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Accueil du site > Tribune Libre > L’école négligée par l’Etat !

L’école négligée par l’Etat !

Il existe une diversité des niveaux scolaires dans chaque groupe d’enfants, chaque classe, chaque établissement. Le rôle de l’école est d’offrir une chance à tout élève, lui donner l’opportunité de réussir. Un bon niveau s’obtient avec du travail, et un volontariat de la part de l’élève. Tous les enfants n’acquièrent cependant pas la maturité suffisante pour avoir un niveau correct, mais cela peut toujours se corriger hormis des cas spéciaux. Les parents sont pour beaucoup dans la réussite de leur enfant, ils influencent à travailler, cela peut être une bonne chose comme une mauvaise, les parents ne sont pas là pour faire le travail de leur enfant, il faut savoir trouver un juste milieu...

Étant étudiante à la faculté de lettres modernes de Cergy-Pontoise, j’ai eu l’opportunité d’être stagiaire dans une école, je fus immergée dans l’école de mon enfance. J’ai alors intégré les classes du CP au CM2, mon travail d’observation pouvait être alors comparatif. La différence des niveaux est flagrante entre les classes, dans la classe elle-même, pour pallier les difficultés d’un enfant quelle est la solution ? L’Etat prend-il de réelle mesure pour permettre à l’enfant de réussir ?

A chaque classe que je venais observer, j’imaginais quel élève était en difficulté, lequel avait un bon niveau, je me transportais dans le passé et me transposais à leur place. Les enfants participant beaucoup faisaient souvent partie de « la tête de classe », les enfants plus discrets comme je l’étais n’étaient pas précisément en difficulté, mais leur timidité pouvait leur faire défaut... J’ai observé l’évolution du niveau pour les élèves du cours préparatoire : au mois d’octobre 3 élèves savaient lire, 3 élèves avaient un niveau moyen et 15 élèves étaient en difficulté. Ces élèves sachant lire avant les autres sont le plus souvent poussés par leurs parents... C’est positif mais n’est-ce pas prématuré ? Au mois de décembre, 10 lecteurs savaient lire contre 3 auparavant, on dénote un véritable progrès, un réel travail en si peu de temps. Mais que faire des élèves restant ? Un travail acharné peut-il permettre un véritable progrès ? Certes, en fin d’année, la majorité des élèves sauront lire, mais la minorité, elle, aura des lacunes et sera handicapée durant tout son périple scolaire... Un élève de CP était en grande difficulté et ne pouvait suivre correctement les cours... Pour résoudre ce problème, il faudrait que l’enfant soit encadré par une auxiliaire spécialisée dans la psychomotricité. En attendant une reconnaissance de l’Etat, la maîtresse tente de le faire suivre, en écrivant en script ou en imprimant ses leçons avec une police plus grande. Cette négligence de l’Etat retarde l’éveil de l’enfant, son éducation est en "stand by".

L’écart des niveaux était très visible dans la classe des CE2-CM1. Cette classe est à double niveau, à partir de là il est difficile d’apporter une réelle homogénéité dans la classe. La classe de CE2 a un bon niveau tandis que la classe des CM1 est comparativement plus faible. Ensuite, au sein même de ces deux classes, des élèves sont en difficulté et d’autres ont un niveau correct... Selon moi, ces diversités trop importantes ralentissent l’avancée de la classe du point de vue de l’apprentissage. Certes, la correction des exercices se fait ensemble, ainsi que les cours d’histoire-géo, l’art plastique... Mais l’un des groupes d’enfants sera forcément brimé car l’attention de l’instituteur portera peut-être plus sur l’un que sur l’autre. Les élèves de CE2, par exemple, sont les moteurs de la classe, ainsi on peut leur porter plus d’intérêt dû à leur forte participation. D’autres aspects sont négatifs lorsque la classe est à double niveau : les enfants peuvent éprouver des difficultés dans la concentration, la compréhension. Une constatation flagrante est à dégager, les CE2 sont meilleurs, les CM1 stagnent, on en conclut qu’une classe est poussée par l’autre et l’autre est justement ralentie donc retardée dans son apprentissage. L’institutrice éprouve également des difficultés ; tous les enseignants ne sont pas capables d’alterner plusieurs activités en même temps ; l’institutrice des CE2-CM1 m’a véritablement étonnée ; malgré la difficulté, elle sait rester très professionnelle, concentrée et, surtout, garder son sang froid... Cependant, on sent tout de même une certaine fragilité dans ce procédé d’assemblage de deux niveaux (CE2 et CM1).

Ainsi par manque de professeurs et un surplus d’élèves, certaines classes sont à double niveau, ce qui ne favorise pas la scolarité de l’enfant, au contraire, elle l’handicaperait. Le gouvernement ne prend pas de mesures pour augmenter le nombre de postes d’enseignants, les enfants paient les conséquences de cette négligence. De nombreuses classes ont été supprimées comme la CLISS (Classe d’intégration scolaire) ; cette classe permettait aux enfants en grande difficulté de pallier leurs lacunes en se remettant à niveau, mais une fois de plus, par manque de professeurs, elle fut également supprimée. Cette suppression est due à un problème budgétaire, les professeurs spécialisés (comme les auxiliaires) ont un salaire plus élevé que la normale, l’aide est plus individualisée et l’effectif des classes est moindre (capacité de 15 élèves). Le gouvernement a prétexté qu’un enfant plus faible doit être intégré avec un groupe d’enfants afin de se remettre à niveau, on soupçonne plutôt un besoin de faire des économies sur le dos de nos petits écoliers. Encore une fois les victimes sont les enfants des citoyens, eux-mêmes futurs citoyens... La solution serait de s’intéresser à chaque cas, chaque niveau, chaque enfant et, par la suite, instaurer un enseignement complet, répondant à leur besoin. Cette solution demeure utopique pour certains, mais réalisable pour d’autres, il faudrait seulement augmenter le budget que propose l’Education nationale.

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26 réactions à cet article    


  • Krokodilo Krokodilo 15 janvier 2008 11:24

    C’est sympa de défendre l’école, mais je crois que votre article n’est pas assez documenté, pas assez fouillé.
    Êtes-vous sûre que les classes Cliss ont été fermées partout ? Il y a à peine un an ou deux , je me souviens en avoir entendu parler, et je suppose que le Rased (réseau d’aide et de soutien aux enfants en difficulté) existe toujours, qui dépiste et intervient dès la maternelle.
    D’autre part, le CP est un très mauvais choix pour un exemple, car la différence d’âge y joue encore un grand rôle : entre celui qui est né en janvier et celui qui est né en décembre, il peut y avoir presque 12 mois de différence qui se feront sentir sur la vitesse d’apprentissage de la lecture. En outre, vous parlez du mois d’octobre :
    "J’ai observé l’évolution du niveau pour les élèves du Cours Préparatoire : Au mois d’octobre 3 élèves savaient lire, 3 élèves avaient un niveau moyen, et 15 élèves étaient en difficulté. Ces élèves sachant lire avant les autres sont le plus souvent poussés par leurs parents..."
    On ne peut absolument pas parler de 15 élèves en difficulté au CP en octobre, c’est là une répartition normale selon une courbe de Gauss, avec un faible nombre précoce, un faible nombre (peut-être) en difficulté, et un gros groupe dans la moyenne - en regroupant vos 3 moyens avec la majorité des "difficultés".
    C’est sur l’ensemble du CP qu’on apprend à lire. D’ailleurs dans les pays dont la langue est difficile phonétiquement (anglais), on considère qu’il faut 2 à 3 ans, et moins dans les pays facile sur le plan correspondance écrit-oral (italien, russe je crois).

    "Une constatation flagrante est à dégager, les CE2 sont meilleurs, les CM1 stagnent, on en conclut qu’une classe est poussée par l’autre et l’autre est justement ralentie donc retardée dans leur apprentissage."
    J’ai envie de dire doucement, mollo-mollo, c’est bien là une vision française de la compétition et de la notation au demi-point près qui est absurde et inutile au primaire, une évaluation en cinq lettres seraient largement suffisante, je crois que la Finlande n’utilise rien d’autre au primaire qu’une phrase d’encouragement ou un commentaire du PDE. Il faut aussi accepter une certaine hétérogénéité des élèves, qui n’est pas incompatible avec l’égalité des chances. Je ne sais combien de fois revient le mot "niveau" !

    C’est seulement en français que les récents rapports ont montré un niveau inférieur à celui qu’on serait en droit d’attendre à l’entrée en 6e, pour 25% des élèves.
    Votre article suppose que la seule solution est dans le "toujours plus", de profs d’heures, et moins d’élèves par classe. Ce ne sont pas les seules pistes :

    — Cesser officiellement cette absurde méthode globale (que la plupart des PDE ont abandonnée depuis longtemps),

    — Ne pas sacrifier des heures de français au profit de l’anglais (imposé illégalement) ou du sport (on parle de rajouter une heure), voire d’activités d’éveil certes utiles, si elles demeurent en quantité modérée.

    — Aborder les sujets tabous : le niveau en français des PDE. Il serait préférable que les IUFM donnent des cours de français plutôt que de les gonfler avec du pédagol fumeux et la validation d’une langue (anglais majoritairement…) dans laquelle de toute façon ils n’auront qu’un niveau inférieur à la licence de langue - et ils n’en sont pas coupables, c’est ce système qui est absurde.

    — Autre tabou : reconnaître que les pédagogies qui se croyaient modernes, ORL (Observation réfléchie de la langue), ont fait et font encore perdre beaucoup de temps aux élèves, voire leur font perdre pied car trop fumeuses, et nuisent aux milieux défavorisés, les autres se voyant corriger leur français à la maison !
     


    • fabien fabien 15 janvier 2008 12:22

      Bonjour, moi-même ancien PE1 ayant échoué au CRPE concours de recrutement de professeur des ecoles, votre article a éveillé ma curiosité.
      Tout d’abord, la forme.
      Des fautes d’orthographes, qui sont quelque peu inquiétantes en fac de lettres :

      - un niveau correct (dans le chapeau)

      - hors mis ( je crois qu’ormis s’écrit ainsi...)

      - Ils influencent à travailler ( formulation incorrecte : on incite à travailler.

      Ce sera ma seule critique.

      Vous devez avoir environ 20 ans. L’école que vous avez connue n’existe plus. Deux réformes profondes en ont modifié les enjeux et les apprentissages.
      Je ne vais pas vous résumer mon cours de l’an dernier parce que si ces réformes ont apporté de nombreuses améliorations, elles ont aussi modifié en profondeur la façon d’aborder l’enseignement,
      en relevant le niveau à bac+3, ce qui est une bonne et une mauvaise chose.
      Bonne dans la maitrise des connaissances, moins bonne dans le naturel avec lequel on doit agir dans domaine éducatif. Le bon sens n’est plus de mise, l’heure est aux théories. L’enseignant n’est qu’un maillon de la chaîne de l’éduation nationale, auquel on fait plus ou moins confiance.

      Dans le domaine du handicap, l’état nie les besoins d’aménagement et laisse les difficultés aux directrices et aux enseignantes. Nous avons eu l’année dernière le témoignage en cours d’une directrice qu’il fallait espérer en début d’année ne pas avoir d’enfant handicapé, du moins lors des premiers postes.
      Trop de difficultés à gérer en plus du travail quotidien.

      Je serais curieux de savoir combien de temps vous avez passé en stage, en quelle année de fac vous vous trouvez, des détails qui apportent des compléments sur la subjectivité de votre article.

      Par contre, votre énergie et votre révolte me font chaud au coeur. Si vous evisagez l’enseignement, et plus particulièrement le professorat des écoles, sachez que vous
      ne rencontrerez que peu de personnes critiques, parmi les élèves comme les professeurs.
      Mais il faut conserer cet esprit critique, c’est vital aujourd’hui, dans un monde tristement matérialiste.


      • fabien fabien 15 janvier 2008 12:29

        Mon commentaire précédent vient de se rendre compte que vous souhaitez vous orientez dans le journalisme.

        J’ai lu un peu vite, je crois.

        Je m’excuse pour la fin du commentaire.


      • fabien fabien 15 janvier 2008 12:31

        il faut lire vous souhaitez vous orienter...

        Cette fois, je sors


      • Ceri Ceri 15 janvier 2008 12:32

        C’est un constat intéressant, mais il faut aussi comprendre dans quel processus on a mis l’éducation.

        Aujourd’hui, l’éducation est soumise à une logique marchande. Dans les textes européens ou de l’OCDE, on peut lire des choses absolument effrayantes, comme la disparition programmée des enseignants parce que des logiciels c’est tellement mieux. On diminue le français, la philo, et on augmente le sport, pour la "sociabilisation" des élèves. La réflexion critique disparait, l’orthographe, le fait de savoir écrire une dissert’ et de comprendre un texte, mais pas grave, c’est pas la peine d’avoir des citoyens cultivés et critiques, il faut juste qu’ils consomment.

        L’école, de +, n’a plus vocation à former des citoyens mais à faire un tri entre la main d’oeuvre et les futurs cadres du système. L’école est là pour formater, former à devenir un travailleur qualifié et rentable. D’ou l’idée de la "formation tout au long de la vie " avec un carnet de compétences qui nous suivra à vie.

        Elèves d’origine ouvrière dans les grandes écoles ( %)   1951-1955 1973-1977 1989-1993 2000 Ecole polytechnique 21 12,2 7,8 0,8 ENA 18,3 15,4 6,1   Ecole normale supérieure 23,9 16,4 6,1 1,8 HEC 38,2   11,8  

        un lien fort intéressant à ce sujet dont voici un extrait :

        La Loi d’orientation sur l’Education de 1989, passée alors que Lionel Jospin était Premier ministre, est un bon exemple. Celle-ci a été publiée environ six mois après un rapport de l’ERT (European Round Table, lobbie d’une cinquantaine de multinationales européennes destiné à influencer la commission européenne -et qui rédige pour elle d’innombrables "rapports") déplorant que « l’industrie n’ait qu’une très faible influence sur les programmes enseignés » et que les enseignants aient « une compréhension insuffisante de l’environnement économique, des affaires et de la notion de profit ». Après qu’une première évaluation eut montré que la plupart des objectifs de la loi d’orientation n’avaient pas été accomplis, un nouveau groupe de travail, la commission Thélot, a été réunie pour définir une nouvelle loi d’orientation. Cette fois-ci, l’ERT y délégua directement un de ses représentants en la personne de Bertrand Collomb, président des ciments Lafarge.


        • tvargentine.com lerma 15 janvier 2008 13:16

          Les fonctionnaires de l’éducation nationale sont toujours en train de se plaindre et toujours en train de contester les décision de réformes pour moderniser l’éducation nationale.

          Mais ce sont toujours les premiers à défendre leur corporatisme exacerbé au détriment de l’école.

          Bien souvent ils ne veulent pas comprendre l’évolution de la société.

          Cela a été déjà le en 1984 avec l’introduction des ordinateurs dans les classes qu’une majorité de fonctionnaires ne voulaient apprendre à leur éleve.

          Il est temps de faire les réformes necessaires et d’optimiser les ressources humaines au sein de l’education nationale et en finir avec ce corporatisme ultra conservateur qui empêche toutes évolutions.

           


          • 5A3N5D 15 janvier 2008 14:09

            """Cela a été déjà le en 1984 avec l’introduction des ordinateurs dans les classes qu’une majorité de fonctionnaires ne voulaient apprendre à leur éleve."""

            C’est vrai que la maison Thompson a fait une sacrée affaire en utilisant l’Education Nationale pour refourguer des TO5 et MO6 (à moins que ce ne soit TO6 et MO5) préhistoriques et invendus dont ni les instits ni les élèves n’ont été capables de se servir, faute d’avoir appris la programmation.

            A quand une grande réforme de l’Education dans laquelle Lerma pourra s’exprimer sans fautes de français (ou avec un élève par classe ?)


          • fabien fabien 15 janvier 2008 21:28

            Il me semble, cher homme vindicatif (présent), que moins vous en savez, plus vous causez.

             


          • fabien fabien 15 janvier 2008 21:29

            Je cose d’Lerma, bien sure...


          • Jocrisse Jacques 15 janvier 2008 18:19

            Fabien,

            hormis s’écrit bien hormis


            • fabien fabien 15 janvier 2008 21:21

              Oui c’est vrai, hormis pour les décérébrés de mon espèce...


            • anny paule 15 janvier 2008 18:22

              Le commentaire de Ceri est, hélas, fort juste ! L’école est d’autant plus "négligée" (pour reprendre la terminologie de l’auteur) par l’Etat, que certains textes de l’OCDE et de l’ERT ont programmé sa privatisation (qui devrait "permettre une progression à deux chiffres", progression financière s’entend !) .

              Il ne restera plus, à la charge de l’Etat que ceux dont on sait qu’ils ne pourront entrer dans la compétition. (Je n’ai pas le texte sous les yeux, et je transcris l’idée, pas le libellé exact). 

              Le désinvestissement de l’Etat vis à vis de l’école n’est pas nouveau, ainsi que c’est souligné par Ceri. Nous sommes loin, bien loin, de l’esprit de l’école républicaine, ou de la volonté de Condorcet de "former des citoyens qui ne s’en laissent pas conter, mais qui entendent qu’on leur rende des comptes "... Depuis plusieurs décennies, l’esprit des programmes correspond davantage à l’idée de "conformer les élèves à des normes". (Quelles normes, établies par qui ? Pour quoi ?...) 

              De la même manière, aux dernières nouvelles, le CAPES et l’agrégation de lettres classiques n’auraient aucun recrutement en 2009. On ne sait jamais, si on formait des esprits critiques ? Des esprits éclairés ? Et, puis, est-ce bien "UTILE" ce genre d’études ? 

              Je crois que nous n’avons pas fini de mesurer les dégats ! Nous aurons bien besoin de tout notre pouvoir de Résistance ! 


              • fabien fabien 15 janvier 2008 21:59

                Pour ma part, je pense que la main mise de l’état sur l’éducation est une mauvaise chose. Trop de politique dans l’éducation pour quels résultats :

                - des lois absurdes votées en période d’élection pour satisfaire le plus grand nombre, dont on loue la sagesse populaire (sic) - l’exemple absurde du retour aux méthodes syllabiques.

                - Une hiérarchie pesante qui favorise l’immobilisme.

                - Des concours de recrutement qui tablent plus sur l’obéissance que sur la réflexion. La richesse des programmes du primaire cachent bien souvent les moyens trop maigres que l’on alloue à leur mise en oeuvre.

                 

                Mais le désinvestissement de l’état serait, il est vrai, pire encore. Cela favoriserait les écarts déjà existants entre les riches ( qui peuvent pallier aux incompétences du système) et les autres.

                La meilleure solution reste un financement de l’état complété par des instances indépendantes chargées de réfléchir sur les questions d’éducation : que transmettre, comment transmettre ?

                 


              • EP Emilie 15 janvier 2008 20:09

                très intéressant...je voulais juste spécifier que la Cliss a été supprimée dans l’école où j’étais immergée, ce n’est pas une généralisation...De plus on me repproche souvent mon manque de documentation mais c’est ici une argumentation poussée à partir d’observations, je n’ai pas été plus loin, ce qui rend mon article certes un peu léger, mais je voulais rebondir sur cette négligence de l’Etat à vouloir mettre tous les enfants dans une même case or qu’il en faudrait une pour chacun (pardonnez moi la métaphore)...Ensuite ma constation sur les écarts de niveau en classe de CE2-CM1 peut peut être vous étonner mais il est vrai que ça m’a interloqué, même après discution avec l’institutrice j’ai campé sur ma position et elle n’a rien fait pour défendre sa cause, au contraire elle ne trouve pas que les classes à double niveau sont une véritable bonne chose pour l’enfant...

                Pour tout ce que vous avez dit je n’ai rien a ajouter, c’était riche en informations.


                • Kookaburra Kookaburra 15 janvier 2008 20:28

                  A mes risques et périls je me permets de jeter un pavé dans la marre :

                  Vous partez de l’idée que tous les enfants sont égaux en intelligence et possibilités (et ceux qui ne le sont pas devraient être aidés à le devenir). A la sortie de l’école ils devraient donc être toujours égaux (en performances scolaires cette fois, et ceux qui n’y sont pas arrivés devraient encore être aidés). A mon avis c’est une philosophie de l’éducation catastrophique. C’est la pernicieuse philosophie « tous au bac », ce qui a baissé le niveau et a engendré pas mal de problèmes dans notre société aujourd’hui. Pas seulement en France, bien entendu, la catastrophe de l’école est mondiale.

                   


                  • papiper 15 janvier 2008 21:43

                    je vais me faire huer copieusement...

                    Mais qui a sanctionné JOSPIN en 2002 ,au 1 er tour de la présidentielle pour se venger du ministre Allègre ?

                    Maintenant mes chers collègues, il n’y a plus qu’à attendre que " l’orage " passe... si cela est encore possible .

                    Mesurant le désastre qui s’annonce , je ne puis qu’exprimer mon immense tristesse après une vie consacrée

                    à l’école de la République .

                     


                    • Jocrisse Jacques 15 janvier 2008 22:45

                      L’auteur,

                      Le budget de l’éducation nationale est de 60 milliards d’euro, l’enseignement supérieur 21 soit 81 G€/

                      Cela représente 36% du budget total de l’état. http://villemin.gerard.free.fr/Economie/Budget06.htm

                      Et il s’agit principalement des traitements des personnels.

                      Il faut plutot s’interroger sur le bien-fondé du toujours plus. 

                      Pourquoi nos maîtres de classes uniques en campagne (du CP au certif , donc 2 cours en plus du CM2) s’en sortaient très bien ?

                      Parce qu’ils pouvaient faire leurs cours normalement (discipline), et parce qu’ils ne se dispersaient pas dans des activités , certes intéressantes ( natation, théatre, internet.....) mais se consacraient aux fondamentaux : lecture, écriture/ortographe/grammaire et calcul/arithmétique, histoire/géo et morale.

                      Je ne suis pas nostalgique du passé, mais j’observe seulement que l’on n’instruit plus. (c’était le ministère de l’Instruction publique). Aujourd’hui, on prétend éduquer (Education nationale) avec l’ambition de fabriquer des citoyens.

                      Restons mesurés, le primaire est le lieu d’acquisition des bases , il faut sy consacrer. Or, on mélange tout et on a construit un grand foutoir qui ne donne plus de résultat. Pour compenser, les syndicats réclament DES MOYENS (comprenez du personnel supplémentaire)

                      Mes parents (modestes) m’ont éduqué et mes instituteurs puis mes professeurs m’ont instruit.


                      • Gilles Gilles 16 janvier 2008 14:10

                        Jacques a dit :

                        "Aujourd’hui, on prétend éduquer (Education nationale) avec l’ambition de fabriquer des citoyens."

                        Vous avez un léger wagon de retard. Cette conception de l’enseignement a déjà muté. Comme l’ont dit de précédents commentaires, l’Education Nationale (au sens large) n’a plus comme vocation première d’instruire mais de former des travailleurs. Ecoutez comment les politiques présentent les choses ; ils parlent de formation, de compétences, de savoir être, d’intégration dans le monde du travail.... et très peu de culture, d’esprit critique de formation citoyenne.

                        D’ailleurs, combien de parents ne demandent qu’à l’ecole primaire d’enseigner les savoirs fondamentaux, lecture, écriture, calcul ? Le reste ils s’en foutent bien que ce reste me semble au moins aussi important pour s’enrichir l’esprit. Si l’enfant sait écrire correctement, il pourra ensuite apprendre un métier, gagner sa vie, regarder la télé et c’est là l’essentiel pour beaucoup.

                        Aprés, l’histoire, la philosophie, la sociologie, la botanique ne sert à rien pour le citoyen lambda car non rémunérateur (sauf si on en fait son métier...et encore c’est pour les bobos qui aiment discuter à refaire le monde au lieu de travailler, non ?)

                        Et ensuite s’il s’agit juste de former à une activité rémunératrice, on ne voit pas pourquoi se ne serait pas le privé qui pourrait s’en charger, n’est ce pas ?

                        Ceux qui seront nés dans un milieu social "supérieur" auront en plus de l’école tout un bagage intellectuel que les moins chanceux n’auront pas. A eux les hauts postes, aux autres les tâches répétitives

                        Tel est le futur !


                      • EP Emilie 16 janvier 2008 00:09

                        oui "Hormis" c’est dans le dico Le Petit Robert...De plus "ils influencent..." le sujet : les parents donc cela s’accorde avec le verbe, de plus depuis quand le verbe "influencer" doit s’employer qu’avec le pronom "on" ?où va-t-on dans la critique tout de même ?, "faut peut être pas pousser mémé dans les orties", lol ! De plus je peux vous assurer que mes dissertations manuscrites sont meilleures d’un point de vue orthographique, j’avoue qu’en tapant mon orthographe laisse à désirer (=msn :s) mais j’aimerai bien vous faire faire une dictée pour voir vos talents car si c’est dans le même style qu’"ormis" ça risque d’être drôle....sans rancune !

                         

                         

                        Jeune fille étudiante de 20 ANS hésitant entre professeur des écoles ET journaliste...


                        • fabien fabien 17 janvier 2008 23:25

                          Une dictée serait drôle, c’est vrai, mais d’habitude je m’en sors bien...

                          Pour le "ils influencent" qui a titillé votre curiosité, ce n’était pas la conjugaison sur laquelle je réagissais, mais son emploi dans l’expression

                          "ils influencent à travailler" qui ne me paraît pas français, le verbe correct me semblait inciter ;

                          inciter transitif 1er groupe (conjugaison)

                          Pousser, déterminer à faire quelque chose.

                          influencer transitif 1er groupe (conjugaison)

                          Exercer une influence, un ascendant.

                          Influencer les esprits, les opinions.

                          Je suis un peu chiant, je l’avoue.


                        • EP Emilie 18 janvier 2008 14:17

                          "ils incitent à travailler"

                          "ils influencent à travailler"

                          Certes "inciter" est plus adéquat mais il ne me semble pas que l’utilisation du terme "influencer" n’est pas correcte, c’est grammaticalement bon et pour le sens je ne trouve pas ça choquant...J’observe effectivement un certain chiantisme de votre part, ça chipote beaucoup. Peut être êtes vous vexé pour l’orthographe d’ "hormis" (si le commentaire vient bien de vous Fabien)


                        • EP Emilie 16 janvier 2008 00:14

                          N’oublions pas que la société d’aujourd’hui demande toujours plus, auparavant le programme suffisait peut être à la demande, désormais c’est tout autre chose, avec mon bac+ 3 je ne pourrai trouver un métier véritablement confortable...Ca tire sur la ficelle, jusqu’à ce qu’elle se casse !

                           

                          De plus Je pense que la diversité des activités proposées par les écoles sont un avantage à ne pas négliger, cela permet de rendre un enfant autonome, le rendre plus éveillé, et l’ouvrir au monde...J’ai assisté à des ateliers, c’est passionnant d’observer l’enfant évoluer.


                          • Jocrisse Jacques 16 janvier 2008 10:28

                            Kookabura,

                            Votre remarque est très importante. Cette volonté d’égalitarisme est utopique et produit des conséquenses néfastes en nivelant par le bas.

                            Emilie

                            Issu d’une famille modeste, 10 ans et quelques jours, je rentrais en 6ième après avoir passé le concours d’entrée 3 mois plus tôt. J’ai 2 petits enfants de 10 ans qui sont de bons élèves de CM2 et qui seraient incapables de faire la dictée, les problèmes et la rédaction du concours de ....1954. J’ajoute, sans état d’âme, que les "claques et coups de pied au c.. pédagogiques" étaient souvent efficaces. A cette époque ni nous ni nos parents n’étions traumatisés,ce mot était réservé à la médecine (traumatisme cranien).

                            Depuis une vingtaine d’année, il faut rendre l’école ludique (cf Mérieux). A mon sens, il s’agit d’un mauvais choix car plus tard la vie professionnelle n’est qu’une suite d’efforts auxquels les enfants doivent être préparés.

                            Les activités d’éveil sont certainement intéressantes, mais faut-il empiéter sur les fondamentaux ? L’apprentissage du français (orthographe et grammaire) demande du temps et un "rabachage" continu pendant toute la période de primaire, idem pour le calcul. A trop vouloir en faire, on fait tout mal. Le résultat est là.

                            SVP, ne me répondez pas que les enfants ont changé.

                             


                          • EP Emilie 16 janvier 2008 12:23

                            Je n’ai pas dit que les instituteurs ne privilégiaient pas les matières fondamentales telles que le français et les mathématiques, chaque matin les enfants devaient suivre un emploi du temps, toutes les matières étudiées sont essentielles, les activités autres telles que le théâtre, l’art plastique ..etc sont des activités pratiquées une fois par semaine voire plus et ce de manière exceptionnelle, ne tombons pas dans l’excès...De plus je ne pense pas que les coups de règle sur les doigts sont encore de rigueur et vraiment efficace, ayant eu une maîtresse en CE2 m’ayant menacée de coups de règles, mimant même la scène, c’a m’a TRAUMATISE, et c’est vraiment inutil.

                            Le ludoéducatif est selon moi primordial pour inculquer des principes et des règles...Après c’est mon avis.


                          • Gilles Gilles 16 janvier 2008 14:40

                            Ce que dit jacques est une illkustration parfaite de ce que je dis plus haut. En plus :

                            "Depuis une vingtaine d’année, il faut rendre l’école ludique (cf Mérieux). A mon sens, il s’agit d’un mauvais choix car plus tard la vie professionnelle n’est qu’une suite d’efforts auxquels les enfants doivent être préparés."

                            Aie, aie , aie pauv’ gosses. Sous prétexte de la violence innée du monde du travail qu’il devront se coltiner dans 25 ans, il faut déjà les traiter à cette aune pour leur apprendre à la supporter ? En gros, la vie étant dure, il faut être dur avec eux.

                            Ensuite, ayant été élevés à la dur, normal qu’ils seront durs plus tard......comme vous Jacques qui avait l’air de regretter les châtiments corporels subit pendant votre enfance.

                            Il puis, me semble bien mieux de préparer l’enfant à réflechir sur sa condition que de le formater à une dure vie de labeur...au moins on aura plus de chances d’avoir des révolutionnaires smiley que de simples exécutants sans âmes

                            Rendre l’apprentissage ludique est rentré dans les meurs car comme ça les connaissances rentrent bien mieux dans le crâne des gosses, et y perdurent, que les coups de pied au cul et les traumatismes (du genre humiliation pour les cancres, punitions répétées...). Justement un enfant ou un adulte qui apprend, par exemple une langue, par le jeu évolue plus vite qu’un autre scotché sur son pupitre à répéter inlassablement des listes de mots. Evidemment, études de gauchistes vous me direz.....et pour vous "jeu" et "travail" son antinomiques.. ;comme au bon vieux temps. Sauf que ces méthodes se retrouvent aussi dans les écoles privées trés performantes

                             

                             


                          • Tarswelder 16 janvier 2008 00:52

                            Un témoignage qui confirme plusieurs faits attestés :

                            - Tout d’abord le poids des inégalités sociales au sein des inégalités scolaires. Cependant ce poids n’est pas aussi lourd qu’on pourrait le penser car les pratiques sont communes à toutes les couches de la société : la télé, internet sont désormais des activités de masse et la lecture (sous ses différentes formes) se raréfie également au sein des catégories sociales les plus aisées.

                            - Deuxième élément le poids administratif voire technocratique de l’école. Les enseignants, contrairement aux croyances communes, s’y heurtent le plus notamment quand l’aspect budgétaire est l’élément dominant (avec la LOLF ce n’est que le début).

                            - Troisième élément, la fermeture de structures spécifiques. Je ne sais pas pour les CLISS mais les SEGPA sont menacées et la création des UPI (Unité Pédagogique d’Intégration) est une réponse pas toujours adaptée aux multiples problèmes rencontrées. On peut craindre dans un avenir proche la disparition de la SEGPA et l’intégration des élèves au sein du collège même, au nom de la démocratie mais au risque de pénaliser l’ensemble du groupe élèves (les uns ne suivront plus du tout et décrocheront, les autres n’avanceront pas au rythme qu’ils devraient).

                            - Enfin, il convient de rappeler que le nombre d’heures de français enseignées en primaire a nettement diminué sur les 25 dernières années : environ deux heures et demie. Or, la maîtrise de la langue est le premier élément d’intégration dans la société et d’apprentissage des autres matières. Cela me fait penser à une récente déclaration de Darcos qui sous-entendait que les "meilleurs élèves " (les plus aisés) feront de belles études supérieures (classe prépa, etc.) alors que les autres auront le droit d’aller jusqu’au BTS. Belle conception de la société monsieur l’inspecteur.

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