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Accueil du site > Tribune Libre > Jean-Claude X, tabassé à mort par « la racaille »

Jean-Claude X, tabassé à mort par « la racaille »

Deux histoires édifiantes qui se sont passées le même jour.

Jeudi 27 octobre 2005, Clichy-sous-Bois.
Deux jeunes des banlieues, se croyant poursuivis par la police, pénètrent par effraction dans un local EDF situé rue des Bois, au fond d’une impasse, à Clichy-sous-Bois. L’entrée du local EDF, où les deux jeunes périssent électrocutés, est protégé par une palissade, et du fil barbelé qui a été arraché en haut à gauche. Quand les pompiers se rendront sur place pour les premiers secours, ils seront attaqués, caillassés. Les familles de ces jeunes refuseront de rencontrer le ministre de l’Intérieur, et seront reçues par le Premier ministre à Matignon. Depuis, c’est l’émeute. Chaque nuit, des voitures brûlent, des commerces sont dévastés. "Fallait pas nous traiter de racaille et nous envoyer la police" , résume anonymement un jeune homme de Sevran, qui regarde les pompiers éteindre un incendie de voiture.

Jeudi 27 octobre 2005, Epinay-sur-Seine.
Jean-Claude X, 46 ans, consultant de l’entreprise havraise ETI, qui fabrique des lampadaires antivandalisme, vient à Epinay-sur-Seine pour photographier ces équipements in situ, pour pouvoir les présenter ensuite à d’autres clients potentiels. Il descend de sa voiture pour prendre des photos, son épouse et sa fille restent dans la voiture. Il est alors agressé par des jeunes de la cité, qui le rouent de coups. Il est tabassé à mort, sous les yeux de sa femme et de sa fille, sans que personne ne lui vienne en aide. Les trois agresseurs pourront être identifiés grâce à la vidéo surveillance. Commentaire des médias : "Vous voyez, la vidéo surveillance n’a pas d’effet dissuasif." La famille de Jean-Claude ne sera évidemment pas reçue par le Premier ministre, et la presse ne fera que peu de cas de sa mort, qu’on ne peut qualifier que de barbare. Les jeunes qui ont fait ça, si c’est pas des voyous, alors les voyous, c’est quoi ?

N’en déplaise à Monsieur Azouz Begag, ministre délégué à la promotion de l’égalité des chances, pendant que la racaille continue à mettre les banlieues et les villes de France à feu et à sang, et que les familles sont reçues par Monsieur le Premier Ministre sous les ors de la République, j’aurai une pensée émue pour Monsieur Jean-Claude X, son épouse et sa fille.

Une société qui perd ses repères est une société condamnée.

Pour en savoir plus :
1. Meurtre à Epinay : trois interpellations (Nouvel Obs)
2. Émeutes à Clichy-sous-Bois après la mort accidentelle de deux mineurs (L’Internaute)
3. Les violences s’étendent en Seine-Saint-Denis et changent de forme (Le Monde)

Crédit photo : Joël Saget


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30 réactions à cet article    


  • gnve (---.---.236.176) 3 novembre 2005 11:35

    Je trouve cet article particulièrement bien inspiré et équilibré. J’en ai tiré plusieurs conclusions :-------
    - Les médias nationaux ( télévisés ou écrits ) ont perdu toutes notions de valeurs morales et humaines ( l’état d’humeur de quelques « racailles » semblent plus inspirer les journalistes que la mort barbare d’un père de famille sans histoire).
    - Je suffoque à lire et regarder les journaux annonçant la polémique après avoir usé de ce mot « racaille », plusieurs minutes de monopolisation médiatique autour de ce sujet, A l’heure même où les journalistes les plus érudits usent des termes « flics » « conders » et j’en passe, et des meilleurs, sans s’émouvoir.
    - Je pense que les considérations économiques et politiques ont depuis longtemps dirigés ces soit-disants révélateurs de l’état de la société, influencés par des annonceurs financiers, manipulés par des politiques, englués dans leurs habitudes. Leur crédibilité est mise à mal (cette conclusion est directement tirée d’une longue étude et observation des différents forums consacrés aux médias en général ).
    - Dernière conclusion : l’existence du site agoravox.com ( que je ne connaissais pas jusqu’à aujourd’hui )est la preuve de l’exigence des personnes en matière de vraies informations, celles qui ne sont pas déformées par les multiples filtres des conseils de rédaction.

    Pour toutes ces raisons je souhaite longue vie à votre site.


    • José Peres Baptista José 3 novembre 2005 12:23

      Luc,

      Voici les propos tenus par Nicolas Sarkozy sur Europe 1 mercredi 2 novembre, recueillis par J-P Elkabbach (source sur le site de l’UMP à l’adresse mentionnée) :

      « Je voudrais d’ailleurs dire que j’ai reçu également la famille de ce pauvre homme, dont la famille ne souhaite pas qu’on donne son identité, qui a été battu à mort à Epinay. J’ai reçu sa fille, son fils et sa femme ; je souhaite aussi qu’on ne les oublie pas. »

      J’apporte cette précision pour signaler que la famille de cet homme a bien été reçue par Nicolas Sarkozy et que c’est elle qui ne souhaitait pas que l’on diffuse son nom, comme elle ne souhaitait pas de mise en avant médiatique.

      Sans vouloir vous offenser et sans vouloir critiquer votre point de vue, avant de critiquer la presse il eût été convenable de ne pas outrepasser la volonté de la famille de ce pauvre homme.

      Je crains que nous atteignions là les limites éthiques du journalisme citoyen. Ne serait-il pas bon que le Comité de Rédaction retire le nom de cette pauvre victime ?

      José


      • Luc (---.---.25.120) 3 novembre 2005 12:39

        José,

        Le nom de cette victime avait déjà été diffusée par Le Parisien et repris par Le Nouvel Observateur.

        J’ai repris son nom parce que cela donnait à mon sens plus de vécu à cet acte inqualifiable, et je souhaitais qu’on ne l’oublie pas.

        Je reconnais que j’ignorais que la famille avait souhaité qu’on ne donne pas son identité. J’avais pourtant fait beaucoup de recherches pour recueillir des informations sur cette affaire, mais je n’avais pas réussi à trouver les informations que vous nous communiquez. Si j’avais su, je ne l’aurais évidemment pas mentionné. Merci d’avoir complété cette information.

        En ce qui me concerne, la dernière chose que je souhaite est bien sûr d’aggraver la peine de cette famille trop éprouvée. Je suis donc tout à fait d’accord pour que le comité de rédaction d’Agoravox remplace le nom de la victime par « Jean-Claude X » pour mieux respecter leur souhait.


        • José Peres Baptista José 3 novembre 2005 12:44

          Luc,

          Je m’attendais à cette réaction de votre part.

          Cordialement.


          • L'équipe AgoraVox Carlo Revelli 3 novembre 2005 14:11

            Nous avons remplacé le nom de la victime par « Jean-Claude X ».

            Merci beaucoup à José pour son apport qui permet de rectifier l’article.

            Cela dit, je ne pense pas que l’on atteint là les "limites éthiques du journalisme citoyen". Bien au contraire, l’apport d’un citoyen (en l’occurrence vous) a permis de modifier l’article et donc de l’enrichir. D’ailleurs, nous encourageons vivement nos lecteurs qui ont un doute à l’exprimer librement à la suite de chaque article. Ca nous arrive souvent que des lecteurs fassent ainsi des recherches pour valider ou invalider un article et il s’agit là d’excellentes initiatives que nous encourageons vivement depuis toujours. Personnellement, j’évalue l’apport informationnel d’un article dans le contexte des réactions qu’il a suscité.

            Je vais reprendre ainsi ce que j’ai déjà eu l’occasion de dire à ce sujet afin d’illustrer notre pensée :

            "AgoraVox prône un processus d’intelligence collective différent des wikis pour fiabiliser les informations publiées (en plus du vote utilisé dans le cadre de la sélection quotidienne des articles). Ce processus se base sur les commentaires. Dés qu’un article est publié, tout lecteur peut intervenir librement pour le commenter, le critiquer, le compléter, l’enrichir ou le dénoncer. L’auteur et la rédaction peuvent interagir ainsi avec les lecteurs afin de compléter et améliorer l’article. Comme le dit le journaliste bloggeur Dan Gillmor, « mes lecteurs sont souvent mieux informés que moi ». Parfois, le comité de rédaction décide de supprimer un article après certains commentaires des lecteurs (notamment en cas de plagiat avéré)."

            Merci donc à Luc et à José.


            • José Peres Baptista José 3 novembre 2005 14:29

              Carlo,

              Je confirme que nous venons justement ici de démontrer notre attachement à cette éthique et de son respect. En l’occurrence plus encore que les médias dits « classiques ». Mon commentaire, volontairement percutant mais non agressif, a atteint son but. AgoraVox est la somme de talents particuliers réunis par une volonté de participation plurielle à l’information et je suis content d’y participer. À titre collectif nous avons fait ici la preuve de notre intégrité et de notre respect. Merci de l’avoir permis.


              • (---.---.20.123) 3 novembre 2005 14:35

                il faudrait aussi modifié le nom de cette malheureuse personne dans la barre de titre du browser car, cela apparait encore.


                • Pierre-Jacques Delmarre (---.---.151.123) 3 novembre 2005 15:15

                  Il aurait peut-etre été bon de profiter de cette vague de modification pour supprimer aussi le mot « racaille » du titre. Il est dommage que ce texte particulièrement parti pris et peu respectueux d’une classe de la société déjà suffisamment éprouvé est été choisi pour faire la « Une ». A mon avis, le texte de Bernard Lallement traitant du même sujet me semble tout de même bien mieux informé et un peu plus objectif. Pierre-Jacques Delmarre


                  • paguy 3 novembre 2005 18:32

                    A part le prénom Jean-Claude (et il y en a beaucoup !), je n’ai pas vu un seul instant le nom de cette victime. Je trouve donc cette série de commentaires un peu lourde sur la forme. Quand au fond, je trouve parfaitement indécent que quelqu’un, qui veut soi-disant respecter la victime, en profite pour faire de la PROPAGANDE POLITIQUE (il signe : http://www.u-m-p.org) ! Que chacun exprime son opinion personnelle, sans censure, c’est parfait, mais ici les limites du Journalisme Citoyen sont clairement outrepassées ! Je n’irai pas jusqu’à demander la censure car contrairement, à ce Monsieur de l’UMP je ne suis ... ni « libéral » ni liberticide !


                    • José Peres Baptista José 3 novembre 2005 19:14

                      Paguy,

                      Avant de vous enflammer il aurait fallu cliquer sur le lien qui n’était en aucune façon une signature mais la source de l’information que j’ai apportée. Je l’ai placé là où le formulaire de commentaire le proposait.


                      • paguy 3 novembre 2005 20:45

                        Je ne me suis pas enflammé : vous indiquez le site de l’UMP et il apparait au premier plan : DEVENEZ ADHERENT ! Vous auriez pû vous réfèrer au site Europe 1, qui a « commis » cet entretien. Il est vrai que la station n’a finalement pas jugé bon de retranscrire cet entretien sur son site... Sans doute parce qu’il n’en valait pas la peine, ... contrairement au site de l’UMP. En ce qui me concerne, je suis évidemment Anti-Sarkozy, donc anti-UMP, puisqu’il est clair que cette « machine électorale » est toute entière dévouée à ce petit chef qui me fait penser au guerrier BUSH junior : l’un à mis a feu et à sang l’IRAK dans son propre intérêt personnel, l’autre met à feu et à sang les banlieues de la France. Nous n’avons pas besoin de tels irresponsables, qui n’ont rien de chefs d’état ! Si vous êtes effectivement intellectuellement honnête, vous trouverez le parallèle saisissant. J’ajouterai que ne suis pas plus sympathisant des autres forces politiques de France : tous me révulsent (c’est un autre sujet) ! De plus, je suis vraiment ulcéré par les bandes de voyous ou la racaille, comme il vous plaira ! Je suis même pour le rétablissement de la peine de mort dans de tels cas de violence gratuite ! Mais l’amalgame électoraliste me dégoute profondément !


                        • (---.---.255.50) 3 novembre 2005 21:10

                          Bravo ! Et surtout merci !


                          • José Peres Baptista José 3 novembre 2005 22:58

                            Paguy,

                            J’ai moi aussi des opinions mais par mon commentaire sur cet article comme sur l’autre je ne souhaitais pas polémiquer sur le fond. Mon seul objectif était d’attirer l’attention sur la position de la famille. Si vous tenez à connaitre mes opinions, je vous invite à consulter mon site personnel (encore incomplet) ainsi que toutes les sections de mon association.

                            Cordialement.


                            • (---.---.49.11) 4 novembre 2005 08:12

                              L’article fait dans l’amalgame facile et la débauche verbale qui ne mèneront qu’au fascisme, pour le plus grand malheur de masses, de gauche comme de droite, et peut-être le bonheur de certains arbitres d’Agoravox.

                              Les adolescents victimes de la terreur policière à Aulnay ne sont pas ceux qui ont commis un meurtre à Epinay. Le terme « racaille » vise à mettre tous les jeunes de banlieue dans la même catégorie, mais surtout à dédouaner les vrais responsables de la situation économique et sociale tendue en France.

                              Les deux jeunes adolescents décédés (plus un brûlé) ont, selon toute vraisemblance, fuit par peur de contrôle policier. Faut il rappeler les promesses de Sarkozy ? Ces gamins n’avaient pas envie d’être passés au kärcher. Ce qui est terrible dans ce drame, c’est que cette fois ce n’est même pas directement une bavure. Aucun coups de feu n’est parti « par accident » dans le fonds d’un commissariat. Cet événement révèle la peur dans laquelle vivent les jeunes de banlieues. Une peur qui les pousse à risquer leur vie pour échapper à un contrôle policier. Cela s’appelle de la terreur. L’Etat et sa police font régner la terreur dans les banlieues, suivant une politique qui a mûrit depuis des décennies.

                              C’est un fait facile à vérifier et parfaitement connu que la police fait de la chasse au faciès. Et cela vient du sommet du pouvoir et de la classe dirigeante, pas par accident. Le « bruit et l’odeur » de Chirac n’a comme écho que celui de « je crois que ça va pas être possible » infligé aux deuxième génération par des employeurs, banquiers, etc. C’est une politique mûrie depuis des décennies. Le crime est sans aucune comparaison possible même avec la délinquance de banlieue.

                              D’une part, la classe dirigeante actuelle cherche un bouc émissaire à la crise sociale qu’elle a généré. Dans la cadre d’une compétition capitaliste planétaire, la bourgeoisie française doit serrer la vis à la masse salariée. Le racisme est une corde facile à faire vibrer quand les masses ont faim, et qui envoie les pauvres se battrent entre eux...

                              D’autre part la classe dirigeante se fait la main pour des conflits sociaux-économiques majeurs. L’exemple de la SNCM a récemment montré que la militarisation de la société est la méthode choisie par la bourgeoisie française pour imposer ses choix. Finie la guerre froide, adieu la paix sociale. Masses de France, prolétaires en déroute, obstacles à la bête assoiffée de profits, sachez que la matraque va désormais régner sans partage.

                              Les masses salariées ont un intérêt direct à écouter et comprendre la colère qui gronde, à défendre les jeunes de banlieue contre la terreur policière, et à fermer le caquets de ceux qui propagent des amalgames racistes.


                              • busta93800 (---.---.40.189) 4 novembre 2005 10:04

                                voici un rappel des faits sur www.busta93800.skyblog.com


                                • (---.---.20.123) 4 novembre 2005 12:02

                                  Hum, il faudrait peut être aussi se poser la question de l’instinct de survie...doit on être assez con pour escalader une enceinte EDF au risque de sa vie. même si on est poursuivi par la police !!! La limite de la débilité a été franchit par ses deux jeunes, qui malheureusement, ont perdu la vie A bon entendeur Salut !!!


                                  • Luc Luc 4 novembre 2005 12:05

                                    « Cet événement révèle la peur dans laquelle vivent les jeunes de banlieues. Une peur qui les pousse à risquer leur vie pour échapper à un contrôle policier. Cela s’appelle de la terreur. »

                                    C’est peut-être pas les mêmes jeunes de banlieue, et il ne faut surtout pas tous les mettre dans le même sac, mais regardez la télé tous les soirs ces jours-ci, et dites-moi : les jeunes de banlieues qui mettent le feu aux voitures, aux magasins, aux poubelles et qui tirent sur les CRS avec des armes à feu à balles réelles, ils ont l’air d’avoir peur ?

                                    Moi, je ne trouve pas.

                                    Par contre, c’est vrai que la peur règne dans pas mal de cités, particulièrement celles où la police ne va plus, si vous voyez ce que je veux dire ...


                                    • thierry GENTILHOMME (---.---.219.214) 4 novembre 2005 21:04

                                      Je suis heureux de lire cette saine réaction. A travers ces deux affaires, nous sommes, en effet, confrontés à une même réalité qui connaît, cependant, un traitement médiatique bien différent ! Malheureusement, je crois que les médias sont tout sauf naïfs et qu’ils ont su bien vite faire la différence entre un fait divers presque banal et un autre à la résonnance bien plus politique. J’y vois même de la malice : parler de la première affaire c’était servir la soupe à Sarko, faire mousser la deuxième c’est lui faire payer comptant une sémantique incertaine dans l’univers du politiquement correct et porter atteinte à une action qui, somme toute, dérange. Au delà de Sarko, c’est l’action de la France qui dérange : rapprochememnt avec les américains au sujet de la Syrie, de l’Iran...mise en cause de son action en Côte d’Ivoire. Tout cela n’est pas neutre et concourre à renforcer le sentiment de frustration (largement légitime) des communautés qui, que l’on le veuille ou non, structurent désormais notre société. Alors cessons de réver ! L’intégration, le modèle républicain, la laïcité...etc sont aussi des victimes de la mondialisation. Nos vielles lunes héritées de la IIIème sont dépassées ( la troisième, c’était il y a deux siècles). « We are the World », c’est cela que les soubresauts de nos banlieues nous rappellent. C’est le visage de la France qui prend le métro, de la France qui s’active, c’est le visage de la France d’aujourd’hui qu’il nous faut assumer. Assumer...c’est un vrai projet, un vrai projet politique qui consiste à créer les conditions d’une vie harmonieuse dans la différence. Un vrai projet qui consiste à remettre en phase « une certaine idée de la France » avec la réalité contemporaine du pays. En ce sens, il faut être reconnaissant « à la racaille » d’avoir rappelé à tous la vraie réalité des enjeux qui se posent à notre société et à notre « modèle social français »...L’actualité d’aujourd’hui nous invite à penser la France de demain. Cette démarche n’a que peu de chose à voir avec le combat des élus qui s’aggrippent à leur bureau de Poste,à celui des priviligiés de la PAC qui veulent continuer à polluer et à assoiffer en paix... Non, l’indignation légitime face au comportement des médias dans le traitement des ces deux affaires ne doit pas se suffir à elle même. Elle doit servir la mémoire de ces trois morts inutiles et nourrir une vraie remise en cause de notre vision de la France.


                                      • (---.---.49.11) 4 novembre 2005 21:45

                                        Les flics ont tiré des balles en caoutchouc (ça peut tuer), ils balancent sans arrêt des gaz, multiplient les provocations. Ils veulent le guerre. Et bien ils ont réussi à la déclencher. Mais des jeunes qui n’ont plus grand chose à perdre, on ne les arrête pas comme ça. Et au fur et à mesure que la situation économique continuera de se dégrader dans les années à venir, on verra probablement des explosions sociales encore plus importantes. A la violence policière croissante répondra forcément, sous forme de bouffées, une violence venue des franges de la société.

                                        Ce n’est pas par hasard si la comparaison saute aux yeux entre l’Iraq et la France. Dans les deux cas la bourgeoisie s’est enivrée de sa victoire dans la guerre froide. Dans les deux cas la bourgeoisie a annoncé la fin de l’Histoire et s’est imaginée pouvoir imposer son libre arbitre sans réaction de la part de ceux qu’elle plume. Aujourd’hui on apprend par exemple que la grève de Marseille est « illégale ». La bourgeoisie montre ses muscle et, avec arrogance, refuse de discuter. Mais l’Histoire n’est pas finie. Le fond du problème c’est que la bourgeoisie n’a RIEN à proposer d’autre que la misère des masses (bas salaires, misère sanitaire, société policière, destruction de la recherche scientifique et maintien des masses dans l’ignorance), juxtaposée à une ultra-minorité de nantis qui ne savent plus comment dépenser leurs profits.

                                        D’ailleurs la comparaison ne s’arrête pas là, puisque Sarkozy incarne l’engouement d’une partie de la bourgeoisie pour les méthodes Bush, et même des connexions transatlantiques.

                                        Quand à ceux qui voient tout ça par le petit bout de la lorgnette et jouent du « si vous voyez ce que je veux dire » (connerie ou cynisme ?), ils seront balayés par l’humanité en marche ou bien seront engouffrés avec elle dans la catastrophe qu’ils auront accompagnée.


                                        • JC-Milan (---.---.1.205) 5 novembre 2005 11:46

                                          Bel article et bon débat.

                                          Ce qui m’a frappée ces jours-ci, c’est surtout la grande difficulté de dire que brûler des voitures, des écoles, des bus, caillasser les pompiers, tirer sur la police, tabasser un passant etc. CE N’EST PAS BIEN. C’est même un crime, et, dans le cas d’Epinay dont vous parlez, un homicide. Pas besoin de mots agressifs ou vulgaires pour le dire, il suffit de ça. Quand on ne peut plus exprimer un jugement élémentaire sur ce qui est licite et ce qui ne l’est pas, les repères deviennent effectivement très flous et on dérive d’un côté dans la démagogie et de l’autre dans le parti-pris raciste. Tout est amalgame.

                                          Après, on peut et on doit analyser, comprendre et trouver des remèdes.


                                          • Bernard Lallement (---.---.18.82) 5 novembre 2005 14:13

                                            C’est une erreur, et une faute déontologique, que de « caviarder » le nom de Jean-Claude Irvoas. Les propos d’un ministre de l’Intérieur, lui-même au centre de la polémique, tenus lors d’une interview ne saurait valoir injonction aux rédactions. L’usage en matière de noms des personnes sous le feu de l’actualité est de ne pas divulger ceux des mineurs et de protéger les identités afin d’assurer la sécurité des intéressés ou pour l’impérieuse nécessité d’un enquête. Déférer, en la circonstance, au souhait de Nicolas Sarkozy (qui n’est pas le porte parole de la famille) c’est, déjà, abandonner un peu de son indépendance et de sa réflexion critique. A terme, cela entache la crédibilité. Jean-Claude Irvoas fait, hélas tragiquement, partie de l’actualité. Son nom circule sur TOUTES les dépêches de presse le concernant. Il a fait la « une » du Figaro, repris dans toutes les radios et de très nombreux articles publiés postérieurement aux propos tenus sur Europe1 par Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, à 13 heures, les JT l’ont repris. Idem pour Libération.

                                            Seul Agora Vox le supprime sans raison majeure.

                                            Ce que dit un ministre n’est pas parole d’Evangile. Tout journaliste, fusse-t-il citoyen-journaliste doit garder sa liberté d’appréciation. On m’écrit pas pour (se) faire plaisir mais pour rendre compte d’un fait et/ou d’un éclairage sur ce dernier qui fera sens et permettra au lecteur de se forger une opinion.

                                            Le nom d’une victime est un fait. Je ne vois aucune raison, alors, et surtout, qu’il est public et connu de tous. de l’occulter. En démocratie, la transparence des informations doit être la règle.

                                            Quant aux rapports entre journalistes et politiques (et par extension toute personne dans l’actu.), l’opinion d’Hubert Beuve-Méry, fondateur du Monde, : « le journaliste est le confident de tous mais l’ami de personne » est à graver dans le marbre.

                                            Retirer le nom de Jean-Claude Irvoas pourrait faire accréditer la thèse d’une crainte de quelque représaille pour sa famille, ce qui n’est pas vrai. La manipulation de l’information commence aussi par là.

                                            A ce que je sache les réactions n’ont été saisies d’aucune demande de discrétion de la part de la famille. Et même si cela avait été le cas, le journaliste reste libre face à sa conscience et son devoir d’informer le plus fidèlement possible.

                                            Cela dit, très bon article


                                            • José Peres Baptista José 5 novembre 2005 15:27

                                              M. Lallement,

                                              Je savais que les quotidiens avaient cité le nom de la victime. Je sais aussi que les journaux télévisés l’ont fait. Cependant, j’ai regardé l’hebdo du médiateur sur France 2 après le journal de 13h et à aucun moment les journalistes étant entrés en contact avec la famille n’ont cité son nom, ils l’ont même soigneusement omis.

                                              Je ne saurais me prononcer sur la déontologie journalistique, je ne suis qu’un simple et modeste citoyen. Ce fut peut-être une erreur de ma part de faire cette demande mais je constate qu’elle a été suivie sans que j’aie aucun pouvoir de décision.

                                              D’autre part, je n’ai jamais employé le terme déontologie mais éthique. J’aimerais que vous m’expliquiez la nuance que vous faites entre les deux.


                                              • Luc Luc 5 novembre 2005 18:10

                                                Mentionner ou pas le nom de la victime est un sujet sensible, délicat. Il concerne la famille, et eux seuls. C’est comme de « flouter » des visages à la télé, ou pas ...

                                                Sur la foi des informations de José, j’ai préféré demander de supprimer son nom dans cet article.

                                                Mais c’est vrai que j’ai lu aujourd’hui dans le Figaro Magazine l’interview de Brigitte, son épouse, qui non seulement mentionne son nom, mais en plus fait paraître la photo de son mari ...

                                                Elle a peut-être changé d’avis. Dans le doute, je préfère la délicatesse et la sensibilité vis à vis des victimes, même si ce sont des sentiments un petit peu désuets, par les temps qui courrent.


                                                • Luc Luc 6 novembre 2005 19:52

                                                  Sur le sujet qui nous occupe, voici une contribution qu’il est intéressant de verser au dossier.

                                                  Dans le Monde du 13 juin 2002, Malek Boutih, alors président de SOS Racisme a dit, je cite :

                                                  « il faut remettre au boulot » la police : « Le plus grand nombre de bavures n’est plus son fait, c’est la racaille qui tue le plus dans les cités »

                                                  fin de citation.


                                                  • Senatus populusque (Courouve) Courouve 6 novembre 2005 20:43

                                                    MALEK BOUTIH LE « DÉSILLUSIONNISTE » Article paru dans l’édition [du Monde] du 13 juin 2002. Le successeur de Fodé Sylla à la tête de SOS-Racisme n’employait pas de langage angélique pour parler des « barbares » qui sèment violence et terreur dans les cités

                                                    CET homme va prendre des coups. Ceux qui parlent trop haut, trop clair, trop fort et à contre-courant en prennent toujours. Malek Boutih se veut dynamiteur de tabous, éradicateur d’idées reçues, hérétique du bien-penser. Avec lui sur le trône moins « caviarisé », mais toujours très exposé, de SOS-Racisme, finie la culture de l’excuse, à bas la compassion, à mort le charity-business de l’exclusion. « Les barbares des cités, il n’y a plus à tergiverser, il faut leur rentrer dedans, taper fort, les vaincre, reprendre le contrôle des territoi- res qui leur ont été abandonnés par des élus en mal de tranquillité. Et vite ! » La République, sa très chère République française, ne va quand même pas « se laisser indéfiniment intimider par cinq mille gangsters » qui « terrorisent les quartiers, violent les filles en tournantes, cament leurs petits frères jusqu’à l’os, s’équipent en armes de guerre et tiennent chambres de torture dans les caves, non ! ».

                                                    Boutih est en rogne. On soupçonne que cela remonte à loin. A l’époque où le bel Harlem Désir professait amour, paillettes et tolérance pour la réussite du métissage à la française peut-être. Ou bien à plus récemment, quand son « grand pote » Fodé Sylla s’emberlificotait dans l’institutionnel et les bons sentiments. Une seule chose est sûre : le troisième patron de la petite main jaune ne fait pas, ne fait plus, dans la dentelle. L’antibarbare est entré en piste en février 1999. Avec lui, ça passe ou ça casse. Fini l’angélisme. « On a trop longtemps vécu dans l’illusion », trop cru qu’avec la baisse du chômage, un habile saupoudrage de fonds publics et une assistance bien ciblée on ramènerait le calme dans les cités. Et les galeux dans le droit chemin. Terminé, il y a le feu au lac. Le grand « désillusionniste » martèle son clou dans tous les médias. « Aujourd’hui, soit on reprend le contrôle des cités, soit on bascule dans la grande délinquance. » C’est net et sans bavure.

                                                    Attention, florilège décoiffant. Les sans-papiers ? « Une cause dépassée que certains soutiennent en recourant au terrorisme intellectuel. » Ses concitoyens, ses « frères en République », ont beau avoir donné 17 % à Le Pen, « les Français ne sont pas racistes ». Une preuve ? « Les mariages mixtes de seconde génération chez les immigrés allemands, c’est à peu près 5 %. Encore moins en Grande-Bretagne. Chez nous, en 1996, on en était déjà à 40 %. C’est quelque chose, non ? Incomparable. » Le mode d’intégration à la française n’a pas globalement réussi. Il a « surréussi » selon Malek Boutih. Et il pourrait encore « servir d’exemple à l’univers tout entier ». A condition que la République fasse son travail. Et donne d’abord « un grand coup de balai » parmi les gangs des cités.

                                                    La police, « il faut la remettre au boulot. Le plus grand nombre de bavures n’est plus son fait, c’est la racaille qui tue le plus dans les cités ». A ses yeux, « l’ennemi n’est pas le flic à 7 500 balles par mois, ce sont les petits Le Pen de banlieue, les petits dictateurs de quartier qui vendraient leur frère pour quelques billets ». Les islamistes plus ou moins masqués qui tentent aujourd’hui de se faire reconnaître par la République ? Athée « par choix », Boutih, qui veut parler pour « ceux qu’on n’entend jamais, ceux qui ne brûlent pas de voitures devant les caméras et qui veulent que ça change », leur fonce dessus : « Ces types sont encore plus dangereux que les caïds. Sous prétexte de faire du soutien scolaire, ils quadrillent pour imposer le voile et leurs normes. Faut pas me la faire à moi : le Coran, pour eux, ça sert à justifier des positions fascistes. Il faut les combattre, pas les adouber. »

                                                    Le président de SOS-Racisme a soutenu l’intervention américaine en Afghanistan. Et rencontré Chirac à New York, où, lui aussi, il était allé observer de près le choc du 11 septembre. « Parce que tout ne se vaut pas. » Et que, même s’il n’ignore pas « les responsabilités US » dans le grand désordre du monde, « Bush et Ben Laden, ce n’est quand même pas la même chose ». Les prises de position internationales de Malek Boutih ne plaisent pas à tout le monde. Son refus de participer aux récentes manifestations parisiennes en faveur des Palestiniens - il a préféré défiler pour la paix avec, notamment, ses potes de l’Union des étudiants juifs de France - lui ont valu quolibets et insultes. Dans les autres associations de lutte contre le racisme, au MRAP, à la Licra, au MIB, on susurre volontiers que le premier patron beur de SOS est « complètement prisonnier de ses parrains feujs ». Et même, selon certains, que le jour n’est pas loin où « Malek Boutih ne pourra plus mettre le pied dans les quartiers sans se faire caillasser ».

                                                    Dans son bureau du 10e arrondissement parisien, sous une grande ménora dorée - le chandelier hébraïque à sept branches, « un bel objet offert par un ami », explique-t-il, soulignant qu’il avait aussi, sur ses étagères, « une jolie photo de Palestiniens pendant l’Intifada » que quelqu’un lui a « piquée » -, Boutih sourit, relax. « Ouais, pour certains, la question juive reste une grosse obsession. Pas moi. En fait, cette question est peut-être celle qui m’a le plus ouvert les yeux sur le racisme. » Pas de clientélisme pour l’antibarbare. Le boss de SOS n’a peur de rien, il assume tous ses paradoxes, toutes ses provocs. Prenez le cannabis, le shit qui parfume toutes les cités et rapporte au dealer moyen « jusqu’à 30 000 euros par mois ». Eh bien, il faut en priver la racaille, dépénaliser la substance ! « A l’autorité publique de réglementer la vente, de prendre le marché en main. » Les internats, « il faut en ouvrir, y mettre ceux qui veulent s’en sortir, étudier en paix sans se faire traiter de bouffon chaque soir dans les halls d’immeuble ».

                                                    Les quartiers déglingués ? « Arrêtons de leur coller des rustines, démolissons-les une fois pour toutes. Et reconstruisons, dans un vaste plan Marshall des cités, des quartiers ethniquement mélangés. Black-blanc-beurs. Même s’il faut recourir au tri ethnique, même s’il y faut un peu de force, on n’y coupera pas... »

                                                    Ainsi parle Malek Boutih, 38 ans, deux yeux noirs incandescents dans une belle gueule tannée, un front haut, la taille basse. Un petit taureau à la Nougaro, 50 kilos de fébrilité ramassés dans un corps d’ado souffreteux et bringuebalant. « Dans dix-quinze ans », dit Julien Dray, mentor, sponsor et « père spirituel » patenté aussi bien du bonhomme que de la « marque SOS », ce garçon « pourrait bien être l’un des grands leaders politiques français issus de l’immigration ». Boutih ne joue pas les faux modestes. Il ne dément rien. « On verra bien. » Pour l’heure, seule compte la cause qu’il défend depuis maintenant presque vingt ans. Il se définit toujours en « militant de l’antiracisme et homme de gauche ». Mais, que Chirac ou le PS-PC gagne les législatives, si on lui propose un maroquin, il « étudiera ce que ça veut dire ». S’il peut « vraiment faire quelque chose, pourquoi pas ? ».

                                                    Quoi qu’il arrive, le « pauvre petit Arabe boiteux », comme il disait naguère, aura fait un sacré bout de chemin...

                                                    Années 1960. Zerrouk Boutih, Algérien, Kabyle, ancien du FLN, sue le burnous sur les chantiers français des « trente glorieuses ». Comme tant d’autres. Aïcha, sa femme, fait le ménage chez les plus riches. Aujourd’hui encore, dans leur HLM d’Argenteuil, « ils ne se rendent pas vraiment compte de ce qui m’est arrivé », dit Malek. Le couple est analphabète.

                                                    Deuxième de cinq rejetons, le fils célèbre naît en 1963, dans un baraquement de Levallois-Perret. Ni eau courante ni toilettes. Insalubrité à tous les étages. A neuf mois, le petit dernier, qui n’est déjà pas bien costaud, attrape la polio. Hôpitaux, chirurgie à répétitions, convalescences en solitaire, quand la famille rentre au bled pour les vacances d’été. Malek ne s’en plaint pas. « Cela m’a permis de voir autre chose, j’ai gagné en autonomie, je peux m’adapter à tout. » Il a bien fallu. Notre homme hérite d’une patte folle qu’il gardera à vie. Il se forge une volonté en acier trempé et une méthode de survie. « Je ne pouvais pas courir mais je faisais autant de conneries que les copains. Je me suis donc fabriqué deux leçons de vie : 1) toujours avoir un peu d’avance sur les autres ; 2) ne jamais m’affoler. La méthode me sert encore en politique. »

                                                    N’ANTICIPONS pas. A l’école, le petit beur handicapé n’est pas hyperbrillant, mais intelligent. Surtout, il a décidé de rejeter le cursus quasi obligatoire des mômes de son milieu. Ni CAP ni BEP pour lui, merci. « Après la primaire, on ne m’a pas attribué de bahut. Alors j’en ai cherché un tout seul. Le bus 174 menait direct à Neuilly. J’étais né à côté, le proviseur du lycée Saint-James, un ancien Français d’Algérie, m’a pris. Ça ne débordait pas vraiment de beurs ni de pauvres dans ce coin-là. » Et puis les pauvres, à petites doses, « c’est acceptable chez les riches, c’est même exotique ». L’idée du mélange obligatoire des cultures et des ethnies de France est sans doute née là.

                                                    En tout cas, le « p’tit rebeu » bosse dur. Il passe un bac B puis s’inscrit en fac, pour faire un peu de droit, « parce que je ne savais pas vraiment quoi faire d’autre en réalité ». Le conte de fées s’est provisoirement arrêté. Malek Boutih fait des petits boulots, est vaguement tenté par le « deal », le trafic de haschich, pour faire comme les potes, quoi. Pas son truc. Son « truc » à lui, c’est dans la lecture quotidienne de Libé qu’il le déniche. Il passe ses après-midi à la bibliothèque municipale, lit Franz Fanon, le Che et « tous les révolutionnaires ». Son « truc » à lui, ce sera la politique, le militantisme, la démocratie surtout.

                                                    En 1983, il a 19 ans, la grande marche des beurs le saisit à la gorge. Elle ne le lâchera plus. Il embraiera avec SOS, parce que « ça cadrait mieux avec son refus du communautarisme », dit un de ses copains. SOS sera sa vraie fac. « Tu sors de Levallois, tu te retrouves au coeur du monde, avec Mitterrand, BHL, tout ça. Ça décomplexe, c’est sûr... » Boutih ne renie rien des années paillettes de l’organisation ni de ses origines controversées. Dans son premier bouquin, un dialogue pénétré avec Elisabeth Lévy joliment intitulé La France aux Français ? Chiche (édition Mille et une nuits), il récuse l’image de « poupée mitterrandienne » accolée à SOS et affirme que la véritable histoire de l’association reste à écrire.

                                                    L’ultime chapitre pourrait-il être consacré à la mort du mouvement ? « Sur le terrain, jure-t-on dans les associations concurrentes, on ne voit déjà plus ses militants nulle part. » Azouz Begag, le sociologue romancier qui vient de signer un ouvrage sur les quartiers ( Les Dérouilleurs, éditions Mille et une nuits) et qui partage certaines des thèses de Boutih - « sauf que moi, je suis un homme libre », précise-t-il -, confirme « la perte de crédibilité » d’un mouvement « qui reste attaché au PS alors que les beurs, dans les cités, ne veulent plus rien avoir à faire avec ce parti qui leur a tout promis et rien tenu ». Malek Boutih prend son air de boxeur sonné mais ne réplique pas. « Ça va, il y a des adhésions, je ne suis pas tout seul... » Moins que jamais, en fait. Les militants encartés sont peut-être tombés de 20 000 à 11 000, officiellement. Mais le petit « désillusioniste » reste adulé des médias. Son message passe. Et, en plus, il vient de tomber amoureux. Alors...

                                                    PATRICE CLAUDE


                                                    • Yuca de Taillefer (---.---.152.115) 8 novembre 2005 20:28

                                                      A voir tous les nombreux débats policés et pointus sur ces « affaires », le battage médiatique et politique, je propose, pour plus de débats dans l’année, que soit organisé de manière périodique ce type « d’évènements ». Cela fera des victimes innocentes et des dégâts matériels mais si la discussion est à ce prix...


                                                      • Madmyke (---.---.132.110) 8 novembre 2005 21:42

                                                        Les jeunes des banlieues terrorisé pas la police !! On croit rêver... celui qui a écris ce commentaire doit avoir de sérieux problème de lunette. C’est passer outre tout ce qui se passait dans les banlieues avant les émeutes, les gens des banlieues eux même, ceux qui ne sont pas sois disant « révoltés », ceux qui aussi disent avoir peur, des même jeunes des banlieues, pour actes de vol, vandalismes, et toutes autres violences verbales ou physique, les femmes ou les filles qui ont le choix entre « pute ou salope » (voir associations du même nom). La loi elle même qui devient hors la loi, sauf quand elle peut leur servir. Ca aussi je suppose que c’est parce que ces pauvres jeunes sont terorisés par la police ? Avant d’exiger quoique ce soit il aut d’abord se lever, se bouger les fesses et sa dignité avec, se battre pour des valeurs et le respects des AUTRES. C’est aussi la terreur qui va faire que des partis que je n’aime pas vont récupèrer un électora aux prochaines élections et que ceux qui eux veulent vraiment quelque chose vont se trouver pénalisés par ces petits crétins ? Je me trompe ou tout ça c’est écris partout sur les murs ces derniers jours ? Non j’ai du mal comprendre, c’est subliminal à travers les flammes.

                                                        N’importe quoi et à la limite du débile.


                                                        • (---.---.30.15) 11 novembre 2005 10:26

                                                          Je crois que le parler vrai s’impose, il faut appeler un chat : un chat. A force d’avoir peur de son ombre et d’appeler la racaille : les « jeunes », on jette l’opprobe sur tous les jeunes, et les fauteurs de troubles sont identifiables et minoritaires. J’habite une banlieue populaire et je sais très exactement les lieux à éviter (je préférerai circuler librement)


                                                          • jhn (---.---.66.210) 14 novembre 2005 08:51

                                                            DEFINITION D’UNE RACAILLE : C’EST UN INDIVIDU DE QUELLE ORIGINE OU NATIONALITE QUE CE SOIT, QUI AU LIEU DE RESTER CHEZ LUI LA NUIT EN SEMAINE AFIN DE POUVOIR SE LEVER PLUS TOT POUR CHERCHER DU BOULOT PREFERE ETRE DEHORS TOUTE LA NUIT DANS LES HALLS A FUMER DES JOINTS, VOLER DES VEHICULES OCCASIONNELLEMENT ET POURQUOI PAS BRULER CE QUI APPARTIENT A AUTRUI ET QUI SE FOUT EGALEMENT DES AUTRES DISANT VOULOIR DU RESPECT MAIS N’EN CONNAISSANT PAS LA SIGNIFICATION ,JUSTIFIANT SES ACTES PAR LE RACISME ET NE FAISANT QUE L’ENTRETENIR. IL NE FAUT PAS GENERALISER MAIS LA RACAILLE SE RECONNAITRA. SUR IL EST PLUS FACILE DE FAIRE DU BIZNESS DANS LES HALLS QUE DE SE MOTIVER POUR ALLER LE MATIN AU TRAVAIL OU A L’ANPE.ON GAGNE PLUS !!! QUANT AU PAUVRE JEAN CLAUDE CE SONT DES ASSASSINS QUI OSE LEUR CHERCHER DES JUSTIFICATIONS ?


                                                            • paja (---.---.66.210) 14 novembre 2005 15:15

                                                              je ne pense pas.Le mot racaille designe des delinquants et non une couche sociale il faut pas confondre révolte (misére) et délinquance, les jeunes ne sont pas tous des racailles, les racailles ne sont pas tous jeunes également. Une racaille est une racaille et elle saura se reconnaitre puisque dans son jargon elle dit « Kaillera ». ETRE TOLERANT AVEC CES VOYOUS RECIDIVISTES POUR LA MAJEURE PARTIE C’EST LAMENTABLE !METTRE LE RACISME COMME SEMPITERNELLE EXCUSE ? LAMENTABLE : LE RACISME EXISTE MAIS LES RACAILLES EN GENERAL SONT FRANCAIS, CARTE D’IDENTITE A L’APPUI.CETTE RACAILLE NE FAIT QU’ENTRETENIR LE RACISME PUISQU’ELLE LUI SERT DE PARAVENT. LE RESPECT DE LEUR COMMUNAUTE ?ILS NE L’ONT PAS PUISQU’ILS NE VEULENT PAS SE LEVER TOT LE MATIN POUR CHERCHER DU TRAVAIL ET PREFERE « GLANDER » TOUTE LA NUIT DANS LES HALLS ET COMMETTRE DES ACTES DE DELINQUANCE... CES ETRES DEBILES NE FONT QU’EXACERBER LA HAINE DONT ILS PARLENT TANT ET SERVENT DE JUSTIFICATION AUX PARTIS EXTREMISTES (F.N) ILS N’AGISSENT QUE PAR AMUSEMENT OU EN ESPERANT TENIR UN PEU PLUS LE QUARTIER PAR LA PEUR. LA POLICE DANS LES QUARTIERS FAIT CE QU’ELLE PEUT MAIS JE DOUTE QU’ON LEUR DONNE REELLEMENT LES MOYENS. APPAREMMENT POUR LES SANCTIONNER CA VA BEAUCOUP PLUS VITE !! POUR CES VOYOUS TOUT EST PRETEXTE A DECLENCHER UNE EMEUTE OU PROVOQUER LA POLICE CAR CE SONT CES INDIVIDUS QUI CHERCHENT LA CONFRONTATION : EUX ILS PEUVENT TIRER A BALLE REELLE, LE « FLIC » UNIQUEMENT EN CAS DE LEGITIME DEFENSE". CES EMEUTES NE SONT LE REFLET QUE DU LAISSER ALLER JUDICIAIRE DE LA FRANCE MAIS SUREMENT PAS D’UN MALAISE SOCIAL !!!

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