La neutralité carbone, un vœu pieux sous le capitalisme-salariat
Le secret de la baisse des émissions de CO2 en Union européenne (1990-2018) : la désindustrialisation
Entre 1990 et 2018, l’UE "a" réduit ses émissions de gaz à effet de serre de presque - 25%. On explique cette réduction par l’amélioration de l’efficacité énergétique ou de déploiement des énergies renouvelables. Mais sur la même période, la consommation d'énergie dans l'industrie a chuté de - 23%.
La délocalisation massive des industries est la cause principale de la baisse des émissions de CO2 en l'UE, cette même cause produit l'explosion des émissions de CO2 en Chine (Usine mondiale) où la consommation d'énergie dans l'industrie entre 1990 et 2018 a été de +323,82% et les émissions de CO2 ont augmenté de +350,98%. Et cela malgré le fait que la Chine soit de loin au 1er rang mondial pour la production d'énergies renouvelables.
On ne peut pas nier l'efficacité énergétique ni le déploiement des énergies renouvelables mais le mouvement économique agit avec vigueur et détermine au final les émissions de CO2 des pays soit sur de courtes période (crise économique de 2007-2009, confinement de l'économie 2020) soit sur de longues périodes : désindustrialisation (Etats-Unis, UE…) ou afflux massif de capitaux industriels (Chine, Corée du Sud…)
Donc si un jour les européens se mettent à produire leurs biens de consommation en Europe au lieu de passer par la Chine (et d'autres pays à bas coûts salariaux), leurs émissions de CO2 monteraient en flèche parce que le taux de décarbonisation dans leur consommation finale brute d'énergie n'est que de 21,9% alors qu'en Suède ce taux s'élève à 68,9% .La part des énergies renouvelables au Norvège est au dessus de 71% !
Deux blocs mondiaux, de la corruption, des objectifs difficiles à atteindre d'année en année rendent la transition vers les énergies propres utopique à l'échelle mondiale
De l'aveu même du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, la COP25, la plus longue de l'Histoire des COP, a été décevante, les États du monde entier ne réussissant pas à unir leurs forces pour affronter l'urgence climatique.
Deux blocs qui se font face. Voilà ce que révèle l’échec de la COP25 à Madrid. D’un côté, les petits États insulaires, la plupart des pays latino-américains et africains, l’Union européenne, des villes et des régions, qui ont pris conscience de l’urgence climatique. De l’autre, une poignée d’États – États-Unis, Brésil, Chine, Inde, Australie, Arabie saoudite – parmi les plus émetteurs, campent sur leurs positions, quitte à courir le risque d’aller droit vers la catastrophe
Les cinq plus grandes sociétés pétrolières et gazières ont investi plus d'un milliard de dollars au cours des trois années qui ont suivi l'accord de Paris (décembre 2015) pour contrer les politiques climatiques avec des arguments fallacieux. Beaucoup de ces lobbyistes sont également accrédités en tant qu'observateurs pour participer aux COP : à la COP25, huit accréditations ont été accordées à une organisation dite climatosceptique. Tandis qu'une organisation comme Transparency International, représentant des organisations locales dans plus de 100 pays, n'en a reçu que six !
Selon un rapport sur l’objectif européen de neutralité climatique en 2050(janvier 2021), les prévisions scientifiques décrivent des trajectoires de réchauffement qui vont au-delà des 2 °C d'augmentation maximale prévus par l’accord de Paris. Pour respecter cette limite, il faudrait atteindre dès 2020 le pic des émissions et les diviser par deux d’ici à 2050, ce qui équivaudrait à une réduction des émissions de 7,6% par an. Un voeu pieux.
En effet, c'est seulement avec la crise sanitaire que la consommation mondiale de combustibles fossiles a diminuer, faisant chuter les émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie de - 5,8 % en 2020, la plus forte baisse annuelle depuis la Seconde Guerre mondiale. Mais la courbe remonte déjà en flèche, après avoir atteint un point bas en avril 2020, les émissions mondiales ont rebondi fortement et sont passées au-dessus de leur niveau de 2019 en décembre 2020. Ce mois-là, les émissions du secteur énergétique étaient ainsi de 2 % (60 millions de tonnes) supérieures à leur niveau de décembre 2019.
Résultat : 6e rapport du GIEC, le réchauffement climatique s'accélère
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) estime dans son rapport du 9 août 2021 que le changement climatique se généralise, s’accélère et s’intensifie. Nombre des changements relevés sont sans précédent depuis des milliers, voire des centaines de milliers d’années, et certains phénomènes déjà en cours – comme l’élévation continue du niveau de la mer – sont irréversibles sur des centaines ou des milliers d’années. Il n'y a plus d'équivoque sur le fait que l'humanité a réchauffé l’atmosphère, l’océan et les terres émergées. Chacune des quatre dernières décennies a été successivement plus chaude que toute décennie depuis 1850. Depuis 2013, le réchauffement s'est produit plus vite que ce que les modèles prévoyaient alors, avec une température moyenne de surface en moyenne 1,09 °C plus chaude qu’en 1850, soit un rythme de réchauffement (sur la période de cinquante ans 1970-2020) jamais observé depuis 2 000 ans, lié à un taux de CO2 qui atteint plus de 410 ppm en 2021, le taux de 2019 étant le plus élevé depuis au moins deux millions d’années.
Les émissions mondiales de CO2 baisseront d'ici 2050-2060 mais d'une manière négative
La décroissance du capitalisme-salariat commence aux Etats-Unis en 1979, en Europe de l'Ouest au début des années 1990, au Japon au début des années 2000. Elle se caractérise par la baisse de la consommation en biens d'équipement et surtout en énergie par la population (niveau de vie). L'energie est la base de la vie moderne(résidence, transport, services, industrie). Ce mouvement de déclin s'explique par la hausse du taux de chômage, la précarité et le sous-emploi c'est à dire le taux d'emploi en CDI(capitalisme-salariat dans sa forme pure) diminue d'année en année et dégrade le revenu global de la population. C'est ce mouvement de paupérisation qui explique, en grande partie, la chute des émissions de CO2 en Occident. Avec la révolution numérique, la robotisation, la concurrence de nouveaux pays industrialisés, les chômeu.rs.ses seront majoritaires dans la population active.
Le capitalisme-salariat en Chine qui émet 30% des gaz à effet de serre est arrivé à bout de course. Son industrie est stagnante depuis 2014-2015. La Chine va entrer dans une période de crise économique sans fin avec surtout avec le déclin rapide de ses principaux clients : Etats-Unis, Union européenne, Japon. Et aussi avec l'éclatement de l'usine mondiale vers d'autres pays. La majorité de sa population active tombera fatalement dans le chômage.
Cette période où les émissions des gaz à effet de serre chuteront partout sur la planète correspond aussi à la période de la révolution communiste des chômeu.rs.ses qui commencera un plus tôt dans certains pays, un plus tard dans d'autres. Une révolution à la fois écologique et économique : avec la suppression de la propriété privée des biens de consommation et de production, la planète deviendra enfin un bien commun.
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