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Accueil du site > Tribune Libre > L’euthanasie sera prochainement autorisée et légalisée

L’euthanasie sera prochainement autorisée et légalisée

Ne prenez pas cette annonce comme un scoop journalistique ni comme une information émanant de sources autorisées. La légalisation prochaine de l’euthanasie n’est pas datée mais s’inscrit comme une évolution incontournable de notre société que seule une régression, comme on en a vu pendant les sombres périodes de l’histoire, peut enrayer. La question de l’euthanasie est à la foi d’ordre juridique et philosophique au sens moral ou éthique. Une question qui, si elle est bien posée, reçoit une réponse nette et tranchée, sans appel. Qu’est-ce l’euthanasie ? Le point de départ, c’est le droit de toute personne à mettre fin à ses jours. Ce droit, évidemment, tout individu peut l’exercer sans demander l’autorisation à quiconque et sans qu’il ne soit inquiété par la justice, cas évidemment envisageable en cas de suicide raté. Hélas, beaucoup de gens passent à l’acte lorsqu’ils n’ont plus la volonté de vivre, pour diverses raisons et le plus souvent, à cause d’un manque d’accroche à l’existence qui n’est pas causé par une maladie corporelle. Le cas de la dépression étant particulier. L’euthanasie diffère du suicide dans la mesure où cette pratique, si elle consiste à mettre fin à une vie, nécessite la mise en place d’un dispositif médical censé aider le patient à mourir avec un traitement lui permettant de souffrir le moins possible. Et le contexte physiologique est particulier. Un patient décidant d’être euthanasié le fait, dans l’esprit d’une éventuelle législation, parce que son existence est condamnée et que le peu qui lui reste à vivre, il le juge comme étant une souffrance et pour le dire avec l’essentiel, une tranche de vie qui ne mérite pas d’être accomplie et qui si elle l’est, c’est grâce à des moyens artificiels qu’il est libre de refuser, au même titre qu’on refuse de posséder un véhicule ou d’utiliser un téléphone mobile. L’homme a pour destination la plus noble d’être libre et de décider de son destin, y compris quand il faut mettre un terme à sa destinée.

Alléger les souffrances entre dans les missions du corps médical. A cette mission s’oppose une autre mission qui est celle de préserver la vie et c’est sur ce point que les opposants à l’euthanasie se basent. Cela étant, la médecine sauve des tas de vie mais c’est en supposant, en toute légitimité, que chaque individu atteint par un mal à la volonté de vivre. Ce qui parfois donne des résultats très profitables quand le rétablissement permet une existence viable, mais en de rares cas, conduit à des situations calamiteuses que l’on ne commentera pas. Dans ce contexte idéologique, la morale intervient et les opposants à l’euthanasie ne parviennent pas à concevoir que cette médecine qui sauve puisse assister la volonté d’en finir. D’où la dénomination quelque peu fallacieuse de suicide assisté. Ce qui, en brandissant quelques poncifs moraux interdit tout débat et règle l’affaire. Mais un philosophe saura déceler le sophisme bien ficelé, mettant à jour un autre aspect sur la liberté de la personne ainsi que l’esprit des opposants à l’euthanasie qui dans leur discours, dénient à une personne sa liberté de mettre fin à ses jours en ayant une aide médicale qui s’avère toute légitime puisque la vocation de la médecine est de soigner, guérir, tout en allégeant les souffrances. Il faut dire que question souffrance, le corps médical français traîne pas mal de casseroles. Est-ce un atavisme lié au dolorisme catholique ? Toujours est-il que les institutions médicales n’ont pas été très spontanées et volontaires dans le traitement de la douleur et la prise en compte des souffrances du malade. Certes, les progrès en la matière sont maintenant avérés, suite notamment au renversement salutaire de l’idéologie lié à l’hédonisme généralisé. Mais une fin de vie se décide et le débat éthique est loin d’être éteint, même si les Sénateurs ont voté avec la volonté de l’exécutif, contre l’avis des propositions émises par des représentants éclairés du peuple dont quelques-uns honorent cette institution si décriée que sont les francs-maçons, bien présents dans cette affaire.

L’euthanasie finira par être autorisée et bien évidemment et heureusement, encadrée par une loi. Les opposants à l’euthanasie sont les ennemis de la liberté. Leurs arguments sont des arguties. Comme le prétexte selon lequel une personne affaiblie ne saurait décider en toute clarté de son destin et pourrait se tromper. C’est le même argument que les opposants à l’avortement présentaient lorsqu’ils envisageaient qu’une mère puisse regretter son geste. D’autres pointent les éventuels abus mais qui a décrété qu’un droit devrait être refusé au nom des abus qui pourraient en résulter. En ce cas, il faudrait supprimer la plupart des droits, y compris celui à la santé, sous prétexte qu’une petite minorité en abuse. Le cours de l’histoire ne peut être enrayé. La destination de l’homme est la liberté. Après la responsabilité de la procréation légalisée avec les lois Neuwirth puis Veil, la responsabilité de la fin de vie sera aussi légalisée. Si ce n’est pas encore le cas, c’est parce que les forces obscures s’y opposent, mais il ne faut pas les condamner. Ils ont leurs raisons. Les opposants à l’euthanasie sont pour les uns opposés à la liberté alors que d’autres sont orientés par la peur de la mort (surtout les laïques) et qu’enfin, les scientistes sont déterminés par un acharnement techno-vitaliste que pourrait entraver la liberté humaine (allusion partielle au biopouvoir de Foucault) On devra mentionner que les plus farouches opposants à l’euthanasie sont les ligues traditionnelles catholiques, les mêmes qui actuellement, militent contre l’avortement. Comme quoi, le parallélisme en naissance et mort n’est pas si fortuit et même construit si l’on considère le chemin historique vers la liberté et la maîtrise du vivant par l’esprit humain.

La cause semble entendue. Les opposants à l’euthanasie sont les ennemis de la liberté et au bout du compte, il représentent une entrave à ce que peut devenir le genre humain. Le sens de l’histoire va vers la liberté. Hegel l’avait assez bien expliqué. Il aurait même interprété l’opposition à l’euthanasie comme émanant d’une morale d’esclave, rejoignant Nietzsche. Le droit à l’euthanasie va dans le sens du progrès. Ceux qui s’y opposent ont le droit de s’exprimer mais l’histoire leur donnera tort. Pour l’instant ils gagnent la partie parce que la société française perd ses repères en étant gagnée par la peur, l’intérêt et la médiocrité, enfin, une partie de la société, à laquelle le pouvoir répond. Le vent tournera un jour. La liberté d’en finir sera alors aussi évidente que l’avortement.

 


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56 réactions à cet article    


  • TSS 28 janvier 2011 10:20

    on commencera pour des raisons ethiques et humaines et on finira pour des raisons

    comptables ,comme d’habitude !!


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 28 janvier 2011 10:21

      La légalisation de l’euthanasie fera un grand bond en avant lorsque ses opposants comprendront que sa légalisation ne contraindra personne à la subir contre son gré.

      Tout comme la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) ne contraint aucune femme à avorter contre son gré.


      • Francis, agnotologue JL 28 janvier 2011 11:05

        Je n’en attendais pas davantage de la part de JPL qui est, comme certains le savent ici, un partisan acharné de la peine de mort !

        Néanmoins le parallèle avec l’IVG n’est pas idiot et a été cité par d’autres avant lui, sur d’autres fils. La chose commune étant que ça n’oblige personne ! La comparaison s’arrête là, et comparaoison n’étant pas raison, celle-ci est particulièrement déraisonnable.

        Il faut dire au sujet de la légalisation de l’IVG, qu’elle a permis deux choses : mettre un terme aux pratiques détestables des « faiseuses d’anges », ainsi qu’au commerce ignoble de cliniciens corrompus ; l’autre chose à laquelle cette loi a mis fin c’est les complications et les souffrances pour la malheureuse qui subissait toujours la triple peine, et le plus souvent une quadruple peine : le drame de l’avortement, les souffrances physiques, le coût exhorbittant pour certaines bourses, et les complications éventuelles dues aux mauvaises conditions d’hygiène .


        Et en aucun cas, la loi sur l’IVG n’a transformé les cliniciens en bourreaux, sauf du point de vue des inconditionnels opposants à l’IVG qui invoquaient le droit à la vie pour les embryons. Souvent ces gens sont des partisans convaincus de l’utilité de la peine de mort.

        Je ne serais pas surpris que JPL soit opposé à l’IVG ... mais bon, ne faisons pas de procès d’intention ici, je pourrais le perdre.


      • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 28 janvier 2011 11:17

        Par JL (xxx.xxx.xxx.22) 28 janvier 11:05
        Je ne serais pas surpris que JPL soit opposé à l’IVG ...
        1)
        mais bon, ne faisons pas de procès d’intention ici
        De « l’art » emplacer le procès d’intention par une prétérition...
        2)
         je pourrais le perdre.
        Effectivement : perdu ! ! !


      • Francis, agnotologue JL 28 janvier 2011 11:42

        J’en suis fort aise ! Mais cela ne fait pas de vous un partisan de la peine de mort fréquentable !


      • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 28 janvier 2011 13:35

        Mes valeurs et principes valent bien les vôtres.
        Cela ne vous rend pas plus fréquentable ! ! !


      • Francis, agnotologue JL 28 janvier 2011 14:29

        Je vous l’accorde : si vos valeurs et vos principes valaient les miens, autrement dit, si mes valeurs et mes principes ne valaient guère plus que les vôtres, cela ne me rendrait pas plus fréquentable ! J’apprécie la litote. Je dirais même que cela ferait de moi un triste sire !

         smiley


      • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 28 janvier 2011 14:33

        Points de vue irréconciliables ne nécessitant pas d’en discuter plus avant.


      • clostra 28 janvier 2011 18:12

        C’est ainsi qu’en n’associant pas fermement la contraception à l’avortement, 200 000 femmes sont contraintes annuellement d’avorter pour ne pas donner la vie lorsqu’elles la refusent...

        Et puis, je vais ouvrir un autre débat, un autre sujet dont il faudra bien parler un jour, car je vous suppose du service public (je peux me tromper), personnellement, je préfèrerais connaître les opinions de ceux qui me soignent...et pouvoir choisir (sur le thème de « personne ne nous contraindra... »)


      • Francis, agnotologue JL 28 janvier 2011 10:24

        Je lis : « La légalisation prochaine de l’euthanasie n’est pas datée mais s’inscrit comme une évolution incontournable de notre société que seule une régression, comme on en a vu pendant les sombres périodes de l’histoire, peut enrayer »

        Ben voyons ! L’auto proclamé philosophe qui prétend déceler les sophismes comme Lucky Luke qui tire plus vite que son ombre, nous en offre là un bel échantillon de son cru ! Et les opposants à sa façon de penser sont, d’entrée de jeu, déclarés obscurantistes par le bonhomme !

        « Le cas de la dépression étant particulier » dit-il, parlant du suicide ! Ha ? et ... c’est tout ?

        Il écrit :« L’euthanasie diffère du suicide dans la mesure où cette pratique, si elle consiste à mettre fin à une vie, nécessite la mise en place d’un dispositif médical censé aider le patient à mourir avec un traitement lui permettant de souffrir le moins possible. » Merci, on ne le savait pas !


        Pour ma part, je dirais que toute décision ou intention de mettre fin à ses jours est une auto-condamnation à mort. Si le désespéré invoque sa liberté, alors on attend de lui qu’il ne demande rien à personne, c’est la moindre des choses.

        Toute décision de mettre fin à ses jours peut être perçue selon deux aspects : ou bien c’est un appel au secours, une sorte d’ordalie ; ou bien c’est un désir sans appel. Il est clair que dans le premier cas il faut impérativement soigner le désespéré.

        Dans le second cas, en vertu du principe que nul ne peut demander à autrui de se faire bourreau, fût-ce exécuteur d’une demande légitime, il n’est pas question de demander au corps médical de faire le contraire de leur métier.

        En revanche, et pour moi-même, j’aimerais connaitre le moyen le plus doux de mettre fin à ses jours. Mais ceci est une autre histoire.


        • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 28 janvier 2011 10:50

          Quel bel exemple de compassion ! ! !

          « pour moi-même, j’aimerais connaitre le moyen le plus doux de mettre fin à ses jours »
          Ceux de qui ?...


        • Francis, agnotologue JL 28 janvier 2011 11:10

          On peut y voir un lapsus, mais qui n’a aucun sens caché, je vous l’assure. On peut y voir aussi une tournure littéraire : « J’aimerais connaitre les meilleurs endroits pour passer ses vacances. »

          Je suppose que le meilleur moyen pour moi est le même que celui de tout le monde et c’est à celui-là que je pense. Les esprits mal placés qui voient le mal partout et qui se contredisent comme ils respirent n’ont aucune leçon à me donner.


        • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 28 janvier 2011 11:20

          « Les esprits mal placés qui voient le mal partout et qui se contredisent comme ils respirent n’ont aucune leçon à me donner ».

          Et réciproquement, bien sûr !


        • Francis, agnotologue JL 28 janvier 2011 11:50

          Llabrés, je ne parle pas pour vous ici, vous devriez le savoir : je sais que sur ces sujets qui sont vos dadas - la peine de mort, les jeux du cirque, l’euthanasie, des dividendes pour tous, et j’en passe - vous ne changerez jamais d’avis.


        • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 28 janvier 2011 13:47

          Parmi mes « dadas », vous oubliez l’aide au développement économique des pays soi-disant en développement.
          Et, certes, ce ne sont pas vos « argumentations » qui pourraient me faire changer d’avis.
          Pour preuve, une de vos dernières interventions :
          Quote
          Par
          JL (xxx.xxx.xxx.102) 13 décembre 2010 09:15
          Préconiser un revenu d’existence est une démarche très généreuse. N’est-ce pas étrange qu’un individu qui fait régulièrement ici l’apologie de la peine de mort soutienne avec une telle constance un projet aussi humaniste ?
          Unquote

          Ce faisant, vous attaquez sur un autre sujet (peine de mort) puisque vous ne pouvez plus attaquer sur le Dividende Universel que vous reconnaissez généreux, humaniste et dont vous êtes incapable de démontrer l’infaisabilité.


        • Francis, agnotologue JL 28 janvier 2011 13:58

          Je n’ai pas à démontrer l’infaisabilité d’un système que vous proposez, vous inversez la charge de la preuve !

          Des tas de gens vous ont dit que votre système est absurde. On vous a demandé des chiffres, vous êtes incapable d’en justifier un seul.

          A chaque fois que je vous rencontre c’est pour y trouver vos litanies, toujours les mêmes, qui n’ont pas avancé d’un iota dans la réflexion ! Si je réagis à vos interventions, ce n’est pas contre vous, mais contre la nocivité de l’idéologie que vous répandez sous couvert de bons sentiments, voilà pourquoi je dsignale toujours votre goût pour ces horreurs barbares.


        • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 28 janvier 2011 14:18

          Par JL (xxx.xxx.xxx.22) 28 janvier 13:58
          Si je réagis à vos interventions, ce n’est pas contre vous, ...
          Par JL
          (xxx.xxx.xxx.22) 25 janvier 14:11

          Je n’aime pas les attaques ad hominem

          Combien de vos commentaires ont été censurés pour ce type d’attaques ? ? ?...


        • Francis, agnotologue JL 28 janvier 2011 14:22

          En 4 années j’ai posté près de 14 000 commentaitres. Une petite douzaine ont été censurés dont la moitié par des censeurs compulsifs, l’autre moitié à ma demande personnelle, et le reste, je ne m’en rappelle plus. Il m’arrive d’être énervé, et j’assume


        • Romain Desbois 28 janvier 2011 17:25

          Messieurs, je vous propose un duel ... à quatre mains.
          Vous êtes condamnés à écrire un article ensemble et à y confronter vos idées smiley


        • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 29 janvier 2011 11:17

          Par Romain Desbois (xxx.xxx.xxx.16) 28 janvier 17:25

          À l’impossible suis-je tenu ?... smiley


        • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 30 janvier 2011 11:48

          "Une petite douzaine ont été censurés dont
          la moitié par des censeurs compulsifs,
          l’autre moitié à ma demande personnelle,
          et le reste, je ne m’en rappelle plus".

          Quelle puissance de calcul ! ! !

          CÉSAR (à Marius) :
          Eh bien, pour la deuxième fois, je vais te l’expliquer, le Picon-citron-curaçao. Approche-toi ! Tu mets d’abord un tiers de Curaçao. Fais attention : un tout petit tiers. Bon. Maintenant, un tiers de citron. Un peu plus gros. Bon. Ensuite, un BON tiers de Picon. Regarde la couleur. Regarde comme c’est joli. Et à la fin, un GRAND tiers d’eau. Voilà.
          MARIUS :
          Et ça fait quatre tiers ! ! !


        • Francis, agnotologue JL 30 janvier 2011 12:42

          Les petits esprits se satisfont de petites victoires ! Enfin, quand je dis victoire, je me comprends !

          Plus que de nous montrer qu’il sait compter jusqu’à quatre, sa plus grande victoire sera probablement de voir que je lis encore ce qu’il écrit !

           smiley


        • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 30 janvier 2011 16:53

          En plus de tous ses très nombreux autres défauts : aucun sens de l’humour !...


        • Kookaburra Kookaburra 28 janvier 2011 11:26

          Après 5 ou 6 articles sur le sujet ces derniers jours, tous contre l’aide à mourir (sauf le mien), et la marée des commentaires contre le principe, voici un plaidoyer passionné en faveur, avec prédiction optimiste d’une inévitable législation en ce sens. Cela suppose qu’il y a des politiciens intègres et courageux, peu influencés par des considérations électoralistes. Il y en a sur Mars peut-être ?


          • clostra 28 janvier 2011 18:17

            Il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

            Associer de façon indissociable l’accès aux soins palliatifs avant l’euthanasie semble une voie de sagesse pour être sûr que cette loi nouvelle sur l’euthanasie n’est pas faite pour faire l’économie des soins palliatifs.

            Les soins palliatifs coûtent chers à la collectivité et même à la famille. Vous voyez ce que je veux dire.


          • clostra 28 janvier 2011 11:26

            « La cause semble entendue. Les opposants à l’euthanasie sont les ennemis de la liberté »

            Allez jusqu’au bout de votre conception de la liberté :

            Les laboratoires pharmaceutiques auront mis au point un cocktail qui rendra ces instants plein d’espoir, de joie et de sensations agréable qui seront vendus librement en parapharmacie.

            Ainsi disparaîtra l’espèce humaine dans la joie et la bonne humeur, évitant ainsi la grande extinction.


            • Francis, agnotologue JL 28 janvier 2011 11:53

              Clostra, vous avez tronqué la phrase et fait sauter le meilleur, Dugué dit :

              « La cause semble entendue. Les opposants à l’euthanasie sont les ennemis de la liberté et au bout du compte, il représentent une entrave à ce que peut devenir le genre humain. »

              J’ai souligné en gras pour demander à Dugué si la suite du programme progressiste qu’il préconise prévoit d’euthanasier ceux représenteront une entrave à ce que peut devenir le genre humain.


            • Francis, agnotologue JL 28 janvier 2011 14:24

              Alors Dugué, on fait le mort ???

              Un comble ici !!!

               smiley  smiley  smiley


            • Francis, agnotologue JL 28 janvier 2011 14:26

              Ne me dites pas que Llabrés est ici votre excécuteur des basses oeuvres ?!


            • Francis, agnotologue JL 28 janvier 2011 11:46

              Le drame, Clostra, c’est que nul ne reviendra du voyage pour nous dire si le breuvage permet un passage en douceur. Sauf erreur, dans certains Etats US, il est composé de 3 substances dont l’une qui paralyse le corps. Ainsi, le condamné, même s’il souffre terriblement, peut demeurer impassible en attendant la fin de la cérémonie : les bonnes âmes n’y auront vu que du feu !


              • clostra 28 janvier 2011 12:21

                Malheureusement, je peux répondre à votre commentaire.
                Et certainement cette « horrible » expérience n’est pas unique, parfois entraîne la mort sans que l’opéré ne puisse s’exprimer.
                Pas « totalement » anesthésiée lors d’extraction de trois dents de sagesse, j’ai ressenti avec violence une véritable torture, doublée du fait qu’ayant un écarteur de la mâchoire, j’ai tenté - sous une douleur inimaginable - de fermer la bouche, entendant des craquements dans mon crâne, tentant d’échapper à la douleur, j’ai mis la tête en arrière « très fort » et prié pour que la mort arrive au plus vite.
                Heureusement, à cet instant l’anesthésie a fait effet.

                Personne évidemment pour faire la preuve de ce témoignage et la gravité du torticolis devenu chronique.


              • clostra 28 janvier 2011 12:28

                Voilà une raison supplémentaire pour responsabiliser les professionnels de dégâts irréversibles dont ils sont la cause. Et, à ma connaissance, le débat n’est pas ouvert.

                J’ai détesté cette façon qu’à Dugué de nous prendre pour des « imbéciles » : « 

                L’euthanasie sera prochainement autorisée et légalisée »qui n’ont même pas à débattre sur le sens de l’accompagnement de fin de vie, les douleurs dans la vie qui parfois sont insupportables (et mène sans doute au suicide pour les mêmes raisons que ce qu’il affirme), nous en avons tous fait l’expérience et parfois exprimé l’envie de mourir.
                L’euthanasie existe depuis des lustres et personne ne s’en plaint excepté, qu’il est possible de s’en plaindre et d’éclairer les derniers instants de certains malades.

              • clostra 28 janvier 2011 12:47

                Déjà, nous voulons que les « soins » ne soient pas source de douleurs supplémentaires.

                Je l’ai déjà dit : durant au moins une décennie, des femmes ont accouché dans de terribles douleurs. Pour mieux programmer l’accouchement, on a transformé tous les accouchements en accouchements pathologiques, perfusant les femmes avec des ocytociques. (pour aller jusqu’au bout : les quelques accouchements pathologiques n’auraient pas été rentables non plus pour les laboratoires qui étudiaient et s’apprêtaient à fabriquer ce médicament). Voyant ces horribles souffrances infligées aux femmes, on en a rajouté (et c’est très bien pour les accouchements pathologiques) en instaurant et généralisant la péridurale (NB la péridurale rend obligatoire la perfusion, ce serait trop simple....

                Quel est le sens de tout ça ? Les femmes savent - constatent - qu’elles ne seront soulagées par la péridurale qu’en fin de travail. Elles ont enregistré que ces douleurs pourtant naturelles (le mal joli) sont insupportables - ce qui n’est pas vrai si tout se déroule bien, il existe un espace entre les contractions et même parfois, les femmes accouchent sans aucune douleur, j’en ai fait l’expérience, ayant décidé d’arriver au dernier moment pour ne pas être surmédiquée.

                Donner la vie, les femmes et les couples en connaissent la valeur.
                Pour moi, la péridurale est un des scandales de la médecine.

                Et dans ce débat, je ne vois pas de différence de nature entre les premiers instants de la vie et les derniers, dans tout ce que la vie a de naturel, s’inscrivant dans un « projet » qui nous dépasse individuellement.


                • Cocasse cocasse 28 janvier 2011 14:19

                  Cela pourrait être une avancée, mais je considère cela comme très nocif dans le contexte actuel, et cela ne m’étonnerait pas que, on aide certains vieux à la main tremblotante, à signer leur arrêt de mort.

                  Ce qui me met la puce à l’oreille, c’est le ramdam organisé dans les médias de marchés, revues gratuites (métro, direct-crétin, etc).
                  Technique habituelle de propagande de ces organes : un problème jusque là non débattu est mis en exergue, on monte soudainement la sauce, on habitue les populations à la future mesure, comme si le débat avaient été initié par ces populations. Puis le couperet légal tombe.
                  D’ailleurs ça tombe à pic après que Minc ou Attali aient parlé de l’inutilité des vieux....

                  Bientôt « l’âge de cristal »...


                  • MKT 28 janvier 2011 15:12

                    L’âge de cristal ?

                    L’idée que l’on puisse, vieux, demander à un tiers de vous « faire mourir », car il s’agit de cela, évoque plutôt pour moi la fin du film « Soleil vert ».

                    Nous savons que nous ne sommes pas totalement libre de nos actes, nous sommes influençables, l’environnement nous impose une forme de pression comportementale.
                    Comment être absolument certain que celui qui demandera une assistance à mourir l’aura demandé librement.

                    Combien de personnes âgées sont elles en institution de leur plein gré, c’est à dire on fait le choix expresse de quitter leur logement pour entrer en maison de retraite ?


                  • clostra 28 janvier 2011 18:24

                    Je laisse les sages, au vu et entendu de ce qui était réservé à Mme Frachon, des notes affectées aux commentaires, l’intérêt de rendre ce débat éthique, non seulement sur la douleur mais également sur l’intérêt d’avoir des praticiens de qualité.
                    Dans notre système de soins, certains n’y ont pas leur place.


                    • viva 28 janvier 2011 20:01

                      Tout le monde peut mettre fin a ses jours, cela est aussi vieux que l’humanité. Une société qui commence à mettre des règles autour de la mort est une société malade.

                      L’interdiction de donner la mort aux autres doit rester la règle. Après chacun prend ses responsabilités.

                      Les personnes qui veulent réellement mourir trouvent le moyen d’y parvenir et personne ne peut les en empêcher.

                      Commencer à légiférer la dessus, c’est faire un premier pas vers l’eugénisme et l’élimination des individus dérangeants, ou coûteux pour la collectivité ....... Même la loi Leonetti ne devrait pas exister, le rapport à la mort est propre à chacun d’entre nous, elle nous concerne tous, mais ne peux pas pour autant être fixé par la loi, parce que chaque mort est différente

                      Tout le reste est du pipeau


                      • ourston 29 janvier 2011 02:47

                        "Les personnes qui veulent réellement mourir trouvent le moyen d’y parvenir"
                        Et comment font-elles lorsqu’elles sont clouées sur un lit, sans aucune autonomie ?


                      • ourston 29 janvier 2011 02:41

                        Il y a une grande hypocrisie à voir certains hommes politiques et gens de médecine s’opposer à l’euthanasie, mais fermer les yeux sur les agissements de certain labo dont les produits ont donné la mort à des centaines de personnes sans leur demander leur avis.


                        • Francis, agnotologue JL 29 janvier 2011 09:31

                          @ ourston : c’est tout çà fait ça !

                          Avec une loi sur l’euthanasie, les labos pourront regarder leurs « statistiques » en disant qu’ils ont certes, « euthanasié » des individus, mais c’était pour en savouver 10 fois, 100 fois - que sais-je ! -, plus !

                          Aujourd’hui, la meilleure façon de contourner l’interdiction de faire des expériences sur l’individu ets d’en faire sur le corps social. La vision en termes statistiques de l’humanité permet ces expériences !

                          « Si les savants ne peuvent pas faire des expériences sur le corps des hommes individuels, ils ne demanderont pas mieux que d’en faire sur le corps social, et voilà ce qu’il faut absolument empêcher » (Bakounine)

                          De fait, aujourd’hui, la médecine traite des statistiques, pas des malades.


                        • slipenfer 29 janvier 2011 07:37

                          Article intéressant
                          intervention de TSS a développer
                          le cas de la « pandémie » de la maladie d’Alzheimer en est l’illustration ;
                          et d’autre maladie incurable.

                          Le choix du malade d’abréger ses souffrances peu être contrarié par son état
                          ex : le pharmacien ma fourni des seringues mais mon sympathique
                          vendeur d’héroïne est en prison.
                          ou je ne peu allez chez l’armurier acheter des cartouches
                          convenables car on ma coupé les deux jambes... 
                          D’où la nécessité d’être prévoyant.
                          Je déconseille l’immolation (traumatisante pour la famille)
                          la classique pendaison est efficace à 99,99%

                          Sinon laissé faire la nature, les très grandes douleurs
                          conduisent a un état de choc, ou coma...
                          Et les longues agonie vous entraine au pays des « Hallucinations »
                          et visions poétique dans le meilleur des cas ;
                           la douleur peu aussi se transformer en couleurs éclatantes.

                          Laisser mourir une personne.
                           là on tombe dans la non assistance a personne
                          en danger,et c’est le tiers qui trinque.
                          La nécessité d’un tiers peut-être problématique (pour lui).
                          Plusieurs affaire médical on fait la une des journaux.
                          Bref c’est pas simple de faire pour le mieux.
                          Mais patience tout viens a point qui sait attende.
                          En Tunisie c’est facile en ce moment,mais il faut
                          prendre l’avion.


                          • Francis, agnotologue JL 29 janvier 2011 09:24

                            bonjour slipenfer,

                            Article intéressant, vraiment ? Il semble que ce ne soit pas l’avis de l’auteur, puisqu’il n’y intervient pas ! Il ne répond même pas aux questions pertinentes. Ce n’est pas pour me vanter, comme dit un chroniqueur matutinal aussi connu que pédant - ceci expliquant peut-être cela -, mais je dois dire que j’attends toujours une réponse à ma question de savoir si la suite du programme « progressiste » qu’il préconise prévoit d’euthanasier les obscurantistes qui représentent à ses yeux « une entrave à ce que peut devenir le genre humain » !

                            Pour ce qui concerne la douleur, vous n’avez pas tort, mais il est des douleurs qui sont de véritables « expertes en tortures », je veux dire pas assez aigües pour vous abattre, mais trop durables pour vous laisser le moindre répit.

                            Parmi les causes de déchéance, vous avez cité Alzheimer. Il n’est pas exclu que certains traitements soient, disons pour faire court, également responsables de déchéances non programmées par la nature. Quoi de plus naturel alors, que de vouloir faire disparaître pprestement le corps du délit avant que les familles ne commencent à trouver le temps long, si vous voyez ce que je veux dire.

                            Pour résumer, et en vertu du principe qui veut que passé les bornesil n’y a plus de limites, il faut maintenir la frontière que constitue l’interdiction absolue de donner la mort pour quelque raison que ce soit : mais en parallèle, il faut encadrer l’acharnement thérapeuthique le plus rigoureusement possible et condamner avec la plus grande sévérité ceux qui font plus pour leur réputation de thérapeuthes que pour la qulalité de vie de leurs patients - y compris sa mort.


                            • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 29 janvier 2011 11:06

                              « interdiction absolue de donner la mort pour quelque raison que ce soit »

                              En vertu de ce principe absolu, qu’ont fait les opposants à la peine de mort pour s’opposer à l’exécution de Saddam Hussein et de ses sbires ?


                            • Francis, agnotologue JL 29 janvier 2011 11:11

                               smiley  smiley  smiley

                              Ceci « dit », si l’on peut dire : Interdiction de faire quelque chose n’a jamais signifié obligation de s’opposer physiquement à ce quelque chose. JPL, soyez raisonnable : taisez vous !


                            • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 29 janvier 2011 11:21

                              « Interdiction de faire quelque chose n’a jamais signifié obligation de s’opposer physiquement à ce quelque chose », Ponce Pilate (sic)...


                            • Francis, agnotologue JL 29 janvier 2011 12:14

                              Oui, Ponce Pilate, mais dans des cas précis, quand je ne suis ni pour ni contre ! Où est le problème ? Je ne suis pas un nianriste moi !

                              par exemple, je me moque du sort que l’on peut réserver à un criminel pour lequel je n’éprouve aucune empathie. Je réprouve ceux qui donnent la mort, en particulier ceux qui donnent la mort de sang froid, et je leur dénie le droit de le faire en mon nom. Et pour ce principe, je suis prêt à me battre. Je ne me battrai pas pour sauver un assassin.

                              Llabrés, soyez raisonnable, taisez vous. Ne transformez pas ce fil en un débat sur la peine de mort pour y déverser vos idées abjectes sur ce sujet.


                            • Francis, agnotologue JL 29 janvier 2011 12:14

                              binariste : esprit binaire.


                            • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 29 janvier 2011 13:14

                              « vos idées abjectes sur ce sujet ».

                              Dans l’abjection, vous êtes indépassable !


                            • Francis, agnotologue JL 29 janvier 2011 13:20

                              JPL, je combats vos idées que je connais et que je trouve abjectes ; vous combattez ma personne ... dont vous ignorez tout !

                              Je crois qu’il n’y a pas photo : celui dont le jugement ici est aberrant c’est clairement vous.


                            • slipenfer 29 janvier 2011 13:53

                              Jl
                              Il semble que ce ne soit pas l’avis de l’auteur, puisqu’il n’y intervient pas ! Il ne répond même pas aux questions pertinentes.

                              Il a peut être fais un infarctus du myocarde.
                              Ou un début d’Alzheimer,il se rappel plus qu’il a écrit un article  smiley

                              Hé va savoir !!!!!

                              j’espère qu’il ne lui rien arrivé de fâcheux smiley


                            • Francis, agnotologue JL 29 janvier 2011 13:56

                              slipenfer,

                              vous me faites peur, là, tout d’un coup !

                               smiley


                            • slipenfer 29 janvier 2011 13:56

                              OU alors de voir la radio du crane a Jean-Pierre Llabrés smiley
                              il c’est caché sous son lit  ???????


                              • Francis, agnotologue JL 29 janvier 2011 13:57

                                 smiley  smiley  smiley  smiley  smiley 


                              • viva 29 janvier 2011 21:53

                                Que ceux qui sont pour l’euthanasie s’euthanasie entre eux ...... qu’ils laissent les autres vivre.

                                Si ils sont si soucieux de la fin vie des autres qu’ils assument leur choix. L’euthanasie ne doit pas être légalisé point final.

                                Imaginez les représailles que pourraient subir les médecins euthanasistes ???


                                • thomthom 31 janvier 2011 14:23

                                  et si la solution, c’était de dissocier les structures, et les métiers, gui gèrent la « fin de vie » de ceux qui gèrent la guérison ?

                                  Même si je pense qu’il faut largement ouvrir le débat sur l’euthanasie et ne pas s’arrêter à des jugements pré-conçus, j’ai un à-priori plutot favorable.

                                  Mais je comprends aussi tout à fait les réticences du corps médical.

                                  D’ailleurs, le problème se pose aussi, sous un angle un peu différents, avec les soins palliatifs.

                                  Si on part du principe, qui me semble très défendable, que l’hôpital doit être un lieu de vie et d’espoir, de guérison, ne doit-on pas se réorganiser pour qu’un décès à l’hôpital ne soit vraiment plus que quelque chose d’accidentel ?
                                  Mais il faut bien mourir un jour... et quelque part

                                  Il faudrait pour cela créer de nouvelles structures (il faudra leur trouver un nom), dont le rôle sera exclusivement d’accompagner au mieux les personnes vers leur fin (que ce soit via simples soins palliatifs, euthanasie pour les cas extrèmes...).
                                  Pas besoin d’infrastructure médicale lourde et aseptisées. Par contre, le lieu devra être convivial, l’accompagnement psychologique voire spirituel maximum...

                                  Il n’y a rien de plus glauque que de crever dans un hôpital. et surement rien de plus démotivant pour un médecin aussi que d’assister à ça... alors en être acteur !

                                  Si on arrêtait de mélanger les genres, ça serait mieux pour tout le monde, vous ne trouvez pas ?


                                  • Pierre 21 mai 2011 02:09

                                    Les partisans du « suicide assisté » (ou plutôt : de « l’obligation assignée à l’Etat d’approuver moralement et de réaliser le meurtre de celui qui se considère indigne de vivre ») feront un grand pas en avant quand ils comprendront :
                                    - que ma liberté s’arrête là où commence celle d’autrui
                                    - que ma liberté sera menacée quand je serais affaibli, que mes congénères me regarderont avec dépit, voire même avec un regard accusateur me signifiant que je suis de trop et qu’à ma place, ils auraient depuis longtemps « arrêté les frais »

                                    Celui qui demande à mourir sous prétexte que sa vie ne vaut plus le coup d’être vécue, qu’il est trop grabataire, que c’est trop dur d’être seul... etc... est parfaitement dans son droit (ie : on ne peut pas l’en empêcher).

                                    Par contre, que l’Etat accède à sa requête constitue une transgression très grave : elle revient à approuver la demande du « candidat au suicide », à la définir comme normale. Par là même, cette acceptation condamne tous ceux qui vivent dans un état similaire à celui du suicidaire. Par là même, cette acceptation juge tous ces gens comme des indignes de vivre dont il serait plus normal qu’il demandassent l’euthanasie.

                                    Ajoutons aussi qu’une telle acceptation par la société normaliserait le fait de délaisser nos anciens et de les laisser crever tout seuls (si c’est trop dur de vieillir seul, c’est leur problème. Ce n’est pas à nous de les accompagner, de les entourer, c’est à eux de se suicider ! Ils n’ont qu’à faire comme tout le monde, merde alors !).

                                    Si Papy Mouchot demande à mourir car il considère que pisser au lit et perdre la mémoire n’est pas digne d’un humain, c’est son droit. C’est offensant pour tous ceux qui pissent au lit (de 7 à 77ans, il y en a une palanqué), ainsi que pour ceux qui perdent la mémoire (moi-même par exemple), mais c’est le droit de Papy Mouchot de penser cela. Après tout, Papy Mouchot pense également que la colonisation n’a eu que des effets positifs, on ne peut trouver ça con, mais on ne lui interdit pas de le penser !

                                    La où ça devient problématique, c’est quand l’Etat, quand la communauté des citoyens approuve Papy Mouchot : « Mais oui M.Mouchot, vous avez bien raison, perdre la mémoire et se remettre à pisser au lit c’est vraiment indigne d’un humain ! Vite, il est grand temps de vous redonner la dignité en vous tuant ! ». Quel beau message ! Quel magnifique message de tolérance, d’acceptation des défauts de l’autre, de compassion, d’aide à celui qui souffre ! Comment pourra-t’on alors tenir ce discours tout en évitant de regarder l’énurétique et l’Alzheimer sans l’arrière pensée : « mais vous êtes vraiment trop naze, au point qu’on se demande même pourquoi vous n’ayez pas demandé l’euthanasie ! »

                                    A la rigueur, je trouverais presque moins risqué que l’Etat approuve Papy Mouchot dans ses idées sur la colonisation... au moins ça ne pousserait pas d’autre gens à se sentir de trop !

                                    La normalisation de l’euthanasie ne contraindra (par la loi) personne à subir l’euthanasie contre son gré. Elle se contentera de contraindre le gré de toutes les personnes qui auraient voulu mourir dignement, accepter leurs faiblesses, trouver dans le regard de leur proches de l’affection, de la compassion, de l’amour, du lien humain...

                                    A la place, ces personnes trouveront dans le regard de leurs proches une désapprobation les culpabilisant d’être encore en vie...

                                    Alors que les partisans du suicide assisté subissent cela, je m’en lave les mains, ils n’auraient que ce que leur naïveté leur fait mériter.

                                    Mais qu’ils m’imposent, à moi et à tous les faibles de la société, de vivre cela, c’est hors de question.

                                    Entre imposer aux faibles de se suicider et imposer à ceux qui attendent la mort de patienter encore un peu, il faut faire un choix.

                                    Aussi difficile soit-il d’accepter d’obliger quelqu’un contre son gré (fut-ce à vivre)... sur ce point particulier, je ne peux que m’y résoudre

                                    Pierre

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