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Accueil du site > Tribune Libre > La très-ordinaire histoire de Benjamin Rives

La très-ordinaire histoire de Benjamin Rives

ou, comment Pôle Emploi-Spectacle pénalise ceux qui déclarent bien.

La rénégociation de la convention sur le régime d'assurance, dite des Intermittents du spectacle (110 000 personnes, 40 corps de métiers), va bientôt avoir lieu.

On entend déjà le retour de voix discordantes remettre en cause le bien-fondé de ce statut particulier accordé à ces travailleurs particuliers. 

C'est à elles que je destine l'étrange histoire de Benjamin Rives.* Elle se passe en France, en 2011.

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Jugement Poubelle, de David Erlich

À connaître le parcours de ce monsieur Benjamin Rives, l’on comprendra comment de trop honnêtes citoyens qui ne se réfugient ni dans l’alcool ni la délinquance, pleins de la bonne volonté de travailler, font face à la violence administrative. C'est le récit d'un travailleur intermittent du spectacle, soucieux d'utilité sociale, qui a perdu tous ses moyens de subsistance pour la raison qu'il a donné de son temps aux enfants des écoles de Paris. Fainéants, vous disiez ?

Alors que les allocations de chômage d'un professeur-remplaçant de l'éducation nationale sont améliorées quand il réalise quelques prestations dans le secteur du spectacle, le bureau des intermittents prive de ses droits sociaux l'artiste qui oserait donner quelques heures de soutien scolaire. Cet état de fait juridique, ce scandale sans nom, peut aussi prendre un visage, celui de l'expulsion.

Benjamin, vous connaissez sûrement mieux sa voix que son visage. Père de deux enfants, travailleur journalier par statut, il a commencé à contribuer l'Impôt sur le Revenu le jour où, comédien au théâtre depuis 12 ans, il a commencé d’enregistrer pour la télévision les voix des documentaires et séries.

Comme on a affaire à un vrai professionnel, formé aux écoles nationales supérieures d'art dramatique, on ne pourra pas dire, comme les habituels esprits chagrins, que c'est encore là « un de ces artistes improvisés et marginaux, bla, bla, bla... » Non. Arte, France 5, TF1, sont parmi ses références. Formé pour le théâtre, il n’aura vraisemblablement jamais les faveurs du théâtre public, il y aussi dans ce milieu des raisons arcanes ou des aristocraties d'Etat... le chômage des artistes, il connaît. Dans les années 60, ce chômage apparaissait comme la plus sûre expression du gâchis des compétences, la gabegie des fonds publics. Un artiste comme lui, formé par l'Etat et reçu aux concours nationaux, devrait travailler toute l’année sur les plateaux des nombreuses structures culturelles que le pays compte, mais aujourd'hui, dans la société néo-aristocratique du spectacle, ce chômage endémique est devenu le minimum minimorum des dysfonctionnements d'un régime de production libéralisé à l'extrême.

« Passes-droit » et «  fils-de » sont devenus l'apanage du démantèlement du service public dans ce domaine aussi.

L'iconographie officielle hélas, nous a habitués aux clichés sur lesdits “Intermittents”, en tapissant ses Unes avignonesques de faméliques fumeurs de joints, aux cheveux gras. C'est de toute façon plus subtil, car la majorité des professionnels de ces métiers se fond dans la masse des anonymes. Ils sont soit en activité, soit à sa recherche, et ne font pas profession d'attendre un subside de l'Etat, contrairement au cliché entretenu par la droite plébéienne et les opposants à tout syndicat. Or, tous les artistes de tous pays se passeraient volontiers de l'assurance-chômage ; s'il n'y avait pas besoin d'assurance, c'est qu'il n'y aurait pas de chômage... car rien n'est pire à un artiste que de ne pas travailler. De plus, l'administration de ce statut exige en France une attention comptable de chaque instant, que ce soit des instances officielles ou des salariés eux-mêmes... hélas.

Ce que le lecteur étranger à ce secteur doit bien savoir, c’est que l’intermittent accepte une hyper-flexibilité, une hyper-disponibilité que refuseraient bien des quidams, et sans forcément jouir de la gloriole que les métiers artistiques sont censés rapporter. Et avant que quiconque en vienne à traiter les intermittents de « feignasses mal embouchées  », le lecteur qui s’imagine défendre un ordre néo-libéral idéalisé doit comprendre que c’est par cette totale disponibilité sur ce marché particulier du travail qu’ils assurent la pérennité économique des entreprises de tout un secteur d'emploi. Ce secteur tout entier génère 80 Milliards €/an en France. Sans ce régime d'assurance-chômage, le prix du travail des artistes et des techniciens se hisserait à des hauteurs que les employeurs et les mêmes esprits chagrins trouveraient scandaleuses. Ils appeleraient ça un coût.

Mais voici la via crucis de caniveau que longe Benjamin Rives. Notre homme n’est qu’un artiste prêt à l’emploi, mal né comme tant d’autres.

Dès 2010, et après vingt ans de présence dans son métier, il voit son activité baisser comme cela arrive quelquefois sans que l’on comprenne toujours bien pourquoi. Ici, c'est la délocalisation des studios de doublage en Belgique pour d’évidentes raisons fiscales... C’est alors la fameuse “traversée du désert”, vous savez, celle que les chouchous du public invoquent toujours pour expliquer leur exil sur un bateau entre St Martin et les Bahamas. Chez lui, c'est le frigo qui est désert.

Benjamin Rives commence par imaginer une autre issue, et porte sa candidature au Cabinet du Ministre de la Culture qui recrutait, sans concours cette année-là, des agents de 2 ème classe. Et c’est au cabinet en effet que finit sa lettre, comme y sont allées toutes les autres, naguère envoyées comme comédien “sur le marché”, aux Mesguich, aux Braunschweig, aux Py, à tous ces sires d’une scène dramatique qui porte décidément bien son nom.

De candidature en candidature, viennent celles d’adjoint administratif de catégorie C (il a un niveau II non-universitaire), pour les piscines de la Ville de Paris, le gardiennage des musées. Chaque fois, c’est une fin de non-recevoir, et des commandements d’huissier en pagaille qui, eux, sont bien reçus.

Puis survient l’erreur fatale. Pour améliorer le frichti de sa famille qui ne part pas en vacances depuis 3 ans déjà, il accepte un boulot en plus, les jours où on n’embauche pas dans les studios : surveillant d’école.

-La Mairie de Paris a bien du mal à recruter des surveillants inter-classes et surtout des détenteurs d’un Bac pour assurer le soutien scolaire des enfants parisiens de l’école Elémentaire qui passent leur goûter à étudier. (le terme “recruter” est ici aussi outré que celui de “contrat” lorsqu’il s’agit de vacations dans un hors-cadre légal, mais disons que la Ville de Paris “recrute”)-

S’ensuit alors pour Benjamin Rives une année riche, où deux heures sont données le soir à l’assistance aux devoirs, à l’apprentissage des récitations, (par là, sa formation artistique produit ses fruits et nombre d'élèves ont découvert ce que pouvait signifier pour eux un texte). Les jours où un cachet se présente, notre père de famille court littéralement des cantines aux studios pour revenir à son poste à 16 h 30. Chaque cachet est bien entendu déclaré, et sa nouvelle activité, rémunérée à la tâche, ne l’est bien sûr pas pendant les périodes de vacances. 

Evidemment, Benjamin dénote dans ces cours de récréation. Son premier jour, des élèves l’interpellent : « Monsieur le riche ! ». En termes de “richesse”, précarité totale du salaire et aucun droit pour les vacataires, ni d’accès au Service Social de la Ville de Paris en dessous de 20 h/semaine. Riche ! Chaque mois, sa fiche de paie oscille entre 199 euros et 350 euros les mois pleins.

Une maltraitance d’enfant plus tard, perpétrée par un animateur titulaire dans la cour d’école, et son témoignage, capital devant la Police en charge de l’enquête, et voilà la direction des Affaires scolaires de la Ville de Paris qui accède à la requête -officieuse- du directeur de cette école de ne plus recourir à ses services de soutien scolaire. Manière élégante de remercier Benjamin d’avoir respecté le protocole indiqué en cas de danger, et d’avoir osé révéler à la Police les faits nus, sans volonté de protéger quiconque, sauf un enfant en détresse face aux adultes… bref.

Ayant observé dans deux écoles la mauvaise appréhension des enfants par des animateurs souvent mal formés, peu qualifiés et peu considérés, il pro-pose à Patrick Bloche, Maire de son arrondissement de lui confier une mission d’observation en vue d’éviter les situations à la limite du pénal que certains parents peinent à faire entendre aux directeurs des écoles. Point de réponse et, une baisse d'activité en studio et point de théâtre en vue, un chômage total. Benjamin ne voulait que faire profiter la collectivité entière de son observation, et transformer une douloureuse expérience en compétence nouvelle. Tant pis.

Question cotisations, cette année-là, il totalisera 450 h dans le secteur public et 528 h dans le secteur privé, presque 1000 h de travail. Il n'aura pas un centime d’assurance-chômage... Deux lignes de cotisations aux assédics dans deux annexes Unédic différentes, qui réduiront toutes les cotisations à zéro, rien ! C’est là le comble de la situation, en vingt années, Benjamin Rives n’avait jamais autant travaillé. Le Pôle emploi a dénié le paiement d'allocations de chômage d'une année entière à un honnête intermittent qui avait bien déclaré et n'avait pourtant pas cessé de travailler dans son secteur ! Merci, quelle leçon... et on dira encore que tous les intermittens sont des fraudeurs. 

Et comme un malheur n’arrive jamais seul : de 528 heures comptabilisées qui lui auraient ouvert des droits, il passe comme par magie à 492 heures, fermez le ban ! Pôle Emploi-spectacle s’est permis de jeter le doute sur 3 cachets réalisés le même jour pour 2 sociétés différentes, bien que le cas soit parfaitement légal et corresponde bien à trois contrats de droit différent. Pôle Emploi, au bénéfice du doute, et en tout arbitraire a pratiqué la présomption de culpabilité, tout intermittent étant pour cette administration devenue oppressive un fraudeur en puissance : les 3 cachets de 12 heures qui permettaient à son allocataire d’accéder à l’assurance-chômage avaient été tout bonnement effacés. Cela avait l’avantage de faire repasser notre infortuné citoyen dans le camp des exclus de l’assurance-chômage : 

  • Cotisant mais non-indemnisé, voilà la recette.

Mais plutôt que de reconnaître ce tort invraisemblable, Pôle Emploi a préféré indiquer à Benjamin Rives que, puisqu’il avait travaillé à la tâche pour la Mairie de Paris, il était désormais considéré comme “Salarié d’un Etablissement Public”, en un mot fonctionnaire ! Apprendre ça en fin de droits fait l’effet ou d’une bonne nouvelle, ou d’une mauvaise blague, au choix.

En clair, il aurait fallu que notre intermittent soit obligé de renoncer à son indemnité de chômage pour préférer demander une aumône publique équivalente au Rsa. On lui demande d'accepter 380 €/mois d'allocations et renoncer à 1200 €/mois de la caisse où il a cotisé. Or, sur un an qui va travailler davantage tout en faisant un chèque de 8000 euros ? On dira que les intermittents sont des masos.

Entre-temps, son dossier se trouve lui aussi effacé des registres du Pôle Emploi-Spectacle. Le nouvel exclus est convoqué à une agence ordinaire qui écarquille les yeux d’avoir dans son registre non plus un artiste, mais un “Professeur de français”... bref, n’importe quoi. Son dossier a été modifié ; par qui, pour quoi ? Privilège des intermittents là aussi ?

De l’exclusion à l’expulsion

Et puis le temps passa lentement, les demandes d’embauche infructueuses se succèdèrent. Vient le dégoût, puis survient l’inacceptable. Une missive d’Huissier indique qu’il sera frappé un prochain matin d’un « Commandement de quitter les lieux ». Dommage pour lui qui venait de passer un entretien pour le recrutement de 160 agents administratifs en Préfecture de Police en mai dernier, et sur 200 candidats n’avait pas été retenu ; à la lecture de sa convocation pour expulsion, le Commissaire en faisait les yeux ronds.

Mais il est vrai que ce métier de « comédien » trimballe une image tellement mauvaise qu'après l'avoir plombé de l'intérieur, il peut aussi, le cas échéant se retourner contre l’artiste qui voudrait en sortir.

En résumé, plus personne autour de lui ne veut prendre ses responsabilités, pas même le TGI de Paris qui n’audience pas son affaire et même son avocate qui commet l’inadmissible : oublier de former un recours contre l'expulsion… Double peine, on voudrait l'expulser avec femme et enfants pour libérer son logement, et y placer une famille relogée en urgence ! Absurde mais juridiquement possible. Plus personne -en somme- pour faire son travail correctement dans ce pays. Benjamin Rives qui ne demande que ça, faire son métier, a tout autour de lui des acteurs sociaux qui ne font pas le leur. Et on vient colporter que les intermittents sont des priviliégiés !

Il faut donc en arriver là pour que des réflexes endormis de solidarité se mettent en place. On n'en serait pas là si les officines l'avaient employé ; mais non, rien. On ne se préoccupe pas de quelqu’un qui a tout l’air d’aller bien, s'habille, se rase, déclare tout aux impôts, fait des efforts.

En attendant, comme artiste lorsqu’un cachet arrive, il faut rester alerte, compétent, performant, il faut “gagner” contrat après contrat, en ayant bien conscience que dans ce marché du travail, l’émergence d’un gagnant signifie d’évidence la mise au placard de nombreux perdants. Et le tout, en courant, de cabinets d’avocats en bureaux d’élus, de façon à éviter l'expulsion. Tout ça en même temps.

La fin de cette histoire est connue d'avance. Le Médiateur de Pôle emploi fait le mort. Le bailleur social va proposer une solution de relogement à cette famille à Sevran ou à Montfermeil (93), où elle sera relogée gentiment, ce que sa femme ne supportera pas ni lui non plus, ancien gosse des quartiers qui avait le sentiment d'avoir fait du chemin dans la vie. Elle repartira avec leur fille de six ans sous le bras en Italie. Et voilà comment une mauvaise foi paperassière se transforme en tragédie sociale pour une famille qui ne fait qu'essayer de donner à leur enfant une éducation, un environnement les meilleurs possibles. Cette famille française ressemble à tant d'autres en 2012 qui, pour autant d'efforts à gagner sa vie du matin au soir, ne part plus en vacances depuis plus de trois ans, n'a ni voiture, ni résidence secondaire, n'achète rien à crédit, et mène une existence simple, sans chi-chis et sans amusement.

Honte à nos administrations démantelées, privatisées, automatisées, qui n'ont plus les moyens humains de voir qui fait quoi, de voir qui fraude, qui non.

Honte à ceux qui diffusent le mensonge d'un soi-disant privilège de l'intermittence. Ces gens-là ne savent pas de quoi ils parlent.

Quelle est la morale de cette histoire devenue banale dans ces métiers ? Il n'y en a pas. Ceci tombe sur une famille parce que le pater familias a bien déclaré, trop honnêtement, régulièrement, les quelques heures d'un travail utile socialement, nécessaire pour certains voire urgent, pour lequel une dizaine de gosses de Paris garderont un souvenir ému. C'est au moins une compensation. Celle de la vie sur le droit mortifère.

Propositions 

Ce qu'il faut se mettre dans le crâne à coups de marteau, c'est que l'administration du spectacle est si compliquée, et la chasse au lapin fraudeur est tellement ouverte, que l'on en arrive à ce paradoxe : toute activité légale est soupçonnée de cacher une fraude. Hélas ! Ensuite, que pour rémedier et à la fraude et à ces situations kafkaïennes il faudrait :

unifier les annexes Unédic de façon à ce que personne ne puisse cotiser sans percevoir de droits.

Ou alors, que l'on mette sur pied une véritable Sécurité sociale professionnelle ; des droits individuels garantis collectivement, opposable à tout employeur et transférable d’une entreprise à l’autre, d’une branche à l’autre. http://www.cgt.fr/Etablir-une-securite-sociale.html

Puis accessoirement, qu'il faudrait, cher Benjamin Rives, pouvoir s’engager sans crainte dans les métiers du spectacle si on en a le talent, si on en réussit les concours publics, même si on n'a pas derrière soi un réseau puissant dans ce milieu pour assurer son entrée dans la carrière, ni surtout une famille aisée pour assurer son logement…

Quand on pense qu'en Belgique, grand pays, il suffit de justifier d'une seule journée de travail en activité technique ou artistique pour voir son indemnité -plafonnée à 1400 €/mois- reconduite... Mais on est en France. Effacer des cachets qu'il faut aller chercher avec les dents, jour après jour, rien de plus facile pour une gestion automatisée ; diligenter des enquêtes inutiles, rien de plus économe pour Pôle emploi.

En France en revanche, où la production culturelle génère 4% du PIB national, les artistes ont comme l’immense majorité des salariés cette douloureuse impression d’appartenir à une meute de chiens. Que l’on soit chien de race ou simple bâtard, il faut sans cesse tirer le traîneau, se faire cravacher avec juste le droit d’aboyer pour toute pitance au bout du chemin.

À connaître le détail des tracasseries paperassières, des pinailleries technico-administratives de Pôle Emploi-Spectacle, sa mauvaise foi aussi légendaire que gestionnaire décrite ci-dessus, on se dit que tant que notre société continuera de soumettre les professionnels du spectacle à un régime de flexi-sécurité à la fois aussi fliqué et aussi précaire, les officines des juges ne manqueront jamais d'activité.

Benjamin Rives n’est pas un fraudeur, c’est au contraire un véritable intermittent du spectacle, qui a besoin que la société respecte son contrat social pour “survivre”. “Vivre” serait encore trop demander.

L'auteur de ces lignes plaide, exhorte les partenaires sociaux et le gouvernement à revenir à l'évidence du calcul de ces droits-là sur 12 mois et à date anniversaire. Ces prochains droits qui, s'ils n'élargissaient pas le champ couvert par les activités liées à l'utilité sociale et à la transmission de leurs savoirs, doivent faire en sorte que l'on n'en vienne plus à jeter à la rue un demandeur d'emploi parce qu'il aurait osé sortir de son « annexe VIII et X » d'origine.

Enfin, aux adeptes de l'équitation jamais descendus de cheval, qui trouveraient ce régime d'assurance-chômage trop « onéreux », qu'ils se reportent donc aux coûts exorbitants du travail par Intérim, l'annexe IV, et se demandent pourquoi celle-ci n'a jamais paru trop coûteuse pour le Medef...

 

P.S : si vous-même étiez en capacité d'employer ce comédien professionnel, n'hésitez pas à le faire savoir. C'est avec la joie de celui qui cherche à faire son métier, et non à toucher des allocations, qu'il vous enverra son CV, et viendra auditionner pour vous : [email protected]

* le patronyme a été modifié


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19 réactions à cet article    


  • foufouille foufouille 27 août 2012 11:47

    ca arrive tous les jours a pole emploi
    il y en a meme un qui s’est immole


    • nounourse nounourse 27 août 2012 14:09

      Le sujet est explosif ! Comme beaucoup sans doute je n’y connais pas grand chose  mais je sais bien que le discours dominant est que les intermittents bénéficient de conditions très avantageuses. On l’entend d’ailleurs sans aucune contradiction réelle de sa véracité, les gens sont en général pour ou contre le maintien du statut, mais je n’ai entendu personne dire qu’il n’était pas si « généreux » que ça 

      Je vous remercie pour ce témoignage ! J’y ai trouvé nombre d’éléments qui viendront enrichir ma réflexion face à un débat, et surtout des positions dont je pressens qu’elles seront souvent à l’emporte-pièce, et tout plein de clichés 

      Histoire d’ailleurs de tenter de dépasser tous ces a priori, j’ai ouvert un fil dans notre forum avec votre article. Histoire de partir sur des bases intéressantes lorsque viendra l’heure du débat !


      • Sandro Ferretti SANDRO FERRETTI 27 août 2012 14:40

        Pardon de ne pas m’interesser à l’article, mais à sa photo/ gravure d’illustration, qui me plait et apparait très originale.
        De qui est-elle ?

        PS : j’en profite pour signaler que je suis toujours supris de voir le peu de rédacteurs qui, ici , citent leur « crédit photo » utilisés pour les articles. Dangereux juridiquement. Et en plus, pas très respectueux des artistes...


        • Benoît RIVILLON Benoît RIVILLON 27 août 2012 18:51

          J’ai parfaitement légendé cette ilustration.
          Il s’agit de David Erlich, Jugement Poubelle.
          Adressez-vous à Agoravox.


        • Sandro Ferretti SANDRO FERRETTI 27 août 2012 22:17

          Merci d’avoir rendu à Erlich ( puisque c’est son nom) ce qui lui appartient.
          Ce crédit illustration ne figurait pas sur votre article jusqu’à 17H00 ce jour.
          (NB : Merci de ne pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages.)
          La propriété intellectuelle, c’est important, vous qui vous prétendez écrit-vain.


        • Le péripate Le péripate 27 août 2012 18:32

          Les intermittents qui travaillent dans l’enseignement à temps partiel peuvent compter jusqu’à 55 heures supplémentaires pour parvenir au fatidiques 507, et ce plafond est porté à 90 pour les plus de 50 ans. Tout le monde pourra le vérifier en allant sur le site de Pole-Emploi. Mieux, cette facilité normalement réservé aux artistes est toujours généreusement accordé aussi aux techniciens.

          Ce qui fait qu’il y a quelque chose qui cloche dans le récit.


          • Benoît RIVILLON Benoît RIVILLON 27 août 2012 18:57

            Cher Monsieur Le Péripate,

            Je n’accepte pas que vous mettiez en doute ma probité publiquement aussi facilement. Rien ne « cloche » dans ce récit à part le traitement de Pôle emploi.

            Dois-je aussi mettre en ligne le scan de la lettre de cet intermittent au Médiateur pour voir, qu’on rie un peu ?

            Les heures d’enseignement dont vous parlez ne peuvent excéder 55 heures, ce qui est ridiculement faible (symétriquement, on ne cherche pas autant de poux aux profs-remplaçants qui officient dans l’audio-visuel...et j’ai des noms...) et ces heures doivent de plus entrer dans un champ « artistique ».


          • Le péripate Le péripate 27 août 2012 19:17

            A monter précipitamment sur de trop grands chevaux on risque de se casser la figure...

            Les activités dans l’enseignement n’ont pas besoin d’être dans l’artistique comme je l’ai déjà écrit plus haut. Il suffit d’être employé avec la mention « intervenant professionnel ».


          • Benoît RIVILLON Benoît RIVILLON 27 août 2012 19:28

            Eh oui Monsieur je-sais-tout, mais dans la vraie vie, quand l’employeur ne porte pas cette mention....
            J’adore les professionnels du chômage. Tout va toujours pour le mieux dans le meilleur les mondes. Pole emploi ne se goure jamais, d’ailleurs ils n’ont aucun litige. Ce sont les intermittents qui racontent des salades, tous et toujours.


            • BarbeTorte BarbeTorte 27 août 2012 20:58

              Bonsoir
              Le cas de ce monsieur est touchant, mais au fond, qu’est ce que vous cherchez à prouver ? Que tous les intermittents du spectacle ne sont pas des escrocs ? Je vous le concède bien volontiers. On pourrait même dire qu’une très grande partie des gens sont honnêtes.
              Et après ?
              Le problème de ce statut se pose bel et bien, car ce régime n’est pas à l’équilibre et qu’il est donc renfloué par le régime général, qui n’est financé que par les cotisations des salariés. Quant à moi, je pense que c’est à l’Etat de supporter ce coût, et non pas aux seuls salariés.
              Bien à vous


              • Benoît RIVILLON Benoît RIVILLON 27 août 2012 21:37

                C’est ça ! Donc, je répète, à ceux qui trouveraient ce régime d’assurance-chômage trop « onéreux », qu’ils se reportent donc aux coûts exorbitants du travail par Intérim, l’annexe IV, et se demandent pourquoi celle-ci n’a jamais paru trop coûteuse au Medef...

                Pouvez-vous me citer le bilan où l’on voit une caisse de l’annexe VIII et X en déficit svp.


              • BarbeTorte BarbeTorte 27 août 2012 22:13

                Bonsoir
                Ce n’est pas la peine d’être aussi agressif envers moi. Je ne vous ai pas agressé, que je sache. Si vous concevez le débat de cette manière, je peux tenter de m’élever à votre niveau. Sinon, si vous ne supportez pas la contradiction, je vous invite à rédiger vos articles à la seule intention des gens qui partagent votre opinion.


              • BarbeTorte BarbeTorte 27 août 2012 23:36

                Bonsoir
                A toutes fins utiles, je vous invite à lire avec attention le rapport public annuel 2012 de la cour des comptes. La cour pointe un déficit de 1 milliard d’euros des annexes 8 et 10.

                Les suites Tome II


              • lulupipistrelle 27 août 2012 21:26

                La France est un pays de privilèges, c’est à dire de droits différents... c’est ce que m’a démontré un Italien écoeuré , de passage.
                Je ne vois rien dans cet article qui infirme cette assertion ; j’ai même l’impression contraire.

                Vous avez bien raison de faire du tapage, c’est la seule chose qui impressionne l’Administration (et assimilés)...
                Adressez-vous à tous les médiateurs ,si celui de pôle emploi fait le mort, passez au cran supérieur.
                Un conseil : quand vous racontez cette histoire , publiez les rapports, les courriers reçus, avec le nom du signataire... au besoin en commentant les morceaux choisis , sans vergogne... Vous n’imaginez pas ce que cette publicité peut effrayer.

                Bon courage.


                • Benoît RIVILLON Benoît RIVILLON 30 août 2012 12:33

                  Mise-à-jour  : au lendemain de la parution de l’article sur Agoravox (par hasard, datée du 24 mais postée le 27 et reçue le 28...) le Pôle Emploi écrivait à son allocataire exclu de l’assurance-chômage une lettre (ici consultable) comme quoi sa situation s’expliquait parce que certaines de ses périodes de travail n’avaient pas été enregistrées et qu’il aurait de ce fait été poussé vers le recours de l’assurance-chômage de la Mairie de Paris (imaginez des allocs sur 200 euros par moi !)

                  Il apparaît que Pôle emploi joue à cache-cache avec ses allocataires. Et alors même qu’il y a des famille à nourrir, des expulsions à la clé, et dans certains cas des longues maladies.

                  Si celui-ci a sûrement oublié de déclarer quelques cachets, cela est bien involontaire, car chaque période de 12 h compte, et l’allocataire en attente n’aurait pas eu un intérêt quelconque à maquiller une seule période d’emploi ! D’ailleurs ce ne serait pas possible, puisque Pôle Emploi a tout le contrôle en double, employé/employeurs. Donc la question d’une omission à intention frauduleuse ne se pose pas !

                  En revanche, il est invraisemblable que Pôle emploi qui possède les preuves en double de toutes les périodes travaillées ne fasse pas part au salarié des informations qui auraient aidé le demandeur d’emploi et clarifié définitvement son dossier.

                  Donc ici, on voit clairement QUI a intérêt à ne pas révéler à l’intermittent qu’il a plus d’heures à son compteur qu’il ne le croit : Pôle emploi ! qui réalise par là une économie temporaire jusqu’à ce que le salarié apporte la preuve de son omission, et alors même que cette administration a toutes les informations à sa disposition pour accorder son allocation à une personne qui en a besoin et qui manifestement n’a pas pu frauder...

                  Jeu cruel, car toute erreur est humaine, la comptabilité du salarié intermittent compliquée, et dans notre cas il aura fallu attendre 2 ans entiers et un article sur Agoravox pour que Pôle emploi reconnaisse son manque de bonne volonté (et c’est un euphémisme !).

                  Il est à noter que cette lettre ne comporte ni en-tête officiel, ni cachet, ni signature. Mais soyons doux avec l’administration qui est si dure avec nous... le courrier ne dit pas non plus si l’allocataire va recouvrer ses droits... étrange courrier qui en dit trop, et trop peu.

                  En retour, que dirait-on à un intermittent s’il ne signait pas sa demande, n’apportait pas tous les justificatifs même ceux que Pôle emploi possède déjà en double, ou se serait trompé de date sur une seule déclaration parmi cinquante autres ?

                  Alors qui est à la disposition de qui ?

                  Je croyais naïvement que l’administration de service public -si Pôle Emploi en est toujours un- était à la disposition du public et non le public à disposition de l’administration...


                • eric 2 septembre 2012 11:13

                   Alors que, je cite toute la campagne electorale, « 11 millions de travailleurs peinent a manger a leur faim, justifier de pomper sur leurs cotisations chomage au nom de la »production culturelle« constitue un etrange melange d’ultraliberalisme et de petit bourgeoisisme ».
                  Constater l’ineficacite d’administrations plethoriques et plus soucieuxes de leurs problematiques internes que du service du public est un truisme.
                  Si on ajoute que non soumis au risque chomage, les fontionnaires se dispensent de solidarite en meme temps que de cotisations, mais qu’avec leurs vraies 35 heures, ils ne sont pas les derniers a baneficier du « culturel », compte tenu que l’essentiel des postes de « cadre »depuis 30 ans ont ete cree dans la fontion publique, il n’est presque pas caricatural de dire qu’on exige que les OS ( les plus touches par le chomage) financent les loisirs de la classe moyenne socialiste fonctionnarisee...
                  Et pourquoi  ? 80 milliards de CA dites vous ?
                  Les americains n’ont pas de regime d’intermittent a ma connaissance de commandes publiques et de subventions au meme niveau que nous. Pas de quota non plus. En touts cas pas autant que nous. Le resultat de ces depenses tous azimut au nom de la culture, c’est que notre balance commerciale dans ce domaine est tres deficitaire. les etrangers ( qui eux ont le choix) n’achetent pas, et nous sommes obliges d’aller chercher chez eux des trucs qui interessent nos publics.

                  La bonne nouvelle, rapportee par jacques marseilles, est que l’excedent des fromages couvre notre deficit culturel. La difference etant aussi qu’il y a sans doute moins de fromager que d’intermittents.

                  Mais de toute facon, la defense du regime exorbitant des intermittents est deja un combat d’arriere garde. Le vrai scandale residait dansle financement des heures travaillees. A coup de subventions publiques, les administrations et collectivites locales partisanes, financaient des « creations culturelles » en general tres ideologiques, dans le genre du pain et des jeux et de la propagande politique. Avec nos problemes budgetaires actuels, le coeur de la fonction publique socialiste a le choix entre faire des economies sur son propre train de vie ou baisser les credits d’intervention, pour les pauvres, les chomeurs et.... les artistes. A votre avis, quel va etre son choix ?
                  Dans mon vilage le festival d’intermittent a du etre annule. Deficitaire par nature ( les locaux n’y vont pas), il beneficiait de large subventions qui ont ete limitees. En revanche , le club de theatre qui anime les chinovniks locaux lui a ete largement arrose. Cela coute trois fois moins cher et le discour accompagnateur est « qu’il vaut mieux favorier les initiatives civiles civiques citoyennes que des professionnels appointes ». Vous n ;avez pas finit d’entendre le discour sur le theatre amateur, vrais theatre, et d’une maniere general, sur l’amateurisme « desinteresse » superieur aux pro. qui monopolisent la culture....
                  C’est hypocrite et interesse, mais c’est aussi la faute des intermittents. Beaucoup plus a l’extreme gauche en tendance que les autres beneficiaires de la depense publique, ils l’nt tujours joue depassement sur la gauche du PS qui detient les cordons des bourses. cela allait dans l’opposition. 110 000 ou peu s’en faut cultureux a accuser Sarkozy de tous et du reste. Aujourd’hui, ils ne sont sans doute plus tres presse de financer le temps libre de ces agitateurs politiques remuneres.


                  • Giordano Bruno - Non vacciné Giordano Bruno 2 septembre 2012 14:22

                    Benjamin Rives, c’est vous ? Ben... Riv..., comme Benoît Rivillon.


                    • marcetienne 8 septembre 2012 10:51

                      Bonjour,
                      Je suis moi même intermittent du spectacle, et malgré mes millions de déboires avec le pôle emploi qui abondent dans votre sens, je dois dire qu’il est connu que les intermittents n’ont le droit de ne faire que des cachets ou des heures de l’annexe 8 et 10, et que s’ils travaillent à coté, leur statut tombera.

                      Pourquoi ce Monsieur Rives s’attendait à recevoir des indemnités alors que c’est impossible de par les textes de loi ? La faute pour une fois n’est pas forcément du coté de son antenne PE, mais de la règle qu’il faut peut-être changer

                      Concernant les 3 cachets en une journée, c’est la même chose, il n’est à ma connaissance possible de n’en réaliser que 2 par jour (voir convention collective) puisque 1 cachet représente 12h lors du calcul

                      Bon, ceci étant, vous avez raison lorsque vous dites qu’il faut en permanence vérifier chaque échange avec le Pôle Emploi, j’ai déjà vu des statuts sauter pour s’être trompé dans un pointage de fin de mois (oubli d’un cachet par exemple)
                      Moralité : bon paiement de toutes les cotisations, mais plus de droits pour l’intermittent...


                      • Benoît RIVILLON Benoît RIVILLON 5 novembre 2012 15:28

                        Vous avez mal lu. 

                        C’est donc pire que ce que vous pensez puisque Benjamin Rives non seulement n’a pas voulu percevoir « des deux côtés », comme vous dites, mais a déclaré poonctuellement de façon à ne pas avoir l’air d efrauder, ni de toucher une allocation tout en travaillant.

                        Pour cette honnêteté, il a récolté d’avoir perdu son statut de protection sociale, et en plus, il aura perdu sur les 16 000 € possibles pour cette année 2011, 12 000 €. 

                        Ayant perçu en tout au cours des 12 mois travaillés dans les écoles 4000 euros > 
                        16 000 - 4 000 = 12 000. 
                        Or, qui va travailler en faisant un chèque de 12 000 euros ? Les intermittents.
                        Moralité => ne pas déclarer.

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