La guerre en chantant... du Freddy Mercury !
On vous le dit depuis plusieurs semaines sur Agoravox, mais ça se confirme furieusement ce week-end. Ce n’est plus qu’un simple bruit de bottes et une rumeur seulement : les Etats-Unis fomentent une intervention musclée en Iran, et leurs préparatifs s’accélèrent. Sous quelle forme finale exactement, on ne sait pas. Nucléaire : possible, tant les militaires américains sont tentés d’utiliser leurs « smart bombs », les bombes tactiques qu’il n’ont jamais pu utiliser in situ. Ça, ou un bombardement plus classique, avec les monstres d’un nouveau genre déjà décrits ici. Si on y ajoute un fort bruit d’hélices et de sonars dans le Golfe, aux répercussions inattendues, on obtient une pétaudière prête à sauter.

Ce week-end, la confirmation des rumeurs alarmistes provient d’un dépêche d’agence de Reuters-Londres, qui a remarqué, en épluchant les comptes de certaines compagnies pétrolières, que des commandes de livraison un peu spéciales et en quantités importantes venaient d’être passées. Des demandes émanant du Military Sealift Command, l’organisme militaire qui gère l’intendance de la flotte américaine dans le Golfe. On vous a déjà dit ici quel était le nombre de bateaux de guerre sur place, et celui des militaires déployés. Pour les approvisionner, la Marine vient de commander l’envoi de quatre tankers pour le seul mois de novembre, pour un million de barils au total, contenant fuel lourd pour les bateaux et kérosène JP5 pour les avions F-18 Hornet. Les tankers transitent par la base de Diego Guarcia, déjà citée elle aussi ici sur Agoravox. En général, note le journaliste, la flotte dévore deux tankers par mois "seulement", et "ça a été plutôt calme ces derniers mois". En résumé, les avions ne sont pas trop sortis et les bateaux peu bougé, mais ils vont le faire beaucoup dans quelques mois... le temps pour l’essence d’arriver, à savoir entre 2 et 3 mois.
"Bahrain, for example, has confirmed that there are additional volumes being requested by the U.S. Defense Energy Support Center, including JP5," précise l’agence. Chaque pétrolier affrété contient 310 000 barils, et les livraisons ne concernent pas seulement que la flotte du Golfe. 235 000 barils de fuel lourd pour diesel sont partis de Corée du Sud vers Jebe Ali et Fujairah, aux Emirats arabes unis, et 310 000 barils de JA1 (du kérosène toujours, mais pour avions de transport) ont bougé de Barhain à Mesaieed au Quatar (un barril vaut 159 litres). 147 000 barils ont été également envoyés de Singapour à Diego Garcia (pour les B2). Il y aura bientôt suffisamment d’essence pour mettre en l’air toute la flotte aérienne américaine déployée dans le golfe pendant plusieurs jours d’affilée. Pour livrer le tout, il faudra compter 90 jours à partir de ce mois, le temps pour les derniers tankers d’arriver. Beaucoup d’observateurs pensent que l’attaque devrait se produire maintenant entre février et avril 2008. Si elle a lieu, tout sera donc prêt, en tout cas. A moins qu’un phénomène intérieur gravissime ne se produise sur le territoire américain, et ne précipite les choses (WTC bis repetita). Maintenant, le tout est en effet de savoir où sont passés les missiles nucléaires égarés au Etats-Unis. Avec un fou ou un illuminé à la tête de la plus grande puissance militaire mondiale, on peut tout craindre en effet.
Selon certains blogueurs, dont pas mal de posts ont assez rapidement disparu des sites, la date fixée est celle du 6 avril, et le nom de code de l’attaque "Sting". Selon d’autres sources encore, le porte-Harriers anglais Illustrious devait rejoindre "début 2008" la zone, accompagné par une frégate type 23, L’HMS Westminster, et le destroyer lance-missiles Type 42, L’HMS Manchester. Notre porte-avions national a de la chance, il est en cale de radoub jusqu’au 30 novembre 2008 (coût de l’opération : 287 millions d’euros)... Jusqu’ici, pour beaucoup de tacticiens, le départ de L’Illustrious de son port d’attache anglais signifierait que la guerre n’est alors plus très lointaine, car il est un des éléments-clés de la tactique mise en place. Et ce, selon plusieurs sources concordantes. Or... c’est exactement ce qu’il vient de faire, dès ce mois de novembre.
Car il n’y a pas que le bombardement de prêt, il y a aussi l’invasion terrestre qui va suivre pour nettoyer les poches de résistances ou sécuriser les sites visés. Et de cela aussi, nous possédons divers indices concordants. La source principale de ses indices est... elle aussi anglaise. Ce sont eux, les Anglais, qui, ces dernières semaines, ont accéléré les choses et les préparatifs. Un porte-avion, toujours ce fameux Illustrious, de retour d’exercices navals en mer Baltique est rentré plus tôt que prévu en cale sèche, en octobre dernier, pour repartir aussitôt, chose qui n’était pas prévue il y a quelques mois encore. Il est déjà à cette heure, en Méditerranée, pour faire quelques ronds dans l’eau avec les espagnols, qui ont racheté aux Anglais leurs vieux Harrier (applelés "Matador" chez eux). L’Illustrious, avant de participer à des manœuvres en mer Baltique croisait cet été au large de la côte Est des... Etats-Unis. Et pas fortuitement : pendant deux semaines, à partir du 12 juillet, il a testé la faculté d’atterrissage sur ses pontons de la toute nouvelle arme de guerre américaine des Marines US, à savoir le Boeing V-22 Osprey, un engin fort décrié qui entre enfin, après plus de vingt-cinq années de développement, en service commandé (premier vol en 1989, deux crashs meurtriers ; dont un avec 19 Marines à bord). L’’Illustrious a aussi embarqué les Harriers américains, sensiblement différents de leur collègues de la Navy anglaise. Les Ospreys comme les Harriers sont des engins d’invasion et de soutien d’attaque, pas des bombardiers. L’Angleterre, tentée d’acheter l’appareil, testait donc sur place un soutien actif à leur prochain déploiement en combat réel. A plusieurs millions de dollars l’unité (119 exactement, sans compter les 20 milliards de dollars dépensés pour le développement), vaut mieux multiplier les chances d’en récupérer le maximum en cas de conflit. Ce qu’on ne sait peut-être pas, c’est que le militaire le plus opposé à la mise en service de l’Osprey aura été Donald Rumsfeld, qui a tenté à 4 reprises d’arrêter un programme qui a traversé toutes les annulations, preuve que le lobby guerrier, aux Etats-Unis, dépasse la direction même du pays. Pour les militaires, tester un nouvel appareil en conditions réelles est toujours très tentant : souvenons-nous des F-117 de la première guerre du golfe et leurs frappes "chirurgicales" (pas tant que ça quand les bombes entrent par la cheminée d’un hôpital, confondu avec un objectif militaire). L’avion noir à facettes, qui ne volait que la nuit, y avait hérité d’un surnom, celui de "Ghost of Baghdad" (le fantôme de Baghdad). En novembre 2006, il a déjà été retiré du service, signe qu’il a déjà un successeur désigné (mais pas encore montré officiellement, à part le Raptor !).
Le destroyer Manchester a lui quitté Porsmouth le 12 novembre dernier, direction... le golfe Persique. Interviewé, son "pacha" déclare sans rire que "it’s difficult to tell at present exactly what Manchester will be asked to do in the Gulf region. Clearly there’s a certain element of instability in the area. We are expecting to contribute to operations in Iraq, operations off the coast of Somalia - particularly anti-piracy, and general regional stability in the area."Arraisonner des "pirates" en boutres avec une frégate lance-missile, c’est aussi incongru que de vouloir transformer le yacht de Bolloré en cuirassé japonais. Le destroyer et le porte-avions doivent se joindre à l’armada américaine sur place dirigée par le USS Harry S Truman, un porte-avion américain à la tête de l’armada sur place. "Defending freedom around the world", indique le site web officiel du bateau... Voilà qui sonne un peu beaucoup comme "Iraki freedom"... Le Truman est un monstre naviguant, c’est le 8e de la classe des Nimitz, sur les 14 porte-avions que possède les Etats-Unis. 330 m de long, 3 200 marins à bord et... 2 480 aviateurs, pour 85 avions à bord, essentiellement des F-18 Hornet et Super-Hornet, depuis que le Tomcat est parti à la retraite. Truman, un nom qui sonnerait étrangement si l’attaque sur les starting-blocks était nucléaire... C’est aussi un des plus récents porte-avions, avec ces 10 années de service seulement et ces 4,5 milliards de dollars dépensés pour sa construction. L’USS Truman est accompagné de son porte-Ospreys, le Wasp (un porte-hélicoptère qui est aussi un porte-barges de débarquement et véhicules amphibies). Le scénario est donc établi : les B-2 de Diego Garcia peuvent attaquer en première vague, les Hornet finir le travail et les Ospreys déposer les hommes sur les sites conquis. Les Anglais pourront accueillir les avions-hélicoptères au retour, en cas de besoin (au prix de l’unité, il vaut mieux ne pas en perdre). Le scénario est prêt, et le pire c’est qu’il est déjà en marche. Un homme, que l’on peut désormais considérer comme fou ou dictateur, c’est selon, a déjà décidé du sort du monde. En laissant dans ces discours récents de bien étranges et inquiétantes propos qui semblent bien accréditer ses choix dangereux. Citer la Troisième Guerre mondiale à plusieurs reprises, ça n’est pas bon signe pour le monde entier. Surtout dans sa bouche, ou dans celle des dirigeants qu’il a convaincus...
Car les guerres et les dictatures sont des phénomènes liés. La prétention d’un dictateur à s’arroger le monde induit obligatoirement la guerre. Dès que le pays a un problème, comme par exemple une économie déclinante ou une monnaie qui s’effondre, on entend régulièrement "il nous faudrait une bonne guerre" pour remettre tout ça d’aplomb, comme si la démocratie incluait le chaos et la dictature la tranquillité, et l’économie florissante en période de guerre. Vient alors la saison des va-t-en-guerre, qui appuient la dictature, dans l’espoir de jours nouveaux. Pour y arriver plus vite, il ne faut pas montrer les horreurs de la guerre, et plutôt créer une ambiance "fleur au fusil", c’est la montée vers "la guerre... en chantant". Une vidéo sidérante (et affligeante) vient d’être mise sur YouTube qui prouve que cette guerre tant attendue, on y va, c’est sûr, avec le sourire aux lèvres en prime. Et comme nous sommes en 2007, et qu’en ce moment c’est la mode de montrer son entreprise en faisant défiler tous ses membres en train de chanter en playback une chanson de hit-parade (le phénomène "lipdub", qui a pris une ampleur considérable en quelques semaines), eh bien les militaires ont choisi de faire de même. Et ce ne sont pas n’importe lesquels de militaires. Il viennent juste de quitter Portsmouth, en Angleterre, à bord d’une frégate de la classe Duke, comme celle qui va servir de protection au fameux porte-avions Illustrious déjà cité, en route vers la Task force US du golfe Persique. Dans cette vidéo incroyable, on a tout le résumé de notre époque : la légèreté fondamentale, l’individualisme et en même temps le phénomène de groupe, le manque de respects des valeurs, y compris celles de l’armée, celles de la hiérarchie et, au sommet, le foulage aux pieds de l’union Jack, pourtant fièrement montée à la fin du clip (le commandant lui-même est dans ce coup du clip). On s’attend à voir des gars (et des filles) un tant soit peu sérieux partis défendre les valeurs de la démocratie anglaise, on trouve un bande de jeunes hooligans, officiers et pas gentlemen pour deux sous, qui entonnent un verre de bière à la main du Queen à tue-tête, qui en s’appuyant sur la mitrailleuse à barillets rotatifs, qui sur les missiles, qui en train d’imiter le guitariste Brian May avec un fusil d’assaut en guise de guitare ! On en ressort profondément effondré, en se disant que le peu de retenue de l’ensemble de l’équipage fait craindre tout sens commun lors des combats réels qu’il devront affronter.
Hallucinant, la guerre vue comme un simple clip de hit-parade ! On connaissait les sbires avinés de Blackwater, ces mercenaires sans foi qui trucident allègrement la population irakienne sans être inquiétés, on ne savait pas que ces irresponsables avaient fait des enfants jusque dans la célèbre Royal Navy anglaise, qui perd en une seule séquence vidéo sa crédibilité et sa réputation héritée de deux guerres mondiales pourtant. Avec pareils marins ineptes, on peut ratiboiser l’Iran sans vergogne et sans arrière-pensée aucune... On le fera en chantant, ou en mettant à fond les haut-parleurs sur les Ospreys lors de l’attaque finale. Ils débiteront ceci :
Mama just killed a man,
Put a gun against his head, pulled my trigger, now he’s dead
Mama, life had just begun,
But now I’ve gone and thrown it all away...
Finalement, il n’y aura en avril prochain sur Téhéran qu’une différence de type d’hélicoptère et de chanson avec... Apocalypse Now.
PS : le seul grain de sable possible, dans ce scénario bien rodé, provient des sous-marins. En mai dernier, lors des maœuvres dans la Baltique, notre fameux Illustrious s’est fait suivre comme un banc de morues par un sous-marin canadien, le HMCS Corner Brook, qui l’a même pointé au périscope. Idem récemment en mer du Japon, avec cette fois un sous-marin... chinois qui a fait surface au beau milieu d’une autre armada américaine, début novembre. "Laissant les militaires américains rouges de honte", précise le journal qui relate l’événement. Le petit sous-marin de la classe Song a failli heurter un autre géant déployé en mer du japon, l’USS Kittyhawk, porte-avion géant avec 4 500 personnes à bord. Selon la presse, le sous-marin chinois a mortifié la marine américaine au même point que le lancement de Spoutnik en 1957. Ces histoires de sous-marin en appellent d’autres. Selon certaines théories, si W. Bush n’arrive pas à refaire le coup du WTC, il pourrait s’orienter vers la vieille technique américaine de l’incident prétexte à une intervention armée massive. Un Golfe du Tonkin bis. Pour ce faire, et pour choquer l’opinion américaine, il faudra s’en prendre à un représentant conséquent, orgueil de la présence américaine : le porte-avion. Certains assurent qu’une seule torpille ou un seul missile bien placé pourrait couler un navire de la classe Nimitz. Ce n’est pas une hérésie : un croiseur argentin, le Général Belgrano, avait subi le même sort pendant la guerre des Malouines, torpillé par l’HMS Conqueror, causant la mort de 323 militaires argentins. Tout ceci pourrait passer pour pure élucubration, si le précédent du WTC n’avait pas déjà fait 2 750 victimes. Sans qu’on sache exactement à ce jour dans quelles conditions ils sont morts, et pourquoi les corps ont été volatilisés et réduits en poussière avec le béton et la feraille des bâtiments. Au fond du golfe Persique, on pourrait bien rééditer le même exploit. L’Iran possédant 3 SSK classe Kilo, de type soviétique, il serait facile de lui attribuer l’attaque.
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