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La révolte des SDF

Le nombre d’exclus augmente jour après jour, et les médias et nos politiques continuent à nous vendre les vertus du système dans lequel nous nous enfonçons inexorablement. Malgré la paupérisation d’une grande partie de la population, chacun accepte son sort, il n’y a pas de révolte significative. Talleyrand disait « les mécontents, ce sont les pauvres qui réfléchissent », faut croire que « l’abrutisation » programmée via la télévision et les bonnes paroles des « peoples » issus du star système font que les pauvres ont arrêté de réfléchir !

Nombres d’attaques menées contre les salariés, les familles, les retraités ou les jeunes auraient été impossibles il y a 40 ans, la réaction de la population aurait été immédiate. Le « tous ensemble » n’était pas une utopie. Bien sûr il y a toujours eu des vendus, ceux qui collaborent, mais cela est encore une autre histoire. Pour parvenir à ses fins, le système capitaliste et ceux qui en tirent les ficelles, ont réussi à briser toutes les solidarités, encenser la réussite personnelle et le chacun pour soi.

Aujourd’hui, il y a des gens qui travaillent et qui sont pauvres, qui dorment dans leur voiture et mangent aux restos du cœur ! Il y a des gens qui survivent avec des contrats précaires et des payes de misère. Des gens qui vont travailler la peur au ventre et qui acceptent des conditions de travail déplorables, pour ne pas perdre leur emploi. Il y a des étudiants, des retraités et des chômeurs qui, à la fin des marchés, ramassent ce qui reste dans les cartons abandonnés, avant que le service de la voirie ne les mette à la décharge. Et pourtant la France n’a jamais été aussi riche, elle figure même au troisiéme rang mondial des millionnaires, mais c’est aussi huit millions de pauvres, trois millions de précaires, trois millions de temps partiels, cinq millions de chômeurs, et des salaires de misère pour la majorité des salariés !

On est passé de quelques milliers de chômeurs à plusieurs centaines de milliers, et maintenant ce sont des millions de sans-emploi qui sont la norme. Peu à peu personne ne peut prétendre y échapper, c’est rentré dans le subconscient de chacun, savamment distillé par la propagande de nos élites. Lorsque l’on se suppose du côté des « winners », on prétend qu’il y a des fainéants, que « lorsque l’on veut, on peut », et on accepte toutes les régressions sociales pour espérer échapper au fléau…, mais de plus en plus nombreux sont ceux qui se retrouvent sans emploi.

Une fois exclu, on risque de se retrouver à la rue, et on devient SDF. Dans ce nouvel univers, on s’aperçoit très vite qu’ici aussi ce n’est pas la solidarité qui domine mais plutôt le chacun pour soit : le système a gagné. Les exclus sont occupés à survivre et non à faire la révolution ! Et pourtant, si tous les laissés pour compte, ceux qui n’ont plus rien à perdre décidaient de ne plus vouloir mourir de faim et de froid, que risqueraient-ils ? Rien !

Imaginez, des bandes organisées, solidaires, de plusieurs centaines ou plusieurs milliers de SDF partout en France envahir les grandes surfaces et manger sur place, le soir rentrer dans les hôtels, les halls des grandes entreprises pour y dormir et prendre leur douche. Qui pourrait les arrêter, les vigiles, la police, la gendarmerie… et après ? On ne peut pas les mettre en prison, elles sont pleines et de toutes façons, en attendant, ils seront nourris et au chaud, mais pendant ce temps là les autres à l’extérieur continueraient d’envahir hôtels et grandes surfaces, puis feraient le siège des médias pour dénoncer leur situation. Le nombre fait la force, mais c’est la solidarité et la prise de conscience qui en sont le ciment. Les exclus et tous ceux qui n’ont plus rien à perdre représentent une puissance dont ils n’ont pas idée, ils peuvent prendre les trains d’assaut pour se retrouver tous à Paris et marcher sur l’assemblé nationale ou l’Elysée… Organisés et solidaires, ils peuvent tout se permettre !

Maintenant, nous ne sommes pas obligés d’attendre d’en arriver là pour se bouger, car quand nous serons à la rue, nous ferons comme tout le monde, nous essayerons de survivre…c’est tout !

Sur Conscience Citoyenne Responsable

http://2ccr.unblog.fr/2013/02/19/la-revolte-des-sdf/

Lire également : LES PAUVRES MERITENT LEUR SORT

« La pauvreté n’est pas une fatalité, c’est le résultat d’une politique… »


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14 réactions à cet article    


  • foufouille foufouille 19 mars 2013 11:47

    il suffira d’envoyer les bidasses
    ensuite, on leur donnera des cachets et les mettra dans des camps


    • gruni gruni 19 mars 2013 12:03

      Vous avez un réalisme qui tue foufouille smiley


    • foufouille foufouille 19 mars 2013 13:08

      c’est deja arrive
      les camps existaient avant 39, mais sans barbeles


    • gruni gruni 19 mars 2013 12:14

      Chacun pour soi ou chacun son tour, jusqu’où peut-on aller comme cela ?


      • julius 1ER 19 mars 2013 15:06

        C’est bien de rappeler en filigrane ce que l’on nomme« une conscience de classe » or ce système de désinformation dans lequel on baigne n’aide pas, mais pas du tout à faire prendre conscience à une grande majorité de leurs intérêts communs, au contraire plus on précarise et individualise la masse moins celle-ci prend conscience de cet état de fait, mais je pense que c’est une étape et que le balancier repartira dans l’autre sens, car ce système pour perdurer va devenir de plus en plus autoritaire et injuste, mais aussi incohérent en apparence et c’est cette incohérence ou plutôt cette propension à ne servir qu’une élite qui va signifier son arrêt de mort, car qu’on le veuille ou non nous sommes dans le pays de Descartes, c’est aussi ce qui a façonné le Français en tant que citoyen avec tout ce que cela implique de réflexions et de remises en questions, je pense qu’il faut rester positif et chercher les synergies qui vont commencer à apparaître, or comme vous le dîtes si bien avec autant de pauvres et de chômeurs, les synergies vont bientôt se mettre en place lentement, on peut penser trop lentement, mais c’est normal car on maintient dans les esprits le mythe de la croissance or cette croissance a depuis 30 ans largement déserté le continent Européen, mais on voit bien que même ce gouvernement continue à agiter ce hochet de la croissance alors que celle-ci dans les faits prouve largement son inexistence............


        • jaja jaja 19 mars 2013 15:18

          Je profite de cet article pour relayer le soutien à Michel Madec (rédacteur sur Agoravox sous le pseudo de Carland) qui entame son 13ème jour de grève de la faim contre sa banque auprès de laquelle il est surendetté....

          " Grève de la Faim à Carhaix

          Mardi 19 mars 2013

          Notre ami Michel Madec, blogueur de « la tête au Carhaix », en est à son 13ème jour de grève de la faim, et aucun accord n’est trouvé avec le Crédit Mutuel de Bretagne, une banque qui affiche comme slogan, « la banque à qui parler ». Même si nous nous inquiétons pour son intégrité physique de la forme qu’a pris son combat contre sa banque, nous comprenons ses motivations face à une situation qui de jour en jour le broyait un peu plus.

          S’il a choisi cette forme extrême de combat qui le conduit à mettre ses jours en danger, c’est aussi pour briser le silence sur l’enfer que vivent les surendettés avec son cortège de dépressions, de suicides… Aidé par son comité de soutien, c’est un appel à se révolter contre les pratiques des banques y compris celle qui se veulent mutualistes.

          Son combat n’est pas celui d’un homme désespéré. Au contraire, c’est un combat pour la dignité. C’est le combat d’un homme déterminé qui par son action veut interpeller les élus sur le rôle des banques, à commencer par le premier d’entre eux pour qui la finance serait le principal ennemi...

          Après l’endettement et le surendettement, le CMB (Crédit Mutuel de Bretagne) s’attaque maintenant au seul bien dont dispose Michel : son logement.

          La loi des banques.

          Cette lutte déterminée (pouvant avoir des conséquences très graves) est celle d’un citoyen qui veut attirer l’attention, au-delà de son cas personnel, sur un problème qui gangrène les classes populaires : l’endettement, le surendettement chronique puis les saisies et l’expulsion. Tout cela sous le « contrôle » et « la bienveillance » des banques grandes, petites ou… mutualistes.

          Alors que les banques, renflouées par milliards, offrent à leurs actionnaires des dividendes substantiels, à l’heure où le chômage a atteint des sommets historiques, à l’heure où les expulsions vont reprendre, Michel nous dit que la vie d’un homme vaut bien plus que les exercices comptables et profitables du CMB et de l’ensemble des banques. Il pose aussi la question de ce que devrait être le rôle d’une banque.

          Le NPA 29 demande, exige du CMB une issue, un accord honorable, digne et sans dommage pour notre ami Michel.

          Correspondant NPA 29

          http://www.npa2009.org/node/36169

          Lien vers la pétition initiée par son comité de soutien : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article134031


          • Mr Dupont 19 mars 2013 17:03

            Monsieur Jaja

            Je pense qu’une lettre à Monsieur Sapin devrait régler ce problème

            N’est-il pas ministre des finances d’un gouvernement de Gauche ?

            Lettre qu’il aurait été inutile d’écrire sous le quinquennat de Monsieur Sarkozy cela va sans dire

            L’on me souffle à l’oreille que Monsieur Sapin ne serait pas Gauche ?

            Allons !!!! : un ancien ministre de Mr Mitterrand reconduit par Monsieur Hollande : pas de Gauche ?

            Je n’ose le croire

            Soutiens au gréviste, victime d’une crise que certain disait derrière nous


          • globulos nilasse 19 mars 2013 16:18

            « Imaginez, des bandes organisées, solidaires, de plusieurs centaines ou plusieurs milliers de SDF partout en France envahir les grandes surfaces et manger sur place, le soir rentrer dans les hôtels, les halls des grandes entreprises pour y dormir et prendre leur douche. »


            t’inquiètes,ça arrivera. pour toutes les révoltes,il faut une masse critique (pas masse dans le sens populaire). si 20% des gens ne peuvent plus payer leur loyer,leur bouffe et tout le tintouin,un mouvement collectif,meme involontaire,de maniere presque instinctive,se créera. c’est dans la nature humaine. les jacqueries aux moyen-age étaient des révoltes paysannes constitué d’ignares et d’illettrés. la télé ne peut masquer eternellement la réalité et si elle s’aggrave dans les temps a venir,ce qui me semble etre une evidence,il suffira d’une étincelle pour allumer un brasier. 

            • lloyd henreid lloyd henreid 19 mars 2013 16:54

              « Lorsque l’on se suppose du côté des « winners », on prétend qu’il y a des fainéants, que « lorsque l’on veut, on peut », et on accepte toutes les régressions sociales pour espérer échapper au fléau…, mais de plus en plus nombreux sont ceux qui se retrouvent sans emploi. »

              C’est si honteusement vrai. J’ai été très ému par cet article du Monde pour avoir moi-même vécu cette situation : obligé de retourner dans ma chambre d’enfant pour saisir une opportunité d’emploi à 200 kms de mon « chez moi », là où je vis, là où j’essaie tant bien que mal de me « construire » — et je veux dire... j’aime beaucoup mes parents, la chance d’entretenir (tant bien que mal) des relations « positives » avec eux, et de pouvoir compter sur leur soutien en cas de pépin. Mais franchement le fait de retourner vivre chez eux, c’était aussi pénible pour moi que pour eux : non que je sois un chieur envahissant ou que sais-je, ni qu’ils soient à proprement parler des tyrans, mais j’ai passé l’âge de rester là dans ma chambre (une régression humiliante) et eux celui de faire à manger pour trois personnes. Bref —

              Et pour en revenir à ce que vous écriviez, j’ai remarqué ce commentaire d’un lecteur en bas de l’article (le tout premier) :

              « C’est plus sûr de ne pas construire sa vie sur le mépris que les autres nous infligeraient ni sur la compassion non plus. ceux qui choisissent de retourner chez leurs parents avaient probablement d’autres solutions, s’ils veulent en ressortir au plus vite, qu’ils se bougent ! »

              Non : on ne parle pas là de « Tanguys » assumés, volontaires mais de personnes « contraintes » à régresser. De personnes qui n’ont pas d’autre choix pour survivre. Et j’ai fait des études, et j’ai bien travaillé, et tous mes employeurs étaient plus que satisfaits — mais toujours il y a ces connards qui n’ont jamais connu de difficultés, qui ont eu la chance (parfois en se donnant moins de mal) de s’en sortir, sans accrocs, déceptions, trahisons ; et qui se permettent de juger ceux qui ont à vivre des humiliations qu’eux ont eu juste la « chance » de ne pas (encore) connaître.

              Je comprends que d’un point de vue purement logique, par l’expérience, on puisse en venir à ça ; mais personnellement j’ai pas attendu d’être dans la merde pour m’indigner. J’ai jamais trouvé ça normal que des gens aient faim ou froid dans la rue en 2013 dans l’un des pays les plus puissants, les plus riches et soi-disant « humanistes » de ce monde. Et par conséquent, je ne trouve aucune excuse à ces gens et ne les plaindrai sans doute pas lorsque tôt ou tard viendra leur tour. Et puis ça leur fera du bien, intellectuellement, de sentir rien qu’un petit peu l’odeur de la merde.

              « Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit », fort bien : que la crise s’intensifie, ça changera rien pour moi, mais je me réjouis à chaque nouveau plan de licenciement. Ça fait autant de cons qui d’un coup comprennent, redeviennent un brin lucide et apprennent ce que le mot « humilité » signifie.

              Bien à vous et merci pour votre article, l’auteur.


              • Domino Domino 19 mars 2013 17:06

                Cela n’arrivera pas, le pouvoir a des soupapes appelées associations carricatives...les restos du coeur largement médiatisés par les pipols hasbeen nous donnent bonne conscience et à bouffé aux pauvres assez pour les maintenir en vie et surtout pour les maintenir dans l’innaction...
                « Le pigeon trop gras ne peut voler » proverbe chinois


                • julius 1ER 19 mars 2013 19:39

                  @lloyd henreid


                  c’est bien de donner le lien de cette citation du pasteur allemand Martin Niemöller car elle résume tellement bien la situation de l’Allemagne lors de l’arrivée au pouvoir des nazis.
                  Cette citation merveilleuse d’intelligence et de lucidité devrait être apprise par coeur dans les écoles tellement elle me semble intemporelle et résume si bien le désastre qu’est l’égoisme et l’individualisme lorsque ces qualités poussées à leur paroxysme deviennent des défauts mortels.
                  encore bravo et merci de rappeler cette citation .

                  • Frabri 19 mars 2013 19:41

                    Jusqu’à présent les révoltes qu’il y a eu c’est dans les 7 pays les plus riches de la planète dont fait partie la France ont eu lieu dans les quartiers populaires ou banlieues, comme en 2005

                    http://www.alternatifs.org/tribunes/tribu/l_191205_banl.html

                    Mais sans projet politique ces révoltes ne débouchent sur rien

                    Les révoltés des banlieues ont un logement et mangent a leur faim et sont rassemblés dans leur quartier.
                    Les SDF sont trop isolés, et galèrent trop pour avoir envie de se rassembler et de se révolter


                    • Yohan Yohan 19 mars 2013 23:27

                      Ben ! au lieu de t’apitoyer stupidement, commence par te poser la question de savoir qui a niqué réellement ton pays et qui continue de le niquer :

                       -les financiers ? ils ne font que profiter de l’espace qu’on veut bien leur laisser. As-tu vu une Loi de gauche qui supprime leurs bonus ?
                      - les patrons ? parlons des vrais, pas de ceux qui profitent de leur réseau des grandes écoles ? il font tourner leur boutique murés 24h/24 dans l’angoisse de tout perdre et les petits commerçants se font maintenant assassiner dans leur échoppe pour 20 euros.
                      Au fond, qui est responsable de cette merde sinon ceux qui nous gouvernent depuis 4 décennies mais pas seulement, il y a aussi les idiots utiles, cette bien pensance bêlante qui nous vaut 10 millions d’immigrés dont on ne sait plus quoi faire et dont les enfants ont décidé de nous pourrir la vie, parce que vous leur avez seriné que nous le valons bien. Parce que les beaux discours envers eux cachent votre grosse hypocrisie. 
                      Delanoë et ses sbires pourrissent mon quartier le 12ème, comme Bariani a pourri mon 20ème que je ne reconnais plus. Ai-je demandé ça moi ?. Aujourd’hui, ce quartier file un mauvais coton, un mauvais rêve, peut-être plus pour eux que pour moi, car eux ont fantasmé sur tes promesses.
                      Si je reste dans mon HLM des bords de ceinture, dans quelques années, leurs enfants me cracheront dessus de leur fenêtre quand je descendrai chercher mon pain. Je serai vieux, fatigué, sans la force de me rebeller. Alors tes SDF, tes chômeurs, et maintenant tes paumés décervelés qui plantent mon gosse parce qu’il ne veut pas lâcher son Iphone, ce grand melting pot de la mondialisation heureuse, ce sont des gens comme toi qui l’ont voulu. Alors maintenant assume comme un grand.....et surtout ne vient pas nous jouer les pleureuses à deux balles sur Agoravox avec tes nartiks à la noix 


                      • Roger le Suisse 20 mars 2013 21:34

                        Robert,


                        Vous voulez envoyer les SDF au front parce qu’ils n’ont plus rien à perdre ? Ils n’ont pas déjà suffisamment pris de coups pour vous ?

                        Si certains sont à la rue ou ont un statut de travailleur pauvre, peut-être est-ce dû à l’indifférence générale quant au sort réservé aux plus fragiles. Cherchez plutôt de ce côté là au lieu d’utiliser ces miséreux comme à chair à canon...

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Robert GIL

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