« Il y a trop de social en France ! »
PLUS UN SOU !
Macronisant plus blanc que blanc, Monsieur COLLOMB se montre bon élève…. et met au pas les centres sociaux de sa bonne ville de Lyon via les consignes données à son successeur et « obligé » ainsi qu’à l’administration municipale.
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L300xH351/9148-bbee8.jpg)
Il est vrai qu’à Lyon, « sur la colline qui travaille », la Croix Rousse pour les lecteurs qui ne seraient pas lyonnais, le summum de la « rentabilité » a été atteint par 60 bénévoles qui encadrent GRATUITEMENT dans les locaux du Centre Social 164 enfants signalés par l’éducation nationale comme ayant des difficultés scolaires !
Voilà donc le bénévolat devenu l’alpha et l’omega du social en Macronie et les militants pris au piège de leur engagement.
En conséquence, La VILLE DE LYON refuse de financer les surcoûts salariaux de la dizaine de salariés du Centre social dont elle demande la mise à disposition pour l’animation de « la » fête emblématique municipale « tout le monde dehors » chaque année déclinée dans les quartiers.
Les élus du 4ième arrondissement, retournant leur veste qui fut socialiste en d’autres temps, de pointer que « certains centre sociaux ne fonctionnent qu’avec des bénévoles ».
Ils n’envisagent donc nullement de payer les heures supplémentaires effectuées par les salariés du centre social requis dans le cadre de l’animation municipale du quartier.
Je viens en tant que « bénévole », renchérit la représentante du MEDEF au Conseil d’administration de la Caisse d’Allocations familiales, principal financeur du Centre Social, « je suis chef d’entreprise et ma présence ici n’est pas rémunérée ! »
Il se trouve que le Conseil d’administration du Centre social est, lui aussi, composé de « bénévoles » qui n’ont pas attendu ces injonctions pour s’investir.
Une administratrice, représentant une association adhérente du centre social, bénévole depuis près de 20 ans, que l’on avait à peine vue en bout de table, tant elle était discrète, déclara alors, dans le silence qui suivit ces fortes affirmations inscrites aux quatre coins du « bon sens macronien » :
« Le moment est peut être venu de se demander s’il ne faut pas faire la grêve du bénévolat. » et une autre d’ajouter : « si TOUT travail devient bénévole il va falloir songer à instituer un revenu universel ».
Les délégués du personnel, qui font partie statutairement du Conseil d’Administration du Centre Social, observaient en silence la passe d’arme. De fait, ces salariés sont sollicités pour l’animation des festivités dès potron minet et jusqu’à plus de minuit, en week-end.
Si des « bénévoles » venaient à les remplacer sur un évènement comme la déclinaison de « tout le monde dehors » dans les quartiers, ces bénévoles « travailleraient »
- sans être rémunérés,
- sans les assurances autorisant l’accueil et les activités proposées à un public,
- sans les diplômes et formations réglementairement éxigées des salariés,
Est-ce trop demander à une Mairie, « en même temps de gauche », de prendre ses responsabilités sociales, comme le fait le centre social, employeur du privé, qui applique, lui, la législation du travail en payant les surcoûts salariaux liés à cette journée exceptionnelle ?
Rappelons que la principale source de déficit de notre système social est le travail dissimulé et notamment les heures supplémentaires impayées, système que nourrit donc, toute honte bue, la Municipalité de LYON !
Paradoxalement cette même Ville de Lyon demande au Centre Social « DE SUPPRIMER LES ACTIVITES NON RENTABLES » !
Pour l’heure, Le Conseil d’Administration du Centre social applique la nouvelle DOXA municipale : Il a décidé de ne pas mettre à disposition les 10 salariés demandés puisque l’activité est « déficitaire », La Mairie ne prenant pas en compte les coûts salariaux .
« Ce n’est pas grave rétorque-t-elle, nous avons pris attache avec une autre association qui mettra à disposition ce personnel » sans coût supplémentaire !
Pas de chance pour les élus , c’est un collectif qui anime « tout le monde dehors » sur la Croix Rousse et qui seul peut prendre la décision d’accepter ou de ne pas accepter le travail dissimulé de personnels extérieurs au collectif : Les héritiers des Canuts** ont gardé leur tradition rebelle.
Mais la passe d’arme avec la « MAIRIE en même temps de gauche » n’allait pas, ce soir là, en rester à l’organisation de la fête de quartier. Les élus municipaux furent interrogés sur le fait qu’à un mois de la fin de l’année scolaire ils n’avaient toujours pas communiqué le nombre d’enfants inscrits pour Septembre aux activités périscolaires.
En effet, la Ville de LYON sera probablement en Septembre 2018 à l’origine de pertes d’emplois en grand nombre affectant tout le secteur de l’animation du périscolaire et partant, responsable de la perte de ressources de nombreux étudiants déjà quelque peu traumatisés par les méandres de « parcours sup .
Les conditions juridiquement ** et démocratiquement contestables de la « votation » de la modification des rythmes scolaires ont eu en effet à Lyon pour seule visée la réduction du poste municipal de dépenses périscolaires sans le moindre égard pour les personnels qui n’oublieront pas leur première année de salariés en Macronie.
En effet, il est statutairement possible, pour un grand nombre mères qui travaillent d’obtenir un temps partiel avec le mercredi non travaillé alors que c’est statutairement rarement le cas pour le vendredi.
Les premières indications dont on dispose montrent donc que la fréquentation des activités périscolaires sera en réalité plus limitée le mercredi que le vendredi ce qui explique le silence gêné des services municipaux qui avaient escompté l’effet inverse.
Les familles constatent en effet que l’on passe d’UNE DEMIE JOURNEE DE SCOLARITE GRATUITE à UNE DEMIE JOURNEE D’ ACTIVITES PERISCOLAIRES PAYANTES.
Les plus fortunées investissent dans des activités « choisies » cours d’anglais, musique, sports divers, les plus modestes gardent leurs enfants à la maison évitant ainsi des frais supplémentaires. Dans les deux cas les objectifs de mixitié sociale et d’éducation alternative ne sont pas atteints.
« Accessoirement », les femmes sont renvoyées, qu’elles le souhaitent ou non au foyer, avec toutes les conséquences délétères bien documentées de cette situation.
Du coté des personnels, il faut rappeler que les salariés du périscolaires sont par définition à temps partiel puisque l’animation du périscolaire à la pause méridienne et à la sortie des écoles représente environ une demie journée de travail en semaine ainsi qu’une demie journée conventionnelle d’accueil des enfants qui passerait, par décision UNILATERALE municipale, du vendredi après midi au mercredi matin.
Quand bien même le nombre d’enfants inscrits au périscolaire seraient stable, qu’en Septembre, les animateurs qui travaillaient pour le périscolaire le vendredi ne pourront pas forcément suivre le Centre Social le mercredi pour peu que cette nouvelle organisation soit incompatible soit avec leurs études soit avec un second emploi .
Dans ce cas, la législation sur le licenciement économique imposera au Centre Social de verser des indemnités de licenciement économique. La Mairie refuse de les prendre en charge, motif pris que le Centre social « n’avaient qu’à signer des CDD et non des CDI » or, le périscolaire est une activité pérenne qui n’autorise pas légalement la conclusion de CDD, ce que semble ignorer nos édiles.
Il s’avère en outre que l’organisation même des horaires du périscolaire pour l’année 2018-2019 par la Mairie de LYON est illégale.
Pour respecter notamment le droit du salarié à temps partiel à avoir un emploi complémentaire ou à suivre ses études, il est interdit de fractionner l’activité en périodes de travail distantes de plus de deux heures.La Mairie de Lyon ne respecte pas cet impératif. Aux dernières nouvelles, après une journée de grêve des personnels, elle accepterait de payer la perte de salaire consécutive à cette organisation.
C’est un niveau d’impéritie extraordinaire pour une si grande Commune mais, peut-être y a-t-il une raison à cette légèreté dans la gestion des personnels : Le périscolaire, après les prochaines élections municipales, sera du ressort de la Métropole.
Peu importe que les étudiants salariés perdent leurs ressources, que les salariés voient l'emploi du secteur social diminuer, que les familles soient mécontentes de perdre la gratuité de l'éducation, que les femmes soient contraintes de prendre un emploi à temps partiel pour garder leurs enfants, que le centre social soit mis en difficultés, les édiles se sont créé un bastion inexpugnable en Métropole.
Les familles, ne pourront guère peser sur les choix politiques de la Métropole puisqu’à LYON (comme à Paris et Marseille) tout a été fait pour éviter que le scrutin municipal n’affecte la composition de la nouvelle instance et, comme par hasard, le Maire du IVième arrondissement de Lyon, Monsieur David KIMELFELD, se verrait bien la présidant .
Les arrondissements de LYON 1ER et LYON IV avaient des véléïtés de vote « social », un mot proscrit en Macronie : Monsieur COLLOMB leur adjoint, dans le nouveau découpage, le second arrondissement dont la fibre sociale est d’une toute particulière faiblesse !
A travers les débats d’un conseil d’administration de Centre Social, en cette jolie soirée de mois de Mai, la machineriede la communication macronienne se dévoile pour ne laisser transparaître que l’idéal rabougri d’un comptable qui ne pourra pas faire illusion longtemps.
PEUT-ETRE FAUDRAIT-IL EN EFFET UNE GREVE GENERALE DES BENEVOLES afin de contraindre les employeurs du Public à payer le juste prix du « travail » ?
plus d'infos : ** Conseil d’écoles non convoqués dans les règles statutaires et éviction de certaines de leurs composantes statutaires, notamment les salariés
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