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Accueil du site > Tribune Libre > L’homme derrière la machine de mort nazie : Rudolf Höss, le bourreau (...)

L’homme derrière la machine de mort nazie : Rudolf Höss, le bourreau d’Auschwitz

Le 27 janvier 2025 marque le 80e anniversaire de la libération d'Auschwitz-Birkenau, symbole indélébile de l'horreur nazie, par l'Armée rouge. Derrière les barbelés et les crématoires se cache une organisation macabre, orchestrée par des hommes qui ont fait de l'assassinat de masse une routine administrative. Parmi eux, Rudolf Höss, commandant du camp de 1940 à 1943, occupe une place de premier plan. Plus qu'un simple exécutant, il fut l'architecte de la "Solution finale" à Auschwitz, transformant un lieu en une véritable usine de la mort.

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Les germes du fanatisme

Rudolf Franz Ferdinand Höss naît le 25 novembre 1901 à Baden-Baden, dans une famille catholique stricte et autoritaire. Son père, un ancien officier colonial, lui inculque des valeurs de discipline et d'obéissance absolue. Marqué par une enfance solitaire et pieuse, le jeune Rudolf aspire à devenir prêtre. Cependant, la Première Guerre mondiale bouleverse ses projets. À seulement 14 ans, il s'engage dans l'armée et participe aux combats au Moyen-Orient.

L'expérience de la guerre et la défaite de l'Allemagne laissent une profonde empreinte sur Höss. Il adhère aux thèses nationalistes et antisémites qui se répandent dans le pays, voyant dans les Juifs les responsables des malheurs de l'Allemagne. En 1922, il rejoint le parti nazi, séduit par la rhétorique antisémite d’Adolf Hitler et la promesse d'un renouveau national. Un an plus tard, il est condamné à 10 ans de prison pour son implication dans le meurtre d'un opposant politique. Libéré en 1928 grâce à une amnistie, il rejoint les SS en 1934, grimpant rapidement les échelons grâce à son zèle et sa loyauté.

Dès 1934, Höss est affecté au camp de concentration de Dachau, en Allemagne, où il apprend les rouages du système concentrationnaire. Il y occupe différents postes, se familiarisant avec les techniques de surveillance, de répression et de déshumanisation des détenus. Son efficacité et son absence de scrupules le font remarquer par ses supérieurs, qui voient en lui un élément prometteur.

 

Slain SS guards from Tower B: 1945 | Camp surivors view slai… | Flickr

 

De Dachau à Auschwitz

 

En mai 1940, Rudolf Höss est nommé commandant du camp d'Auschwitz, en Pologne occupée. À cette époque, le camp est encore une petite structure, principalement destinée à l'internement des opposants politiques polonais. Mais l'ambition d'Henrich Himmler et des SS est de faire d'Auschwitz le principal centre de concentration et d'extermination du régime nazi. Höss, avec son expérience et son sens de l'organisation, est l'homme idéal pour mener à bien ce projet macabre.

 

 

Sous la direction du SS-obersturmbannführer (lieutenant-colonel) Rudolf Höss, le camp de concentration d'Auschwitz connaît une expansion fulgurante. De nouvelles installations sont construites, dont le camp d'Auschwitz-Birkenau, un vaste complexe équipé de chambres à gaz et de crématoires. Höss supervise personnellement la construction de ces infrastructures, s'assurant de leur efficacité et de leur capacité à exterminer un grand nombre de personnes dans les meilleurs délais. Il met en place une organisation méthodique et impitoyable, transformant Auschwitz en une véritable usine de la mort.

 

David Mansour 🇮🇱 on X: "#faurisson est mort qu'il brule en enfer lui qui  a nié l'indéniable justifié l'injustifiable et bafoué la mémoire de  millions de juifs tués dans les fours crématoires

 

Höss s'inspire des techniques de l'industrie pour optimiser le processus d'extermination. Chaque étape, de la sélection des déportés à leur arrivée en train, en passant par le gazage et l'élimination des corps, est planifiée et rationalisée. Il se préoccupe sans cesse de l'efficacité du processus, cherchant constamment à améliorer les techniques d'extermination et à augmenter la capacité du camp.

 

Image d'archives en noir et blanc montrant au premier plan des voies ferrées menant au loin vers l'entrée du camp d'Auschwitz.

 

L'architecte de la "Solution finale" à Auschwitz

 

À partir de 1942, Auschwitz devient le principal centre de mise en œuvre de la "Solution finale", le plan d'extermination systématique des Juifs d'Europe. Des convois de déportés arrivent quotidiennement de tous les pays occupés par les nazis. Rudolf Höss supervise l'arrivée de ces convois, organisant la sélection des déportés, l'envoi des inaptes au travail vers les chambres à gaz et l'exploitation des autres comme main-d'œuvre esclave.

 

 

Höss est directement impliqué dans tous les aspects de l'extermination. Il choisit le Zyklon B comme gaz mortel, après avoir expérimenté différentes méthodes. Il supervise la construction des chambres à gaz et des crématoires, et veille à leur bon fonctionnement. Il assiste même à des gazages, observant avec froideur le processus d'extermination. Dans ses mémoires, il décrit ces scènes avec une précision glaçante, sans exprimer le moindre remords.

Lot 333 | WWII NAZI GEMAN 3RD REICH ZYKLON B POISON GAS CAN

Pour justifier ses actes, il se retranche derrière le concept de "devoir". Il se perçoit comme un simple exécutant des ordres d'Hitler et de Himmler, un rouage dans la machine d'extermination nazie. Il affirme n'avoir fait que son travail, avec conscience et dévouement. Cette absence d'empathie et de conscience morale est caractéristique de nombreux responsables nazis, qui se sont réfugiés derrière le concept d'obéissance pour se dédouaner de leurs crimes.

 

Confronté à ses nombreux crimes

 

En novembre 1943, Rudolf Höss est remplacé à la tête d'Auschwitz et affecté à d'autres fonctions au sein de l'administration concentrationnaire. Il continue de participer à la mise en œuvre de la "Solution finale", supervisant l'extermination, à une vitesse effroyable, des Juifs hongrois en 1944 dont la déportation avait été orchestrée par Adolf Eichman.

 

Arrivée de Juifs hongrois à Auschwitz | Encyclopédie multimédia de la Shoah

 

À la fin de la guerre, il tente de se cacher sous une fausse identité. Il se terre d'abord dans le nord de l'Allemagne, près de Flensburg, puis trouve refuge dans une ferme isolée à Gottrupel. Il espère disparaître, se fondre dans le paysage. Mais les services secrets britanniques sont à ses trousses. Ils ont obtenu des informations précieuses de sa femme, brisée par les remords ou la peur.

Une équipe spéciale est alors formée, menée par le capitaine Hanns Alexander, un réfugié juif allemand. Pour lui, cette mission une affaire personnelle. Dans la nuit du 11 au 12 mars 1946, ils encerclent la ferme. Le silence est rompu par les aboiements d'un chien, une lumière s'allume à la fenêtre. L'ancien commandant d'Auschwitz tente de résister, mais il est rapidement maîtrisé. La cavale est enfin terminée. Elle aura duré près d'un an.

Lors de ses premiers interrogatoires en Allemagne, Höss avoue l'horreur, l'ampleur des crimes commis à Auschwitz. Les autorités britanniques décident alors de l'extrader vers la Pologne, là où tout a commencé, là où les cendres des victimes réclament justice.

 

65 lat temu został stracony komendant KL Auschwitz Rudolf Hoess

 

Lors de son procès devant le Tribunal suprême de Pologne, Rudolf Höss reconnaît sa responsabilité dans l'extermination des Juifs. Il décrit avec précision le fonctionnement du camp d'Auschwitz et les techniques d'extermination utilisées. Cependant, il continue de se présenter comme un simple exécutant des ordres, affirmant avoir agi par "obéissance aveugle". Condamné à mort, il est pendu le 16 avril 1947 sur le site même d'Auschwitz, là où il avait commis ses nombreux crimes.

 

 

Comprendre et ne jamais oublier

 

Il est difficile de parler de Rudolf Höss sans ressentir un profond malaise. Comment un homme apparemment ordinaire a-t-il pu devenir le commandant d'Auschwitz, l'un des plus terribles camps d'extermination nazis ? C'est là toute la tragédie de son histoire : il incarne la banalité du mal, cette capacité qu'ont les individus "normaux" à se transformer en bourreaux lorsqu'ils sont pris dans l'engrenage d'une idéologie totalitaire.

Rudolf Höss n'était ni un monstre ni un sadique. Il était un fonctionnaire, un rouage dans la machine de mort nazie. Il a gravi les échelons, appliqué les ordres, sans jamais vraiment remettre en question le système. Il avait une famille qu'il aimait profondément et son épouse n'était même pas membre du parti nazi. Et c'est peut-être ce qui est le plus terrifiant : la facilité déconcertante avec laquelle un homme ordinaire peut basculer dans l'horreur la plus totale.

 

 

Son témoignage, glaçant, nous rappelle les dangers de l'obéissance aveugle et de la déshumanisation. 80 ans après la libération d'Auschwitz, le spectre de Rudolf Höss continue de planer. Il nous force à nous interroger sur notre propre capacité à résister au mal, à lutter contre toutes les formes de discrimination et de violence. Car l'histoire de Höss est un avertissement, une mise en garde : la barbarie peut surgir là où on l'attend le moins, et la vigilance est notre seule arme pour l'empêcher de se reproduire.


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32 réactions à cet article    


  • Julian Dalrimple-sikes Julian Dalrimple-sikes 20 janvier 10:38

    Salut, un mot sur Gaza ?


    • @Julian Dalrimple-sikes

      Bonjour,

      Sylvain Rakotoarison vient justement de publier un excellent article sur ce sujet : « Gaza : trêve, libération d’otages israéliens et propagande du Hamas. »


    • mursili mursili 20 janvier 17:57

      @Julian Dalrimple-sikes

      Discours de Jonathan Glazer, réalisateur britannique du film La Zone d’intérêt lors de la remise de l’Oscar du meilleur film international le 10 mars 2024 :
      https://www.youtube.com/watch?v=3ymiyNmr1WY


    • Maître Yoda Maître Yoda 20 janvier 18:01

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia
      C’est un article hypocrite, comparer les événements du 7 octobre à un pogrom c’est vraiment ne rien connaître aux progroms.

      Par exemple, wikipédia dit : « Les exactions et massacres commis lors d’un pogrom sont l’œuvre de la population générale. »


    • @Maître Yoda

      Je respecte le point de vue de Sylvain car c’est un auteur que j’apprécie. Il fait souvent l’objet d’attaques injustifiées mais il a l’intelligence de ne plus répondre à ses nombreux détracteurs. Ce qui n’est pas encore mon cas. 

      Qualifier les événements du 7 octobre 2023 de « pogrom » est sujet à débat, c’est vrai. L’attaque terroriste du Hamas présente certaines similitudes avec les pogroms historiques, notamment le ciblage de civils et la violence extrême. Toutefois, l’attaque était planifiée et organisée, et n’a pas bénéficié du soutien des autorités légales de l’Autorité palestinienne, ce qui la distingue des pogroms traditionnels. De nombreux médias ont utilisé le terme de « progrom » pour qualifier cet évènement tragique. Finalement, la qualification des actes terroristes du 7 octobre 2023 dépend surtout, à mon avis, de l’interprétation individuelle. 


    • TSS (...tologue) 20 janvier 18:43

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia
      Vous pouvez mettre ils au pluriel car vu le nombre et la longueur
      de leurs articles ils sont plusieurs.
      Quant au 7/10/23 ,les dirigeants israeliens etaient au courant prevenus par
      leur service secret.Ils ont laissé faire profitant de l’occasion pour lancer une operation de nettoyage ethnique.
      Que pensez vous des 600000 colons en cisjordanie qui massacrent les
      paysans palestiniens pour s’installer sur leur terre ?


    • Maître Yoda Maître Yoda 20 janvier 19:08

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

      Utiliser « pogrom » devrait être réservé à la question de colère / massacre supposément vengeur visant des minorités, vivant souvent dans des ghettos, ce qui n’a rien mais alors, absolument rien à voir avec ce qu’il s’est passé le 7 octobre. Arrétons un peu de prendre les gens pour des cons svp.


    • Eric F Eric F 20 janvier 19:35

      @Giuseppe di Bella di Santa Sofia
      Les attaques du 7 octobre 2023 en Israël, non seulement par des combattants du Hamas mais également d’autres organisations et des volontaires, peuvent être qualifiées d’"attaques terroristes’’ (comme ce fut le cas de celles du 13 novembre 2015 en France) pour ce qui concerne les attaques contre des civils, et d’’actions commando’’ s’agissant des attaques contre des cibles militaires.

      Le terme de ’’pogrom’’ désigne des attaques par une partie de la population d’un pays contre un groupe ethnique minoritaire de ce même pays, ce qui n’est pas le cas ici.
      Certains on fait référence à la ’Shoah’, ce qui revient à une forme de banalisation de celle-ci, devenant un terme générique d’autres attaques meurtrières contre des Juifs, dans le cas présent dans le cadre d’un conflit territorial.

      PS : à propos de Sylvain Rakotoarison, il ne participe jamais aux fils de discussion sous ses article, ni à ses approbateurs (rares il est vrai), ni à ses contempteurs.


    • mursili mursili 21 janvier 13:12

      @mursili

       La Zone d’intérêt décrit le quotidien de Rudolf Höss et de sa famille dans sa maison située au voisinage du camp d’Auschwitz. Les personnages de Rudolf Höss et de son épouse y sont incarnés par Christian Friedel et Sandra Hüller.
       
      Traduction du discours de Jonathan Glazer :

      “Notre film montre là où a pu mener la déshumanisation la plus terrible. Et cela a forgé notre passé et notre présent. Aujourd’hui, nous nous tenons devant vous comme des hommes qui refusent que notre judéité et l’Holocauste soient détournés par une occupation qui a mené à une guerre impliquant tant d’innocents.”

      “Qu’il s’agisse des victimes du 7 octobre en Israël ou de celles des attaques incessantes qui se déroulent à Gaza, elles sont toutes des victimes de cette déshumanisation. Comment résiste-t-on ?”


    • papat 20 janvier 11:44

      giuseppe , le petit moustachu m’a appelé et m’a dit !

      qui qui qu’avait raison ?

      regarde comment les juifs massacrent leurs semblables quand tu leur donnes le pouvoir sur une population de misérables !!


      • Jules Seyes Jules Seyes 20 janvier 12:17

        Nouvelle illustration de la banalités du mal.

        Vous auriez gagné à rappeler que les « crimes » étaient légaux selon la loi allemande et que justement là est la subtilité du droit de Nuremberg qui suppose l’existence d’un droit même si il est absent dans les textes.

        Quand á la vigilance, vu le matraquage propagandiste que nous subissons, je crains qu’elle n’ait été bien oubliée. 


        • Bonjour,

          Merci pour votre commentaire. Effectivement, de nombreux nazis étaient des hommes ordinaires et, bien souvent, des pères de famille exemplaires. Comment ses hommes ont-ils pu faire preuve d’une telle barbarie en exterminant sans aucun pitié des millions de Juifs et des centaines de milliers de Tziganes, entre autres ? 

          En réalité, bien que le régime nazi ait mis en place un ensemble de lois discriminatoires et persécutrices à l’encontre des Juifs et des Tziganes, culminant avec les lois de Nuremberg de 1935, aucune loi n’a jamais explicitement autorisé ou ordonné leur extermination systématique. Celle-ci a été menée dans le plus grand secret, en dehors de tout cadre légal et en violation flagrante des lois perverties du régime nazi.

          Les hauts responsables nazis ont souvent tenté de dissimuler leurs crimes et de les présenter comme des actions légales. Après la guerre, de nombreux criminels nazis ont été jugés et condamnés pour leurs actes, démontrant ainsi le caractère illégal de leurs actions.

          Comme vous, je pense que l’histoire n’a pas servi de leçon aux dirigeants de notre planète et qu’elle risque fortement de se répéter. Nous en avons déjà quelques exemples récents...


          • Louis 20 janvier 22:26

            @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

            Ce nazi n’était pas plus méchant que d’autres, nous aussi on avait de gentils criminels ils procédaient différemment bombardements aériens de préférence sans se priver de tir à la mitrailleuse face à des sauvages désarmés. Contrairement à ce que vous écrivez Hitler lors d’un discours devant des milliers de ses partisans avait menacé d’exterminer tous les juifs d’Europe si la finance juive lui déclarait la guerre (c‘est son vocabulaire pas le mien). Tout ça a des prolongements dans le présent. Voir Johann Chapoutot, Libres d’obéir. Le management du nazisme à aujourd’hui, Paris, Gallimard, 2020

             L’opposant politique assassiné par Martin Bormann et Rudolf Höß en février 1923 s’appelle Walter Kadow. Le procès contre Martin Bormann et Rudolf Höß Allemagne Prof. Dr. Mario Niemann, « Der Prozess gegen Martin Bormann und Rudolf Höß - Deutschland 1923 [archive] », sur lexikon-der-politischen-strafprozesse.de, mars 2016


          • Eric F Eric F 21 janvier 13:31

            Dans le cas présent, non, ce n’était pas un ’’homme ordinaire’’, il était non seulement exécutant ou gestionnaire, mais avait des responsabilités opérationnelles explicites et assumées dans le génocide.
            La question de légalité ou pas par rapport à la législation officielle nazie n’est pas l’élément déterminant, mais la nature des actes d’extermination et de déshumanisation. Le concept de ’’crime contre l’humanité’’ est ici absolument approprié.


          • Ce que déclarait Edgar Faure au procès de Nuremberg

            Depuis dix semaines, Maurice Papon rejette sur son supérieur ou son subordonné ses responsabilités dans la déportation des juifs bordelais, qu’il ait ou non signé des documents.

            « Le rapport entre un homme et un système plus complexe doit être posé. » Il y a sur ce « rapport » un éclairage. Il nous vient de la déclaration d’Edgar Faure (1), procureur général adjoint au procès de Nuremberg (18 octobre 1945-1er octobre 1946). En voici de significatifs extraits.

            « … Les actions criminelles n’apparaissent donc pas comme des hasards ou de regrettables fatalités de la guerre ou de l’Occupation. On ne doit pas les imputer à des initiatives désordonnées et subalternes dues à l’excès de zèle ou à l’indiscipline.
            « L’élimination des adversaires étant recommandée par la doctrine, elle sera réalisée en fait par le fonctionnement normal et régulier de l’appareil administratif. Si le nazisme a une philosophie de l’action criminelle, il a aussi, à proprement parler, une bureaucratie de l’action criminelle. La volonté qui inspire cette action se transmet de l’un à l’autre des centres principaux et secondaires de l’organisme étatique. Chacun des forfaits ou chacune des séries de forfaits, dont on vous a parlé ou dont il vous sera encore parlé, suppose toute une suite de transmissions : les ordres qui vont des supérieurs aux inférieurs, les demandes d’ordres ou les comptes rendus qui vont des inférieurs aux supérieurs, et enfin les liaisons qui sont assurées entre échelons correspondants des différents services. Cette organisation administrative de l’action criminelle nous paraît une donnée très importante quant à la détermination des responsabilités et quant à la preuve des imputations qui sont formulées par l’acte d’accusation contre les dirigeants supérieurs et contre les organisations collectives.

            « La responsabilité de l’un quelconque de ces dirigeants supérieurs au sujet d’une action criminelle déterminée n’exige nullement, en effet, que l’on produise une pièce ou un document signé de cette personne elle-même ou la mettant en cause par une désignation nominale.

            Le fait qu’un tel document existe ou n’existe pas dépend du hasard. La responsabilité du dirigeant supérieur est directement établie par le fait qu’une action criminelle a été réalisée d’une façon administrative par un service, dont la hiérarchie aboutissait à ce dirigeant.


            • Donc,l’acharnement de la ministre Borne sur les fonctionnaires non-vaccinés doit être traité en responsabilité.

              Puisque certains sont morts, désespérés, suicidés .  


              • yannos99 20 janvier 22:33

                Bonjour, bonsoir.

                Lire l’excellent livre sur le sujet de Robert MERLE, « La Mort est mon métier »....


                • Durand Durand 20 janvier 23:08

                  « Son père, un ancien officier colonial… »

                  Si Rudolf Höes est né en 1901, son père aurait pu participer au génocide des Hereros et des Namas en Namibie juste après, non ?… Un subalterne de Von Trotha ?

                  Et c’est fou comme ses gamins on l’air joyeux, épanouis, toussa, sur la photo… !

                  Pas étonnant que sa femme l’ait balancé quand il se planquait après la guerre…

                  ..

                  .


                  • AmonBra AmonBra 21 janvier 09:28

                    @Durand

                    Bonjour,

                    Merci pour la pertinente remarque, effectivement les nazis n’ont rien inventé, ils se sont contentés d’améliorer quasi scientifiquement et faire, surtout, à certaines catégories d’européens et autres russes, ce que d’autres européens, souvent leurs ascendants, ont fait à des non européens aux 4 coins de la planète, durant des siècles et d’ailleurs continuent de faire aux arabes de Palestine(et autres slaves ukrainiens ?) avec, tu m’étonnes, le soutien et la complicité des mêmes occidentaux et cela s’est appelé et s’appelle toujours le CO..LO..NIA..LIS..ME !!

                    Car en matière d’idéologie comme en biologie, la génération spontanée n’existe pas, c’est bien avec les anciens tarés qu’une « civilisation moralement atteinte », comme a dit en belle langue françoise A. Césaire, en produit des nouveaux.

                    Ou dit autrement en langage populaire : « Les chiens ne font pas des chats » et, jusqu’au naufrage, vogue la folle galère. . .


                  • Durand Durand 21 janvier 11:08

                    @AmonBra

                    Tenez, si vous avez la force que je n’ai pas…

                    https://www.youtube.com/watch?v=IQu4RkHtFRY

                    ..


                  • AmonBra AmonBra 21 janvier 17:14

                    @Durand

                    Hormis le fait que cela cause en allemand et qu’avec le traducteur automatique ce n’est pas évident, ça semble commencer pas mal, mais mon problème c’est que les fictions même en français ne m’intéressent plus, car je trouve la réalité autrement plus passionnante, bien qu’ayant été un cinéphile averti durant ma jeunesse, avec un grand penchant pour la « Tragicommedia Italiana », le cinéma européen à la fois le plus lucide et le plus désopilant sur la nature humaine et le monde que nous vivons.

                    Voila ce ce qui m’intrigue et m’interpelle à présent, entre autres réalités, et pour moi il y a étonnamment continuité

                    . . .


                  • ETTORE ETTORE 20 janvier 23:37

                    Etonnant d’à propos cet article...

                    Une main disgracieuse vient de mettre, un poids, dans le plateau de la balance !

                    Et on se demande bien pour vendre quoi, si bien emballé c’est pesé, par pur opportunisme.


                    • @ETTORE

                      Et si c’était tout simplement à l’occasion du 80e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau par l’Armée rouge, comme je l’ai indiqué dans l’introduction ? Le 27 janvier prochain de nombreux chefs d’Etat seront présents à Auschwitz, en Pologne, pour rendre hommage aux millions de personnes victimes de la Shoah. 

                      De plus, cette année marque également le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. 


                    • ETTORE ETTORE 21 janvier 12:57

                      Bonjour l’auteur !

                      Pensez vous que les regards de ces  « si nombreux chefs d’états », qui commémoreront la libération des « assujettis à extinction »,( parce que considérés comme parias, sur un sol qui leur est refusé, et étiquetés « comme occupants illégitimes, marqués au code barre, ethnique et religieuse ») porteront plus loin, sur un horizon, bien au delà des barbelés de ce camp, au relief mortifère, d’une répétition de génocide, fidèle à l’original, et dont les acteurs patrie-hôtes, ont été formés, et nourris, à la même idéologie épurative rampante ?

                      Ces «  nombreux chefs d’état  » (si pitoyables d’aveuglement pré-CONsenti), se contenteront ils de se tenir droit, comme des stèles mémorielles minérales, pour faire bonne figure, par leur immobilisme caractériel, à ne surtout pas déplaire , à ceux, qui leur ont même payé le billet de train, pour avoir ce regard vide de bestiaux, à la compassion, déjà gazée. ?

                      Feront il un rapprochement sémantique entre Gazé et Gaza, en regardant le parallèle des rails, qui ont acheminés tellement d’âmes en pleurs, à ce purgatoire de souffrances, sans raisons, si ce n’est, la «  déraison  », d’éliminer un péché de supériorité, entre espèce, mesurée morphologiquement, pour accréditer la supériorité d’une honte intérieure, qui encore aujourd’hui, est resservie sur un plateau, aux narines sans moustache, mais avec un couvre chef,

                      KI ne dit PAS son nom....... Comme un anagramme, de la honte !


                      • @ETTORE

                        Ici on évoque les assassinats de masse systématiques et industrialisés de plus de 6 millions d’êtres humains. Juste pour votre information, les victimes n’étaient uniquement des Juifs mais aussi des Tziganes, des homosexuels, des prisonniers de guerre russes, etc. 

                        Peut-on qualifier de « génocide » les bombardements alliés sur l’Allemagne nazie, qui ont fait plus de 600 000 victimes civiles ? Peut-on qualifier de « génocide » les bombardements alliés sur la France qui on causé la mort de près de 80 000 personnes ? Peut-on qualifer de « génocide » les bombardements atomiques américains sur Hiroshima et Nagasaki, en août 1945, qui sont responsables de la mort de 220 000 civils ? 


                      • Hervé Hum Hervé Hum 22 janvier 10:06

                        @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

                        pour vos exemple, certainement pas, par contre, pour ce qui concerne Gaza, on peut et on doit faire le rapprochement et qualifier la politique israélienne de génocidaire, sans cela, on ne saurait qualifier la Shoah de génocide.

                        Pourquoi cela ?

                        Pour la simple raison que l’éradication ou épuration ethnique des juifs en Europe n’a pas signifié l’extermination des juifs en tant que tel, puisque cela ne concernait pas les juifs partout ailleurs.


                      • Hervé Hum Hervé Hum 22 janvier 10:12

                        @Giuseppe di Bella di Santa Sofia

                        pour votre information, il y a un jeune homme palestinien (hamzah Saadah) qui fait des shorts sur youtube où il communique avec des israéliens, souvent des jeunes d’ailleurs, mais où ces derniers appellent à l’extermination pure et simple des palestiniens, que ce soit des femmes ou des enfants, pour eux, ce ne sont pas des êtres humains mais des « rats », des « animaux », donc, avec la même rhétorique que leurs illustres prédécesseurs

                        Mais on peut aussi se rappeler qu’au temps de la colonisation de l’Afrique et avant de l’Amérique et avant c’était tout pareil, traiter l’autre d’être inférieur permet de conserver un semblant de morale et même d’humanité au sens civilisé du terme.

                        Sachant que l’humain n’a jamais autant massacré des peuples entiers sous le sceau de la civilisation ou de la religion.


                      • ETTORE ETTORE 21 janvier 14:03

                        Vous jouez uniquement sur les mots !

                        Que soit une bombe, ou, que ce soit du gaz, ou, que ce soit la torture....

                        Que ce soit des juifs, des tziganes, des handicapés, des femmes, des enfants,

                        etc etc

                        C’est la somme de l’irraison qui est coupable, pas le mot  !

                        Le mot, lui il donne une frontière « sémantique » bien ordonnée, très propret, une forme de « tous droits réservés » un « copyright »qui classe la chose honteuse, dans des tiroirs qui vous accommodent bien.

                        L’horreur, elle, donne la négation de l’humanité, quelle quelle soit, et quel qu’en soit le nombre !

                        Cela veut dire :

                        « Génocide est le fait en exécution, d’un plan concerté tendant à la destruction totale ou partielle d’un groupe national, ethnique, racial ou religieux, ou d’un groupe déterminé à partir de tout autre critère arbitraire, de commettre ou de faire commettre à l’encontre des membres de l’un des groupe, l’un des actes.... »

                        C’est quoi chez vous un holocauste, est un « nom de fabrique » juste pour une ethnie religieuse ?

                        6 millions d’êtres humains..... OUI !

                        600000 civils allemands....OUI !

                        80 000 personnes en France ...OUI !

                        220000 civils Hiroshima/Nagasaki....OUI !

                        (Et en constante évolution) GAZA........OUI !

                        Vous, moi, n’avons pas le monopole du coeur, envers certains, et pas d’autres.

                        Soit vous êtes humain, avec ce que cela sous entend d’intelligence et d’humanité universelle, soit vous êtes vendu à une cause. Qui même si vous déclarez ne pas oblitérer les conséquences, semble vous faire planer sur la réalité.

                        .


                        • @ETTORE

                          Vous êtes encore une fois encore remarquable ! Bravo

                          --------------------------------------------------------------------------
                          Ce Monsieur écrira t il sur la torture des Namibiens et des Arméniens.
                          Dans les deux cas les Allemands étaient impliqués.
                          Donc quand ils ont fabriqué leur camp en Europe avec l’aide financière et matériel de tout le monde.(U.S-Britannique-Français..etc)

                          Depuis 1929, Les Allemands avaient affiné leurs méthodes de répression .
                          Les Anglais ont fait pareil dans leurs colonies Africaines.
                          Sans oublier les aborigènes d’Australie.
                          Les Belges, royalement, ont fait pire, de couper les mains ou les bras à ceux qui ne voulaient pas travailler.

                          Je sauvegarde, OK .
                           
                            


                        • Krokodilo Krokodilo 21 janvier 18:44

                          Il est à peine pire que Bandera et Melnyk, ces personnages glorifiés par les nationalistes ukrainiens au motif qu’ils se seraient compromis avec les nazis au nom d’une certaine idée de l’Ukraine, alors qu’ils sont responsables de ce qu’on a appelé « la Shoah par balles », l’extermination de centaines de milliers de juifs, de Russes ethniques, et d’intellectuels jugés non-ukrainiens. En outre, beaucoup de criminels nazis ont trouvé refuge en France, en Belgique, aux USA, de même que des scientifiques japonais coupables d’expérimentations barbares sur des prisonniers, au nom de la lutte contre l’URSS. La banalité du mal, on l’a encore tous les jours à la télé : Israël trouve légitime et juste de se venger en faisant trente fois plus de victimes civiles, dont beaucoup de femmes et d’enfants. Lettre ouverte sobre et dure d’un ponte de la chirurgie orthopédique française sur Arrêt sur info.


                          • Krokodilo Krokodilo 21 janvier 19:02

                            Le Figaro rapporte le récent et difficile accord entre la Pologne et Kiev au sujet du massacre. Les Polonais n’ont pas oublié les supplétifs nazis de Bandera, pas plus que les Ukrainiens russes ethniques...


                            • Hervé Hum Hervé Hum 22 janvier 10:00

                              C’est con, mais maintenant, je pense systématiquement aux palestiniens à la place des juifs et des israéliens à la place des nazis et chose extraordinaire, je peux remplacer les uns par les autres et cela fonctionne tout pareil .

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