Le fichage prend des voies originales
Depuis des jours et des jours les médias multiplient les articles qui commentent les déclarations scandaleuses du maire de Béziers.
On peut lire notamment dans le Monde en ligne le paragraphe suivant qui introduit un article, un de plus consacré à cet élu d’extrême droite :
« Ça, c’est les Gaulois ! » : la pancarte, criarde, accueille le visiteur à l’entrée du Musée du Biterrois. Comme si la municipalité de Béziers (Hérault), dont le maire, Robert Ménard, a affirmé qu’il y avait 64,6 % d’enfants musulmans dans ses écoles, cherchait à conjurer le sort en rendant hommage à « nos ancêtres », comme le soulignait le journal municipal en mars. Qui sous-titrait même : « La Gaule contre-attaque ! »
Sa déclaration a fait grincer beaucoup de claviers.
Effectivement il peut essayer de se justifier et demander que l’on classe l’affaire, les faits sont les faits et toute sa politique et celle du FN dont il est l’allié est xénophobe.
Je voudrais et c’est le sujet de cet article soulever « un lièvre » oublié, c’est celui de la restauration scolaire.
Dans une des écoles maternelles de Melun, j’ai lu sur un panneau une affichette donnant le nom des enfants ne mangeant pas de porc à la restauration scolaire.
Evidemment je n’ai pas pensé une minute qu’il s’agissait là d’un acte discriminatoire mais plutôt d’une initiative irréfléchie pour simplifier les services.
J’en ai discuté avec la directrice et convaincue, elle a retiré l’affiche. Il ne faudrait pas que certains puissent se servir des données « restauration scolaire » pour calculer le nombre d’enfants de confession musulmane.
IL FAUT DONC POUR EVITER TOUT DERAPAGE, METTRE FIN AUX INDICATIONS VISIBLES OU MASQUEES DES CHOIX ALIMENTAIRES
Comme me l’expliquait il y a plusieurs années la responsable du service enfance d’une ville du Val de Marne :
« chez nous on présente à chaque fois trois viandes différentes au self- service.
Nous n’avons pas alors à demander aux enfants ce qu’ils mangent et il n’y a pas de distinction faite :
chaque enfant pouvant choisir »
Je pense que si rien n’est fait, par la loi, les Ménard pourront continuer discrètement à établir des statistiques qui ne sont jamais innocentes.
Jean-François Chalot
QUELLE RESTAURATION SCOLAIRE !
Au nom des principes de laïcité et d'égalité des usagers devant le service public, la restauration scolaire collective n'est soumise à aucune obligation quant à la prise en compte d'exigences religieuses.
Aucune viande abattue selon un rite religieux ne doit être servie.
Par contre, il est important qu’aucun enfant ne se sente exclu en fonction de ses choix alimentaires : c’est pourquoi les viandes et les légumes devraient être séparés et le choix élargi en termes de viande.
Les restaurants scolaires qui en ont la possibilité peuvent proposer plusieurs viandes, quant aux autres, il se doivent de varier les choix.
Les habitudes prises dans certains espaces qui consistent, « pour faciliter le service » de constituer des tables de convives ne mangeant pas de porc doivent être proscrites.
Elles conduisent à séparer les enfants et à induire des pressions communautaires de pairs voire d’adultes mettant untel à telle table en fonction de ses origines réelles ou supposées.
Aucune règlementation n’existe en ce qui concerne les taux d’encadrement et la qualification des intervenants.
Il y a là des exigences à formuler : un taux d’encadrement obligatoire ( un adulte pour tant d’enfants) et une formation initiale et continue minimale.
Jean-François Chalot
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