La cause palestinienne oubliée
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé, la construction de logements pour 300 nouvelles familles dans la colonie de Beit El, près de Ramallah en Cisjordanie. La communauté internationale a vivement réagi à cette décision. La France l'a immédiatement condamnée et le département d'Etat américain a jugé que la poursuite de la colonisation "sape les efforts de paix".
En promettant la construction de nouveaux logements en Cisjordanie, Benjamin Netanyahu espère offrir une "compensation" aux 340.000 colons de Cisjordanie qui quelquefois tombent sous le coup de la loi israélienne dans certaines occasions, ces implantations de peuplement, autorisées ou non par le gouvernement, restent "illégales" au regard de la Convention de Genève dans son article 49. Y compris à Jérusalem pour qui Benyamin Netanyahu, déclarait devant l'AIPAC (le principal et puissant lobby pro-israélien aux Etats-Unis) "le peuple juif a construit Jérusalem il y a 3000 ans et le peuple juif construit Jérusalem aujourd'hui. Jérusalem n'est pas une colonie. C'est notre capitale".
Bon à part çà on ne parle plus de ce conflit, sinon que l'Etat d'Israël malgré ses affirmations de recherches de solutions du conflit n'a surtout pas l'intention d'en trouver une. Par exemple depuis peu, les dons sociaux et éducatifs aux organisations religieuses, dans les colonies illégales vont bénéficier de dégrèvements fiscaux à hauteur de 25 % des sommes versées. Et ce à l'initiative du Likoud favorisant ainsi l'implantation des colons et enterrant de nouveau le processus de paix.
Devant cette inflexibilité le Premier ministre palestinien Salam Fayyad, a décidé d'interdire la vente et la consommation de produits fabriqués dans les colonies juives de peuplement, près de 40 millions de shekels (8,5 millions d'euros) de marchandises prohibées ont été saisis. A ce sujet nous n'entendons plus les résultats de ce boycott au niveau international, d'ailleurs.
La Palestine et la France.
Mahmoud Abbas a obtenu le soutien 'symbolique' de François Hollande très timide sur la question du conflit et signer avec Laurent Fabius une convention de 10 millions d'euros d'aide budgétaire, première tranche de la contribution de la France au titre de 2012. « Des résultats ont été atteints, l'aide de la France a été confirmée » a dit le nouveau Président qui continue :.« Nous ferons tout pour que le dialogue [israélo-palestinien] reprenne [...] le plus tôt sera le mieux", sachant très bien que la reconnaissance de l'Etat palestinien n'est même plus à l'ordre du jour.
Depuis 2007 date à laquelle furent levés 7,7 milliards de dollars sur trois ans, de vastes réformes structurelles ont alors été lancées, permettant une forte croissance économique (9,3 % en 2010) et la Palestine a besoin à nouveau de fonds depuis 2011. Le coup de poker à l'ONU d'Abbas a fortement contrarié les USA et ses lobbys pro-israélien et évidemment Israël qui ont serré les cordons de la bourse dans l'effort international d'aide. A ce sujet, le dirigeant palestinien a confirmé qu'il retenterait sa chance devant l'Assemblée générale de l'ONU, mais pour obtenir plus simplement le statut de d'État non membre. Les Palestiniens choisiront cette voie "si toutes les autres tentatives de négociations (avec Israël) ne réussissent pas. "Nous insistons sur les négociations entre nous-mêmes et les Israéliens. Dernièrement, nous n'avons pas pu convaincre les Israéliens d'arrêter la colonisation", a-t-il également regretté. La démarche des Palestiniens pour une reconnaissance de leur État ne visait "pas à isoler ni délégitimer Israël". "Nous voulons coexister avec Israël" mais "nous refusons (sa) politique de colonisation" dira-t-il enfin.
Abbas insiste également sur le sort très sensible des prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes et demande leur libération. Quelque 1 550 Palestiniens détenus en Israël ont mis fin le 14 mai à une grève de la faim en échange d'un assouplissement des conditions de leur détention. Autre demande qui risque de ne pas aboutir : la fourniture d'arme pourtant nécessaire pour la police de l'OLP, conditions pour une reprise du dialogue.
Voilà donc les dernières nouvelles de ce conflit qui n'en finit pas et qui démontre aux yeux du monde entier, qui se lasse, que l'Etat d'Israël après avoir ignoré depuis sa création les résolutions de l'ONU et que ses propositions de dialogues et de recherches de la paix ne sont que des leurres. Que le gouvernement actuel, peut-être le plus à droite jamais constaté, n'a qu'un seul but, exaucer les vœux de la communauté religieuse la plus intégriste : s'établir dans les frontières improbables bibliques d'Erezt Israël et pourquoi pas jusqu'au Sinaï d'ailleurs ?
Dénoncer et militer contre ce sionisme (politique également) et pour la cause palestinienne, le dernier territoire non détaché du colonialisme, n'est pas de l'antisémitisme, ni une lubie ou un dada, c'est une nécessité, car en effet ce conflit est porteur d'un autre bien plus important et qui pourrait s'étendre à toute la région avec les conséquences internationales que l'on devine.
Nous savons que la reconnaissance d'un Etat palestinien, membre ou non de l'ONU ne changera guère le sort des habitants de la région, Israéliens compris, mais n'y-a-t-il pas de solution autre que militaire ? De plus, la cause palestinienne n'a pas été au centre du printemps arabe alors que la situation interne reste explosive.
Le sionisme dès son origine est une erreur historique, réunir sur une terre qui ne lui appartenait plus (et encore les historiens sont divisés sur cette propriété plus biblique que réelle et qui date trop pour y trouver une légitimité) d'une communauté disséminée dans le monde occidental surtout européen qui n'a de commun qu'une religion fermée pour y créer un Etat juif.
Cette incongruité était porteuse de drames, d'exil des autochtones, de pleurs de larmes et de morts et qui aujourd'hui a été pérennisé par la force. L'horreur de la tentative d'extinction des israélites d'Europe, dont les paisibles palestiniens de l'époque ne sont pas responsable, aurait été l'occasion d'un véritable dialogue et au moins le respect par le nouvel Etat de respecter les résolutions.
Ainsi, la résolution 181, autrement dit la proposition de partage aurait dû être accompagnée d'une proposition de référendum d'autodétermination et d'une consultation des pays voisins de la Palestine. Les sionistes violèrent cette résolution, qui prévoyait en plus une période de transition de deux ans (jusqu’en septembre 1949) pour mettre en place l’union économique. Ils refusaient surtout la création d’un Etat palestinien.
Nous en sommes toujours là.
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