JE SUIS WIAM BERHOUMA
Je suis Wiam Berhouma
« Dans les temps de la tromperie généralisée, le seul fait de dire la vérité est un acte révolutionnaire » Georges Orwell
Voilà une jeune femme Française d’origine maghrébine et musulmane comme la France les adorent : somptueusement maquillée, toute charmante, affranchie et dévoilée, sans accent arabe déformant et sourire aux lèvres. Situation sociale : enviable.
Voilà une jeune femme du peuple, le vrai : celui qui se lève tôt le matin et rentre tard le soir et qui connait les misères du quotidien, les retards des trains paresseux et les aléas de la vie dans les banlieues Parisiennes. Elle connait également la violence de ne pas être embauchée à un emploi ou de ne pas trouver un logement parce que s’appelant Fatima ou Mohamed. Choses banales.
Cette jeune femme qui cumulent à elle seule les préjugés médiatique ordinaires de la jeune de banlieue porte tout de même un gros défaut : elle croit connaitre de quoi l’islamophobie française est le vrai nom. Noms au pluriel. Finkielkraut, Zemmour, BHL, Badinter etc. La liste est longue et raccourcie.
Début d’hypothèse : les intellectuels ultra-médiatiques et les médias sont transmetteurs de ce cancer social des temps modernes qu’est l’islamophobie. C’est discutable mais pas absurde.
Elle demanda donc à l’Académicien de se taire pour le bien de la France. Il prend trop de place. Il se croit en mission. Peut-être a-t-elle oubliée ceci : en France, quand vous êtes d’origine arabe et musulmane, vous devez crier deux fois plus fort pour être deux fois moins entendus. A moins de s’appeler Chalgoumi ou Sifaoui. Vieux réflexe coloniale ? C’est toujours discutable mais toujours pas absurde.
La parfaite « beurette » doit tenir le discours de « Ni Putes ni soumises » ou Jeannette Boughrab pour ne pas risquer d’être traité de « nazislamiste » (Albert Chennouf Meyer- père d’une victime de Merah)[1], « djihadiste » (Causeur), « idéologue de banlieue » (Philippe Bilger)[2], « jeune femme au sourire sûr de lui et dominateur » (Natacha Polony)[3], « ennemi de la nation » (Ivan Rioufol) « porteuse de haine de la République » (Fredéric Haziza)[4]. Que n’a-t-on entendu.
Peut-être n’a-t-on pas observé que sa critique n’était en rien (absolument rien) différente de celle d’Alain Badiou concernant l’islamophobie de Finkielkraut. Faut-il être un mandarin pour s’autoriser un tel affront ? En réalité, cette jeune femme a eu pour seul tort de donner une leçon de républicanisme à une personnalité qui pensait en avoir le monopole du discours ; on ne donne pas de leçon, on écoute le Maître. Pas très Charlie.
Dans la France réac’ on ne touche pas à Finkielkraut (ni à Zemmour) ; aussi bien son discours fût-il raciste voire absurde. La meute du cercle concentrique qui l’entoure veille au grain. Polony, Bilger, Rioufol, Causeur, etc. La France réac’ panique : « comment cette jeune maghrébine insolente a-t-elle pu se permettre de toucher à notre Idole ? » L’esprit critique est en berne. La démocratie avec. Charlie a disparu.
Finkielraut et ses acolytes nous avaient pourtant affirmé que la France était un pays d’une galanterie exemplaire et que s’il nous était tenu de pouvoir critiquer une femme, on laisserait tout de même de côtés les clichés simplistes. « Words, words, words » disait Shakespear.
Ce que cette jeune Wiam a définitivement comprise après coup, c’est qu’en France (bien avant les derniers attentats) l’islamophobie est quelque chose de banale et acceptée et que les intellectuels ne sont pas une digue contre cette dérive mais un réel support qui en facilite la diffusion.
La preuve en est : tout musulman qui critique l’élite politique et médiatique, leur discours, leur pensée, leur action est soit traité d’islamiste soit d’indigène ou d’ennemi de la république. C’est sans issue. C'est symptomatique de la dérive de certains médias et intellectuels.
En effet, « dans les temps de la tromperie généralisée, le seul fait de dire la vérité est un acte révolutionnaire ».
ps. Question simple aux groupies : peut-on critiquer Finkielkraut sur ses excès sans être taxé de quoi que se soit ?
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