La terre est ronde et elle tourne : l’espace est infini et le monde catholique immobile
Depuis Galilée, l’Eglise catholique a toujours eu un problème avec la recherche scientifique, les progrès dans le domaine des sciences sociales, la médecine. Rien n’a changé. Il y a un siècle l’Eglise n’admettait pas le divorce, a refusé la loi de déchéance paternelle visant à protéger les enfants contre les violences du père. Dans les années 1970, elle a refusé la loi Weil autorisant l’avortement comme elle a refusé la loi Neuwirth dépénalisant la contraception. En 1990, elle s’est opposée au PACS et en 2013 à la loi sur le mariage pour tous.
Elle prétend avec ses ouailles institutionnalisées régenter l’éducation publique au nom du principe que les enfants appartiennent à leurs parents qui sont les premiers éducateurs. Aujourd’hui, ils s’opposent à la modification du contenu des manuels scolaires à propos de l’égalité homme/femme et « traquent » tout ce qui peut être référence à la théorie du genre… !
Pour le CNAFAL, tout enfant a droit à une éducation laïque, c’est-à-dire autant que faire se peut dégagée des conditionnements familiaux, cléricaux, sociétaux politiques, dégagée des dogmatismes. Pour le CNAFAL, la meilleure éducation possible est celle qui permet à l’enfant d’oser un regard critique sur soi (une fois adulte), sur la société, sur son histoire, sa vie, son environnement, lui permettant ainsi de construire sa propre personnalité, son propre jugement donc sa propre liberté. Il doit avoir accès à tous les champs du savoir sans restriction avec l’apport qu’amène la raison. C’est la raison pour laquelle, le curé ne peut être au-dessus de l’instituteur…
Notre démarche laïque privilégie la liberté future de l’enfant. C’est pourquoi le CNAFAL approuve le projet de loi sur l’égalité des sexes et la modification du contenu des manuels qui vise à changer les mentalités et à lutter dès le jeune âge contre le machisme et le sexisme. Il n’y a dans cette démarche aucune tentative de perversion de la jeunesse :
Ø on ne naît pas femme, mais qu’on le devient (Simone de Beauvoir 1949) (panthéonisable)
Ø chacun des sexes « joue » ou « habite » un rôle construit, écrit d’avance avec des codes : féminité pour les uns, « masculinité » pour les autres
Ø rien dans la société humaine qui nous paraît naturel, n’est naturel ; tout est construit et variable !
Ø l’étude des mécanismes de production des normes comportementales et des inégalités entre les sexes repose sur des rapports de force séculaires ou millénaires.
Déjà, Cécile Brunschvicg, secrétaire d’Etat à l’Education Nationale sous le premier gouvernement de Léon Blum en 1936, première femme d’un gouvernement, dénonçait le modèle prôné par les familialistes comme celui d’une « autorité maritale » d’essence divine et à cet esprit traditionnaliste, elle opposait l’évolution, le progrès et « la vraie libération de la femme »
Par delà, la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, l’affrontement avec les Eglises s’est poursuivi dans le champ de l’éducation et sur les choix de société plus ou moins libéraux envers les femmes et les mœurs : divorce, éducation des filles, mariage, citoyenneté pleine et entière mais aussi les différents idéaux féministes. Et c’est précisément, là, que se porte la lutte idéologique parce que l’Eglise catholique y a toujours exercé un contrôle social à travers lequel s’exprimait le parti-pris d’assigner les femmes à un rôle précis et écrit d’avance : la bonne mère, qui reste à la maison pour élever les enfants, au service du mari qui assure les revenus du ménage. Le retour au « naturalisme » auquel on assiste depuis quelques années passe par la culpabilisation des mères.
Pour le CNAFAL, le combat pour l’égalité homme/femme commence dès la naissance et c’est pourquoi nous soutenons l’extension du congé de paternité et le raccourcissement du congé parental, tout comme nous sommes pour la pénalisation des entreprises qui ne pratiquent pas l’égalité salariale.
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