• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > L’Europe sociale est morte le 7 juin 2009

L’Europe sociale est morte le 7 juin 2009

Les résultats des européennes en 2009 livrent quelques tendances générales tout en offrant un flou laissant augurer d’une Europe de plus en plus illisible et par voie de conséquence, éloignée des citoyens européens. Qui le lui ont bien rendu puisque l’abstention a été énorme.

En France, il est de bon ton de moquer les Américains avec leurs élections nationales marquées par 50 % d’abstention selon les chiffres. Bien évidemment, c’est un mauvais procès d’intention puisque ces données sont spécifiques au scrutin américain et du reste, les dernières élections présidentielles ont montré un enthousiasme sans précédent précédant l’élection du plus populaire des présidents américains depuis longtemps. Inversons les rôles. Un analyste américain sera en droit de considérer l’Europe politique comme un échec démocratique avéré. Les chiffres sont sans appel, avec en France, pays de passion politique s’il en est, 60 % d’abstention. Autant dire que les deux partis vainqueurs de ce scrutin devraient avoir le triomphe modeste. Avec 28 % des voix, l’UMP rassemble 11 % des inscrits. Quant aux deux formations suivantes, elles ne rassemblent chacune que 6.5 % des inscrits.

Conclusion. Le parti qui arrive de très loin en tête, c’est celui des abstentionnistes. Les instituts de sondages livreront sans doute quelques indices sur ces électeurs restés chez eux. Question âge, les jeunes semble-t-il n’ont pas beaucoup voté. Concernant les catégories sociales, les gens de condition modeste se sont abstenus plus que la moyenne. Ces résultats ne comptent pas dans le scrutin, universel pas essence, mais pour interpréter la vie politique, on ne peut pas refuser ces données statistiques permettant d’interpréter les raisons de cette abstention massive. D’ailleurs, il serait bon de disposer de toutes les données, pays par pays. Nous verrions apparaître une image de l’Europe et un contraste saisissant entre, l’Europe telle qu’elle est vécue et perçue, et l’Europe telle qu’elle est vendue par les politiciens. En France, si les tendances se confirment, alors nous verrions une contradiction entre l’Europe présentée comme un continent porteur d’espérance, protecteurs des plus fragiles, et le profil sociologique des abstentionnistes montrant que les jeunes ne croient pas en un avenir porté par l’Europe tandis que les pauvres et les modestes ne se sentent pas protégés par cette Europe qu’ils ne perçoivent pas du tout comme sociale. Ces considérations devraient permettre de confirmer et d’expliquer un peu les raisons du divorce entre les élites européennes, celles qui vendent l’Europe, et les populations européennes, celles qui subissent la crise, vivent en Europe mais sans y croire.

Jetons un œil sur un résultat édifiant, celui de Paris intra muros et qui concerne un bon cinquième des inscrits dans la région Ile de France, où l’abstention globale a été de 60 %. Cette région est réellement un laboratoire d’étude de premier choix puisque qu’elle offre des contrastes socio-culturels très accentués, avec des quartiers parisiens où vivent des gens aisés et des localités de banlieues où le chômage bat tous les records. Déjà un premier indice, l’abstention à Paris est de 50 % soit 10 points de moins que pour la région dans son ensemble. Les Parisiens ont plus voté que la moyenne régionale et nationale. Ils accordent près de 30 points à la liste Barnier, et 27.5 points à Cohn-Bendit, soit presque le double d’un PS laminé à même pas 15 points. Affinons notre regard en portant l’attention sur les 14ème et 13ème arrondissement, deux quartiers connus pour héberger des gens plutôt bobos, à bons revenus et à « haut niveau culturel ». Les Verts arrivent en tête avec près de 30 points, devant l’UMP et d’ailleurs, dans le 13ème, Dany met 5 points dans la vue de Barnier. Suggérons maintenant d’aller voir les résultats dans une ville de la banlieue Nord, Aubervilliers par exemple. Saisissant contraste. Près de 73 % d’abstention. Se suivent de très près dans l’ordre, le PC, l’UMP, le PS et les Verts qui ne passent pas la barre des 15 points. Et petite constatation qui a son importance, le Modem fait 8 points dans le 13ème et à Aubervilliers, comme si cette formation était sociologiquement invisible. Un détour par Sarcelles montre que les Verts ne font qu’à peine plus de 10 points, la moitié du score régional. Preuve est faite que le vote pour l’alliance écologie est un vote bourgeois, du moins en région parisienne. Dany a piqué des voix à Bayrou et surtout au PS. Le message de ces gens « dits de gauche verte » est clair. Rien à cirer des pauvres mais soyons vert-ueux et prêts à sauver la planète avec Yan-Arthus et ses potes venus d’Al Gore. Ce verdict fait sans doute cliché mais les chiffres des urnes sont avérés et livrent des tendances. 

Nous le savions et le scrutin le confirme, l’Europe est en premier lieu une construction faite par les élites au service des classes les plus aisées et en second lieu, l’Europe se veut sociale et elle l’est dans les discours mais pas les actes. Les citoyens européens ne sont pas tous dupes. L’Europe prend un virage à droite, attestant à la fois la marque des bourgeois, des gens aisés, qui tirent leur épingle du jeu, parfois prennent l’Europe pour terrain de jeu. Alors que parmi les électeurs de droite, beaucoup sont séduit par des partis incarnant l’ordre, la conservation. Le déclin des partis socialistes est très accentué. Leur groupe perd en pourcentage de députés 6 points. Quant à la poussée verte, elle est avérée mais pas si fulgurante au niveau européen, la France faisant évidemment exception. On dirait que le bourgeois de gauche est versatile. En 1994 il en pinçait pour Tapie, laminant la liste de Rocard, aux présidentielles de 2007, il penchait pour Bayrou et maintenant, en quête de nouveauté, c’est Dany qui a la cote. Bref, rien de bien réjouissant pour notre démocratie. Cette frénésie verte n’est pas sans rappeler les mouvances volkisch et naturalistes dans l’Allemagne de 1900, avec déjà des doutes sur le progrès et quelque souci écologique pessimiste. La comparaison s’arrête là. Dany a su faire de la défiance face au progrès un optimisme européiste vendu avec la verte croissance. Mais il faudra être prudent et vigilant. Autant il existe un ordre conservateur et on le constate avec Sarluskony, autant il faut se méfier d’un ordre vert qui pourrait devenir assez autoritaire.

Le verdict de ce scrutin tient en une phrase, l’Europe sociale est morte. Mais a-t-elle existé ? L’Europe semble être un mensonge. Que d’incantations et de promesses. Pour l’instant, l’Europe s’en tire mal question croissance et question sociale, elle est en pleine régression. Méfions-nous des vieux démons et surveillons ce qui se passe pour que cette Europe ne vire pas vers un quatrième reich national capitaliste pacifique et démocratique mais fatal pour les déclassés de l’aventure technologique, qu’elle soit verte, sécuritaire, élitaire, bourgeoise, capitaliste, sénioriale ou sénatoriale.


Moyenne des avis sur cet article :  4.81/5   (21 votes)




Réagissez à l'article

20 réactions à cet article    


  • alceste 8 juin 2009 11:22

    Analyse instructive - légèrement déprimante, mais instructive -
    Reste à savoir lequel des deux histrions narcissiques tirera le mieux la couverture à soi.


    • pruliere pruliere 8 juin 2009 11:32

      Mon père anti-européen convaincu me disait lorsque j’ai voté pour la première fois que c’était l’Europe des riches et du fric que l’on construisait, et non pas celui des peuples. Incrédule, je le regardais avec compassion, n’essayant même pas d’argumenter à l’époque. Il y a de cela 35 ans !
      Aujourd’hui, je mesure la sagesse de ces propos et je me rends à l’évidence. Ces gens-là avaient bougrement raison.
      L’Europe est là pour détricoter les acquis sociaux des travailleurs provenant pour la plupart du comportement odieux des grands patrons pendant le guerre. L’Europe est là pour aider les riches patrons à revenir à des conditions d’enrichissement nettement plus favorables, comme pendant la période de l’industrialisalion au XIXème siècle en Angleterre, par exemple. Ah quelle période bénie, lorsque le patron avait quasiment droit de vie ou de mort sur ses ouvriers !
      L’Europe est là aussi pour faciliter les transferts de fonds : ils sont comme cela insaisissables et donc à l’abri des mauvaises intentions de peuples qui auraient un jour l’outrecuidance de réclamer leur dû.
      En regardant les résultats de ces élections, je trouve étrange que la quasi-totalité des citoyens européens plébiscitent ceux dont la politique est responsable de la crise actuelle et qui ont de par là mis des millions d’européens au chômage.
      Je n’y comprends plus rien et je ne sais pas si j’aurais à coeur de voter la prochaine fois !


      • Kalki Kalki 8 juin 2009 12:32

        C’est psychologique.

        Ceux qui votent encore sont ceux qui légitiment cette politique, en tirent parti ou croient être de la classe moyenne.

        Sans comprendre que cette classe moyenne va tendre bien bas avec ces mêmes politiques.

        Ceux qui ne votent plus sont ceux qui ont compris que leurs voient ne pèse pas assez , et qu’ils n’obtiennent pas ce qu’ils veulent , ni ne se font entendre.

        Des considérations pour d’autres formes de sociétés vont apparaitre : et d’autre forme de contre pouvoir démocratique.

        Vous voulez une société juste, arrêtons de manipuler à tous les niveaux de la vie et laissons les voix s’exprimer.

        Une manipulation de gauche vaut une manipulation de droite : retenez la “leçon” du communisme : l’idéologie bien qu’étant un instrument de pouvoir : permet que d’autres idéologies arrivent, et supplantent les grandes et douces utopies, parce que l’on autorise l’idéologie.

        L’utilisation de l’idéologie n’est pas légitime en démocratie.

        On ne peut et ON NE DEVRAIT baser AUCUNE nouvelle société sur l’idéologie (comme instrument de pouvoir) : sinon on peut dire qu’elle n’a rien de nouveau, et qu’elle n’est pas démocratique.


      • stanc 8 juin 2009 15:24

        Une chose est sûre. En ne votant pas, on est bien certain que rien ne puisse changer. Ceci dit, ça peut être une stratégie. Je me dis toujours que les choses ne vont pas encore assez mal pour suffisamment de gens pour que ça change.



      • Marianne Marianne 9 juin 2009 08:36

        Je ne comprends pas Kalki où est la cohérence dans votre pensée. Vous nous faîtes un latus sur l’idéologie qui ne devrait pas avoir sa place en démocratie (après avoir d’ailleurs dans plusieurs de vos posts villipender la République) et pas plus tard qu’hier vous nous envoyez lire ZIzek qui est pourtant me semble-t-il un philosphe et idéologue utile à la démocratie. Je vous remercie d’ailleurs pour ce lien sur l’émission que « Ce soir ou jamais » lui a consacré...

        Vous dîtes aussi que ceux qui votent encore profitent ou sont complices du pouvoir actuel et que ceux qui ne votent plus ont compris que leurs suffrages ne servaient à rien....

        Je vous fais remarquer au passage que si la moitié seulement des abstentionnistes s’étaient prononcés dimanche 7 juin pour des formations de transformation sociale à gauche, on aurait probablement davantage l’impression aujourd’hui que les choses commencent à bouger au plan politique... Mais soit, il ne nous reste que la rue jusqu’aux régionales de l’an prochain, on s’en servira...

        Alors Kalki, je vais vous dire pourquoi je vote : je ne suis évidemment aucunement complice de ce pouvoir et n’en profite d’aucune manière (au contraire). Je vote, non parce que je pense naîvement qu’au soir des élections, le parti ou la formation pour laquelle j’ai donné mon suffrage va gagner, mais parce que je trouve normal qu’on me demande mon avis et de le donner... (je vous rappelle que le droit de vote est un acquis démocratique pour les hommes et les femmes qui en France ne l’ont obtenu qu’à la Libération).

        Vous dîtes comme d’autres ici ou là qu’il est plus important d’agir que de se prononcer pour tel ou tel programme de réformes voire de transformation sociale ; et bien moi je n’en démords pas, je maintiens que voter est aussi important que lutter. De plus, je n’ai pas le sentiment que les abstentionnistes luttent davantage que moi ou d’autres contre toutes les formes d’injustices.

        Même les indiens péruviens qui se battent avec leurs pauvres armes contre des propriétaires terriens avides d’argent et de pouvoir veulent être représentés au parlement de leur pays et que leur condition fasse l’objet de débats ouverts et démocratiques. Quoi de plus normal en somme ?

        Pourquoi laisserait-on les débats politiques sur l’avenir d’une société à une élite éclairée et immorale de surcroît ? Enfin comment se passer de parlements où se tiennent les débats qui agitent une nation voire une communauté de nations ?

        Certes les citoyens français et européens ont bien compris que cette Europe s’était faîte sans eux et contre eux. Mais ce qu’il leur manque apparemment sont les outils intellectuels, théoriques pour imaginer une autre Europe faîte des différences et des apports de chaque peuple qui la compose dans le respect mutuel et la coopération.

        Les abstentionnistes disent-ils en partie sans doute à nouveau NON à cette Europe... sans le dire. Mais à quoi sient-ils OUI, à quelle Europe ? Quelle société veulent-ils pour leurs enfants ? Car dans quelques semaines nous descendrons dans la rue tous ensemble... mais pour changer quoi et dans quelles directions ?

        Aussi, je trouve inquiétant de dénigrer systématiquent l’existence même de ces institutions, de ces parlements tant au niveau international (l’ONU par ex.) qu’au niveau national. Bien sûr l’OMC et le FMI sont des institutions anti-démocratiques qui doivent être refondées dans l’intérêt des peuples et ne parlons pas de la BCE. Mais le principe de l’Organisation des Nations-Unis créée pour éviter les conflits est bon en soi, même si des aménagements pourraient être apportés à l’édifice.

        Jean Ziegler, ancien député européen et membre du commissariat des droits de l’homme à l’ONU nous montre par sa lutte acharnée contre la faim dans le monde et contre les vrais responsables de ce fléau que des voix discordantes dans le concert de la pensée unique peuvent être entendues et marquer des points...

        Les institutions démocratiques (dont certaines ne le sont plus ou ne l’ont jamais été) et les parlements sont faits à mon avis pour être investis par le peuple et pour qu’y soient votées des lois dans le sens de l’intérêt général - et non pour être brulées en place publique par des foules dressées contre leurs oppresseurs mais ne sachant par quel autre modèle de société et de développement remplacer l’ordre ancien.

        C’est pourquoi, je continue de penser que les élections et les parlements participent de ce débat démocratique indispensable à l’émulsion et à l’intelligence collective, quelques soient les circonstances, et qu’ils doivent être préservés et encouragés pour se prémunir du chaos et de la guerre civile...


      • taktak 9 juin 2009 11:22

        Pour les raisons énoncé dans le commentaire de Prulière, et je pense comme le montre l’article de Dugué, je n’ai pas voté à cette élection.
        Mon abstention est citoyenne. Elle marque le refus de mon prononcer sur une élection dont le resultat n’influencera pas l’objet politique qu’est l’europe. Cet objet politique, désavoué le 29 mai 2005 (avec une forte participation pour le coup), et pas franchement plébicité lors du précédent référundum, est construit contre le peuple.
        Il mine sa souveraineté pour pouvoir détruire ce que le peuple a construit : droit social, droit environnemental et expression démocratique.

        Je ne voterai jamais pour cette europe. Il faut la reconstruire à la base, en faire une construction politique sur une base de coopération libre, volontaire et souveraine des peuples pour servir l’interet des peuples, et non d’un impérialisme capitaliste européen qui construit un marché, et profite d’une puissance pour s’opposer ou s’allier avec l’impérialisme capitaliste américain selon les cas.

        Quelques chiffres 15 millions de non en 2005, 12 millions de oui
        En 2009 aux européennes UMP+PS+Modem+Verts= grosso modo 10 millions de personnes.

        On peut donc rapidement que le vote non de 2005 se traduit par l’absention et par le vote pour des partis ayant fait campagne pour le non.
        (Abstention 2009-Absention 2005) + Ext gauche+ PCF&PG= 15 millions => environ les nonistes...

        Bref le refus de cette europe capitaliste reste majoritaire, et l’abstention s’interprette facilement ! quoiqu’en dise les éditorialistes ouiouiste


      • Kalki Kalki 9 juin 2009 13:26

        Il est vrai que zizek veut raviver l’envie de révolution. Pour autant il refuse de donner une solution, une direction.

        Marianne vous êtes tétus : on est pas en démocratie : prouvez moi logiquement , avec de la logique avec des causalités logiques que l’on est en démocratie. en DEMO CRATIE. (cad en utilisant des sens éthymoloigiques et non des sens communs plein de vertue qu’on veut en professant MILLE FOIS qu’elle deviennet réalités ! Alors que ce n’est que du cynisme ou de l’hypricisie en regardant la réalité en face)

        REGARDEZ L’HISTOIRE MARIANNE, EN OUVRANT LES YEUX.

        Le pouvoir économique a plus de pouvoir que le pouvoir politique (quel que soit le partie), la forme de gouvernement est une cagé dorée par des bareau de lois qui veulent le statu quo et que la « bourgeoisie » reste la bourgeoisie avec ses acquis, et que le capitalisme reste le capitalisme. Qu’est ce que votree chère droit de vote sint « ou le droit de se taire et de soumettre au statu quo  » .

        Vous souvenez vous du pari que je vous ais offert :

        Marianne et si on faisait un pari : la maintenant : simple et bête


      • Kalki Kalki 8 juin 2009 12:25

        Est ce qu’on pourrait expliquer cela par le fait que bon l’europe c’est l’europe : on sait comment ca tourne, et c’est « loin » : on croit -pour ceux qui votent encore- en notre chère pays pour prendre des décisions tout seul comme un grand.

        je veux dire tout simplement : peut être que la notion de clivage et de prédominance UM PS est moins importante que pour une élection sur notre territoire.

        De là a dire que cette élection européenne présage un changement de pôles ?

        Je ne m’avance pas.


        • barbouse, KECK Mickaël barbouse 8 juin 2009 13:11

          parce qu’il y avais encore des gens qui pensaient que l’europe social était vivante ?

          amicalement, barbouse.


          • geko 8 juin 2009 13:37

            C’est vrai que ça sent le roussi !


            • Céphale Céphale 8 juin 2009 15:28

              Bush en a rêvé, Sarkozy l’a fait.


              • L’Europe s’est offert une branlette Carradine, Dany la main verte oeuvrant sous la braguette.


                • Frabri 8 juin 2009 18:38

                  L’élection présidentielle ou il y a eu une forte participation montre que la majorité des abstentionnistes ne sont pas apolitiques. Ce qui leur manque c’est l’offre politique pour une Europe sociale.
                  Pour le moment l’offre politique aussi bien au niveau européen qu’au niveau national concerne essentiellement les classes dirigeantes de droite et de gauche et les classes moyennes, bien représentées par Europe écologie.


                  • cyclogirl 8 juin 2009 22:21

                    Ce message me paraît trop généralisateur. J’habite Aubervilliers depuis longtemps, et s’il y a beaucoup d’abstention (aussi pour les scrutins nationaux) c’est qu’il y a beaucoup d’immigrés de première génération qui ne se sentent pas concernés. Les votes de gauche sont généralement le fait des ouvriers retraités communistes depuis leur jeunesse qui votent par tradition, mais leur nombre se réduit (d’ailleurs la ville a désormais un maire PS). Les immigrés de deuxième génération cherchent à s’intégrer et votent de ce fait plutôt pour des partis « traditionnels », UMP et PS. Parler de rejet d’une Europe bourgeoise est tout simplement à côté de la plaque : quand on cherche à s’en sortir et qu’on ne comprend déjà pas ce qui se passe à Paris à 10 km d’ici, on n’a simplement pas envie d’approfondir des problématiques européennes ou environnementales encore plus abstraites. Ce sera pour plus tard, quand on s’en sera sorti... et qu’on sera parti d’Aubervilliers !


                    • pdth pdth 8 juin 2009 22:37

                      Oui mais il faut relativiser , ce que nous appelons « le social » en France est assez typique à notre pays , l’essentiel des partis politique dit de gauche de gouvernement dans les pays de l’Ocde seraient classés en France au pire au centre, voire à droite.
                      Cette idée que la réduction des inégalités puisse être une fin politique et que l’ État soit un moyen pour y parvenir est une croyance très ancrée chez nous , cela n’a pas réellement d’ équivalent dans les pays avancés (bien entendu cette croyance peut exister par ailleurs mais est largement minoritaire) .
                       Il n’existe pas de partis libéraux en France mais dans les pays où ils existent ils se comportent plutôt bien lors de ces élections , au même titre que les conservateurs (eux sont largement représentés chez nous par l’ UMP) .
                      Nos voisins sont conscients des effets dévastateurs de la crise et des responsabilités de celles ci mais n’imagine pas qu’un système durablement plus étatique serait une solution plus adaptée. A cet égard le slogan du NPA « Pas question de payer leur crise » peut dans certains pays comme au Royaume Uni quasiment être repris comme argument pour réduire l’interventionnisme public et donc les dettes accumulées pour soutenir les entreprises ou établissements piégées par la crise.

                      La France a une représentation négative du libéralisme et porte aux nues l’action publique, cela est incontestable et traditionnel , toutefois si nous voulons parvenir à comprendre nos voisins , nos partenaires et nos concurrents , il faut cesser de prendre cela pour une généralité , une évidence , c’est simplement notre façon de voir le monde, elle est très franco française et assurément peu lisible pour une large partie de nos partenaires.

                      Monsieur Cohn Bendit est d’ailleurs un bel exemple de ce particularisme , en Allemagne , il est largement considéré comme libéral libertaire, en France il serait presque plus gêné de s’être positionné ainsi (l’humanité 7 janvier 1999) que d’avoir commis ses écrits maladroits et provocateurs sur la sexualité infantile (Le Grand Bazar, Éditions Belfond, 1975).

                      Un homme qui pousse très loin la notion de bi-culturalisme.


                      • ouallonsnous 8 juin 2009 23:54

                        Réaction à l’événement et à l’article de B.Dugué

                        Après une parodie de consultation électorale relevant de l’insulte à l’électorat, il convient de se poser la question ; à partir de quel quorum ou quel taux d’abstention, une consultation doit elle être invalidée, du moins en démocratie ?

                        Il est clair que si seulement, et si tous les résultats nous ont été donnés, 40% des électeurs se sont sentis concernés par ce qui leur était proposé, une remise en cause de l’objet du vote, la désignation d’une partie du conseil d’administration de la multinationale UE, doit être faite dans les 24 à 48 heures par les 27 gouvernements qui y participent, ne parlons pas des 27 peuples qui eux le rejette l’objet de ce vote !

                        Ce n’est plus le moment d’attendre et d’espérer, il faut choisir son camp s’il est encore possible de le faire !
                        La sauvegarde du systéme existant comme on le voit avec les banques et les spéculateurs, se fait au détriment du salut de la population mondiale.
                        Les politiques délibérées de destruction du système de protection sociale et de l’ensemble des services publics, donc du principe de solidarité bafoue le préambule de la constitution d’octobre 1946, repris dans celle de la Véme république.
                        Ce qui a été conquis par le peuple au lendemain de la victoire remportée sur les régimes qui ont tenté d’asservir et de dégrader la personne humaine est menaçè par l’oligarchie criminelle qui en est la résurgence.

                        Depuis la « Libération » des forces de solidarité et de progrès ont relevé et reconstruit les pays de l’Europe dévastée, elles sont toujours là prêtes à reprendre le combat inachevé et combattre cette crise d’une société qui ne croit plus en son avenir.
                         Elles restent le bastion de la résistance au malthusianisme financier et et écologique.

                        Culturellement, aprés avoir accepté pendant quarante ans, sans se poser de questions, une croissance matérielle et financière prédatrice, l’opinion adhére à ce qu’elle appelle l’écologie ou croissance verte menant et justifiant la décroissance démographique !!!

                        Nous, héritiers des « Lumiéres » et de leur humanisme ne pouvons accepter l’idée que le meilleur du progrés humain ne soit pas disponible pour tous, des plus modestes ici aux plus pauvres ailleurs.

                        Nous sommes les portes drapeau et la premiére ligne de combat pour une dynamique de croissance humaine qui mette un terme à la confiscation ou à l’apartheid de l’éducation et du dévellopement de la technologie dans les pays du sud ainsi qu’une partie des populations de nos pays européens.

                        Il faut qu’une société civilisée nous continue et survive à notre sombre époque, refuser de livrer bataille n’est pas envisageable. Le pire restant à venir, faisons en sorte qu’émerge véritablement un mouvement brisant par sa détermination et son enthousiasme le mouvement de décadence et de destruction que notre société engendre elle-même.

                        Ce mouvement est celui qui s’inspirera et succédera au Conseil National de la Résistance et à son programme, restauré et actualisé, mais au niveau des états nations de l’Europe, Europe qui ne peut être qu’une communauté d’états indépendants dont la Russie est le premier maillon et le précurseur donnant sa substance à l’Eurasie de Brest à Vladivostok et de la Nouvelle Zemble à la Malaisie !


                        • maxim maxim 9 juin 2009 00:22

                          cette fameuse Europe, pour laquelle on nous a forcés à voter,alors que personne ne savait vraiment ni pourquoi ni comment ça allait fonctionner ,cette« merveilleuse Europe »était une vaste entortillade ...

                          je parle à l’époque de Mitterand,au moment des accords de Maastrich....des gens inconscients ou abusés pensaient que tous les problèmes seraient résolus,que les salaires et les niveaux de vies seraient calés dans les plus hauts standards,qu’il y aurait une législation commune...enfin...des illusions ....

                          je ne vais pas refaire l’historique du plombier Polonais,et du Routier des pays de l’Est,qui pour le quart du salaire d’un Français ou d’un Allemand,fait du 24h/24,7jours sur 7 ,ni des délocalisations des usines vers les ex pays de l’Est, là où l’ouvrier est payé à coups de lance pierre,et ce dernier ayant pris conscience qu’on l’entubait,a commencé à demander les mêmes salaires qu’à l’Ouest !

                          je passerai sur les sois disant rapprochement des pays membres, sachant,que ce soit les Allemands,ou les Italiens,ou les Espagnols,n’en n’on rien à foutre des Français,comme nous n’avons rien à branler d’eux mêmes, normal,nous n’avons ni les mêmes coutumes,ni les mêmes cultures,encore moins les mêmes idéaux !

                          avec la crise, les protectionnismes vont ressurgir,les frontieres se reformer,les nationalismes réapparaitre ....

                          à terme,des conflits vont réapparaitre,comme toujours des Balkans,et puis comme on nous maintient sous bonne entente forcée alors qu’on ne peut pas se blairer entre ceratins de ces pays,un jour,ça va finir par pèter ........






                          • Henri François 9 juin 2009 09:05

                            Mais qui donc me dira enfin à quoi servent les députés européens ? Sont-ils consultés sur les lois - ou directives - européennes ? Ont-ils leur mot à dire sur l’élaboration de ces dernières ? Peuvent-ils censurer les décisions ou orientations majeures prises sans eux par les principaux chefs des états qui forment l’Union Européenne ?
                            Mais quels sont donc leurs pouvoirs ?
                            Dès lors pourquoi tant de remue ménage lors de leur -inutile - élection ?
                            Peut-on également « parler » d’élection lorsque plus de 60% des peuples consultés s’abstiennent ?


                            • Dolores 9 juin 2009 17:37


                              L’Europe sociale ne peut pas être morte puisqu’elle n’ a jamais existé !

                              Dès le départ, l’Europe s’est faite en faveur de l’industrie, du commerce et de la finance, les peuples n’étant présents que comme main- d’œuvre.

                              Avec le traité de Maastricht, c’est devenu encore plus évident : industriels, marchands et financiers se gavent et en veulent toujours plus. Et nous n’avons pas fini de les voir nous tondre comme des moutons.
                              Qui veut que tout soit une marchandise, même les hommes ?
                              Qui pense que le travail est trop cher ? Qui refuse d’augmenter les salaires ?

                              Qui délocalise pour mieux exploiter les peuples ?
                              Pour que la concurrence ne soit pas faussée, il aurait fallu attendre pour un élargissement de l’Europe que tous les peuples aient le même niveau de vie. Mais ce n’aurait pas été rentables pour les rapaces qui font la loi.

                              A quoi servent les députés européens ?
                              Ils ne sont là que pour la façade et pour se faire bien payer pour ne pas nous servir.
                              Quel travail sérieux peuvent-ils fournir quand ils avouent eux-même qu’ils votent 100 « directives » en 60 minutes ?
                              Ils disent eux-même que la plupart du temps ils votent sans savoir ce qu’ils votent !
                              Ils disent également que pour s’ y retrouver, ils doivent se réfèrer aux consignes de vote écrites que leur fournit le chef du groupe auquel ils appartiennent.
                              Nous pourrions donc remplacer avantageusement 76 députés par un seul homme avec le même résultat !

                              L’ Europe revoit à la baisse tous les droits sociaux des pays les plus protecteurs sans augmenter pour autant ces mêmes droits dans les pays les moins favorisés sur ce plan.
                              Chaque personne doit être un client et non un citoyen dans cette optique.

                              La plupart des gens se demande ce qu’ils pourraient faire mais se sentent impuissants.
                               

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON







Palmarès