable".
Vous ne pouvez pas dire que les Hutus et les Tutsis ont "joué tout à tour le rôle de victimes et de bourreaux" parce que, comme je le dis toujours : les victimes mortes ne sauraient devenir des bourreaux…
Ensuite, je sais bien que c’est toujours la même histoire ("qui a commencé ?"), mais on ne peut pas mettre sur le même plan le génocide "premier", celui qu’ont perpétré les Hutus, puis les massacres de masse inverses, qui peuvent être considérés comme une vengeance…
Mais je ne préfère pas en parler, je connais trop mal le sujet.
En revanche, ce que je sais, c’est que le génocide "premier" a été conçu et prémédité, puis organisé et perpétré par les Hutus, de haut en bas du peuple, sur un groupe "ethnique", considéré comme de la viande animale à abattre, de la façon la plus abominable que vous puissiez imaginer (non, justement, c’est inimaginable…)