L’iceberg du protocole de Londres
Une perte énorme pour les entreprises françaises et plus de 2 000 emplois supprimés au sein de la traduction.
Ce que dit protocole de Londres vise à supprimer la traduction en français des brevets d’invention rentrant sur le territoire français sans aucune réciprocité avec les pays non signataires de l’Europe et surtout des Etats-Unis, de la Chine, du Japon et de l’Inde.
Une perte énorme pour les entreprises françaises et plus de 2 000 emplois supprimés au sein de la traduction.
En effet, outre les arguments positifs avancés par certaines parties prenantes (croissance économique), la face cachée de ce protocole est moins glorieuse :
- les chiffres : le pourcentage exorbitant de 40 % vociféré par le Medef est excessif, le véritable pourcentage est de 13,125 % (ci-joint un document édité par l’OEB), par contre les taxes encaissées par l’OEB sont nettement supérieures à l’institut américain (voir document joint). N’omettons pas non plus d’ajouter que les traductions ne sont demandées qu’environ quatre ans après la demande, et que l’inventeur a eu le temps d’apprécier l’exploitabilité de son invention, et pour finir que le prix des traductions est supporté par le consommateur final. La véritable économie sera de 1,5 % sur dix ans sur pour un brevet déposé en quatre langues ;
- l’aspect linguistique : mort du français technique. La littérature du brevet ne sera plus disponible en français pour les chercheurs et les ingénieurs français, ne maîtrisant, en grande majorité, parfaitement que le français. On pense aux cas de surirradiés d’Epinal et du reste de la France, les logiciels ne sont pas traduits en français. L’année 2008 a été déclarée année des langues à l’initiative de l’ambassadeur de la Sablière, ambassadeur de France en Italie, en demandant le respect du français ;
- l’aspect économique : lente agonie des PME-PMI françaises, asphyxiées par les dépôts abusifs de leurs concurrents américains, asiatiques et indiens (il n’y a pas de réciprocité pour les entreprises françaises envers ces concurrents) pour bloquer les marchés et créer à terme, un monopole sur notre territoire. Où est passée la croissance économique ?
Frein aux pays francophones en développement (exemple : le Maroc).
Les entreprises françaises vont se retrouver en position de contrefacteurs potentiels à leur insu.
- l’aspect juridique : inégalité des droits de compréhension de la littérature technique entre les Français maîtrisant l’anglais et les autres. Inégalité devant les tribunaux. Invasion d’avocats anglophones. Loi Toubon ?
- l’aspect social : 2 000 emplois de traducteurs techniques et professions dépendantes (secrétaires, professions de la propriété industrielle, etc.) supprimés. Rappelons que l’industrie de la traduction de brevets rapporte 57 millions d’Euro par an au gouvernement, provenant de devises étrangères. Recrutement d’ingénieurs et de chercheurs anglophones (et le plein emploi ?)
LA CROISSANCE ECONOMIQUE SELON SARKOZY : UNE PERTE SECHE DE 52 MILLIONS D’EURO POUR LA FRANCE
LE PLEIN EMPLOI SELON SARKOZY : 2000 EMPLOIS SUPPRIMES
Pour le petit détail croustillant, et pour prouver que le prix n’est plus un argument de débat, je traduis moi-même des brevets déposés par les Français en (mauvais) anglais en français. Si les traductions étaient si chères que cela, ils auraient la possibilité de le produire en français !
Vous pouvez retrouver les détails complets, les chiffres, les statistiques sur le site de l’ADIF.
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