La faillite de l’armement occidental
Essayons de tracer une perspective de long terme sur les raisons pour lesquelles les opérations ne se sont pas enchainées comme prévu par l'OTAN et les conséquences sur notre sécurité.
L’historien Laurent Henniger déclarait : « L‘infanterie est populaire, la cavalerie aristocratique et le canon étatique. » Nous pourrions ajouter chars et aviation et marine qui sont aussi des armes de matériel et par conséquent d’essence étatique.
Ces armes de matériel ont pendant des siècles établi la suprématie occidentale. Ce sont des navires avec des canons qui ouvrent la Chine pendant les guerres de l’opium. Ce sont les porte-avions et les sous-marins américains qui ouvrent les îles dans un chemin sanglant vers le Japon. Aujourd’hui encore des portes avions américains se ruent vers Gaza pour affirmer l’immense puissance US.
Mais, justement, nous le constatons, Afghanistan, Mali, Ukraine, Gaza, la liste des fronts sur lesquels les armées occidentales s’enlisent ou enchainent les défaites est impressionnante. Ces nouvelles font exulter ceux désireux de remettre en cause l’ordre occidental et génèrent un violent mouvement de rejet chez ceux favorables à cet ordre.
Nous allons voir ce qu’a été l’ordre militaire occidental, sa traduction politique et enfin, pourquoi, il se trouve en échec. En conclusion, nous nous efforcerons de tracer des perspectives politiques de longue période.
La doctrine qui a fait les succès
Charles de Gaulle dans son discours du 18 Juin déclarait : Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
Examinons ce passage dans ces deux phrases, toute la doctrine occidentale s’y trouve.
La victoire passe par une force mécanique supérieure, ce dernier terme peut s’interpréter de deux manières : Quantitative et qualitative. Charles de Gaulle ne l’évoque pas. Cette ambiguïté va nous suivre dans les prochains paragraphes.
Quantitative, ce fut la seconde guerre mondiale : Plus d’avions, plus de chars, plus d’obus. De Gaulle le promettait : les moyens de submerger l’Allemagne existait[1]. L’alliance des Occidentaux et des Russes a réalisé ce programme et conduit le Reich à sa défaite.
A cette logique, fut opposée une seconde tout aussi basée sur le matériel : Les meilleures armes, servies par les meilleurs hommes. Ce fut celle de l’Allemagne nazie, mais aussi la doctrine Japonaise symbolisée par construction du Yamato.
Ici, vous constatez l’opposition populaire et aristocratique. La première doctrine avec des dizaines de milliers d’engins simples, facile à produire et mettre en œuvre. Pour servir cette machine de guerre, il faut des hommes, tout un peuple engagé dans la guerre.
En face la conception germanique est celle d’une poignée d’hommes, doté d’un matériel d’élite capable de faucher des vagues d’adversaires de moindre valeur[2]. Le matériel produit dans les usines de l’arrière activées par des hommes esclaves. Nous trouvons là une conception aristocratique de la guerre. Celle-ci, comme du temps des chevaliers, confie le combat à une poignée d’hommes.
Cette conception est nouvelle pour les Allemands, liée au XXe siècle. Eux, avaient en effet inventé la landwehr, forme de conscription totale. Celle-ci leur a permis d’obtenir les succès des guerres d’unification sous Bismarck.
Lundendorf, avec la mise en service des stosstruppen, mettra cette conception au rebut. Si l’armée de conscription demeure, elle se trouve réduite à des tâches de seconds rangs, au profil d’unités d’élites censées gagner la bataille.
Si l’échec des stosstruppen durant la fameuse offensive d’Avril 1918 est aujourd’hui reconnu par les historiens militaires, son rôle dans l’affaiblissement des unités habituelles écrémées au profit des première reste encore à vulgariser.
Qu’importe, la jeune république de Weimar, par peur du communisme s’accordera avec les militaires pour avoir leur soutient par peur du communisme. La défaite de 1918 sera examinée au sein de l’état-major, mais le mythe de l’offensive d’Avril perdurera dans les opinions publiques.
Les victoires de 1940-41, compléteront cette impression et après-guerre, les généraux allemands feront leur publicité directement dans les couloirs du pentagone. On s’interroge sur les raisons d’une telle mansuétude où les perdants ont écrit l’histoire et ont eu l’autorisation de dissimuler leurs erreurs sous le tapis.
Ainsi cette doctrine qui a pourtant échouée deux fois finira par être adoptée par l’occident et l’OTAN se chargera du recel.
La route de l’échec
Pourtant, de part et d’autre, le coût des armes technique (Chars, avion artillerie) impose d’en faire des monopoles d’état. Les choix de doctrine reflètent donc des décisions gouvernementales et une décision politique.
Durant la guerre froide, sous les apparences de rejouer sans cesse la seconde guerre mondiale, l’OTAN et le pacte de Varsovie ont choisi des voies opposées.
Le pacte de Varsovie est demeuré fidèle à une conception de la guerre de masse : de gros volumes d’armes et des armées de conscription. Ses prisonniers allemands ne sont pas parvenus à l’influencer[3] !
L’OTAN, a fait le choix de consacrer un budget limité à ses armes pour favoriser l’investissement (officiellement), mais surtout cela a libéré des marges pour la consommation. La différence d’investissement entre occident et Pacte de Varsovie tenait davantage à l’orientation des secteur et l’allocation de celui-ci. (Plus d’industries lourdes d’un côté, davantage de légères en face.)
Limitée dans ses moyens, l’OTAN se proclamait défensive. Il s’agissait d’un choix positif et au plan civil il a rendu la reconstruction et l’expansion des trente glorieuses plus aisées et supportables pour la population. Pourtant, ce choix de plateformes en nombre limité a encouragé la concentration sur des plateformes avec un avantage technologique. Le mythe allemand a fait le reste avec sa séduction de succube pour des dirigeants désireux de réduire le pouvoir de négociation de leurs peuples.
La fin de la guerre froide avec les fameux dividendes de la paix allait encourager cette tendance. La disparition d’une menace de masse permettrait de se concentrer sur une poignée de plateformes. Des armes moins nombreuses, on leur demanderait davantage de performances pour compenser. Un cercle vicieux s’enclenchait. Ces performances élevées ont un coût financier, mais aussi en termes de complexité des plateformes. Pour l’absorber malgré des budgets contraint on en viendra à limiter le nombre de matériels disponible et déclencher un nouveau cycle.
Cette situation arrangeait bien les industriels de l’armement, plus de marges, moins de concurrence. Ils avaient moins d’activités industrielles au profit d’une R&D et d’une part plus importante de l’électronique. Ceux-ci bénéficiaient aussi de la logique libérale : Puisque le privé sait si bien faire, il fallait privatiser les arsenaux ce qui permettait de se débarrasser petit à petit des ouvriers d’états et de leurs encombrants syndicats.
Les politiques d’achats conduiront ensuite à concentrer les fournisseurs dans une vague de fusion acquisitions. Ainsi se renversera le rapport de force entre l’état et les industriels en faveur de ces derniers. Au cours des années 2000, ils commenceront à pouvoir imposer leurs prix et plus grave leurs délais. Pour optimiser les coûts les chaines de production seront dimensionnées au minimum.
Ces usines à minima avec des points morts proches de la capacité de saturation organisaient une industrie d’armement structurée comme des bijouteries. Magnifique sur le papier, mais coûteux et assez inutiles si vous aviez des objectifs concrets.
Dans les années 2000, cette logique produirait ses pleins effets. Face à des Djihadistes les armes occidentales frapperaient, mais parvenir à tuer n’implique pas de le faire efficacement. Il fut calculé que détruire un Djihadiste coute entre deux et trois millions d’euros.
Déjà les premiers signes apparaissaient pour les observateurs attentifs. La guerre du Liban en 2006 reproduirait le schéma. Une infanterie retranchée, peu couteuse tiendrait en échec une force mécanisée appuyée par une aviation massive.
En Syrie, l’armée Turque subirait une brutale défaite, au Yemen, les Houtis tiendraient tête aux forces saoudiennes.
Le matériel ne pouvait pas tout, les hommes comptaient, pas seulement en qualité, mais aussi en nombre. Les Russes dans les débuts de la guerre en Ukraine en ont aussi fait le constat et du rappeler en urgence plusieurs centaines de milliers de réservistes.
A cela s’ajoute, je le mentionne pour avoir une image complète, les extraordinaires progrès accomplis par la fortification : Creusées plus profond, plus résistante, elle préserve l’infanterie et renforce sa valeur défensive[4].
En l’air, les armements offensifs ont pris un avantage sur les défenses. Plus fiables, les missiles, les drones trouvent désormais leur cible, si nécessaire avec des trajectoires complexes. Il est possible de ravager les arrières, mais plus de briser les fronts. Les défenses AA ont un coût considérable plus important que les engins guidés. La masse une fois de plus l’emporte sur la qualité.
Surtout, cette qualité s’obtient au prix d’une réduction tellement drastique du nombre de plateforme que leur maintient en condition opérationnelle devient irréaliste. L’occident prétend aligner les meilleures armes, les meilleurs équipements, la meilleure doctrine, mais pour lui faire la guerre, vous êtes comme chez le médecin prié de prendre rendez-vous six mois à l’avance. (D’ailleurs les deux secteurs présentent des failles assez proches et sont dans la même situation de faillite.).
La sous marinade britannique (CF précis à la fin) en est ainsi réduite à augmenter ses durées en mer pour pallier les navires en réparation. Les Américains s’interrogent sur la manière de produire leurs sous-marins nucléaires et heureusement, le Hamas a su attendre sinon le Ford aurait été encore au chantier naval.
Dans la situation actuelle une infanterie peu coûteuse, dont nous ne disposons pas, peut tenir un front longtemps face à un adversaire hypertechnologique et le harceler avec des masses d’engins volants peu chers. En face, l’occidental est incapable de briser les fronts et doit intercepter à prix d’or les moyens adverses. Dés lors, elle peut protéger son territoire contre nos interventions. Israël le découvre à ses dépens, seule une énorme supériorité numérique et une puissance de feu gigantesque lui permettent de pénétrer dans gaza. Si le Hamas alignait 50 000 combattants, il est probable que l’armée Israélienne ne pourrait pas rentrer et que nous assisterions à une répétition de la guerre du Liban en 2006.
Ce scénario de guerre favorise le nombre. Certes, les armées hypertechnologiques de l’occident frappent où elle veut, mais stratégiquement, elles usent leurs ressources. En face, l’adversaire fait preuve de résilience et peut survivre à nos piqures d’épingles.
En analyse militaire froide, la qualité doit donc céder de nouveau la place au nombre. Il est temps de constater que nous avons passé la pleine mesure et de faire machine arrière.
Revenir à un modèle soutenable ?
Telle est la grande question pour l’occident. Dans ce monde que nous avons-nous même rendu dangereux à force d’anathèmes, d’imprécations, d’abus de droit et de sanctions, nous devons nous préparer à lutter.
Or, il ne suffit pas d’injecter des fonds, encore faut-il être capable d’en tirer quelque chose. Revenir à des armées efficaces implique des facteurs humains et matériel.
Le facteur humain
Au plan humain, l’ensemble des armées occidentales peine à trouver des volontaires dotés des qualités suffisantes pour assurer l’exigeant travail du fantassin. Maintenant, il faudrait remonter en puissance ?
Les Ukrainiens de part leur démographie ont eu pour le moins une stratégie intelligente : Tenter de préserver leur jeunesse et envoyer les vieux. Ainsi, le pays perdait moins d’années de travail, mais le procédé a vite trouvé ses limites dans les vicieux/exigeants combats de tranchées où ces soldats âgés n’ont ni l’endurance ni les réflexes.
En occident, la situation est encore pire. Abruti de propagande et de vidéo, mal éduqués par l’école, les recrues potentielles manquent de niveau intellectuel. L’acceptation de la rude discipline militaire est aussi questionnable, mais nous la laisserons de côté, toutes les générations ont maudit la paresse et le laxisme des suivantes. Au plan physique la situation est encore pire. Devons-nous évoquer la prévalence de l’obésité dans nos populations ? Le taux de drogues ? Parlons-nous de la farce qu’est devenue la médecine ? Des conséquences des injections sur la santé des populations ? Par coïncidence les taux de natalité s’effondrent et les absences maladies explosent. Et nous voulons envoyer ces populations fragilisées au front ? Au début du conflit, j’avais fait remarquer le hiatus existant entre juger la claque de Quatennens inadmissible et encourager la guerre en Ukraine. Si une violence mineure nous paraissait inacceptable, comment enverrons-nous des personnes dont l’esprit est empli de cette vision dans un environnement de bombardements d’artillerie, l’une des expériences les plus dures et deshumanisantes possibles. Je n’ose mentionner l’idée d’attaquer une sentinelle au couteau, combien d’entre nous serons capable encore de mener une telle action[5]. A l’époque nous pouvions l’ignorer car nous avions prévu de nous battre jusqu’au dernier ukrainien. Oui, mais entre temps, on approche du dernier ukrainien et si le décompte de Media Zona est à peu près juste nous n’avons qu’à peine égratigné le potentiel humain russe.
Entre temps, nous avons plus d’ennemis que nous nous sommes faits nous-même.
Ne parlons pas de la loyauté de nos populations : Soumises à une régression sociale (Réforme des retraites, statuts de plus en plus précaires… voyez la vie de bonheur que nous leur offrons. ) les populations sont de moins en moins prêtes à se sacrifier pour les intérêts de nos dirigeants. Et les braves gars comme les amis de Thomas attendent de voir si l’état sera plus rapide pour condamner ses meurtriers ou ceux venus aux marches de soutient (Je vous aide on a commencé à condamner ceux venus aux marches de soutient). Dommage, c’est là que se trouvent les gens capables de défendre leurs familles et leur pays.
Et encore, l’immigration, malgré les succès de l’intégration en France, des segments importants des populations immigrées ont été conduites par nos discours à s’estimer victimes. Ce Lumpen prolétariat bien utile pour casser les revendications populaires et inciter les moutons à voter comme demandé, constitue malgré tout une véritable cinquième colonne[6].
On le voit, le chantier humain est copieux : Education, sentiments national, alimentation, santé faites le compte du nombre de lobbys qui devront être mécontentés pour enfin se donner les moyens de retrouver un potentiel humain valable. Ne mentionnons pas le vieillissement des populations, leur besoin de service et la rareté de l’élément jeune.
L’aspect matériel
Rassurez-vous, même si vous y parveniez l’aspect matériel est aussi désastreux. Nos armées pour retrouver de la masse doivent réviser leur manière de concevoir et commander des armes. Cela implique des engins moins spécialisés, mais plus concentrés sur leur mission principale : Tirer.
Or, pour cela il faut une doctrine stratégique, une doctrine opérationnelle et une doctrine tactique. Nous avons depuis des années maintenant abdiqué ce domaine pour adopter les catalogues de l’OTAN conçus en réalité pour vendre de l’armement US. Rappelez-vous le cas de la Belgique qui avait acheté des F35 pour pouvoir continuer à mener des missions de destruction des moyens de la défense AA ennemie. Belle fonctionnalité, mais en quoi sert-elle une force aérienne dont la principale mission est la police du ciel ? Eh oui, juste pour verrouiller ce budget comme réservé à l’industrie US.
Il en va de même dans le naval, l’Europe aligne deux cents frégates mais pour quel usage ? Suppléer à la navy dans sa future guerre contre la Chine ? Nous allons devoir tout réviser pour adapter nos doctrines à nos moyens et à des ambitions politiques tenables[7].
Or le matériel développé pour des guerre de corps expéditionnaire qui n’avaient aucun soutient politique dans l’opinion devait assurer l’absence de pertes ou presque afin d’éviter au politique de rendre des comptes. Cette mission sera bientôt intenable et nos dirigeants vont devoir apprendre à devenir comptables de pertes qui seront à l’avenir inévitable. Là aussi, demander un tel effort aux populations implique un pouvoir soit plus démocratique soit plus coercitif. Nos dirigeants en sont-ils capables ?
Supposons, là encore nos dirigeants capables de réaliser cet exploit et de laisser concevoir un matériel capable de gagner les guerres. Vous savez du matériel comme les Russes : des trucs puants capables de tirer des obus sans s’arrêter car l’ordinateur a buggé. Il restera à le produire.
Où sont les usines en occident ? Il en reste, mais tant ont été fermées pour réduire cette classe ouvrière honnie, car revendicative et syndiquée. Regardez l’échec à produire des obus. Véritable cas d’école. L’UE voulait en produire un million pour l’Ukraine, elle atteindra à peine 300 000 et encore, au prix d’une augmentation drastique de la production. Devons-nous en parler ? Nous avons fermé tous les petits centres de coulées pour des raisons environnementale. Oui, surement, nous produisons propre, ou plutôt, nous ne produisons plus et construire de grandes usines exigera du temps et des investissements importants car nous avons gaspillé l’actif existant. Là aussi, il faudra former des ouvriers, le savoir-faire, ne s’apprend pas avec un tableur Excel. Les vieux de la vieille qui de par leur expérience savaient ajuster les paramètres et s’adapter sont dans le meilleur des cas en retraite et surement déjà mort de vieillesse. Soudeurs, fondeurs, ouvrier spécialisé, des siècles de savoir faire accumulés et patiemment transmis ont probablement été dilapidés. Nous allons devoir les reconstituer et là encore, il faudra des personnels capables de travailler dans ces environnements exigeants[8].
En Allemagne, on trouve plus facilement les données, les plans de Diehl pour étendre sa production sont bloqués par les communes qui redoutent de voir d’importantes zones immobilisées en raison des mesures de sécurité.
D’après le moulin à rumeur, nous piétinerions par incapacité de produire de la poudre noire. Eh oui, un explosif si simple à fabriquer que les sites survivalistes vous en offrent la recette. Soyons clairs, nous échouons alors car nous nous sommes nous même enserrés dans un carcan de règles et d’interdictions. Si le réel problème était là, nous pourrions fabriquer la poudre sur les paillasses des labos de chimie des écoles. Encore faudrait-il leur donner l’autorisation d’y procéder. Impossible, il faut une assurance, l’assurance exige une certification, la certification exige une description des processus mis en œuvre. Oui, mais comment décrire au moment où les producteurs vont devoir tâtonner un peu pour réussir. Il s’agit juste de papier, mais il nous enserre tel un carcan. C’était d’ailleurs le but, créer d’invisibles barrières à l’entrée pour empêcher de nouveaux concurrents de venir remettre en cause les positions des grands groupes. Mais ceux-ci se révèlent incapable de relever le défi[9].
Cela vous rappelle-t-il une expérience passée ? Oui, la COVID et la saga du masque. Pire que les problèmes d’investissements nous sommes prisonniers de dirigeants tellement éloignés de la production qu’ils sont incapables d’organiser une remontée en puissance. Une dizaine de logisticiens libres d’agir aurait fait mieux dans les deux cas, mais évidemment, nos dirigeants ne se commettrons jamais avec des individus en contact avec une activité aussi ignoble que la production ou capable de leur rappeler les limites du réel.
Oui, mais on ne tire pas des billets, désolé ! (Ou pas)
Voila, un cours résumé de nos problèmes à l’usage du public. Désolé, mais vous allez devoir recruter vos prochains dirigeants parmi les pro russes. Vous nous avez traité de pro russes, de poutinolâtres, car comme Cassandre nous vous avons seriné, corné nos avertissements aux oreilles. Ceux-ci ne vous ont pas plus ? Oui, ceux de Cassandre non plus, mais Troie a finit détruite. On ne fait pas impunément l’impasse sur le réel.
Bien sûr, la chanson de la marche glorieuse en avant était plus agréable à entendre, personne ne le conteste. Malheureusement, le temps des guerres du mensonge s’achève et celui des guerres de survie pour gérer l’héritage de haine que vous nous léguer vient.
Croyez le bien, la tâche sera rude, comme Churchill l’avait déclaré, la sueur, le sang, les larmes. Désolé pour votre Quinoa tout doux entre deux bisounours, maintenant on rentre dans le dur. Il reste l’alternative bien sûr : vous ne comprenez rien, tout continue un temps comme avant, bien évidemment, c’est la voie de la facilité et vous n’allez pas cesser de la suivre ?
La peine sera alors, au final, encore plus rude car le temps manquera encore plus. Au moment où nous serons isolés du monde, assaillit de l’intérieur et de l’extérieur. Déjà, nous devrons retourner en Syrie en rampant, le prix de notre retour en grâce auprès des Russes n’est pas fixé, mais il sera élevé.
La Chine nous vend encore, mais si elle peut nous remplacer, elle le fera. L’Afrique rêve de nous expulser et notre ghetto occidental n’est pas viable. Toutes ces forces nous isolent, demain, elles viendront nous achever surtout si nous ne changeons pas et donnons l’impression de demeurer une menace !
Précis sur plusieurs exemple dans différentes forces navales :
La sous marinade UK
Les sous-marins britanniques n’en finissent plus de cumuler les soucis.
Car en parallèle, pour les SNA, il y a un sévère problème de disponibilité
https://www.opex360.com/2023/08/30/la-royal-navy-naurait-actuellement-aucun-sous-marin-nucleaire-dattaque-en-mesure-de-prendre-la-mer/
.
Et pour les SNLE, en plus de ce problème de colle (au lieu de boulons). Un problème chez les sous-traitants, un de plus dirait-on. Ils se multiplient
https://www.opex360.com/2023/02/01/une-reparation-defectueuse-a-ete-decouverte-a-bord-du-sous-marin-britannique-hms-vanguard/
La dernière IPER du HMS Vanguard a duré 4 ans (soit 4x plus que prévu), et elle a mis un sacré bordel dans l’organisation générale de l’entretien des SNLE https://www.thenational.scot/news/19637738.trident-submarine-refit-delay-may-cost-taxpayers-500-million/
.
Du coup les patrouilles des SNLE dispos se sont allongées, au point que ces derniers rentrent à Faslane dans un sale état. Les conséquences s’enchainent et cet effet boule de neige crée des effets irréversibles.
Et avec une nouvelle tuile au sujet des capteurs de profondeur, il y a fort à parier que la dispo des SNLE du UK va encore en prendre un coup …
https://www.bbc.com/news/uk-67473729
Les mésaventures de la nouvelle classe Ford.
Le porte avion Ford a connu les mêmes mésaventures. Wiki reconnait :
Lancé en 2013, prévu pour 2015, livré en 2017, première mission en 2022. On se croirait sur le chantier de Flamanville.
USS Gerald R. Ford (CVN-78) — Wikipédia (wikipedia.org)
La construction du quatrième porte-avions américain de la classe Ford a débuté | Mer et Marine
.
Alors que la sous-marinade SNA & SNLE britannique faisait la fierté du UK (et la sécurité de l’Europe) au début des années 2000 et était effectivement imposante, il est assez triste de voir les choses se déliter ainsi aujourd’hui.
La marine canadienne
La marine royale canadienne. Le premier problème vient des effectifs.
Je m’excuse, le cœur m’a manqué pour investiguer en vue d’un réquisitoire sur la marine française.
Compte rendu West point :
Dans le processus d’abandon de l’Ukraine, on parle d’ukrainiser la guerre, rappelez-vous on devait Vietnamiser, Saigon s’en rappelle :
It’s Time to Ukrainify US Military Assistance - Modern War Institute (westpoint.edu)
It wasn’t supposed to become an ugly war of attrition—when Russian forces invaded last year, almost nobody expected Ukraine to hold out so long, much less hold its own.
Il n’était pas prévu de faire de la guerre au moment où les russes ont attaqué l’an dernier une horrible guerre d’attrition et personne n’espérait voir les ukrainiens tenir si longtemps, surtout sur leur propres forces.
Note : L’Ukraine a tenu car il s’agit d’une opération militaire spéciale où les russes n’ont pas engagé l’ensemble de leur ressources militaires.
En réalité, dans l’espoir d’obtenir leurs objectifs politiques par des négociations, ils ont retardé le rappel des réservistes et la décision fut prise seulement en septembre 2022. Les Ukrainiens ont mobilisé eux dés le début et ont donc bénéficié durant l’été 2022 de la supériorité numérique (Août-Octobre). Cet avantage a permis à l’armée ukrainienne de reprendre alors l’offensive.
L’auteur passe surtout sous silence le fait que les Ukrainiens ont récupéré la seconde dotation de matériel de l’armée soviétique. Ils disposaient donc de masse importante de matériel de cette origine. Le déséquilibre de force était moins important que ne le veut le préjugé dans les premiers stades du conflit.
Depuis, la guerre d’attrition semble avoir détruit une large partie de cette dotation initiale de l’armée Ukrainienne. Une vague de matériels de remplacement tiré des stocks soviétiques des pays de l’est a été livrée. Puis, enfin vint la remarquable vague des matériel OTAN qui a permit de nommer le fameux Bradley square.
The US military, in particular, as the leading provider of support to Ukrainian forces, is repeating the mistakes of Afghanistan and Iraq. Instead of adapting training methods and objectives to the battlefield realities in Ukraine, the US bureaucracy acts as though the Ukrainians are fighting an American-style conventional war.
Les forces militaires US principal fournisseurs d’aide aux forces ukrainiennes répètent les erreurs d’Afghanistan et d’Irak. Au lieu d’adapter les méthodes d’entrainement aux réalités du combat en Ukraine, la bureaucratie US agit comme si les Ukrainiens allaient mener une guerre de style US.
Note : Vous remarquerez que l’analyste est américain. Le manque de flexibilité, l’idéologie, y sont clairement mis en évidence. Et on veut mener une guerre ainsi ? Regardez les performances de la brillante armée prussienne à Iéna pour comprendre.
Seizing the Initiative in Ukraine : Waging War in a Defense Dominant World (csis.org)
Quelques liens sur nos problèmes de production, vous trouvez les conclusions dans l’article.
Euro leaders blame industry for failure to meet Ukraine ammo promise (defensenews.com)
Nein zu Munitionsfabriken in der Provinz : Deutschland ist unfähig zur Zeitenwende (msn.com)
https://blablachars.blogspot.com/2023/11/quand-le-president-zelensky-parle-des.html
BLABLACHARS : LA PRODUCTION DE MUNITIONS EN PLEIN BOUM AUX ETATS-UNIS
[1] A la précision de cette vision, assez iconoclaste en 1940, vous constatez la précision de la pensée du général focalisée sur les points clés.
[2] Racisme, racisme, vous comprenez pourquoi elle a séduit nos dirigeants.
[3] Eh oui, les communistes avaient déjà une idéologie.
[4] Là encore une tradition que les russes ont su préserver. Remuer des tonnes de terres ne convient pas à de délicates mains d’occidental. Aurions-nous seulement su construire une ligne Sourovikine ?
[5] Et le doute porte sur moi aussi, je me compte dans tous les défauts mentionnés et ne suis probablement pas prêt. Ça ne serait pas trop grave avec des sous-officiers capables d’encadrer et de pousser, mais ou trouverez-vous aujourd’hui les exquises compétences sociales du sergent Hartmann ?
[6] Oui, les meurtriers de Thomas ont montré qu’ils étaient capables d’attaquer au couteau, mais obéiront-ils à des ordres occidentaux ?
[7] Ce qui importera de les définir avec des gens capables de réfléchir la Realpolitik et le réel devant les yeux. Là encore, une génération entière de dirigeants devra être remplacée.
[8] Je vous aide, ni Gabriel Attal, ni Bruno Le Maire ne sont murs pour cela. Mais je suis méchant, malgré la magie de l’usine dont nous parlait madame Runacher, moi non plus. J’ai juste assez de connaissances du sujet pour savoir l’épreuve que représente ce travail et admirer ceux qui en sont capables. Eh, oui, il va falloir aussi apprendre à les respecter et non ceux qui dans leurs beaux costumes vous apportent le power point de Mc Kinsey.
[9] Rappelez-vous la fameuse affiche dans le bureau de Ron Paul : Ne faites pas de fausse monnaie, l’état déteste la concurrence.
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