La Guerre universelle a-t-elle déjà commencé ?
États-Unis & Union européenne vs Iran, Syrie, Russie, Chine…
« Ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous » GW Bush Congrès des États-Unis 20 septembre 2001 1
Oui la guerre universelle a maintenant commencé sourdement et âprement depuis trois ans au moins, mais à bas bruits en ce qui concerne l’une des cibles prioritaires, l’Iran. Une guerre de l’ombre dont il serait difficile de recenser les morts. Mais le doute n’est plus permis, les choses sont claires, le dernier épisode, il y a quelques jours à peine, a eu pour théâtre une base des Gardiens de la Révolution, les Pasdaran, près de Téhéran… Sur le site, qui abritait vraisemblablement un centre de recherche, se trouvaient entreposés des missiles Shahab-3 réputés pour avoir la capacité de délivrer une charge conventionnelle, voire nucléaire, à quelque quinze cents Kilomètres… Samedi 12 novembre une série d’explosions l’ont partiellement dévasté tuant par la même occasion le brigadier général Hassan Tehrani-Moghadam, architecte du programme balistique iranien et seize de ses collaborateurs… un « incident », le deuxième du genre à toucher les pasdaran, qui n’est peut-être pas tout à fait fortuit !
Incident qui intervient à deux semaines de la commémoration de la prise d’otages, le 4 novembre 1979, de l’ambassade américaine à Téhéran et trois jours après qu’ait été rendu public le rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique, chargeant l’Iran des pires mauvaises intentions nucléaires… Un rapport impartial soyons en certain, cependant atteint de ce strabisme divergent habituel chez les expert de l’AIEA qui persévèrent à ignorer les trois cents têtes nucléaires de l’État hébreu… Lequel, il est vrai n’a pas ratifié les Accords de non prolifération à l’instar de l’Inde et du Pakistan et ne menace personne, ni la Région, ni l’Europe, même au cas où elle ne marcherait pas droit !
Un incident qui s’inscrit dans une longue et impressionnante série évidemment sans lien direct repérable avec le divin hasard… Qu’on en juge ! Même si l’Iran connaît de graves problèmes persistants avec sa flotte aérienne, vétuste et mal entretenue, principalement en raison de l’embargo international des années 1980 qui lui rend difficile les approvisionnements en pièces de rechange, comment expliquer la quinzaine de catastrophes aériennes qui au cours des dix dernières années firent un bon millier de morts 2 ? Certaines de ces tragédies semblent en effet avoir rencontré l’ange du bizarre : ainsi, en décembre 2006, un avion militaire iranien s’écrasait au décollage à Téhéran, tuant 39 passagers parmi lesquels 30 membres de l’état-major des Gardiens de la révolution. Mieux, en juin 2011, ce sont cinq ingénieurs et scientifiques russes ayant œuvré à la construction de la centrale atomique de Bouchehr qui passent de vie à trépas dans l’embrasement d’un Tupolev-134 contraint à un atterrissage d’urgence pour raison inconnue au nord de la ville de Petrozavodsk… Un coup du sort qui ressemble à s’y méprendre à un coup de Jarnac ! Immédiatement les rumeurs d’une implication du Mossad ont couru, et en premier lieu en Israël même parce qu’en prenant les devants, la revendication d’un crime – en l’occurrence d’un acte de terrorisme, fût-il d’État - peut constituer dans certaines circonstances un sujet de gloire… et puis, si « ces événements nous dépassent, feignons d’en être les organisateurs » [Cocteau « Les mariés de la tour Eiffel »].
Un incident a rapprocher également des recommandations effectuées le 26 octobre dernier par deux experts lors d’une audition au Congrès américain en vue de procéder à des assassinats ciblés de responsables des Gardiens de la révolution… et Jack Keane, ancien chef d’État major de l’armée de terre américaine, de déclarer « Pourquoi ne les assassinons-nous pas ? Je ne suggère pas une action militaire, je suggère des opérations clandestines ». Nous y voilà ! Or çà, le gouvernement iranien aura beau dire et beau faire, le passage à l’acte – peut-être par le truchement des réseaux dormants des Mujaheddin-e-Khalq qui n’en seraient pas à leur coup d’essai 3 ? - semble effectivement à l’ordre du jour. D’autant que la liquidation physique des ennemis sans tambour ni trompette est devenue une doctrine officielle et une pratique non dissimulée pour la libre Amérique du XXIe siècle… tout comme le water boarding louangé au Capitole, moyen de faire causer les gens qui n’est pas une forme de torture comme chacun sait, lequel soulevait pourtant d’horreur les populations lorsque la Gestapo y recourait sous le nom de « baignoire » ! À présent la présidence Démocrate n’hésite plus à légaliser – du jamais vu ! – l’élimination de citoyens américains 4. Et lorsque nous parlons de « guerre universelle », c’est bien de cela dont il s’agit quand les dirigeants d’États de droit entrent en guerre contre leurs propres concitoyens à l’instar des grossières dictatures du Tiers-monde, en ce moment et particulièrement arabe et musulman.
Un nombre indéterminés d’assassinats ciblés ont en outre visé ces dernières années des scientifiques iraniens abattus en pleine rue, devant chez eux comme le dernier en date, Darioush Rezaie e 35 ans, tué en juillet 2011 de cinq balles tirées par des inconnus se déplaçant à moto, devant son domicile et en compagnie de sa femme, atteinte elle aussi. Le 29 novembre, des grenades avaient été jetées contre les véhicules de deux experts nucléaires également par des motards. En janvier 2010, c’était un scientifique en vue, Massoud Ali Mohammadi, qui périssait dans l’explosion d’une moto piégée…
Ajoutons à cette liste non exhaustive de faits hasardeux, la puissante cyber-attaque lancée vraisemblablement fin 2009 contre les centrales atomiques iraniennes – spécialement pour bloquer contre les centrifugeuses enrichissant l’uranium – au moyen du virus Stuxnet, au grand dam des ingénieurs de Siemens responsables de leurs systèmes informatiques. Le 16 janvier 2011 le New York Times signalait que le virus aurait été développé conjointement par Israël et les É-U, son efficacité ayant même été testée dans le Néguev à la centrale israélienne de Dimona. Une attaque censée avoir ralenti de plusieurs années le programme militaire iranien (? !)… mais finalement inefficace si l’on en croit la crise d’hystérie qui a secoué ces deux dernières semaines, un peu avant la publication du rapport de l’AIEA, la classe politique anglo-israélo-américaine annonçant à qui mieux mieux une imminente apocalypse vengeresse devant s’abattre sur la théocratie iranienne 5 .
Mais parce que l’on ne prête qu’aux riches, court actuellement sur la Toile une méchante rumeur tout aussi apocalyptique selon laquelle – Mossad ou CIA ? – Stuxnet aurait été utilisé au Japon contre la centrale de Fukushima, après l’arrêt de ses circuits électriques de refroidissement noyés par la vague géante du tsunami 6. Cyber-attaque aussi vicieuse que monstrueuse qui serait la véritable cause de la perte de contrôle sur la centrale ayant entrainé la fusion des réacteurs. Pourquoi cela ? Parce que Tokyo aurait annoncé son intention de reconnaître un éventuel nouvel État palestinien ! Ou mieux, parce que l’Archipel du Soleil Levant, délivré du tabou nucléaire, aurait disposé, précisément à Fukushima, des installations d’enrichissement et de recherche propre à le doter de l’arme atomique dans les meilleurs délais ? Ce qui d’ailleurs n’est pas un secret ! Si l’affaire était vraie – et vérifiable, mais jamais, oh grand jamais, les autorités japonaises ne transgresseront l’omerta – cela signifierait en effet que la guerre mondiale fait déjà rage dans l’ombre et qu’aucune déclaration ne sera jamais nécessaire pour lui faire franchir toutes les étapes intermédiaires conduisant aux pires extrêmes de la guerre ouverte. Car enfin, si cette effroyable information se trouvait vérifiée, cela signifierait qu’une attaque équivalente au 11 septembre a été lancée contre le Japon, mais que paradoxalement elle est restée invisible, inconnue de presque tous sauf d’une poignée d’initiés ! Pour invraisemblable que paraisse cette hypothèse elle ne peut être in fine totalement ignorée lorsque l’on sait que dans les cercles restreints de la Défense, l’on débat aujourd’hui de l’éventualité d’une guerre de l’Occident contre l’Asie, spécifiquement de l’Amérique contre la Chine 7 . Et au fond, n’est-ce pas la Chine que les États-Unis visent à travers l’Iran grand pourvoyeur de gaz – le futur substitut du pétrole – à l’Empire du Milieu ?
Notes
(1) Address to a Joint Session of Congress and the American People, United States Capitol, Washington, DC 20 septembre 2001 – « And we will pursue nations that provide aid or safe haven to terrorism. Every nation in every region now has a decision to make : either you are with us, or you are with the terrorists ». Une sentence plus que jamais valable à l’heure ou l’ordre international né à Yalta arrive au bout de son détramage… l’on sait par exemple que la Russie et la Chine se refusent mordicus à lâcher le Baas syrien et son chef, Bachar el-Assad, avec toutes les conséquences que cela comporte au vu du principe mentionné ici.
(2) Le 10 janvier 2011 un Boeing 727 d’Iran Air s’écrasait en Azerbaïdjan occidental faisant soixante-dix-sept victimes. Le 15 juillet 2009 un appareil commercial iranien s’écrase avec 168 personnes à bord, la troisième catastrophe aérienne en deux mois : le 31 mai, un Airbus A330 s’abîmait en mer, faisant 228 morts ; le 30 juin, un A310 300 disparaissait à son tour au large des Comores, faisant 152 victimes.. En décembre 2005, c’est un Lockheed C-130 qui se vache sur une zone résidentielle après son décollage à l’aéroport Mehrabad de Téhéran, tuant 108 personnes.
(3) L’Organisation des Moudjahiddines du peuple d’Iran – OMPI - est un mouvement sectaire de résistance armée au régime iranien. Le mouvement, à l’origine islamo-marxiste naît en 1965 en opposition à la monarchie des Pahlavi, figure sur la liste (officielle) des organisations terroristes au Canada, aux États-Unis depuis1997. Il a été retiré de celles de l’Union européenne en janvier 2009, et du Royaume-Uni en 2008. Bien que déclarant lutter pour l’instauration d’un régime démocratique et laïque en Iran, et doté d’une forte capacité d’influence en France et Europe où des personnalités de premier plan (telle Mme Édith Cresson ancien premier ministre français et Commissaire européen) le soutiennent. Par le passé l’OMPI parvient à réaliser quelques opérations spectaculaires comme celle du 28 juin 1981 au Parlement iranien qui décime les dirigeants du Parti de la République Islamique tuant l’ayatollah Behechti, quatre ministres, six vice ministres adjoints, faisant au total 72 morts. Un mois plus tard divers attentats causaient en outre la mort d’une centaine de personnes… En avril 1999, l’OMPI devenu depuis plus prudent dans ses revendications, se prévalait cependant à Auvers-sur-Oise de l’assassinat à Téhéran du général Ali Sayad Shirazi, ce qui donnait lieu à l’ouverture d’une information judiciaire à Paris en août… 2007 ! Cf.http://observatoire-terrorismes-sub...
(4) Le 6 avril 2010, le New York Times, révélait qu’un ordre présidentiel avait été délivré pour le meurtre extrajudiciaire d’Anouar al-Aulaki, citoyen américain né au Nouveau-Mexique et « imam radical » réfugié au Yémen. D’après Daniel Pipes, directeur du Forum du Moyen-Orient et chroniqueur au New York Sun et au Jerusalem Post, l’Administration Obama aurait autorisé plus de meurtres ciblés durant sa première année d’exercice que ne l’a fait l’administration Bush dans sa dernière année : 36 opérations mouillées en 2008, une cinquantaine en 2009 (11 juillet 2011).
(5) Le 8 novembre Courrier international titrait « Frapper maintenant ou jamais ». En effet il ne resterait qu’une fenêtre de tir de quelques semaines pour attaquer avant que les nuées hivernales ne brouillent le ciel iranien et rendent aléatoires les opérations. L’attaque pourrait plus sûrement intervenir au printemps prochain, lorsque le ciel sera dégagé et que M. Sarkozy promu chef de guerre se verra alors réélire dans un fauteuil. Au demeurant ceux qui croient improbable une attaque de l’Iran par Israël faute de moyens adéquats, se trompent lourdement : l’Allemagne coupable pour l’éternité n’a-t-elle pas livré à l’État hébreu trois submersibles Dolphin porteurs de meurtriers missiles de croisières éventuellement dotés de charges nucléaires ? Et annoncé en février 2011 une subvention de 135 millions d’euros pour aider Israël à financer l’achat de ces engins de mort.
(6) Fukushima Sabotage – Japanese journalist accuses Israel - in retaliation for Japan’s support of an independent Palestinian state. Source : American Free Press. Richard Walker 24 Oct. 2011. http://www.medialibre.eu/monde/fuku...
(7) “Mourir pour le yuan ? Comment éviter la guerre mondiale”. Conférence de l’économiste Jean-Michel Quatrepoint à l’Institut des Hautes Études de la Défense Nationale. http://jean-michel-quatrepoint.fr/c...
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