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La dérive du président

Les articles ne manquent pas pour qualifier d’indécente l’instrumentalisation de l’affaire Laetitia.

Depuis l’affaire Dutroux de triste mémoire les affaires de mœurs sont devenues les affaires par excellences pour se répandre en compassion, en empathie, voire si jamais cela nous laissait indifférent nous serions catalogués comme des salauds.

Le crime n’est que social, je le dis souvent et le répète car dans la nature il n’y a ni crimes ni délinquances, ces notions tiennent donc à nos organisations sociales, et varient en fonction des différentes cultures. Ne pas confondre mon propos avec leurs survenances une fois les interdits posés, cela dépend d’un processus d’intégration et de dissuasion proportionné.

L’affaire Laetitia, devenu tristement le feuilleton de ce début d’année par les bons soins de notre très pressé président, peut être abordée sous le regard de ses proches, sous la probabilité du risque, sous l’aspect émotionnel, et sous son instrumentalisation.

Ainsi donc, les affaires de mœurs, devenues les crimes et délits les plus graves, ont donné lieu à une aggravation punitive incessante de la loi, suivant un vieux principe plus le crime est perçu comme grave plus on le punit fort, et des affaires n’ont pas manqué pour susciter et exciter le désir de vengeance

Seule la victime est fondée à réclamer vengeance, c’est une émotion naturelle qui nous habite. C’est ainsi que lorsque nous sommes victime d’un délit ou d’un crime pour exprimer notre souffrance nous serions prêts à faire au centuple à l’autre ce qu’il nous a fait.

Ce comportement instinctif pourvoyeur d’une chaîne de délits et crimes s’est vu restreint par la loi, dont la maitrise est devenue un acte de civilité.

La loi de la thora d’abord, connu sous le Viel adage œil pour œil dent pour dent, signifiant déjà que l’on ne pouvait pas faire à son agresseur plus que ce qu’il avait fait, exit donc la mort pour qui ne l’a pas donné, et la mort pour celui qui l’a donné fabrique d’autres meurtriers.

Dans les temps qui suivirent ce sont installé les supplices, les mises à mort ou bannissement, et la prison n’était qu’un lieu d’attente de son sort.

Les punitions barbares n’avaient parfois plus de lien de causes à effets pour ne répondre qu’à un comportement émotionnel lié aux valeurs sociales des différentes époques, dont souvent l’exécution publique était aussi appréciée, que le sont aujourd’hui nos storystelling de criminels, par exemple au XV siècle l’infanticide d’un enfant était autorisé, un deuxième valait le bucher.

Ce n’est qu’a partir du 19 siècle que la prison et les dédommagements, deviennent essentiellement les moyens punitifs, auxquels se substituent aujourd’hui des peines de remplacement en fonction des dangerosités observées, car la fonction sociale de la prison n’a pas apporté toutes ses preuves, et ne peut se suffire.

Nous voyons donc qu’au fil du temps nos désirs de vengeance se sont trouvés socialisés en excluant toute barbarie punitive.

Il a été organisé par la loi, donc transféré à l’état en dehors des passions et des émotions des victimes ainsi que de la vindicte populaire, pour répondre à plusieurs préoccupations dans le droit fil des droits de l’homme, et constitue incontestablement un acte de civilisation, car ils couvrent autant l’agressé que l’agresseur.

Or le cas d’espèce de Laetitia déplace le problème de la vengeance, car à la victime décédée se substitue la partie civile ou le parquet, et nous entrons dans le domaine de la suggestion compassionnelle, emphatique, égoïste ou des poursuites légales.

Si cela n’enlève pas aux proches la souffrance collatérale au crime ou délit, elles n’en sont pas les victimes.

Cette distinction s’éclipse de plus en plus et dans trois phénomènes nous voyons mêmes les parties civiles se substituer aux victimes pour réclamer la vengeance en leur nom, et parfois même bien qu'éloignées des faits, elles réclament en fait en leur nom et propre histoire ce qu’elles attribuent aux victimes.

C’est le cas dans les crimes des victimes de la shoah, ceux touchant, les crimes sexuels et les crimes contre des policiers. Nous avons là trois évolutions de valeurs sociales du crime.

Nous nous détachons donc du fait pour juger les émotions qu’ils suscitent en fonction de la barbarie qui les accompagne ou de leur poids politique.

Pour ne pas douter de l’évolution de la valeur sociale du crime il suffit de se souvenir que les avorteuses étaient chassées comme des sorcières et qu’il existait une brigade spécialisée.

L’IVG a mis fin à ce crime, tout comme le fera une loi sur l’euthanasie ; distinguer ce que nous jugeons acceptable ne peut se faire sans émotions, et nous oblige à disposer de gardes fous pour se protéger d’elles.

 Alors cela devrait inciter ceux qui expriment leur compassion ou leur empathie à conserver une certaine distance avec un événement aux valeurs fluctuantes particulièrement quand il s’agit d’ôter la vie.

Nous sélectionnons les bons des mauvais morts qu’en fonction d’appréciations arbitraires développées par nos sociétés.

Les sociétés modernes sont de plus en plus orientées vers la recherche du risque Zéro. Ceci est le résultat d’une désaccoutumance aux risques divers, due aux progrès techniques et sociaux, ainsi qu’à la prise en charge du règlement des conflits par l’État ; les seuils d’intolérance aux risques et à l’anomalie sont grands, et l’application du principe de précaution devient le mode de gestion des problèmes.

Celui-ci permettant aussi aux décideurs de s’exonérer des responsabilités, face à la judiciarisassions de nos sociétés, c’est l’exemple même de la réaction de notre président dans l’affaire Laetitia, en dénonçant des manquements, avant même que l’enquête ait apporté le déroulement des faits. Pire, les protagonistes en viennent à l’hypothèse qu’une absence d’un contrôle serait la cause du crime, comme si nous avions la certitude qu’un contrôle empêche le passage à l’acte, autant dire que s’il n’était pas né, il n’aurai tué personne.

Ainsi la gravité d’un crime ou d’un délit ne dépend pas du fait seul, mais de l’environnement sociaux culturel qui l’accompagne, particulièrement comme nous le vivons dans les crimes sexuels dont la sévérité contraste par rapport aux peines infligées aux femmes pour infanticide (10ans en moyenne avec une part de sursis).

Si nous pouvons admettre que le citoyen lambda à qui on livre une information brute réagit émotionnellement à chaud, ce ne peut être admissible des personnes politiques qui vivent en permanence dans une stratégie d’acteur, d’en arriver à définir les bons et les mauvais crimes comme l’on définit les bons et mauvais morts en fonction d’une stratégie politique.

Notre président a enfourché un cheval de bataille sécuritaire conséquent de la dégradation de la socialisation, de l’évolution du féminisme et du terrorisme.

En cela au lieu d’être le gardien de la raison culturelle et civilisatrice dans un monde émotionnel, il pousse à l’irrationalité des réactions et aux peurs phobiques, pour naviguer dans la subjectivité et la perception détachées du fait, dont il a fait depuis 2002 son pouvoir électoral, et comme nous le voyons depuis quelques temps, il renvoie ses responsabilités aux autres que ce soit la justice ou la police.

La conséquence et une lente dégradation et modification du droit français.

Le climat d’insécurité, domaine du FN depuis longtemps, s’est imposé par la réalité des faits mais aussi par une phobie collective dépassant de loin la constance de ceux-ci sur la durée, de 1985 à aujourd’hui, quand l’on analyse les taux de criminalité.

Ce climat a développé le principe de précaution qui exige de déterminer une dangerosité potentielle avant la survenance d’un passage à l’acte.

Si cela est envisageable dans biens des domaines en matière pénale l’on ne peut punir l’intention si aucun élément de présume de sa réalisation effective.

Nous passons alors du fait incontestable à une virtualité, à de l’imaginaire, à de la suggestibilité, pire nous en arrivons à imaginer des risques là où ils n’existent pas.

Cela ouvre la porte à toutes les inquisitions, et la récidive devient un excellent cheval de Troie devant la stupeur populaire qui découvre l’inefficience des seules approches par l’aggravation des systèmes punitifs et qui au lieu de s’interroger ou de rechercher une approche plus innovante, voire sociale réclame encore plus de sévérité, voire s’il n’y avait pas notre adhésion aux conventions des droits de l’hommes, plus de barbarie, comme la castration chimique, non comme thérapie, mais comme punition pour remplacer la castration physique.

Indéniablement la dangerosité nous revoie vers les méthodes d’un passé dont nous connaissons historiquement les horreurs quelles viennent des criminels ou des systèmes punitifs.

L’autre glissement que fait émerger l’affaire Laetitia et la présomption d’innocence.

L’accoutumance de la garde à vue utilisée comme moyen de pression et de dissuasion, a fini par alimenter le vieil adage il n’y a pas de fumé sans feu, si bien que de justes investigations policières emporte la notion de présumé coupable pour celui qui a été mis en garde à vue.

L’opinion publique sous l’information des médias en arrive donc à se substituer aux juges et au droit protégeant la liberté de l’individu qui ne peut être puni qu’une fois déclaré coupable. En fait l'opinion exige des juges la même suggestibilité qui les habite, fondée non sur la connaissances des faits, mais sur les ragots ou divagations journalistiques et les instrumentalisations politiques du pouvoir.

Il y a là une anticipation qui inverse la charge de la preuve, et transforme le présumé innocent en présumé coupable.

S’il appartient au plaignant d’apporter la preuve de ce dont il porte accusation envers un autre, dans la notion de présumé coupable, c’est à ce dernier de prouver qu’il n’est pas concerné par un fait, et s’il refuse de se justifier il devient coupable.

Les pouvoirs de l’investigation n’emportent pas l’obligation de réponse, n’importe quel citoyen peut, avec ses raisons, garder le silence.

J’indique cela car dans l’esprit de l’opinion publique, celle-ci estime qu’a partir du moment où l’on a rien à se reprocher, cela emporte de répondre aux interrogations, et rejette de ce fait un soupçon sur celui qui ne s’y soumettrait pas.

Nous sommes là devant le même phénomène constaté dans des supermarchés qui demandent aux clients d’ouvrir leurs sacs. Bien qu’ils n’en aient pas le droit (sauf dans le cadre de la loi), la plupart des citoyens s’y soumettent et tout refus s’entache de suspicion.

Nos sommes donc passé d’une présomption d’innocence à une présomption de coupable, et il appartient au citoyen de démontrer qu’il n’en est pas un.

Ce glissement n’est pas insignifiant et procède du changement de nature de nos comportements vis-à-vis des autres, il faut alors ne pas s’étonner de la prolifération de boucs émissaires, d’une recherche d’élimination des éléments asociaux, et le plus grave d’une perte de discernement.

Nous avons posé comme principe l’intégrité de l’homme dans le corps et l’esprit, mais ceci ne peut pas résister à des approches suggestives irrationnelles par rapport aux réalités factuelles.

Or nos jugements le sont immanquablement, il convient donc de s’en protéger, et ce n’est pas ce que fait notre président depuis sa mandature, il les exploite dans le cadre d’une stratégie bien rodée, se servir des faits divers émotionnels pour justifier le contrôle de la population à des fins hégémoniques aux bénéfices des oligarchies économiques.

Ses récentes mise en cause de la justice et de la police relève de la dérive où conduit la tolérance zéro, c’est une notion fascisante et inhumaine, il faut donc être un fou pour croire en cela, d’autant plus quand les politiques que l’on dirige sont des facteurs criminogènes.

Ce sujet est si sensible que même le PS et d’autres n’osent pas le prendre à rebrousse poil tant le risque d’être évincé est grand, nous allons donc vers une société culpabilisatrice et forcément de plus en plus inquisitrice.

 


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30 réactions à cet article    


  • jluc 8 février 2011 12:45

    Deux poids deux mesures : L’accusation de Sarkozy et du gouvernement dans l’affaire Lætitia, alors que dans l’affaire Woerth, il ne fallait surtout pas trahir la présomption d’innocence.


    • ddacoudre ddacoudre 8 février 2011 17:04

      bonjour jluc

      effectivement, mais nous savons que notre président surfe sur les vagues émotionnelles.
      je ne pense pas du tout qu’il fasse cela au hasard. je m’en suis expliqué dans un article il suis une stratégie fourni par ses conseillés.http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=87843.

      il a retiré de la déculotté des régionale que les français désiraient plus de sécurité,il la dit répéter, et pense se faire réélire sur ce sujet.
      s’il lui appartient de veiller à la sécurité de la population, et au bon fonctionnement des institutions, nous voyons depuis ces élections régionales, qu’il a fait de la remontrance et du jugement des actions, de la justice et de la police un objet électoral démontrant son efficacité à surveiller leur bon déroulement.
      nous sommes encore là dans de l’illusionnisme, tant les forces de police tant la justice, commettent les uns et les autres des erreurs et il y a un certain nombre de garde fous, pour que ceux qui en sont victimes recouvre leurs droits.
       tous les jours quelqu’un se trompe, s’il veut sanctionner autant qu’il vire tout le monde et s’installe sous un chêne comme l’image d’Epinal de St Louis.
      je trouve que c’est vraiment pénible qu’il passe son temps à tromper les citoyens, ou alors si sa marche c’est qu’ils sont vraiment C... l’on ne peut pas faire aussi lourd, même un aveugle depuis le temps s’en rendrait compte.
      ddacoudre.over-blog.com .
      cordialement.


    • Fergus Fergus 8 février 2011 13:04

      Bonjour, Ddacoudre, et merci d’avoir décrypté l’attitude de Sarkozy. Plus il agit ainsi et plus je sens le dégoût monter en moi car on n’est pas là dans la politique mais dans la manipulation des esprits, le conditionnement par l’usage sans limite du ressort émotionnel mis au service d’un homme et de ses intérêts personnels. Tout cela est abject !

      Aussi horribles soient les affaires et aussi légitime soit la demande d’une sanction exemplaire des coupables, jamais l’émotion ne doit l’emporter sur la raison, car alors ce n’est plus de justice que l’on parle, mais de lynchage, fût-il virtuel, et cette dérive fait des honnêtes gens des barbares en puissance, comme ceux qu’ils prétendent éliminer ! Or c’est très exactement ce que veut Sarkozy : alimenter sans relâche la colère et la violence de la populace. Ne nous y trompons pas, c’est lui qui commandite le lynchage, moins pour rendre justice aux victimes que pour détourner l’opinion des graves atteintes aux droits de chacun.

      Cordiales salutations.


      • ddacoudre ddacoudre 8 février 2011 17:14

        bonjour fergus

        oui c’est assez lamentable pour un président de la république qui représente notre nation.
        il avait annoncé en son temps qu’il serait du côté des victimes. aussi quand il choisit toujours un sujet des plus graves, il ne vient a l’esprit de personne tant l’émotion est forte et décuplé que le coupable est un citoyen comme un autre qui a droit à l’usage de la loi, et éventuellement s’il est étranger, il a droit au respect des conventions et accord.
        ce faisant il fait passer dans l’oublie qu’il y a tous les ans en moyenne 3 600 000 crimes et délits, et forcément ils ont tous faits une ou des victimes, avec un tel tourn over s’il se met du coté des victimes, il ne doit pas lui rester grand monde.

        cordialement.


        • Louise Louise 8 février 2011 18:33

          Bonsoir !

          Sarkozy aggrave encore la situation en désignant d’autres coupables : les magistrats, policiers...qui n’auraient pas fait leur travail.

          Il se présente ainsi, lui, comme le représentant des « honnêtes gens », scandalisés, à juste titre par ce crime odieux. 

          Or, qui parle de réduire le nombre des fonctionnaires ? Qui oblige les Conseillers des SPIP à faire des choix dans les suivis des sortants de prison ?


          • ddacoudre ddacoudre 8 février 2011 20:00

            bonjour louise

            traiter de la délinquance et du crime demande de la raison, il n’y a aucune solution miracle, car comme je l’explique ce sont nos organisations sociales qui les construisent en définissant des tabous et des totems pour régler la répartissions de la rareté, la surpopulation dans des espaces restreints et les mauvaises intégrations, et accommodements de nos instincts.
            pour ne prendre que ce crime même nous irions nus qu’il y aurait des viols ou des abus sexuels.
            la seule questions qui se pose et de savoir si en allant nu il y en aurait moins du fait de l’accoutumance à la vision du sexe et à la disparition du désir de la chose caché ou rare, ce ne sont donc pas les aggravations ou quelques suivit que ce soit qui jugulerons cela.
            il faut à un moment comprendre que même si nous mettions un policier derrières chaque citoyens, alors ce sont parmi eux que nous trouverions les agresseurs.
            c’est quelque chose de difficile a comprendre, car çà relève des seuils invisibles au delà du quel l’on bascule, et c’est un processus dynamique d’évolution des événements qu’ils soient heureux ou dangereux. nous ne serons jamais les maitres du monde puisque nous en sommes une partie, et les gens dangereux sont ceux qui croient tout maitriser comme notre président.
            ddacoudre.over-blog.com .
            cordialement.


          • Clojea Clojea 8 février 2011 19:27

            Bonsoir. Il y a deux problèmes :
            - Il y a malheureusement en ce bas monde, des psychopathes. Ces derniers ne devraient pas se balader comme vous et moi, et devraient être encadrés de façon à ne nuire à personne. Mais aucun gouvernement mondial ne s’est attaqué à ce problème et c’est pour cette raison qu’il y a des crimes odieux, qu’il y en a eu et que malheureusement, il risque d’y en avoir encore dans le futur. La seule solution est le contrôle systématique des cinglés, mais ils sont dur à dépister.
            - L’autre point est la sur-médiatisation de ce genre de fait divers. Aussi dramatique soit-il, il est trop médiatisé. Du coup, les politiques se sentent obligés de monter au créneau. Mais, ce n’est pas le rôle d’un Président, ni d’un 1er Ministre. C’est à peine le rôle du Préfet de région et sûrement le rôle du commissaire de police. Mais voilà, c’est sur médiatisé. De plus, la sur-médiatisation donne encore plus de pouvoir aux psychopathes, et du coup cela devient complètement néfaste.
            Conclusion. Contrôle des psychopathes, et pas de sur-médiatisation. Si quelqu’un devrait s’exprimer devant les médias, c’est le commissaire de police.
            Merci pour l’article


            • ddacoudre ddacoudre 8 février 2011 20:01

              bonjour coljea

              je dois m’absenter je te ferais un commentaire plus tard car tu reléve un point particulier qui est celui de la pathologie mentale à+


            • ddacoudre ddacoudre 8 février 2011 22:37

              bonjour clojéa

              les progrès de la neuroscience, permette de percer les fonctionnements de nos cerveaux mais ont permis de comprendre aussi que le passage à l’acte ne dépend pas seulement d’un qualificatif que l’on donne à un dysfonctionnement, qu’il soit social ou pathologique.
              en l’espèce le psychopathe n’a rien avoir avec l’image d’un tueur sanguinaire développé par les filmographies qui font un commerce de l’émotion, ni avec les caricatures que nous véhiculons dans nos ignorances des bases d’un métier qu’est la psychiatrie. il y a environ 2 à3% de la population touché par ce dysfonctionnement, 1% de schizophrène et toutes ces personnes vivent leurs difficultés sans commettre des crimes, fort heureusement qu’il n’y a pas de liens directs, celles ci représente 2 600 000 de personnes, tu vois un peu quand tu dis elle ne devraient pas se balader comme toi ou moi. de plus il n’y a aucune stat qui permet de dire qu’ils commettent plus de crimes que des gens comme toi ou moi.
              le MS IV qui série les troubles du comportement ne peut être interpréter que par des professionnels. quand l’on a la curiosité de le lire l’on se trouve atteint de tous les troubles, et c’est souvent le cas, il font de nous des individus différents et complémentaires les uns des autres dans les bonnes choses comme les mauvaises. il y a généralement toujours une relation entre l’agresseur et l’agresser.
              sauf que ces signes psychiatriques deviennent une difficulté quand ils sont dominants, mais ne font pas de tous des criminels.

              en ce qui concerne la médiatisation tu as raison, mais nous sommes là dans une stratégie et une évolution de l’intérêt des populations pour les drames, il fut un temps ou les faits divers étaient en page intérieure des journaux.
               aujourd’hui il s’agit de faire peur à la population, rien de tel qu’un sérial killer, ou l’affaire en l’espèce, c’est le cas qui fait le plus peur et à la fois celui qui représente le moins de risque qu’il nous arrive.

              l’irrationalité c’est comme cela, elle nous caractérise et il faut vivre avec. car elle appartient à notre nature et il n’y a que la connaissance qui peut la réguler, comme je le fais en t’apportant des éléments d’appréciations, une information, ce que devraient faire certains.
              ddacoudre.over-blog.com .
              cordialement


            • Fergus Fergus 9 février 2011 09:13

              Salut, Ddacoudre.

              Les psychopathes ne sont effectivement pas tous appelés à commettre des crimes. Fort heureusement car alors on pourrait voir la police scientifique débarquer à l’Elysée, Sarkzoy présentant toutes les caractéristiques de la psychopathie. Et ce n’est pas une blague !

              Bonne journée.


            • L’Ankou 9 février 2011 11:42

              Bonjour Clojea et merci d’aborder le sujet. il me passionne et tu le poses de façon ouverte. Merci.

              Je ne te contredis pas, mais je souhaite en recadrer les arguments :

              Toujours se méfier des facilités.

              Le criminel, le meurtrier, le « méchant », le dangereux, le violent n’est pas « comme nous ». On ne veut pas qu’il soit comme nous. On ne supporte pas qu’il soit comme nous. Il faut l’enlever de parmi nous.

              Sauf que c’est un être humain. Il a aussi des droits. Et c’est nous qui serions inhumains à les lui dénier. C’est dur. C’est une discipline sur soi-même bien avant d’être un programme politique. C’est un travail de conscience. Un travail de la Raison contre les sentiments, les pulsions et nos terreurs profondes.

              Lisez le blog d’Onfray ou celui de maître Mô pour comprendre ce dont je parle : on arrive toujours à comprendre que si la victime est notre semblable, hélas, le meurtrier aussi, et même le pire d’entre eux, de violeur d’enfants, celui qui torture, celui qui bafoue toute dignité et toute humanité à ses victimes...

              Comprendre n’est pas pardonner, mais c’est s’éclaircir les idées pour juger et agir.

              Au lieu de ça, la vindicte, la désignation de boucs émissaires, la stigmatisation de l’inhumanité des criminels n’aboutit qu’à des politiques qui n’ont fait la preuve que de leur inefficacité totale, avec un coût exponentiel.

              Dire que le criminel est inhumain, c’est abdiquer dans cette tâche de compréhension qui, justement, nous fait meilleurs. C’est lui reconnaître une possibilité de s’amender, de revenir à la raison, de comprendre les erreurs de ses choix, de prendre les bonnes résolutions, de perdre ses sales habitudes... Bref, de changer, de choisir d’être mieux et de revenir dans la communauté sans plus y représenter un danger. Ce serait aussi se donner les moyens d’accompagner son changement et de le fiabiliser. C’est tout le sens de l’institution carcérale, quand on lui en donnne les moyens.

              (quant à l’institution judiciaire, son rôle à elle est, en second lieu, de mettre les criminels en prison, mais en premier lieu d’éviter à tout prix qu’un innocent y soit).

              Dire que le criminel est fou n’est jamais qu’une autre façon de ne pas le comprendre et de se dispenser de l’effort de le faire. C’est, inconsciemment, ne pas admettre que l’univers carcéral à un rôle de réinsertion et doit préparer tout personne qui s’y trouve à revenir au sein de la communauté. C’est, ayant constaté que les gens sortent de prison, obéir à la peur que cela inspire, interpréter ça comme un dysfonctionnement, et chercher une solution de substitution... Le juge des libertés met un individu « potentiellement dangereux » en liberté ? Quelle horreur ù Quelle erreur ! Vite, demandons à un psychiatre de l’isoler à nouveau ! Lui ne se trompera pas !

              Il me semble que si des gens doivent être soignés de l’irrationnel et de la peur, ce sont ceux-là même qui font toujours pression pour qu’on durcisse le système pénal, judiciaire, carcéral et, en dernier recours, psychiatrique...

              Je rappelle quand même que les hôpitaux psychiatriques ne sont pas des boîtes fermées où l’on peut oublier les gens qu’on juge dangereux... Les autistes, les trisomiques, les handicapés mentaux, les « fadas », les « simplets », les « innocents » (oui ! les innocents ! C’est comme ça qu’on les appelait dans nos villages) qui, littéralement, y trouvent « asile » ont plus que tout autre, et plus que nous-mêmes qui pouvons au moins nous défendre, le droit à ne pas côtoyer les criminels dangereux dont nous ne savons plus que faire...


            • colza 8 février 2011 19:46

              Bonsoir,

              Merci de décortiquer ainsi les manipulations auxquelles se livre Sarkozy.
              Ne jamais oublier que chaque mot qu’il prononce a, au préalable, été soupesé et analysé en vue de produire l’effet attendu. 
              Sinon, j’aurais bien vu comme titre : La dérive de l’Incontinent. smiley

              • ddacoudre ddacoudre 8 février 2011 22:39

                bonjour colza

                sous une certaine forme pourquoi pas incontinent à diriger comme un président des français.
                ddacoudre.over-blog.com .
                cordialement


              • Albar Albar 9 février 2011 10:18

                De toutes les compétences dont jouit la France, je n’arrive toujours pas a comprendre l’arrivée d’un tel monsieur a gouverner un aussi grand état ; Je crois bien que les dés étaient pipés, toujours est il que la France est tombée bien bas dans cette gouvernance, un vrai sarkoland.


              • ddacoudre ddacoudre 9 février 2011 17:49

                bonjour alkbar

                je ne peux te l’expliquer en une phrase.il y a en fait deux mécanismes, « qui se ressemble s’assemble », et « la stratégie électoral du mieux disant », ensuite l’élection à deux tours parachève le résultat.

                cordialement.


              • jluc 9 février 2011 00:53

                Pour défendre Sarkozy, l’UMP appelle à la mobilisation sur le net  : lettre de J-F Copé

                Lui qui a prévenu que l’Hadopi n’était qu’un « point de départ » dans la régulation du net, appelle les internautes UMP à s’exprimer sur le net... tant que çà va dans son sens, Hadopi peut attendre. Il appelle à combattre la désinformation de certains médias. Bin oui, tiens !

                C’est pour ce jeudi soir 10 février (Sarko s’adresse aux français).... restez à la maison


                • ddacoudre ddacoudre 9 février 2011 09:47

                  bonjour jluc

                  merci pour le lien


                • Brazouzen Brazouzen 9 février 2011 10:00

                  Visiblement,quand on fait un petit tour des commentaires sur plusieurs medias connus,et ils ont déja commencé !ca change du ton habituel...des trucs du genre « l’émission est importante »,tout en se faisant passer pour des gens légérement outrés !ils sont assez voyant....même si c’est un peu le « jeu » du net,certains de l’autre bord en abuse un peu aussi,mais la methode fait un peu pro-moubarak a la télévision egyptienne...
                  Sacré copé !il a faim celui la ! il test déja les futures methodes qu’il appliquera en 2017....mais c’est marrant son impatience envers DSK....peut etre qu’il se dit que DSK pourrait bien rester 10 ans,et qu’il effacerait tout ses espoirs pour 2017 ?en tout cas copé c’est une sacré raclure....


                • Louise Louise 9 février 2011 06:25

                  Il faut faire la différence entre les passages à l’acte de malades mentaux, dont les psychopathes, et celui des individus qui choisissent de ne suivre que leurs instincts.
                  Les malades ne sont pas toujours responsables de leurs actes, mais parfois, ils savent qu’ils transgressent « une loi ».
                  Les autres se placent délibérément hors la loi. Ils se croient libres, mais sont en fait esclaves de leurs désirs.


                  • jluc 9 février 2011 09:27

                    Attention, les psychopathes ne sont pas des malades, ce sont des gens qui de nature ont le déni d’autrui et n’éprouvent aucune culpabilité. Il sont inguérissables. Sont-ils tous physiquement des tueurs, et peut-on les retrouver à la tête d’un gouvernement ? Çà je ne sais pas ?


                  • Louise Louise 9 février 2011 15:28

                    Je ne suis pas d’accord. Les psychopathes sont des malades, et ils ne sont pas incurables.
                    En fait, c’est le temps qui les « soigne »... Contrairement aux pervers, qui malheureusement, le restent aussi longtemps que ça leur fait plaisir !


                  • jluc 9 février 2011 18:06

                    je ne suis pas un expert... mais ne confondez-vous pas avec les psychotique (qui soufrent de psychose) J’ai vu avant-hier un débat télévisé ou un expert disait qu’un prédateur psychopathe restera toujours un prédateur, on ne pourra rien y faire. La juriste a fait un caca nerveux disant qu’elle refusait qu’on les appelle des monstres, mais plutôt des « êtres humains à comportement monstrueux ». MDR


                  • ddacoudre ddacoudre 9 février 2011 18:08

                    bonjour louise et Jluc

                    il existe un tas de sites qui traitent des maladies mentales, faites y un tour.
                    le psychopathe est essentiellement asocial, c’est héréditaire, on ne devient pas psychopathe, et la difficulté à partager les mêmes valeurs que les autres n’en font pas des meurtriers, mais il peuvent l’être comme vous ou moi en fonction de certaines circonstences.

                    cordialement.


                  • jluc 9 février 2011 18:32

                    dédé à coudre, vous avez lu Wikipedia  !  smiley bonsoir


                  • ddacoudre ddacoudre 10 février 2011 08:49

                    bonjour Jluc

                    bien suret plus que cela.

                    Les systèmes actuels de classification des troubles de la personnalité, qu’il faut considérer avec relativisme, doivent néanmoins posséder une certaine validité puisque, depuis l’antiquité, sont décrits, à peu prés, les même types de problèmes. Néanmoins il faut garder à l’esprit que si la description des comportements est observable, l’interprétation reste spéculative. » et nous pouvons même convenir que la génétique n’est pas la vie, car alors il suffirait de corriger un gène, sauf que ceci à démontré ses limites, alors que nous avions fondé de grande espérance dessus.


                    cordialement.




                  • Varsass 9 février 2011 09:45

                    « La loi de la thora d’abord, connu sous le Viel adage œil pour œil dent pour dent »

                    Ouille ça pique les yeux, c’est la loi du TALION. Sur ce, je continue de lire.


                    • ddacoudre ddacoudre 9 février 2011 09:54

                      bonjour varsass
                      ilo n’y a pas d’erreur seulement un raccourci ou la virgule fait défaut,la loi, de la thora d’abord,

                      mais la formulation n’est pas heureuse, et préte à ta remarque,je .te l’accorde

                      ddacoudre.over-blog.com .
                      cordialement.


                      • ddacoudre ddacoudre 9 février 2011 17:57

                        bonjour calmos

                        la justice aux mains des inquisiteurs n’a pas eu de meilleurs résultats, ni celle du nazisme qui ne l’oublions pas a commencé par proposer l’élimination de tous les criminels, et chacun d’eux se pensait fondé de parler au nom des victimes.

                        cordialement.


                      • sisyphe sisyphe 9 février 2011 11:41

                        L’instrumentalisation des faits divers, érigés en faits de société,reprend de plus belle, et s’intensifiera encore à l’approche des échéances électorales. 


                        C’est la stratégie sécuritaire, déjà usée jusqu’à la corde, mais qui fait toujours son effet en entretenant la peur et l’esprit de vengeance. 

                        Ceci joint aux constantes attaques contre la justice, considérée comme un obstacle à la toute-puissance du kondukator, du pouvoir exécutif, la volonté de dépénaliser le « droit des affaires » ; bref, d’avoir une justice à la botte du pouvoir, et rendue muette face à la plus grave délinquance, celle qui coûte le plus cher au pays, marque la volonté délibérée d’un glissement vers une autocratie qui ne se cache même plus. 

                        Jouer sur la compassion, la victimisation, la douleur des familles, pour instaurer un ordre définitivement arbitraire ; c’est le rêve de tout despote, qui s’exerce quotidiennement, dans une République dévoyée, devenue le seul instrument d’un pouvoir entièrement corrompu. 

                        Le prochain slogan pour la présidentielle : un fait divers = une nouvelle loi ; l’étau se resserre sur une démocratie vidée de sa substance., mise au service d’une ploutocratie entièrement souillée par les conflits d’intérêts, et l’impunité des magouilles et forfaitures de la caste au pouvoir. 

                        La France est aux mains de ses pires ennemis ; puissent les Français en tirer les conséquences ; sinon, adieu la démocratie... 

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