• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > La société agricole à but non lucratif : un investissement survivaliste (...)

La société agricole à but non lucratif : un investissement survivaliste ?

Réflexions sur un investissement solidaire, éthique et écologique qui pourrait servir de « base autonome durable » en cas d’effondrement financier, économique et/ou sociétal.

Ce qui suit est juste une petite réflexion de dilettante obstiné qui, comme disait Coluche, a souvent « des idées sur tout » mais « surtout des idées ». Ce travers n’est peut-être pas une fatalité car je suis actuellement engagé dans un projet d’acquisition d’une terre agricole dont au moins un tiers serait gratuitement mis à la disposition d’une association de chômeurs et précaires de la Réunion. Le but de l’association est, en effet, d’aider à sortir ces derniers d’un assistanat indigne et démobilisateur par une activité de production agricole solidaire et écologique qui leur redonnerait confiance, fierté et... autonomie.

Il s’agirait en quelque sorte de revenir au principe des communs, c’est-à-dire, d’une terre dégagée du droit de propriété individuelle grâce à des « investisseurs éthiques » qui consentiraient à abandonner aux « pauvres » l’usage d’un tiers de la surface voire davantage si les conditions d’achat sont très favorables.

Par exemple, si des investisseurs jugent qu’ils font une bonne affaire en s’appropriant une surface agricole au tarif de 1€/m² et que 33 hectares sont achetés à 100.000€, la répartition serait de 10 ha pour les investisseurs et 23 ha pour les communs ! Cela pourrait sembler extrêmement altruiste mais il s’agirait néanmoins d’un investissement intéressé et intéressant car dans la conjoncture actuelle dominée par l’incertitude financière, économique et politique, la terre agricole fait clairement office de valeur refuge et elle ne cessera de se renchérir.

Il y aurait là, quoi qu’il en soit, une forme de résistance active à l’ordre marchand par l’émergence d’une économie sociale, solidaire et écologique respectueuse de la terre et des hommes aussi bien que des cultures, des pratiques, des savoirs ancestraux (variétés anciennes, artisanat traditionnel, etc.).

Ce projet [1] aboutira ou pas mais je le crois plein de (bon) sens et c’est pourquoi je souhaiterais réfléchir ici aux possibilités qu’il offre d’un point de vue survivaliste car il me semble que cet aspect pourrait constituer une très sérieuse motivation pour les investisseurs.

Du survivalisme

Pour ceux qui l’ignorent encore, je précise que le survivalisme consiste en un effort de préparation à un éventuel effondrement sociétal quelle que soit la cause de ce dernier ; il pourrait être d’origine financière, économique, écologique, guerrière, etc. Ce courant déjà ancien s’est progressivement « déradicalisé » et a pris la forme plus light, plus éclectique et plus accessible du néosurvivalisme [2] :

« (dans) les années '70, la seule chose que l'on voyait était un seul élément du survivalisme : la caricature, le gars avec son AK-47, se dirigeant vers les collines avec assez de munitions, de porc et de haricots pour traverser la tempête. Le Neosurvivalisme est très différent de ça. On observe des citoyens ordinaires, prenant des initiatives futées, se diriger dans un sens intelligent afin de se préparer au pire. (...) Il s'agit donc d'un survivalisme de toutes les façons possibles : cultiver soi-même, être auto-suffisant, faire autant que possible pour se débrouiller aussi bien que possible par soi-même. Et cela peut se faire dans des zones urbaines, semi-urbaines ou à la campagne. Cela veut dire également : devenir de plus en plus solidement engagé avec ses voisins, son quartier. Travailler ensemble et comprendre que nous sommes tous dans le même bain. Le meilleur moyen d'avancer c'est en s'aidant mutuellement.(...) » (le futurologue Gerard Celente cité dans l’article survivalisme  de Wikipedia)

Si « le meilleur moyen d’avancer » est effectivement de « s’aider mutuellement », on peut penser que l’approche classique du survivalisme — « le gars avec son AK-47 » — a manqué sa cible et constitue, en somme, l’expression logique de l’instinct de survie dans une société hyperindividualiste, celle-là même qui semble courir à la catastrophe.

Hollywood est probablement passé par là : nous croyons au héros solitaire qui sauve le monde, ou sa famille, oublieux que nous sommes du fait que les plus grands accomplissements humains, sans parler des révolutions, ont tous été le fruit d’une action collective.

Pour en revenir à un éventuel effondrement sociétal avec disparition plus ou moins complète de l’Etat — la chute de Rome en est un exemple classique mais c’est un peu aussi ce qu’a connu la Russie et ses satellites lors de la disparition de l’Empire soviétique — il est certain que des communautés rurales solidaires capables d’une production vivrière autonome ont, au final, plus de chances de résister, de s’adapter et de survivre qu’une famille lambda même défendue par un super héros surarmé. Etrangement, les socialistes révolutionnaires européens qui appellent à la formation de communautés politiques autonomes résument cela très bien :

« La survie individuelle n'est rien si elle ne porte pas un projet de renaissance collectif. Le survivalisme reste marqué par l'époque qui l’a vue naître, c'est un réflexe égoïste issu de la mentalité ultra libérale finissante. Si certains enseignements pratiques peuvent être utiles (être préparé physiquement et mentalement à une situation de crise est une obligation pour un révolutionnaire), l'imaginaire qu'il véhicule est plus qu'invalidant. Le repli survivaliste est le plus sûr moyen de disparaitre. Isolés et sans liens, nous serions encore plus vulnérables face à n'importe quelle collusion. Même suréquipé, l'homme n'est rien seul. » 

Des communautés

Mais qui croit encore aux communautés ? Quel investisseur se risquerait à miser dessus ? L’époque, individualiste, hédoniste, ultra-libérale et web 2.0 a fait table rase d’un idéal communautaire autrement plus exigeant que les flash mobs et autres dynamiques collectives issues des réseaux sociaux. Les années hippies nous apparaissent pour ce qu’elles furent : une période de belles utopies plus ou moins vite corrompues par un individualisme omniprésent. Elles nous ont appris combien il est périlleux de s’embarquer dans une aventure de vie en communauté tant est faible la probabilité de réussir.

L’équation apparaît donc quasiment insoluble à celui qui, conscient de l’état du monde comme il va — mal, de plus en plus mal — s’intéresse aux possibles voies de survie pour lui et ses proches. Car si le but est bien la survie individuelle ou familiale, ne serait-il pas complètement disproportionné de chercher, pour cette raison même, à créer de toute pièce une communauté autonome véritablement fonctionnelle ?

Chacun mesure tellement bien la difficulté et l’immensité de la tâche que la plupart y renoncent avant même de l’avoir sérieusement envisagée. Elle suppose en effet de connaître et de rassembler un grand nombre de personnes ayant les mêmes valeurs, les mêmes représentations, les mêmes besoins et les mêmes buts pour ensuite s’accorder avec elles sur des stratégies, des moyens, des règles, etc. qui seront autant d’occasions de discussions, de disputes et de discordes.

Quand bien même le coming out des survivalistes se banaliserait — leur « visibilité » ne cesse de s’améliorer — au point qu’il serait possible d’en recruter suffisamment, on peut penser que, la psychologie humaine étant ce qu’elle est, il serait vain d’espérer une pleine convergence de vues entre les membres d’une communauté avant que la catastrophe ne soit là, avant que nécessité fasse loi. Autrement dit, comme avec l’empire romain, les communautés capables de survivre à l’Etat émergeront pendant ou après sa chute, pas avant.

Sauf qu’il faudrait quand même être préparé pour cela car, à l’époque, l’autonomie des populations, essentiellement rurales, était bien plus grande qu’elle ne l’est aujourd’hui. Si rien n’est fait, il est à craindre que, le moment venu, nous n’ayons ni les réserves, ni les ressources nécessaires et, donc, pas le temps d’inventer des solutions communautaires ; ne resteront que ces quêtes individuelles et désespérées pour la survie qui ont fait la trame d’innombrables films d’anticipation dystopique.

Dans cette perspective, l’approche néosurvivaliste qui consiste à se préparer à toute éventualité apparaît très pertinente, pour autant que l’organisation d’une communauté agricole soit la priorité, car c’est la condition sine qua non d’un quelconque avenir.

On pourrait ainsi dire que, par une sorte d’étrange prophétie auto-réalisatrice, les survivalistes classiques se sont mis dans une position de dinosaures : tout se passe comme s’ils se destinaient seulement à l’effort pour survivre et certainement pas à la possibilité de vivre.

Là où la chose devient particulièrement intéressante c’est que le retour à la terre satisfait tellement bien les contraintes de l’équation, c’est-à-dire, les besoins des uns et des autres que « bourgeois » (bohèmes ou pas) et révolutionnaires pourraient se retrouver sur la même ligne : celle consistant à tout faire pour créer des communautés agricoles autonomes, celle qui, justement, offrent les meilleures garanties de sécurité en cas de défaillance de l’Etat.

Dans cette perspective, il semblerait très logique pour une personne en capacité d’investir de le faire non dans le gigantesque château de carte financier que d’aucuns s’efforcent de faire monter jusqu’au ciel mais dans une terre agricole qui, mise à la disposition des plus pauvres, chômeurs, précaires et autres laissés pour compte du système, pourrait devenir le terreau d’une communauté autonome laquelle, reconnaissante et donc tout naturellement accueillante pour son fondateur, pourrait aussi, le moment venu, se révéler salutaire.

Bien qu’elle n’ait rien de révolutionnaire a priori l’idée que des personnes « aisées » puisse trouver intérêt à investir pour aider des chômeurs et précaires à sortir d’un assistanat indigne et démobilisateur par une activité autonome de production agricole solidaire et écologique paraît gentiment provocratrice et pourrait même susciter perplexité voire scepticisme.

Toutefois, il me semble que sans même devoir faire sienne la belle parole taoïste selon laquelle « ce n'est pas le manque de richesse qui est à redouter sous le ciel, mais le manque de partage », celui qui connaît la norme de réciprocité et les scénarios « gagnant-gagnant » peut aisément repérer le fait qu’il y a un intérêt mutuel bien compris dans l’échange de bons procédés que j’envisage. En effet, la personne qui investit dans la terre et offre à une population fragile la possibilité de créer une véritable communauté agricole solidaire, écologique et prospère est assurée d’avoir toujours sa place dans cette communauté et s’il y avait le moindre doute à ce sujet, il resterait toujours la possibilité de le spécifier par contrat.

Conclusion

Dans le contexte d’un système financier qui, nous dit-on, serait à nouveau en risque de s’effondrer comme en 2008 — avec, par exemple, les banques italiennes, Deutsche Bank et bon nombre d’autres banques européennes qui se trouvent à nouveau au bord du gouffre[3] l’intérêt d’un investissement dans la terre ne tient pas tant à sa capacité de produire qu’à son caractère tangible qui, à l’instar de l’or, de l’argent, des matières premières, de l’immobilier ou simplement des biens de première nécessité, lui confère une valeur intrinsèque qu’un effondrement monétaire, financier ou économique pourrait valoriser de manière importante et ce d’autant plus que la terre agricole est encore très bon marché en raison des contraintes légales qui l’encadrent.

Outre le fait que sa valeur ne pourra que croître, détenir une terre agricole sous forme de parts sociales offre une réelle (foncière) sécurité financière dans la mesure où il s’agit d’un bien qui, tout en étant immobilier, est aussi aisément cessible.

Toutefois, c’est dans la perspective d’un effondrement sociétal avec affaiblissement ou disparition plus ou moins complète de l’Etat qu’un tel investissement apparaîtrait, je crois, le plus intéressant. Car s’il est opéré sur le mode éthique, humain et partageur évoqué plus haut, il offrirait ce qui n’a pas de prix, ce qui ne peut s’acheter : l’appartenance à une communauté rurale, solidaire, capable d’une production vivrière autonome et, donc, susceptible de résister, de s’adapter et de vivre dans de bonnes conditions. Cette sécurité, aucune BAD (Base Autonome Durable) individuelle ne peut l’offrir. Défendre un potager à l’AK-47 ça va quelques heures, quelques jours, mais après il faudra bien passer à autre chose. C’est donc sans espoir pour les individus ou les familles isolées.

A ma connaissance (limitée), il n’existe pas de structure d’investissement éthique qui se soit donné cet objectif d’aider les chômeurs et précaires à s’écarter d’un système économique mortifère pour opérer un retour respectueux à la terre. Le fait qu’ils puissent construire une certaine autonomie alimentaire et retrouver par là même le sentiment de dignité et l’estime d’eux-mêmes qui leur font si souvent défaut ne semble pas mobiliser les « puissances de ce monde » — les organisations de chômeurs qui luttent depuis tant d’années pour faire avancer ces idées en savent quelque chose. Mon sentiment est que les crises qui s’annoncent pourraient changer la donne. Investir dans l’humain devrait apparaître de plus en plus sage. Surtout quand il s’agira de sauver sa peau.

Nous n’en sommes peut-être pas encore là mais néanmoins je trouve que ce serait une bonne chose s’il existait d’ores et déjà un site qui puisse proposer aux « possédants » un investissement partageur tel que celui qui vient d’être évoqué. Cela me semblerait tellement éthique et de bon sens mais le capitalisme est-il soluble dans la « bonne réciprocité » ? Je ne le pense pas mais la plupart des capitalistes sont des hommes comme les autres, donc tous les espoirs sont permis !

 

[1] Ceux qui souhaitent en apprendre davantage peuvent consulter l’appel à investisseurs qui a circulé avec un modeste succès, il faut bien l’avouer. L’appel à financement participatif (crowdfunding) n’a même pas été accepté par Ulule.

[2] Que l’on pourrait aussi appeler « préparisme  » dans la mesure où il consiste essentiellement à se préparer à toute éventualité sans nécessairement afficher un credo catastrophiste, ce que, justement, les termes anglais « preps » et « preppers » traduisent.

[3] Pour vérifier, vous pouvez simplement taper « banques italiennes » ou « Deutsche Bank » dans Google News. La simple existence des taux négatifs est en soi la preuve que la situation est au bord de la rupture car elle est intenable pour les banques.


Moyenne des avis sur cet article :  3.71/5   (7 votes)




Réagissez à l'article

24 réactions à cet article    


  • lautrecote 10 novembre 2016 13:13

    bonjour
    J’ai lu très vite votre papier (pause déjeuner..)
    Je trouve l’idée de l’investissement dans la terre agricole (avec partage) trés intéressante.
    Il faut juste trouver de la terre agricole à vendre !
    En passant, vous dites :
    "il n’existe pas de structure d’investissement éthique qui se soit donné cet objectif d’aider les chômeurs et précaires à s’écarter d’un système économique mortifère pour opérer un retour respectueux à la terre.« 
    Connaissez vous Terre de Liens ? Le but n’est pas d’aider les chômeurs, il est de »libérer la terre" et de favoriser l’installation de paysans. On n’en est pas très loin, je crois...

    En tous cas merci, ça nous change un peu des élections américaines !


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 novembre 2016 13:35

      Bonjour,
      Merci pour votre commentaire encourageant.
      Il me semble que la disponibilité de la terre agricole n’est pas encore véritablement un problème en France, grâce aux SAFER. Les chinois arrivent bien à en acheter des milliers d’hectares.
      Comme d’habitude, le problème c’est le nerf de la guerre, l’argent.
      Il en faut pour permettre à des chômeurs et précaires d’accéder à la terre.
      Heureusement, à quelque chose malheur est bon, la conjoncture actuelle plutôt sombre favorise la terre agricole. Or ce n’est pas tout de la posséder, il faut aussi la mettre en culture.
      C’est là où peut se faire la rencontre investisseurs - chômeurs et précaires actifs !
       
      Merci pour la référence à Terre de Liens. Je vais aller voir s’il est possible d’en faire smiley
       
      Oui, c’est vrai que je me suis demandé si c’était le bon moment pour envoyer l’article mais à la réflexion j’ai pensé que cela pourrait être un soulagement d’échapper à la tourmente post-élections US. Par effet de contraste ça donnerait presque une plus grande visibilité


      • lautrecote 10 novembre 2016 16:05

        @Luc-Laurent Salvador
        pour la visibilité, je ne suis pas sûr... cela fait longtemps que les cerveaux sont occupés par des boîtes à bruits, des boîtes à images, qui nous déforment (souvent) ce qui se passe à des milliers de kilomètres d’ici, juste pour qu’on ne regarde pas le désastre sous nos yeux : toutes ces fermes qui coulent, et ces terres qui ne servent plus, ou servent à l’agriculture intensive.
        Je pense que le plus important, dans ce que vous soulevez, n’est pas la rentabilité des terres agricoles mais bien plutôt leur utilisation pour nous nourrir, ou pour faire du profit (pour certains).


      • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 novembre 2016 16:44

        @lautrecote
         
        C’est sûr que nous vivons sous influence et voyons essentiellement ce qu’on nous donne à voir.
         
        L’exemple de Trump est frappant sous ce rapport. Après qu’il ait eu tout le monde et tous les médias contre lui, qu’il ait été fait un parfait paria rejetté même par son propre parti, il arrive au pouvoir et c’est forcément le choc pour tous ceux qui croient ce qui est écrit et dit dans les journaux. Ils croient basculer dans une autre réalité. Le système a été pris à rebours car de manière générale il fonctionne plutôt pour endormir le bon peuple, lui faire croire que le gouvernement veille au grain.
         
        C’est le cas pour à peu près tous les aspects où la France se déglingue et, en particulier, l’agriculture.
        Ci-dessous un très bon documentaire sur le devenir inquiétant des terres agricoles, en raison, justement, de la ruée qu’elles suscitent.
        https://www.youtube.com/watch?v=3dbHZ_eFsNY
         
        Je suis allé voir Terre de Liens. C’est vrai que c’est plutôt bien orienté vers un soutien de l’agriculture respectueuse, bio, etc. mais la seule option que je vois c’est celle d’acheter des actions. Je trouve « ma » formule plus intéressante et plus sécurisante pour des investisseurs car quand tout s’effondre les actions, c’est comme l’argent, ça ne se mange pas, alors que la terre ça produit smiley


      • ENZOLIGARK 11 novembre 2016 05:06

        @Luc-Laurent Salvador , Bonghjornu i Grazie , ... pas que nos amis chinois post 13 ;35 ) qui achetent la terre gOOOloise mais Angelina Jolie et Bratt Pitt ( Mr et Mme Smith )  : LES PIRE  ! . GO HOME  !!!!! . ... АФФ ИСС ...


      • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 11 novembre 2016 05:15

        @ENZOLIGARK
         
        Je ne sais pas qui sont les pires.
        Mais je me dis que Jolie et Pitt ont choisi la France parce qu’ils l’aiment et donc il y a des chances qu’ils la respectent. Ce ne sont pas des investisseurs classiques qui cherchent seulement à maximiser leurs profits. Il y a donc des chances qu’ils aident à préserver le terroir français.


      • ENZOLIGARK 11 novembre 2016 05:24

        @Luc-Laurent Salvador ... , z ’ ont pris des migrants sur « leur terre » les deux yankees MilliOOOnaires ... ????????? ( ! ) . ... АФФ ИСС ...


      • ENZOLIGARK 11 novembre 2016 05:32

        @ENZOLIGARK ... , ... double ration de frites OU de whiskey  ? ! . .... AFF ИСС ...


      • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 11 novembre 2016 08:24

        @ENZOLIGARK
         
        Ils pourraient même faire un orphelinat pour les petits samovars, ça ne me dérange pas smiley La question des migrants est nationale et pas privée.


      • fatallah 10 novembre 2016 20:52

        Je viens de voter négativement votre article, pour ces aspects survivalistes. L’initiative sociale a du mérite mais noyée dans un magma que je n’approuve pas.
        Le métier de paysan est certainement noble mais intéresse peu de monde.
        M.Mélenchon, fort justement dans ses discours, présente le programme d’un retour à la terre, avec un équivalent de 400.000 emplois. Et il mentionne qu’il sera difficile de trouver 400000 candidats pour mettre les mains dans la terre. Il y a doublement raison :

        • de promouvoir les emplois pour produire localement et bio
        • de prévoir la difficulté de recruter

        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 11 novembre 2016 04:50

          @fatallah
           
          Merci pour votre franchise.
          Je comprends que la question survivaliste ne vous intéresse pas. Il est donc normal mon article ne vous convienne pas. Car je ne parlais pas d’autre chose.
          J’ai essayé de faire apparaître l’intérêt « survivaliste » qu’amène l’investissement dans la terre agricole dès lors qu’on le fait sur le mode social et solidaire que j’ai évoqué.
          Les difficultés de l’agriculture française et même mondiale sont gigantesques et hors de mon propos.
          Ceci étant, je suis d’accord avec vous, Mélenchon a probablement raison.


        • alinea alinea 10 novembre 2016 22:25

          Bonsoir LLS,
          un truc important : on ne s’improvise pas paysan ; cela s’apprend, c’est difficile mais de plus cela requiert une fibre, un amour de cela.
          Bon ; sinon je voulais aussi te parler de terres de liens. L’idée est que chacun met une somme, mettons cent euros, qui est un prêt ou une action sans rendement, sur une terre en friche ou agricole à vendre, dans deux buts faire du bio, et installer des paysans sans terre.
          Cela pourrait se faire sous forme de coopérative aussi, ou tous les coopérateurs seraient propriétaires d’un bout !!
          connais-tu la raison pour laquelle cela n’est pas venue à l’esprit des intéressés ?
          Sinon, il faudrait que tu contacte Owen ; il a lancé les AMAP en France, du côté de Besançon ; l’assoce existe encore, j’essaierai de trouver le lien ; aujourd’hui il est en Nouvelle Calédonie et il bosse avec les tribus ; il en connaît un rayon sur ce sujet !!


          • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 11 novembre 2016 04:59

            Merci Alinea pour ce post constructif !
             
            Je suis bien d’accord qu’on ne s’improvise pas paysan, c’est pourquoi je n’ai pas l’intention de le devenir. J’ai juste rencontré une association de chômeurs qui a déjà cultivé durant plus de dix ans et qui, ayant été expropriée, tente de retrouver une terre. Eux savent cultiver mais ils ont besoin d’une terre. Voilà où les investisseurs entrent en piste.
             
            C’est l’option coopérative que tu évoques qui s’approche le plus de l’esprit de ce que je propose, sauf que ça ne serait pas une coopérative mais plutôt une société civile agricole ou une sarl peu importe, l’idée étant qu’au moins un tiers de la terre est « offert » à des bonnes volontés dans la précarité, le reste étant attribué aux investisseurs à proportion de leur participation.
             
            Si tu penses que Owen peut aider à faire « mûrir » ce projet je serais enchanté de pouvoir échanger avec lui. Je vais chercher mais si tu trouves le lien je suis preneur !


          • epicure 11 novembre 2016 05:21

            Salut

            Pour l’expérience hippie, le problème c’est qu’une voulant faire anti système de l’époque, ils ont mélangé deux logiques, une logique libertaire et une logique communautaire, sans trouver l’équilibre entre les deux.
            Les hippies en se sont pas donné le temps de penser un système collectif adapté à des esprits libertaires, individualistes. Ils ont repris un modèle communautaire, inadapté. Cela peut marcher le temps d’un camps de vacance, un week end , mais pas sur le long terme.
            De plus les références culturelles n’étaient pas adaptées à la culture libertaire, mais uniquement à la communautaire, comme l’inde ou les communautés paysannes.
            Culture paysanne et esprit libertaire ce n’est pas très compatible, la première est très conservatrice. Comme dit alinéa c’est un métier qui demande un engagement, peu compatible avec un esprit de liberté.
            Du coup pratiquement tout le monde a abandonné ces communautés.
            Car les contraintes communautaires pesaient trop.

            C’est quelque chose à considérer pour adapter des nouvelles communautés à des gens venant de la ville, pour ne pas répéter les erreurs.
            Savoir associer travail collectif, de coopération, avec un habitat individualiste. Savoir refaire société de façon intelligente.

            Sinon le coup du survivaliste tout seul, chacun pour soi , c’est bien sûr un fantasme américain.
            Il suffit de voir les modes d’organisation des peuples primitifs et des premières communautés paysannes.
            Mais les américains conçoivent les choses selon leur mentalité libérale anglo saxonne.

            Si le survivaliste se blesse, qu’il ne peut plus bouger, que devient il ?
            un AK 47 ce n’est pas adapté pour chasser le gibier.

            En plus le commerce ( les échanges ) , la coopération sont importants pour la survie, un problème « ici », peut être compensé par des échanger « là bas ». Déjà dans la préhistoire, ils échangeaient sur de longues distances. En groupant des compétences différentes , les chances de survie sont meilleures.


            • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 11 novembre 2016 08:21

              @epicure
               
              Il me semble que vous proposez là une vision cohérente. C’est probablement une problématique d’enfants gâtés ayant confondu liberté et toute puissance.
              Malheureusement, cela reste une question de plus en plus d’actualité de sorte que peu sont enclins à subir la discipline exigeante de la terre.


            • epicure 11 novembre 2016 19:17

              @Luc-Laurent Salvador

              « 
              C’est probablement une problématique d’enfants gâtés ayant confondu liberté et toute puissance.

               »
              non pas du tout, c’est une autre problématique.

              La confusion entre liberté et toute puissance elle se trouve chez les libéraux ( comme l’absence de règlementation dans les entreprises ) , dans la culture américaine.

              Puisque les hippies n’étaient pas dans la toute puissance, mais dans l’égale liberté, ce qui est son contraire, puisque reposant sur l’absence d’égocentrisme.

              La problématique c’est en fait que l’individualisme s’accommode mal d’une forme de communauté « monolithique », où tout se fait ensemble sous le regard des autres en permanence, c’est à dire en fait l’absence d’intimité ( au sens large ). Car son fondement c’est l’autonomie, pour être bien vécu cela demande donc un espace d’autonomie séparé de l’espace commun. Justement parce qu’on n’est pas dans une logique de toute puissance ( égoïsme, égocentrisme ) , le vrai individualiste ne se permet pas certaines choses dans l’espace public pour ne pas gêner les autres individus ( c’est la différence avec l’égoïste ) , pour préserver leurs libertés, tout en attendant qu’ils fassent de même pour la sienne. Mais sur le long terme cela a un coût qui génère déceptions et frustrations, s’il n’y a pas de moment de décompression dans un espace autonome.
              C’est un équilibre, qui est brisé dans le cas des communautés hippies.
              La gestion de la liberté est la chose la plus compliquée en fait.

              Et donc l’organisation communautaire n’est pas adaptée aux gens de culture individualiste, aux libertaires. Il faut une mentalité qui a pour principal besoin les liens sociaux, pour une organisation communautaire. En général, ce sont des communautés où tout le monde est éduqué à cette mentalité depuis leur enfance. Comme dans certaines communautés religieuses, des tribus, etc.... 

              Il faudrait donc trouver une organisation, qui puisse concilier à la fois les besoins du travail de la terre, et les besoins profonds des individus qui vont faire la communauté. Ce sont les deux jambes nécessaires pour que la communauté avance, sinon, la communauté se casse la gueule.
              Les communautés hippies ont été incapable d’y répondre, sauf pour certaines personnes qui s’y sont retrouvées.


            • abcd 11 novembre 2016 19:55

              @epicure Vive le monastère, charité, piété, travail de la terre et messe commune.


            • andromerde95 11 novembre 2016 21:22

              @epicure
              « Puisque les hippies n’étaient pas dans la toute puissance, mais dans l’égale liberté, ce qui est son contraire, puisque reposant sur l’absence d’égocentrisme. »

              l’égale liberté c’est l’égalité des droits naturels et négatifs du libéralisme.

              tes « libertés » et « droits » sont des faux droits et fausses libertés : http://www.wikiberal.org/wiki/Droits_%C3%A0

            • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 12 novembre 2016 07:28

              @epicure
               
              "le vrai individualiste ne se permet pas certaines choses dans l’espace public pour ne pas gêner les autres individus ( c’est la différence avec l’égoïste ) , pour préserver leurs libertés, tout en attendant qu’ils fassent de même pour la sienne. Mais sur le long terme cela a un coût qui génère déceptions et frustrations, s’il n’y a pas de moment de décompression dans un espace autonome.« 

              Je pense que cette vision confirme l’interprétation en terme de toute puissance ou de volonté de puissance. Lorsque celle-ci est frustrée (soit par inhibition soit par la résistance des autres), cela amène son lot de frustration et à la fin il nous faut trouver un exutoire où nous pourrons avoir le sentiment de faire exactement ce que l’on veut faire. D’où l’importance de l’espace autonome.
              Je suis bien d’accord que seule une éducation très dure (et/ou commencée très tôt) permet d’accepter de réduire cet espace à sa chambre, voire à son lit.
               
              Tout ceci est l’expression d’un conflit des »désirs", d’un rapport de force que la communauté ne peut (di)gérer qu’à la condition d’être impeccablement structurée dans son mode de régulation du pouvoir. L’armée, les communautés religieuses sont des bons exemples mais ils sont autoritaires. Des communautés démocratiques pourraient mieux respecter l’individu et éviter conflits et frustrations mais encore faudrait-il accepter des lois communes extrêmement bien définies. Ce n’est pas le mouvement premier des amateurs de liberté qu’étaient les hippies.


            • Gogonda Gogonda 11 novembre 2016 14:32

              Article fort intéressant.


              Je penses aussi qu’il faudrait établir des actions et projet solidaire comme le votre, j’espères que l’avenir vous sourira et que les gens suivront, car l’effondrement de notre système est une probabilité qu’il ne faut pas négliger.



              • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 11 novembre 2016 15:07

                @Gogonda
                 
                Merci et oui, oui, c’est l’idée de l’article : montrer qu’un investissement tout à la fois sûr, prometteur ET charitable offre de surcroît un bonus non négligeable sous le rapport de la sécurité ou de la survie.
                Ne pas envisager la possibilité d’un effondrement sociétal serait en effet une négligeance presque incroyable quand on voit ce qu’on voit de par le monde.
                La stratégie de la dinde, c’est fini, Noël approche, il faut se réveiller ! smiley


              • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 11 novembre 2016 16:22

                « Investir dans l’humain » ? Mais comment, quand l’humain n’est plus tout-à-faut un humain ?


                « La Corne d’abondance coloniale et impérialiste » avait déjà prévu l’insuffisance de demain ! 

                • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 11 novembre 2016 17:05

                  @Mohammed MADJOUR
                   
                  L’humain est tout à fait humain, il n’a jamais cessé de l’être même quand parfois il devient inhumain.
                  Le progrès, la civilisation n’ont rien changé au fonds humain car celui-ci vient de beaucoup plus loin.
                  Il ne tient qu’à nous d’y revenir, de laisser les artifices d’une civilisation corrompue et de renouer avec ce qui fait le coeur des valeurs humaines.
                   
                  Je ne comprends pas votre dernière à part qu’elle est victimaire. Vous ciblez probablement la volonté colonialiste d’exploiter des terres et des peuples étrangers et il est peu douteux que cela a malheureusement existé. Je le regrette mais ce qui m’échappe c’est pour quelle raison vous en parlez ici. Je ne crois pas que l’idéologie colonialiste se soit donné la corne d’abondance pour emblème.
                  Si c’était le cas, j’en serais surpris.


                • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 12 novembre 2016 14:54

                  @Luc-Laurent Salvador

                  Replacez la « Corne d’abondance » dans son contexte et elle vous racontera tout !

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité