Le 6 Mai au soir…
Le 6 mai au soir sera connu le nom du président de la 5ème République. A deux semaines de cette échéance, la presse française et étrangère a multiplié ces derniers jours les déclarations sur la politique que devra mener le nouveau président.
C’est tout d’abord The Economist, porte parole de la City de Londres qui sous le titre « La France dans le déni », écrit le 31 mars : « quel que soit l’élu du 6 mai, que ce soit Sarkozy ou Hollande, ils n’ont pas préparé leur électorat à la brutalité des coups qui devront être portés » The Economist écrit qu’ « lendemain du 6 mai, le vainqueur devra s’attaquer brutalement aux déficits », ciblant en particulier « l’assurance maladie, l’assurance chômage, les retraites, les allocations familiales… ».
On lit dans les Echos des 6 et 7 avril « … pourquoi les candidats évitent-ils le sujet essentiel, la réalité de la crise, de l’austérité à venir et du manque de compétitivité du pays ? Pourquoi n’exposent-ils pas leur vision des indispensables et profonds changements du modèle économique et social ? les réformes de l’Etat, les coupes dans les dépenses ? »
Quand la classe capitaliste s’exprime en ces termes, il faut réfléchir aux conclusions que doivent en tirer les militants ouvriers et les travailleurs.
Est-il exagéré de dire que nous devons nous attendre aux plus grands chocs, est-il exagéré de dire que le président élu au soir du 6 mai sera sommé par les marchés financiers de s’attaquer au déficit creusé par le renflouement des banques privées, et que pour cela, il dispose d’une arme de destruction massive, le nouveau traité européen sur la stabilité et sa règle d’or, traité dont l’article 3 n’autorise pas un déficit supérieur à 0.5% du PIB, sachant qu’il est actuellement de plus de 5% ? Est-il exagéré de considérer que toute politique qui ne place pas en son centre la lutte contre la ratification de ce traité est une politique qui tourne le dos à la défense des intérêts des travailleurs et qui se soumet à la dictature des marchés ?
Le Figaro de la semaine dernière consacre un éditorial à l’Espagne dans lequel on lit « En période de crise, les réformes douloureuses doivent être réalisées d’emblée. Elles ne deviennent que plus difficiles à mesure que se dissipe très vite l’état de grâce des nouveaux élus ».
C’est un cri de panique sur l’Espagne après la formidable puissance de la grève générale dans ce pays le 29 mars, mais c’est aussi et surtout chez le quotidien français un cri de panique sur la France.
Les marchés financiers n’ont pas beaucoup d’inquiétude sur la volonté de résistance du président élu, quel qu’il soit. Le problème pour les marchés est ailleurs ; qu’ils aient voté Hollande ou Mélenchon, Poutou ou Arthaud, ou qu’ils se soient abstenus, les travailleurs de ce pays aspirent à chasser la politique anti-ouvrière de l’Union européenne, celle précisément que le traité sur la stabilité prétend graver dans le marbre de la Constitution.
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