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L’Hégémon monétaire mondial - Pourquoi la Chine ne peut aider la Russie dans la crise financière du rouble ?

  1. Les grandes monnaies et les monnaies convertibles et non-convertibles dans le monde

 Un article de Harold James publié par Project Syndicate 1995-2015, et repris par la tribune.fr sous le titre « Les conséquences mondiales de l’isolement de la Russie », le 10 janvier 2015, bien qu’il soit éclairant à plus d’un titre, mérite cependant d’être précisé. Dès le début de l’analyse, l’auteur souligne la fragilité à la fois de l’économie russe et du système économique et financier mondial. Il écrit : « La crise qui affecte actuellement la Russie, et en particulier l'effondrement du rouble, révèlent toute la fragilité non seulement de l'économie russe, mais également de l'ordre international existant, ainsi que des fondations de la pensée contemporaine autour de la viabilité économique et politique. En effet, la crise russe n'était pas censée se produire - et l'isolement croissant du pays ôte à la Russie toute influence véritable sur les mécanismes actuels de gouvernance mondiale.

Les économies émergentes ont tiré les leçons des crises

  Après la crise de la dette en Amérique latine dans les années 1980, et la crise financière asiatique de 1997-1998 (qui a également affecté la Russie), les économies émergentes se sont résolues à trouver le moyen d'éviter que l'expérience ne se reproduise. Elles ont ainsi identifié trois démarches clés permettant de gérer les risques associés à la mondialisation financière moderne : accumuler un épais matelas de réserves susceptible d'amortir d'éventuelles attaques spéculatives ; éviter que ne se creusent d'importants déficits de la balance courante (les excédents servant à accumuler des réserves) ; veiller à maintenir de faibles dettes publiques et privées extérieures.

 Les économies émergentes ont par ailleurs tiré certaines leçons de gouvernance, admettant une nécessité d'amélioration de la transparence et de lutte contre la corruption. Responsables politiques et institutions financières ont également axé considérablement leur attention sur la détermination d'indicateurs susceptibles de constituer des alertes.

 Jusqu'en 2014, tout allait bien...

 Jusqu'en 2014, la Russie se portait relativement bien à tous ces égards. Aucun signal d'alarme ne semblait retentir. En 2013, la dette extérieure du secteur publique s'élevait à seulement 3,8 %, la dette extérieure totale des secteurs public et privé atteignant un niveau raisonnable de 30,2 % du PIB. Au printemps dernier, les réserves de change du pays s'élevaient à un confortable montant de 472 milliards de dollars, soutenues par un excédent de balance courante substantiel ; enfin, selon la Banque centrale de Russie, le total des actifs russes à l'étranger atteignait 1 400 milliards de dollars, supérieur à un passif de 1 200 milliards de dollars.

 Que s'est-il donc passé ? L'une des difficultés réside sans doute dans l'impossibilité de mobiliser facilement ces actifs en période de crise. Comme l'ont récemment souligné plusieurs économistes de la Banque des règlements internationaux, en premier lieu desquels Claudio Borio et Hyun Song Shin, les soldes d'actifs financiers reflètent bien souvent une utilisation du secteur étranger destinée à créer davantage d'intermédiation - système propice à une fuite des capitaux à grande échelle. Ceci semble particulièrement se vérifier s'agissant de la Russie. En d'autres termes, les entreprises russes utilisent les capitaux qu'elles lèvent à l'étranger pour accumuler des actifs, qu'ils ne rapatrient ensuite pas nécessairement. »

 Si Harold James, dans ce préambule et dans la suite de son analyse, donne une vision réelle de la crise financière et monétaire de la Russie et les frictions entre les grandes puissances et celles qui cherchent à émerger, en l’occurrence la Russie, non sur le plan nucléaire la Russie l’est déjà, mais en puissance financière et monétaire, il faut relever que la crise du rouble qui a lien avec la crise ukrainienne n’a fait en réalité qu’anticiper une crise à la fois économique, financière, monétaire et pétrolière « déjà programmée par les tenants même de l’ordre économique et financier mondial  ». Ceci est une première chose.

 La deuxième chose, c’est que ce qui se passe aujourd’hui ne doit absolument pas étonner. En réalité, « le monde vit une guerre financière et monétaire permanente », sauf que cette guerre est sourde, peu visible, peu ressentie, et ses effets ne se voient que lors de graves crises économiques et financières. Et le monde en a vu. Les plus récentes, de 1987, passant par 1990, 1991, 1992… 2007, 2008 à la crise monétaire de la Russie, en novembre 2014. Comme d’ailleurs les crises pétrolières qui ont toutes parties liées avec les guerres financières et monétaires entre les puissances.

 Le problème du monde, aujourd’hui, est qu’il est dominé par quatre grandes puissances monétaires, les États-Unis, l’Union européenne monétaire, le Royaume-Uni et le Japon. La Suisse à un degré moindre. Ce sont les monnaies de ces pays et leurs fluctuations qui conditionnent l’évolution l’économie mondiale. Toutes les autres monnaies convertibles et non convertibles dépendent des fluctuations de ces grandes monnaies. Sur les marchés des changes dans le monde, ce sont ces quatre monnaies qui sont dominantes, et sont généralement échangées.

 Quant aux autres monnaies convertibles (won coréen, rouble russe, real brésilien, etc.), leurs valeurs dépendent essentiellement des réserves de change que disposent leurs banques centrales respectives. Des monnaies secondaires, pour ainsi dire subalternes puisqu’elles dépendent du niveau des réserves en dollars, en euros, en livres sterling, en yens et accessoirement en franc suisse et en or-métal. Des monnaies qui ne sont en fin de compte que des images des paniers de monnaies et des réserves de change de chaque pays émetteur de monnaies locales convertibles ou non sur les marchés monétaires. Des monnaies dépendantes des quatre grandes monnaies mondiales.

 

  1. Les attaques spéculatives, des armes redoutables comparables aux armes de destructions massives

 Comme il l’a dit si bien l’auteur, « Tout allait si bien… pour la Russie », que s’est-il passé pour la Russie ? La chute des prix du pétrole a été vécue par tous les pays exportateurs de pétrole sans grands problèmes, sauf pour la Russie. Certes, il y a cette inquiétude sur la chute rapide et surtout incompréhensible du pétrole. Nombre d’arguments ont été avancés pour expliquer cette baisse, cependant il demeure que les pays pétroliers qui ont de fortes réserves de change n’ont pour l’instant pas vécu de crise comme celle qu’a vécue la Russie, à la fin de l’année 2014.

 Pour avoir une idée de la situation mondiale, il est intéressant de revenir à l’analyse de Harold James. 

 « La spéculation comme arme politique : une constante au XXème siècle

  Une situation similaire est survenue au cours des années qui précédèrent l'explosion de la Première Guerre mondiale. À l'époque, la proximité des relations diplomatiques entre la France et l'Allemagne facilitait la circulation de montants de capitaux substantiels ; mais les périodes de tensions internationales, telles que la crise marocaine de 1911, suscitèrent des attaques spéculatives qui mirent en lumière l'isolement croissant de l'Allemagne.

 Dans l'entre-deux-guerres, et en particulier dans les années 1930, caractérisées par la désintégration de l'ordre sécuritaire mondial, ces attaques spéculatives devinrent un véritable outil de manipulation politique. En exerçant une pression financière sur la France, l'Allemagne nazie espéra notamment qu'elle induirait des crises budgétaires et de crédit, qui contraindraient le pays à réduire ses dépenses militaires.

 Un ordre mondial dans lequel la Russie perd sa place

 L'une des principales caractéristiques de l'ordre mondial instauré au lendemain de la Seconde Guerre mondiale réside dans l'interaction qui fut établie entre les systèmes de gouvernance économique et sécuritaires, les cinq mêmes puissances occupant les sièges permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies et, au cours de la dernière génération, du comité exécutif du Fonds monétaire international. Ceci contribua à contrer les attaques spéculatives motivées par des raisons politiques, ainsi qu'à restaurer une stabilité financière et monétaire mondiale.

 L'URSS ne visera jamais l'adhésion au FMI. La Russie, elle, le fera en 1990 - obtenant un siège au comité exécutif. Elle sera par la suite intégrée au G8, ainsi qu'au dernièrement constitué G20.

 Voici désormais la Russie exclue, au moins temporairement, du G8, le pays ayant effectivement été rétrogradé au statut de pays observateur lors du dernier rassemblement du G20 à Brisbane. Autrement dit, l'ordre mondial est aujourd'hui refaçonné - dans lequel la Russie perd sa place. »

 Ce qu’affirme Harold James, ce sont les attaques spéculatives opérées par les systèmes financiers des grandes puissances monétaires occidentales qui se révèlent être des armes redoutables comparables aux armes de destructions massives. Pour avoir une idée des pertes que ces attaques ont occasionnées à la Russie qui a perdu en cinq mois environ 50 milliards de dollars US – selon les données occidentales – prenons la réalisation de l’autoroute Est-Ouest (distante de 1500 kms), en Algérie. La réalisation a duré plus de dix ans – des années 2000 au début des années 2010. Elle a coûté environ 10 milliards de dollars. Comparativement au coût de l’autoroute Est-Ouest algérienne, la Russie aurait perdu une perte franche de 7500 kms d’autoroute, avec tous les ouvrages d’art en ponts, viaducs, murs de soutènement de remblais, etc., qui sont comptabilisés dans ce coût. Et une perte non seulement en termes financiers mais aussi en création d’emplois. Ce qui est considérable.

 Une autre évaluation des pertes russes par les attaques spéculatives. Prenons le coût de construction d’un appartement en Algérie, évaluons-le à 5 millions de dinars algériens, ce qui en soi est déjà une somme considérable. Converti en dollars (au cours de 100 dinars pour un dollar), le prix d’un appartement est de 50 000 dollars. En perdant 50 milliards de dollars, la Russie a perdu la réalisation de 1 million de logements. Et là aussi en pertes financières et en création d’emplois.

 Force donc de dire que les pays du monde, en particulier hors-Occident, redoutent une « attaque spéculative  » dont les effets, comme on le constate pour la Russie, sont destructeurs.

 

  1. L’Hégémon monétaire mondial

 Tout d’abord, comme on l’a souvent écrit, « les crises économiques, financières et monétaires participent à la rénovation architecturale du monde ». Sinon, pourquoi les crises ? « Il n’y a de crise que parce qu’il faut qu’il y ait une crise, que parce que la crise participe d’une manière ou une autre à l’évolution du monde. » Si le monde était sans crise, il n’y aurait pas eu évolution, le monde aurait été statique. Or, le sens de l’humanité se trouve dans cette dimension (dynamique) d’être.

  Quant à la spéculation financière, elle est inhérente à l’homme. L’homme spécule pour savoir, pour gagner. En toute existence, il y a une spéculation d’exister. Pour décrocher un examen, un travail, pour espérer d’allonger son existence… Et toute visée spéculative dans le bon sens représente un plus pour l’existence. De la même manière, on spécule sur les produits dérivés, dans les Bourses. Qu’un taux de change d’une monnaie se déprécie, et on spécule sur elle. Que l’on perde ou l’on gagne, cela relève des aléas du jeu économique. En loterie, on écrit des chiffres sur un bulletin dans l’espoir de gagner. Même dans les sciences, on spécule pour découvrir une loi, une formule. La spéculation est inhérente à la nature de l’homme. « Souvent l’homme spécule sans savoir pourquoi il spécule. » Bien sûr, on a attribué à la spéculation un sens étendu, mains il est non moins vrai.

 Rappelons Georges Soros qui a spéculé sur la livre sterling, un 16 septembre 1992 ? N’a-t-il mis en ballotage plusieurs de ses milliers de milliards de dollars en empruntant de la livre pour ensuite la revendre, et par ce jeu d’emprunt-vente-remboursement, n’a-t-il pas obligé la Banque d’Angleterre à sortir la livre du système monétaire européen ? « Georges Soros se savait-il qu’il allait devenir l’homme qui a fait tomber la livre sterling » ? Si son attaque spéculative sur la livre lui a permis d’enregistrer un gain financier considérable, il aurait pu aussi perdre des sommes colossales. Mais cela a fait partie de ses défis, somme toute humains.

 La France qui faisait face, dans les années 1990, à des attaques spéculatives sur le franc, n’a dû son sauvetage qu’à l’aide financière de l’Allemagne ? Une Allemagne, naguère ennemie, a racheté massivement des francs sur les marchés, et de ce fait a fait échec aux spéculateurs. L’effet de la spéculation s’est retourné contre les spéculateurs qui ont perdu des sommes considérables au profit de l’Allemagne et de la France. L’Homme ne peut savoir ce qui en découlera de ses défis spéculatifs.

 De même, les crises asiatiques, brésiliennes et russes ont, malgré les pertes, été mises à profit par ces pays qui ont subi la crise. La fuite des fonds de pensions américains, européens, des assurances, etc. – une autre forme d’attaque spéculative –, ont, à cette époque, permis aux pays occidentaux d’enregistrer des dividendes considérables dans le sens que les pays attaqués ont vu leurs monnaies fortement se déprécier puis dévaluées sous l’égide du FMI – réajustées à leur nouvelle situation macroéconomique eu égard aux fuites des capitaux.

 Ceci étant, qu’en est-il réellement d’une « attaque spéculative » dans un sens le plus général du terme ? Tout d’abord il n’y a « de spéculation que s’il y a matière à spéculer ». Qu’il s’agisse de fonds spéculatifs, banques, etc., qui anticipent, par exemple, une dépréciation d’une monnaie d’un Etat, et qu’ils empruntent une quantité importante de cette monnaie, et qu’en la convertissant, par exemple, en euro ou en dollar, ils investissent ces emprunts en Europe, aux États-Unis, ou ailleurs qui offre un taux d’intérêt plus élevé, donc plus intéressant. Et c’est ce qu’on nomme communément le « Carry Trade », qui est un procédé financier très prisé pour les spéculateurs. Le Carry Trade consiste à jouer sur le différentiel de taux d’intérêt entre deux pays, et entre deux devises. Un spéculateur s’endette dans une devise à faible taux d’intérêt pour placer ces fonds empruntés dans une autre devise à taux d’intérêt supérieur.

 Le problème du Carry Trade est qu’il peut se transformer en « attaque spéculative ». En effet, si le surplus issu de la conversion de cette monnaie sur les marchés, effectué par le spéculateur, est important, et qu’il commence à affecter la monnaie de l’Etat visé, en la dépréciant, le spéculateur aura à gagner doublement. D’abord par le gain généré par son placement dans un autre Etat qui offre un taux d’intérêt supérieur, ensuite, en remboursant son emprunt à l’échéance avec une monnaie locale dépréciée, ce qui lui permettra d’enregistrer un autre gain financier. Evidemment, une spéculation ne se transforme en « attaques massives » que si le « système financier et monétaire d’un Etat est jugé fragile, et dont la devise est susceptible d’être dépréciée ». Ou encore, un cas rare si le système financier d’un Etat est en conflit avec le pouvoir financier mondial, i.e. l’Occident. Et, comme on l’a énoncé, l’Occident est principalement constitué de quatre grandes puissances monétaires qui sont les États-Unis, les 19 Etats de l’Union monétaire européenne, le Royaume-Uni et le Japon. Que l’on peut appeler l’« Hégémon monétaire mondial ». Et les 170 Etats du reste du monde sur les 193 Etats que comptent les Nations Unis ont toutes leurs monnaies dépendantes des monnaies de l’Hégémon par leur ancrage et les réserves de changes.

 

  1. Le mécanisme des « attaques spéculatives »

 Pour comprendre la gravité d’une « attaque spéculative », partons d’un cas concret. Qu’un spéculateur (Hedges funds, Entreprises financières, assurances, etc.) emprunte, par exemple, auprès de la Banque de Russie ou du système bancaire russe « 1 milliard de dollars », qui lui remet 30 milliards de roubles au taux d’intérêt de 10% et au taux de change de 30 roubles pour un dollar. Et que ce fonds convertit sans attendre ce capital en dollars, et les réinvestit à un taux de 5% dans un autre Etat. Le spéculateur n’opte pas pour un taux d’intérêt supérieur et accepte, en suivant sa stratégie, une perte de 5%. Cette opération lui fera perdre donc 5% d’intérêt du capital. A l’échéance de l’emprunt, il doit rembourser 105% du capital emprunté. 

 Prenons le fait que ce n’est pas un Hedge fund mais plusieurs Hedges funds qui s’accordent et empruntent auprès du système bancaire russe des capitaux au même taux d’intérêt et au même taux de change dollar/rouble. Supposons que l’ensemble des emprunts par les Hedges funds s’élèvent à 100 milliards de dollars soit 3000 milliards de roubles empruntés, et que ces montants en roubles sont aussitôt convertis en dollars et investis dans d’autres Etats au taux d’intérêt de 5%. Ces fonds, à l’échéance des emprunts, comme on l’a dit, doivent rembourser 105%. Donc des pertes puisqu’ils doivent payer 5% de plus sur les capitaux empruntés.

 Supposons maintenant que la conversion massive des roubles en dollars sur les marchés a entraîné une forte dépréciation de la monnaie russe. Et qu’à l’échéance des emprunts, le taux de change est passé de 30 à 60 roubles pour un dollar – ce qu’il est à peu près aujourd’hui –, les Hedges funds n’auront alors à rembourser au système bancaire russe que 50% du capital emprunté plus les intérêts. Les 3000 milliards de roubles empruntés, au taux de change de 60 roubles pour un dollar, ne constituent plus que 50 milliards de dollars. De même, le différentiel de taux d’intérêt de 5% au profit du système bancaire russe, rapporté au capital emprunté et au nouveau taux de change dollar/rouble, ne représente plus que de 2,5%. A l’échéance des emprunts, les Hedges funds n’auront à rembourser que 52,5% des capitaux empruntés. Les Hedges funds auront donc enregistré un gain de 47,5% du capital emprunté.

 Une échéance à trois mois, par exemple, amènerait la Banque de Russie a perdre 11,875 milliards de dollars sur les 100 milliards de dollars prêtés en équivalent-roubles avant la dépréciation. Une échéance sur six mois occasionnerait une perte de 23,75 milliards de dollars pour la Russie. Sans compter que les dépenses deviennent onéreuses pour financer ses importations de biens et services. Et une hausse généralisée des prix intérieurs suivie d’une forte inflation.

 Comme on l’avait déjà dit dans un article précédent, il se produirait, sur les marchés financiers, une véritable « ruée à la curée ». Les spéculateurs, à l’affût de bonnes affaires, se précipiteront pour « arracher chacun une part de butin de la finance russe ». La Banque centrale de Russie sera obligée de consacrer une partie de ses réserves de change pour racheter une partie des milliards de roubles en surplus sur les marchés monétaires, pour limiter la dépréciation monétaire et « augmenter son taux d’intérêt directeur pour tenter de dissuader les spéculateurs ». C’est ce qui s’est produit, dans la nuit du 17 au 18 décembre 2014, la Banque de Russie a augmenté le taux d’intérêt de 6,5%, qui est passé de 10,5% à 17%. Alors que la Banque centrale avait déjà relevé drastiquement son taux directeur en début d’année, taux qui est passé de 5,5% à 10,5%. Et de nouveau dans la nuit du 17 décembre, le relèvement de 650 points de base tente de limiter l’« orchestration d’attaques spéculatives massives » par l’Occident, et les conséquences qui en découlent. Un relèvement du taux d’intérêt qui a aussi un côté négatif puisqu’il pénalise la production et l’investissement.

 

[Cette partie a déjà été publiée précédemment, et les chiffres légèrement changés. Si elle est rappelée ici, c’est pour les besoins de l’argumentation.]

 

  1. « La soumission » à l’Hégémon monétaire mondial ?

 Cette « orchestration d’attaques spéculatives massives » est une véritable arme de destruction massive de l’Occident. On comprend dès lors qu’un Occident organisé en « véritable consortium » consacre les quatre grandes puissances monétaires mondiales, les États-Unis, l’Europe monétaire, la Grande-Bretagne et le Japon, par leurs monnaies – le dollar, l’euro, la livre sterling et le yen – en véritable « Hégémon monétaire mondial » sur l’économie mondiale.

 La situation de crise qu’a vécue la Russie nous fait dire que ce n’est pas parce que la Russie a anticipé le passage du rouble à un cours flottant, initialement prévu au 1er janvier 2015, comme le laissent penser des économistes occidentaux, que la Russie aurait pu éviter le krach de sa monnaie. Ce n’est certainement pas un problème de date ni même de réserves de changes combien même celles-ci fussent considérables. La Chine, deuxième puissance économique du monde, premier détenteur mondial de réserves de changes avec plus de 4000 milliards de dollars, son yuan n’est toujours pas flottant. Malgré un début d’internationalisation du yuan, son taux de change reste toujours fixé par la Banque de Chine.

 La convertibilité totale d’une monnaie nationale, même si celle-ci requiert des interventions ponctuelles de la Banque centrale (opérations d’open-mark et maniement du taux d’intérêt directeur) sur les marchés, reste, pour sa viabilité, toujours tributaire « d’un alignement total ou partiel à la politique hégémonique de l’Hégémon monétaire mondial ». En effet, sans cet alignement total ou au moins partiel, la convertibilité d’une monnaie sur les marchés financiers internationaux est aléatoire voire impossible. Toute insoumission à l’ « Hégémon mondial » ou, a fortiori « une remise en question de l’Hégémon mondial  », comme cela s’est opéré avec la politique russe en Ukraine, se traduit non seulement par des sanctions économiques et financières mais aussi par l’usage d’armes de destruction massive, i.e. des « attaques spéculatives massives ».

 Des attaques répétées amèneront la puissance réfractaire à l’Hégémon à subir des pertes financières considérables et à sortir sa monnaie de la convertibilité totale. Ce qui nous fait dire que l’alignement à l’hégémon mondial devient non seulement un passage obligé, mais une « condition exigible et éligible » pour tout pays qui cherche à rendre convertible sa monnaie sur les marchés internationaux. Une telle condition s’assimile, dans un certain sens, à une « loi non dite de convertibilité » imposée par le consortium monétaire mondial.

 Dès lors se comprend la domination de l’Allemagne sur les pays de la zone euro. Par exemple, une sortie de la Grèce est tout simplement insensée même si elle est claironnée par les partis politiques grecs anti-euro. Sans même subir des attaques spéculatives, le prix à payer pour l’économie grecque, si elle venait à sortir, serait exorbitant. En cas de sortie de la zone euro, la Grèce reviendra inévitablement à la zone euro, non pas soumise à l’Allemagne mais au consortium monétaire mondial.

 Les aux anti-euro comme Jacques Sapir, et nombre d’économistes en France, en Italie, en Espagne… et même en Allemagne qui appellent leurs gouvernements à sortir de l’euro, révèlent simplement leur méconnaissance de l’herméneutique du système financier et monétaire mondial. Et l’euro est une des pièces maîtresses de cette structure monétaire-monde.

 A voir seulement la Russie, qui a rendu totalement convertible sa monnaie sur les marchés, sans garantir ses arrières. Alors qu’une convertibilité fiable prendrait pour la Russie certainement des décennies, compte tenu de son poids économique dans le monde. Ou l’alternative : « se soumettre à l’Occident ».

 L’euro a demandé environ soixante ans et deux guerres mondiales pour se constituer. Ce qui n’est pas le cas pour la Russie. D’URSS deuxième pôle du monde avec un « rouble-or soviétique », après 1945, la Russie se classe aujourd’hui huitième puissance économique du monde. Elle risque même, avec la crise du rouble et du pétrole, d’être supplantée par l’Italie et passer à la neuvième place.

 D’autres exemples peuvent être cités. Des voix algériennes ont appelé à une convertibilité du dinar, pensant qu’un « matelas de devises doré » que l’Algérie détient, est suffisant pour permettre à l’Algérie de passer à une convertibilité de sa monnaie. Cela aurait été possible si les prix pétroliers étaient assez stables alors que leur cours est souvent erratiques comme on le constate aujourd’hui. Combien même les prix du pétrole seraient relativement stables et les fuites de capitaux limités, il restera toujours cette condition sine qua none : la « soumission à l’Hégémon mondial, i.e. un alignement total sinon partiel à l’Occident ». Ce qui signifie pour l’Algérie une ouverture de son économie, une « soumission au moins partielle tant sur le plan économique et financier que géopolitique ». L’Algérie aura à fléchir sa position sur tous les problèmes politiques du monde arabo-musulman. Par exemple, la question palestinienne, le Sahara occidental, le problème libyen, syrien, etc., une politique extérieure qui doit changer complètement et aller dans le sens de la perception de l’Hégémon. Une politique qui sera certainement rejetée par le peuple algérien..

 Se comprend aussi pourquoi les pays dont les monnaies sud coréennes (won)… y compris les monnaies du BRICS, le real brésilien, le rand sud-africain ou la roupie indienne partiellement convertible, sont totalement ou partiellement alignés à l’Hégémon. Intérêts économiques obligent.

 Il est évident que l’Hégémon mondial ne déclenche une guerre totale qu’à celui qui cherche, par des mesures attentatoires à sa stratégie planétaire, comme cela a été le cas de l’annexion de la Crimée par la Russie et son soutien politique et militaire aux régions russophones, voisines à la Crimée, ce qui a constitué un véritable casus belli à l’Occident. Et l’Ukraine était un des pivots de sa stratégie eurasiatique, et entra dans la stratégie planétaire de l’Hégémon. Quant à l’Iran qui n’a pas de monnaie convertible et qui se cabre à l’Hégémon, il est contraint en permanence par des embargos soutenus et renforcés. Les accalmies ne sont que des périodes temporaires pour amener l’Iran à céder, comme d’ailleurs pour la Russie.

 

  1. Résistance de la Russie et des peuples à l’Hégémon monétaire mondial

 Dans un article, « G20 : Poutine claque la porte et quitte Brisbane », paru le 15 novembre 2014, il est dit que le président russe Vladimir Poutine, après avoir participé aux réunions du sommet, a décidé d’écourter sa visite. Le motif invoqué par la délégation russe a été l’intention de Poutine de dormir. En réalité, le président russe a été pointé par la vindicte de l’Hégémon et ses alliés. « Le sommet du G20 a été dominé par les fortes tensions entre les pays occidentaux et la Russie, vertement critiquée par l'Australie, le Royaume-Uni et le Canada pour son rôle dans la crise ukrainienne. Avec des accents de guerre froide, les dirigeants des pays anglo-saxons ont accusé Moscou d'être une « menace pour le monde », désireux de restaurer la « gloire perdue du tsarisme ou de l'Union soviétique » et agresseur de pays plus petits qu'elle. De son côté, Vladimir Poutine a salué une atmosphère et des discussions « constructives » lors de ce sommet, même si « certains points de vue » de la Russie "ne coïncident pas" avec ceux d'autres pays du G20.  »

 Il est compréhensible pour les puissances occidentales, malgré toute la situation économique extrêmement difficile dans laquelle se trouve l’économie russe, de continuer dans les invectives, d’aller presque à l’injure, comme si le désastre économique russe ne leur était pas suffisant. Il est aussi évident que l’Hégémon ne peut ne pas avoir de contrepoids dans sa politique de domination planétaire, où la monnaie n’est qu’un instrument idoine de domination.

 Cela aurait été contre-nature, non naturel, si à la force de domination, il n’y eut pas un contrepoids, une force résistante. La Nature elle-même réagit à sa propre nature, la Nature de l’homme réagit à sa propre nature. Une Nature ne peut être figée, comme une force ne peut être une force si elle n’a pas sa réaction. A toute force, il y a sa réaction, une force d’inertie s’oppose à la force qui la meut. De même, une force de domination n’aura son essence ou n’est d’essence que si elle est confrontée à une force opposée, évidemment, non égale, sinon, il y a annulation mutuelle, et donc pas de force. 

 Cette approche par la physique est nécessaire pour montrer que les forces de domination des puissances ne sont pas loin des forces naturelles en jeu dans la Nature. Et si la Russie résiste à la domination occidentale, et même tire un certain succès sur l’autre camp, c’est qu’elle a su résister et résiste encore pour la simple raison que la Russie n’a pas d’alternatives. Si elle abdique dans la crise ukrainienne, c’est tout le devenir de la Russie même – donc du peuple russe – qui risque d’être hypothéqué. Car l’Hégémon occidental ne s’arrêterait pas à l’Ukraine, en cas d’abdication de la Russie.

 Cependant, toute position, tout choix difficile n’est pas si simple. Et comme le dit l’économiste américain, Harold James, dans son analyse. « L'élite politique russe tablait sur l'émergence des BRICS

L'élite politique russe aspirait à l'émergence d'un nouveau mécanisme alternatif de gouvernance économique mondiale, sous-tendu par les principales économies émergentes - Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud. Ceux que l'on appelle les BRICS étaient censés contrebalancer un certain nombre d'institutions internationales dominées par l'Occident, en premier lieu desquelles le FMI, ainsi qu'un système monétaire centré sur le dollar. Dans une certaine mesure, ils y sont parvenus. Pour autant, l'impact de cette démarche se révèle à ce jour limité.

 À titre d'exemple, l'important accord gazier négocié par la Russie auprès de la Chine au mois de mai, selon des modalités favorables aux Chinois, fait intervenir des tarifs libellés en renminbi et en rouble, plutôt qu'en dollar. Or, avec l'effondrement du rouble, il faut s'attendre à ce que ces dispositions soient renégociées.

 De même, au mois de juillet, les BRICS ont convenu d'un « fonds de réserve d'urgence » censé « désamorcer les pressions sur la balance des paiements à court terme, conférer un soutien mutuel, et renforcer la stabilité financière. » Dans le contexte de la crise actuelle, il est toutefois peu probable que la Russie soit en mesure de faire usage de cette marge de crédit d'urgence.

 La Chine aidera-t-elle vraiment la Russie ?

  Plus récemment, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a promis assistance à la Russie. Le flou de son discours semble toutefois trahir une plus large hésitation, qui persistera sans doute jusqu'à ce que la crise soit terminée.

En somme, mécanismes de gouvernance à l'occidentale et jeunes institutions des BRICS ont tous désormais tourné le dos à la Russie. À ce stade, le seul espoir de la Russie est celui d'une crise qui générerait une telle instabilité et contagion qu'elle perturberait les investisseurs et les économies émergentes au point de faire en fin de compte exploser les deux pans du système de gouvernance mondiale. »

 

  1. La prise de conscience de la Russie des nouvelles donnes dans le monde

 La Russie a compris que la situation a complètement changé comme d’ailleurs la Chine, surtout depuis le retournement pétrolier en 2014. Les intérêts de la Chine et de la Russie forcément divergent. La Chine est très avantagée par la baisse des prix du pétrole, en tant que pays gros importateur de pétrole. Alors que la Russie est pénalisée. D’autre part l’accord gazier entre la Chine et la Russie, et le libellé monétaire des transactions en renminbi et en roubles affectera très peu l’Occident. 400 milliards de dollars sur plusieurs années seraient presque une « goutte dans un verre d’eau ». Les monnaies de l’hégémon seront toujours dominatrices sur le plan économique mondial. Quant au fond de réserve des pays du BRICS, il n’est qu’un « embryon », eu égard à son capital propre, de 100 milliards de dollars, et là aussi une « goutte dans un verre d’eau » par rapport aux besoins considérables des pays-membres du BRICS.

 Enfin, un dernier point, la Russie a vu ses réserves de changes dégringoler de 422,7 milliards de dollars en juillet 2014 à 419,2 milliards de dollars en août 2014. Ces réserves de change russe ont continué leur dégringolade pour passer à 409,2 milliards de dollars en septembre 2014. En octobre 2014, ces réserves passent à 383,3 milliards de dollars. En novembre 2014 à 373,7 milliards de dollars. En quatre mois, la Russie a perdu près de 50 milliards de dollars. C’est énorme. Harold James a tout à fait raison. Cependant ce n’est pas comme il le dit, non que les jeunes institutions des BRICS ont tous désormais tourné le dos à la Russie, mais que ni ces jeunes institutions des BRICS ni la Chine ne peuvent la secourir pour la bonne raison que « ces pays n’ont pas de monnaies seigneuriales ». Qu’elles sont toute alignées aux monnaies de l’Hégémon monétaire mondiale. Y compris le rouble russe. Et ce « stricto sensu sur le plan monétaire et non sur le plan politique ».

 Combien même la Russie réinstaure le contrôle des changes, donc met fin à la convertibilité de son rouble, la valeur du rouble sur les marchés internationaux restera toujours conditionnée par le panier de monnaies auquel le rouble est rattaché et au volume de ses réserves de change. Ce qui n’est pas le cas pour les monnaies de l’Hégémon monétaire mondial qui ont une totale domination sur le monde.

 Cependant, il y a cet espoir comme le dit l’auteur américain, que la crise pétrolière générerait une « contre-crise », c’est-à-dire une « telle instabilité et contagion qu’elle perturberait qu'elle perturberait les investisseurs et les économies émergentes au point de faire en fin de compte exploser les deux pans du système de gouvernance mondiale.  » Ce cas de figure est néanmoins peu probable, les deux pans ne pourraient pas exploser. Par contre, les deux pans pourraient s’équilibrer. Et en s’équilibrant, ils mettraient fin à l’Hégémon monétaire mondial. 

 Il n’est pas normal « qu’une poignée de personnes dans l’Hégémon mondial dirigent le monde », et ordonnent des attaques spéculatives contre des nations souveraines, ou obligent des nations à s’aligner à eux. Et « cet Hégémon n’est pas l’œuvre des peuples occidentaux, mais l’œuvre de ceux qui ont la direction des finances et des monnaies dans le monde ». C’est-à-dire le pouvoir mondial de l’argent. Ce sont cette poignée de personnes qui manipulent tous les rouages des finances mondiales, font monter ou baisser les prix des matières premières, maintiennent le monde dans une guerre économique et financière permanente et silencieuse, et sont à l’origine des crises économiques et financières dans le monde.

 Evidemment, on ne peut occulter que cet Hégémon a un sens dans la conduite des affaires du monde, On doit comprendre qu’il est « Nécessaire » puisqu’« il Est, qu’il Existe », mais cependant il ne saurait durer car, de plus en plus, les peuples commencent à réfléchir à leur destin, à comprendre ce qui se trame dans le monde. Aussi, si l’Hégémon est le produit de l’Histoire, il ne saurait durer à l’infini de l’Histoire. L’avènement des pays du BRICS est déjà, en soi-même, une lueur d’espoir pour les peuples, puisqu’ils auront à jouer de plus en plus de contrepoids à l’« impérialisme économique, financier et monétaire de l’Hégémon ». Précisément ce sont « ces gouttes d’eau qui vont amener le verre au trop plein, et amener une révision de l’architecture de l’économie mondiale ».

 Le XXe siècle a été le siècle de la décolonisation des peuples, le XXIe sera le siècle de la décolonisation des économies et des finances mondiales, et des monnaies des peuples.

 Une monnaie participe à l’identité de chaque peuple, elle constitue un « véhicule de lutte contre la pauvreté et de sécurité pour chaque peuple ».

 

Medjdoub Hamed
Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale,
Relations internationales et Prospective.
www.sens-du-monde.com


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47 réactions à cet article    


  • mario mario 13 janvier 2015 15:12

    Mr Amed,
    vous oublié (volontairement ?) que le dollard est un papier cul ...garantie en valeur ( ! )
    que la Russie est le pays le plus riche du monde avec ses ressources (gaz,pétrole,or,diamant,platine,palladium etc....)
    mais aussi un des pays dont la dette est dérisoire (environ 12%)
    alors au lieu d’écrire (ou plutot de copié collé les sites anti-russe) vous devriez souhaiter que la France soit aussi en ruine que la Russie !
    bien a vous


    • antyreac 13 janvier 2015 20:22

      Un papier que toutes les nations de la terre veulent 

      voilà la nuance

    • Laulau Laulau 13 janvier 2015 15:30

      Mais non Ahmed, les USA ne sont pas Dieu, leur puissance n’est pas éternelle.
      Ce que vous prenez pour des démonstrations de force ne sont que des soubresauts prémonitoire de la mort. La puissance financière des USA n’est que le reflet de leur puissance militaire. Sans les gouvernements vassaux qui acceptent une monnaie que les américains créent ex nihilo  et à tour de bras , le dollar ne vaudrait même pas son poids de papier.


      • doctorix, complotiste doctorix 14 janvier 2015 20:30

        ll y a deux façons de vivre : le commerce, plus ou moins équitable, tel que le pratiquent les chinois, avec l’Afrique notamment ; on échange son travail et ses richesses contre le fruit du travail de ses partenaires ou ses ressources.

        Ou bien la façon occidentale : on pille les ressources de l’autre, et on paye un prix fou des hommes et des armements pour assurer la pérennité de cette exploitation.
        Mais le coût en armement et en vie humaines est tellement élevé qu’au bout du compte, ce n’est plus rentable du tout, si on sait compter.
        Les USA payent cette erreur et cette escroquerie avec 18.000 milliards de dettes, qu’ils essayent d’imputer aux autres pays du monde. Et quand ça bat de l’aile, une petite guerre et on retombe sur ses pieds.
        Ça ne durera pas, ça ne peut pas durer.

      • doctorix, complotiste doctorix 13 janvier 2015 15:45

        Éloge de la spéculation...

        A quand un éloge du travail ?
        Le spéculateur est un parasite, le travailleur est l’âme de ce monde.
        Consternante inversion des valeurs.
        Quand le dollar-monnaie de singe va s’effondrer officiellement, c’est-à-dire sous peu, on verra quelle monnaie est solide.
        Je n’ai pas tout lu, parce qu’honnêtement votre article est emmerdant.
        Je ne commenterai que le titre, déjà mensonger :
        La Chine a officiellement offert son soutien au rouble.
        Les Brics sont l’avenir, l’Amérique le passé.

        • antyreac 13 janvier 2015 20:39

          Les Brics sont l’avenir, l’Amérique le passé.


          Ce ce qu’on verra dans peu de temps je prevoit un avenir sombre pour les Brics qui jusqu’à présent ne cassent pas des briques



        • doctorix, complotiste doctorix 14 janvier 2015 20:34

          Eh bien vous prévoyez mal.

          Les USA sont le passé (et le passif )de cette terre.
          Les BRICS en sont l’avenir.
          Seule une guerre peut sauver l’Amérique.
          Mais les peuples ne marcheront pas, cette fois.

        • Tillia Tillia 13 janvier 2015 16:16

          Les BRICS sont d’un équilibre précaire, il suffit d’un léger souffle pour que l’édifice vacille sur ses bases.


          la Chine chercherait également par ce biais à éviter que la tourmente russe ait des répercussions sur l’ensemble des économies émergentes. On se souvient qu’en 1997-1998, la crise du baht thaïlandais, a priori relativement restreinte, avait provoqué une réaction en chaîne ayant conduit à une déstabilisation monétaire majeure dans l’ensemble de l’Asie du Sud-Est puis des pays émergents à plus grande échelle. (source le lien Boursorama posté par doctorix)

          Le dollar est là encore pour des décennies.

          • Alren Alren 13 janvier 2015 17:19

            Moi non plus je n’ai pas lu ce trop long texte d’affirmations et de propagande pro-US en entier !


            Le besoin de dollars des Russes a très bien été expliqué par le fait que de nombreux prêts qui leur avaient été consentis venaient à échéance fin 2014 : cela signifie que ces prêteurs ont été remboursés « rubis sur l’ongle » et qu’ils prêteront de nouveau en confiance aux Russes.

            La chute du rouble avait été anticipée beaucoup plus forte qu’à son niveau de stabilisation : cela signifie que les spéculateurs qui spéculaient à la baisse contre cette monnaie ont perdu beaucoup d’argent (d’où sans doute la colère de Cameron qui indiquerait que les cocus furent nombreux à la City) et qu’ils y regarderont à deux fois avant de recommencer cette manœuvre de guerre économique.

            Les Chinois ont compris qu’ils ont trop acheté de Bons du Trésor US pour soutenir le pouvoir d’achat de leur principal client. Il leur faut maintenant se débarrasser de masses de dollars PQ avant son effondrement inévitable. Mais il faut faire cela discrètement, voire secrètement, pour ne pas provoquer une baisse spéculative et moutonnière sur l’USD. Quelle meilleure occasion que de prêter des dollars aux Russes en échange de roubles qui leur permettront de payer les matières premières russes mais aussi d’acheter de la technologie pointue (car on le voit avec les avions de combat et l’aérospatial, les Russes sont au niveau de l’Occident !

            • Pere Plexe Pere Plexe 13 janvier 2015 17:32

              Un fois encore l’intelligence des dirigeants Chinois,mais aussi leurs pouvoirs est complétement sous estimé.

              La Chine n’a aucun avantage à tiré à l’écroulement de la Russie !

              -Elle préfère avoir un voisin stable politiquement et économiquement.

              Voisin qui par ailleurs détient de l’énergie qui lui fait défaut

              Voisin qui dans certains domaine à encore une longueur d’avance technologique sur elle et peu l’aider à évoluer (aérospatiale,aéronautique,armement..)

              .Voisin avec lequel elle compte bien créer un monde multipolaire et moins soumis au dollar US.

              -Qui plus est la fin de Russie placerait automatiquement la Chine en ligne de mire du monde occidentale soumis aux américains.Les USA ont un besoin inextinguible de rivalité. 

              Elle à les moyens de soutenir le rouble et la Russie tant ses excédents commerciaux et ses réserves monétaires sont immenses.

              Reste que si elle ne tient pas à la désintégration russe elle n’est pas mécontente de la voir affaiblie et de prendre solidement le leadership des Brics.


              • Julien2mezy 13 janvier 2015 19:01

                Mais arrêtez de raisonner en terme de Brics, Chine, Russie contre USA !
                Le vrai combat il n’est pas la, vous n’avez qu’a vérifier qui dirige ces pays : une minorité bourgeoise qui se connaissent tous et vont faire la fête ensemble.
                C’est toujours la même chose, on nous fait peur avec la guerre froide, avec le choc des civilisations, avec les musulmans contre les chrétiens et on nous oblige a choisir un camp !
                La vrai guerre c’est celle des prolos contre la bourgeoisie, et elle se gagne en s’UNISSANT.
                Alors arrêtez de vous battre pour savoir si Poutine est meilleur oligarque que Xi Jinping ou qu’Obama !!!


                • Laurent 47 13 janvier 2015 19:11

                  Le raisonnement que vous développez dans votre analyse n’a de valeur que si les roubles doivent impérativement s’échanger en dollars. Or, d’après tous les renseignements qui abondent sur Internet, en provenance notamment de Russie et de Chine, les échanges commerciaux entre les pays du BRICS ( Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud ), ont commencé à s’opérer en monnaies locales ( yuans, roubles, roupie ), précisément pour échapper à la spéculation des « billets de Monopoly » que sont devenus les dollars ! Je rappelle que les lingots de la réserve fédérale de Fort Knox, sont en réalité des lingots de tungstène ( 41 € le kilo ) plaqués or. La supercherie a été découverte à Kong Kong, car la différence de poids, quoique minime, était anormale, et la banque a sacrifié un lingot pour y percer des trous et découvrir le pot-au rose ! La banque a soupçonné la Chine, mais s’est aperçue que l’immatriculation des lingots désignait la Banque Fédérale Américaine ! D’ailleurs, les Etats-Unis refusent de rembourser les lingots qu’ils détiennent, et qui sont la propriété d’autres pays ! Compte-tenu des liens commerciaux tissés par la Russie avec les pays précités, et avec l’Amérique Latine ( UNASUR, CELAC entre autres ), des immenses richesses naturelles dont dispose le pays, et de la technologie de pointe, la Russie n’a nul besoin, ni des européens, ni des Etats-Unis. D’autant que le nazisme renaît de ses cendres en Ukraine, et que les russes n’ont pas oublié le prix qu’ils ont dû payer pour s’en débarrasser. Les chinois et les russes sont des gens intelligents et pragmatiques, ce qui est loin d’être le cas des dirigeants européens qui sont allés, la bouche en coeur, soutenir le putsch néo-nazi de Kiev, sans se rendre compte qu’ils étaient manipulés par les Etats-Unis ( du moins je l’espère, sinon c’est grave ). Qu’a perdu la Russie ? Seul la baisse de prix du baril de pétrole serait un préjudice, si c’était l’unique ressource comme en Arabie Saoudite. Mais ce raisonnement ne tient pas si l’on considère toutes les matières premières dont regorge ce pays !

                  Et nous, dans tout ça ? Nous avons perdu trous les marchés agricoles avec ce pays, et nous ne sommes pas prêts de les revoir. Les deux Mistral vont nous rester sur les bras, car la Russie, qui n’en avait nul besoin ( la Marine russe n’en voulait pas, considérant que ces bateaux étaient très vulnérables en cas de conflit ), nous les avait commandés pour venir au secours des Chantiers de Saint-Nazaire en perte de vitesse. Maintenant, il va falloir rembourser ce qui a déjà été payé par Moscou, payer les indemnités prévues au contrat, et démonter les étraves de ces deux bateaux pour les rapatrier en Russie, où elles ont été construites ! L’Inde, partenaire de la Russie, vient de dénoncer sa proposition d’achat de 126 Rafale, lui préférant les Sukhoï aussi performants, et surtout moins chers !
                  En conclusion, au jeu de « qui perd gagne », je ne crois pas que la Russie soit dans les cordes !
                  Mais je suis modeste, je peux me tromper ( comme je ne suis pas un économiste distingué, je suis presque certain d’être dans le vrai ).

                  • Martin sur AgoraVox Martin sur AgoraVox 13 janvier 2015 19:41

                    Cette histoire de lingots d’or que les gouvernements (ou les banques centrales) de nombreux pays ont confié à la garde des Etats-Unis, et que les Etats-Unis ont quelques réticences à rendre aux propriétaires, est vraiment très étonnante ...
                    Y a-t-il des exemples de pays qui ont réussi à obtenir le rapatriement de l’or confié aux étasuniens ?


                    • doctorix, complotiste doctorix 13 janvier 2015 22:52

                      Pour l’or allemand, voilà ce qu’il en est :

                      et encore là :
                      Les chinois et les russes par contre en achètent à tour de bras.
                      L’or pourrait grimper de 10 à 15 fois : avis aux amateurs.

                    • Laurent 47 14 janvier 2015 12:35

                      C’est très simple ! Aucun ! D’ailleurs, la Suisse se trouve confrontée au même problème, devant la demande de retrait de divers pays qui veulent récupérer leur or, et qui se heurtent à un refus poli !


                    • philouie 13 janvier 2015 23:00

                      Doctorix, je vous invite à regarder cet échange


                      • doctorix, complotiste doctorix 14 janvier 2015 20:38

                        J’ai vu l’échange, merci.

                        Comment cette voiture a-t-elle pu remonter le Bvd Richard Lenoir à contresens à 11 heures du matin est un problème qui me dépasse.
                        Mais comme vous le savez, je suis un conspi.

                      • Le p’tit Charles 14 janvier 2015 08:01

                        Le Figaro...13/12/2014...
                        La Russie et la Chine ont conclu aujourd’hui plusieurs accords dans les domaines de l’énergie, des finances et du commerce, une démarche revendiquée par Moscou pour prouver qu’un virage politique vers l’Asie contribuera à minimiser l’impact des sanctions occidentales liées à la crise ukrainienne.

                        Ces accords, signés pendant la visite à Moscou du Premier ministre chinois, Li Keqiang, s’inscrivent dans la stratégie du président Vladimir Poutine visant à compenser à l’Est les pertes de financement et d’activité avec l’Europe et les Etats-Unis.

                        "Je considère qu’il est important qu’en dépit de la situation difficile, nous ouvrions de nouvelles possibilités", a dit le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, après la signature de 38 accords.

                        Parmi ces accords figurent un contrat de fourniture de gaz à la Chine via ce qui est appelé la « route orientale », avec comme base de départ des gisements de l’Est sibérien, essentiel pour permettre la mise en oeuvre d’un accord de fourniture de 400 milliards de dollars (315 milliards d’euros) par Gazprom sur 30 ans....


                        • AmonBra AmonBraQ 14 janvier 2015 11:26

                          @ l’auteur l

                          Les allégations d’un propagandiste de l’empire anglo-$ioniste & ses vassaux (dont, hélas ! La France) ne changeront rien à la situation catastrophique des U$A.

                          Russie, Iran & Chine, surtout cette dernière, sont d’anciennes nations dont les Peuples en ont vu bien d’autres.

                          Sur le rouble, le pétrole et/ou l’or, l’attaque spéculative est une arme limitée dans le temps et à double tranchant, attention au retour de sabre !

                          « Le grand timonier » affirmait en son temps que « les U$A sont un tigre de papier », savait il à quel point il avait vu juste, car on connait à présent le papier en question et même sa couleur . . .


                          • vesjem vesjem 14 janvier 2015 12:03

                             @Medjdoub Hamed

                            hamed , qui te paye ?


                            • Hamed 14 janvier 2015 16:04

                              @ vesjem

                              Bonne question. Moi-même


                            • wesson wesson 14 janvier 2015 12:08

                              Bonjour l’auteur, 

                              cet article - que je ne vous associe pas tant il parait sorti directement d’une officine de propagande et à ce titre est probablement l’oeuvre de 2 ou 3 stagiaires payés à 600€ par mois - cet article donc est une espèce de synthèse de l’aveuglement idéologique dans lequel l’occident se trouve.

                              La Russie subit une attaque en règle sur sa monnaie, et toute une série de sanctions de la part des deux plus grosses économies du monde, c’est assez normal que ça ai quelques effets. Mais malgré cela, chose que tous les médias oublient de dire, c’est qu’ils ont quand même fait de la croissance en 2014. Et même si une récession est prévue par les Russes eux-même pour 2015, celle ci devrait être au final assez limitée, avec un redémarrage économique important en 2016.

                              La réalité économique Russe est la suivante : malgré les attaques sur sa monnaie et les sanctions, le pays rentre encore et toujours des dollars en quantité du fait de ses exportations en matière première, dont les pays Européens ne peuvent pas se passer en réalité

                              Un arrêt complet des livraisons de gaz par exemple aurait l’effet d’une catastrophe de première ampleur, avec des répercussions bien au delà de l’économie. 

                              Même pour les USA, ils sont bien plus dépendant de la Russie qu’ils ne veulent bien l’admettre, jusqu’à utiliser 25% de combustible nucléaire en provenance de Russie (et ça fait 30 ans d’ailleurs qu’ils essaient de produire un combustible qui soit équivalent, sans y arriver).

                              Que ça plaise ou non, l’Europe et l’occident ont vraiment besoin de la Russie (disons de ses ressources), et les Russes ont dit clairement qu’ils ne laisseraient pas le soin aux compagnies occidentales de s’occuper de l’exploitation de ces ressources (et c’est d’ailleurs la seule et unique raison de la Russophobie occidentale). 

                              Alors ces sanctions font effectivement de l’effet, mais les contre-sanctions prises par les Russes en font tout autant. L’Europe fait mine d’ignorer que l’arrêt du South Stream est une véritable catastrophe économique pour un bon nombre de pays Européens. L’Europe fait également mine d’oublier que pratiquement tous les pays de l’ex URSS qui sont maintenant les premiers Russophobes sont en fait ceux qui sont le plus économiquement dépendant de la Russie, et n’ont jamais réussi à tourner leur économie vers l’Europe. 

                              Bref, ce régime des sanctions agira comme un feu de paille sur l’économie Russe, la mettant en récession pendant 1 peut-être 2 ans, mais est en train de faire beaucoup plus de ravages dans l’économie occidentale et en particulier Européenne, et cela de manière beaucoup plus durable. Les marchés que nous perdons en Russie seront très difficiles à reconquérir.

                              Et pour en finir un peu sur le sujet sur « l’isolement de la Russie » aux dernières nouvelles les Indiens vont très probablement envoyer bouler les rafales, et les Russes ont demandé la position officielle écrite de la France sur les frégates Mistral, ce qui constitue la 1ère étape d’un procès que nous allons perdre. Quand aux sanctions économiques dès lors que l’Ukraine obtiendra un feu vert du FMI pour les prochaines tranches d’aide, les Russes exerceront leur obligations issues du prêt consenti de 3 milliards fin 2013, qui ont été libellé en droit Anglais et à ce titre laissent la possibilité aux Russes de saisir tout versement y compris du FMI qui serait fait à l’Ukraine. C’est ce que j’appelle avoir toutes les cartes en main.

                              • doctorix, complotiste doctorix 14 janvier 2015 16:08

                                Les guerres, et même les gueguerres, sont perdues d’avance quand on sous-estime l’adversaire.

                                Les Chinois et les Russes sont très doués en stratégie, d’autant que les américains et ceux qui les suivent deviennent de plus en plus cons.
                                C’est un combat inégal, et pour nous perdu d’avance.
                                Poutine a dit que la Russie allait morfler un peu pendant deux ans, pas plus.
                                Et Poutine fait toujours ce qu’il dit.

                              • antyreac 14 janvier 2015 17:31

                                Les Chinois et les Russes sont très doués en stratégie, d’autant que les américains et ceux qui les suivent deviennent de plus en plus cons.


                                Décidément vous sous estimez gravement votre adversaire qui n’oubliez pas qu’il a gagné la 2ème guerre face aux allemands et face aux japonais

                              • agent ananas agent ananas 14 janvier 2015 17:49

                                Bonsoir Wesson

                                Puisque le topic est à nouveau abordé et en réponse de votre com’ du 25 décembre , j’ai pensé que cet article récent devrait vous intéresser.
                                Une confirmation de ce que nous avions évoqué.

                                Bonne lecture


                              • antyreac 14 janvier 2015 18:41

                                Tout le monde ne maîtrise pas l’anglais.


                              • agent ananas agent ananas 14 janvier 2015 19:11

                                Hélas.
                                Heureusement il y a Charlie pour occuper les moutons.


                              • doctorix, complotiste doctorix 14 janvier 2015 20:21

                                Antyréac

                                Ce sont les Russes qui ont gagné la seconde guerre mondiale.
                                A coup de 17 millions de morts sur le front Est. 
                                Ces morts sans lesquels l’armée allemande aurait gardé toute sa puissance et rejeté les anglo-allemands à la mer.
                                Le sang pour les Russes, la gloriole pour les américains.
                                Je sais que ça vous ennuie, mais vous ne pouvez pas lutter contre les faits : les américains étaient, et sont toujours les profiteurs : une tradition chez eux.

                              • doctorix, complotiste doctorix 14 janvier 2015 20:50

                                Extrait (j’arrange la traduction automatique) 

                                Laisser le rouble s’effondrer est une superbe stratégie du Maestro en Echecs, Vladimir Poutine. Les investisseurs occidentaux en actions russes, principalement mais pas exclusivement des sociétés d’hydrocarbures, ont chuté également. Les investisseurs occidentaux ont eu peur et ont mis leurs parts sur le marché - la trésorerie de la Russie les a racheté à bas prix , ce qui a accru leur valeur instantanément - et la-dessus la Russie a récolté les dividendes des actions nouvellement détenues . Selon un article de Spiegel Online, la Russie a fait un profit d’au moins 20 milliards de dollars par ce petit stratagème seul, de plus elle a rapatrié environ 30% de parts de pétroliers russes détenues à l’étranger.

                                La Russie possède des réserves de change de près d’un demi-billion de dollars, l’équivalent de plus de deux fois les roubles en circulation. L’économie de la Russie montre un bilan vierge avec seulement environ 15% la dette au PIB, alors que la dette-PIB le ratio de l’UE est proche de 100%.

                                Voilà qui ne fait pas la une de TF1. Mais c’est toujours temps d’acheter des roubles.


                              • Jean-Fred 14 janvier 2015 17:44

                                Article très intéressant qui contrairement à certains commentateurs n’ayant manifestement pas lu l’article n’a aucun parti pris et se contente d’expliquer des faits et pratiques de la finance mondialisée.

                                Bref, merci pour votre billet Hamed, on comprend mieux pourquoi les pays de la zone euro sont prisonniers du système en place et gare à ceux qui veulent en sortir !


                                • hugo BOTOPO 14 janvier 2015 17:52

                                  Bon article d’auto-intoxication : la finance mondiale, divinité insurpassable de notre époque, a ses prosélytes qui glorifient les lois insurpassables des marchés, de capitaux ou de marchandises, ainsi que la transcendance de la spéculation. La finance et les capitaux sont virtuels, ce sont des suites de 0 et 1 qui circulent sur des réseaux et qui peuvent être manipulées, créées même par les grands-prêtres des banques centrales. Les manants ignorants croient à la toute puissance de cette divinité et de son Big Brother. Les éduqués sont les prêtres et vicaires qui marmonnent les lois divines, création des hommes, de certains hommes ! La réalité des pays et des peuples est tout autre.
                                  La Russie est le plus grand pays du monde plein de ressources naturelles avec de grands restes d’industrie. Elle reste le premier producteur mondial de fusées spatiales et de moteurs de fusées (vendus aux américains). Sa production d’acier, de produits métallurgiques, de camions,de ciment, de pétrole et de dérivés est énorme ; le nombre de ses techniciens et ingénieurs est considérable. Vouloir faire une comparaison avec l’Algérie sous-industrialisée n’a pas de sens économique. Pour construire des milliers de KM d’autoroutes ou des centaines de milliers de logements, la Russie n’a pas besoin de dollars : elle n’a pas besoin de produits d’importation et les roubles fonctionnent bien à l’intérieur ; et la banque de Russie peut en créer pour usage interne. Ces programmes d’infrastructures ne demande qu’une volonté politique et la main-d’oeuvre, assez abondante sur place. Pas besoin de dollars qui ne servent qu’aux spéculateurs du fait de la convertibilité insensée du rouble.
                                  La Russie en se liant au dollar se place en soumission du système économico-financier international : Poutine a le choix entre la soumission, sans le moindre respect des dominateurs, et la résistance dans l’isolement ou dans des alliances naturelles. La meilleure et la plus conforme au peuple russe serait une alliance/intégration avec une Europe libérée de l’emprise américaine : dans ce cas, cet ensemble devient la première puissance mondiale, devant la Chine, les USA se contentant du troisième rang. Position inadmissible que les USA sabotent par des actions politiques, économiques et financières. Ainsi l’Europe paye les pots cassés de l’embargo (imposé par les USA) économique sélectif des produits européens, et la Russie se jette dans les bras de l’ogre chinois qui n’en demandait pas tant !
                                  Ouvrons les yeux aux réalités !


                                  • antyreac 14 janvier 2015 18:02

                                    Vous enjolivez là l’excès le tableau (tout comme un certain wesson) économique de la Russie qui ne se porte pas si bien que ça sinon il n’y aurai pas de crise ...


                                  • antyreac 14 janvier 2015 18:27

                                    La Russie connaîtrait la récession (-2.9%) cette année selon les économistes... 


                                  • wesson wesson 14 janvier 2015 19:05

                                    Bonsoir Anty, 


                                    D’abord, veuillez donner la provenance de cette prévision - en l’occurrence « la banque mondiale » - et de donner cette prévision complète : un retour à la croissance de la Russie en 2016. On est donc bien dans un feu de paille, et entre temps toute l’économie des huiles de schiste Nord Américaine aura fait faillite.


                                    Si vous laissiez tomber la propagande et la Russophobie pendant 3 minutes, vous admettriez que le véritable problème économique de la Russie était son sous-investissement qui a deux causes : Un état plus social et la corruption.

                                    * Un état plus social : depuis les 10 dernières années, la part des versements sociaux a plus que triplé, passant de moins de 10% à plus de 30% du budget fédéral. Et cette augmentation s’est principalement faite au détriment des budgets d’investissement.

                                    * La corruption : C’est effectivement un gros problème en Russie, mais qui avant la crise Ukrainienne était en voie de règlement. Il est d’ailleurs intéressant de constater que du fait de cette crise imposée, cette lutte contre la fraude et la corruption a dû être différé, voire même mise en sommeil sur certains sujets. Par exemple, juste avant Maidan, le pouvoir faisait fermer des banques spécialisée dans le blanchiment d’argent sale à raison de 2 à 3 par semaines...

                                    Et le paradoxe succulent est que les sanctions occidentales dopent cette corruption, car les importateurs sont absolument prêt à tout pour continuer à vendre leurs produits en Russie, comme par exemple la filière agricole qui fait voyager ses fruits et légumes en Israël où ils deviennent miraculeusement Israéliens, ce qui permet de les vendre chez les Russes. 

                                    La Russie a certes de très grandes choses à améliorer dans son économie, mais elle dispose objectivement de très larges marges de manœuvre pour y arriver. 

                                    Et comme dans tout conflit, tout le monde souffre, mais celui qui gagne à la fin, c’est celui qui pourra supporter la chose pendant le plus longtemps. Mon intuition est que la Russie est parfaitement équipée pour tenir pendant très longtemps avec ce régime de sanctions et des prix du pétrole bas (ce qui paradoxalement avec la baisse corrélative du Rouble permet d’éviter au budget Russe d’être en déficit). Quand à croire que l’occident arrivera à faire détester Poutine par ses propres citoyens, c’est oublier que pour le remplacer, l’occident n’as strictement personne de crédible en stock, pas même Kasparov ou ce gros raciste de Navalny, qui tiennent des blogs en Anglais et ne sont pas connu en dehors de Moscou et peut-être un tout petit peu St Petersbourg.



                                  • antyreac 14 janvier 2015 19:20

                                    La provenance de mon renseignement est TV5 monde....



                                  • agent ananas agent ananas 14 janvier 2015 18:42

                                    L’auteur semble avoir oublié les fondamentaux de l’offre et de la demande.
                                    Les pays du BRICS et ceux du SCO (Shanghai Cooperation Organization) ainsi que ses probables futurs membres (Iran, Pakistan et Turquie) ont décidé de libeler leur échanges commerciaux en roubles, yans et autres monnaies locales.
                                    En d’autres termes, une large part des échanges pétroliers ne sera plus effectuée en pétro-dollars, réduisant la demande mondiale pour le dollar.
                                    Les US maintient la pression sur les autres devises tant que le pétro-dollar reste la devise globale. Lorsque que la demande de pétro-dollars va se raréfier suite aux échanges pétroliers effectués dans d’autres monnaies, le dollar va perdre de sa valeur.
                                    Par ailleurs il est intéressant de noter la petite phrase de Poutine lors de sa conf’ de presse avant noël. « La spéculation n’est pas un crime ».
                                    Décryptage. Poutine va utiliser les mêmes armes que ses adversaires pour les mettre à genoux.
                                    Selon toute vraisemblance, sa stratégie consisterait à laisser le rouble chuter jusqu’à un certain point et le racheter lorsqu’il sera fortement déprécié avec les dollars surévalués que sa banque centrale posséde en quantité (un demi trillion environ), sans compter l’aide de la Chine et de ses immenses réserves si besoin est. Le marché financier international sera alors inondé de dollars, ce qui provoquera sa chute (et sa fin ?). Echec et mat ? Time will tell.


                                    • antyreac 14 janvier 2015 19:01

                                      Ça fait des années que des pseudo prophètes d’AV prédisent la fin de dollar et en même temps la fin du capitalisme ,

                                      force est de constater que l’un comme l’autre se porte comme un charme en tout cas mieux que la moribonde Russie.

                                    • doctorix, complotiste doctorix 14 janvier 2015 20:58

                                      « La spéculation n’est pas un crime ».

                                      Lorsque c’est un Etat qui la pratique au profit de ses ouailles, c’est certain.
                                      La spéculation individuelle est par contre un crime (un vol) que nous payons très cher.
                                      Seul le travail est une valeur.
                                      Je sais, on n’en est pas là : mais cette notion est une valeur à long terme.

                                    • doctorix, complotiste doctorix 14 janvier 2015 21:02

                                      Et la Russie n’est certes pas moribonde : elle est même parfaitement saine, comme le prouvent de nombreux articles cités plus haut.

                                      L’Amérique, par contre, en dehors de quelques artifices factices qui maintiennent les apparences, est foutue à très court terme, et nous imposera un guerre mondiale pour tenter de le cacher.
                                      C’est le danger avec les mauvais perdants.

                                    • antyreac 14 janvier 2015 21:13

                                      Les E-U savent perdre ils ont en les moyens ils ne dépendent pas comme la Russie d’un seul facteur économique(le pétrole) ses atouts économiques sont multiples que ce soit industriels ,agricole, financier, ou militaire.


                                    • doctorix, complotiste doctorix 14 janvier 2015 23:54

                                      Ca c’est du passé, c’est dans vos rêves.

                                      Des villes en ruine et en faillite (Détroit), 80 millions de crève la faim, une finance qui part en vrille, une dette de 100.000 dollars par américain, plus une once d’or dans les caisses et toutes les industries délocalisées.
                                      Réveillez-vous, le rêve est fini.
                                      C’est pour le mois de Mars, avec la fin du dollar.
                                      Les USA n’avaient jamais perdu : ils ne savent donc pas ce que c’est.
                                      C’est en Amérique du Sud (Equateur, Venezuela, Bolivie et surtout Cuba) qu’ils ont perdu, et en Syrie.
                                      Par contre la Russie a parmi les plus grandes réserves de matières premières, en plus du gaz et du pétrole. C’est un pays d’avenir.
                                      Les USA, c’est has been. Ils seront piétinés comme ils ont piétiné le monde.
                                      Et l’Europe,enfin, les lâchera.

                                    • Laurent 47 23 janvier 2015 17:55

                                      La Russie moribonde ? Est-ce que je peux m’inscrire à Moscou pour mourir tout de suite avec elle ?

                                      Je compatis sincèrement à sa profonde misère, à son absence totale de richesses naturelles, comme l’or par exemple ( vous savez, ce truc qui donne de la valeur à une monnaie ), l’uranium ( le machin qu’on met dans les réacteurs de centrales ), le lithium ( ça va dans les batteries ), sans compter le blé, le gaz, le pétrole, les diamants, et j’en passe ! Etre dans une telle dépendance des autres pays qui lui fournissent ces matières premières, ça doit être insupportable !
                                      C’est vrai que les Etats-Unis se portent comme un charme, en comparaison ! Suite à la stratégie de l’Arabie Saoudite qui refuse de réduire sa production pour faire remonter le prix du baril, le pétrole de schiste est pratiquement invendable à l’exportation, et les sociétés pétrolières américaines qui se sont lancées dans cette aventure sont en train de licencier leur personnel à tours de bras ! Les lingots de la réserve fédérale de Fort Knox sont en tungstène plaqué or ( prix du kilo de tungstène : 41 € ), ce qu’on découvert les banques de Hong-Kong ! Ce qui veut dire que la valeur du dollar est donnée par le faussaire lui-même ( et je ne parle pas des faux dollars qui sont légions ). Une petite balade dans les rues en ruines de Detroit, et dans les rues encombrées de clochards à New-York donne une idée assez terrifiante du « rêve américain » ! Si c’est ça un pays qui se porte bien, alors moi, je suis le pape François ! Napoléon disait lui-aussi que la Russie était moribonde, mais il a quand-même failli y laisser son froc ! Idem pour Hitler, ce modèle pour le gouvernement ukrainien !
                                      On reparlera de la « faillite » russe dans un an, au train où vont les choses !

                                    • doctorix, complotiste doctorix 15 janvier 2015 00:19
                                      Paul Craig Roberts est un homme qui sait de quoi il parle. Ecoutons-le :Selon Paul Craig Roberts, les attaques terroristes à Paris ont été conçues par la CIA pour renforcer le statut de vassal de la France envers les Etats-Unis Article originel : Paris attack designed to shore up France’s vassal status : Roberts Press TV

                                      Traduction SLT

                                      Un ancien officiel de la Maison Blanche a déclaré que l’attaque terroriste qui a tué 12 personnes, ce mercredi à Paris était une opération sous fausse bannière « conçu pour consolider l’état de vassal de la France envers Washington. »

                                      Le Dr Paul Craig Roberts, qui a été secrétaire adjoint au Trésor dans l’administration Reagan et rédacteur en chef adjoint du Wall Street Journal, a fait ces remarques dans un article publié jeudi.

                                      « Les suspects peuvent être à la fois coupable et pigeons. Rappelez-vous tous les complots terroristes créés par le FBI qui ont servi à faire en sorte que le terrorisme devienne une menace réelle pour les Etatsuniens », écrit-il.

                                      Il a dit que l’économie française souffre des sanctions US imposées contre la Russie. « Suite à la commande russe, les Mistral français ne peuvent être livrés en raison de l’état de vassalité de la France envers Washington, et d’autres aspects de l’économie française sont négativement impactés par les sanctions que les États marionnettes de l’OTAN ont été obligés d’appliquer à la Russie, à la demande expresse des Etats-Unis. »

                                      Le Dr Roberts a déclaré que le président français François Hollande avait déclaré cette semaine que les sanctions contre la Russie devaient se terminer. « Pour Washington, c’est trop d’indépendance de la politique étrangère de la part de la France. »

                                      Il a ajouté que la CIA a apparemment ressuscité une politique qui a été menée contre les Européens pendant l’ère post-Seconde Guerre mondiale lorsque l’agence d’espionnage US menait des attaques dans les Etats européens pour les attribuer aux groupes communistes.

                                      Le Dr Roberts a déclaré que ces opérations sous fausses bannières étaient prévues par les services étatsuniens en Europe pour créer la haine contre les musulmans et amener les pays européens sous la sphère d’influence de Washington.

                                      Il a noté que « l’attaque de Charlie Hebdo était un travail intérieur et que les gens identifiés par la NSA comme hostile à la guerre occidentale contre les musulmans vont être encadrés pour un travail intérieur conçu pour amener fermement la France sous la coupe de Washington. »

                                      Le chroniqueur a déclaré que le « gouvernement US sert aux Etatsuniens n’importe quelle histoire qu’il organise en sous-main et se rit de la crédulité du public. »

                                      URL de cet article : http://le-blog-sam-la-touch.over-blog.com/2015/01/selon-paul-craig-roberts-les-attaques-terroristes-a-paris-ont-ete-concues-par-la-cia-pour-renforcer-le-statut-de-vassal-de-la-france


                                      • antyreac 15 janvier 2015 11:01

                                        Ce sont des sornettes à dormir débout....


                                      • doctorix, complotiste doctorix 15 janvier 2015 11:19

                                        Mais c’est vous qui dormez...

                                        Evidemment, si vous avez mis 13 ans à ne rien comprendre au 11/9, à ses perpétrateurs et à leurs motivations, vous n’êtes pas près de (ni prêt à ) comprendre le 7/1.

                                      • lloreen 16 janvier 2015 12:14

                                        La BNS (banque nationale suisse) a renoncé à bloquer le cours du franc suisse à 1,20 face à l’ euro.

                                        Après cette nouvelle totalement occultée à la télévision française qui n’ a plus d’ yeux que pour Charlie et l’ islamisme, les dirigeants ont été forcés à arrêter les frais de cette politique qui a finalement conduit à ce que la banque suisse possède plus d’ euros que la banque allemande.

                                        Y aurait-il un rapport avec la tuerie de Charlie hebdo, pour faire diversion ?...

                                        http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/01/15/la-suisse-renonce-a-bloquer-le-cours-du-franc-face-a-l-euro_4557033_3234.html

                                        Depuis 2011, date à laquelle cette décision de sauver l’ euro a été prise par la BNS, ce sauvetage s’ est chiffré à 523,3 milliards de francs suisses...et le jour de l’ annonce de la fin du blocage du franc suisse face à l’ euro, la perte enregistrée s’ est élevée à 15% de cette somme, soit la bagatelle de 79 milliards de francs suisses !

                                        Dorénavant un taux d’ intérêts négatif (- 0,75%) est appliqué sur le compte courant et le compte d ’épargne en Suisse à partir du 22 janvier 2014...après que cette mesure ait été appliquée précédemment en RFA.

                                        http://www.lepoint.fr/economie/allemagne-des-taux-d-interet-negatifs-a-la-commerzbank-20-11-2014-1882963_28.php

                                        Bientôt en Belgique aussi...

                                        http://www.express.be/business/fr/economy/le-taux-dinteret-negatif-bientot-dans-votre-banque/209366.htm

                                        A qui le tour ?

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Hamed


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