Hadopi, pourquoi je suis pour !
La loi Hadopi est une tentative de déjudiciariser la réponse au téléchargement, et donc de passer d’une logique du tout répressif à une démarche éducative visant à éviter au citoyen le passage devant la justice pour un infraction somme toute mineure (dans la plupart des cas). Elle vise à transformer le téléchargement « illégal » en téléchargement règlementé.
J’ai 56 ans et j’ai commencé à télécharger sur Napster en 2000, ensuite sur Kazaa, puis Emule et Bittorent. A une certaine époque, j’avais sur mes différents supports, dans les 40 000 albums et j’ai visionné environ 3000 films, le tout avec la plus grande facilité. Pourquoi continuerais-je ? J’ai déjà tout vu, tout écouté et il y maintenant bien longtemps que j’ai détruit la quasi totalité des ces données. Si je participe encore, c’est juste en upload, pour partager quelques raretés (dont beaucoup de textes dans le domaine public) que j’affectionne.
Dans ces conditions, me direz-vous, pourquoi être pour la loi Hadopi.
Les raisons, les voilà :
1- Elle sera aussi efficace que la précédente loi DADVSI et on peut espérer qu’après ce nouveau coup d’épée dans l’eau, ils nous lâchent un peu la grappe.
Inefficace, elle le sera, pour la raison bien connue que les programmeurs, hackers et pirates divers sont toujours en avance de plusieurs encablures sur quelques élus et administrations cacochymes se mélangeant les doigts dans leur clavier (le fameux mulot !)
2- La punition crée le crime. Si le vol n’était pas interdit, la propriété privée n’existerai pas. Le meilleur exemple en est la prohibition des drogues qui, de la prohibition de l’alcool à la convention internationale de 1988, n’a eu comme conséquence que l’augmentation de la consommation, du trafic et de la valeur des drogues. Déjudiciariser le traitement du téléchargement P2P pourrait donc avoir comme conséquence, sinon une diminution, du moins une stabilisation du phénomène.
On constate facilement que le trafic P2P a été fortement encouragé par les précédentes législations répressives.
Déjudiciariser, c’est déjà règlementer. Règlementer, c’est déjà accepter.
3- Suite à un effort sans précédent de la communauté des P2Pistes, l’ensemble de la culture a d’or et déjà été numérisée et on peut donc relâcher un peu la pression. Au cas, bien improbable, où la loi Hadopi aurait une quelconque efficacité, il sera toujours facile de se partager les fichiers. Je ne crois pas en l’avenir des réseaux cryptés, mais en l’apparition de nouvelles formes de partage, pas encore développées à ce jour. On se partageait des disquettes, des CD, par l’intermédiaire des newsgroups ou même simplement par des annonces dans des revues, bien avant l’apparition du P2P, on le fera encore quand les logiciels P2P auront disparu dans la préhistoire d’Internet.
En conséquence de quoi, il faut encourager ces messieurs à s’enfoncer la tête dans le c..., avec le grand espoir que nous soyons en train de passer d’un simple divertissement à une prise de conscience politique sur la légalité de la propriété intellectuelle. Aidons les à nous aider, car il nous font la publicité que nous n’avons pas les moyens de nous offrir et en nous combattant, nous font exister !
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