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L’Islande, après la crise, l’impasse (réponse à Kevin)

Réponse à l'article de Kevin sur le "beau temps" islandais... loin du beau temps, l'orage menace d'éclater et l'impasse s'est installée en Islande dans tous les rouages, qu'ils soient de l'initiative de la Constituante, à propos du chomage ou encore du surendettement du pays et de ses habitants à cause de la crise... la réalité confrontée aux visions...

Crise économique, crise sociale, crise politique, crise financière, crise... l'Islande est devenue l'avatar d'un mot, comme un symbole, étendard que l'on brandirait sur les terres de la fin d'un libéralisme excessif et fini. Mais l'on voit naître sur le web, notamment "engagé", une « Islande Mania », qui ferait de ce pays le grand vainqueur de l'après-crise, le pourfendeur du libéralisme, le moteur de la renaissance démocratique. L'Islande devient alors pour certains le symbole de la fierté retrouvée dans des temps sombres. Et un rédacteur ici présent, Kévin, a voulu ainsi rappelé ce credo d'une Islande placée sous le "beau temps » des lendemains qui chantent...

Le lyrisme des descriptions d'une Islande des années 40' tout comme le retour sur l'historicité du parlement islandais du haut Moyen-âge n'a jamais répondu à des réalités et encore moins à la situation actuelle de l'Islande. Vous êtes revenus, Kevin, sur la crise, d'une façon trop rapide. Vous connaissez l'Islande surement mieux que bien des commentateurs ici et que moi. Je n'ai pour ma part pas visité cette terre emblématique par son caractère comme par ses paysages et son histoire, et j'ose le signaler en premier lieu de mon propos.


Dans votre petit texte, vous avez signalé davantage quelques morceaux d'histoire que de réalités économiques et sociales ou encore politiques dans laquelle est aujourd'hui empêtrée l'Islande. Et lorsque l'on parle de crise, il faut parler de ces points et des faits. L'Islande, vous le rappelez, ne sera jamais une grande puissance ni un acteur de poids. Mais surtout, l'Islande n'est pas sortie de la crise. Les graves séismes financiers et économiques qu'a subis l'île nordique n'étaient qu'une entrée en matière, bien triste. Loin du beau temps, l’orage menace toujours d’éclater.

Le problème est tel qu'aujourd'hui, tout ce qui aurait pu faire espérer s'effondre ou s'effrite. Et là parlons réalités. Revenons sur ce qu'aime le web, la Démocratie Islandaise qui réécrirait sa constitution. L'idée est belle, la volonté est claire, les résultats des échecs. Loin des mobilisations de votes pour dire non au remboursement par l’Islande des pertes des clients britanniques et néerlandais de la banque Icesave, ce fut seulement 36 % de participation pour l’élection de 25 élus qui devaient réécrire la Constitution de 1944 qui aurait du être le pendant islandais de la Constituante française de 1789… Et même aux candidatures, pour une population de plus de 300 000 habitants, seules 522 personnes (de plus de 18 ans et ayant été soutenues par plus de 30 personnes) avaient répondu présentes. La suite est peu mise en avant par les médias dits du « mainstream » comme de « l’alter-info’ » : seuls quelques milliers d’islandais suivent le processus et les décisions et propositions de l’Assemblée Constituante. Certains à Reykjavik osent même dire que cette Constituante du 27 novembre 2010 n’était qu’un coup politique, comme une sorte de morphine donnée à une population exaspérée. Une morphine qui n’a pas pris. Et surtout, rien à propos de la Cour suprême qui dirige en vérité le pays et qui elle n’a rien à craindre de l’assemblée constituante ni du gouvernement actuel dont certains membres ont des alliés à la Cour.

Economiquement et socialement, le pays s’essouffle et pourrait agoniser une nouvelle fois. La machine à dévaluer la couronne ne peut relancer un pays éternellement, la France le sait bien pour en avoir fait l’expérience à maintes reprises. Et que font les islandais ? Ils font des prêts… en devises étrangères ! Les islandais étaient déjà habitués au cumul d’emplois mais la situation devient intenable pour bien des jeunes entrant dans la vie active. Le 1er octobre dernier, des milliers d'islandais manifestaient bruyamment contre leur parlement pour leur demande d’alléger… leurs dettes. Car si bien des gens parlent, grâce à la perfusion financière du FMI et de la Russie (car la Russie fit un prêt à l’Islande). La jeunesse fuit vers la Scandinavie continentale, la Norvège principalement, pour y trouver des emplois, et cela n’agit que peu sur le taux de chômage qui reste au dessus de 7 %, des niveaux historiques mettant à tout moment en danger l'économie du pays. Quant à la jeunesse qui reste, elle est confrontée au sous-emploi, au temps partiel qui s’envole (9 % des emplois obtenus). D’une Islande qui renaît économiquement, la réalité est toute autre comme vous pouvez le constater.

Ne parlons pas (en fait si) des banques qui ne feraient plus de dérives folles avec la fin de l’ultra-libéralisme qu’a connu le pays. Les nationalisations de 2009 sont bien loin avec les grands discours qui les accompagnaient. Les banques maîtrisées en Islande avec le plan du gouvernement Sigurdsdottir ? La fin de l’ultra-libéralisme dans l’île ? Pas de sottises, la banque Arion banki a renoué avec les bénéfices et a mis à la porte des dizaines d’employés. Une fois encore la réalité est toute autre… car l’Islande ne pourrait survivre économiquement qu’avec la chasse à la baleine et la pêche redéveloppée ou avec ses exportations technologiques ou d’aluminium. Le pouvoir bancaire le sait et reviendra avec ses affres sur un pays qui a besoin de se redresser mais qui pourrait le faire une nouvelle fois par ce qui l’a pourtant mené au chaos.

Et enfin, l’affaire Icesave, qui devrait passer par la Haye et dont beaucoup d’analystes pensent que l’Etat islandais, qui avait déjà demandé à deux reprises par référendum à son peuple s’il voulait payer plus de 3,5 milliards d’€ pour les clients de la banque effondrée, sera mis en accusation pour non respect des normes financières, donnant raison aux clients britanniques et néerlandais qui devraient finalement obtenir ces 3,5 milliards d’€. D’où l’Etat islandais les sortira ? L’avenir nous le dira. D’ailleurs, les clients ont assuré que si La Haye ne leur donnait pas raison, ils poursuivraient leurs demandes.

L’Islande connaîtrait donc le beau temps selon Kevin et certains observateurs, de tous milieux. L’optimisme presque naïf n’a jamais aidé et l’on voit qu’ici on vient même nous parler d’un « bilan positif » jugé à chaud sans recul. Je suis bien triste de le dire, mais les islandais et les islandaises pourraient bien à terme devoir faire une vraie révolution, contrairement à celle qu’internet a voulu voir dans leur pays, car la crise sociale, économique, politique et financière n’est pas finie et pourrait même exploser à nouveau si il y avait convergences de tous ces problèmes à terme. Plus que jamais l’Islande est dans l’impasse. Et si cette impasse est une possible « solution » (non transposable à la Grèce…) selon Kevin, il faudra encore chercher je le crois bien, des solutions…

Cédric Labrousse

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Manifestation en Islande, devant le parlement.

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24 réactions à cet article    


  • Kevin. 15 novembre 2011 12:53

    Merci Cedric pour encore une fois nous offrir une caricature noire et indélébile de la crise, appuyant tes théories pour une abolition de la république, une mise en place d’un système démocratique athénien, ou un Empire à la Bonaparte je ne sais plus ...

    Encore une fois, je le précise l’article que tu as lu, n’avait pas pour but de commenter la crise en Islande, et encore moins de le mettre en relation avec la politique actuelle (ca c’est pas pour toi).

    J’ai bien compris que tu ne jurais que par la Révolution et qu’à partir de là tout argument en défaveur était malheureusement rejetés aussitôt, malheureusement c’est ce qui manque à ta réponse, ça et un minimum d’impartialité. Ta volonté de démonter la situation islandaise actuelle est telle que tu n’as pas su revenir sur les éléments qui font dire à des gens comme Paul Krugman, ou Bentson que l’Islande va mieux. Oui Cedric Labrousse, malgrès tes talents d’analyse en économie, je te sais souvent rattrapé par ton esprit de contradiction et ton utopisme politique. Et oui Cedric, j’accorde plus d’importance dans l’analyse économique d’un Paul Krugman au passage prix nobel de l’économie.

    De la même manière que tu converse avec des lybiens, syriens ... pour ta chronique, je parle régulièrement avec des islandais via les réseaux sociaux, je m’interesse de prés à l’actualité là bas ... Il en ressort pas une population qui se met la corde au cou, ou d’une jeunesse qui construit le Rêve norvégien ...

    Oui L’islande va mieux, son économie montre des signes de bonne santé, pour la première moitié de 2011 elle a enregistré une croissance de 2,5% et elle table sur 3% pour l’ensemble de l’année, quel pays peut s’en vanter actuellement ?
    La France ? 0.4% ... à conjoncture négative ...
    L’UE ? 0.2% ....
    Les Etats unis ?
    Il n’y a que la Chine dans les grandes puissance actuelle qui assure sa croissance.

    Je suis cependant pas en désaccord avec ce que tu mets, c’est vrai que l’Islande n’est pas encore complétement sortie de la crise, mais tu conviendras que les efforts faits restent exemplaires. Tu conviendras qu’une constitution « démocratique » même si c’est un échec reste une mesure appréciable. Tu conviendras que le Referendum islandais à mis en avant la voix du peuple ce que n’a pas su faire la Grèce, l’Italie ou l’Espagne ...

    L’islande est un pays souverain qui ne fait pas parti de la zone Euro, à partir de là les décisions de la Haye seront moins pesantes, l’ultra-libéralisme doit payer la dette que les islandais (pas les banques islandaises) n’ont pas contracté. D’ailleurs les islandais n’ont pas garantis les dettes du systême bancaire extérieur.


    Oui le taux de chomage est encore élevé (moins qu’en France cependant), mais il baisse ... En 2004 le taux de chômage de l’Islande était de 3,1%, non les islandais ne rêve pas de la Norvège mais surement de reconstruire le pays.

    Conclusion, Oui l’Islande va mieux, Non elle n’est pas guérie... Je ne crois pas avoir dit le contraire dans mon article !


    • Cedric Labrousse 15 novembre 2011 13:39

      Il est intéressant de noter que la seule argumentation que tu as ne parle pas, étrangement, de l’Islande au final et que, pour rappel, nous sommes ici pour parler de cela, quoique cela te déplaise. Et non du reste, alors répond aux points signalés et étrangement, tu me les accordes, je cites : "Je suis cependant pas en désaccord avec ce que tu mets".

      Quel intérêt de comparer l’Islande à la Chine ou la France dans une argumentatoin quand toi même disait justement que ce modèle n’était pas transposable, pas même à la Grèce : tu te contredis donc. L’argumentation sur la crise et l’économie, c’est une chose importante, quand on en parle, on tente d’apporter des éléments et non des généralités.


    • asterix asterix 15 novembre 2011 13:17

      Article implacable à contre-courant des idées reçues, celles qu’on aimerait tant voir se réaliser.
      Plus de rêve en technicolor ...retour sans fards sur le plancher des vaches.
      Le monstre bancaire veille. Il fulmine tout en panache, vomit déjà en haut du volcan.


      • Cedric Labrousse 15 novembre 2011 13:36

        Merci Asterix, comme vous avez pu le voir, l’article sera fortement critiqué car il ose aller dans le vrai. Le cas islandais fait miroiter à certains une chose qu’ils voudraient voire. La preuve est que Kevin ne répond pas sur mon argumentation mais sur du vague et de l’inutile. La réalité islandaise est une réalité bien triste aujourd’hui. L’allégorie du beau temps fait certes les espoirs des uns, la réalité des autres fait déchanter.

        Le monde bancaire islandais est de retour aujourd’hui, qu’importe le jugement actuel du président sortant conspué par le peuple islandais. Arion banki sera suivie d’autres dans le retour aux vieilles méthodes et la Cour suprême islandaise garde, quoiqu’en dise Kevin (qui d’ailleurs n’aborde pas le sujet) tous les pouvoirs sur le petit pays.


        • Mor Aucon Mor Aucon 15 novembre 2011 14:28

          Cédric, vous dites : « Le monde bancaire islandais est de retour aujourd’hui, qu’importe le jugement actuel du président sortant conspué par le peuple islandais. Arion banki sera suivie d’autres dans le retour aux vieilles méthodes et la Cour suprême islandaise garde, quoiqu’en dise Kevin (qui d’ailleurs n’aborde pas le sujet) tous les pouvoirs sur le petit pays. »

          Voilà c’est là, à mon avis, que l’on peut trouver le point d’équilibre entre les deux argumentations. L’Islande va mieux mais cette relance timide est déjà la porte de retour de ceux qui l’ont quasiment coulée. Une bonne part des conséquences du naufrage sont encore en Justice, l’avenir est incertain.


        • Cedric Labrousse 15 novembre 2011 18:36

          Tout à fait Mor Aucon, et c’est pour cela que j’ai voulu appuyer ce point. L’Islande ré-ouvrivra son ultra-libéralisme. Après avoir recapitalisé ses banques sur ordre du FMI et avec la bonne conduite visée par l’OCDE, le pays a désormais des banques en forme. Au point même que Landsbanki aurait les moyens de refinancer les pertes d’Icesave à au moins 40 % de cash (en fonds solides et disponibles pour faire simple).

          Autre point que je n’ai pas signalé, les achats de territoires islandais par des investisseurs chinois, comme ce fut et est encore le cas en Grèce de petites îles. Les islandais sont contre ces ventes qui se comptent en plusieurs centaines de km2, mais le gouvernement a jugé que cela favoriserait la reprise. La question est donc, jusqu’à quel point l’Islande utilisera ces moyens pour sa reprise, au risque de se retrouver à nouveau dans le même piège...


        • Maïwenn Maïwenn 15 novembre 2011 17:42

          Quel joli combat de coqs Cédric, jolie mentalité que de détruire point par point un article ! Laisse un peu les gens s’exprimer donc, et avoir leurs propres opinions sur un sujet, qui ne correspondent, malheureusement pour toi, par toujours aux tiennes ! Tu es un incorrigible râleur, et j’attends le jour où tu seras d’accord avec un article écrit par quelqu’un d’autre que toi !


          • Cedric Labrousse 15 novembre 2011 18:30

            Et de même que les autres doivent tolérer des faits qui ne peuvent être évacués. Pour information, j’étais d’accord avec ton récent article sur Agoravox. Preuve que le noir ou blanc ne fonctionne pas. Quand on aborde un sujet, aussi sensible ou non soit-il, on peut espérer quelques points d’éclaircissements, j’ai apporté les miens.


          • Maïwenn Maïwenn 16 novembre 2011 15:02

            Je ne dis pas le contraire, la liberté d’expression va dans les sens, le seul truc qui me dérange dans tes réponses aux articles, c’est ta tendance à te revendiquer comme étant un éternel insatisfait ! Kévin a juste donné son point de vue sur un point, c’est le sien, tu n’es pas en droit de le considérer comme inutile ! Quant à mon article, je suis assez surprise, j’avoue que je m’attendais à une réponse cinglante de ta part, comme tu en avais pris l’habitude !


          • bert bert 15 novembre 2011 17:47

            l’ Islande n’a pas de centrale nucléaire

            elle n’hypothèque donc pas son avenir comme le fait le gouvernement de la france.....

            • L'enfoiré L’enfoiré 15 novembre 2011 18:50

              Bert, Elle a sa centrale dans son sous-sol.
              Cela peut faire beaucoup de dégâts aussi. Si vous vous souvenez des derniers volcans qui ont fait parler d’eux.


            • Cedric Labrousse 15 novembre 2011 18:41

              L’on remarquera que finalement, ce genre d’article a donné une vraie occasion de faire s’affronter deux possibles camps, en juge le vote actuel (50/50). Et l’on aime guère celui où l’on brise les illusions et j’attends une part favorable au « non » vis à vis de l’article. Car cela fait mal de voir des possibles « sorties » qui sont en fait des « sorties... de piste ». Retour de la spéculation, du libre-marché, ventes de terre, désintérêt pour la Constituante, fuite de la jeunesse vers le continent, etc... Tout ne peut être ignoré et il faut même en parler. Il faut justement de ces râleurs incorrigibles, apportant des éléments de poids et je le pense d’intérêt pour prendre les choses dans leur ensemble.

              Les sujets importants doivent avoir des débats de fond et de même importance.


              • L'enfoiré L’enfoiré 15 novembre 2011 18:47

                Merci à l’auteur de tenter de remettre courageusement les pendules à l’heure.
                L’Islande est bien loin. Qui s’en occupe vraiment ? Pas l’Europe, apparemment.
                La Russie comme vous le dites.
                L’Islande a tout son avenir dans son sous-sol.
                J’écrivais récemment:au sujet de l’Islande
                « avec ses volcans, un autre eldorado. »Le réchauffement climatique met à jour de nouvelles opportunités« , dit »Hudson Resources". Mais, est-on prêt à tout sacrifier, joyeux des désastres de nos méfaits ?
                Entre temps, le réchauffement climatique n’a pas encore dit son dernier mot.
                La dette publique en % du PIB, les tops cinq sont le Japon, la Grèce, le Liban, le Zimbabwe, l’Islande.


                • L'enfoiré L’enfoiré 15 novembre 2011 19:02

                  Extraits choisi en mai 2009 d’un de nos journalistes : "... Islande, mais voilà bien, tiens, un pays qui dispose aujourd’hui d’une électricité produite à 99% par l’utilisation de l’hydraulique et de la géothermie. Vous allez me dire, l’Islande ? Cette île en banqueroute où la récession se mesure par des reculs du PIB de plus de 10%, un chômage de 10% aussi et par une consommation en chute libre ? Celle-là même. Cette production électrique propre devient sa seule vraie richesse. Peut-être parce que les Islandais savent aussi qu’après la banqueroute, il y aura la banquise, c’est-à-dire la fonte des glaces, la montée des eaux et le réchauffement climatique. Et que dans ces cas-là, la dimension d’un verre, ça devient franchement important.


                • lloreen 15 novembre 2011 19:57

                  « Plus que jamais l’Islande est dans l’impasse ».

                  Pas plus que tous les autres pays !
                  Il aurait fallu être naïf, pour penser qu’en se débarrassant de quelques banksters, le pays allait se réveiller comme par enchantement dans l’opulence et connaître le bonheur parfait.
                  Votre conclusion frise la malhonnêteté intellectuelle.
                  Et en France, la situation telle que nous la connaissons déjà, semblable à celle que connaît la Grèce , ne nous leurrons pas, est-elle plus enviable ?
                  Certainement pas.

                  Il faut ouvrir les yeux et voir la réalité en face.Pas chercher à se réjouir des difficultés d’un pays qui a déjà eu l’intelligence et le courage de se sortir des greffes des Goldman Sachs et consorts.
                  Se réjouir des difficultés des autres n’ est pas une qualité.

                  Le monde occidental est arrivé à l’écheance finale : terminus, tout le monde attend...Quoi ? C’ est la grande question...
                  Devant nous un champ de ruines et les cadavres encore chauds de tous les systèmes totalitaristes : communisme, socialisme, capitalisme:même désolation.Et pourtant il s’en trouve encore parmi nos « représentants », les mal nommés, pour vouloir encore toujours s’acharner sur les dépouilles, parce qu’ils n’ont ni le courage, ni l’intelligence, ni surtout l’honnêteté de reconnaître que notre civilisation est arrivée à la croisée des chemins.

                  Nous n’avons jamais été libres, mais toujours asservis.Or, nos « maîtres » découvrent maintenant leur visage hideux qu’ils s’évertuaient à cacher sous des déguisements toujours plus originaux,à la satisfaction de la majorité des citoyens, qui, comme hypnotisés par des images toujours plus virtuelles, avait peu à peu perdu le sens des réalités...
                  Or, elle est devant nous la réalité et elle n’est pas vraiment belle à voir.Inutile de se cacher derrière son petit doigt, nous sommes tous responsables.Peut-être pas coupables, mais le résultat est le même....Que faisons-nous devant les dégâts ?

                  C’est le moment de devenir responsables, contrairement à ce que préconisent nos « représentants » politiques, car cette éventualité qu’ils n’envisagent même pas un quart de seconde signifie pour eux la fin de leur pouvoir sur nous...
                  Or, tel est justement l’enjeu.

                  Accepterons-nous, vu l’étendue du désastre, de déléguer encore notre pouvoir (virtuel pour l’instant...) à ces gens, qui nous ont prouvé qu’ils n’ont jamais apporté aucune solution aux problèmes de la majorité d’entre nous ?

                  Et pour cause...A force d’avoir fait de la chose publique, qui est l’affaire de chacun, une chasse gardée qu’on administre avec ses amis en échange de bons et loyaux service, la chose de publique est devenue discrétionnaire...Tout le monde est concerné, mais personne n’est responsable... Lorsqu’il est devenu trop apparent que les politiques n’avaient aucune latitude et aucun réel pouvoir décisionnel, il a fallu élargir les compétences des uns et des autres pour masquer cet état de fait.
                  Et c’est ainsi que les industries ont commencé à se délocaliser sous l’oeil complaisant des syndicats et des travailleurs, qui touchaient souvent un pécule et une promesse de reconversion.
                  Vers quoi ?Mystère.Ceux qui en ont fait les choux gras étaient une fois encore les services privés (feu publics) comme pôle-emploi (feue ANPE), qui s’est grassement nourri des subventions pour n’offrir rien de mieux ou des fois même d’équivalent à ce qu’avaient permis d’obtenir ces services publics sacrifiés sous l’autel de la rentabilité.

                  Alors il faudrait quand même se demander si à l’aube de ce 21ième siècle, il ne serait pas plus judicieux de considérer l’être humain autrement que comme une bête de somme, sacrifiée aux intérêts d’une minorité qui n’ont jamais su que détruire tout ce qu’ils touchaient.
                  Car même le veau d’or ne reste qu’un veau.


                  • dom y loulou dom y loulou 16 novembre 2011 00:20

                    « des greffes des Goldman Sachs... »


                    intéressante faute de frappe en vue des deux dernières « nominations » chez nos voisins du sud ;)

                  • wesson wesson 15 novembre 2011 20:20

                    Bonjour l’auteur,

                    " donnant raison aux clients britanniques et néerlandais qui devraient finalement obtenir ces 3,5 milliards d’€. D’où l’Etat islandais les sortira ?"

                    Cette seule phrase montre la confusion actuelle savamment entretenue pour faire penser qu’un état, c’est comme une entreprise.

                    Et bien non, un état ce n’est pas comme une entreprise. Et pour forcer un état qui ne veut pas payer à le faire, il n’y a rien d’autre que de lui livrer une guerre, et occuper son territoire.

                    Alors effectivement, le gouvernement britannique ou néerlandais pourra déclarer une guerre à l’Islande pour récupérer sa dette, mais ce genre de chose vous colle en général à l’international une assez mauvaise image, pas bonne du tout pour le commerce. Et qui plus est, l’histoire a montré que en plus de coûter très cher, l’issue n’est en définitive jamais certaine.

                    Bref, lorsque un état vous envoie péter concernant sa dette, le plus souvent la seule alternative c’est de s’asseoir dessus et de faire le dos ronds, surtout si on veut continuer par exemple à faire produire son aluminium ultra polluant dans le pays qui vient de vous faire un bras d’honneur.


                    • Cedric Labrousse 15 novembre 2011 20:46

                      Wesson, bonjour,

                      il n’y a pas de confusion car sur un point de vue des dettes, un Etat est en effet comparable à une entreprise, sauf que lorsqu’une entreprise ne paie pas ses dettes ou ne veut les assurer, on la déclare en faillite, on la poursuit en justice et on peut à terme prendre des parts pour s’assurer une partie des remboursement (se sont des exemples). Nous sommes dans ce cas avec l’Islande où les banques ont repris leur rôle spéculateur à cette aube 2011/2012 dite de reprise pour certains et où celles-ci révèlent qu’elles ont ... les moyens... mais étrangement, elles ont attendu la recapitalisation sur le dos de l’Etat islandais qui a laissé tomber ces établissements, pour le signaler...

                      De plus, nous sommes ici non pas dans un cas de guerre de territoires. A terme, le gouvernement britannique ou néerlandais pourra jouer de cette rivalité pour imposer ses conditions ou des sanctions économiques à l’Islande (pourquoi pas interdire à ses banques de revenir dans ces pays, alors que justement elles renaissent et recommencent les mêmes erreurs).

                      Rappelons que la France a certes eu besoin d’envahir l’ouest allemand dans les années 20 pour obtenir le remboursement des dommages de guerre imposés à l’Allemagne en 1919 au Traité de Versailles (révisé par la suite). Et en effet l’Allemagne a vu, en partie à cause de cela dans l’argumentaire des partis nationalistes dont le NSDAP (Nazi d’Hitler), l’idée de ne rien rembourser et oui, une guerre. Mais là, la chose n’est pas du tout comparable : 1) l’Islande est un petit pays ce qui l’handicape dans de tels cas internationaux 2) les banques islandaises peuvent payer une partie et la Haye pourrait aussi demander un abaissement du taux d’intérêts de remboursement pour permettre un remboursement. Et surtout 3) les pays actuellement en récession (soyons francs) comme la Grande-Bretagne, la France (malgré les chiffres positifs avancés), etc. ne sont que peu impliqués. Se sont surtout les Etats-Unis ou les Canadiens dont les groupes sont implantés en Islande.


                    • wesson wesson 16 novembre 2011 01:09

                      "Et en effet l’Allemagne a vu, en partie à cause de cela dans l’argumentaire des partis nationalistes dont le NSDAP (Nazi d’Hitler), l’idée de ne rien rembourser et oui, une guerre."

                      Là vous y allez un peu fort. D’une part, il y a eu une stratégie concertée de la part de toute l’oligarchie de l’Europe pour faire accéder le parti nazi au pouvoir, pour les raisons suivantes :
                      En premier, régler le problème des bolchéviques (d’autres qui justement ont refusé de payer). En second, permettre une excellente croissance avec la politique de réarmement menée, et en 3ème, en finir avec les revendications sociales des travailleurs. C’est ainsi que lorsque Hitler et son NSDAP arrive au pouvoir, paradoxalement l’Allemagne a réglé son problème d’endettement, au prix de terribles sacrifices imposés à la population - avec des gens qui crevaient littéralement de faim.

                      La première chose que Hitler et son parti on fait en accédant au pouvoir a été d’emprunter à qui mieux-mieux afin de réarmer à marche forcée, et cela au grand ravissement de l’ensemble des industriels Européens. Il s’est également engagé à rembourser tous ces emprunts une fois le problème des bolchéviques réglé.

                      Si bien que lorsque l’Allemagne déclare la guerre à la Pologne, elle est à nouveau complètement gorgée d’emprunts et de dettes.

                      Donc, dans l’exemple que vous fournissez, c’est celui qui a emprunté qui déclare la guerre justement pour pouvoir s’emparer des richesses permettant de payer cette dette. Et cela s’est fait au grand bonheur des bailleurs - principalement Américains, qui continueront allègrement à ravitailler notamment en essence jusque pratiquement aux années 1942.

                      Et on pourrait même aller bien plus loin que cela, car à l’issue de la 2ème guerre mondiale, l’Allemagne n’a payé pratiquement aucune réparation pour les pays qu’elle a ravagé, à commencer par l’union soviétique, et sans oublier la Grèce qui serait aujourd’hui bien riche si l’Allemagne lui avait payé le cout des destructions qu’elle a occasionné dans le pays.

                      Bref, exactement à l’inverse de ce que vous dites, l’Allemagne d’Hitler s’est dépêché une fois le pouvoir pris d’aggraver sa dette tout en acceptant de la régler, et une fois vaincue n’a rien réglé de ce qu’elle devait - principalement parce que les Américains ne voulaient pas que ça puisse profiter aux Russes.


                    • L'enfoiré L’enfoiré 16 novembre 2011 11:10

                      Je ne m’attendais pas à ce que l’article dévie sur la question allemande et les nazis, mais, bon...
                      Je ne sais si vous avez vu le téléfilm sur France3 ce mardi 15 novembre.
                      « J’étais à Nuremberg » dans lequel onj voit ce qui est caché et ce qui est avancé pour un procès d’un tel ordre. Synopsis :
                      "Nina, jeune polonaise en exil à Londres, et Pierre Bernard, envoyé par le général de Gaulle, se retrouvent à Nuremberg. Ils font partie de l’équipe internationale réunie par le Procureur Robert Jackson autour des juges des quatre nations pour juger vingt quatre grands criminels de guerre nazis. Nina traduira en simultané les accusés durant le procès. Pierre, membre de l’équipe de Champetier de Ribes, est le procureur adjoint chargé du dossier de l’extermination des juifs de France.
                      Les verdicts tombent, onze accusés seront pendus, trois acquittés et les autres condamnés à des peines de prison. Goering s’est suicidé avant d’être pendu. Pierre et Nina repartent chacun tenter de reconstruire leur pays alors que, dans l’ombre, certains nazis parviennent à échapper à la justice. "
                      Le dessous des cartes est parfois plus intéressant et troublant que le dessus.


                    • Cedric Labrousse 16 novembre 2011 22:17

                      C’est vous qui avez mené à cela Wesson, en parlant de guerre que justement je balaie dès ma première réponse, mais vous m’avez mal lu (trop d’informations dans mon message surement). Je pointais ici justement un cas extrème comme vous parliez de guerre justement pour ridiculiser l’idée d’une guerre. L’Islande est un petit pays qui n’a que peu d’influence, celle qu’elle avait elle l’a en grande partie perdu. Je notais aussi un seul cas d’occupation pour remboursement de dette via une invasion sans sang versé l’on va dire, le cas de la France prenant la rive gauche du Rhin dans les années 20.

                      Aujourd’hui, la Grande Bretagne comme les Pays-Bas n’ont plus besoin de ses méthodes.


                    • kiouty 16 novembre 2011 08:40

                      La jeunesse fuit vers la Scandinavie continentale, la Norvège principalement, pour y trouver des emplois, et cela n’agit que peu sur le taux de chômage qui reste au dessus de 7 %,

                      7% ! Mais mêmes les grecs vont leur jeter des cailloux là !

                      Je me demande si l’auteur réalise que 7% de chômage, c’est triste, mais c’est un relativement bon score par les temps qui courent.


                      • Cedric Labrousse 16 novembre 2011 22:19

                        L’auteur réalisé surtout que le taux de chomage pour ce pays, lorsqu’il est au dessus de 5 %, est un « danger économique », ce n’est pas de moi, mais d’un économiste islandais qui avait été interviewé par la Tribune. Ce pays est habitué à 2 ou 3 % de chomage. 7 % est un niveau qui est comparable à celui de l’Islande actuellement, non pas en pourcentage mais en impact économique...

                        Alors regardez bien les choses, réagissez ensuite.


                      • kiouty 16 novembre 2011 08:42

                        Certains à Reykjavik osent même dire que cette Constituante du 27 novembre 2010 n’était qu’un coup politique, comme une sorte de morphine donnée à une population exaspérée. Une morphine qui n’a pas pris.

                        Ben ça ne remet pas en cause le projet, c’est juste la manière marketing de l’appliquer superficiellement pour calmer la population qui est a remettre en cause. Surtout, ça prépare la prochaine grande colère, et là dessus, les politiciens et leur vision à court terme sont vraiment à désespérer. BOn, c’est sur, d’ici là, les responsables seront partis, et d’autres essuieront les platres, m’enfin tout de même.

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