La démocratie, une illusion à démystifier
Demos cratos : gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple, c’est dans cette optique qu’un système politique de représentation du peuple pour l’organisation de la cité a été créé il y a environ 2500 ans en Grèce, ce système c’est la démocratie. En france et un peu partout dans le monde, c'est sous ce système démocratique que notre politique est régie. Néanmoins la démocratie, bien que pleine de bons sens lors de sa création, est fortement critiquable aujourd'hui.
La guerre froide, du moins son dénouement, avec la chute du bloc communiste et des idées communistes a laissé un seul vainqueur : le bloc de l’ouest, avec pour figure de proue les états unis et leurs idées, parmi lesquelles la démocratie, c’est pourquoi depuis ce jour, le système politique quasi universel est la démocratie, bien qu’elle ne soit pas en vigueur partout, bien entendu.
Ce système politique ce manifeste par le vote du peuple pour élire un représentant qui est celui de leurs idées. De plus des « compléments » à la démocratie ont étés inventés, comme le référendum, qui est l’outil démocratique en mon sens le plus représentatif de l’avis du peuple.
Le système démocratique est donc selon la pensée majoritaire, le meilleur des systèmes politique actuel, un système ( malgré ces évolutions ) vieux de 2500 ans. Cependant pour reprendre le philosophe français Alain Badiou il faut « démystifier la démocratie ».
En effet, aujourd’hui la démocratie est bafouée par les dirigeants et les décideurs mis en place par ce même système politique vanté par tous. Or, le vote, qui est l’outil majeur de l’utilisation de cette démocratie, est juste en réalité la mise en place d’une oligarchie qui une fois élue ne cherche qu’à assurer sa réélection. Le vote du peuple vise à élire le représentant de l’idéologie majoritaire d’un peuple, or pour la campagne de 2012 le président Hollande disait « la finance est mon ennemie », aujourd’hui, après avoir été élu par un peuple voulant ériger en dogme ses idées, ce même président met au poste de ministre de l’économie un ancien banquier de chez Rothschild.
Ensuite, le référendum ; clé de voute de la démocratie n’a plus été utilisé en France depuis le 29 mai 2005, cette même année le « non » l’avait emporté lors d’un référendum pour l’établissement d’une constitution européenne, mais l’histoire dira que quelques années plus tard en 2008, le président Sarkozy, changea uniquement le nom de ce texte pour le faire passer ( bien entendu sans concertation avec le peuple l’ayant élu, sans référendum ) contre l’avis majoritaire du peuple qui avait voté le contraire 3 ans plus tôt.
Enfin, nous sommes dans une démocratie dite « représentative », censée donc être représentative de son peuple, mais en France l’institution démocratique qu’est l’assemblée nationale ne respecte absolument pas ce principe, en effet : « en 2009, en France, les 20-30 ans représentent 12,4% quand au même moment seulement 0,35% des députés ont 30 ans ou moins, autre exemple, la part des femmes en France est de 51,5% en 2012 alors que dans le même temps seul 26,5% de femmes siègent à l’assemblée »*
Je pense donc que la démocratie, de la manière dont elle est utilisée et évoquée n’est pas à mystifier, mais plutôt à critiquer, pour mieux la faire respecter à sa juste valeur. Le peuple qui est le cœur de la démocratie, ce qui lui permet d’exister, est truandé, tronqué et piégé par ce système. Le changement radical dont tout le monde est conscient dans notre société n’est pas possible en démocratie, du moins dans les conditions dans lesquelles elles existent.
Bien-sûr, je ne cherche pas à vanter un système anarchique ou encore monarchique ou même autoritaire, bien au contraire, je cherche juste à dire que le système politique, s’il continue à exister ainsi et dans ces conditions ne doit pas être étiqueté avec le nom de « démocratie » car ce serait ne pas respecter une invention vieille de 2500 ans, et ayant à l'origine vocation à faire participer le peuple en le représentant réellement. Le but est simplement de dire qu’il est vain de croire en la démocratie pour espérer des changements concrets ou espérer que l’avis du peuple prenne vie.
Pour finir, les grands changements que l’Histoire a connu ne sont jamais venu d’un bulletin de vote dans une urne, mais d’un mouvement citoyen, plus ou moins pacifique et contestataire.
* Source : Le Monde, 25 Novembre 2012, par Hélène Bekmezian.
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