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Accueil du site > Tribune Libre > La crise, quelles explications ?

La crise, quelles explications ?

Malgré les divergences de point de vue, on peut rassembler les opinions autour de deux familles qui recoupent le paysage politique français.

Première famille qui explique la crise par des rigidités structurelles et un Etat qui serait dépensier. La famille de droite explique que les rigidités administratives empêchent les entreprises d’être concurrentielles et que l’Etat et les fonctionnaires ont un poids financier qui progressivement nous ruine.

La deuxième famille, celle de la gauche, explique les problèmes français par les inégalités au sein de la population française, les riches ne participants pas de manière suffisante à la solidarité nationale. Elle affirme aussi les nuisances du modèle spéculatif.

Ne rentrons pas dans les profondeurs de ce débat. Prenons un peu de recul et de hauteur pour examiner la situation. Cette situation de crise, nous la partageons aujourd’hui avec l’ensemble des pays de l’Union Européenne. Nous la vivons depuis longtemps, en gros depuis 1973, avec un approfondissement de cette crise, de plus en plus difficile malgré quelques périodes de rémissions.

Depuis près de 30 ans, les pays européens ont tenté différentes politiques pour enrayer cette crise. Certes, on a cherché parfois des modèles (scandinaves, anglais, allemand, etc...) qui semblaient avoir des solutions. Mais si parfois des spécificités nationales semble avoir diminuer l’ampleur de certains aspects de la crise, elles sont bien présentes partout, quelque soit le pays.

Ainsi, la famille de droite prend souvent le modèle anglo-saxon comme référence. Mais le Royaume-Uni, comme les Etats-Unis d’ailleurs, ont aujourd’hui une dette publique abyssale, alors qu’ils ont toujours appliqués des politiques publiques largement moins interventionnistes que nous (y compris chez leurs libéraux, dits de gauche). Comment ne pas émettre un doute alors ? Et si le problème était ailleurs ? Dans autre chose qui aurait échappé à l’analyse courante ?

La famille de gauche a vu ses conceptions politiques mise en pratique dans de nombreux pays européens, parfois pendant des décennies entières (France, Espagne, pays scandinaves, ...). Et pourtant, cela n’a pas suffit à empêcher les délocalisations et la montée du chômage. La répartition des richesses a continué à s’aggraver. Comment là aussi, alors, ne pas se mettre à douter ? Et si la recherche de davantage d’équités, le souci de solidarité, n’étaient pas suffisants pour éviter l’approfondissement de la crise ? Et si, le problème était ailleurs, si on n’avait pas compris ce qui s’est passé ?

J’utilise souvent la métaphore du gâteau pour expliquer mon point de vue : la gauche explique que, pour résoudre le problème, il faut repartager le gâteau en faisant des parts plus égales. La droite a une opinion différente : les parts ont été découpés de manière trop nettes et rigides, il faut donc mettre le gâteau en miettes et chacun pourra se servir selon ses besoins.

Mais ni l’un, ni l’autre, n’ont compris ce qui s’est passé depuis 1973. Chaque année le gâteau a distribuer a été de plus en plus petit. On ne s’en est pas rendu compte parce que le mouvement a été imperceptible au début, parce qu’il a été masqué par des artifices, des confiseries posées sur la pâtisserie qui ont fait illusions (explosion urbaine, progrès technologiques, spéculation temporairement positive) qui nous ont fait croire que le gâteau continuait à être aussi beau et aussi gonflé qu’il l’était à l’époque des Trente Glorieuses.

En réalité, nous nous sommes, collectivement, appauvris pendant toutes ces années, voyant gonfler nos dettes, nos dépenses, perdant des recettes. Cette tendance a pris, certes, des chemins différents selon les pays, mais elle est une constante forte dans l’ensemble de l’Union Européenne et des Etats-Unis.

Que s’est-il passé alors depuis 30 ans dans nos pays dits, à l’époque, développés ? Comment expliquer cette tendance de fond ? Pourquoi aucun volontarisme politique n’a réussi à l’enrayer de manière forte et durable ?

Pour comprendre ce qui s’est passé, il faut chercher les tendances de fond de nos sociétés. Il faut abandonner l’écume de l’actualité quotidienne, relativiser les signes locaux et temporaires qui feraient croire à la fragile victoire d’une thèse sur une autre. Il faut chercher les tendances lourdes, les mouvements de fond, faire le travail que recommandait l’immense historien Fernand Braudel : se placer dans le temps long, celui qui recoupe plusieurs décennies, se mesure à l’échelle d’un continent. Il faut dépasser l’analyse pointilliste des faits et chercher la synthèse, ce qui nous rassemble tous, depuis 30 ans, sur l’ensemble de notre vieux continent.

Que partageons-nous donc, tous,depuis si longtemps ?

A mon sens, deux choses :

Notre dépendance à une matière première devenue névralgique dans nos existences quotidiennes : le pétrole et autres hydrocarbures. Nos modes de déplacement et d’habitat sont fortement dépendant de ce carburant, nos vies quotidiennes dépendent du plastique devenu le matériau incontournable de la quasi-totalité des objets qui nous environnent. Devenu omniprésent, nous avons oublié son existence devenue une évidence qui ne se discute plus.

Or, cette addiction a un coût très important. La facture pétrolière pour notre seul pays représente actuellement une dépense nette de 60 milliard par an. Si le pétrole remonte à 200 dollars le baril, nos économies ne résisteront pas à quelques années de cette dépendance. 

Depuis quelques années, cette tendance se renforce. D’autres matières premières voient leur prix augmenter : les céréales, le papier récemment, les minerais. Cela s’explique par la montée en puissance des pays émergents qui en se développant vont accroître la consommation de ces différentes matières premières.

Depuis maintenant une bonne quinzaine d’années, la conséquence de ces dépendances aux matières premières se fait lourdement sentir sur notre balance commerciale et sur notre balance des paiements. Nous perdons actuellement, pour chacune de ces deux balances, plusieurs dizaines de milliard par an.

Notre pays s’appauvrit ainsi de plusieurs dizaines de milliards par an. Chacun en paie le prix : les entreprises, les ménages, les administrations.

Un phénomène n’a fait que se renforcer depuis le début des années 80 : la mondialisation de l’économie. Celle-ci, en jouant sur les différentiels de salaire et de compétitivité a progressivement mis hors jeu des pans entiers de l’industrie européenne. Nous, les Européens, achetons toujours plus de produits manufacturés hors d’Europe.

Ce phénomène est de moins en moins compensé par une valeur ajoutée de nos entreprises, qui, pans par pans, se voient progressivement privés des avantages comparatifs qu’elles possédaient en terme d’avances technologiques.

Ainsi, notre balance commerciale se trouve de plus en plus amputée par ces achats de produits manufacturés, achetés dans l’atelier du monde asiatique. Alors que la fermeture de nos propres ateliers accroît le coût social d’une population de plus en plus fragilisée.

 

Que faut-il en conclure ?

Quelques idées.

D’abord, il est souvent courant de définir la crise par ses indicateurs : le taux de chômage, le taux de croissance, le poids de la dette. Il serait préférable de le définir par les processus en cours, ceux qui l’expliquent et en constituent l’enjeu : la dépendance toujours croissante aux matières premières, aux hydrocarbures et aux produits manufacturés.

Ces dépendances, de plus en plus importantes, nous fragilisent de plus en plus.

Si il fallait définir notre crise depuis trente ans, il faudrait le faire autour de l’idée d’appauvrissement continu, certes, relative au regard du reste du monde, mais bien réel.

Il est devenu nécessaire de sortir du débat mortifère sur les responsables du problème : les riches et les spéculateurs pour le camp de gauche, l’Etat et les fonctionnaires pour le camp de droite, sans compter une certaine droite qui stigmatise les pauvres et les étrangers. Si il fallait désigner une responsabilité, elle serait à chercher dans nos modes de vie à tous : l’hyperconsommation déresponsabilisée autour du pétrole, ressource vitale à l’économie du XXéme siècle.

Cela nous permettrait de nous attaquer au seul débat qui, me semble-t-il, mérite qu’on s’y intéresse : comment en sortir ? 

Pour en savoir plus :

Pourquoi la croissance économique ne reviendra plus ?

Endettement de la France : trouver des solutions

La mondialisation, au coeur de la crise financière

 


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17 réactions à cet article    


  • Alpo47 Alpo47 10 septembre 2010 10:45

    « ... Mais ni l’un, ni l’autre, n’ont compris ce qui s’est passé depuis 1973. Chaque année le gâteau a distribuer a été de plus en plus petit.... » .

    Il me semble que l’auteur oublie quelque chose d’essentiel. En 1973, pour la France, le duo Pompidou(ex banquier)-Giscard a modifié la règle de financement de l’Etat. Auparavant, celui ci créait lui même sa propre monnaie, à très peu de frais donc. A partir de là, il emprunte sur le marché et doit rembourser ... avec intérêts.
    La courbe d’endettement, donc de réduction des capacités de l’Etat commence là ...pour arriver à des remboursements très lourds et pénalisants pour notre capacité d’action. Ce que l’on connait actuellement.

    Ce processus est actuellement généralisé et concourt à la paupérisation des Etats, ainsi qu’à leur dépendance à leurs créanciers.


    • Rcoutouly Rcoutouly 11 septembre 2010 07:30

      « Auparavant, celui ci créait lui même sa propre monnaie, à très peu de frais donc ». Oui, mais avant cette date, l’inflation était souvent de plus de 10%. Pourquoi ? Parce que la création de richesse par l’édition de billets n’est qu’une création artificielle. 

       Cette création artificielle avait donc des effets pervers et il est heureux que cela n’existe plus (pour mémoire, les assignats pendant la Révolution française sont une ancienne cuisante expérience)
      Ceci dit, le recours à la dette (publique ou privée) est une autre manière, artificielle, de créer de la richesse car, en réalité, on crée de la richesse en la prenant dans le futur, c’est à dire en la faisant payer à nos enfants. 
      Cela fonctionne dans les périodes de croissance (les trente glorieuses) puisque l’accroissement continu de la richesse globale gomme les effets de l’endettement mais quand la croissance est atone comme aujourd’hui, on plombe nos descendants.

    • Francis, agnotologue JL 10 septembre 2010 10:47

      Intéressant.

      Pour reprendre votre métaphore du gateau, je dirais qu’une politique de droite c’est quand celui qui partage est aussi celui qui se sert le premier alors qu’une politique de gauche ce serait un peu l’inverse. Un peu seulement, si vous voyez ce que je veux dire : dans l’idéal ce serait vrai, mais cela aboutirait alors à un égalitarisme insupportable.

      Vous dites : la taille du gateau s’est réduite. Tout dépend de ce qu’on met dans le gateau : le fait est que les PIB ont augmenté, et comme la richesse des riches est proportionnelle au PIB, les riches se sont enrichis ! Il n’y a jamais eu autant de riches, et ils n’ont jamais été aussi riches.

      Dans le PIB il y a tout, et n’importe quoi, et j’ai envie de dire : non seulement les riches, quand c’est la droite qui fait le partage, se servent la plus grosse part, mais aussi la meuilleure : le partage des galères c’est pour les pauvres. Je vous invite à lire ce commentaire de Xray auquel j’ai répondu ce matin.

      Pour résumer, je dirai que la mondialisation permet aux riches des pays pauvres de s’enrichir sur le dos des pauvres des pays riches. Les riches des pays riches se sont considérablement enrichis, et les pauvres des pays pauvres sont en train de sombrer dans la misère en perdant leurs moyens de survie ancestraux : rappelons que la misère c’est la pauvreté sans les moyens de subsistance.


      • Daniel Roux Daniel Roux 10 septembre 2010 12:53

        Les sources de la crise ne sont pas si mystérieuses.

        La mondialisation est un processus permanent qui date de l’antiquité. Tout est dans la manière dont elle se réalise.

        La « crise » est perçue comme telle par les pays anglo-saxons, le Japon et l’Europe de l’Ouest. Les autres pays sont soit en développement plus ou moins réguliers comme la Chine, l’Inde et le Brésil, soit en détérioration constante, comme la majorité des pays africains.

        L’Occident a bénéficier d’un développement industriel accéléré grâce notamment au développement des machines à vapeur et au militarisme paranoïaque des dirigeants politiques. La domination militaro-industrielle a donné à l’Occident les moyens de coloniser dans la compétition la plus grande partie de la planète en imitant le modèle brutal Espagnol en Amérique du Sud.

        L’exploitation des peuples les plus faibles par les plus forts est une constante dans l’organisation du monde.

        La décolonisation et la guerre froide ont conduit à la constitution de blocs économico-géographiques homogènes, en gros : l’Occident et ses satellites, l’Urss et ses satellites, le Japon, la Chine, l’Inde.

        La Chute de l’Urss a libéré la classe économique dominante occidentale de la crainte salutaire d’une contagion des idées socialistes sur la propriété et la répartition des richesses produites. Après quelques concessions mineures et la libéralisation généralisée de la circulation des richesses, elle a retrouvé les sources habituelles de son enrichissement, l’exploitation des peuples les plus faibles. La « reconquista » des concessions sociales aux « masses populaires » pouvait commencer.

        A l’exploitation des humains s’est ajouté des avantages fiscaux, sociaux et écologiques par rapport à leur pays d’origine plus développés socialement. Les paradis fiscaux sont la pierre angulaire d’un dispositif de siphonnage des richesses produites par cette classe dominante à des fin d’enrichissement personnel et de corruption des élites dirigeantes.

        Les industriels ont été les premières à être délocalisées puis les services ont suivi causant l’appauvrissement des classes moyennes, l’assèchement des financements publics et sociaux.

        Une autre politique était possible mais la stupidité l’a emporté sur la raison, tant pis pour nous.

        http://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/un-protectionnisme-europeen-assume-39817


        • Kalki Kalki 10 septembre 2010 20:00

          Oui , oui, oui : ou presque

          RSA Animate - Crises of Capitalism

          Les dirigeants se sont des humains.

          La crise système , ou l’accumulation de capital jusqu’a ce que la capital ne vale plus dire grand chose est un trait de l’humanité qu’on ne pourra réguler.

          Est ce à dire qu’il faut quelque chose qui dépasse l’humain, pour qu’il reste humble ?

          L’humain ne doit pas être régulé, ou contrôlé : il doit être dans l’incapacité de tricher au niveau économique.


        • Kalki Kalki 10 septembre 2010 13:06

          Obama a déclaré que ces riches contribuables exonéré d’impot ( comme en france et ailleurs), sont "les gens qui sont moins susceptibles de dépenser l’argent" pour aider la croissance de l’économie. Ainsi il décide de remettre les taxes de l’époque de Bill Clinton, sur les plus riches.

          Obama defends opposition to tax cuts for rich Americans

          "With all the other budgetary pressures we have - with all the Republicans’ talk about wanting to shrink the deficit - they would have us borrow $700bn over the next ten years to give a tax cut of about $100,000 to folks who are already millionaires," he said.

          “These are the folks whose policies helped devastate our middle class and drive our economy into a ditch,” the President said.

          “We knew it would take time to reverse the damage of a decade’s worth of policies that saw a few folks prosper,” the President said. “It will take more time than any of us wants to dig out of the hole created by this economic crisis.”

          President Barack Obama strongly defended his opposition to extending Bush-era tax breaks for the wealthiest Americans on Wednesday and delivered a searing attack on Republicans and their House leader for advocating "the same philosophy that led to this mess in the first place."

          Of the debate over the expiring Bush tax cuts, Obama said, "I believe we ought to make the tax cuts for the middle class permanent. These families are the ones who saw their wages and incomes flatline over the last decade — and they deserve a break. And because they are more likely to spend on basic necessities, this will strengthen the economy as a whole."

          "But the Republican leader of the House doesn’t want to stop there. ... He and his party believe we should also give a permanent tax curt to the wealthiest 2 percent of Americans.« Obama said these taxpayers were  »folks who are LESS LIKELY TO SPEND MONEY" to help the economy grow.

          RSA Animate - Crises of Capitalism, ( expliqué aux « économistes »)

          AND BY THE WAY : THIS WAR IS OVER . Cette guerre des classes est terminée.

          il est temps de FAIRE LA PAIX ECONOMIQUE

          Restez humble : tout absolument tout peut être fait avec des machines : y compris votre « travail ».


          • kiouty 10 septembre 2010 14:23


            La famille de gauche a vu ses conceptions politiques mise en pratique dans de nombreux pays européens, parfois pendant des décennies entières (France, Espagne, pays scandinaves, ...). Et pourtant, cela n’a pas suffit à empêcher les délocalisations et la montée du chômage.

            Une gauche qui a pratiqué la privatisation a tout va, qui a mis des bâtons dans les roues aux services publics, qui a prôné la dérégulation libérale des marchés économiques comme des marchés financiers, qui a été et est toujours pro-européenne, cette gauche là n’est pas à gauche à proprement parler... C’est une gauche fantoche, un épouvantail pour donner l’apparence du choix et de l’alternative.


            • kiouty 10 septembre 2010 14:28


              Et le rôle de l’OMC, du FMI, des accords du GAAT, des différents traités européens jusqu’à celui de Lisbonne et des américains, on en parle ou dans tout ça ? Parce que la mondialisation, c’est surtout ça, hein... Avec le soutien des chefs d’état européens vassalisés, et des chefs d’états du tiers-monde qui sont aussi riches que leur pays.


              • aberlainnard 10 septembre 2010 16:38

                Je partage l’essentiel de l’analyse et la conclusion de l’auteur.

                Autrement dit :

                Dans un premier temps, nous (pays industrialisés) nous sommes enrichis en prélevant les matières premières sur la nature, quasi-gratuitement. Ceci est particulièrement vrai pour l’énergie fossile. Au début de l’ère industrielle, ces prélèvements restaient faibles en regard du stock qui pouvait être, alors, considéré comme infini. Cet enrichissement, dû à la quasi-gratuité de l’énergie, a permis la mise en place des systèmes sociaux avec leur cortège de cotisations (ou des systèmes d’assurance et de prévoyance privées de modèle anglo-saxon), tout en permettant une croissance nette apparente (plus ou moins chaotique) du pouvoir d’achat.

                L’erreur a été de ne pas prendre conscience suffisamment tôt que l’accroissement de la richesse collective se faisait, en réalité, au prix de l’accroissement exponentiel des prélèvements des ressources naturelles sur des stocks finis non renouvelables.

                Avec des ressources énergétiques fossiles qui décroissent dramatiquement par tête d’habitants, le fonctionnement de l’économie mondiale ne peut perdurer sur le modèle du XXème siècle. Aurons-nous le temps d’inventer et de bâtir une société d’après pétrole apaisée ? .

                J’ai peine à imaginer que la (les) solution(s) vienne(nt) des dirigeants politiques ou des oligarchies qui gouvernent l’économie. Cela peut paraître fou et utopique, mais je ne vois d’espoir que dans l’essaimage de micro-sociétés résistantes locales organisées réseau. Celles-ci se donneraient comme objectif de tendre vers une autosuffisance en énergie et pour l’essentiel de leurs ressources alimentaires de base, échangeant leurs produits et leurs talents techniques et artistiques en entre elles et les autres citoyens de la société déclinante. 

                Des Hippies et des Roms évolués d’un nouveau genre quoi ! On devine tout de suite les difficultés  auxquelles ces pionniers de la nouvelle civilisation technique d’après pétrole auraient à se confronter face aux forces dominantes décadentes !


                • aberlainnard 10 septembre 2010 17:31

                  Pour couper court à tout malentendu auquel pourrait donner lieu mon allusion aux Hippies ou aux Roms, je ne préconise pas des groupes isolés repliés sur eux-mêmes.

                  Ces micro-sociétés peuvent se constituer à partir ou au sein de collectivités existantes comme les communes ou groupements de communes, ou comme des quartiers dans les villes.

                  Bien sûr les objectifs seraient adaptés à leurs spécificités. Les pionniers pourraient être des maires courageux ou des entités du style AMAP par exemple.

                  Il reste que, ces entités se développant, il existera un seuil où les forces dominantes, pour décadentes qu’elles sont, chercheront par tous les moyens à rependre le contrôle d’une société émergeante qui leur échappe. Les pionniers dont je parle seront alors catalogués comme le sont des Hippies ou des Roms pour mener une politique d’exclusion à leur égard  et les réduire au silence.

                  Alors, courage !


                • DG. DG. 10 septembre 2010 18:13

                  l’article en soi est intéressant, mais il souffre de lacune trop grosse habituelle chez les économiste de plateau télé (je ne vous vise pas personnellement, je constate que les classe d’HEC et les fac d’éco font quand même bien leur boulot...passons)

                  comme dit par Alpo47, la crise financière est due à la création de monnaie virtuel par l’application des traité européens, entrainant, de droit et de fait l’endettement mécanique et expotentiel, de la « dette » des Etats. Il ne s’agit pas d’une dette publique, car la personne de l’Etat, du creancier et du contribuable sont 3 personnes distinctes ; et le contribuable n’a jamais contracté avec le créancier, ni avec avec l’Etat pour l’y autorisé, pire, ces mécanismes ont été explicitement rejeté par le réferendum de 2005. ce faisant, l’Etat agit comme un mandataire dont le mandat a été révoqué par le mandant.
                  la dette des Etat n’est pas une dette au sens stricte, car elle est entaché d’un vice de consentement clairement identifiable dans la mesure ou l’endettement est obligatoire par les article 123 du traité de Lisbonne. c’est a dire qu’il n’y pas la liberté de ne PAS contracté. la liberté contractuelle est donc inexistante dans ce mécanisme. il s’agit plus d’une SUBVENTION déguisé sous la forme d’un « contrat ».
                  Concrètement, on peut donc réduire les dépenses, cela n’empèchera pas la dette d’augmenter, car justement la dette ne provient pas d’un déficit (si elle venait d’un déficit, l’Etat n’emprunterait pas dès le mois de février), mais au contraire provoque le déficit puisqu’il s’agit d’une dépense sans contre-partie pour le contribuable, ce qui a pour effet une augmentation irrationnelle des impositions de toute nature.

                  pour information, la loi de finance n’est pas une loi, car dépourvue d’autorité (autorité de la loi) car, c’est justement l’effet des lois Pompidou-giscard, la loi de finance ne peut être présenté comme garantie (en terme de recouvrement des recettes fiscales) au près de la banque de France. On peut donc, se demander pourquoi elle est une garantie pour les un (les marchés) mais pas pour les autres (la BDF). présenter sa loi de finance a sa Banque centrale comme garantie constitue, en réalité, un jeu a somme nul, sans aucun effet inflationniste (j’apporte 100 en garantie, et on m’avance 100, le bilan est nul une foi les 100 remboursés par l’impôt).

                  Tout cela a aboutit à une fusion croissante de l’Etat et des milieux « financier », ce qui fait que ce qu’on appel capitalisme n’existe plus en réalité, nous sommes plus dans un système corporatisme a très forte tendance communiste (n’oubliez pas que l’Etat, le contribuable donc, a « sauver les banque » ) (tient, la loi de finance redevient une garantie d’un seul coup). les PME existe toujours pour nous faire croire que nous vivons dans un monde libéral.


                  • Rcoutouly Rcoutouly 11 septembre 2010 07:37

                    « L’article en soi est intéressant, mais il souffre de lacune trop grosse habituelle chez les économiste de plateau télé (je ne vous vise pas personnellement, je constate que les classe d’HEC et les fac d’éco font quand même bien leur boulot...passons »

                    Je ne sais pas si vous êtes qualifié pour juger de mes qualifications économiques. 
                    Mais je vais préciser mon CV : je n’ai jamais fait d’économie à HEC et en fac d’économie (mais où, à part en fac d’économie pourrait-on apprendre l’économie ?). Par contre, ma culture économique s’est construite beaucoup autour de la lecture du mensuel « Alternatives Economiques » qui n’a rien d’une revue de droite.
                    J’ajoute que mon propos n’est pas de tenir un raisonnement économique. L’économie n’est qu’un outil au service d’une seule cause : essayer de comprendre le monde dans toute sa complexité.
                    Et pour cela, il faut toucher à l’économie certes, mais aussi au droit, à la sociologie, à l’histoire, à la géographie, à l’écologie ...

                  • DG. DG. 12 septembre 2010 21:10

                    « Je ne sais pas si vous êtes qualifié pour juger de mes qualifications économiques »
                    surement pas !!!
                    je vous faisais juste une remarque concernant la prétendu dette, car , en effet, les économiste de plateau « oublient » de préciser que la dette provient d’une obligation juridique d’emprunt. c’est pourtant ce par quoi il faut commencer quand on pose un problème, on commence par la cause.


                    • Rcoutouly Rcoutouly 12 septembre 2010 22:08

                      la prétendue obligation juridique est d’abord de la saine gestion : évitez de faire marcher la planche à billets et créer de l’argent qui n’existe pas.

                      De plus, c’est simpliste de penser qu’il y aurait UNE cause qui expliquerait tout : c’est quand même un petit peu complexe !

                    • DG. DG. 13 septembre 2010 21:06

                      "la prétendue obligation juridique est d’abord de la saine gestion"
                      ce n’est pas une obligation juridique hypothétique, mais elle est parfaitement démontrable comme mécanisme obligatoire

                      L’article 123 du Traité de Lisbonne stipule que : « 1. Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées « banques centrales nationales », d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres ; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales des instruments de leur dette est également interdite »

                      Très concrètement cela signifie que les comptes de l’Etats au près de la BDF ne peuvent être débiteurs (interdiction du découvert). Comme le cycle des recettes et dépenses est asynchrone dans une année budgétaire, il existe forcément des mois, ou des semaines, ou les dépenses sont supérieures au recettes et inversement. D’ou la nécessité de faire la jonction entre les mois et les semaines par le recours a l’emprunt.
                      remarquez que ce mécanisme est indépendant de tout équilibre budgétaire, et, on ne peut pas prétendre que l’Etat emprunte pour combler un déficit. et comme les intérêts se cumulent année après année, nécessairement les impôts augmentent

                      je ne vois pas ce qu’il y a de sain la dedans. si l’Etat pouvait présenter la loi de finance en garantie, ce qui resterait comme dette, serait réellement le reflet d’un déficit.
                      D’ailleurs, vous remarquez fort justement que c’est depuis 1973 que l’on constate l’appauvrissement collectif. or que s’est-il passé a cette période, nous sommes passé au taux de change flottant. Le taux de change flottant et le recours a l’emprunt au lieu de l’impôt (l’impôt sert a rembourser les emprunts) pour financer l’Etat sont intimement liés. dans un système a parité variable, la valeur de la monnaie est définie par la capacité de paiement, et non plus sur un stock d’or servant de réserve, or la capacité de paiement définie la capacité d’emprunt (c’est le cas quand vous vous présenté devant une banque), et inversement. l’émission d’obligation a remplacer la réserve or (ou n’importe quel panier de référence). L’émission d’obligation est donc limité par la capacité de paiement (en théorie), c’est a dire l’impôt. L’impôt sert donc directement a financer les marchés. un tel financement serait impossible si la loi de finance pouvait être présenter comme garantie.

                      Ce n’est pas l’Etat qui est dépendant des marchés, mais les marchés qui sont dépendant de l’Etat. Si on considère l’Etat comme un collecteur de taxe en échange de service (vision assez libéral) alors l’emprunt n’a pas lieux d’être.

                      j’ajoute que ce système est beaucoup plus inflationniste puisque nécessairement l’impôt qui finance les marchés, s’ajoute à la masse globale de la monnaie généré par les instituions financière, masse de monnaie démultiplié par le système de réserve fractionnaire.

                      quel rapport avec ce que vous dites ?

                      quand ce système fut mis en place, l’Europe avait une forte capacité d’emprunt car les Etats était encore des pays industrialisé comparativement au reste du monde, c’est a dire créaient de la valeur ajouté. Et de facto, leur monnaie était forte renforçant leur capacité d’achat a l’extérieur. elle pouvait emmètre de la dette sans souci, augmentant ainsi la masse monétaire en circulation en « occident » . plus de chose a acheter, donc surconsommation, mais aussi a acheter plus cher, les pays de l’OPEP ne s’y sont pas trompé. je passe les délocalisations du à la baisse des tarif douaniers qui ont détruit la base industriel, mais en faisant cela, c’est la capacité d’emprunt que l’on tue petit a petit. tuer la capcité d’emprunt, c’est tuer la valeur de la monnaie dans ce système, et donc augmentation de tout les prix à l’import.

                      Quant à l’innovation, elle est là ou est l’industrie.


                    • Rcoutouly Rcoutouly 12 septembre 2010 22:18

                      Bilan provisoire des commentaires reçus sur cet article :

                      la majorité des lecteurs n’apprécient pas cet article. Mais ils ne discutent guère de mes arguments. Ils préfèrent dire : oui, mais vous oubliez le GATT, la décolonisation, le libre-échange, les inégalités croissantes de richesse... et j’en passe.
                      Bien entendu, toutes ces raisons sont bonnes et sont archi-connues. Mais suffisent-elles à expliquer ce qui nous arrivent : une crise plus que trentenaire qui s’approfondie et prend de l’ampleur.
                      Il faut savoir sortir des sentiers battues et ouvrir les yeux sur d’autres phénomènes que ’l’on ne peut plus évacuer d’un haussement d’épaule.
                      Il faut aussi éviter d’en rester aux causalités simples : « si il nous arrive cela, c’est la faute à un méchant loup (les riches, le GATT, etc...) ». C’est d’un manichéisme digne du cinéma hollywoodien. 
                      Dommage !

                      • DG. DG. 13 septembre 2010 21:26

                        "Si il fallait désigner une responsabilité, elle serait à chercher dans nos modes de vie à tous : l’hyperconsommation déresponsabilisée autour du pétrole, ressource vitale à l’économie du XXéme siècle."

                        entièrement d’accord, je reviens sur le pétrole. le pétrole est une ressource dépassé. comme vous le dite, vitale au 20 siècle, mais nous sommes au 21 siècle !!!!
                        je vous fait donc cette remarque, comment se fait-il que nous fonctionnons toujours au pétrole, alors même que la première voiture électrique date de 1899, je crois ?
                        Il ne s’agit pas d’en faire des économie mais de le remplacer par autre chose

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