L’information par médias et associations trop souvent négationniste. Intox et Gardasil
L’information par médias et associations trop souvent négationniste.
Intox et Gardasil
Par le DR G Delépine chirurgien oncologue et statisticien
L’exemple du jour : l’association AFIS
L’Association Française pour l’Information Scientifique est-elle de fait une Association Française pour l’information pseudo Scientifique, pour la désinformation, voire parfois négationniste ? Le 20ème siècle a été celui de la science et des idéologies. Le 21ème siècle paraît s’annoncer comme celui des croyances et du totalitarisme mensonger[1]. Les actualités de ces dernières années regorgent d’articles d’aspect scientifique dont le but est de nier les catastrophes dont les industriels sont responsables, afin de retarder la prise des décisions qui pourraient nuire à leurs intérêts.
Désinformations subventionnées célèbres : tabac, amiante, pollution, Linky etc.
La négation des risques du tabac pendant des décennies a permis de continuer à engranger des millions de dollars aux USA, au prix de centaines de milliers de morts qui auraient pu être évitées.
La négation des risques de l’amiante et les persécutions des donneurs d’alerte ont abouti à retarder l’interdiction de cet agent cancérigène pendant plus de 20 ans, entraînant près de 100000 victimes en France.
La négation de la responsabilité des émissions de CO2 dans le réchauffement climatique est toujours répétée par des scientifiques rétribués par l’industrie. La négation des risques cardiaques et pulmonaires de la pollution atmosphérique a été portée devant la représentation nationale par un professeur parisien dont la condamnation a été confirmée en appel.
La négation des risques du médiator par les experts et l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a persisté plus de 10 ans et a contribué à augmenter le nombre des victimes. Certains doivent maintenant s’expliquer devant les tribunaux.
La négation des effets délétères du changement de formule du Lévothyrox a mobilisé le ministère, ses experts, ceux du laboratoire et tous les médias nationaux pendant plusieurs mois allant jusqu’à parler d’hystérie collective.
Le négationnisme pseudo scientifique s’est implanté en médecine avec la mondialisation au service de la finance. Ces négationnistes sont disséminés à travers de multiples médias TV ou journaux financés par des milliardaires et à travers diverses associations dont l’Association Française pour l’Information Scientifique (sic !) est une représentante tristement symbolique. Cette association vient de publier un article mensonger sur le Gardasil[2] auquel les fabricants et vendeurs de vaccin anti HPV ne sont probablement pas étrangers. Article au demeurant bien écrit et illustré selon les canons publicitaires habituels de beaux tableaux de dames dévêtues (pour stimuler l’intérêt pour la science ?).
Les contre-vérités de l’AFIS sur Gardasil
Après quelques rappels consensuels, cet article commence par deux mensonges destinés à faire croire « qu’il est donc trop tôt pour voir les conséquences de la vaccination sur la fréquence du cancer du col ».
Premier mensonge « on vaccine (seulement) les filles entre 11 et 14 ans ». Faux : dans tous les pays qui ont organisé des campagnes larges de vaccination, celles-ci ont concerné aussi les adolescentes jusqu’à 18 ans (et en Australie les jeunes femmes jusqu’à 26 ans). C’est d’ailleurs ce que réclament en France les autorités et leurs associés.
Second mensonge : « les cancers du col ne sont pas diagnostiqués avant l’âge de 25 ans ». Affirmation contraire à la réalité officielle chiffrée. Les registres officiels rapportent des cancers dans cette tranche d’âge et en évalue l’incidence[3] entre 1/100000 (Finlande) et plus de 4/100000 (Norvège, Ecosse et Suède).
Gardasil et Ecosse
Plus loin, comme exemple d’efficacité du vaccin, ils claironnent : « une étude récente faite en Écosse a notamment montré que la vaccination a réduit de 89 % la fréquence des états précancéreux ». Mais ils ne précisent pas que, selon le registre écossais des cancers, le nombre de cancers invasifs du col a augmenté de 16% depuis la vaccination (de 293 en 2007 à 339 en 2016) avec une incidence globale standardisée monde passée de 8.4 en 2007 à 9.3 en 2016. Dans le groupe d’âge 20-24 ans, cœur de cible de la vaccination en Ecosse (elles étaient âgées de 11-13 ans au moment du début de la vaccination), la moyenne d’incidence triennale lissée du nombre de cancers du col a augmenté de plus de 100%, passant de 1.9/100000 femmes en 2006-2008 à 4.2/100000 en 2014-2016[4]. Comment peuvent-ils prétendre que ce résultat anti cancéreux est bénéfique ? Nous l’avons d’ailleurs déjà explicité dans une tribune sur agoravox[5].
Australie et Gardasil
Plus loin, ils expriment leur foi en la prophétie australienne en promettant que « l’Australie pourrait être le premier pays à éliminer le cancer du col de l’utérus ». Curieusement, ils oublient de dire qu’ils ne relaient pas des faits avérés, mais seulement une simulation basée de plus sur des hypothèses (fausses) [6] ! Depuis la vaccination, ce n’est pas une diminution que les statistiques officielles objectivent, mais une augmentation du nombre annuel de nouveaux cancers du col utérin : (692 en 2006 contre 863 en 2014 et une estimation de 951 cas en 2019[7]), tandis que l’incidence globale stagne : 6.8 en 2006 vs 6,9 en 2015[8]. Et là encore l’incidence a augmenté de près de 30% (différence significative) chez les femmes âgées de 25 à 34 ans en 2015 vaccinées en rattrapage dès 2007 lorsqu’elles avaient entre 16 et 26 ans. Doit-on publier les faits observés ou les promesses douteuses d’auteurs liés à l’industrie de la vaccination ? Nous avons également détaillé ces faits dans une tribune à ce sujet.[9]
Ils prétendent aussi que la vaccination massive contre l’hépatite B aurait entraîné « une baisse considérable de la fréquence du cancer du foie chez l’enfant et chez l’adulte ». C’est vrai chez les enfants taiwanais qui souffraient d’une forme de cancer du foie (hépatocarcinome) dont les enfants occidentaux étaient indemnes. Mais il s’agit d’une contre vérité flagrante pour les adultes. En effet, d’après le registre taiwanais des cancers, l'incidence du cancer du foie a doublé entre 1981 et 1992 chez les sujets de plus de 14 ans, et, sur l’ensemble de la population, la mortalité par cancer du foie a augmenté passant de 30/100000 en 1986 à 47/100000 en 2011. Et en Occident, la vaccination anti-hépatite B a été suivi d’une augmentation considérable (200% à 300% !) de l’incidence des cancers du foie chez les adultes, que ce soit en France[10], aux USA[11], au Canada[12], en Grande Bretagne[13], ou en Australie[14]. Ces chiffres détaillés ont également été publiés tant sur agoravox[15] que sur notre site, en français et en anglais en présentation à Chicago.[16]
Plus loin, ils osent prétendre qu’« en Australie et en Norvège, on n’observe pas d’augmentation chez les femmes jeunes » en présentant des courbes qui s’arrêtent fort opportunément en 2012. En Norvège, la campagne de vaccination a commencé en 2009-2010 et l’augmentation d’incidence, a débuté en 2011. Elle n’est donc pas visible sur la période qu’ils ont choisie de mettre en exergue.
Mais la prise en compte des données de la période 2012-2016 des 15-24 ans[17] publiées par Nordcan montrent que l’incidence des cancers invasifs du col est passée de 0,84 en 2011 à 4,2 en 2016 (augmentation significative à 0,001). Colossale erreur ou mensonge délibéré des négationnistes ?
Pour l’Australie, nouveau mensonge (par omission) ! Ils affichent comme démonstration une courbe qui s’étend de 1990 à 2015 en prétendant qu’elle a été publiée en 2012 : « source AIHW Australian Cancer Database 2012 ». Quel don de divination leur permet d’extraire les chiffres de 2015 d’une publication datant de 2012 ? Pour être plus rigoureux, considérons les chiffres officiels publiés en 2019[18] : ils montrent que pour le groupe des femmes ayant été vaccinées « en rattrapage », l’incidence des cancers invasifs a augmenté depuis la vaccination de 10% pour les 25-29 ans (de 5,9 en 2007 à 6,5 en 2015) et de 23% (de 9,9 en 2007 à 12,3) dans le groupe des 30-34 ans[19].
Pour la Grande Bretagne, les auteurs de l’association reconnaissent l’augmentation du taux de cancers du col chez les vaccinées, mais l’attribuent, comme l’auteur avocat déclaré de la vaccination[20], à un changement de 6 mois dans la date du premier dépistage par frottis utérin. Cette explication n’est pas plausible, car si ce changement avait seulement avancé de 6 mois la découverte des cancers, l ’augmentation constatée dans le groupe des 20-24 ans aurait dû être associé à une diminution d’incidence dans le groupe des 25-29 ans, ce qui n’est pas du tout le cas. Et tenter de rassurer ces jeunes femmes qui croyaient en la vaccination en leur disant « ne vous s’inquiétez pas, car il s’agit des cancers les moins étendus » n’explique pas pourquoi une vaccination réalisée pour diminuer le risque de cancer est suivie d’une augmentation de 33% du risque (incidence lissée sur trois ans passés de 2,9 en 2010-2012 à 4 en 2014-2016).
Pour la Suède, ils mentent encore en prétendant que « l’affirmation d’une augmentation de l’incidence du cancer du col en Suède trouve sa source dans un article publié dans l’Indian Journal of Medical Ethics en 2018 » et ce afin d’éviter de présenter les résultats chiffrés. Cet article a effectivement éveillé notre curiosité, mais les données que nous diffusons dans notre livre « hystérie vaccinale, Gardasil et cancer, un paradoxe »[21] et les tribunes de mise à jour de l’année 2019, sont uniquement issues du registre officiel Nordcan, que chacun peut consulter gratuitement et qui montre que la campagne de vaccination scolaire de 2009-2010 a été suivi du doublement risque de cancer chez les adolescentes vaccinées tardivement (incidence lissée sur trois ans passée de 1,49 en 2007-2009 à 3,73 en 2014-2016).
Cette augmentation du risque de cancer chez les vaccinées a d’ailleurs été reconnue par le partisan de la vaccination J Dillner[22] qui a d’abord incriminé une perte de qualité du dépistage avant de reconnaitre que cette explication ne tenait pas. Les auteurs de l’association se révèlent ainsi plus vaccinolâtres qu’un conseiller rémunéré du laboratoire !
Pendant cette période 2006-2018, en France, peu vaccinée, la baisse continue d’incidence du cancer du col depuis la pratique régulière du frottis, a fait entrer ce cancer dans la catégorie des maladies rares selon la définition de l’OMS (maladie dont l’incidence est inférieure à 6/100000).
Le plaidoyer de « l’Association Française pour l’Information Scientifique » tente-t-elle de sauver un commerce florissant ? Depuis leur mise sur le marché, le chiffre d’affaire global des vaccins anti HPV a dépassé les 25 milliards de dollars et devrait atteindre prochainement les 5 milliards de dollars annuels. En France, l’obligation vaccinale envisagée, qu’ils tentent d’imposer par la loi [23] [24]coûterait environ 3 milliards d’euros la première année[25], justifiant une augmentation d’impôt prévue dans le projet de loi.[26]. Lorsqu’on sait que le prix médian du vaccin antigrippal le plus utilisé AXIGRIP est d'environ 6,20 euros et que celui d’une dose Gardasil 9 dépasse les 115 euros en France (contre 6 à 10 euros en Afrique), on peut s’interroger sur le caractère prétendument philanthropique de cette campagne de désinformation généralisée.
Au total, les auteurs anonymes[27] de ce papier publicitaire de l’AFIS méritent d’entrer dans le livre des records pour avoir menti plus de dix fois en quelques pages. Nier le paradoxe cancérologique d’un vaccin dont l’administration est suivie d’un accroissement important de l’incidence des cancers invasifs dans tous les pays qui ont réalisé des campagnes de vaccination scolaire entraînera certainement de nombreuses victimes mais augmentera énormément les bénéfices.
[2] La vaccination contre les papillomavirus : un débat sur des bases irrationnelles novembre 2019 https://www.afis.org/La-controverse-sur-la-vaccination-contre-les-papillomavirus
[3] Nombre de nouveaux cas annuels pour 100000 femmes.
[4] Delépine INFECTION N’EST PAS CANCER ! A propos du papillomavirus et du cancer du col utérin
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/infection-n-est-pas-cancer-a-214130 lundi 8 avril 2019
[5] https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/infection-n-est-pas-cancer-a-214130
[6] Delépine Quand les résultats de simulations mathématiques remplacent les résultats réels dans l’information médicale diffusée par les médias vendredi 19 octobre 2018 https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/quand-les-resultats-de-simulations-208775
[8] AIHW 2018. Australian Cancer Incidence and Mortality (ACIM) books
[10] Jéhannin-Ligier K, Dantony E, Bossard N, Molinié F, Defossez G, Daubisse-Marliac L, Delafosse P, Remontet L, Uhry Z Projection de l’incidence et de la mortalité par cancer en France métropolitaine en 2017 http://invs.santepubliquefrance.fr/Publications-et-outils/Rapports-et-syntheses/Maladies-chroniques-et-traumatismes/2018/Projection-de-l-incidence-et-de-la-mortalite-par-cancer-en-France-metropolitaine-en-2017
[11] Hashem B El-Serag, Fasiha Kanwal Epidemiology of Hepatocellular Carcinoma in the United States : Where Are We ? Where Do We Go ? Hepatology. 2014 November ; 60(5) : 1767–1775 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24839253
[12] L. Kachuri, MPH (1) ; P. De, PhD (1, 2) ; L. F. Ellison, MSc (3) ; R. Semenciw, MSc Cancer incidence, mortality and survival trends in Canada,1970–2007
[13] Cancer Research United Kingdom Liver cancer incidence statistics
[16] http://docteur.nicoledelepine.fr/resultats-cancerologiques-du-vaccin-anti-hepatite-b-a-long-terme/
[17] Provenant de Nordcan http://www-dep.iarc.fr/NORDCAN/english/Graph2l.asp?cancer=212&sex=2®istry=578&sYear=2009&eYear=2016&type=0&age=15&agegr=10&agen=1&orientation=2&grid=1&trend=1&line=3&moving=1&submit=%A0%A0%A0Execute%A0%A0%A0
[18] AIHW 2018 Cancer Data in Australia https://www.aihw.gov.au/reports/cancer/cancer-data-in-australia/acim-books
[19] Cette augmentation est statistiquement significative et ne peut donc pas être due au hasard
[20] Dillner cf réf 22
[21] Chez Fauves nov. 2018 N et G Delépine
[22] Qui fait partie des conseillers rémunérés du laboratoire commercialisant le vaccin anti HPV
[23] Le 27 juin 2018 Les députés suivant ont déposé la proposition de loi N° 1118 visant à rendre obligatoire la vaccination anti HPV : Laure de LA RAUDIÈRE, Agnès FIRMIN LE BODO, Pierre MOREL-À-L’HUISSIER, Vincent LEDOUX, Antoine HERTH, Charles de COURSON, Christophe NAEGELEN, Meyer HABIB. Rappelez-vous-en lorsqu’ils se représenteront aux élections !
[24] Le 2 juillet 2019 les députés suivants ont déposé la proposition de loi N° 2093 visant à rendre obligatoire la vaccination anti HPV : Pierre MOREL-À-L’HUISSIER, Guy BRICOUT, Paul CHRISTOPHE, Nicole SANQUER, Antoine HERTH, Francis VERCAMER, Rappelez-vous-en lorsqu’ils se représenteront aux élections !
[25] le coût d’une vaccination offerte gratuitement par nos impôts est bien réel. Au prix actuel du Gardasil 9® il en coûterait pour vacciner 100% des garçons et des filles à partir de 11 ans avec un rattrapage jusqu’à 19 ans, deux doses jusqu’à 14 ans et trois doses à partir de 15 ans selon les recommandations 3 milliards la première année puis 180 millions d’euros annuels en vaccination de routine
[26] La proposition de loi précise : « La charge pour l’État et les organismes de sécurité sociale est compensée à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle aux droits mentionnés aux articles 575 et 575 A du code général des impôts. »
[27] L’anonymat leur permet d’éviter d’avoir a déclaré leurs liens d’intérêts avec les laboratoires pharmaceutiques.
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