La France va disparaître, bon débarras !
Imaginez un éditorialiste en mal d’inspiration, lassé par son métier et blasé par la société, en légère déprime post-hivernale alors que le printemps peine à crever les nuages et le thermomètre. Allez, parti pour un bon coup de blues. Sa rédaction refuserait le papier, mais sur un site indépendant, les coups de blues ont droit de cités, enfin, ce n’est pas certain. C’est un peu la contre-culture de notre époque que d’être maussade et mécréant face aux messes sociales d’une si piètre époque. Allez, c’est parti, bon voyage dans le brouillard, mais ce sera progressif !
Quelques signes étranges. Philippe Seguin, président de la Cour des comptes, lance une alarme sur l’état de la SNCF en appelant cet organisme à pratiquer un big-bang ; imitant en cela Michel Rocard qui en une autre époque en appela à un big-bang pour reconstruire la gauche. Mais rien n’a changé et, d’ailleurs, une fois dans l’entonnoir de la routine, les ensembles humains ne dévient pas. Sauf si l’entonnoir se bouche ou se brise. La SNCF ne se porte pas plus mal que les autres entreprises de transport public. Son problème est qu’au vu de ce qu’elle coûte à l’Etat, elle est de plus en plus en délicatesse avec la ponctualité. Et, là, c’est pas de chance, au moment où Séguin parle d’éventuels risques accidentels et de retards à répétition, l’Eurostar bat le record sur le trajet Londres-Paris, 12 heures. La presse nationale n’a pas évoqué un autre retard. Tarbes-Bordeaux effectué en 6 heures, 4 heures de plus, mais, là, c’est juste un arbre qui est responsable. La SNCF, dixit quelques sources officieuses, aurait fait l’impasse sur les équipes d’intervention d’urgence. Qui faut-il incriminer ? Les passagers sont agacés et on les comprend. Mais le risque zéro n’existe pas. La SNCF n’est pas exempte de reproches, mais le client, relayé dans son mélodrame par le défouloir médiatique, devient parfois tyrannique. A moins de connaître toutes les données d’une situation, on ne saura jamais qui est en défaut, qui exagère. Chaque automobiliste qui prend la route sait qu’il est à la merci d’une panne. Le train sans panne n’existe pas.
Pessac, en Gironde, comme du reste Pauillac où une institutrice s’est donnée la mort il y a peu. Cette fois, dans une école, une parente d’élève s’en est prise à l’institutrice parce qu’elle avait fait quelques remontrances à son morveux de fils. Cinq jours d’arrêt de travail. On apprend que, dans une autre école de cette localité, une institutrice aurait été menacée par un parent. Les esprits s’excitent. Là, aussi, des dérives face auxquelles on ne pourra que prendre la défense du corps éducatif. Drôle d’ambiance. Guerre civile à bas bruit. Anomie généralisée. Supporters du PSG en colère. Rien que de l’habituel toutes ces choses. Mises en avant par les médias. Relativiser, oui, relativiser, en évitant de grignoter entre les repas et en mangeant cinq fruits et légumes par jour, comme le dit la pub au service du ventre non philosophique des dévots de la diététique. L’instit qui se fait agresser, on aimerait la défendre, le joueur du PSG qui a eu sa Porsche caillassée, on s’en tape. Le salaire de ces élites du sport est une insulte proférée à tous ceux qui œuvrent, durement, ou bien en suant des neurones, tous ces chercheurs et ces entrepreneurs, ces travailleurs. Il n’y a pas qu’Henry Michel qui est un sac de merde. Le foot professionnel est un sac de merde. La fleur fiscale accordée par les députés à ces joueurs pour qu’ils restent dans la ligue française est une insulte à la République et ce député qui plaint les familles nombreuses parce que le monospace a un malus écologique, au service de ces pauvres bourges qui ne peuvent se payer le véhicule avec gadget pour transporter leur rejetons en classe confort, avec lecteur DVD pour sevrer les morveux pendant le voyage vers les parcs à thème ; alors que des tas de gosses crèvent de faim et n’iront jamais voir la mer ; encore une insulte à cette République qui du reste n’existe plus. La République est morte, ce sont les députés qui l’ont tuée, avec la complicité des masses et des bourgeois. Ceux qui ne supportent pas de voir les jeunes déambuler, ces riverains rivés à leur égoïsme cancérigène, humanité urbaine en voie de putréfaction morale et mentale. Bref, la société hypermoderne n’a pas peur de l’indécence, elle qui vénère des types parce qu’ils tapent dans un ballon et d’autres, figurines de film, ou poussant la chansonnette. C’est à ses croyances qu’on juge une société. Quel misérable spectacle que cette soirée un samedi soir, Olivier Minne en costard, Johnny aussi rebelle qu’un Tino Rossi, poussant les vocalises, avec une flopée de casseroles de la chanson, inaudibles, sauf à ceux dotés d’une poubelle à la place du tympan ; et cette dévotion à des ladies, Di, Laeticia, Caroline, Steph de Monac, Angelina Joli, bref, toute cette clique de « femmes parasites », mi-putes mi-exquises, alors qu’une grande dame est morte, Germaine Tillon, tout l’honneur de la culture, celle d’une autre époque et Césaire qu’on enterre. Maintenant, le monde est devenu une grosse farce. La télé est une messe qui célèbre ses saints de merde et ces saintes pouffiasses. Les impostures sont vénérées, les populaces aussi déglinguées que les masses religieuses du XIXe siècle. Un monde qui n’incite pas à l’humanisme, mais invite à se réjouir de la disparition de l’humanité. Bon débarras ! Qui mourra le premier d’un cancer foudroyant, Beigbeder, Arthur, Nacéri ou moi-même ?
Sarkozy président du pouvoir d’achat, Français déçus, mais les stations de ski ont fait un chiffre d’affaires sans précédent. Le pouvoir d’achat est bien là, mais pas pour tout le monde. Les Français déçus par Sarkozy, ah bon, quelle bonne blague, ils l’ont élu, s’ils ont à être déçus c’est de leur propre bêtise, ceux de droite qui l’ont élu, et hélas, ceux de gauche qui ont dû subir la décision de ces militants décérébrés qui ont élu Mme Royal. Mais, au bout du compte, les gens de gauche, de droite, ils payent un portable à leur morveux de gosses, alors, si le pouvoir d’achat baisse, c’est là que ça se passe. Que les Français ne viennent plus se plaindre. Ils ont les élus qu’ils méritent. Et demain sera pire, au vu de la génération de crétins que la société éduque, tous sapés pareil, des clones, à la limite de la débilité mentale. Il va falloir se préparer à fuir à moins que de divines énergies émanent et que les humains immanents, conscients de faire fausse route dans ce monde matériel, factice, avec ses fausses valeurs, ses faux artistes, ses escrocs de l’humanitaire et de la politique, ses scientifiques malhonnêtes, ses producteurs véreux, ses saloperies guerrières et mafieuses, ses trafics en tous genres. Quand l’humanité osera, une fois dans le marasme, décider d’en appeler à l’indicible libérateur pour se débarrasser de la vermine qui est aux postes-clés, alors le monde sera vivable. Si elle n’y parvient pas, que ce monde disparaisse, le destin de cette terre n’est pas d’être aux mains de ces castes mafieuses et profiteuses. Et que la France disparaisse, avec l’humanité, bon débarras, et ses députés en premier !
Ce dimanche 27 avril, la météo prévoit des températures dépassant largement les 20 degrés et du soleil. Bof, on remettra à plus tard ces réflexions maussades. A l’année prochaine sans doute. Bonnes vacances à tous !
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