La violence supposée de l’homme est-elle un stéréotype ?
Bientôt, la journée des femmes. Les femmes sont immensément aidées dans notre société. Normal ! Elles seraient en situation de faiblesse permanente. Nombre d'associations sont subventionnées pour aider les femmes. La question du sorite peut se poser : à partir de quelle quantité d'aides un groupe défavorisé cesse de l'être ? Parce qu'enfin à force de donner plus à celles qui ont moins, elles doivent bien finir par avoir autant, voire plus que les non-femmes. Comme personne ne pose cette question, la réponse ne risque pas d'apparaître. D'autant plus que ce surcroît de forces données aux femmes leur permet d'augmenter leur capacité à se présenter comme victime, seulement victime, tout le temps victime. C'est humain. N'importe quel groupe qui ferait l'objet d'une telle attention qualitative et quantitative ferait de même.
Nous vivons un temps bien étrange, et sans doute unique dans l'histoire de l'Humanité : nous sommes enjoins avec force à un grand nombre de prescriptions obligatoires concernant les mœurs sexuelles. Ces injonctions n'ont pas vraiment de centre, pas de parti reconnu, ni de leader fort, charismatique. Elles courent les mass-médias avec une exclusivité quasi absolue. Il nous faut lutter contre la domination masculine, contre les stéréotypes ! Ce mot dont l'usage a explosé ces derniers temps représente actuellement un des pires problèmes sociaux de notre temps, avant la guerre, le chômage, la reproduction sociale, le mal logement...
Certes, il y a un ministère du droit des femmes, mais on ne peut pas dire que ce soit un centre de décisions ou de fabrication de ce type de discours. Il y a « les féministes ». On ne sait pas qui c'est, mais les féministes nous parlent sans arrêt. Leur discours moralisateur (culpabilisant pour les non-femmes qui s'entendent suggérer qu'ils sont coupables du malheur des femmes, des violences faites aux femmes) se nourrit « de lui-même », c'est-à-dire de sa répétition dans les divers mass-médias. C'est le consensus dans les mass-médias qui engendre sa répétition, et son augmentation, augmentation en taille, en force et en surface, nombre d'objets dont il traite (les grands hommes, la parité en politique, la mixité des métiers, assez nouveau, mais bon, de certains métiers tout de même, pas de tous).
Ce discours ne fait pas l'objet de débat. Il y a des violences faites aux femmes. Point barre. Pas de violence faite aux hommes.
Le Président nomme deux hommes et deux femmes pour le Panthéon et « les féministes » sont mécontentes : il faut rattraper le retard, selon elles, et donc nommer que des femmes au Panthéon, jusqu'à avoir l'égalité. Il va falloir réécrire l'Histoire, mettre Juliette Césarette à côté de Jules César, Jésusine, Napoléonne, Pasteurette, Christophette Colomb... et aussi Jean d'Arc... etc. La tâche est immense. Il vaut mieux commencer tout de suite.
Ce discours prend la forme d'obligation envers les sciences humaines, qui semblent conçues comme instance de fabrication d'unanimité ; des spécialistes de la spécialité, que l'on ne pourra contester semble-t-il que lorsqu'on en saura autant qu'eux.
La plupart du temps, ces discours n'exposent pas le contenu qu'ils défendent ; ils s'opposent aux autres, ils prennent la forme de la contestation du discours des « autres », de ceux qui n'ont rien compris. Donc, certains font la manif pour tous, contre le mariage pour tous. Les autres écrivent qu'ils se fondent sur des idées fausses, des intox, qu'il n'y a pas de théorie du genre, seulement un questionnement sur le genre...
Toute cette division de la participation à la vie sociale ne serait pas fondée sur le sexe, qui appartient au réel, à ce sur quoi nous ne pouvons rien, il serait fondé sur le genre, sur notre détermination, à nous, libre et indépendante de toute considération. Dans ce domaine, vouloir c'est pouvoir ; il suffit de vouloir autre chose que ce que l'on a eu jusque-là pour l'avoir bientôt.
Un détournement des héros et héroïnes en couple de l'animation (les Simpson, la Belle au Bois dormant...) prétend nous montrer la face cachée de ces histoires d'amour : les hommes se marient pour battre leurs femmes et les ensanglanter. Ce détournement idéologique que l'on pourrait aisément trouver inacceptable a pignon sur rue et est présenté comme une astuce excellente pour comprendre ce qu'il se passe entre les hommes et les femmes.
Pendant ce temps-là, un ex président, dans des enregistrements qui sont censés parler d'autres choses, se montre dominé par son épouse qui gouverne sans avoir fait campagne, sans être élue, sans supporter les fastidieux protocoles de réunions publiques, de réceptions publiques, sans être sur la photo : elle a le pouvoir, ou en tout cas une bonne partie du pouvoir, sans que personne le sache ni ne s'en rende compte, tandis que dans la représentation unique plus que dominante, impériale, elle serait mise du côté des dominées, à plaindre et à aider... cet état des relations entre un homme et une femme est assez fréquent, mais invisible...
Il est temps de reprendre le chemin de la complexité du monde, des constats honorables et discutables et des interprétations intellectuellement correctes. Les hommes ne sont pas des victimeurs de femmes par nature et les femmes ne sont pas des victimes des représentations qui pèsent sur elles. Il y a beaucoup d'autres cas de figure.
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