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« Le Canard enchaîné est-il sarkozyste ? » : travaux pratiques à « Arrêt sur images »

Le « livret vert » des Etats généraux de la presse vient encore de le montrer. La profession journalistique s’évertue à donner pour preuve de sa volonté d’indépendance sa soumission à une règle impossible à observer, « la séparation du fait et du commentaire » (1). Cette obsession fait office en tout cas de leurre de diversion : la profession se garde, pendant ce temps, d’attirer l’attention sur un critère d’indépendance ou d’inféodation autrement plus fiable qu’est la décision de publier ou non une information. Il est rarissime que des journalistes en traitent publiquement. C’est arrivé le 9 décembre 2008 dans une émission du site « Arrêt sur image ». Elle mérite donc à ce titre qu’on y revienne.

 
Daniel Schneidermann avait organisé une confrontation entre les auteurs du livre « Le vrai Canard », L. Valdiguié et K. Laske (2), et un ancien journaliste du Canard enchaîné, Nicolas Beau, aujourd’hui directeur du site Bakchich (3). Il en ressort d’intéressants travaux pratiques sur cette décision préliminaire que doivent prendre non seulement tout média mais tout individu confrontés à cette question première : dire ou ne pas dire ?

Cinq premières dissimulations d’informations

1- La direction du Canard enchaîné y a ainsi répondu à sa façon en déclinant l’invitation qui lui était faite de venir sur le plateau répondre aux accusations des auteurs du livre : elle n’entendait pas discuter, disait-elle, avec ces gens publiés par les Éditions Stock du groupe Lagardère, qu’elle considérait comme des suppôts chargés de lui nuire. Elle s’en tenait à la réponse publiée dans son journal par son directeur, M. Gaillard, «  Les dessous d’un livre  ». La direction offrait, en tout cas, le premier exemple d’une décision de ne pas donner davantage d’informations.

2- Les auteurs ont évidemment rejeté l’accusation d’un haussement d’épaule : K. Laske travaille à Libération  ; et si L. Valdiguié est effectivement à Paris-Match, qui appartient aussi au groupe Lagardère, il n’y est que depuis un an et demi, venant du Parisien Libéré.
Mais à D. Scheidermann qui lui demandait avec insistance s’il avait informé sa nouvelle direction de son projet de livre en cours, il n’a pas davantage répondu : il a fui la question, livrant, à son tour, un deuxième exemple de dissimulation d’informations.

3- D. Schneidermann lui a alors signalé qu’avant son arrivée à Paris-Match, l’hebdomadaire avait systématiquement refusé, une dizaine d’années durant, de répondre à ses invitations pour débattre dans son émission télévisée de La 5, « Arrêt sur image », soit du choix d’une photo, soit des modalités de sa réalisation, soit de sa retouche. C’était un troisième exemple d’une rétention d’informations.

4- D. Schneidermann faisait toutefois erreur : en octobre 1998 – l’a-t-il oublié ? - il avait reçu le photographe J.-M. Marion et la journaliste C. Mangez pour y répondre de la publication dans Paris-Match, le 1er octobre 1998, d’une photo de gravats en gros plan prise à Ris-Orangis dans l’Essonne pour faire croire à un climat de guerre civile qu’aurait connu… Grigny-la-Grande Borne, une ville limitrophe. À l’époque, interrogé sur la raison de cette erreur volontaire, Marion s’était déconsidéré en soutenant à bout d’arguments que… de toute façon, un tas de gravats restait un tas de gravats qu’il soit ici ou là ! (4) Là encore, on tient un quatrième exemple de dissimulation d’informations.

5- Nicolas Beau, de son côté, a souhaité préciser les limites de sa présence sur le plateau. Même s’il a quitté Le Canard enchaîné, il est resté en bons termes avec sa direction. Il n’entendait donc, bien sûr, ne parler qu’en son nom, et surtout il s’imposait un devoir de réserve. Voilà qui annonçait clairement d’entrée une décision de ne pas révéler d’ informations susceptibles de nuire à son ancien journal. Il a parlé, en effet, du Canard comme d’une famille : le linge sale, c’est vrai, se lave en famille et non sous le regard de tiers. C’était la raison d’un cinquième exemple de dissimulation d’informations.

Deux partis-pris du Canard Enchaîné comme 6ème et 7ème exemple de dissimulation d’informations

Nicolas Beau a été amené toutefois à répondre de deux accusations que les deux auteurs du livre adressaient au Canard. Et ce faisant, il a offert un sixième et septième exemple pour confirmer que la première question à laquelle un émetteur doit répondre est avant tout : faut-il révéler l’information ou non ?

1- Une enquête « trappée » pour ne pas nuire au candidat Sarkozy ? Le Canard attrapé ?
Pendant la campagne présidentielle de 2007, Nicolas Beau a, en effet, enquêté sur le patrimoine du candidat Sarkozy. Un premier article paru dans le Canard a traité des conditions d’achat d’un appartement à Neuilly qui aurait permis à l’acheteur d’obtenir une belle ristourne de l’agent immobilier. Mais pour prouver sa neutralité, le journal promettait dans son numéro suivant des révélations sur le patrimoine de la candidate Royal. On a pu effectivement en prendre connaissance la semaine d’après.

Or, les auteurs du livre soutenaient qu’un second volet de son enquête avait été refusé par la direction du journal entre les deux tours de la présidentielle : il avait découvert que M. Sarkozy avait continué à percevoir des revenus de son cabinet d’avocat alors qu’il était ministre. La méthode pouvait poser problème : n’était-ce pas un cas d’incompatibilité ministérielle ? Un ministre ne peut continuer à exercer une activité professionnelle – ce que révèle la perception d’honoraires - afin de limiter les éventuelles pressions d’intérêts privés sur le gouvernement.

Nicolas Beau a confirmé le refus de sa direction : « J’ai compris, a-t-il avoué, que mon enquête n’était pas bienvenue ». Et, de fait, elle n’a été publiée qu’un an après dans un des Dossiers du Canard . Mais ce qui est le plus intéressant, c’est la justification qu’il en a donné, pressé de s’expliquer par un Daniel Schneidermann pugnace :

- « La direction, a-t-il répondu, n’a pas voulu envoyer un « scud massif » contre un des candidats à ce moment-là  ».

- « Il y a beaucoup d’enquête « trappées » »

- Comme tous les journalistes politiques, « (ceux du Canard) entretiennent des relations avec toute la classe politique : c’est leur métier, leur travail. »

- « Toute la difficulté, c’est qu’un journaliste a des sources d’ informations, et il y a des moments où il va falloir les sortir et mettre mal à l’aise certaines sources. »

- « Tout le travail journalistique consiste à peser à chaque fois les avantages et les inconvénients de la publication. »

- « On n’est pas dans un monde où une information va fatalement sortir parce qu’elle juste. »

- « C’est plus compliqué que ça, le travail journalistique. Il y a des sources qu’on ménage à des moments donnés et des sources qu’à un moment donné on abandonne. Et il faudrait en abandonner davantage. »

- « Si l’information n’est pas passée, c’est non pas pour ménager Sarkozy mais les Sarkozy/sources »

- « Tous les journalistes politiques rencontrent des proches de Sarkozy. Or, Sarkozy est colérique et rancunier.  »

- Mais, assure Nicolas Beau pour finir, « l’immense majorité des journalistes du Canard était contre Sarkozy, violemment pour Ségolène Royal  ».

Il reste que la direction du Canard a choisi de ne pas révéler entre les deux tours de l’élection cette information qualifiée de « brutale  » et même de « scud massif » pour le candidat Sarkozy. Quoique « non suspect de pencher plus à gauche qu’à droite  », selon N. Beau,  Le Canard Enchaîné n’a-t-il pas préféré tout de même ménager le candidat de droite entre les deux tours ?

2- Une attitude bienveillante face aux affaires de la présidence mitterrandienne
D. Schneidermann, héberlué, n’a pu, en effet, s’empêcher de comparer cette délicatesse au parti-pris qu’avait manifesté le Canard face au candidat Giscard d’Estaing lors de la campagne présidentielle de 1981 : non seulement il en avait fait des tonnes sur l’affaire des diamants de Bokassa, mais il avait dénoncé pour la première fois le rôle joué par un de ses ministres, Maurice Papon, dans la déportation des juifs de Gironde à son poste de secrétaire général de la préfecture, en 1942. F. Mitterrand aurait déduit que cet article allait lui faire gagner 200.000 voix supplémentaires dans le scrutin qui s’annonçait serré.

Précisément, la seconde accusation des auteurs du livre portait sur les relations amicales du Canard avec l’entourage de F. Mitterrand. Son traitement des affaires sous la présidence mitterrandienne en aurait été vivement affecté : de « l’affaire GreenPeace » à « l’affaire des Irlandais de Vincennes » prolongée par « l’affaire des écoutes téléphoniques de l’Élysée », le Canard Enchaîné a adopté un comportement discret quand on le compare à son engagement de « machine de guerre contre Giscard ». 

Nicolas Beau a convenu que dans « l’affaire Elf », son journal « (avait) ménagé Roland Dumas », qui était l’avocat du Canard, tout en précisant que «  l’homme clé » de l’affaire n’était pas lui, mais Charles Pasqua, contrairement à ce qu’avait fait croire le journal Le Monde. Surtout, il a reconnu en conclusion : « C’est comme dans toutes les rédactions, vous comprenez, il y a des terrains glissants, des terrains sensibles. » Il venait de l’ illustrer quelques instants auparavant en soutenant que, « dépité de n’avoir pas pu voir le Canard publier l’enquête  » sur les honoraires d’avocat du ministre Sarkozy, son informateur s’était tourné vers Libération : mais « l’enquête n’(était) pas sortie non plus dans (ce journal) qui est un quotidien de gauche ». Pourquoi ? K. Laske qui y travaille, a prétendu ne pas être au courant. D. Schneidermann s’est esclaffé, sans y croire, devant la bizarrerie de pareilles relations entre membres d’un même journal. On a appris toutefois que le livre a été écrit par quatre auteurs mais que deux d’entre eux auraient préféré garder l’anonymat par peur… du Canard enchaîné


Rien ne vaut donc une enquête d’un journaliste sur des journalistes qui ont enquêté sur d’autres journalistes pour faire ressortir le problème numéro un qui se pose à tout média : faut-il révéler ou non une information ? Cette question est directement dictée par un principe fondamental de « la relation d’information  » que tout le monde observe mais dont personne ne parle : nul être sain ne livre volontairement une information susceptible de lui nuire. La prétendue transparence n’est qu’un leurre. C’est l’opacité qui est la règle, quels que soient les prodiges des moyens de communication contemporains. Information et iceberg entretiennent la même illusion : ils montrent moins qu’ils ne cachent. Paul Villach





(1) Paul Villach, « Le livret vert des États généraux de la presse : la recette du lapin chasseur », AGORAVOX, 15 janvier 2008.

(2) L. Valdiguié, K. Laske, « Le vrai Canard », Éditions Stock, 2008.

(3) http://www.dailymotion.com/video/k3HH8hz1l1K7uTS5nB

(4) Paul Villach, « Les médias, la manipulation des esprits, leurres et illusions », pp. 189-192, Éditions Lacour, Nîmes, 2004.


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28 réactions à cet article    


  • Fergus fergus 19 janvier 2009 10:50

    Je ne sais pas ce qu’il en est réellement de cette affaire. Mais, comme l’a dit le directeur du journal, Michel Gaillard, dans son récent éditorial, les deux auteurs du livres sont l’un un ancien collaborateur du Canard et l’autre un postulant frustré pour n’y avoir pas été recruté. Cela relativise beaucoup la portée des accusations qu’ils portent. Qui peut d’ailleurs croire que le Canard puisse, d’une manière ou d’une autre rouler pour Sarkozy, alors que l’IUMP le voue aux gémonies précisément pour ses révélations gênantes.

    Enfin, comme me l’avait confié un jour Michel Gaillard lui-même alors que nous regardions un match de jeunes footballeurs, le Canard ne publie guère que 30% des révélations qui lui ont faites et qui ressortent de ses enquêtes, celles qui sont indiscutables et suffisamment étayées en matière de preuves. Sans cette prudence, le Canard aurait été balayé depuis très longtemps alors qu’il gagne pratiquement tous les procès en diffamation qui lui sont faits.


    • Paul Villach Paul Villach 19 janvier 2009 11:20

      @ Fergus

      Il reste que le deuxième volet de l’enquête de Nicolas beau n’a pas été publié entre les deux tours de la présidentielle, mais un an après... Pourquoi ?
      Nicols Beau donne sa version. Elle mérite d’être considérée.
      Et la comparaison faite par D. Schneidermann entre l’attitude du Canard face au candidat Giscard et face au candidat Sarkozy mérite aussi d’être considérée. Paul Villach


    • Paul Villach Paul Villach 19 janvier 2009 11:53

      @ Parkway

      Pas, à ma connaissance ! Paul Villach


    • Fergus fergus 19 janvier 2009 13:25

      A Paul Villach. Pourquoi ce volet n’a-t-il été publié qu’un an après ? Je n’en sais fichtre rien, il faudrait demander à Michel Gaillard ou Eric Emptaz.
      Mais peut-être était-il insuffisamment étayé pour être diffusé à ce moment-là.
      Ou peut-être le Canard a-t-il estimé que cela jetterait un tel pavé dans la mare que les éclaboussures auraient atteint Sarkozy, mais aussi, par ricochet, Royal dans des proportions difficiles à mesurer compte tenu de la polémique qui s’en serait suivie dans les médias
      .


    • PtitLudo PtitLudo 19 janvier 2009 14:37

      Je partage cette analyse, on a vu l’exemple du "vrai journal" de Karl Zéro qui a été balayé en moins de deux par excès de recherche de sensationnalisme. Le "canard" est très certainement attendu au tournant de la même façon, il faut donc qu’ils gardent le même niveau de professionnalisme, quitte à parfois garder de côté certaines révélations non vérifiées à 200%, notamment les plus "explosives".


    • marc 23 janvier 2009 23:37

      Canard ne publie guère que 30% des révélations qui lui ont faites et qui ressortent de ses enquêtes,

      Il publie aussi parfois des horreurs sans grande enquête et a horreur des critiques des lecteurs.

      Le Canard est incontournable mais je ne m’étonne quà moitié de le voir accusé de manipulation en faveur de la droite.

      Je le lisais depuis presque toujours et presque toutes les semaines jusqu’à être irrité des ignominies régulièrement publiées dans des petits encarts sous forme de lourds sarcasmes sur Cuba qui apparemment est la bête noire ( je vise en particulier celui ou ceux qui signent jerome canard.
      Un jour, excédé, j’ai envoyé un mail, un peu ironique pour protester contre ce traitement particulier de Cuba , accusé de crimes divers, de plonger son peuple dans la misére, etc... sans jamais un mot sur le contexte historique, le blocus par les USA, les attentats perpétrés souvent à grande échelle par la CIA, les avancées extraordinaires sur le plan de certains droits fondamentaux de l’homme : médecine, éducation....etc...

      Je ne vous dis pas la grossièreté du ton de la réponse, qui en rajoutait sur le texte initial.

      Depuis ce temps, j’ai dit adieu au Canard à mon grand regret.





    • Zalka Zalka 19 janvier 2009 10:58

      On peut reprocher énormément de choses au canard. C’est même très sain de douter, et de ne pas tout avaler. Perso, je ne partage pas systématiquement leurs critiques ou leurs sarcasmes (dans le dernier, le sarcasme sur le dédomagements perçus par les membres de la cour des comptes me parait ridicule, vu les montants).

      Mais franchement, Sarkosyste le canard ? Il suffit de le lire pour s’assurer qu’il n’a rien de sarkosyste. Peut être ces deux soi disants journalistes auraient du lire le canard avant de penser faire un livre dessus.


      • pissefroid pissefroid 19 janvier 2009 11:13

        J’ai cru que ce titre était une blague !
        Je lis le canard depuis 48 ans et je n’ai jamais été déçu par ces révélations (ou ces non révélations).
        Penser que le canard pourrait ne pas révéler une information pour une raison partisane (pour ne pas nuire à un parti) ne peut pas me venir à l’esprit.
        Jusqu’à preuve du contraire je considère le canard enchaîné incorruptible.
        Mais je comprends que ce journal agace beaucoup de monde.


        • jacques jacques 19 janvier 2009 16:11

          Faut pas déconner ,si tu y mets le feu, tu verras ,ça ne fera pas un cierge !
          Par contre aussi sûr que le journal officiel version papier !


        • appoline appoline 20 janvier 2009 16:22

          Oui, dommage que les autres journaux ne prennent pas de la graine de canard.


        • Krokodilo Krokodilo 19 janvier 2009 11:19

          J’ai vu l’émission, excellent compte-rendu. Je lis le Canard depuis plus de trente ans, et j’ai trouvé cette confirmation prudente de Nicolas Beau très intéressante et courageuse, ainsi que les échanges sur les nécessaires relations entre journalistes et politiques pour obtenir des infos, et parfois les choix, les compromissions que ça suppose.
          Cela dit, les gens devraient réfélchir un peu plus : croire qu’on peut mettre sur le même plan une sosu-estimation fiscale d’un bien possédé en commun (Hollande-Royal) et un rabais de 300.000 € après un achat à un promoteur en relation avec sa mairie ou région (Sarkozy), qui aurait pu relever de la prise illégale d’intérêt, délit pénal (classé sans suite après lo’élection présidentielle)... c’est assez naïf.
          Qualifier le canard de Sarkozyste, c’est de la caricature pour créer une polémique. Ceci dit, caricaturer un journal expert en caricatures, pourquoi pas, un peu de contre-pouvoir ne fait pas de mal, même au Canard, qui a d’ailleurs été correct dans sa réaction.


          • Fergus fergus 19 janvier 2009 13:38

            D’accord avec vous, Krokodilo. Et, sauf à être atteint de graves troubles, j’ai moi aussi lu les révélations du Canard et leurs prolongements sur l’appartement de l’Ile-de-la-Jatte. Des révélations et un traitement pas vraiment pro-Sarkozy.

            Rappelons pour mémoire que Nicolas Sarkozy avait, lorsqu’il était maire de Neuilly, attribué un permis de construire à son ami promoteur Lasserre en échange d’un renvoi d’ascenseur sous la forme d’un très luxueux duplex acheté par Sarkozy Nicolas 300000 euros SOUS le prix du marché.

            A noter que le terrain en question (une friche) s’était trouvé disponible pour cette résidence de luxe mais ne l’était pour des logement sociaux.

             


          • Gilles Gilles 20 janvier 2009 10:32

            + le fameux escalier à 75 000 euros payé par le promoteur ainsi que d’autres aménagements

            Sarko avait promis juré de sortir les factures, mais il ne l’a jamais fait. L’artisan avait confirmé que ce n’était pas Sarko qui l’avait payé

            Ceci dit, le fameux scud aurait du sortir. Il est facile de savoir si Sarko percevait des honoraires, donc je ne crois pas au manque de preuves


          • appoline appoline 20 janvier 2009 16:24

            Bien vu, cher docteur.


          • Frabri 19 janvier 2009 13:21

            Le canard a l’avantage d’être un des trés rare journaux a vivre sans pubicité, donc a être plus indépendant que les journaux qui ne peuvent pas se passer des annonceurs.


            • Fergus fergus 19 janvier 2009 16:42

              N’oublions pas non plus de dire que les journalistes du Canard s’engagent à refuser toute décoration en gage d’indépendance, une attitude devenue très rare de nos jours dans la presse (Mmes malouines et Fressoz exceptées).


            • Traroth Traroth 20 janvier 2009 14:04

              De même, ils n’ont pas le droit de détenir des actions ou des parts d’entreprise. En contrepartie, leur rémunération fait baver pas mal d’autres journalistes...


            • SALOMON2345 19 janvier 2009 16:28

              42 ans de lecture du Canard me confirment que ses rédacteurs ne s’érigent pas en justiciers mais en "RÉPUBLICAINS", (rad-soc à l’ancienne, disons) avec tout ce que cela implique d’exigence et de probité ! 
              Intègres, à mon sens, leur credo implicite et la posture des journalistes du Canard leur fit dire, en 1954, qu’ils rencontrèrent alors des grandes difficultés à exprimer leur vive "opposition-poil à gratter", face à un PM France qui demeure, aujourd’hui encore, le parangon de l’homme politique. Même avec un compte-fil, les poux étaient rares à dénicher dans la tête ! L’Express, quant à lui - crée par JJSS pour le soutien de PMF - tous savent maintenant comment ses dents élimées ne mordent plus - ou si peu - qui mérite de l’être !
              In fine, comment peut-on nier au Canard le DROIT de publier ou non - qui est un héros ici ? - et lui interdire ainsi de PRESERVER l’outil pour continuer aux moments opportuns de flinguer plus durablement, en ayant soupesé le pour et le contre pour l’intérêt commun, de lui même et de nous lecteurs ?
              Gagner une bataille contre un édile demain plutôt que de la gagner après demain n’est pas la meilleure stratégie, et moins encore la plus sublime tactique ! Alors, laissons-leur cette liberté de choisir ce qu’en leur âme et conscience ils veulent que nous sachions : cela leur appartient et, consultant les textes anciens au sujet de "la paille et la poutre" je le répète : ou sont les héros ?
              Cordiales salutations


              • Bobland59 Bobland59 19 janvier 2009 18:36

                Je sus d’accord avec la plus part des commentaires essayant de défendre le Canard . Je lis le Canard depuis 1966 chaque mercredi, et j’ai lu ce bouquin . Bof il donne plus l’impression de faire de la provoque pour vendre du papier que d’apporter une info objective .
                Bien rares sont les journaux qui ont cette liberté si chère au Canard . Même avec certains défauts il reste une référence journaliste, et pas seulement qu’en France .


                • Marsupilami Marsupilami 19 janvier 2009 18:48

                   @ L’auteur

                  Là, franchement, tu cherches la petite bête. Comme beaucoup de commentateurs ici, je lis le Canard chaque semaine depuis belle lurette. Il y a bien eu un peu de rétention d’information au tout début du premier septennat de Mitterrand, ce qui peut à la limite se comprendre, vu que les canardeux, généralement de gauche, avaient pris une longue habitude de canarder la droite sous les septennats de De Gaulle, Pompidou et Giscard. Mais ils ont assez vite rectifié le tir et depuis, tout le monde en prend pour son grade à gauche comme à droite. Ce qui n’empêche pas que la déontologie oblige parfois à respecter un certain timing dans la divulgation des informations les plus sensibles.

                  Longue vie au Canard !


                  • Paul Villach Paul Villach 19 janvier 2009 19:17

                    @ Marsupilami

                    Bonsoir, d’abord ! Heureux de te revoir ! 

                    Non je n’attaque pas le Canard ! Je prends une émission de "Arrêt sur images" pour illustrer par divers exemples, saisis au fil des échanges, le problème qui se pose à chacun : dire ou ne pas dire, ce dont parle rarement le monde journalistique. Il préfère parler de la "séparation du fait et du commentaire" qui est rigoureusement imposible !
                    Il se trouve qu’un journaliste du Canard, Nicolas Beau, reconnaît qu’une de ses enquêtes a été "trappée" et que la même information l’a été aussi à la même date à Libération ! C’est tout ! Paul Villach


                  • Marsupilami Marsupilami 19 janvier 2009 22:03

                    @ Paul

                    Cette information a été "trappée" dans un certain contexte, mais finalement publiée. Penser que quelque information que ce soit, même traitée par le média le moins inféodé aux pouvoirs que ce soit, est une utopie (je connais ce terrain). Et je fais parfaitement, comme toi, la différence entre les faits et leur représentation. Si le journalisme n’était qu’une exposition de faits sans aucun des artifices de leur représentation, il n’y aurait pas de journalisme, vu que le seul fait vrai est le fait directement vécu individuellement ou collectivement, sans la médiation d’aucune représentation. Or tout fait relaté est toujours représentatif, donc toujours trié selon une grille de lecture socioculturelle qui le rend intelligible, donc qui le tronque de sa singularité qui par nature échappe à toute simplification représentative.

                    Il s’ensuit qu’au mieux, c’est-à-dire idéalement, toute représentation qui se veut non-trompeuse d’un fait réaliste en est toujours une interprétation pas trop déformée, c’est tout. Dans le réel, c’est autre chose. On biaise les représentations pour que les faits tels qu’on voudraient qu’ils soient semblent conformes aux images a priori qu’on en a, et au timing qui s’impose pour que se crée cette miraculeuse et fallacieuse coïncidence entre les mots et la chose.

                    En politique, on triche là-dessus et c’est bien le truc de la politique, c’est normal. En journalisme (le vrai, s’il existe), on essaie de réduire les dimentions du spectre de la tricherie entre les mots et les choses. Mais ce spectre toujours demeure, et le Canard et plutôt moins pire de ce point de vue là. Tu devrais tirer les conséquences des billets que tu produits sur Agoravox : il n’y a pratiquement jamais d’informations représentatives réalistes, mais presque toujours des informations représentant la réalité factuelle d’une manière au minimum biaisée, au maximum trompeuse.

                    Le journalisme, même vertueux, n’échappe pas à ça. Il faut juste connaître ces règles du jeu, et essayer d’être aussi honnête que possible en les connaissant. Le Canard y arrive assez bien.


                  • Paul Villach Paul Villach 19 janvier 2009 22:41

                    @ Marsu
                     
                    Dire ou ne pas dire ! That is the question ! Jamais la profession journalistique n’en parle !
                    Il est intéressant que le Canard livre un exemple qui illustre la thèse que je développe... comme Libération, du reste ! Mais il en découle une prise de position, que tu le veuilles ou non, c’est-à-dire un commentaire qui accompagne le fait obligatoirement ! Paul Villach


                  • SALOMON2345 20 janvier 2009 12:40

                    MARSUPILAMI
                    OK 100% avec vous, car le prisme personnel du journaliste existe, heureusement s’il n’est pas déformant, et seule l’honnêté intellectuelle (ne pas nier le fait flagrant) peut être "exigible" !
                    En effet, ce qui indigne le journaliste du Canard et l’incite à publier, laisse de marbre (si j’ose évoquer ce disparu) le journaliste du Figaro lequel, toujours avec sa subjectivité, usera suivant besoin du zoom ou du grand angle, voire détournera son objectif du sujet pourtant en plein champ sur son écran de contrôle !
                    La neutralité absolue imaginée (ou espérée parfois) est une chimère non souhaitable car, comme évoqué plus haut, comment réagir lorsque tout est lisse...laissant ainsi prétendre que tout se vaut désormais, entretenant à dessein la confusion entre les clercs et les fidèles, les gens de gauche et les gens de droite, le catholique du chrétien (ce qui n’est pas automatique) !
                    L’honnêté (même si cela arrache l’âme et "la gueule") c’est de RECONNAÎTRE comme salaud, tel ou tel leader de son camp être parti avec la caisse (sans soi-même mais avec rage renier sa pensée originelle), puis en "contempler" d’autres du même cru, filant encore de la gauche vers la droite, affamés et impatients, venir se goinfrer sur l’autre rive sans que cela fasse réagir : ce que fait justement le Canard depuis plus de 90 années alors que le Figaro use plus souvent la liberté de flatter plutôt qu’il n’abuse de celle de blâmer, estimant notamment - par l’éloge appuyée ou de silences très silencieux - que Serge a de beaux yeux (tu sais), mais sans jamais se questionner - par ailleurs - sur la chèreté de ses Rafales ni sur le brouillard qui entoure le bel oiseau, brumes installées depuis de longues années !
                    Le Canard, au contraire, débusque les tartuffes alors, la mouche dans le potage, on l’enlève délicarement de la soupe laquelle reste tout de même très comestible et surtout non trafiquée sinon, que l’on me trouve la perfection ici-bàs, j’achète tout de suite, et sans discuter !
                    A bas l’exégèse : elle embrouille plus qu’elle ne révèle, comme le bonneteau !
                    Salutations


                  • sub_persifl sub_persifl 19 janvier 2009 19:45

                    Mr Villach, « Le Canard enchaîné est-il sarkozyste ? » est-ce votre titre ?

                    Avec ce qu’il se passe dans les médias français, vous vous attaquez à un de ces rares médias indépendants.
                    Le lisez-vous pour écrire de telles âneries ?
                    Lire de telles saloperies m’écoeure.

                    Longue vie au Canard Enchainé.


                    • Radix Radix 19 janvier 2009 19:58

                      Bonjour

                      Visiblement l’air du temps est de tirer sur tout ce qui dépasse !

                      C’est tout ce que vous retirez des états généraux de la presse ?

                      Le Canard ne semblait pas concerné... ça énerve ?

                      Radix


                      • Sébastien Galliot Sébastien Galliot 19 janvier 2009 23:27

                        Bonjour,
                        C’est très sain de réfléchir à ces questions. Lecteur du canard également, je sais apprécier le bon et le moins bon. Il est bien normal que le canard ne sorte pas tout ce qu’il a dans ses tiroirs. C’est un hebdo, il en faut un peu pour chaque semaine. 

                        J’avais justement admiré leur ’paritarisme’ pendant la campagne sego/sarko. Taper équitablement sur les deux est une bonne chose et ils l’ont bien faite. Pourtant l’un des deux candidats avait et a toujours un passé nettement plus chargé.. Mais pour ne pas se faire accuser de soutien à Ségo, il n’ont pas ’tout’ laché..

                        Ah... si seulement on avait d’autres journaux d’investigations, sans pub et avec un français de qualité, des dessinateurs incisifs, une mise en page lisible... eh bien on aurait la possibilité de voir des ’canards’ de gauche et des ’canards’ de droite. Ce serait tres amusant !


                        • Traroth Traroth 20 janvier 2009 14:19

                          Oui, bon, c’est un peu court, cette explication. Si la Canard a un scoop sur un candidat à une élection et décide de ne le publier qu’après l’élection, il y a une orientation, quand même. Ca ne fait pas forcément d’eux des sarkozystes : si j’étais méchant, je dirais qu’ils pensaient à préserver leur fond de commerce, Sarkozy étant incontestablement le candidat offrant les meilleures opportunités de critiques, une fois président...

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