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Accueil du site > Tribune Libre > L’univers des profs...

L’univers des profs...

Les profs ! Un monde en soi plein de diversités, de mystères !

 En fait, pour bien comprendre le métier de professeur, il faut se rendre compte qu'il est multiple : on ne peut parler d'un seul métier mais d'une infinité de métiers. D'abord, les enseignants sont spécialisés dans des disciplines très différentes : français, mathématiques, physique, histoire-géographie, éducation physique, langues etc.
 
Chaque enseignement a ses spécificités, les professeurs de français et de philosophie ont une charge de travail plus lourde pour la correction des copies, les professeurs de mathématiques peuvent corriger plus rapidement ces copies car la rédaction est allégée, les profs d'éducation physique, eux, n'ont pas de copies.
 
Certains travaillent en collège, d'autres en lycée ou encore à l'université, certains sont agrégés, d'autres certifiés avec des statuts différents...On le voit, cette profession recouvre une multitude de tâches et de situations....
 
Le métier d'enseignant de collège est différent de celui qui exerce ses fonctions en lycée : les niveaux d'études et de préparation des cours sont variés, un cours de lycée demande plus de recherches...Les ambiances sont différentes : les classes sont parfois plus agitées en collège, les élèves étant plus jeunes...
 
Un professeur au cours de sa carrière connaît ces divers niveaux : collège, université, lycée et peut apprécier les différences, les spécificités de chaque établissement : un travail plus stressant en collège en raison de l'ambiance mais plus lourd, plus étoffé et laborieux en lycée...
 
Les professeurs, en début de carrière, sont souvent nommés loin de leur région d'origine : un exil forcé qui peut durer plus ou moins longtemps en fonction des possibilités de mutation... Il faut alors trouver un logement, s'adapter à un climat, à des habitudes de vie différentes...
 
Les professeurs sont donc appelés, au cours de leur carrière, à exercer dans des établissements, des régions diversifiés, il faut, chaque fois, s'intégrer et trouver ses marques avant d'obtenir un poste plus durable et qui répond aux goûts de l'enseignant....
 
Les certifiés sont tenus de dispenser 18 heures de cours, les agrégés doivent un enseignement de 15 heures car ils ont passé deux ans de plus sur les bancs de l'université, pour obtenir d'abord une maîtrise puis une agrégation... On peut demander aux uns et aux autres d'accomplir deux heures supplémentaires pour les besoins du service...
 
JPEGIl faut imaginer combien ce métier est exigeant et complexe : face à des élèves de plus en plus nombreux dans les classes, jusqu'à 36 élèves, il faut répondre aux attentes, aux difficultés de tous ces adolescents qui ont des motivations et des niveaux différents... Il faut capter l'attention capricieuse de certains, une concentration diffuse, surtout quand les cours se déroulent l'après-midi.
 
L'enseignant doit aussi répondre aux questions, aux angoisses des parents quand des difficultés se présentent : il est amené à voir des parents qui le jugent parfois responsable des problèmes rencontrés par l'élève...
 
Enfin, les professeurs sont soumis à une hiérarchie : un chef d'établissement donne chaque année une note administrative qui sanctionne la ponctualité, l'assiduité, l'efficacité, le rayonnement de l'enseignant...
 
Par ailleurs, des inspecteurs viennent tous les 6 ou 7 ans pour juger de la pédagogie des professeurs qui sont à nouveau notés : comment ne pas percevoir le caractère aléatoire de ces inspections qui sont peu fréquentes et qui ne reflètent pas forcément la valeur réelle de l'enseignant ?
 
Force est de constater que ce métier est très prenant car l'enseignant doit effectuer ses cours mais aussi les préparer soigneusement, corriger des copies, contacter des parents, préparer des devoirs...Le temps de travail est variable en fonction des semaines, du niveau, des corrections effectuées... 
 
Il faut comprendre que l'enseignement est un métier de concentration extrême : dans la préparation mais aussi pendant les cours : l'attention est permanente, il faut veiller à l'écoute de tous les élèves, il faut entretenir un débat permanent : le cours magistral a disparu, il faut faire intervenir les élèves, les solliciter alors qu'ils ont leurs problèmes, leurs difficultés... Cette fonction réclame donc une énergie physique et mentale à toute épreuve : le fait de parler à haute voix pendant plusieurs heures demande des réserves inouies de dynamisme...
 
Cependant, ce métier complexe, exigeant permet à celle ou à celui qui l'exerce d'apprendre beaucoup : c'est en enseignant aux autres que l'on s'enrichit intellectuellement, qu'on découvre la psychologie des êtres, leurs comportements...
 
C'est en expliquant des notions complexes que l'on apprend soi même à mieux maîtriser des connaissances, ce métier qui sert à instruire les autres permet de s'instruire soi-même...de se former, de progresser, et en ce sens, cette profession peut être passionnante..

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79 réactions à cet article    


  • noodles 6 février 2013 11:09

    « Cependant, ce métier complexe, exigeant .... »

    cela explique-t-il la baisse des candidatures à ces emplois ? 
    n

    • rosemar rosemar 6 février 2013 11:22

      Bonjour noodles


      le métier connaît bien une crise des vocations : le recrutement des profs est de plus en plus difficile, et le niveau des recrutés a tendance à baisser, ce qui est inquiétant...
      Il faudrait une vraie politique de revalorisation de ce métier, alors que le plus souvent on accorde des miettes aux enseignants...

    • latortue latortue 6 février 2013 12:17

      les prof ne sont pas si a plaindre que ça, d’accord ce n’est pas un métier facile, mais quel métier est facile de nos jours .
      a force de regarder la pointe de vos chaussures vous vous persuadez d’avoir mal aux pieds ,regardez donc un peu les avantages que vous avez
      les heures de travail effectives, et ne venez surtout pas me parler des corrections a la maison et autres conneries de ce genre les cadres sont logé a la même enseigne eux aussi ils ont du travail a la maison .mais par contre les congés pour eux sont tres loin de ceux des profs

      Les vacances de la Toussaint 2 semaines
      Les vacances d’hiver 2 semaines
      Les vacances de printemps 2 semaines
      Les vacances d’été 8 semaines
      total des vacances 14 semaines soit 38 semaines de travail

      faites le rapport heure travaillé et salaire et vous pourrez constater votre taux horaire par rapport a celui d’un cadre
      http://www.salairemoyen.com/salaire-metier-314-Professeur_de_lyc%C3%A9e_.html#.URI1evJ400o

      Les 301 146 certifiés, professeurs dans l’enseignement secondaire, assurent aujourd’hui 18 heures de cours par semaine
      arrêtez de regarder le bout de vos chaussures vous au moins vous avez la sécurité de l’emploi
      et bien d’autres avantages que sont loin d’avoir d’autres salariés
      merci je sais que je vais ma faire moinssé avec délectation mais j’assume même si ça vous dérange.je suis bien au fait du problème deux de mes soeurs étaient prof .

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        Lire les 18 réponses ▼ (de rosemar, non667, latortue, JP94)

      • srobyl srobyl 6 février 2013 12:42

        Bonjour Rosemar
        On va être encore accusé de constituer une « e-salle de prof », mais tant pis.
         Très pertinent votre article. j’ai eu pour ma part (sauf en début de carrière où je n’avais pas bien saisi tous les impératifs de la fonction) l’impression de tenir plusieurs rôles : peut-être pas celui de l’auteur(ce sont les élaborateurs de programmes) mais ceux de metteur en scène, d’acteur, d’accessoiriste (SVT) de critique... et pour un nombre d’heures de « représentation » conséquent et une paye d’intérimaire du spectacle . S’il est déconseillé de « se mettre en scène », c’est bien à la tension suscitée par un métier de scène qu’un prof est fatalement soumis, s’il veut animer ses cours et non en faire des séances de gribouillages monotones. Une partie de la population non enseignante ne prend pas bien la mesure de la complexité de la tâche et les remises en question qui sont souvent nécessaires et s’imagine qu’un prof peut s’installer confortablement à son bureau, prononcer un mot magique, par exemple dire « Colette » ou « Maupassant » et que l’auditoire va se figer, béat d’impatience de découvrir une merveille. L’attention, l’intérêt d’une classe, ce n’est pas si facile à déclencher, et quand on y parvient, le 100% d’envie de travailler n’est jamais garanti ! 
        Je ne regrette pas la fatigue que je me suis donnée car j’ai passé les dix dernières années de ma carrière (je n’aime pas ce mot) très sereinement, et je n’ai même pas attendu, ni vu la retraite arriver. Mais j’ai comme tout le monde vu le vent tourner, le discrédit qu’on jette sur nous et les difficultés croissantes en raison partiellement des élèves qu’on oblige à aller en classe jusqu’à 16 ans (voire plus s’ils n’ont pas de motivation) alors qu’ils seraient mieux en apprentissage.
        J’ai dissuadé un de mes fils de prendre cette voie. Il croyait, comme beaucoup de mal informés informés ,qu’avec trois mois de vacances, c’était un métier de fainéant !!

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        • paco 6 février 2013 14:01

           Vais pas me faire aimer, là...
           Mes souvenirs du collège-lycée datent des années 70-80.
           Un prof d’anglais fumant Malboro sur Malboro en cours. C’est la pipe d’Amsterdamer de celui de francais, toujours en classe, qui m’a donné gout au tabac. Un prof de dessin au rez de chaussée chopant un camarade pour le foutre dehors dans un container poubelle et refermant le couvercle. Un prof de musique imposant la flute d’entrée et distribuant bons de commande pour son achat dans la boutique tenue par sa femme et ceux qui en avaient deja une se la voyaient briser car pas bonne. Dans le meme registre l’assurance « facultative » imposée au parents par une prof dont le mari tenait ce cabinét-là. Les notes spectaculaires des cancres qui prenaient le prof de physique chimie en cours particuliers. L’ahurissante répartition des élèves en seconde...une classe pour les fils et filles de...exclusivement. J’en passe et des meilleures.
           Je ne les détestais pourtant pas tous ces profs. J’en respectais. L’une d’elle m’a achevé. La revoyant peu d’années plus tard, avec plaisir, elle me demande ce que je deviens. Je lui dis BTP.
           Elle me répond : « tu n’étais pourtant pas bete ». Ecoeurement. Et de me demander peu longtemps aprés des travaux dans sa villa au black à prix cassés « parce que tu comprends les temps sont durs » alors que son mari était directeur d’agence bancaire. Ecoeurement bis et bye. Toute la considération et l’estime pour ces gens qui m’ont tant appris s’est évanouie.
           J’ai une soeur prof. Elle a voyagé dans le monde entier et a eu le temps de lire des kilometres de livres, voir des tonnes de spectacles en live. Sinon elle est toujours malade quand il s’agit d’aller bosser. Et j’ai un beau frère prof de fac. lui au moins a le mérite d’avouer avoir cravaché trois quatre ans de sa vie pour avoir la planque et avoir le temps de s’occuper de ses enfants peinard et faire du sport.
           Pour ce qui est de l’éloignement géographique, je serais curieux de voir une statistique du nombre de pacsés dans l’enseignement par rapport aux autres catégories socio-pros. Ils s’en sont gavés, croyez moi Rosemar.
           Et les ouvriers qui bossent toute l’année en déplacement, ils ne subissent pas d’autres climats et coutumes et déchirements ?
           Inspections tous les 6-7 ans. Dans le privé votre efficience est évaluée chaque mois, voire chaque semaine.
           En définitive, s’il y avait dans ce métier un peu moins de doux reveurs et d’habiles calculateurs, ça irait mieux.
           PS : j’ai fait faire une matinée de marteau piqueur à un prof assez taqué de 40 ans. Bilan, un mois d’arret, les vibrations....Je serais mort qu’il sera encore en villegiature sur la cote d’azur.
           Les profs sont soumis à une hiérarchie....qui ne l’est pas ?

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            Lire les 9 réponses ▼ (de latortue, srobyl, rosemar, mac)

          • alice au pays des merveilles alice au pays des merveilles 6 février 2013 15:04

            Bien vu, La tortue et Paco,

            J’ajouterais en plus de mes 40h et des dossiers à finir à la maison ( toujours en urgence), le temps à consacrer à Poussinet pour la surveillance des devoirs , voire ré expliquer le cours ou la recherche d’exercices complémentaires d’entrainement, puisque j’imagine que vu l’article de Rosemar , ces pauvres profs « over bookés » avec leur 14 semaines de W et 18 heures de cours par semaine non pas le temps de personnaliser le W de chaque élève !.

            Ce n’est pas la peine d’essayer de nous faire croire que vous faites le PLUS DUR MÉTIER DU MONDE, il se trouve que nous aussi nous travaillons, et ce n’est pas facile non plus mais au moins on a la dignité d’assumer notre tâche sans nous plaindre constamment en occultant des avantages non négligeables !
             


            • rosemar rosemar 6 février 2013 15:15

              Je n’ai jamais dit, alice,que j’exerçais le métier le plus dur du monde : il ne faut pas déformer mes propos ..mais les gens voient souvent dans le métier d’enseignants les vacances, le nombre d’heures de cours et ils oublient tout le reste : ce n’est pas un métier plus facile que les autres : c’est un métier de responsabilité, en classe, il faut gérer parfois des incidents plus ou moins graves : il suffit que l’enseignant ait le dos tourné pour que des objets soient balancés à travers la classe : cela arrive,..il faut doser habilement discipline et sourire...


              Bonne journée...

            • paco 6 février 2013 15:21

               C’est bien cela nos vécus, @Alice. Merci.


            • volpa volpa 6 février 2013 15:28

              J’ai pleuré en lisant cet article.


              • rosemar rosemar 6 février 2013 15:36

                Bonjour volpa 


                un peu d’humour ne nuit pas : c’est bien...de toute façon mon article n’est pas larmoyant : il essaie d’exposer à ceux qui ne le connaissent pas le métier de prof...un métier souvent décrié, jalousé, méprisé et voilà le résultat : on manque de candidats aux concours d’enseignement...

              •  C BARRATIER C BARRATIER 6 février 2013 15:40

                Oui c’est un métier qui vous prend totalement. Oui le travail de correction est dur, surtout avec l’expression actuelle et l’orthographe de nos nuls qui sont légion. Alors il faut inventer des solutions, type de devoir donné, et ,e corriger que ce qu’il est rentable pour l’élève de corriger.

                Il faut s’adapter à la classe, à des personnalités difficiles à compredre, et surtout il faut que l’heure de cours ne soit pas du tremps perdu pour les élèves : pas de discours oiseux, des flaschses bref, des élèves qui s’expriment...Il faut pendant le cours solliciter, solliciter....multiplier les exercices...

                Il est vrai qu’il y a beaucoup de vacances. Donc, on peut récupérer.

                Mais en fait, on est porté par la classe, par des élèves formidables, il y a encore des exposés dont je me souviens. La confiance du jeune qui livre son interprétation, le tact du professeur qui souligne les points les meilleurs. En classe il faut toujours positiver. Il en est de même lorsqu’on remplit les bulletins, et là c’est vraiment difficile...parfois on met un mot qui est assez vide pour ne pas humilier...
                Le conseil que je donnerai à tout professeur, c’est de BEAUCOUP faire tavailler chacun, même dans une classe nombreuse. En inventant la méthode, car ce n’est pas évident !

                Pour finir, il faut accepter que ce soit assez ingrat. Mal reconnu, avec des parents qui croient tout savoir. C’est un engagement. on devient professeur de la République pour tirer chacun vers ce qu’il a de meilleur. Une mission qui vous porte, dans une équipe qu’il faut souvent reconstruire.. Le métier devient alors gratifiant.
                Voir

                Fonction publique : grandeur et Honneur 

                 

                http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=3




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                • rosemar rosemar 6 février 2013 15:47

                  MERCI pour ce témoignage C. BARRATIER


                  un métier qui peut être très envahissant et très prenant, oui, je confirme...et les copies bourrées de fautes, parfois, sont lourdes à corriger...

                • Tristan Valmour 6 février 2013 15:55

                  Rosemar,

                  Je crois que vous auriez du accentuer votre article sur les spécificités du métier d’enseignant. Parce que, franchement, un comptable ou un menuisier ont aussi besoin d’être concentrés, sinon il y a une erreur fatale dans le bilan ou un doigt coupé ! La responsabilité civile, voire pénale, est engagée dans de nombreuses professions si on fait une erreur. Bref, beaucoup de ce que vous dites s’applique à bien d’autres professions.

                  Parmi les spécificités du métier, il y en a effectivement une que vous avez citée, mais que malheureusement vous n’avez pas développée : la fatigue que l’on éprouve lorsqu’on parle. Le son résonne dans la boîte crânienne et quand on enseigne pendant 6h, à la fin de la journée on est tout simplement épuisé. La station debout provoque à terme des dommages physiques, et on pourrait en multiplier. Il fallait donc dire que comme les métiers manuels, le métier de prof a des répercussions sur le corps. C’est aussi un métier physique. Quand on a 25 ans, ça va encore, mais après, c’est plus difficile.

                  Vous auriez aussi du insister sur la fatigue nerveuse de gérer des adolescents pour les profs du secondaire, et même aujourd’hui des étudiants, vu que ces derniers ont de plus en plus une attitude inacceptable en amphi. Finalement, il n’y a que quelques lycées d’élite et prépas de renom (parce qu’aujourd’hui les prépas se multiplient et leur niveau baisse) où les élèves sont corrects. Mais, encore une fois, les éducateurs pour enfants difficiles ont une fatigue nerveuse plus importante, et ne se plaignent pas trop.

                  Sur la concentration pour la préparation des cours, vous y allez un peu fort. Bien sûr qu’il en faut, mais rien ne vous interdit de faire une pause, boire un thé ou un café, d’écouter un disque, etc. Soyez honnête, préparer son cours n’est pas un fardeau, c’est plutôt cool. Corriger les copies, c’est autre chose. En plus, vous n’avez personne sur votre dos pour surveiller ce que vous faites chez vous. Votre surveillant, c’est le cahier de texte numérique.

                  Ce métier permet d’apprendre beaucoup, c’est vrai, et c’est même la raison qui a incité les profs à devenirs profs : l’amour de la discipline qu’ils enseignent. Les vacances sont la seconde raison mais loin derrière, et le désir d’être avec des jeunes, la troisième raison. Mais attention, il y a bien d’autres professions où l’on apprend beaucoup. On retrouve dans ce que vous écrivez le grand travers des profs : se prendre pour des intellectuels et même croire disposer de ce monopole. Les commerçants n’aiment pas les profs parce que ces derniers savent toujours mieux qu’eux. Alors, pour plagier un excellent prof de philo, Michel Gourinat, je dirai qu’un prof de philo n’est pas un philosophe. MG disait même qu’on ne faisait pas de la philosophie en terminale, mais de l’histoire de la philosophie. Comme on ne fait pas de maths, mais l’histoire des maths. Alors, s’il y a bien une chose insupportable, c’est que les profs se montent le melon. Ils n’ont plus le monopole du savoir, comme les journalistes n’ont plus le monopole de l’information. D’ailleurs, à mon sens, l’évolution du métier d’enseignant dans le secondaire devrait conduire ces derniers à étudier comment utiliser le savoir pour qu’il devienne connaissance (cf les théories de la cognition, de l’information).

                  Quant au prof de fac, franchement, généralement, ils enseignent parce qu’ils sont obligés de le faire. Ils préfèrent se consacrer à leurs recherches et enseigner est même considéré comme dégradant. Ca, c’est la réalité vue de l’intérieur, objective et sans langue de bois.

                  Je ne tape pas sur les profs, mais énonce quelques vérités. Comme je pourrai dire que les maîtres chiens travaillent 3 jours par semaine ; les dockers des îles (et peut-être d’ailleurs) gagnent beaucoup d’argent sans beaucoup travailler ; les pharmaciens jouent à tetris quand il n’y a pas de clients ; les entrepreneurs se plaignent de ne pas avoir de droit au chômage mais ils ne cotisent pas pour cela, les entrepreneurs font souvent du black et certains ne se paient pas beaucoup pour ne pas être ponctionnés mais touchent le pactole quand ils revendent leur entreprise (c’est leur retraite) et s’ils se plantent c’est qu’ils n’ont pas été bons ; beaucoup d’employés de commerce se tournent les pouces quand il n’y a pas de client ; de nombreux employés utilisent le matériel de l’entreprise pour leurs fins personnelles, volent dans la caisse (ou quand ils sont chefs de rayon d’un hyper, ils commandent un appareil très cher qui ne se vendra pas, puis ils le soldent et un de leurs copains le rachète à vil prix), enfin bref, on peut continuer l’énumération des dysfonctionnements à l’infini.

                  Les profs ne sont pas roses, mais les autres non plus. Par conséquent, on peut reconnaître les faiblesses de ce corps et les aimer en même temps.

                  Lire la suite ▼
                    Lire les 4 réponses ▼ (de rosemar, Yohan)

                  • kalagan75 6 février 2013 17:33

                    Les agrégés n’ont pas passé 2 ans de plus à l’université ( les formations capes agreg sont souvent faites en même temps ) : ils ont réussi un concours plus pointu qui n’a d’ailleurs rien à voir avec l’enseignement .

                      Lire les 10 réponses ▼ (de rosemar, kalagan75, mac)

                    • urigan 6 février 2013 18:14

                      Je ne vois pas pourquoi tu te prends le chou Rosemar, tu ne convaincras pas tes détracteurs. Alors, laisses-les donc dans leurs certitudes et réponds leurs que se sont des jaloux et qu’ils n’ont pas eut le courage d’embrasser, ne serais-ce d’avoir essayé d’embrasser cette profession.
                      Un jour, chez un commerçant, un type s’écriait que tous les profs (et les fonctionnaires) c’étaient des fainéants et qu’ils étaient payés à rien foutre.
                      D’accord je lui ai dit.
                      Tu prends ma maison, ma bagnole, mon métier et mon compte en banque, et moi je prends ta maison, ta bagnole, ton compte en banque et ton métier, et on se revoit dans dix ans.
                      Ah ben non, il ne voulait pas dire ça. Je suis donc resté avec ma maison, ma bagnole, mon comte en banque et mon métier.
                      C’est con ! parce que je serais devenu un chef d’entreprise fortuné. Comme quoi...
                      Alors messieurs les jaloux, commencez par éduquer vos gosses dans le respect des gens (Bonjour, au revoir, s’il vous plait, merci, pardon... Les 5 mots magiques), nous les profs on aura plus besoin de le faire et nous pourrons ainsi faire dignement notre métier. Leur donner les armes pour qu’ils puissent s’insérer dans ce qu’il reste de la société que vous avez faite..

                      Un prof de L.P. qui essaye de leur apprendre un métier.


                      • rosemar rosemar 6 février 2013 18:27

                        Bonsoir urigan 


                        oui tout le monde envie les vacances des profs mais on ne trouve plus de candidats pour passer les concours d’enseignement : c’est assez paradoxal....

                      • urigan 6 février 2013 20:09

                        La tortue étant devenue muette, je vais lui donner matière à réflexion :

                        Temps de travail d’un prof :

                        ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/dpd/ni0243.pdf

                        Rémunération d’un prof certifié (Source UNSA)

                        En début de carrière 24000 € Brut annuel, soit 1596 € net mensuel + 100 € de prime d’ISOE
                        En fin de carrière 36560 € Brut annuel soit 3650 € net mensuel + 100 € de prime ISOE

                        Et vous ?

                          Lire les 4 réponses ▼ (de latortue, rosemar, urigan, titi)

                        • paco 6 février 2013 21:27

                           Je sais, Rosemar, c’est pas bien ce que j’en pense dés qu’on me parle profs et école, mais je ne résiste pas au plaisir d’une blague plus socio que scato....
                           La Maitresse : « un nouveau mot, la volupté. C’est un plaisir intense. Toto, fais donc une phrase avec ce mot »
                           Toto : « Ben M’dame, la semaine dernière j’ai volupté et j’ai tout fait dans mon jean »

                           Comprendront les amants des mots et des sons. Cette blagounette illustre le décalage entre des idéalistes pétris de bonnes intentions et le simple quotidien d’un gosse. 


                          • rosemar rosemar 6 février 2013 21:35

                            Elle est jolie, l’histoire paco ...


                          • paco 6 février 2013 22:18

                             Merci M’dame.
                             Pour paraphraser l’Alfred, vous savez, celui de Musset, un peu rachto.....

                             « Tous les profs sont veules et bien fénéants, imbus de leurs pseudos souffrances, incapables de planter un clou sans se briser le tibia, jouisseurs de leurs vacances et exquis calculateurs de leur retraite.
                             Tous les élèves sont des glands, des mal élevés et des ignares rivés sur leurs écrans, des boutonneux fashions victimes, et de la chair à prison avec sursis ou de la chair à chomdu.
                             Mais parfois, quand ces deux etres se rencontrent vraiment, étincelles, et avenir enrichi... »


                          • rosemar rosemar 6 février 2013 21:36

                            J’aime bien les mots et les jeux de mots...

                              Lire les 10 réponses ▼ (de paco, rosemar, urigan)

                            • paco 6 février 2013 22:53

                               Le premier (ère) a trouver a mes plussoiements ad vitam eternam.

                               Et un immense merci à ma prof de Français en seconde qui par son énergie m’a donné le gout de la langue, sans jamais m’avoir embrassé, hélas.

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