• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > La recherche va-t-elle être délocalisée ?

La recherche va-t-elle être délocalisée ?

La récente politique de certaines directions d’organismes de recherche pousse à créer des laboratoires à l’étranger. N’y a-t-il pas une délocalisation déguisée ?

J’ai été profondément stupéfié de voir qu’une politique rampante de délocalisation de la recherche française se profile actuellement dans les mentalités de certaines hautes sphères dirigeantes. J’ai assisté à cela depuis quelques années, mais ce n’est que récemment que j’ai vraiment réalisé la dimension de cette politique. Il faut un exemple concret, et j’en citerai donc un. Il y a quelques années, un directeur d’unité me proposa un CDD renouvelable, dont le travail s’effectuerait aux USA. Séduit par la démarche et pensant que le CDD m’octroyait des droits, j’ai signé les yeux fermés le contrat qui m’envoyait aux USA. A mon arrivée à la frontière américano-canadienne, j’ai découvert que le document que j’avais signé n’avait pas été contresigné par le directeur d’unité, et que je me retrouvais donc dans un pays étranger et payé à l’heure. Exit donc le droit au chômage...
J’ai donc vécu à travers cette expérience une forme de "délocalisation" étant donné que mon statut social était largement affaibli par rapport à celui que j’avais prévu au départ.

Aujourd’hui, je constate qu’il y a une deuxième partie qui s’apparente à des délocalisations. Ainsi, l’Inserm est en train de créer des laboratoires à l’étranger (Canada, Corée, USA). Les laboratoires ont alors un label Inserm, mais sont aussi sous les règles des lois des pays "receveurs". A travers cela, ce qu’on peut souligner, c’est que les chercheurs sont donc soumis à des lois différentes que celle de l’hexagone, mais l’embauche sur place est souvent très facile et suspecte... En effet, on pourra monter des contrats coréens, canadiens, américains et les imposer à des post-doctorants devenus de la chair à penser. Il y aura un "statutaire français sur place" et le reste des employés sera dans un état différent... une sorte de " mime colonisateur " finalement, car le statutaire au Canada ou aux USA se trouve largement protégé socialement par rapport à ses sbires, qui sont mangés à une autre sauce.
L’autre point particulièrement gênant est la démarche éthique de l’Inserm. Ainsi, en faisant des recherches aux USA, Canada, ou en Corée, l’Inserm peut s’émanciper des lois françaises en prétextant que des laboratoires " binationaux " peuvent être affranchis de la loi française... Ainsi, un jour, nos chercheurs délocalisés pourront faire des OGM ou du clonage avec des lois moins regardantes sur la santé des citoyens ou sur le principe de précaution... On pourra se soucier moins de l’origine des ovules qui sont la denrée nécessaire pour fabriquer des cellules souches... Quelques femmes sacrifiées feront alors les frais de l’avidité de quelques " fous de sciences "...
Ceci fait enfin écho à des pratiques peu recommandables qui émeuvent parfois les jeunes chercheurs. Ainsi je citerai un jeune homme qui découvrit à l’étranger que les échantillons que ses collègues utilisaient étaient infectés par un virus connu mais également par des souches plus pathogènes, voire incurables. Il découvrit que ses amis chercheurs n’étaient pas au courant de la dangerosité des fractions qu’ils avaient l’habitude de manipuler à main nue... Et c’était à l’époque où seuls les échantillons étaient délocalisés !

L’optique de la direction générale de l’Inserm est-elle de délocaliser les hommes et l’éthique ? Dans ce terme de délocalisation, il faut bien évidemment comprendre qu’on brade les hommes, les statuts et l’éthique. On comprendra qu’après le rapport récent de l’Inserm sur le flicage des enfants en maternelle, rapport abjuré par 200 000 pétitionnaires, on puisse poser la question de cette nouvelle mode qui est d’estampiller des laboratoires Inserm à l’autre bout du monde.
Est-on en train de détruire l’embauche en France des jeunes chercheurs qui auront été malmenés au profit des CV de leur directeur de thèse ? Le débat de la délocalisation entre dans la recherche avec celui de la mondialisation !

Yannick Comenge


Moyenne des avis sur cet article :  4.51/5   (74 votes)




Réagissez à l'article

17 réactions à cet article    


  • (---.---.37.70) 16 novembre 2006 12:25

    Si la recherche étatique se délocalise pour des raisons d’efficacités, c’est une bonne chose ; de fait, face au syndicat défenseur de ces fegnaces (en tout cas au CNRS, connait pas l’INSERM), c’est la seule solution.


    • Timothée Poisot 16 novembre 2006 18:20

      Peut-on (raisonnablement) parler de feignasses quand on pense a des personnes qui ne sont jamais passées (et ne passeront jamais) aux 35 heures ?

      Vous êtes loin de la réalité...


    • Travailleur pauvre (---.---.30.76) 16 novembre 2006 13:42

      Certains délocalisent bien la torture, pour pouvoir torturer dans des pays où ça n’est pas illégal. Y’en a qui exportent des déchets dans des pays qui sont laxiste sur l’écologie... J’crois qu’y a plus limites maintenant !


      • kiri (---.---.171.81) 16 novembre 2006 15:54

        La recherche française est quasiment inexistante sur le plan international. Cela est dû aux politiques qui ont toujours voulu mettre peu de moyen dans la recherche en abaissant sans cesse les fonds depuis plus de 30 ans.

        C’est dommage parce qu’on a de bon scientifique mais en France ils ne font pas grand chose. Ouvrir des laboratoires à l’étrangers leurs conféres non seulement des moyens mais aussi un partenariat de taille avec les scientifiques du pays.

        D’ailleurs, il y a beaucoup plus de bon scientifique français à l’étrangers qu’en France et ce n’est pas un phénoméne nouveau.


        • Internaute (---.---.249.20) 20 novembre 2006 14:38

          La recherche française est excellente et connue dans le monde entier. Le problème c’est que vous croyez que la recherche ne se fait que chez les fonctionnaires. Sanofi-Aventis est l’un des tout premiers laboratoires pharmaceutiques mondiaux. Dans ce genre de métier, une telle place ne tient qu’à la recherche. Soitec est leader sur le marché des couches d’isolants sur silicium. Comment y seraient-ils arrivés sans une recherche de trés haute qualité ? Etc etc...

          Il est vrai que l’Université bat de l’aile et de plus en plus. Les causes sont multiples. La principale à mon avis vient des profs eux-mêmes qui font plus de politique que d’enseignement et de recherche. Ils estiment avoir réussi leur carrière si 95% de leurs élèves on leur diplôme quelque soit le niveau et si n’importe quel étranger qui se présente trouve une place au chaud dans un laboratoire.

          Je répète qu’il est inadmissible d’avoir des professeurs titulaires d’une chaire qui soient incapables d’écrire un cours et d’éditer un bouquin. Les bons le font, mais ils sont trés rares. Les étudiants en sont toujours à récupérer des torchons appelés polycopiés. C’est cela le véritable scandale. Il n’y a que trés peu de personnel de l’éducation nationale qui vise l’excellence. L’état d’esprit pourri qu’on y trouve a gangréné toute la filière. Commençons par dissoudre le Snesup et par obliger les profs à travailler.


        • (---.---.252.15) 16 novembre 2006 16:24

          Réaction étrange , cela fait environ 20 ans que je suis ce problème. La France était en 1980 le 1er pays avec les usa en fabrication et invention de nouveaux médicaments. La nationalisation des laboratoires devait donner un souffle à cette recherche. En fait, j’ai constaté la disparition du laboratoire qui regroupait tous les fleurons de l’industrie pharmaceutique Française, je nomme « sanofi » . Les chercheurs étaient payés à rester chez eux. Une après-midi par mois, un simple descriptif suffisait au bonheur de leur gestionnaires-surveillants. La vie était plus belle que personne ne l’avait espéré ! J’ associe peut-être à tord , avec la recherche sur le cancer où toutes les voies de recherche étaitent mises sur de fausses pistes, à moins que l’on se décide à rester tranquillement chez soi....surtout ne rien trouver ! Alors , que l’on se décide à faire travailler des chercheurs et sans tous ces avantages ..= le retour du balancier. Des faits : = depuis qd date la découverte du traitement du cancer des ovaires ? et les médicaments utilisés ? pourtant, l’efficacité de ce traitement est env. 100% (et sans traitement la mortalité= 100%). Dans les années 1973 , on nous promettait en cours la découverte de traitement efficace pour le cancer pour 1985 car les essais étaient très concluants.Les prof. n’étaient pas pour la plaisanterie !


          • gem gem 16 novembre 2006 16:27

            Ca fait un peu découverte de l’eau tiède, votre article...

            Et carrément xénophobe : ouin ouin, les méchanzétrangés y font rinka pas appliquer nos lois, qui sont pourtant les si tellement meilleurs de la Terre. et pi en plus rien y font rinka embaucher des zimigrés pas chers. Cétropinjuste...


            • terremereaux (---.---.64.45) 19 novembre 2006 20:02

              Je souhaite réagir au commentaire de GEM que je trouve particulièrement déplacé car basé sur une forme de réponse qui ferme toute discussion, tout débat, en éxagérant les propos. Contrairement à GEM (au regard de sa réaction), je ne suis pas un ultra-libéral et je pense que si nous avons la chance d’avoir des personnes assez éclairées pour impulser des règles éthiques, il vaut mieux s’en féliciter et chercher à tirer vers le haut les autres pays qui se concentrent essentiellement sur les profits à court terme. Personne n’a à gagner à une course au plus petit dénominateur commun. Il vaut mieux tenter d’élever les choses. Sans tomber dans l’angélisme actuel autour des enjeux de changement climatique, je suis assez choqué par le comportement de certains pays tels que la Chine, l’Indonésie, les Etats-Unis ou l’Australie qui tirent les pratiques internationales en termes d’émissions polluantes vers le bas. Ce n’ai pas bon. Pour personne. Le progrès doit se réaliser dans un certain cadre, sinon, c’est la course au moins disant éthiquement, écologiquement, socialement et financièrement.


            • Loindelà (---.---.62.249) 16 novembre 2006 18:15

              J’ai habité 3 ans à San Diego, aux US et en 1998 j’y ai rencontré un groupe de chercheurs français qui travaillaient au Scripps Research Institute, un institut de recherche prestigieux dans le domaine de la biologie. Ils venaient tous du CNRS mais ce qui intéressant c’est qu’ils travaillaient au Scripps, tout en étant payé par la France ! Je ne suis pas trop au courant des arrangements mais cela me parait une bonne affaire pour le Scripps : ils reçoivent une main d’œuvre qualifiée gratuite et ils s’octroient des brevets pour leur gueule. Cela ressemble déjà à de la délocalisation. De leur propres dires, la France n’avait pas les moyens de financer des laboratoires dignes de ce nom et ils étaient ébahis par les moyens mis à leur disposition au Scripps. Seulement, ils étaient un peu les dindons de la farce, avec un salaire de $2000 par mois, rien du comparé aux standards américains, mais en plus bloqués aux US car il y a très peu de postes disponibles en France.

              Je ne sais pas comment la situation a évoluée depuis...


              • krokodilo (---.---.71.115) 16 novembre 2006 18:29

                Ce qui menace aussi la recherche française, c’est aussi l’hégémonie de l’anglais, et la pensée que c’est comme ça, qu’il faut faire avec, que c’est inéluctable, malgré les inconvénients forts nombreux : postes clés aux native speakers ou fluent, contrôle des organismes internationaux, des revues, risques de triche, de favoritisme (par le comité éditorial de la revue), rédaction des brevets en anglais exclusivement (raté de peu, mais...), façon de penser (une variété de haricot mexicain breveté par un américain !), etc, vous devez connaître ça mieux que moi si vous y avez bossé.

                Puisque vous êtes dans le milieu, j’espère que vous ferez de la pub à la toute récente initiative d’un groupement de grandes écoles et d’universités, HAL, hyper article en ligne, dans la mouvance de l’archivage et de la consultation libre des données, où les articles pourront être déposés dans toutes les langues je crois (résumé en anglais, of course), c’est une salutaire réaction mais le succès n’est pas garanti. Cela n’empêchera nullement les chercheurs de publier dans les revues cotées, puisque celles-ci acceptent depuis longtemps des articles déjà publiés en ligne.


                • Yannick Comenge (---.---.102.41) 17 novembre 2006 10:41

                  Au sujet des hyper article en ligne, je propose d’en faire un prochain billet et de rencontrer les intervenants de cette idée... Contactez moi si vous le desirez... [email protected]


                • Bernard Dugué Bernard Dugué 16 novembre 2006 20:22

                  La recherche française se tire aussi une balle dans le pied à travers ce types d’agissement

                  Professeur à l’Université Bordeaux 1,

                  j’ai obtenu en octobre 2006 du Conseil d’Etat l’annulation de la décision de mon exclusion du Laboratoire d’Automatique et de Productique (UMR-CNRS 5131) prise par son directeur en septembre 2002, avec le soutien du Président de l’Université [A1].

                  Cette exclusion était motivée par un désaccord scientifique et venait conclure (provisoirement) une controverse qui a agité pendant 2 ans la communauté des chercheurs en Automatique français.

                  Cette affaire illustre la façon dont les orientations actuelles du projet libéral d’organisation de la recherche scientifique et de l’Université, vont généraliser à l’ensemble des champs disciplinaires la situation qui existe depuis plusieurs années dans les disciplines technologiques, par leur dépendance vis-à-vis des financements industriels.

                  http://perso.numericable.fr/ benoit-be/site-affaire-crone/affaire%20crone.htm

                  Bilan

                  Pour avoir exprimé, à l’intérieur du laboratoire et de façon très mesurée à l’extérieur avant mon exclusion, un avis scientifique contraire à celui du professeur Alain Oustaloup, directeur, j’ai été privé pendant 4 ans des moyens matériels, financiers et humains (collaborateurs, doctorants) nécessaires à la conduite de travaux de recherche de bon niveau. L’évolution de carrière des enseignants-chercheurs se faisant largement sur l’évaluation de leurs travaux de recherche, ma promotion à la première classe des professeurs d’université se trouve gravement compromise.

                  Au cours de ces années, j’ai pu justifier et faire valider par des experts extérieurs la pertinence scientifique de mon soutien aux critiques portées sur la suspension CRONE.

                  Les frais de justice (élevés pour ce qui concerne les honoraires d’un avocat au Conseil d’Etat) restent entièrement à ma charge.


                  • Bernard Dugué Bernard Dugué 17 novembre 2006 09:56

                    Je remets le lien concernant ce professeur d’Université cassé par sa hiérarchie et réhabilité par le conseil d’Etat. Juste une précision, c’est parce que le PR signe les décret de nomination des profs qu’il en est passé par là, sinon c’est le tribunal administratif qui règle ça

                    http://perso.numericable.fr/benoit-be/

                    Cliquer ensuite sur affaire Crone


                  • Yannick Comenge (---.---.102.41) 17 novembre 2006 12:37

                    Matthieu,

                    Je vois que tu as ecris ton message à l’heure américaine. Et je te remercie de faire part de tes critiques constructives. Neanmoins pendant qu’on joue à la « grenouille plus grosse que le boeuf » en construistant des labo labelisés INSERM à l’etranger... On peut juste souligner le texte paru aujourd’hui dans Libé aujourd’hui... Sylvestre HUET, le 17/11/2006. "Cet après-midi, réunion de crise au siège du CNRS. Catherine Bréchignac, sa présidente, et Arnold Migus, son directeur général, face à leurs biologistes, pour une explication de gravures. C’est que le duo n’a pas fait dans la dentelle : vous êtes mauvais, vous aurez moins d’argent, vient-il de leur lancer à la figure. L’affaire commence le 16 octobre. Ce jour-là, Michel Van der Rest, directeur du département des sciences de la vie (25 % des effectifs du CNRS), réunit les chefs de labos pour une journée de travail. Soudain, Arnold Migus, directeur général lâche, sans aucun avertissement, une bombe : vos labos subiront une baisse moyenne de 5 % de leur dotation récurrente ­ l’argent du fonctionnement quotidien des labos, hors salaires et équipement mi-lourd ­ en 2007. Abasourdis, les directeurs encaissent. Non moins surpris, Michel Van der Rest. Ni Migus ni Catherine Bréchignac ne l’ont averti de cette « décision » laquelle ne peut être prise que par le conseil d’administration de l’organisme et dont la prochaine réunion, le 30 novembre, devrait être animée, avertit Patrick Monfort, membre élu. Le 30 octobre, dans une interview aux Echos, Catherine Bréchignac remet le couvert. « Si on continue à faire croître le budget des sciences de la vie, en 2025 tout le budget du CNRS ira à cette discipline. Et ce serait une grave erreur. D’ailleurs, avec tout l’argent que nous avons injecté dans les sciences de la vie, je trouve que le rapport qualité prix n’est pas terrible. » "

                    D’autre part, un article paru dans le Monde du 14 Novembre souligne le probleme d’une délocalisation de la recherche... un ingenieur chinois en gros coute 200 euros par mois, idem pour un chercheur... Bientot, nous verrons l’INSERM délocaliser sa recherche en Chine pour de mauvaises raison. "La guerre mondiale des talents, par Annie Kahn. LE MONDE 14.11.06.


                  • koui (---.---.28.122) 16 novembre 2006 23:42

                    Pas la peine de délocaliser, y a plein de possibilité pour faire travailler des chercheurs sans statut en France. Vous savez bien qu’a la paillasse y a que des stagiaires, précaires et autres doctorants. Ceux qui ont un statut, ils travaillent quand même pas avec leurs MAINS ? Enfin, c’était comme ça à la fin du XXeme siecle, quand j’ai laissé tomber la recherche. Mais je parie que ça s’est pas amélioré.


                    • Matthieu (---.---.7.224) 17 novembre 2006 04:13

                      Article completement déprimant, tant il montre une vision étriquée de l’international partagée par de nombreux français, et pas les moins éduqués, la preuve.

                      L’intérêt bien compris des jeunes chercheurs français, c’est d’aller faire un post-doc à l’étranger, aux USA par exemple mais pas seulement. Ils auront un salaire bien plus gratifiant qu’en France, mais ce qui compte surtout pour des scientifiques, c’est qu’ils auront des moyens énormes pour conduire leurs recherches.

                      Quant à critiquer la politique de faire des laboratoires communs dans d’autres pays, c’est un sacré mépris : les embauches là bas sont suspectes et transforment les chercheurs en chair à penser, on croit rêver, c’est à se demander comment l’auteur peut être lui-même chercheur, et les allusions répétées aux lois étrangères bien inférieures aux lois françaises ont étées dénoncées par d’autres commentateurs.

                      C’est, aussi et surtout, une terrible fermeture d’esprit, alors que j’aurais imaginé que la possibilité d’échanger avec des scientifiques du monde entier, venant d’autres formations et d’autres cultures, serait vue avec enthousiasme.


                      • spin2 (---.---.207.127) 17 novembre 2006 17:01

                        Je suis d’accord en grande partie sur l’article, mais avec une petite nuance : il faut arreter de voir le mal partout. Travailler a l’etranger ne signifie pas forcement travail au noir, sous-paye, et esclavagisme. Il y a egalement des comites d’ethiques sur l’experimentations animales en dehors de la France... Evidemment que les lois ne sont pas similaires, mais sur la proportion de chercheurs qui s’expatrient, ou les labos qui se creent de cette facon, combien travaillent reellement dans des domaines « non-autorises » en France ? Il faudrait une source pour cette info. A mon avis, il faut surtout chercher une autre raison pour ces delocalisations comme par exemple au niveau financier :

                        1- Ces chercheurs hors metropoles ne seront plus assujettis au plafonnage salarial qu’ils ont en France et pourront completer leurs revenus sur les « grants » obtenus de facon a s’aligner avec leurs collegues etrangers et ainsi avoir un salaire un peu plus digne d’un chercheur comme partout ailleurs dans le monde. Je pense que le discours de la presidente du cnrs dans le journal « les echos » fin octobre sur le salaire differencie pour attirer les jeunes chercheurs et les chercheurs etrangers temoignent du malaise sur le salaire de misere des chercheurs en France.

                        2- Les labos en question en ayant des adresses locaux a l’etranger tireront profit de la situation pour pouvoir demander des financements prives. A titre d’info, une fondation quelconque aux USA ne donnera jamais le moindre centime a un labo francais etabli en France. Or ces financements prives peuvent grimper jusqu’a 10 a 20 fois ce que pourrait donner l’INSERM, le CNRS ou l’INRA a un labo de recherche en fonction de son aura.

                        Au vu de ces faits, j’ai plus la sensation qu’a l’heure actuelle, le gouvernement a de moins en moins l’envie (les moyens ?) de financer la recherche et essaye de refourguer le bebe aux autres. Apres s’etre debarasse de bon nombre de jeunes chercheurs apres leurs doctorats et post-docs, peut etre que c’est le tour des labos de recherche maintenant ?

                        Chers collegues, on vous attend tous de pied ferme de l’autre cote de l’atlantique smiley

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès