« La famine » du peintre Guillaumet : Autre facette de « l’œuvre positive de la colonisation »
« On a tué, massacré, violé, pillé tout à l'aise dans un pays sans défense, l'histoire de cette frénésie de meurtres et de rapines ne sera jamais connue, les Européens ayant trop de motifs pour faire le silence (...). Rien n'est plus contraire aux intérêts français que cette politique de barbarie. »
Jaurès citant Clemenceau le 27 mars 1908.
Mon attention a été attirée par un article du journal El Watan décrivant une toile de Guillaumet représentant la famine. Ce qui nous donne l'opportunité du « pourquoi » de cette toile, de la personnalité du peintre iconoclaste Guillaumet, mais aussi de tous les hommes de lettres et d'art, plus enclins à décrire l'épopée d'Afrique qui leur donne à voir le secret d'une société nouvelle créant ce faisant le mouvement orientaliste qui n'est rien de plus qu'un mouvement de voyeurisme malsain et qui nous revient aujourd'hui à travers une belle aventure artistique qui consistera à sauver un tableau récemment découvert dans les réserves du musée Cirta de Constantine, roulé et en mauvais état. Ce tableau de G. A. Guillaumet, de grand format (3,20 x 2, 34 cm), intitulé « La Famine » est présenté dans l'appel comme « un témoin unique ». L'argumentaire précise : « Témoin de la conquête de l'Algérie et de l'histoire coloniale, Guillaumet a consacré la totalité de son oeuvre à ce pays du Maghreb, dans lequel Dans La Famine, il dénonce une situation dramatique, qui décime le pays entre 1866 et 1868 : un tiers environ de la population algérienne périt alors, touchée par les épidémies et la famine. En métropole, les pouvoirs publics et l'opinion sont alertés par ce 'fléau'' qui n'est pas seulement imputable à la sécheresse, mais aussi à l' extrême paupérisation des populations rurales algériennes, dans le cadre de la colonisation qui confisque leurs terres. » (1).
« Dans ce grand tableau où les figures sont peintes à échelle humaine, le jeune artiste dépeint ce motif avec les moyens de la peinture d'histoire, révolté, il veut indigner le public et susciter sa compassion pour les victimes. Guillaumet est le seul peintre français à avoir tenté de figurer cet épisode tragique de l'histoire coloniale, en présentant son tableau au Salon de 1869. Sa restauration permettra de restituer à l'Algérie un témoignage unique de l'un des moments les plus sombres de son histoire pendant la période coloniale, peint avec empathie par un artiste français témoin de ces événements. » L'appel est lancé par l' Association des amis des musées d'art et d'histoire en soutien à quatre musées français porteurs du projet d'exposition, en partenariat avec le musée Cirta de Constantine. » (1)
« Qui veut contribuer à sauver un tableau de Gustave Guillaumet, peintre tombé amoureux de l'Algérie ? C'est par ce cri du coeur que quatre musées français, dont La Piscine de Roubaix, ont lancé un appel aux dons pour financer la restauration d'une oeuvre majeure du peintre Gustave Guillaumet, La Famine. Ce tableau, qui décrit un épisode tragique de l'histoire coloniale, doit prendre place dans une rétrospective qui naviguera entre les quatre musées. Bruno Renoul décrit les scènes du tableau : « Des corps décharnés, des visages marqués par l'affliction, la calamité qui transpire de chaque trait de pinceau. La Famine de Gustave Guillaumet donne à voir les conséquences concrètes de la crise sanitaire et alimentaire qui a secoué l'Algérie entre 1866 et 1868, dans les premières décennies de la domination française. Ou plutôt, ce qui reste de ce tableau : cette oeuvre du peintre orientaliste français, réputée disparue, a été retrouvée dans un état désastreux dans les réserves du musée Cirta de Constantine. Ce peintre est oublié de la doxa officielle car il s'inscrit à contre-courant du consensus de l'époque. La première exposition du genre, concernant Gustave Guillaumet, depuis 1899 ! « Il y a une dimension humaniste qui est singulière parmi les peintres de sa génération. Sa peinture allait à rebrousse-poil de ce qu'on montrait alors de l'Algérie, des images de conquêtes très univoques, vues du côté du vainqueur. » D'après Bruno Gaudichon, le conservateur du musée La Piscine, cette exposition va réhabiliter un peintre « un peu oublié » Gustave Guillaumet qui a sillonné l'Algérie, dont il est tombé littéralement amoureux. En sont sortis des tableaux qui montrent la beauté des paysages de ce pays du Maghreb, et un regard plein d'empathie sur les populations locales. « Il y a une dimension humaniste qui est singulière parmi les peintres de sa génération, estime Bruno Gaudichon. Sa peinture allait à rebrousse-poil de ce qu'on montrait alors de l'Algérie, des images de conquêtes très univoques, vues du côté du vainqueur. » (2)
La famine (« ’am Ecchar » : l'année de la famine)
On ne décrira jamais assez les famines et les maladies. Djllali Sari et Mahfoud Kaddache en parlent dans leur ouvrage. La famine fut un marquer sociologique important qui fait date, il y a un avant la famine et un après la famine que les Algériens désigent dans la douleur par ‘am Ecchar : l’année de la famine Récemment, Amar Belkhodja les a décrites : « L'auteur démarre son étude rétrospective à partir de l'année 1867. L'Algérie a connu des périodes de sécheresse cycliques qui avaient entraîné de grands désastres. L'une des plus critiques périodes est située entre 1867 et 1871. L'année 1867 est en effet citée comme l'année du grand désastre. La sécheresse provoqua une terrible famine (...). La sécheresse est totale. Aucune herbe ne pousse durant l'année 1867. Les troupeaux périssent. Le bétail est vendu à des prix insignifiants (...). En quelques mois de l'automne 1867 au début de l'été 1868, la surmortalité se généralise et s'intensifie, en décimant nombre de collectivités et de vastes zones géographiques, tout particulièrement à travers les steppes et l'Oranie dans sa plus grande extension, faisant affluer les masses faméliques et de mourants au coeur des centres urbains (...). En 1868, le typhus fait des ravages dans plusieurs régions du pays. L'année suivante, la situation empire. La famine, le typhus et le choléra se propagent à travers tout le pays. La mort frappe partout. Les familles paysannes sont en procession, dans tous les sens, à la recherche de quelque salutaire pitance. » Ce sont les tragiques exodes de la faim, « un flux migratoire jamais connu dans l'histoire de l'Afrique du Nord ». (3)
Qui est Achille Guillaumet, peintre non « orientaliste » au sens du voyeurisme ?
On est étonné en faisant connaissance avec ce peintre à part ni orientaliste ni peintre de l'armée. Gustave Guillaumet est né le 26 mars 1840. Il est aux premières loges de la conquête. En 1862, il se rend en Algérie, Il y retourne de nombreuses fois, jusqu'à vivre comme eux, notamment en 1872, où il peint des scènes de la vie miséreuse des populations du désert dont il partage la vie. En Algérie, il puisa l'inspiration nécessaire à son oeuvre, celle des paysages et des extérieurs qu'il privilégia aux intérieurs et aux scènes de harem prisées à cette époque. Tant dans ses peintures que dans ses écrits, il décrit la vie primitive et rude dans le désert algérien, Évitant la civilisation européenne, il préfère voyager dans le Sud algérien. C'est dans ces conditions qu'il restitue son impuissance devant la famine par cette oeuvre magistrale qui fut oubliée intentionnellement et qui décrit en creux l'oeuvre positive de la colonisation.
L'Orient envoûtait les intellectuels et la guerre d'épouvante battait son plein
Il faut avoir à l'esprit que rares fut les hommes de lettres, les artistes qui s'opposèrent au nom de la dignité humaine à cette guerre d'épouvante qui avait lieu en Algérie pendant les cinquante premières années de l'invasion ; les écrivains, les poètes, les peintres se passionnent pour l'orientalisme, une forme de voyeurisme malsain. Même Zola le « J'accuse ! » lui-même préférant regarder ailleurs, la cause pour sauver des centaines de milliers d'Algériens paraissant moins digne que celle de sauver un homme...
Nous lisons :: « Plusieurs artistes et auteurs de cette période expriment cet attrait à travers leurs oeuvres qui rendent compte de la vision fantasmée qu'ont les Européens de l'Orient (...) C'est ainsi que l'orientalisme naît. C'est l'orientalisme qui invente le mythe de la langueur orientale, des harems feutrés, des femmes mystérieuses et... offertes. Le harem est en effet un des thèmes récurrents des oeuvres orientalistes ainsi que le désert et la chasse qui fascinent « Le voyage d'Alger devient pour les peintres aussi indispensable que le pèlerinage en Italie (...) La conquête de l'Algérie en 1830 par la France, permet le développement d'un fort intérêt intellectuel pour l'Orient. L'orientalisme revêtit ainsi un aspect littéraire : des « voyageurs écrivains » vont alors profiter de leurs voyages en Orient pour nourrir leurs oeuvres d'exotisme, d'odeurs, de couleurs et de sensations intenses. C'est dans ce contexte que Chateaubriand fait en 1811 un voyage en Orient. Victor Hugo, qui n'est jamais allé en Orient écrira « les Orientales ». En 1851, près de dix ans après son voyage en Tunisie et en Algérie, Gérard de Nerval publie Un Voyage en Orient, dans lequel l'Orient est étroitement associé à la féminité. La poésie de Baudelaire dans Les Fleurs du mal (1857) est elle aussi fortement imprégnée de l'Orient, de ses odeurs, de ses parfums et couleurs. Le seul à se révolter d'une certaine façon contre le sort des Algériens sera Guy de Maupassant. En effet, dans les Nouvelles d'Afrique, Maupassant raconte ses expériences de vie algérienne où il n'hésite pas à adopter un ton polémique dans ses critiques anticoloniales comme dans les nouvelles Bouamama ou la Kabylie-Bougie. Dans Alger, par exemple, il présente un pays qui subit une colonisation « bien loin d'être bénigne ». Dans le deuxième recueil, Récits d'Afrique, l'auteur s'inspire de la réalité politique pour donner son opinion sur des opérations militaires dont il était témoin en Algérie en tant que grand reporter pour le journal Le Gaulois. » (4).
« Le voyage en Algérie, de Delacroix à Renoir, aurait redonné selon lui sens et vigueur à l'orientalisme français. Il est aujourd'hui possible d'examiner selon d'autres critères ce renouveau pictural et les tableaux, dessins, photographies, estampes, produites entre 1832 et 1882 '(...)La nostalgie des temps et des moeurs primitifs est l'une des données centrales de l'orientalisme européen, elle s'accentue à l'heure où l'Occident entend répandre sa modernité à travers le monde''. L'iconographie algérienne après 1830 ne se réduit pas en effet aux paysages qui, luxuriants ou désertiques, identifient et cataloguent les beautés de cette 'seconde France''. Campagnes militaires et chocs de cavaliers, scènes de genre à vocation ethnographique, voire à prétention anthropologique, seigneurs et chasseurs, pasteurs et bergers, évocation d'une féodalité d'autant plus suggestive qu'elle semble échapper à la civilisation industrielle, odalisques, babouches et harems bien entendu, l'orientalisme français excelle à produire et reproduire de l'altérité, à l'aide de codes qu'il convient de replacer dans leur vrai cadre d'analyse. » (5)
« La fascination de la France pour l'Orient a culminé au siècle des Lumières, n'a pas résisté aux idéologies nauséeuses de la fin du XIXe siècle et du XXe : colonialisme, racisme, totalitarismes (...) Mais c'est surtout dans le domaine de l'art que l'Orient devient incontournable. Comme Eugène Delacroix admirant le tableau d'Antoine-Jean, les peintres tombent sous le charme de ces grandes toiles d'Histoire représentant paysages et personnages d'Égypte ou d'Algérie. (...) Eugène Delacroix, Eugène Fromentin, Théodore Chassériau ou encore Horace Vernet, peintre de la guerre d'Algérie, expriment à travers leurs oeuvres l'attirance et le respect que leur inspire la société algérienne.(..) Inspiré par le mystère entourant le harem ottoman, mystère que les voyageurs de toutes les époques se sont empressés de nourrir, ce fantasme de femme à la fois fatale et soumise a beaucoup fait pour le succès de ce genre de peinture. » (6)
« C'est que l'Europe change au tournant des années 1870. En France, la République, conduite par Jules Ferry, se propose de « civiliser les races inférieures ». Pas plus que leurs concitoyens, les artistes et les écrivains ne manifestent guère d'empathie ni de curiosité pour les autres cultures. L'exotisme n'est plus à la mode, même s'il survit encore quelque temps dans l'art colonial, destiné à vanter les possessions françaises à l'étranger. Publicités et affiches célèbrent l'« indigène » en burnous tandis que « La Belle Fatma », seins nus et pose lubrique, fait la fortune des éditeurs de cartes postales. À l'empathie des Lumières et des romantiques a succédé une condescendance entachée de mépris pour les races et civilisations « inférieures ». (6)
La gloire des épaulettes du peintre Horace Vernet
A côté des poètes et écrivains, les peintres s'occupèrent de l'orientalisme et d'autres comme Horace Vernet de gloire des épaulettes : « La conquête de l'Algérie, lit-on, est une campagne difficile, coûteuse (...) les succès de l'armée d'Afrique flattent une opinion publique patriotique, humiliée par les défaites de 1815 Les toiles de Horace Vernet témoignent de la volonté de mise en scène picturale des hauts faits militaires de la conquête coloniale. Il s'agit de rehausser le prestige dynastique et de dépasser les controverses politiques sur la colonisation par une célébration unanime et nationaliste de l'armée victorieuse. Disposés à la fin du parcours de la galerie des Batailles au musée de Versailles, les tableaux terminent l'évocation des gloires militaires de la nation par la représentation des victoires algériennes, Pour le musée de Versailles, Louis-Philippe passe commande à Horace Vernet de nombreuses toiles destinées à illustrer les principales victoires de la campagne algérienne. » (7)
« Ces peintures suivent les règles habituelles de la représentation des batailles : tableaux pleins de bruit et de fureur, enchevêtrements d'armes, de combattants et de chevaux. A terre, des victimes viennent rappeler la dureté des engagements. (...) En vantant l'exploit et le héros, on exalte le goût de l'épopée. Le peintre s'applique à représenter les principaux officiers - ceux que l'on appelait alors avec estime les « Africains ». Le Combat de la Sickak met ainsi en valeur le général Bugeaud, nommé gouverneur de l'Algérie en 1840 ; Vernet veille également à faire figurer les princes royaux venus récolter quelques lauriers dans les batailles algériennes : de même qu'au duc d'Aumale est rattachée la Prise de la smalah d'Abd el-Kader, on campe le duc d'Orléans sur un cheval blanc dans le Combat de l'Habrah » (7).
Que dire en conclusion ?
Nous savons que bien plus tard le sort de l’Algérie n’a pas laissé les bonnes âmes, et les Justes les vrais poètes et les vrais peintres de commuer avec la Révolution de Novembre. On se rappellera avec émotion le tableau de Picasso de « Djamila Boupacha, la révolutionnaire condamnée à mort par le pouvoir colonial et qui ne fut sauvé que grâce à l’engagement de l’avocate Gisèle Halimi, de Simone de Beauvoir Jean Paul Sartre. On se souviendra aussi de l’empathie de Louis Aragon pour la Révolution Algérienne. Tant de peintres de cœurs ont vibré à la souffrance de l’Algérie combattante. Dans son bel ouvrage, : « L’Art et l’Algérie insurgée 1954-1962) -préfacé par Henri Alleg, un engagé pour l’indépendance, prisonnier, il fit connaitre la face sombre de l’armée française dans un ouvrage magistral « La Question » -, Anissa Bouayed leur rend hommage ainsi qu’à tout les peintres algériens, qui avec leur pinceaux ont contribué à donner une plus grande visibilité à la révolution algérienne (8)
Guillaumet aura été le précurseur de ces personnes sensibles à la détresse humaine. Il été le seul à peindre la détresse algérienne des trente premières années de l’invasion et on comprend que son cri soit étouffé. Il ne faut pas croire que le "siècle des Lumières" d'après la doxa occidentale, siècle de la liberté, des droits de l'homme avait quelque application sur le « terrain » de l'invasion. Rares, très rares les voix dissonantes, au contraire, c'était la revanche après Waterloo, d'autant que le mythe de la race était claironné. Une déconstruction méthodique s'avère indispensable qui nous permettra après la déprogrammation du logiciel de la soumission intellectuelle toujours en vigueur, pour tout ce qui vient de l'étranger, nous permettra de ré-étalonner notre vision par rapport au Monde.
Guillaumet est l'un des rares Français qui en son temps, -malgré l'unanimise général quant à la nécessité de coloniser dixit Jules Ferry, -à dénoncer à travers sa peinture concernant la terrible famine qui a décimé plus d'un million d'Algériens (« ’am Ecchar » année de la faim pour reprendre un terme du terroir) qui est pour nous un marqueur identitaire de ce que fut « l'oeuvre positive de la colonisation ».
J'en appelle à nos autorités, qui se doivent de faire tout ce qui est nécessaire pour réhabiliter la toile et bien la mettre en valeur pour que les jeunes puissent se souvenir et ne pas oublier, contrairement à ce qu'on nous disent ceux qui nous « conseillent de ne pas regarder dans le rétroviseur et même les sirènes algériennes relayant la France dans l’espoir d’une visibilité du côté du Quartier Latin...
Nous ne pouvons nous projeter dans le futur avec des ailes que si nous avons des racines . On ne peut pas passer pour pertes et profits 132 ans d’une colonisation abjecte, sans que l’on en fasse une anamnèse non pour servir de pompe à finance comme le font les autres.. mais simplement pour faire comprendre qu’il y a eu une faute qu’il serait élégant de reconnaitre seule condition que met l’Algérie pour développer des relations apaisées avec le peuple de France par delà les gouvernants de passage
1. http://www.elwatan.com/hebdo/arts-et-lettres/sauver-la-famine-en-algerie-03-02-2018-361848_159.php
2.Bruno Renoul 26/01/2018 http://www.lavoixdunord.fr/305286/article/2018-01-26/qui-veut-contribuer-sauver-un-tableau-de-gustave-guillaumet-peintre-tombe
3. Amar Belkhodja http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2015/08/18/print-16-182909.php
4. http://djazair-france-docs.blogspot.com/2008/03/lorientalisme-et-les-influences.html
6. https://www.herodote.net/Orientalisme-synthese-1987.php
7. https://www.histoire-image.org/etudes/conquete-algerie
8. Anissa Bouayed : L’Art et l’Algérie insurgée 1954-1962) Editions Enag Alger 2005
Article de référence http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur _chitour/286204-autre-facette-de-l-oeuvre-positive.html
Professeur Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique Alger
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